Merci beaucoup à Tabasco et jenny pour vos reviews !

Jenny : tu es toute excusée;)et merci pour les compliments ;j'espère que tu continuera à lire et à reviewer;)

Tabasco : voila la suite; as tu jeté un oeil a la version anglaise? je ne gache pas trop le travail de l'auteur, au moins? Merci à toi de continuer à lire ma traduction; meme si tu auras lu la suite en anglais..


Chapitre quatre : Communication

Les livres jonchaient le sol sur chaque parcelle, qu'elle soit libre ou bien déjà occupée. Remus savait qu'il aurait bientôt des difficultés pour retrouver sa baguette, et il avait le pressentiment d'avoir accidentellement enfoui la tortue sous les six volumes de l'encyclopédie de la magie, mais c'était l'effet secondaire obligatoire de toutes les recherches qu'il engageait. Sirius avait toujours dit que si un jour on perdait Remus, il suffirait de suivre les livres pour le retrouver.

Malgré lui, il lança ce qui semblait être le centième coup d'œil en direction du petit miroir qu'ils avaient calé contre un chandelier. Il lui semblait que Sirius était toujours assis près de luià regarder le livre ouvert sur ses genoux. Quand il fixait rapidement le miroir pour se rassurer, il lui arrivait de surprendre Harry en train de faire la même chose. Leurs yeux se croisaient brièvement, puis ils se souriaient, partageant une sorte de secret : oui, c'était vrai, Sirius était vraiment là. Remus vit la main de Harry glisser dans sa poche, vérifiant que son propre miroir (maintenant intact) était toujours là, en sécurité.

Un mouvement furtif capta son attention. Remus tourna les yeux en direction du miroir à temps pour voir Sirius, assis, une expression d'ennui sur le visage. Voyant Remus qui l'observait, il leva les sourcils, interrogateur. Remus secoua la tête. Puis, se souvenant que Sirius pouvait l'entendre, dit à haute voix « toujours rien »

Harry regarda encore une fois, tout en dégageant une mèche de cheveux de ses yeux, d'une manière qui rappelait tellement celle de James que Remus eut une étrange impression de déjà vu. Il n'avait pas projeté de ramener le garçon ici, mais Harry avait fait clairement comprendre que son miroir n'irait nulle part sans lui. Et Remus l'avait regardé – ses yeux couleur jade fatigués mais la mâchoire déterminée – et en avait conclu qu'il avait le droit de s' impliquer plus que quiconque dans cette affaire.

Arabella Figg ne l'avait pas questionné, bien sûr : il faisait partie de l'ordre du phénix après tout. C'était probablement la seule à l'avoir compris. Quand ils ont…. bien, il s'occupera de ça plus tard..

« Tu as trouvé quelque chose. » demanda t'il. Harry fit non de la tête, les yeux embrumés. Il fit un petit signe en direction du livre.

« Celui ci est pour moitié en latin » dit-il

Remus tendit le cou pour voir le titre.

« Donne-le-moi. Et prends le mien »

Ils échangèrent leurs ouvrages. Harry regarda les piles de livres qui l'entourait et se demanda à haute voix quelles étaient les chances de trouver quelque chose d'utile dans tout cela.

« Ce sera plus facile dès que nous trouverons quelque chose de plus précis pour ensuite approfondir nos recherches » dit Remus, en parcourant le livre d'un œil d'expert. Ce dernier était comme l'avait dit Harry, en latin. Il lui apparut malencontreusement qu'il s'agissait d'un essai sur les sorts les plus utiles en matière de récurage et autres sorts d'entretien de maison. « Tu recherche bien tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux miroirs et aux voiles »

« Ouais.. » Harry reporta son attention sur le livre. Remus l'observait. Il voyait le doute se refléter sur son visage, et soupira. Il savait ce qu'il ressentait.

Puis quelque chose s'agita. Sirius essayait de capter leur attention. Il se tourna vers le miroir. « Oui Sirius »

Sirius faisait d'expansifs mouvements avec ses bras, tout en parlant rapidement. Remus essayait de suivre ce qu'il disait, mais il n'arrivait pas à déchiffrer.

« Moins vite » suggéra t il. Sirius roula les yeux, et apparemment recommença à parler un peu moins rapidement.

