Disclaimer : Cf. Le prologue
Note de l'auteur : Promo pour le lancement ce cette fic' : pour deux chapitres mis en ligne, un prologue offert. Offre valable le 8 janvier2006 uniquement.
Petit avertissement : l'ambiance de ce chapitre est un peu noire.
Chapitre 1 - Ma vie à Privet Drive
« Harry, qu'est-ce-que tu attends pour mettre la table ? »
Comme d'habitude, Tante Pétunia exige que je fasse tout le travail pendant que son fils, son cher petit Dudley, se prélasse devant la télé en engloutissant gâteaux, bonbons et autres sucreries. « Harry ! Tu as entendu ?
- J'arrive, tante Pétunia. »
Sans me presser, je passe devant la porte du salon au cas où Dudley l'aurait laissée ouverte. Hélas, elle est fermée, comme d'habitude.
« Tu veux bien te presser un peu ? Tante Marge va arriver d'un moment à l'autre et la table n'est pas mise.
- Pourquoi c'est toujours à moi de le faire? » Tante Pétunia ne me répond pas. Son visage maigre, perché sur un cou deux fois plus long que la moyenne, reste impassible.
« Pourquoi est-ce que je n'ai jamais le droit de regarder la télé ?
- Harry, nous avons déjà eu cette conversation mille fois. Tu peux regarder la télévision lorsque ton oncle Vernon, Dudley et moi la regardons.
- Oui, mais je n'ai pas le droit de la regarder quand il n'y a que Dudley, ou même quand personne ne la regarde.
- Tu veux que je te dise la vérité, Harry ? Tu es un petit garçon trop gâté. Ton oncle et moi avons tout fait pour te donner la meilleure éducation possible.
- La meilleure éducation possible ? Je n'ai JAMAIS été à l'école.
- Je t'ai appris à lire, à écrire et à compter. Tous ceux qui sont allés à l'école ne peuvent pas en dire autant. Tu sais bien que, comme tu es spécial, tu ne peux pas fréquenter les autres enfants.»
L'enfant gâté de la famille, c'est plutôt mon cousin Dudley, ce gros garçon blond qui fait chaque jour un caprice à ses parents. C'est lui qui reçoit des tonnes de cadeaux à chaque anniversaire. Moi, je dois me contenter de récupérer ses anciens vêtements. C'est d'ailleurs une chance que mon cousin soit plus gros et plus grand que moi: ainsi les vêtements qu'il portait il y a 2-3 ans sont maintenant presque à la bonne taille pour moi.
Et la seule chose que j'ai de spécial, c'était que je dois respecter tout un tas de règles débiles établies par mon oncle Vernon. Ne jamais regarder la télévision. Ne jamais sortir non accompagné. Interdiction d'aller la piscine ou de faire des sports en commun. Et la nuit, je suis enfermé dans ce placard qui me sert de chambre. Et si quelque chose de bizarre se produit, c'est toujours moi le responsable.
Ah si, j'ai quelque chose de spécial. Je vais bientôt avoir onze ans et je n'ai jamais eu le moindre ami. Comment aurais-je pu en avoir, puisque je ne peux pratiquement jamais sortir de cette maison ? Je suis orphelin depuis le jour où mes parents sont morts dans un accident de voiture. Je porte toujours une cicatrice sur le front, dernier souvenir de cet accident. Cette cicatrice et une vieille photo. C'est tout ce qui me reste de mes parents.
« Harry, arrête de rêvasser et finis de mettre la table ! »
Tante Pétunia finit de préparer le dessert -- un énorme gâteau au chocolat, avec de la crème anglaise. Je le regarde, et mon estomac gargouille: je n'ai rien mangé depuis avant-hier. Oncle Vernon m'avait privé de repas parce que, hier matin, lors d'une dispute avec Dudley, le robot-jouet « Bioman » est tombé tout seul sur la tête de ce gros abruti. Oncle Vernon a décrété que j'étais responsable de la chute du robot, et m'avait privé de repas toute la journée. Même si je sais que, du repas qui se prépare, je n'aurai que des miettes, je les attends avec impatience.
Driiiiiiing!
Tiens, tante Marge est arrivée. Je l'appelle tante Marge, mais ce n'est pas vraiment ma tante. Tante Pétunia est la soeur de ma mère. Oncle Vernon, son mari. Et tante Marge est la soeur de l'oncle Vernon. Tante Pétunia m'ordonne d'aller lui ouvrir la porte.
