Disclaimer : Cf. Le prologue.
Note de l'auteur : ceci n'est pas une note de l'auteur.
Chapitre 2 - Le plus beau cadeau d'anniversaire
J'ai hâte d'ouvrir la lettre que je viens de recevoir. Le papier -ou plutôt, le parchemin jauni-, l'écriture à l'encre vert émeraude, le sceau de cire qui ferme l'enveloppe, tout indique que cette lettre n'est pas ordinaire.
Mais, alors que je regarde quel est l'expéditeur (Ecole Pou...), oncle Vernon m'arrache cette lettre, l'examine quelques secondes et la déchire rageusement. Puis il brûle ce qui en reste dans la cheminée.
« Toi ! File dans ta chambre sous l'escalier ! » rugit-il.
Je remarque que, plus que la colère, c'est la peur qui déforme les traits de mon oncle. Pourquoi une simple lettre lui fait-il si peur ?
Le regard qu'il me lance me dissuade de poser la moindre question. Je suis furieux contre mon oncle, mais il vaut mieux ne pas le montrer. Je vais dans ma "chambre" et j'écoute sa conversation avec tante Pétunia.
- Pétunia, "ils" ont osé envoyer une lettre à Harry ! Et ''ils'' savent qu'il loge sous l'escalier !
- Qui a envoyé une lettre à Harry ?
- Eux ! Tu sais, ceux qui sont comme ta soeur. »
J'entends un bruit de vaisselle cassée ; c'est la première fois que tante Pétunia casse quelque chose.
- Vernon, tu crois qu'ils veulent que Harry ...
- Ce qu'ils veulent, je ne veux pas le savoir. Faisons comme si nous n'avions jamais reçu cette lettre et tout ira bien. »
Oncle Vernon fait comme s'il n'avait pas reçu cette lettre et la journée se passe bien pour lui. Mais le lendemain, je trouve deux lettres qui me sont adressées. Elles sont identiques à celle que j'ai reçu la veille. Je tente de les cacher sous mes vêtements pour les lire en cachette, mais oncle Vernon me voit le faire, confisque les lettres et les détruit immédiatement. Il m'interdit d'aller chercher le courrier. Pour plus de sûreté, il ne m'ouvre plus la porte de ma chambre-placard avant d'avoir reçu le courier. Mais, chaque matin, je l'entends détruire plusieurs lettres.
Ce petit manège dure une semaine. Un matin, je suis réveillé par le bruit d'un coup de feu. Il doit être environ six heures du matin. Oncle Vernon rentre peu après, un fusil de chasse à la main. Il me fait sortir de ma "chambre" et exhibe, comme un trophée, le cadavre d'une grande chouette. Ce qu'a fait mon oncle est vraiment atroce: il a tué sans raison un superbe oiseau, et il en est fier.
« Regarde, Harry. Tu peux dire à tes amis que s'ils continuent à m'envoyer ces stupides oiseaux, je saurai les accueillir. »
Je ne réponds rien, me demandant à quels amis oncle Vernon fait allusion. Je n'en ai jamais eu de toute ma vie.
Le lendemain de ce meurtre, oncle Vernon aborde un sourire triomphant en me montrant le courier.
« Tu vois Harry ? Plus de lettre pour toi. Il y a juste une grande enveloppe adressée à "Vernon Dursley, 4 Privet Drive, Little Whinging, Surrey''. Avec les gens de ton espèce, il suffit de se montrer ferme, et ils n'insistent pas. »
Il va dans le salon et annonce à haute voix :
« Pétunia ! J'ai réglé le problème du courrier. Il a suffit que je tue un de leur stupides oiseaux et ils ont renoncé à envoyer des lettres à Harry. »
Pétunia arrive dans le salon, visiblement soulagée, suivie par Dudley.
Oncle Vernon s'assied et ouvre la grande enveloppe en papier jaune. A peine l'a-t-il ouverte que, de cette enveloppe, s'échappent une, puis deux, puis dix, puis des centaines de lettres qui me sont adressées. Ces lettres volent dans tout le salon, recouvrant les meubles et le sol d'une épaisse couche de papier parcheminé. Je saisis quelques unes de ces lettres en plein vol. Oncle Vernon réussit à refermer la grande enveloppe jaune, et stoppe ainsi l'arrivée des lettres.