Remus le dévisageait étroitement, mais fut forcé d'admettre sa défaite. « Je ne sais pas. Je n'arrive pas à te suivre. »

Harry avait rampé près de Remus pour se rapprocher du miroir, observant les mouvements de son parrain, plus par le simple désir de le voir que pour essayer de le comprendre.

« C'est dommage qu'il ne puisse pas écrire ou le représenter avec sa baguette » dit Harry pensivement, regardant aux alentours comme s'il cherchait du matériel pour écrire.

« Je ne pense pas qu'il puisse toucher les objets. »

Harry se releva. « Les moldus utilisent un procédé pour parler aux personnes malentendantes. »

Remus esquissa un sourire. « Le langage des signes. Je connais, Harry. J'ai vécu auprès de moldus pendant une grande partie de ma vie. »

Harry lui jeta un bref regard gêné. « Je suis désolé, je ne voulais pas paraître…. »

Remus secoua la tête, refusant ses excuses. « Je sais, ne t'inquiète pas. J'ai l'habitude, moi aussi d'utiliser des phrases comme celles là. C'est stupéfiant de voir à quel point la plupart des sorciers ignorent le monde des moldus. »

Harry lui rendit un bref sourire, quelque chose que Remus n'avait pas vu depuis très longtemps. Il regarda Sirius : leurs yeux se rencontrèrent une seconde, et il y vit le même soulagement.

« Quand cela arrive, les sorciers disposent d'un procédé similaire, mais maintenant, la majorité utilisent un sort parlant ». Remus ferma le livre inutile, le posa à coté, et en choisit un nouveau au hasard. « Quand nous étions à l'école, nous avions eu l'opportunité de l'apprendre ; il me semble me souvenir que Sirius trouvait qu'il gaspillait son temps avec cette matière et qu'il aurait préféré le passer ailleurs. »

Sirius observait Remus. Ce dernier était imperturbable. Harry les regardaient, en souriant et ajouta à l'improviste « Pour étudier à devenir un animagus ou juste pour se faufiler sous la cape d'invisibilité de mon père »

« La combinaison des deux je pense »

Le regard de Sirius se changea en un regard blessé. Il leva les mains en une tentative évidente pour qu'ils le remarquent.

Remus pencha légèrement la tête sur le coté « Oui Sirius »

Sirius tendit deux doigts d'une manière exagérée.

Remus lui lança des coups d'oeil. « Hum. Deux ? Deux quoi ? Deux personnes ? Deux mots »

« Deux mots » dit brusquement Harry, qui grommela lorsque Sirius approuva, totalement excité. « Je n'arrive pas à y croire… »

Remus secoua la tête. Il n'y avait que Sirius pour faire ça… »

« Ok » dit-il résigné. « Deux mots. Premier mot… »

Sirius fit non et montra ses deux doigts.

« Deuxième mot »

Sirius approuva et posa aussitôt ses deux doigts contre son bras.

« Deux syllabes. »

Ils se regardèrent un moment.

« Je n'ai aucune idée » dit finalement Remus. Sirius ondulait ses bras autour de quelque chose. « Hum, nager »

« Voler » tenta Harry

« Un oiseau »

« Un…poisson volant »

Sirius arrêta ce qu'il faisait et regarda Harry avec incrédulité.

Harry haussa les épaules en signe de défense. « Je ne comprends pas ce qu'il essaye de dire »

Remus soupira. « Je ne pense pas que ça puisse fonctionner, Sirius » dit-il doucement. Sirius, dans le miroir, croisait les bras sur sa poitrine. « Je n'ai jamais été très bon à ce jeu »

Harry repris son livre, et le feuilleta de manière absente.

« Cela m'aiderai si je savais ce qu'est réellement ce voile » murmura t il mais de façon audible.

Remus hésita un instant. Il jeta un œil à Sirius, qui parut soudain alarmé. C'était vrai qu'il en connaissait plus sur le voile que beaucoup de sorciers – mais il avait toujours était réticent à partager ses connaissances. C'était pour le moins…inquiétant, et s'il était totalement honnête envers lui-même, cela l'effrayait.

