Miaouci pour les reviews ! Je suis moi-même la propriété de deux chats, oui, oui, vous avez bien lu : ce sont eux les propriétaires, pas moi ! Diable de chats. Et je connais des gens qui ont vraiment peur des chats. Une vraie peur, basée sur tout un tas de superbes superstitions, pas étonnant que les chats aient été persécutés pendant des siècles !

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2 – Le Lieutenant Colonel John Sheppard détestait les chats.

C'était physiologique.

Et personnel.

Il n'aimait pas leur manie de se glisser entre vos jambes – certainement dans le seul but de vous faire tomber – de se planquer dans votre tiroir à chaussetteset d'en émerger, comme un diablotin sortit de sa boite – dans le seul but de vous faire mourir de peur – de déchiqueter votre collection de comics Marvel « Spiderman » – dans le seul but de vous faire pleurer. Bref, il n'aimait pas les chats.

Il en avait eu un, ou plutôt, sa tante leur avait refilé son chat pendant près de quatre mois et pendant qu'elle filait le parfait amour avec son troisième mari, lui avait enduré quatre mois d'enfer, l'animal prenant un malin plaisir soit à lui faire peur, soit à détruire ce qu'il chérissait. « Bestiole du diable », c'est comme ça qu'il avait surnommé l'affreuse chose, qui toutes moustaches dehors et queue fièrement dressée, avait ensorcelé sa mère qui elle, le trouvait « adorable ». Trois ronrons et hop, oublié la collection Marvel détruite. Six ans de collec', six ans d'argent de poche durement gagné en s'occupant du jardin de Mr Harris le voisin, envolé, déchiqueté, transformé en confettis.

Depuis cette époque, il avait alors 12 ans, John était devenu un homme à chien.

Alors évidemment, la petite surprise sur P2X-577 ne l'avait guère enchanté.

Ils avaient surgi de nulle part. Des dizaines de paires d'yeux, brillants, comme des photophores posés dans les arbres et puis, la furie, un déferlement de whishhh woushhh lorsqu'ils s'étaient littéralement jetés sur eux.

Et là, Okay, John le reconnaissait – mais jamais il ne l'avouerait à voix haute – il avait un peu paniqué, mais hé, il y avait de quoi non ? Il avait essayé de frapper ces foutus chats avec la crosse de son arme, mais elle ne touchait que de l'air. A ses côtés, Ford essayait de protéger Teyla et McKay … McKay les regardait sans rien faire.

John le vit froncer les sourcils et disparaître dans le feuillage, comme ça ! Pfiout !

Il se rappelait avoir hurler son nom et avoir continuer à gesticuler, espérant frapper une de ces saloperies de chat, et puis, tout à coup plus rien. Plus d'yeux menaçant, plus de griffes lacérant leurs vêtements, plus de petits cris perçants dans la nuit. Juste le bruit du vent dans les arbres et celui de l'équipe SGA minus le Docteur McKay, tentant de reprendre ses esprits.

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Le Docteur Rodney McKay aimait les chats.

Il les avait toujours aimé et en avait toujours eu un. C'était la seule chose qu'il avait laissé avec regret lorsqu'il avait rejoint l'équipe Atlantis, Saliéri, son chat persan (5).

Sa mère avait eu des siamois. Fiers et intelligents, ces chats avaient été ses compagnons favoris. En fait, ils avaient été ses seuls compagnons. Les gamins de son âge ne le comprenaient pas et le prenaient pour un idiot. Rodney n'avait même pas essayé de les en dissuader : l'important c'était que lui savait exactement qui étaient les idiots du village ! Il y avait eu aussi les chats de sa grand-mère, un tabby, pataud et fainéant, mais aimant les caresses, un Abyssin, noble et digne, comme les rois auxquels ses ancêtres devaient la vie. Bref, du gouttière en passant par la bête à concours, tous les chats trouvaient grâce à ses yeux. Il aimait leur tempérament indépendant mais loyal. Loyal, pas fidèle, la fidélité impliquait la servilité, que l'animal se soumette à un maître – comme les chiens – mais le chat lui, n'a d'autre maître que lui-même. Rodney aimait se voir pareil au chat : il avait toujours travaillé pour des militaires, mais il n'avait jamais été leur chose, un pantin entre leurs mains, un esclave. Il était libre, sans maître, comme un chat.