Il ordonne à Dudley de m'empêcher de lire ces lettres et entreprend, avec Pétunia, de les ramasser toutes. Mon cousin m'arrache les lettres que je tiens dans la main et une bagarre éclate entre nous. Hélas mon cousin est beaucoup plus gros et plus fort que moi, et a rapidement le dessus. C'est rageant: des milliers de lettres me sont adressées et je ne peux en lire aucune.
Avec l'aide de mon cousin, mon oncle me ramène de force dans ma "chambre" et m'y enferme à double tour. Puis ils passent cinq heures à se débarrasser des milliers de lettres qui ont envahi le salon. Oncle Vernon me libère ensuite (après le repas, bien sûr), en me disant de me préparer à partir pour Clever Island. Clever Island est une petite île sur laquelle mon oncle et ma tante possèdent une maison de vacance. C'est un endroit désolé où on s'ennuie ferme. On y passe généralement une semaine ou deux, en août, au grand désespoir de Dudley.
Pendant que tante Pétunia et moi préparons les affaires, et que Dudley proteste énergiquement contre cet exil sur une île déserte qui ignore le sens du mot ''télévision», oncle Vernon va voir les voisins pour leur annoncer, à haute voix, que nous partons à Clever Island, et qu'il faut faire suivre notre courier là-bas.
Une fois toutes les affaires chargées dans la voiture, nous nous mettons en route sans attendre. Mais, au bout de quelques minutes, tante Pétunia fait remarquer que nous ne sommes pas sur la bonne route pour nous rendre à Clever Island.
« Nous n'allons pas à Clever Island. » répond oncle Vernon. « J'ai rusé : tout le monde pense que nous allons à Clever Island, aussi si des gens veulent nous envoyer du courrier, ils l'enverront là-bas.
- Oh, comme c'est intelligent ! dit tante Pétunia. "Ils" ne vont rien comprendre, j'en suis sûre. Mais où allons nous, alors ?
- Nous allons à l'ancienne abbaye de Sorcerbury.
- Pourquoi à Sorcerbury ? Il n'y a pas d'endroit plus agréable pour passer des vacances ? » demande tante Pétunia.
« Prends le guide touristique dans la boîte à gants et regarde ce qu'ils disent sur Sorcerbury » répond oncle Vernon.
Tante Pétunia lit l'article du guide, puis complimente mon oncle pour son intelligence. Je me demande bien ce qui, dans ce guide, peut autant les réjouir. Jusqu'à présent, les Dursley n'étaient pas intéressés par l'histoire ancienne, et, bien que croyants, n'étaient pas très assidus à la messe. Pourquoi tiennent-ils à passer ces vacances dans une abbaye en ruine ?
Nous roulons depuis deux heures, et je commence à m'ennuyer. Dudley a pris sa Game Boy et joue à je ne sais quel jeu débile. Une question trotte dans ma tête depuis quelques temps. « Oncle Vernon ? Je peux te poser une question ?
- Oui Harry ?
- Comment est-il possible qu'une si petite enveloppe contienne les milliers de lettres qui ont envahi le salon ?
- Tu parles de l'enveloppe que j'ai reçu ce matin ? Et bien c'est ... Enfin c'est parce que ... Et puis arrête de me déranger quand je conduis, tu vas provoquer un accident. »
En fin de journée, nous arrivons à l'abbaye de Sorcerbury, ou plutôt ce qu'il en reste: des ruines. C'est un lieux lugubre, perdu dans la lande, à au moins cinq kilomètres du village le plus proche. Dudley couine lorsqu'il se rend compte que cet endroit est encore plus inhospitalier que Clever Island. Il n'y a ni eau courante, ni électricité, et comme nous n'avons pas emporté de tente, nous seront obligés de dormir dans le seul bâtiment encore intact : une ancienne chapelle.