« Tu as raison » dit-il enfin. Harry leva la tête brusquement, une expression de surprise sur le visage. Remus trouva triste de voir qu'Harry, pensait que personne ne pouvait lui confier des choses. Mais il ne pouvait pas le blâmer. Il regarda Sirius, qui était penché en avant, avide d'entendre la suite. « Très bien, je vais vous dire ce que je sais au sujet de la porte. En fait très peu » ajouta-il pour les avertir.

« La porte » répéta Harry. « Vous voulez dire cette arcade »

« Oui » Remus repris un autre gros volume, plus pour occuper ses mains, qu'autre chose. Il crut percevoir un semblant de sourire, mi-amusé, mi-affectueux sur le visage de Sirius. « Elle est connue sous ce nom. Si tu questionnais Sirius, il te raconterai probablement que c'est le passage dans le monde des morts ou aussi que des esprits y ressortent occasionnellement.

Harry était intrigué. « Et ils le font »

« Pas exactement. » Remus poussa ses cheveux hors de sa vue – ils étaient plus long qu'à l'époque où il enseignait. « Cette porte est connue pour être une sorte de manifestation. »

« Qu'est ce que ça signifie »

« Ce n'est pas…au sens strict…réel » Remus leva la main, avant d'être interrompu une nouvelle fois par Harry. « Ecoute Harry. » Il aperçut Sirius dire quelque chose – et était certain qu'il comportait le mot 'professeur' – mais il décida d'ignorer le miroir. « Cette porte, ce n'est pas un objet qui a été construit. Personne n'a posé les pierres de cette arcade ; personne n'a fixé ce voile dessus. Ce que tu as vu dans la chambre de la mort était plus une représentation de quelque chose que tes yeux ne peuvent saisir. C'est à peu près semblable aux épouvatards qui prennent la forme de tes pires angoisses. »

Harry ouvrit la bouche, hésitant, et regarda Lupin avec des yeux interrogateurs. Remus hocha la tête, et le garçon dit « Alors les autres personnes la voient différemment »

Remus fit non. « Non..Non, la porte est fixe. Sa forme a été imposée il y a fort longtemps, par des sorciers qui souhaitaient étudier la mort. »

« C'est assez difficile de poser des mots dessus » ajouta-il après un moment de silence pendant lequel il rassemblait ses pensées « Mais la porte est plus une frontière temporelle qu'une frontière physique. C'est …un instant dans le temps, on pourrait dire comme cela. Plus spécifiquement, l'instant de la mort. »

Harry frissonna.

« C'est pourquoi, il devrait être impossible pour n'importe quel vivant de passer à travers elle » expliqua Remus. « Ou plutôt, on a toujours supposé que c'était impossible. Tu peux imaginer que personne n'était particulièrement avide de la tester. »

« Elle a été utilisée dans quel but » Demanda Harry.

« Recherches » répondit Remus sinistrement. « Pour ma part, je crois que certaines choses doivent rester inconnues, mais d'autres pensent différemment. Beaucoup de sorciers voulaient savoir ce qui les attendait après la mort. Ils pensaient qu'en examinant et en pénétrant la frontière, dont la porte n'est juste qu'une manifestation, ils trouveraient le moyen de voir après la mort. Tout ce que je sais, c'est qu'ils n'ont fait qu'une découverte : certaines choses sortent de l'arcade. »

« Comme » Incita Harry comme Remus s'était tût.

« …Des Esprits » dit-il à contre cœur. « Les fantômes quelque fois : quelques personnes meurent, et demeurent des fantômes à l'endroit ou leur corps gisent, mais les autres semblent avoir entrepris une sorte de parcours, et à la fin de leur périple, ils émergent de l'arcade. Quelque fois, on peut percevoir des voix de l'autre coté ; et des sorciers ont passé des heures, des jours, voire des mois dans la chambre de la mortécoutant les voix, essayant d'en comprendre la signification. Beaucoup d'entre eux sont devenus fous. »

Harry regarda Sirius avec inquiétude, Sirius qui paraissait également mal à l'aise. Il lançait des regards aux quatre coins de la pièce, comme s'il s'attendait à ce que quelque chose surgisse subitement.

« Et les Détraqueurs » dit gravement Remus.

