Voilà comme je vous l'avais promis un looong chapitre. Comment ça pas si long que ça ? Ah oui, ben c'est parceque je l'ai séparé en deux chapitres, mais je vous les ai mis :) alors, bonne lecture !
Et n'oubliez pas, j'adooooore vos reviews :)
Griselle
10 Octobre :
Le vent souffle fort dehors. Il y a une légère pluie qui rafraîchit encore l'air de quelques degrés. Je me lève et j'ai froid, l'automne est là.
A quelques mètres de moi, un grand brun tout ensommeillé ouvre un œil vert, puis l'autre.
Il sourit.
Ah ! Son sourire du matin !
Il me réchauffe bien mieux que le soleil !
Aïe ! Mais je fais quoi là ? Je deviens romantique ?
Ron, reprends toi vieux ! T'es un mec, un vrai !
N'empêche que son sourire …
« 'lut Ron »
« 'lut Harry. Bien dormi ? »
« Pas assez … Tu m'as encore ramené hier soir ? »
Hier soir comme les autres soirs … Harry m'a accompagné au chaudron baveur le temps que je termine ma semaine d'essai. Bien sûr j'ai refusé le contrat qu'ils m'ont proposé !
Hermione retourne à ses études aujourd'hui, et à choisir entre faire le garde malade de Harry et servir des clients tous plus glauques les uns que les autres, le choix est vite fait !
« Ce n'est rien Harry, tu étais crevé après la journée qu'on a passé. »
Et quelle journée !
Comme les jumeaux ont eu toute la semaine pour mettre au point leurs idées farfelues (Hermione a insisté pour que j'aille travailler « pour laisser Harry se reposer ! ») ils nous ont fait une démonstration au déjeuner de famille (organisé par maman chez nous « pour ne pas que Harry se fatigue ! »). S'en sont suivies des blagues et des imitations qui nous ont menées à l'heure où je devais partir pour ma dernière soirée au chaudron baveur.
« Heureusement, tu as enfin fini de travailler, comme ça nous pourrons passer plus de temps ensemble, ça me manquait. Et puis Hermione est une garde malade un peu trop sévère pour moi ! »
« Disons qu'elle te connaît bien ! » lui dis-je avec un clin d'œil.
« Alors, qu'est-ce que tu proposes ? »
« Si on commençait par un bon petit déjeuner avant d'aller se promener sur le chemin de traverses ? »
Après une bonne douche et un voyage en cheminette, nous voilà tous deux sur le chemin de traverses. Nous n'y sommes pas depuis une heure que, malgré le peu de badauds qui s'y trouvent, Harry a déjà signé pas moins de 15 autographes ! C'est ce qui nous décide à rentrer. Ca et le fait que Harry a l'air fatigué.
Lorsque nous arrivons, Draco est déjà là. Il nous attends pour le déjeuner.
« Harry. Ron. » nous salue Draco, comme toujours, froid et hautain.
« Bonjour Draco, comment ça se passe au ministère ? » lui lance Harry, chaleureusement au point que le contraste est saisissant.
« Ils parlent déjà de ton retour … »
« Mais il ne va pas suffisamment bien pour reprendre du service ! » m'insurge-je.
« Ils veulent que cette histoire soit réglée pour nos « vacances » d'Halloween … »
« Ca le sera. » Réponds Harry. Il est soudain tendu, concentré. Son regard erre dans le vide, voyant des choses que nous ne pouvons pas voir. Ses poings sont serrés, les jointures blanchies. Mais le plus impressionnant encore, c'est l'air qui semble se concentrer autour de lui et donnent à ses cheveux l'air de voleter dans le vent.
« Harry … »
Il ne réagit pas.