Alors que les Dursley trouvent cet endroit affreux, je laisse galoper mon imagination. Je crois me retrouver dans un des paysages du Seigneur des anneaux. Je m'imagine que nous foulons les ruines de l'Amon Sûl, et que, au détour d'un muret, je devrai affronter des hordes d'orcs. D'ailleurs, les voici arriver. Je sors mon épée et je passe à l'attaque. Je tranche leur peau verte et je les oblige à reculer devant mon courroux. Prends ça ! Je tranche la tête d'un de ces monstrueux Uruk-hai, mais je me vois encerclé par dix autres. Le combat va être rude.
« Harry ! Il faut venir prendre dîner. » crie tante Pétunia. « Et peux-tu m'expliquer pourquoi tu frappes les buissons avec ce bâton?
- Ce n'est pas un bâton, c'est ma fidèle épée, Narsil ! Et ce ne sont pas des buissons, ce sont des orcs envoyés par Saroumane pour récupérer l'anneau unique !
- Harry ! Arrête ton délire et viens manger ! Je ne te le répéterai pas deux fois. »
Décidément, cet endroit serait le paradis sans les Dursley. En guise de diner, nous avons quelques sandwiches et du poulet froid, car oncle Vernon n'a pas réussi à faire fonctionner le réchaud. Un vent glacial souffle dehors, et, dans la chapelle, il fait à peine plus chaud. Les sacs de couchage ne nous protègent guère, mais cela m'importe peu. Je préfère mille fois cette abbaye en ruine au placard de la maison de Privet Drive. Nous sommes le 30 juillet. A minuit, j'aurai onze ans, et sans le vouloir, oncle Vernon m'a offert un superbe cadeau d'anniversaire.
La soirée ne se déroule pas très bien. Dudley a épuisé les piles de sa Game Boy, et n'ayant rien d'autre à faire, il se plaint sans cesse. Vernon finit par lui avouer que, si nous nous trouvons là, c'est à cause de moi. Pour appuyer ses dire, ou simplement pour nous distraire, il nous lit le guide touristique.
Abbaye de Sorcerbury (Cornouaille) :
Au début du XIIIème siècle, St John de Rottingham fonda une abbaye qui porta longtemps son nom. A la fin du moyen âge, l'abbaye était composée d'une église, d'un clos et de cinq bâtiments accueillant les membres de la communauté. L'abbaye prit le nom de Sorcerbury au XVIIème siècle. C'est en effet dans cette abbaye que furent jugées et brûlées vives 35 personnes accusées de sorcellerie. La légende veut que, depuis cet événement, aucun sorcier ni sorcière ne peut approcher de ce lieu sacré. L'abbaye fut abandonnée au début du XIXème siècle, suite à une épidémie sévissant dans la région. Aujourd'hui, il n'en reste plus que des ruines, ainsi qu'une petite chapelle datant du milieu du XVIIIème siècle.
« Notez bien qu'aucun sorcier ni sorcière ne peut approcher de ce lieu sacré. Donc, quoi qu'il arrive, ne vous éloignez pas d'ici. Nous sommes protégés par le Christ !
- Oncle Vernon, pourquoi devons nous nous protéger des sorciers et des sorcières ? »
Il me foudroie du regard.
- Nous devons nous protéger parce que JE l'ai décidé. Compris ?
- Papa ! La protection contre les sorciers, ça marche aussi contre les fantômes ?» demande mon cousin, inquiet par le bruit du vent qui s'engouffre dans les ruines.
- Oui, bien sûr. Mais de toute façon, les fantômes n'existent pas.
- Les sorciers non plus. » fais-je remarquer. « Pour le moment, tout ce qu'on entend, c'est un bruit de moto. »
Nous nous taisons tous. La moto se rapproche. Oncle Vernon cherche à rassurer sa famille :
- Pas de panique. Si quelqu'un vient en moto, ce n'est pas un fantôme. Les fantômes ne voyagent pas en moto. Je pense que ce doit être un habitant du coin qui vient nous saluer. Quelqu'un de très civilisé, sans doute. »
La moto s'arrête devant la chapelle.