« Quoi »

« Les Détraqueurs viennent de l'arcade, d'après ce que nous savons » dit doucement Remus. « Ou ils l'ont fait une fois. Tu vois Harry, avant la première guerre contre voldemort, les détraqueurs existaient mais étaient inconnus. Ils étaient pour beaucoup, des démons légendaires – des créatures sans corps tout droit sortis des vieux contes ou de cauchemars à moitié oubliés. Puis, pendant que voldemort acquerrait du pouvoir, ils ont commencé à émerger de l'arcade. Une panique collective a envahit le monde des sorciers – le ministère fut quasiment déserté. Heureusement, on découvrit que le charme du patronus – qui était un très ancien sort de protection – pouvait les faire reculer, et même les contrôler jusqu'à un certain point. »

« Malencontreusement, Voldemort était déterminé à offrir aux détraqueurs certaines…libertés, que n'importe quel sorcier, sain d'esprit, n'aurait autorisé. » Remus grimaça, essayant d'éviter le souvenir de Sirius à la merci de ces créatures. « Pendant la première guerre, ils ont continué à apparaître – à plus ou moins grande fréquence – et je ne sais pas, si on a découvert que voldemort les avaient crées délibérément ou si leur apparition n'était que pure coïncidence. Quelle qu'en soit la véritable cause, après sa défaite, ils ne sont plus venus. Ceux toujours présent ont été enrôlés par le ministère et ont été placés comme gardes à Azkaban. Au jour d'aujourd'hui, personne n'a trouvé le moyen de les détruire de façon permanente. »

Un silence pesant s'installa dans la pièce. Sirius, dans le miroirétait toujours assis mais recroquevillé sur lui-même. Remus souffrait de ne pas pouvoir le serrer dans ses bras et le réconforter par sa simple chaleur. Il leva la main avec hésitation, pour toucher le miroir ; Sirius imita son geste une seconde plus tard, et leurs reflets se mêlèrent.

« Donc…maintenant que Voldemort est de retour… » dit finalement Harry, ses yeux verts plus grand ouverts que d'habitude.

« Nous ne savons pas. » Remus baissa son bras et se tourna vers son ancien élève. « C'est une des nombreuses choses qu'a fait l'ordre cette année : surveiller l'arcade de près pour voir si elle recommençait ou non à produire des détraqueurs. Pour l'instant, il n'y a rien eu. »

Harry serrait les poings inconsciemment sur ses genoux. « Vous voulez dire que – s'ils détruisent cette porte, Voldemort ne pourra pas en créer d'autre – et ils ne l'ont pas encore fait »

Remus secoua vaguement sa main. « Ils ne savent pas. Comme je disais, la porte est simplement une représentation de quelque chose de beaucoup moins compréhensible mais de nettement plus important que les détraqueurs. S'ils la détruisaient, ils perdraient là l'opportunité de pouvoir l'étudier.

Harry le regarda attentivement un instant. « Vous ne les approuvez pas, n'est ce pas »

Remus secoua la tête. Il regarda Sirius encore une fois, et une vague d'amertume l'envahit. C'était il y a longtemps. Oublie ça.

« Se préoccuper de la mort est un moyen sûr pour rendre une vie vaine » dit-il rapidement. « Voldemort nous a plus qu'enseigné cette leçon.

Silence.

Harry fixait le sol, tout en triturant sans s'en rendre compte la moquette décolorée. Sirius examinait ses mains levées à hauteur de son visage, comme s'il s'attendait à ce qu'elles disparaissent d'un instant à l'autre. Remus ne pouvait contrôler ses tremblements. Le sentiment d'urgence s'installait en lui. Ils ignoraient combien de temps Sirius pouvait demeurer dans ce monde. Et s'il existait un moyen de le faire revenir, ils avaient intérêt à le trouver rapidement.

« Magie » dit soudainement Harry. Remus le regarda avec interrogation. « C'est le mot qu'il essayait de nous faire deviner. Il imitait quelqu'un brandissant une baguette. La Magie. »

Tous deux regardèrent le miroir. Sirius fixait de nouveau Harry, mais cette fois ci avec une expression de fierté sur le visage.

« Comment as-tu trouvé » Demanda Remus par curiosité.