Physiquement, tante Marge est le portrait craché de son frère: grande, à la limite de l'obésité, elle a une moustache à peine moins touffue que celle de Vernon. Elle porte un chapeau à fleur et une robe blanche et rose qui est une insulte au bon goût vestimentaire. Dans ses bras, il y a deux chiens, des bouledogues. Ces deux chiens, qui me regardent comme si j'étais leur prochain repas, font partie des onze bouledogues que Tante Marge élève chez elle. Tante Marge ne vient pas très souvent à Privet Drive, mais elle a fait un effort pour venir le jour du onzième anniversaire de son neveu. Apparemment, onze est pour elle un chiffre auquel elle accorde beaucoup d'importance.
Tante Marge entre dans le vestibule sans me prêter la moindre attention. Elle cherche son neveu du regard. Celui-ci se précipite dans les bras de sa tante, et en ressort avec un gros billet de banque. D'ailleurs, mon cousin ne se déplacerait pas s'il n'y avait pas une récompense suffisante. « Mon Duddy chéri, Vernon m'a dit que ton bon-à-rien de cousin a cassé ton robot électronique. Aussi je t'en ai racheté un autre pour ton anniversaire. Et, pour qu'il n'y ait pas de jaloux, j'ai aussi pensé à Harry. » dit-elle en me tendant une boite de gâteau pour chien. « Merci qui ?
- Merci tante Marge. » dis-je à contrecoeur. Je me serai bien volontiers passé de ce cadeau.
Oncle Vernon et tante Pétunia viennent dire bonjour à Tante Marge.
« Chère Marge! » dit tante Pétunia. « Quels sont ces charmants canins que vous nous amenez ?
Celui de gauche, c'est Molaire. Il a quatre ans et un sacré coup de dent. Pas plus tard que la semaine dernière, il a mordu le nouveau facteur. Ce facteur, c'est un Indien, ou un Pakistanais, je ne sais pas trop. Vous savez, ces basanés, ils se ressemblent tous.
Le facteur l'avait sans doute mérité. » renchérit oncle Vernon. « Le chien a du sentir que c'était un bon-à-rien. Je l'ai toujours dit: les étrangers, il faut s'en méfier. Ils sont plus enclins à voler qu'à travailler honnêtement.
Bien dit, Vernon. Le chien de droite, c'est Canine. Il commence à se faire vieux, je dois en prendre soin. Nous allons souvent voir le vétérinaire pour soulager un peu ses douleurs. Pauvre chéri... »
Tante Pétunia propose ensuite de passer à table. Tante Marge exige que ses deux chiens, Canine et Molaire, soient assis sur des chaises, avec coussin. Si bien qu'il n'y a pas de place pour moi à table : je dois manger par terre. Enfin, manger est un bien grand mot ; en fait, je dois me contenter de finir les plats et, avec trois gros mangeurs comme Dudley, Vernon et Marge, il ne me reste que quelques miettes, pas de quoi calmer ma faim.
Tante Marge, durant le repas, nous parle de sa vie à la campagne, de ses chiens, de son ami, le colonel Courtepatt. Mais, son sujet de conversation favori, c'est bien sûr tous les défauts qu'elle me trouve. Je suis trop petit, trop maigre, trop bête, trop moche, ignare, malpoli, fainéant, jaloux de Dudley, mal élevé, etc. Et moi, j'encaisse sans rien dire, partagé entre colère et tristesse. J'aimerais bien répondre à ses insultes, mais je ne trouve rien à dire. Rien qui la fasse enrager, qui lui fasse ressentir ce que je ressens en ce moment.
« Pétunia, tu ne trouves pas qu'Harry a un visage de fille? » Tante Marge est heureuse de m'avoir trouvé un nouveau défaut. C'est vrai qu'avec mes cheveux raides, noirs de jais, mon visage oval et mes yeux vert, je ressemble un peu à une fille.
- Heureusement qu'il n'a pas les cheveux longs, sinon tout le monde l'appellerait miss Laideur.
- Mais non, Marge » répond précipitamment l'oncle Vernon. « Harry est bien un garçon. Pas aussi bien bâti que notre Dudley, mais il ne ressemble absolument pas à une fille. Pas vrai Harry ?
- Je m'en fiche. Mais en tous cas, tante Marge, elle, n'a pas soucis à se faire: grâce à sa moustache, personne ne risque de la prendre pour une femme ! »
Tante Marge et oncle Vernon bouillonnent de rage.
