Un Voile entre les Mondes
Septième Partie : Se réconcilier avec le futur
Disclaimer: Harry Potter ne m'appartient pas. Je ne fais qu'utiliser le merveilleux univers de JKRowling pour exprimer ma plume. Par contre la famille citée ci dessous n'appartient qu'à elle-même, de même que leur histoire.
3 – Après l'accouchement
Nous dûmes Fred et moi attacher les jumeaux à l'aide d'un sortilège d'attraction tellement ils étaient intenables dès que nous quittions le Havre familier qu'était la Galerie Parallaxe.
Et le fait que de trouver Ronald en train de fermer la boutique londienne des « Farces pour Sorciers Facétieux de la Famille Wealsey » n'avait rien pour calmer l'excès d'énergie de mes petits bouts. Dire que Ronald était était ce même grand dadet que j'avais confondu avec Fred et George lors de mon escapade avec Grand-père à Londres pour trouver ma nouvelle baguette.
Il faut dire que je ne faisais jamais les choses à moitié. J'avais toujours dit que j'adorais les familles nombreuses, et je fus servis le jour où après la naissance des jumeaux et mon rétablissement du rituel de passation, je vis débouler au Refuge pas moins de sept têtes rousses, Frédéric complètement balayé par la marée humaine.
Ah oui, j'ai sans doute oublié de le noter dans mon propre journal, m'étant surtout consacrée à celui des jumeaux depuis leur naissance. Bref, après la Passation de pouvoir, je suis retournée à l'hôpital où j'ai été littéralement enfermée, que ce soit par Frédéric, par ma mère, mon père, et même ma sœur qui partageait mon séjour, se fit un devoir de me surveiller. Autant dire, qu'heureusement que mes petits bouts étaient condamnés au même traitement que moi, sinon je crois que je serais devenue folle avec les babillements de ma sœur et mon beau-frère devant leur fille.
Comme souvent, j'avais extérieurement beaucoup de retenue, alors qu'intérieurement, si il n'y avait pas eu l'épuisement émotionnelle de la Passation, j'aurais sûrement été plus gâteau encore qu'eux. Frédéric fut également d'une retenue exemplaire, bien que présent autant que possible tout en restant très discret. Je me demandais même s'il n'était pas encore fâché contre moi, à cause de ma fuite, ou même simplement à cause de ma proposition de libérer George.
Mais lors d'un de nos rares instants seuls avec nos enfants, il m'avoua ne plus savoir réellement où il en était. Et vous savez quoi, l'éponge émotionnelle que j'étais a éclaté de rire, et s'est contentée de le serrer dans ses bras.
Après quoi, et bien nous nous sommes installés pour quelques temps au Refuge, où au bout de quelques semaines de traques, la famille Weasley apparue. Partagée entre fureur de ce secret si bien gardé, et émerveillement devant nos petits bijoux. Molly était intarissable quand il s'agissait d'enfants, et me demanda rapidement pour quand les prochains.
Fred l'interrompit en l'emmenant dans la cuisine, mais cette question me hante encore aujourd'hui. Suis-je encore capable de donner la vie, alors que je ne fais que la prendre, et suis-je prête à risquer qu'un autre de mes enfants subissent la malédiction du Nécromant ?
C'est sans doute pour cela que j'évite au maximum les réunions de la famille Weasley. Je sais que Frédéric aurait aimé une famille aussi nombreuse que celle dont il était issus. J'aurais aimé la lui donner, et je l'aurais certainement fait, avant…
Mariage ? comment ça mariage ? Aaaahhhh… Vous voulez dire, cette cérémonie, dans une longue robe blanche, symbolisant la pureté de la promise, échange de vœux et d'alliances, vous liant pour toute la vie, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?
Comment vous l'expliquer, sans trop vous choquer… Et bien il n'y a pas eu de mariage. Pas même de fiançailles, ni de cérémonie intime où nous nous serions contentés de signer un bout de parchemin nous liant l'un à l'autre. Non.
Mathilde Lenoir et Frédéric Weasley ont eu la joie de vous annoncer la naissance de Didier et Guenièvre Weasley Lenoir. Mais pas de mariage.
Pas que nous n'y avions pas pensé. Après tout, notre éducation classique nous y poussait. Mais non, pas maintenant, pas parce que les autres nous y poussaient, pas pour la bienséance, mais pour nous. Et ce moment n'était pas encore venu.
Et vous dire que c'était un sujet de plus sur lequel Molly ne semblait pas s'apercevoir qu'elle nous tourmentait, aurait été peu dire. Je crois même que Bill et Ginny prenaient les paris sur la date où je craquerais et enverrais promener Molly. C'est sans doute ce que j'aurais fait depuis bien longtemps, si je n'avais pas vu la peine à chaque fois assombrir le doux regard de Frédéric.
Aussi croisant Arthur, mon peut-être-un-jour-beau-père de retour du ministère et passant par la boutique lui aussi pour regagner le Terrier, n'eus-je pas le cœur de refuser l'invitation à dîner. Et puis j'avoue, j'étais fatiguée, Frédéric était dans le même état après avoir galopé dans tout le chemin de traverse derrière nos petites canailles, et je n'osais imaginer nos réussites culinaires dans une telle situation.
Angharrad – 27 Octobre 2005