« Je me suis souvenu du duel entre Dumbledore et Voldemort. » Répliqua Harry ; Sirius sursauta, et commença à gesticuler violemment. Il se stoppa en plein milieu de son geste lorsque Harry se retourna vers lui. « Et quel était le premier mot »

Sirius fit une rapide série de gestes qui indiquait que l'autre mot comportait aussi deux syllabes, puis il imita une personne endormie.

« Dormir » Suggéra Harry, en même temps que Remus, qui s'exclama vivement « Rêver »

Harry observa Lupin qui se précipitait à l'autre bout de la pièce pour dégager quelques livres d'une grosse pile près de la porte.

« Les rêves magiques ! Connue sous le nom d'Oniromancie, la divination par les rêves– mais bien sûr… » Remus passa son livre à Harry, avant d'attraper quelques autres ouvrages d'une autre pile derrière lui. « J'aurai dû réaliser avant. Qu'est ce que je peux être stupide » Il lançait des regards furieux et pleins de remords au livre qu'il tenait. « J'ai même fait le rapprochement quand j'étais conscient et bien réveillé, mais je pensais que ça signifiait qu'il avait été poussé à travers… mais si nous prenons le mot 'conscient' au sens littéral alors le sort du stupefix a dû avoir un rapport avec… et quand je l'ai entendu il y a quelques jours… »

« Vous l'avez entendu » Demanda Harry, ses livres toujours fermés sur les genoux. Malgré que la question était clairement adressée à Remus, Harry avait les yeux fixé sur le miroir. Remus jeta un coup d'œil à Sirius juste avant que ce dernier ne détourne le regard.

« J'étais à moitié endormi » dit-il répondant par automatisme à la question. « Je pense…qu'il devait me parler depuis un bon moment. Je ne l'entendais pas vraiment, mais j'étais conscient de sa voix – c'était comme des chuchotements dans une chambre voisine. »

« Comme les voix derrière le voile » dit doucement Harry.

« Je ne les entends pas » répondit Remus, rangeant silencieusement le dernier ouvrage qu'Harry détenait. « Mais Sirius m'avait demandé de faire quelque chose et je savais ce qu'il voulait, même si je ne l'entendais pas prononcer les mots… il y a eu un lien entre la situation dans laquelle se trouve Sirius, et l'Oniromancie… »

Sirius montrait quelque chose avec son doigt. Pendant un moment ils ne surent pas ce qu'il désignait.

« Moi » Demanda Harry. « Le Professeur Lupin » Il examina la pièce. « Les livres ? Le sol ? Une baguette ? Euh…des robes ? Des chaussures »

Sirius se pencha en avant et tapota le miroir.

« Le miroir »

Sirius hocha la tête.

« Les rêves et les miroirs » murmura Remus pour lui-même. « Les rêves et les miroirs. Qu'est ce que je suis sensé connaître sur les rêves et les miroirs ? Je me souviens de quelque chose ayant un rapport entre les rêves, les miroirs et la magie interdite… »

« Professeur Lupin » S'exclama Harry. Son ton était alarmé. « Regardez »

Dans le miroir, Sirius était de dos. Il regardait derrière eux – fixant les murs comme un homme traqué. Il bondit sur ses pieds, fit quelques pas de côté, entre Harry et Remus. Son visage, quand il se retournaétait déformé par la peur.

« Sirius, qu'est ce qui se passe » Demanda Remus. « Sirius »

Sirius recula encore un peu. Ils le voyaient à peine dans le miroir ; ils l'apercevaient juste par moment…

« L'obscurité envahit le miroir. Pourquoi fait-il si sombre tout à coup » La voix Harry était tendue. « L'ombre se déplace »

Sirius cacha son visage dans ses mains, comme pour se protéger d'un danger qu'aucun d'entre eux ne voyait. Remus pris soudainement conscience que Sirius criait, hurlait de toutes ses forces, malgré le fait qu'il n'entendait rien.

« Il a besoin d'aide » S'écria Harry, désespéré. Remus se leva d'un bond et chercha frénétiquement sa baguette qui devait être dissimulée sous les piles de livres.

« Tiens-toi prêt, et sort ta baguette » Ordonna t-il à Harry. « Essaye de faire une sorte de bouclier ! Enfin essaye n'importe quoi »

Mais ou était donc cette baguette, par merlin où l'avait-il bien pu la poser !