« Harry ! », rugit-il. « Je vais t'apprendre à être poli avec ta tante ! »
Il me saisit par le col et me traine jusqu'au placard qui me sert de chambre. Il me jette par terre et m'enferme à clef.
« Tu n'en sortiras pas avant d'avoir fait tes excuses ! Et tu n'auras rien à manger ni à boire ! »
Je l'entends regagner la cuisine.
« Ce morveux n'aurait jamais dû te parler sur ce ton, Marge. Tu peux être sûr qu'il n'est pas prêt d'oublier sa punition. »
Et pendant une heure et demie, je les entends manger, discuter de l'usine de fabrication de perceuses que dirige oncle Vernon, pendant que mon estomac crie famine. Après le repas, Dudley va découvrir ses cadeaux. Je l'entends hurler parce qu'il n'a que trente-sept cadeaux, alors que l'année dernière il en avait eu trente-huit. Mon oncle et ma tante le consolent comme ils le peuvent, en lui promettant deux cadeaux supplémentaires et en lui offrant une visite au zoo demain après-midi.
Trente-sept cadeaux, et il trouve le moyen de se plaindre. Je suis écoeuré : ses cadeaux, ils les ouvre mais n'y joue presque pas. Il y a la moitié de ces cadeaux qui ne lui servent jamais, il les entasse dans une chambre qui ne sert qu'à ça. Ma famille préfère mettre des jouets dans cette chambre plutôt que de m'y loger. Une famille comme ça, je m'en passerais bien volontiers.
Puisque je n'ai rien d'autre à faire, j'allume la petite lumière qui me sert de lampe de chevet et je me replonge dans le livre de J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux. Naturellement, je dois le lire en cachette, car c'est un des nombreux livres que mon oncle m'a formellement interdit de lire. C'est un livre qui parle d'un monde de magie, peuplé d'elfes et de dragons. Un livre qui parle de héros magnifiques, comme Aragorn, Gandalf ou Frodo. Un livre dont j'aimerais bien être un héros. Mais les héros ne sont pas enfermés dans un placard par leur propre famille. Les héros ne sont pas privés de nourriture parce qu'ils n'ont pas su tenir leur langue. Les héros combattent les forces du mal, accomplissent des exploits et, après de nombreuses épreuves, triomphent et sont récompensés pour leurs efforts. C'est quelque chose que je ne connaîtrai jamais.
La faim. La faim m'empêche de penser, de rêver. Je n'ai pas de montre, mais je pense que c'est le soir. Tante Marge est repartie depuis quelque temps. Le bruit des pas lourds de l'oncle Vernon se rapproche de la porte de ma ''chambre''. Je cache Le Seigneur des Anneaux.
- Alors Harry, tu t'es calmé? Tu es prêt à faire tes excuses ? »
Je ne réponds rien.
- Et bien tant pis pour toi. Nous verrons bien jusqu'à quel point tu peux tenir. »
Je passe une nuit horrible. Deux jours sans manger ni boire, c'est une véritable torture pour un garçon maigrelet de 10 ans. Entre deux gargouillis de mon estomac, je rêve à un superbe breakfast. Je voudrais tant avoir une bonne tranche de bacon grillé, avec un gros bol de céréales et une tasse de thé. Mais il est hors de question que je fasse mes excuses à mon oncle. Plutôt mourir de faim. D'ailleurs, si je meure de faim, je rejoindrai mes parents. Et nous serons heureux dans un monde ou les Dursley ne pourront plus me faire plus souffrir. Je serre contre moi la photo de mes parents, en pensant que je les rejoindrai bientôt.
Le lendemain matin, je suis réveillé par l'odeur du bacon grillé. Quelqu'un a déposé au pied de mon lit une assiette contenant deux tranches de bacon grillé, du pain frais et un oeuf sur le plat. Il y a aussi une grande tasse de thé et un bol de mes céréales favorites. Je me frotte les yeux, je me pince; tout est bien réel. Sans demander mon reste, je savoure ce repas en me demandant qui a pu l'apporter pendant mon sommeil. Tante Pétunia peut-être? Je l'entends d'ailleurs parler avec oncle Vernon.
« Vernon, il faut donner à manger à Harry ! Cela fait deux jours qu'il n'a rien mangé. Je n'ai aucune affection pour Harry, mais s'il meurt ou souffre trop gravement de la faim, il ne va pas être content.
