Un Voile entre les Mondes
Sixième partie: Secret de Famille
Veux-tu être aimée par tout le monde, et pas par ceux que tu aimes, ou veux-tu seulement être aimé par ceux que tu aimes ?
Disclaimer : Harry Potter ne m'appartient pas. Je ne fais qu'utiliser le merveilleux univers de JKRowling pour exprimer ma plume. Par contre la famille citée ci dessous n'appartient qu'à elle-même, de même que leur histoire.
5 – Un pouvoir mal nommé
Je me suis sentie revenir à moi bien plus tard, et fus consciente de ce qui se passait autour de moi bien avant de percevoir mon corps.
« Allez Mathilde ! » Criait une voix inquiète et étouffée par les sanglots.
« Cessez de la frapper avec vos sortilèges à la noix, elle reviendra quand elle aura achevé ce qu'elle doit faire. » Déclara une voix féminine qui n'éveilla en moi que de vagues souvenirs.
« Arrêtez de parler ainsi de la mort ! La mort n'est pas un jeu ! On ne joue pas avec les morts ! » Hurla-t-il en pointant à nouveau sa baguette sur ma poitrine et lançant un éclair.
« Nous ne… tient les voilà. » S'interrompit-elle. Je sentis mon corps douloureux se arquer, ma colonne craquer sous le choc violent et mes poumons brûler sous l'aspiration trop rapide. Je me redressai et crachai mes poumons dans les bras de l'homme qui attendait mon retour.
« Frédéric… » Articulai-je avec peine. Il m'écarta lentement de lui et essuya le sang qui avait coulé au coin de mes lèvres.
« Hey. » Se contenta-t-il de murmurer en me dévisageant et caressant du bout des doigts mes joues. Il m'attira à lui et je fermai les yeux, savourant sa présence physique palpable. Je les rouvris, entendant la quinte de toux et la voix éraillée de Grand-père.
« Ne bougez pas, vous allez aggraver la blessure. » Gronda la jeune femme aux cheveux argentés et aux yeux si clairs qu'on les aurait crus transparents.
« Hannah (1) laisse moi, j'aurais dû mourir. » Grogna le vieil homme. Je fis signe à Frédéric de m'aider à me lever, ce qu'il fit. Il soutint mes pas alors que je m'approchai péniblement du vieillard et de la jeune fille.
« Grand-mère m'a demandé de ne pas te laisser mourir. Je ne t'ai pas sauvé, je t'ai juste empêché de te perdre à ton tour. » Déclarai-je d'une voix profonde et caverneuse qui me parut étrangère.
« Oh pas du ton du Shaman avec moi jeune fille ! N'oublie pas que je suis ton prédécesseur ! » S'emporta-t-il en se débattant dans les bras de Hannah, se yeux virant au rouge flamboyant.
« Je ne voulais pas te succéder, tu ne m'as pas laissé le choix. Maintenant, tu dois accepter mes décisions. » Grondai-je, mes yeux prenant la même teinte rouge sang. Il me dévisagea, puis baissa ses yeux qui reprirent leur bleu strié de brun naturel et soupira. « Et puis, qui terminerait ma formation et guiderait Hannah ? » Achevai-je avec un sourire triste. Je le vis plusieurs fois ouvrir la bouche et la refermer en quête d'une réponse.
« J'ai cru que je pouvais la suivre tu sais… J'aurais voulu, mais je n'ai pas pu… Je l'ai laissée partir seule… » Les larmes s'étaient mises à couler sur ses joues pâles. Le poids des ans parut tout à coups sur ses épaules et je me laissai tomber à ses cotés pour l'encercler de mes bras tremblants.
« Pour le meilleur comme pour le pire… » murmura-t-il.
« …jusqu'à ce que la mort nous sépare. » Terminai-je. Alors seulement mes yeux retrouvèrent leur vert strié de brun, et les larmes coulèrent. J'avais enfin appris à faire mon deuil.
Frédéric et Hannah nous aidèrent à quitter la crypte que je refermais d'un simple geste de ma baguette. Frédéric me soutenait, son bras enroulé autour de ma taille tout en évitant de ne trop tirer sur la plaie en cours de cicatrisation dû à l'accouchement par césarienne. De son bras libre, il portait le corps de notre petite fille mort-née que nous enterrâmes dans le champ d'arbres fruitiers non loin du Refuge.