- Et au besoin, nous avons toujours ça.» dit-il en tapotant son fusil de chasse.
La porte de la chapelle tremble alors que quelqu'un tente d'en ouvrir les deux battants. Une voix, semblable au tonnerre, se fait entendre : « Bonsoir ! Harry Potter est-il ici ?
- Non ! » crie oncle Vernon.
- Si ! » je m'empresse de rectifier. Oncle Vernon me jette un regard noir, et arme son fusil.
La double porte de la chapelle cède et un homme de grande taille, avec une énorme barbe noire se tient dans ce qui reste de l'encadrement. Il tient dans ses mains les deux battants de la porte. Non, ce ne peut pas être un homme: la porte de la chapelle fait deux mètres de large et trois mètres de haut, et le nouvel arrivant occupe tout l'espace. Ce n'est pas un homme, c'est un géant ! Mon coeur se met à battre à tout rompre.
Le géant pénètre dans la chapelle et remet en place la porte tant bien que mal. Vernon est tremble tellement de peur qu'il n'ose pas se servir de son fusil. «Un géant.» se répète-il «Ils n'ont pas pu venir, alors ils nous envoient un géant.»
Le géant s'avance vers nous sans prêter la moindre attention à oncle Vernon. Il porte un grand manteau noir, crasseux, un pantalon marron et d'énorme bottes en cuir. Il a, sous son bras droit, une sorte de parapluie rose.
Oncle Vernon reprend peu à peu ses esprits. Il met en joue le géant et lui dit : « Monsieur, qui que vous soyez, j'exige que vous sortiez immédiatement. Vous violez un lieu consacré.
- Vous, Dursley, le Moldu borné, vous n'avez rien à exiger de moi ! » réplique le géant.
D'un geste, il s'empare du fusil et le brise comme si c'était une allumette. Oncle Vernon, tante Pétunia et Dudley se réfugient tout au fond de la chapelle. Le géant se tourne vers moi et esquisse un sourire.
« Ah Harry ! La dernière fois que je t'ai vu, c'est juste avant qu'on te confie à cette famille de Moldu. Tu as bien grandi. On t'a déjà dit que tu ressemble beaucoup à ta mère ?
- Non.» Une dizaine de questions trottent dans ma tête. « Qui êtes vous ? Comment connaissez-vous ma mère ? Pourquoi avez-vous appelez les Dursley des «Moldus»?
- Une question à la fois, Harry. Tout d'abord, j'ai oublié de mes présenter. Rubeus Hagrid, gardien des Clés et des Lieux de Poudlard. Tu peux m'appeler Hagrid.
- Enchanté, moi, c'est Harry Potter.
- Je sais très bien qui tu es, Harry ! Bon, pour répondre à ta seconde question, j'ai connu ta mère quand elle était élève à Poudlard, avec ton père et leur amis.
- Poudlard ? » Ce nom me disait quelque chose, mais quoi exactement...
- Oui, Poudlard. L'école des sorciers, celle où tu vas aller en septembre.
- L'école des sorciers ? En septembre ? Je...
- Tu ne sais pas quoi dire? Oui, moi aussi ça m'a fait pareil quand j'ai appris la nouvelle. J'étais si heureux d'y aller.
- Hagrid, je ... Je ne vois vraiment pas de quoi vous parlez. C'est quoi un sorcier ? »
Hagrid me regarde d'un air effaré. « Excusez-moi, Hagrid, mais je ne suis jamais allé à l'école et je n'ai jamais entendu parler de sorciers et ...»
Hagrid pousse un hurlement de rage et se tourne vers les Dursley.
- Moldus imbéciles ! Vous ne lui avez donc rien dit ! Vous méritez que je vous transforme tous en ânes, car c'est ce que vous êtes ! Des ânes sans cervelle ! »
Le visage de tante Pétunia a viré au blanc, Dudley s'est évanoui et oncle Vernon tremble de peur et de colère. Hagrid se retourne ensuite vers moi.
« Bon, Harry, je ne sais pas comment te le dire. Voilà : tu es un sorcier.