Depuis ce jour ou Sissi et Cookie, chattes siamoises, étaient venue se coucher près de lui – elles ne l'avaient pas quitté de l'après midi, comme si elles avaient senti qu'il avait eu besoin d'elles –, juste après le départ des agents de la CIA (4) et après qu'il ait eu droit au sermon de sa vie, il était devenu un homme à chat.

Il était donc parfaitement préparé pour ce qui s'était passé sur P2X-577.

Rodney avait immédiatement reconnu les petits feulements, et surtout, il avait reconnu les yeux. Bien qu'étant un scientifique et connaissant l'explication de ce phénomène, c'était toujours un spectacle étonnant. Il avait de cette manière retrouvé Sissi, tombée dans un ravin. Ces parents avaient déjà fait une croix sur la pauvre bête mais Rodney avait eu une idée. Ils avaient passé toute la nuit avec sa sœur Jenny armés d'énormes lampes torche, pointant ces dernières en direction du sol et brusquement, les deux petits phares jaunes étaient apparus. De jour, il n'aurait jamais pu la retrouver aussi aisément !

Rodney n'avait pas hésité, ses coéquipiers n'étaient pas en danger. Les chats mêmes en groupe ne sont pas dangereux. La preuve, ils ne se tuent même pas entre eux, même pour une belle, encore que le vaincu porte le plus souvent les traces de la bataille – oreille rognée et yeux balafrés – il n'y a jamais de mise à mort chez les chats. Des animaux pour le moins civilisés, n'est-ce pas !

Il était donc entré dans les broussailles dans l'espoir de découvrir la raison de tout ce tapage et il l'avait trouvée.

Là, lové entre des buissons un peu plus épais, se trouvait un chat. Mourant. Rodney avait eu un pincement au cœur et s'était immédiatement agenouillé près de l'animal. Son flanc était en sang et on devinait, sous la fourrure noire, les organes, à nu. Il avait posé la main sur la tête de l'animal et l'avait caressé un moment, grattant son cou et ses oreilles. L'animal s'était mis à ronronner. C'était juste un léger vrombissement sous sa paume mais Rodney avait sourit. Il lui avait murmuré des mots sans grande signification, jusqu'à ce qu'il ferme les yeux. Jusqu'à ce que la paix du moment soit rompue par un cri.

« McKay, nondedieu, éloignez vous de cet animal ! »

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Les petits monstres partis, John avait récupéré son P-90, tombé au sol dans la mêlée, et s'était enquis de l'état de ses coéquipiers. Secoués, tout au plus et … McKay ! Bon sang, où était ce diable d'astrophysicien. Il l'avait vu entrer dans les fourrés. Des fourrés grouillants de chats. John avait hésité, une minute pas plus, mais il avait hésité, puis, il était à son tour entré dans les fourrés, après avoir donné l'ordre à Ford de rester avec Teyla.

Ce qu'il avait découvert l'avait un moment laissé sans voix. McKay était agenouillé près d'une de ces bestioles démoniaques et la caressait. Même de l'endroit où il se trouvait, John pouvait voir le sang couvrant l'animal, mais cela n'avait pas l'air de gêner McKay, dont le visage se trouvait à quelques centimètres de l'oreille du chat. Il lui parlait à voix basse tout en le caressant. Stupide ! Et si les autres étaient encore dans le coin – ce qui était sûrement le cas – et qu'ils lui sautent dessus !

John avait donc dit la seule chose pertinenteque lui commandaient les circonstances.