Grand-père, bien que blessé et fatigué nous aida à planter le jeune pommier sur la dépouille de l'enfant. Il en profita pour nous expliquer que ce champ était là pour rappeler aux Lenoirs ceux qui étaient morts pour défendre la porte et les frontières entre les mondes. Je remarquais que pendant toute son explication, il caressait avec affection le jeune cerisier entouré de trois pommiers. Il ne me fut pas difficile de deviner aux âges des arbres, et aux souvenirs des mystères familiaux que les Lenoir reposant sous ces arbres n'étaient autres que mon arrière grand-mère, le frère cadet de mon Grand-père, mon Oncle et ma Grand-Mère .
Hannah voulut nous faire embarquer immédiatement pour nous conduire à terre, mais le retour des maîtres des lieux et la transmission de pouvoir semblait avoir redonné vie au Refuge. Les armures qui étaient restées endormies plusieurs années se remirent en mouvement. Frédéric partagea mon avis et Hannah, l'apprentie Shaman fut envoyée seule à terre chercher les secours.
J'installai Grand-père dans son fauteuil de cuir face à la cheminée dans laquelle Frédéric alluma un feu. Il voulut vérifier que la connexion au réseau, mais ma brusque perte de conscience l'en empêcha.
Mon corps semblait brisé et je dus bien avouer me demander comment j'avais pu rester debout aussi longtemps. Frédéric ne m'interrogea pas, mais j'avais besoin de parler, aussi, alors qu'il m'aidait à nettoyer mes plaies, je lui racontai la lumière, les frontières et lui expliquai au plus simple ce qu'était les Voiles entre les Mondes et la Porte. Il frémit et me demanda si ce que j'appelais le Voile était la même chose que l'endroit où Sirius Black avait trouvé la mort. Je baissais les yeux…
Je vis son regard s'assombrir alors qu'il s'approchait et s'allongeait près de moi, posant sa main sur ma joue et plongeant ses incroyables yeux marines dans le mien. Je lui rendis l'attention et souris.
« Tes yeux sont différents, Mathilde, mais pas seulement. » Il leva une mèche de mes cheveux blond-roux. Elle était parsemée de mèches plus fines de cheveux blancs.
« Tu ne peux gagner quelque chose sans donner quelque chose de valeur identique. C'est le principe de l'échange équivalent. »
« Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Pourtant, tu sais aussi bien que moi que c'est faux, qu'il faut fournir bien souvent de l'énergie en plus. »
« La vie et la Mort sont un flux continu d'énergie. Le tout est de maintenir le cycle sans le déséquilibrer. »
« Et c'est toi, Nécromant, qui rétablit l'équilibre. » Je détournai la tête au mot Nécromant. Les gens avaient une image si négative de cette magie, alors que la Nécromancie n'est finalement que le dialogue avec les âmes des morts. Frédéric tendit légèrement la mèche de cheveux et la porta à ses lèvres pour l'embrasser.
« Frédéric ! » m'écriai-je outrée. « Mes cheveux sont tous sales et imbibés de terre et de sang. Quel idée de… » Ses lèvres trouvèrent le chemin des miennes et me firent taire. Il s'écarta lentement et je le dévisageai incrédule.
« Je suppose qu'il serait mal venu de te demander ta main à présent, et tu seras sûrement de l'avis d'attendre que nous refassions connaissance. Mais sache que je serai toujours là quoi qu'il arrive. » Souffla-t-il tout en me serrant dans une étreinte à étouffer un bœuf. Ce fut le premier instant où je sentis les hormones de la naissance faire effet. Je fondis bêtement en larmes.
« Frédéric… Je veux…Je veux rentrer auprès de… »
« …chut… là… tout ira bien maintenant… tu n'es plus seule… » Me coupa-t-il tout en caressant mes cheveux. Il se mit à me bercer comme une enfant, et je m'endormis sous le murmure apaisant de sa voix.
(1) Hannah Aedwards – Personnage dont le regard me permis de raconter la première édition de « Traque Poudlardienne » qui devrait être retranscrite sous peu en fanfiction.
Note de l'Auteur
un chapitre, et la partie 6 est finie. Un chapitre pour tout relire et comprendre.
Réponses aux Reviews
BastetAmidala - oui, je pense qu'une fois la partie 6 achevée, tout relire d'une traite expliquera énormément de choses -
Didi - c'est vrai que je ne l'ai pas renommé dans ce chapitre, mais tout se passe derrière le Voile.
Kirfée – je sais cette partie est résolument floue, mais pleine de révélations
Shiri - C'est qu'il a voyagé le jeune homme, et eu quelques colloc sympa comme tout
Angharrad - 28 Septembre 2005