A coté de lui, Harry fit apparaître un scintillant bouclier, mais en regardant dans le miroir, il vit toujours cette obscurité et Sirius recroquevillé dans un coin. Sa posture rappela quelque chose à Remus – quelque chose qu'il n'avait jamais vu de ses propres yeux, mais on lui avait déjà décrit cela…

Il avait besoin de sa baguette maintenant. Il se retourna brusquement, il projeta une pile de livres sur le sol, cherchant le plus petit morceau de bois poli. Il n'y avait plus de temps à perdre…

« Accio baguette » Lança t il en dernier ressort.

Remus sentit une douleur dans l'estomac, comme si on l'avait frappé – c'était la raison pour laquelle la magie sans baguettes était généralement impossible- mais contre toute attente, sa baguette était dans sa main, et soudainement la mémoire lui revint. Près du lac, des détraqueurs glissaient sur le sol, Harry avait dit qu'il avait vu Sirius de l'autre coté de la rive, se cachant le visage dans ses bras …

« Expecto patronum »

La lueur argentée de son patronus jaillit de sa baguette. Une seconde plus tard, il entendit Harry faire de même, envoyant une image fantomatique de Cornedrue chargeant des démons invisibles dans la chambre apparemment paisible de Remus. Pendant un instant, Remus crut que leurs patronus se contentaient de tourner en rond avec perplexité, puis il sembla que les scintillants protecteurs voyaient quelque chose que leurs créateurs ne discernaient pas.

Le cerf prit position derrière le miroir (et vraisemblablement derrière Sirius), et donna des coups avec ses bois à ses ennemis invisibles ; son propre patronus, avec ses ailes argentées, tournoyait sur toute la superficie de la chambre, et planait avant de plonger sur une proie.

Remus vacilla avant Harry, quand sa téméraire utilisation de la magie prit fin. Il s'effondra sur ses genoux, juste soutenu par ses mains, presque incapable de respirer pendant plusieurs secondes. Il entendit le dernier cri de Harry sonnant son épuisement. Les reflets miroitants du fantôme de cornedrue s'évaporèrent et Harry s'écroula à son tour sur ses genoux.

« Professeur ? Professeur Lupin ! Vous vous sentez bien »

« Ne t'inq… » tenta de dire Remus essoufflé. Sa tête lui tournait. « Sirius »

Il entendit Harry pivoter sur lui-même pour regarder le miroir.

« Il va bien, il est à côté de nous… » Harry était debout, mais se tenait avec difficulté sur ses pieds. « Qu'est ce qui c'est passé ? Comment avez vous fait pour utiliser le sortilège d'attraction sans votre baguette »

« Il faut beaucoup…d'entraînement » répondit Remus. « Je t'expliquerai la théorie …une autre fois. Cela t'épuiserai… »

Il prit une profonde respiration et essaya de prendre une position assise convenable. Harry était très pale, il dégagea des mèches de cheveux de son visage d'une main tremblante, et ajusta ses lunettes.

« Vous êtes sûr que vous allez bien »

Remus hocha la tête. Il appuya ses coudes sur ses genoux en tenant sa tête douloureuse entre ses mains. Harry lui s'était penché vers le miroir, et le fixait attentivement.

« Je pense que…Sirius dit que vous avez besoin de manger quelque chose »

« Oui, du chocolat ce serait le mieux, mais… »

Harry était déjà parti, en empoignant le miroir au passage. Remus entendit Harry poser une question à Sirius, et ensuite le claquement d'un ou deux placards. Quand Harry revint dans la pièce il tenait dans sa main, une grosse barre de chocolat. Remus la prit avec reconnaissance, et en cassa un bon morceau qu'il donna à Harry avant d'entre prendre un peu pour lui. Après quelques minutes, le terrible sentiment d'avoir dépensé trop d'énergie et épuisé toutes ses forces, s'estompa. Néanmoins sa tête était atrocement douloureuse.

Harry triturait son chocolat sans y goûter, trop occupé à observer Remus anxieusement. Remus sourit faiblement, au souvenir de la première fois qu'il avait revu le fils de James dans ce train, depuis la mort de ses parents.