- Et alors ? Je m'en fiche que ce vieillard soit content ou non. D'ailleurs, si ça se trouve, ce Fumbledore est mort à l'heure qu'il est ! Tu sais que je n'ai jamais apprécié les gens de son espèce, et ils ne m'ont jamais fait peur. »
Tante Pétunia et oncle Vernon poursuivent la conversation à voix basse, et peu après mon oncle vient me libérer.
« Tu as bien dormi, microbe ? Tu n'avais pas trop faim ? Bien, ça suffira pour cette fois. Mais si jamais tu oses encore une fois faire une remarque désagréable à ma soeur, tu subiras une telle punition que ce que tu as vécu cette nuit te semblera une partie de plaisir ! »
Je ne sais toujours pas qui m'a apporté à manger, mais ce n'est certainement pas oncle Vernon. Je vais dans la cuisine, où tante Pétunia prépare le petit-déjeuner. En me voyant entrer, elle n'esquisse même pas un sourire. Je comprends que ce n'est pas elle non plus. Et comme Dudley est incapable de faire la cuisine, je ne vois pas qui, dans cette maison, m'a déposé un magnifique petit-déjeuner.
Pendant que je prends mon second petit-déjeuner, tante Pétunia va téléphoner à une voisine, Mrs Figg. Mrs Figg est une voisine vieille et laide, qui sent mauvais et vit dans une maison infestée de chats. Elle me garde de temps en temps, et c'est toujours une torture car je passe la journée à l'écouter me parler de ses chats adorés. Sa maison pue d'ailleurs la pisse de chat.
« Vernon, que va-t-on faire de Harry aujourd'hui. Mrs Figg s'est cassée une jambe, et ne peut pas le garder.
- Et bien, on n'a qu'à le confier aux Manson ?
- Ils sont en vacances en Cornouaille.
- Ah. Et pas question de laisser Harry seul à la maison...
- Pourquoi pas? En l'enfermant dans le placard...
- Pétunia, ce matin, j'ai trouvé des assiettes, un bol et une tasse dans son placard. Je suis sûr qu'il a réussi à ouvrir la porte et en a profité pour aller se goinfrer. Tu n'as pas vu s'il manquait quelque chose au frigo ce matin ?
- Non, Vernon, il ne manquait rien.
- Tant que je n'aurai pas changé cette serrure, je préfère garder un oeil sur ce garnement.
- Oncle Vernon, je ne suis pas sorti de ma chambre cette nuit.
- Tais-toi ! On t'emmène au zoo, mais tu as intérêt à te tenir tranquille, compris ?
- C'est bien compris, oncle Vernon. » Les occasions de sortir de cette maison sont trop rares pour que je laisse passer celle-ci.
Le zoo regorge de monde, si bien que l'on doit faire la queue pendant trente minutes à l'entrée. Pendant qu'oncle Vernon peste contre ce retard, Dudley joue avec la console portable qu'il vient de recevoir pour son anniversaire: une Game Boy. A la demande de Dudley, on va d'abord voir les lions et les tigres. Mais, dans leur cage, ils ne sont pas aussi féroces que Dudley les avait imaginés. Mon cousin se lasse vite de ces fauves en cage, et demande à voir des animaux plus dangereux. Oncle Vernon lui propose d'aller voir les reptiles, au vivarium, après le repas.
Le vivarium est un bâtiment assez bas, sans étage, mais qui s'étend au sous-sol sur deux niveaux. Il y a de nombreuses variétés de serpents, de lézards, des caméléons. Il y a aussi un dragon de Komodo, mais ce dragon était assez différent de ce que j'imaginais en lisant les livres de Tolkien: il n'a pas d'ailes, ne crache pas de feu, c'est juste un gros lézard. Dudley insite pour qu'on aille voir les serpents les plus dangereux, plutôt que de perdre notre temps avec les lézards.
Nous arrivons donc devant les pythons et les cobras, mais Dudley ne les trouvent pas assez effrayant. Pour son bonheur, il y a aussi un gigantesque boa d'au moins dix mètres de long, capable de broyer la voiture des Dudley, avec ses occupants. Mais, pour le moment, il dormait tranquillement sur le sol en ciment. Collé contre la vitre de sécurité, Dudley veut le voir en action.
- Fais-le bouger, papa ! Je veux voir Harry trembler de peur en voyant bouger ce monstre !
Oncle Vernon essaie de réveiller le serpent en tapotant sur la vitre, mais le serpent ne sort pas de son profond sommeil.