- Vous voulez dire, quelqu'un capable de faire de la magie ?
- Oui, un sorcier. Comme l'étaient ton père et ta mère. Et tu peux me tutoyer, Harry.
- Mon père et ma mère étaient des sorciers ? On m'a toujours dit qu'ils étaient chômeurs et qu'ils sont morts dans un accident de voiture.
- Un accident de voiture ? C'est une insulte envers James et Lily ! Jamais des sorciers aussi puissants ne se seraient fait tuer dans un banal accident de voiture! Je crois que je vais vraiment vraiment vous transformer en en ânes.» dit-il en se tournant vers les Dursley. « Harry Potter ne connaît pas l'histoire de sa propre famille, alors que, dans notre monde, tous connaissent son nom ! »
Hagrid a vraiment envie d'en finir avec les Dursley. Il saisit son parapluie rose, l'agite en prononçant ce qui semble être une formule magique puis le pointe sur Dudley. Celui-ci se retrouve alors avec un groin à la place du nez, une queue et deux longues oreilles de cochon. Sa transformation le ranime et il se réfugie en couinant dans les bras de sa mère. Hagrid se tourne alors vers moi et me chuchote :
- En fait, je voulais le transformer en âne, mais j'ai dû me tromper quelque part. Remarque, son air de cochon lui va très bien aussi. »
« Bon, où en étais-je ? Ah oui: la lettre. » dit-il en me tenant une lettre. Cette lettre était semblable à celle que j'avais reçu à Privet Drive, sauf que on adresse était maintenant «Harry Potter, Chapelle de l'abbaye de Sorcerbury, Cornwall» . Je l'ouvre et je peux enfin lire le contenu.
Collège Poudlard, école de sorcellerie.
Directeur: Albus Dumbledore,
Commandeur du Grand-Ordre de Merlin,
Docteur ès Sorcellerie,
Enchanteur-en-chef,
Manitou suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers – Confédération Internationale des Travailleurs d'Ys (C.I.M.S.- C.I.T.Y.)
Cher Mr Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ors et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des fournitures scolaires nécessaires. La rentrée est fixée au premier septembre, le Poudlard Express partira de la gare de King's Cross, quai 9 ¾, à onze heures. Merci de confirmer votre inscription par retour de hibou avant le 31 juillet.
Veuillez croire, cher Mr Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.
Minerva McGonagall
Directrice adjointe
Je ne comprends pas la moitié de ce qui est écrit.
- Par retour de hibou ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Par la barbe de Merlin, tu fais bien de m'y faire penser ! »
Il tire un hibou vivant d'une poche de son manteau, prend un morceau de parchemin et y écrit :
Monsieur le Directeur,
J'ai retrouvé Harry Potter, et je vais l'emmener sur le Chemin de Traverses pour ses fournitures scolaires. Vous pouvez dire à Minerva McGonagall de confirmer son inscription. Le temps est affreux. J'espère que vous allez bien.
Hagrid
Il met ce parchemin dans une enveloppe. Le hibou prend cette enveloppe dans son bec et s'envola sans hésiter, malgré le vent qui souffle dehors.
« Qu'ai-je donc oublier de te donner... Ah oui : ton gâteau d'anniversaire.»
Il sort alors d'une des poches de son manteau un gâteau au chocolat qui a grillé à la cuisson sur lequel est écrit, en pâte d'amende verte :
«Joyeux anniversaire Harry»
Le gâteau à l'air d'avoir souffert du voyage, car il est aplati par endroit.
- Je l'ai fait moi-même.» me confie-t-il en me donnant une part.
Les Dursley ne m'ont JAMAIS donné de gâteau. Aussi, bien que le gâteau de Hagrid ne soit pas un chef-d'oeuvre culinaire, je ne peux m'empêcher de le trouver délicieux.
« Hagrid ?
- Oui, Harry ?
- Si je suis vraiment un sorcier, pourquoi est-ce que je suis incapable de faire de la magie ?
