Un Voile entre les Mondes
Sixième partie : Secret de Famille
Veux-tu être aimée par tout le monde, et pas par ceux que tu aimes, ou veux-tu seulement être aimé par ceux que tu aimes ?
Disclaimer: Harry Potter ne m'appartient pas. Je ne fais qu'utiliser le merveilleux univers de JKRowling pour exprimer ma plume. Par contre la famille citée ci dessous n'appartient qu'à elle-même, de même que leur histoire.
6 – George Weasley
Je me réveillai alors que le soleil caressait mon visage. Quelques heures à peine avaient dû passer vu l'inclinaison et la hauteur de l'astre du jour. Je me glissai hors du lit et grimaçai. J'avais les seins qui me piquaient, me rappelant que j'avais deux nourrissons en couveuse, et les douleurs diverses et variées me faisant presque regretter de ne pas rester bien au chaud sous ma couette.
Un léger vertige me prit alors que je marchai vers la porte. Il me fallut quelques secondes pour calmer les battements qui me martelaient la tête. J'étais presque surprise, vu la quantité de sang que j'avais versé entre l'accouchement et la crypte, d'être encore en vie et non dans le coma. Mais j'étais plus solide que l'on aurait pu le croire.
J'inspirai profondément l'air marin, et me surpris à sourire en voyant les armures s'agiter pour chasser les toiles d'araignées et la poussière accumulée. J'interrompis l'une d'entre elles en tapant sur son épaule du bout de ma baguette.
« Laissez les plantes qui ont poussé à l'intérieur. J'aime beaucoup le style sauvage et nature qu'elles donnent aux lieux. Par contre n'hésitez pas pour lessiver la mousse. » L'armure hocha la tête, puis se précipita pour transmettre les instructions.
Je descendis péniblement l'escalier et m'arrêtai devant l'entrée de la salle de chemiTV. Frédéric s'affairait auprès de Grand-père qui maugréait, et lui changeait les bandes cicatrisantes qu'il avait dû trouver dans la réserve de Grand-mère. Je souris et allai pénétrer dans la pièce, mais un mouvement et la sensation que j'identifiai dorénavant comme la présence d'un spectre n'ayant pas choisi de devenir fantôme mais ayant rebroussé chemin devant la Porte, me retinrent.
J'aperçus George qui sautait d'un pied sur l'autre dans le jardin, aussi me glissai-je dans la cuisine adjacente, et sortis du Refuge pour le rejoindre.
« Tu aurais pu venir à l'intérieur, je te signale que je suis presque morte, moi. » Grommelai-je.
« Aha, très drôle. Je suppose que tu sais maintenant Mathilde. » Soupira-t-il. Je penchai la tête et le regardai de côté en direction du soleil. Il ne se soustrait pas à l'examen, et je vis effectivement qu'il était légèrement transparent quand on le regardait dans la lumière diurne.
« Je comprends mieux beaucoup de chose, » Soupirai-je en m'asseyant sur un banc de granit que les armures finissaient de dégager devant nous.
« Tu as dû te poser pas mal de questions pour les photos de la nuit des musées. »
« Entre autres. Mais à l'époque j'étais tellement divisée entre mon travail au GKSS, l'ouverture de mon cœur et mon acceptation de la magie - on ne peut plus forcée par les autorités - que je n'ai rien vu. Comme je me trouve bête maintenant que toutes les pièces s'assemblent. »
« Me pardonneras-tu ? » demanda-t-il en baissant les yeux et jouant avec ses doigts, une habitude qui se retrouvait également chez Frédéric.
« À quoi bon t'en vouloir ? C'est ma propre bêtise et mon manque de confiance qui nous ont mené à cette situation. C'est moi qui ai fui. Pas vous. » Répondis-je avec un sourire triste. Comme ces mots m'étaient difficiles à prononcer, car leur vérité était aussi implacable que le dégoût de moi-même que j'éprouvais. George laissa le silence planer et le vent jouer avec mes cheveux qu'il caressa du bout des doigts.
« Je suppose que tu veux me renvoyer maintenant. » Souffla-t-il enfin.
« Te renvoyer ? » M'étonnai-je tout en levant les yeux vers lui. « Grand Merlin, non ! du moins pas comme ça. Raconte moi plutôt comment se fait-il que tu ai rebroussé chemin. »
« Je ne voulais pas rester tu sais. Mais j'ai senti le cœur de Frédéric se briser. Aussi me suis-je arrêté. Je voulais l'attendre devant la Porte. Là-bas le temps n'a pas d'importance, mon corps avait été détruit, il ne me restait que mes souvenirs et mon âme. » Il se laissa tomber à mes cotés, et je lui pris la main comme seul un shaman peut le faire, l'encourageant à continuer son récit. « Je croyais qu'attendre me suffirait, mais Frédéric et moi sommes jumeaux. C'est un lien très particulier que la gémellité, aussi ne perdis-je pas tout à fait contact avec le monde des vivants. »
« Bien que ne sachant pas ce que faisait Frédéric, je connaissais ses pensées et j'ai pris peur. Peur pour lui. Peur de ce qu'il allait faire. Aussi lorsqu'il se mit à étudier la Nécromancie, je suis revenu. Pas pour renaître, mais pour l'empêcher de commettre l'irréparable. » Je hochais tristement la tête. Le principe d'équivalence. Qu'avait été prêt à sacrifier Frédéric pour faire revenir son frère jumeau… Je frémis songeant que j'avais moi aussi de désespoir voulu ramener à la vie un être de mon sang.