« Harry ! » Je lui pose la main sur le bras et c'est ce contact qui lui fait reprendre pied avec la réalité « Tout va bien ? »
« Oh oui, ne t'en fais pas. Bon, je suis crevé, je monte me reposer. »
Alors qu'il est dans les escaliers, hors de portée de la conversation, Draco me demande
« Vous avez discuté un peu tous les deux de ce qu'il s'est passé là bas ? »
« Euh, non ! Il m'en parlera quand il se sentira prêt … »
« Il ne sera jamais prêt ! Il n'en a parlé à personne, même Hermione n'a pas réussi à en savoir plus que ce que j'ai reconstitué. Il doit en parler ! Tu as vu dans quel état il se met quand il y pense ? Il va s'épuiser à laisser sa magie prendre le pas sur lui comme ça ! »
« Et pourquoi moi ? »
« Qui d'autre que TOI, Ron ? »
VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV
Qu'il m'agace ce Draco, toujours à parler à demi mots ! Il devient pire qu'Hermione. Quand je pense que ma petite sœur rougit à ses compliments ! Eurk !
Mais quelque part, il a peut être raison, alors par acquis de conscience (oui, je sais ! Hermione a traîné une semaine à la maison il m'en reste des traces) je monte moi aussi dans la chambre, histoire de sonder un peu Harry.
Je m'installe sur mon lit, il est allongé sur le sien et me tourne le dos. Il ne bouge pas.
« Harry, tu dors ? » C'est juste pour être sûr, il ne peut pas s'être endormi en si peu de temps !
« Non. »
« Dis, tu ne voudrais pas que l'on profite du calme pour parler un peu ? » je me sens légèrement gêné quand même …
Avec un petit sourire en coin, il se redresse et me réponds « Et de quoi veux tu parler ? Tu as des choses à me dire ? »
« Moi non. Mais toi par contre … tu as des trucs à me raconter … »
Son comportement change complètement en un instant, il se renfrogne et me lance
« Je ne veux pas en parler ! »
« Après tout ce que l'on a traversé ensemble, je peux comprendre … »
« Non ! Tu ne peux pas comprendre ! »
« Je peux écouter au moins ! » Je me lève et m'assieds à ses côtés « Je suis ton meilleur ami, si tu ne m'en parles pas, à qui vas-tu en parler ? »
Plus très sûr de lui, il tente « Non … »
« Harry … »
« Mais c'est si … difficile d'en parler. » Il m'a répondu si bas que je l'ai à peine entendu. Il est bouleversé et mon cœur se serre de le voir ainsi.
« C'est pour ça qu'il y a des meilleurs amis … »
Il attrape ma main et je tiens la sienne serrée tandis qu'il parle.
Il me raconte la tension de la mission secrète de surveillance de la résidence de haute montagne de Zabini Senior. Il me raconte le calme soudain et inhabituel du mercredi matin. Il me raconte comment il a mené son équipe d'aurors, qui tous lui faisait confiance, dans un piège tendu par une vingtaine de mangemorts alors qu'ils n'étaient que six. Il me raconte comment, stratégiquement, les mangemorts se sont attaqués à lui en premier, puis décimant un par un tous ses co-équipiers, les laissant pour morts.
« Et morts, c'est ce que nous aurions tous été si Draco n'avait pas désobéit aux ordre du ministre pour venir nous sauver ! »
« Mais il est venu Harry, et tu vas mieux maintenant. » J'essaie par mes paroles de le rassurer, de lui faire comprendre que tout va bien. Mais je vois bien que ça ne sert à rien, au contraire, je le fâche.
« Moi, oui, je vais mieux ! Mais Pascal, Miguel et Othello sont morts ! Comme Cédric, comme Sirius, comme Néville, comme … »
Je ne le laisse pas finir, je connais la liste macabre. Il pleure et je ne peux le supporter. Je le serre contre moi et je le berce doucement comme maman le faisait quand, petits, nous faisions des cauchemars. J'écrase ses sanglots contre mon cœur parce que c'est tout ce que je peux faire. Tous mes mots ne serviront à rien pour apaiser sa souffrance, sa culpabilité.
Je suis peut être Ron, mais je sais bien que si Harry a décidé d'être auror après la guerre, c'est pour venger toutes ces morts dont il se sent coupable. Et voilà que s'en rajoutent trois de plus !..