- Et bien, parce que tu n'as jamais appris à te servir de tes dons. Tu as peut-être déjà fais de la magie sans t'en rendre compte, mais pour jeter un sort consciemment, il faut connaître la bonne formule, savoir se servir d'une baguette, etc. Tu apprendras tout cela à Poudlard. Ce n'est pas en restant chez les Moldus que tu peux apprendre à être un bon sorcier. Tes parents étaient d'excellents sorciers, les meilleurs élèves de Poudlard ! Tu peux en être très fier.
- Qu'est-ce que c'est, un Moldu ?
- Les Moldus sont les gens qui n'ont pas de pouvoir magique. Ils ne connaissent pas notre monde, en général, si ce n'est par des superstitions.
- Oncle Vernon a dit qu'aucun sorcier ne peut approcher de cette chapelle. C'est une superstition ?
- Bien sûr. La preuve, c'est que toi et moi nous sommes entrés dans la chapelle. »
Hagrid sort un petit sablier d'une poche intérieur de son manteau: à l'intérieur, des grains de sable en lévitation formaient des lettres indiquant l'heure. Je regarde les grains qui forment les chiffres des secondes : on a à peine le temps de les voir bouger quand ils forment un nouveau chiffre. Les grains de sable avaient une couleur orange foncé, presque rouge.
« Nous sommes en retard. » déclare simplement Hagrid. « Le sablier est presque dans le rouge. Bon, il est temps d'aller à Londres, sur le Chemin de Traverse pour t'acheter tout ce qu'il te faut pour ta rentrée à Poudlard.
- Non ! » proteste oncle Vernon. « Il est hors de question que je paie quoi que ce soit à Harry ! »
Seule sa crainte de devoir dépenser de l'argent pour moi peut le pousser à faire face à Hagrid.
- Harry restera ici, avec nous. Il n'ira pas dans un collège bizarre dirigé par un vieux cinglé. Et j'exige que vous rendiez à mon fils son aspect naturel !
- Je me fiche bien des exigences d'un Moldu avare comme vous. Mais si ca ne vous convient pas, je peux vous transformer vous aussi en cochon. Compris ? »
Oncle Vernon préfère se réfugier, avec Dudley et tante Pétunia, derrière l'autel. Hagrid lui jette un regard mauvais, puis me demande de le suivre. Je dis simplement « Au revoir » aux Dursley, et nous sortons de la chapelle. Il fait toujours aussi froid dehors, mais je m'en fiche. Je veux découvrir le monde d'Hagrid, ce monde peuplé de sorciers, qui est aussi mon monde.
Hagrid me montre sa moto, qui est deux fois plus grosse qu'une moto normale; elle semble avoir une quinzaine d'années. Il s'assoit et fait démarrer le moteur.
Je l'ai eue grâce à un ancien ami de tes parents. J'ai juste utilisé la magie pour agrandir un peu les dimensions.
- Nous allons rouler jusqu'à Londres ?
- Non. » me dit-il en me faisant grimper à l'arrière. « Nous allons voler jusqu'à Londres ! Attache ton charme de sécurité.
- Mon charme de sécurité ?
Le pendentif représentant une tortue. Tu le mets autour du cou et tu tapes quatre fois sur la carapace. Tant que tu le portes, tu ne peux pas tomber de la moto et il amortira les chocs. Pour le détacher, il faudra caresser trois fois son ventre. »
La moto roule sur quelques mètres puis, lorsque Hagrid accélère, s'envole brusquement. Je vois le sol s'éloigner à une vitesse impressionnante. Les arbres, les maisons, les collines, tout semble minuscule vu du ciel. Le vent frappe mon visage, mais il ne peut effacer mon sourire. C'est la première fois de ma vie que je vole, et je pense que c'est la plus belle expérience que j'ai jamais faite.
Cette journée est vraiment le plus beau cadeau d'anniversaire dont je pouvais rêver.
Note de l'auteur : Voila, les deux premiers chapitres (+ le prologue) sont écrits. J'espère qu'ils vous ont plu. Tous les commentaires, remarques etc sont bienvenue. J'espère pouvoir rajouter un chapitre par semaine, mais ça dépendra de mon temps libre.