- C'est nul, ici. » conclut Dudley, « Il n'y a rien de dangereux. »
Ce pauvre serpent doit être mort d'ennui, à force de rester tout seul dans cette cage et de voir tous ces humains imbéciles cogner contre cette vitre dans l'espoir de le faire bouger. Soudain, le serpent ouvre les yeux et lève la tête jusqu'à me faire face. Il me fait un clin d'oeil. Suis-je en train de rêver. Non. Les Dursley se sont un peu éloignés et plus personne, à part moi, ne s'intéresse à ce serpent. Je lui fais un clin d'oeil et je lui adresse un sourire.
« Des gens comme ça, j'y ai le droit sans arrêt. » semble dire le boa en désignant les Dursley.
- Ca ne doit pas être très amusant. Tu ne t'ennuies pas trop ?
- Si. Je ne peux pas parler avec les autres serpents, ma cage est trop éloignée. Et ces humains qui viennent sans arrêt me déranger...
- D'où viens-tu ? » Le boa me désigne une petite pancarte, sur laquelle est inscrit en caractères gras : Boa constrictor – Amazonie, Brésil
Du Brésil ? C'était bien là-bas ? Moi, je ne suis jamais sorti d'Angleterre. » Le boa me montre une nouvelle fois l'écriteau. En petits caractères y figure: « Né à la ménagerie ».
- Je vois. On est un peu pareil, tous les deux. »
Soudain Dudley revient vers la cage du boa. Il a remarqué que le serpent bouge et a envie de s'amuser avec lui. Il me pousse sans ménagement et je tombe par terre. Alors que je me relève, j'entends mon cousin pousser un cri de terreur: La vitre de la cage a tout simplement disparu, et le boa en profite pour se glisser dehors en frôlant Dudley. Il claque ses mâchoires devant le visage de mon cousin, qui s'évanouit aussitôt.
- Et maintenant, en route pour les jungles du Brésil ! Munchassss graciassss, amigo » dit le serpent en passant près de moi.
Les visiteurs s'enfuient devant le boa, qui n'a pourtant pas l'air de vouloir manger qui que ce soit. Peu de temps après, le directer du zoo arrive et tante Pétunia insiste pour que son cher bambin reçoive tous les anti-poisons connus. Le directeur a beau lui expliquer que les boas ne sont pas venimeux et que Dudley ne présente aucune trace de morsure, elle ne veut rien savoir. Elle menace le zoo d'un procès, traite tout le monde d'incapable et promet de leur faire payer leur incompétence.
Une fois dans la voiture, oncle Vernon me gifle et m'insulte. Personne ne m'a vu parler au serpent, mais oncle Vernon décide que je suis quand même responsable de la disparition de la vitre. Une fois rentré à la maison, oncle Vernon m'enferme dans ma chambre. Me voilà une fois de plus privé de repas.
Je suis de nouveau puni pour quelque chose dont je ne suis pas responsable. Est-ce de ma faute si quelque chose de bizarre s'est produit au zoo ? Oncle Vernon a l'air de considérer que j'ai fait disparaître la vitre, dans le pavillon des reptiles. Comment aurais-je pu le faire ? Par magie ? La magie n'existe pas dans ce monde. Elle existe juste dans le monde du Seigneur des Anneaux.
Qu'est-ce que j'aimerais bien vivre dans un monde comme les Terres du Milieu. Mon héros préféré, c'est Aragorn, le rôdeur. J'aimerais bien être aussi fort et courageux que lui. Je rêve d'arpenter un monde magique. Je rêve de chevaucher les dragons et de connaître les elfes. Mais ce n'est qu'un rêve. Un tel monde n'existe pas. Je pleure en pensant que demain sera comme tous les autres jours, banal et sans espoir.
Oncle Vernon me reveille au petit matin. Pendant que je prend mon petit déjeuner, il va lire le journal dans le salon. « Harry, apporte moi le courrier! » ordonne mon oncle, tranquillement assis dans un des fauteuils du salon. J'ouvre la boîte aux lettres, je prends le paquet de lettres et, sur le chemin du salon, j'annonce à mon oncle ce qu'il a reçu. « Il y a une carte postale de vos amis, Mr et Mrs Mason, deux factures, des pubs et ... » La dernière enveloppe, en papier parcheminé, est adressée à :
Harry Potter
Le placard sous l'escalier,
4, Privet Drive
Little Whinging
Surrey
« ... et une lettre pour moi ! » C'est la première fois de ma vie que je reçois du courier. Je souris en montrant cette enveloppe à mon oncle.
N/A:Vernon croit que le directeur de Poudlard s'appelle Fumbledore. fumble maladresse.