« Tu devrais le manger » dit-il gentiment. « Si ton patronus utilise autant de pouvoir que le mien, tu en as vraiment besoin. Et il n'est pas empoisonné, tu sais. »

Harry cilla, et se mit a rire à la surprise de Remus. A l'évidence, il se souvenait lui aussi de leur première rencontre. Il obéit, en prenant un bout de cette douce confiserie et la mâcha pensivement.

« Quel était le vôtre » Demanda t-il après l'avoir avalé. « Votre patronus, je veux dire. »

Remus chercha du regard le miroir, qui n'était pas posé très loin de lui ; Harry le ramassa rapidement et lui tendit. Sirius était à genoux aussi proche de Remus qu'il pouvait l'être sans le traverser, et paraissait profondément touché et secoué.

« Je vais bien » dit Remus à Sirius, qui fit un signe de tête, mais ne bougea pas. Il répondit ensuite à Harry « Mon patronus prend la forme d'une crécerelle – une sorte de petit faucon. Ils vivent généralement dans les landes et bruyères. J'avais l'habitude de les observer quand j'étais enfant. J'ai toujours aimé les regarder. »

Harry hocha la tête. Dans le miroir, Sirius leva une main et fit mine de toucher la joue de Remus. Remus ferma les yeux un instant, espérant pouvoir le ressentir, et souhaitant encore plus fort un Sirius présent le soutenant et lui trouvant quelque chose pour réduire la douleur lancinante dans sa tête. Comme il l'avait déjà fait une centaine de fois après les transformations de Remus. Comme il aurait fait en un battement de cil, s'il était ici, sans ses pouvoirs, simplement par sa présence.

« Qu'est…qu'est ce qui s'est passé tout à l'heure » Demanda Harry, paraissant soudainement très perdu.

Remus soupira, et ouvrit les yeux. « Je ne sais pas. Quelque chose…a attaqué Sirius, je pense. » Il regarda son ami pour confirmation ; Sirius approuva sans délais. « Mais nos patronus les ont fait fuir. »

« Des détraqueurs » Demanda sombrement Harry.

« Pas vraiment. » Remus frissonna. « Quelque chose d'autre. » Ses yeux erraient sur le livre qu'il avait ouvert avant l'arrivée de cette ombre. « Quelque chose qui a un lien avec l'oniromancie, les miroirs et l'arcade. »

Il y eut un gros crack – le son d'une personne transplanant. Remus assis, se redressa rapidement, en dépit de sa souffrance, et leva sa baguette. Derrière lui, Harry se tenait toujours difficilement debout.

« Bien, bien » dit une voix froide et étrangement calme depuis la porte. « Il semble que votre audition au ministère l'été dernier ne vous ai pas donner de leçon, Potter. Toujours à lancer votre patronus à n'importe quelle opportunité »

Remus soupira et essaya de se mettre sur ses pieds. Harry se retourna rapidement, brisant le furieux regard qu'il lançait en direction de la porte, et lui offrit sa main pour se relever.

« Severus » dit sèchement Remus. « Vous travaillez pour le service d'usage abusif de la magie maintenant »

Severus Rogue entra dans la pièce sans un bruit comme un corbeau malveillant. Son regard dédaigneux se promena sur les nombreux ouvrages jonchant le sol de la chambre – et sans aucun doute, sur la moquette élimée et le mobilier usé par le temps- avant de s'intéresser de nouveau à Remus.

« J'ai la certitude qu'ils ne l'ont même pas remarqué. « Ils sont quelques peu…préoccupés ces derniers temps…par des affaires beaucoup moins insignifiantes. » Il fixa Harry un instant. « J'ai néanmoins, des instructions très précises pour contrôler de près l'utilisation que fait Potter de la magie depuis que nous avons découvert que vous l'aviez …emmené un peu plus tôt ce matin »

La dernière phrase avait une note d'accusation satisfaite. Remus était conscient de son état et de ce à quoi il devait ressembler – quasiment incapable de se tenir debout, encore secoué et très pâle, tandis qu'Harry fixait son professeur de potion comme s'il souhaitait mettre le feu à sa robe juste par son regard. Il savait que Rogue savourait l'opportunité de prouver qu'il avait raison.

Et là, il réalisa soudain, que la solution à leur problème venait juste de passer la porte.


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