« C'est aussi simple que ça. J'avais rencontré Bernard lorsqu'il a essayé d'enfermer Voldemort, lorsque Geneviève est morte et que Hannah est entrée dans le pays des morts. Aussi je savais ce qui arrivait à ceux contre qui le Nécromant se déchaînait. J'avais peur que tu fasses la même chose à Frédéric. Si tu savais comme je regrette. »
« Tu as protégé ton frère. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça. De toute façon, la page est tournée, une nouvelle page de l'histoire du Nécromant est ouverte. » Déclarai-je avec mélancolie. Une cape tomba sur mes épaules et on cogna sur ma tête comme à une porte.
« Toc toc, y'a quelqu'un là-dedans ? » Je n'eu pas besoin de me retourner, Frédéric m'avait trouvée. « On dirait vraiment que tu veux te tuer à la tâche. » Soupira-t-il alors que je levai les yeux au ciel.
« Que veux-tu, c'est le caractère borné des Lenoir. »
« Tu veux faire un concours avec celui des Weasley ? » Me mit-il au défi en se campant devant moi, les bras croisés sur son torse qu'il avait bombé.
« Bof je passe mon tour. Tu n'as pas des nouvelles d'Hannah ? je m'inquiète pour les petits bouts. »
« C'est seulement maintenant que tu t'en souviens. » Dit-il en roulant les yeux.
« Peut-être ne suis-je pas la seule à avoir commis des erreurs avec la mort et à avoir à les réparer. » Grondai-je tout à coup énervée par son attitude paternaliste. Le coup porta plus fort que je ne le voulus et le visage souriant de Frédéric sembla s'effondrer avant de se reprendre.
« Je ne voulais pas ! » M'écriai-je en me levant brusquement et me jetant dans ses bras. Il me rattrapa, puis se laissa tomber à mes genoux et enfoui son visage contre mon ventre où il cacha ses larmes. Je glissai à ses cotés et le rassurai tant bien que mal, mais ce n'était pas à moi qu'il avait besoin de parler. Aussi une fois assez calmé pour m'écouter, je l'encourageai à ne plus retenir ce qu'il avait sur le cœur. Quand je sentis qu'il était prêt à parler, je me levai et pris la direction de la maison.
« Mathilde, comment fais-tu pour mieux comprendre mon frère que moi ? »
« Jaloux ? Tu n'as quand même pas peur que je refuse de te parler à nouveau au bénéfice de George ? » demandai-je taquine.
« Complètement jaloux. Imagine comment ferais-je face à Maman en lui annonçant que la mère de mes enfants a finalement préféré mon jumeau ? »
« Tu n'as rien à craindre Frédéric, il n'y a aucun risque que je vous confonde. Allez, laisse-moi y aller, Hannah arrive. Mais avant de retourner à l'hôpital, il faut que tu parles sérieusement avec George.»
« Tu peux rester, nous n'avons rien à te cacher. »
« Tu dois passer ce cap seul. Je t'aime. »
Il rougit à cet aveux, moi qui ne m'exprimais jamais au sujet de ce qui faisait le plus profond de mon cœur, je le pris au dépourvu. Aussi ne parvint-il à répondre qu'un timide « Je sais… »
« Mon petit cœur en sucre ! T'as oublié le cœur en sucre ! » Ajouta George penché au dessus de nous flottant légèrement au dessus du sol comme son état de spectre le lui permettait.
« George ! » Grogna Fred.
« Frédéric ! » Le gronda Mathilde. Il soupira.
« C'est bon j'y vais, » maugréa-t-il. « M'attendras-tu cette fois, Mathilde Lenoir ? »
« Toute cette vie et les suivantes, Frédéric Weasley. » Répondis-je en scellant ma promesse d'un tendre baiser sur son front.
Fin de la Partie 6
Note de l'auteur :
J'avoue, parce que le message de cette fiction est délivré avec cette sixième partie, j'ai bien envie d'arrêter le texte là. Sauf que miss j'ai de l'inspiration et j'aime à créer un univers cohérent a encore frappé, et donc avait écrit il y'a déjà un an de cela les premiers chapitres d'une partie 7, ainsi qu'un Epilogue qui aurait du lui introduire une autre fanfiction qui devait être sa pièce maîtresse.
Je me suis donc posé la question à savoir conclure l'histoire de Mathilde et Fred avec la partie 6, ou bien rajouter la partie 7 qui est quand même intéressante du point de vue évolution personnelle des personnages. Cassandre ayant trouvé cette partie alléchante, j'ai poursuivi et mené cette fiction à 50 chapitres.
Maintenant vous avez toutes les clefs en main. Si vous pouvez relire la fiction et y trouver plein de petits clins d'oeil à la manière d'un sixième sens.
Réponses aux Reviews
Didi – Les notions d'échange équivalent, équilibre et conservation sont des notions de chimie physique miss. Mais bon c'est vrai qu'en relisant ce vieux passage et en regardant les épisodes de FMA, ça y ressemble vachement TT Oui oui partie 7! kiss
Bastetamidala - bon anniv en retard ;;
Kirfée - héhé, normalement tu as tout ce qu'il faut maintenant.
Angharrad – 4 Octobre 2005