« McKay, nondedieu, éloignez vous de cet animal ! »

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Rodney avait sursauté. Le Major se tenait à deux mètres de lui, son P-90 levé, manifestement prêt à tirer sur tout ce qui se bougeait. RI-DI-CU-LE. Il s'était retourné vers la chatte. C'était une femelle. Sa respiration était si faible qu'on aurait pu la croire morte, mais lorsque Rodney avait posé la main sur son cou, deux yeux verts s'étaient ouverts et s'étaient mis à le fixer intensément.

« Nous devons la ramener à Carson. »

Et il s'était mis en devoir de soulever la pauvre bête. Il avait ôté sa veste et avait entrepris de la déposer dedans, pour la tenir au chaud lors du voyage.

« Pas question. »

Rodney s'était retourné vers le Major, dont le P-90 était toujours dirigé contre la malheureuse créature.

« Je vous demande pardon ? Vous ne pensez quand même pas l'abandonner ici ? »

« McKay, cette chose est déjà à moitié morte, je doute que Carson puisse faire grand-chose pour elle et de toute manière, elle est dangereuse, pas question d'introduire un animal dangereux sur Atlantis. »

Le Major avait regardé nerveusement autour de lui un moment avant de reprendre.

« Allez venez, nous ne pouvons pas traîner ici. »

Rodney avait haussé les sourcils et puis, la lumière s'était faite dans son esprit. Il avait compris. Le grand Major John Sheppard, tueur de wraith devant l'éternel avait peur. Des chats, petites créatures dépassant rarement les 5 kilos pour un petit 70 cm de long. Okay, on pouvait parfois avoir l'impression que leurs griffes faisaient elles aussi 70 cm de long, mais de là à en avoir peur ! C'était si … si … risible !

Et c'était exactement ce que Rodney avait fait.

Il s'était mis à rire.

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Voir Rodney glousser en le pointant du doigt, comme un gamin de six ans dans la cour de récréation, n'avait pas franchement eu pour effet d'améliorer l'humeur déjà fort mauvaise de John.

« Ca suffit, McKay ! Nous n'avons pas que ça à faire, Okay. Alors dites au revoir à votre nouvel ex-ami. Nous devons trouver de quoi nous abriter pour la nuit. »

John avait vu le sourire de McKay disparaître. Le scientifique l'avait regardé un moment sans parler, puis s'était tourné, avait délicatement soulevé l'animal – avec autant de précaution que s'il s'agissait d'un gadget Ancien – et l'avait déposé sur sa veste.

« McKay, vous êtes bouché ou quoi, laissez ça ici ! Cet animal est déjà mort, et je ne tiens pas à avoir un nouveau tête à tête avec ses amis ! »

John s'était approché de McKay, tout en continuant à pointer son arme sur la créature ensanglantée qui gisait sur la veste de celui-ci. John avait eu la furieuse envie de la toucher du bout de son P-90 pour voir si elle était toujours en vie. Juste au moment où cette pensée se formait dans sa tête, deux yeux verts se fixaient sur lui. Okayyyyyyy, vivante, tout à fait et indéniablement vivante. Et visiblement, McKay avait décidé de jouer les Daktari (6). Bien, aux grands maux les grands moyens. John s'était penché vers McKay et l'avait agrippé par le bras, l'obligeant à se lever.

« Hey ! Qu'est-ce qui vous prend Major, je … »

McKay n'avait pas fini sa phrase, parce que c'est à ce moment précis quequelque chose était sortie des fourrés, et s'était littéralement jetée au visage de John.

TBC (Tada ! D'après vous c'est quoi ? Meuuuunon, c'est pas Alien, version 6043 !)

(4) Dans l'épisode Underground/Apparences, nous apprenons que McKay a construit la réplique exacte d'une bombe atomique pour son cours de science, en 6ème (vers l'âge de 11 ans). Il a ensuite été interrogé par la CIA qui pensait qu'il appartenait à une organisation terroriste de préadolescents !

(5) Dans le Pilote de la série (Rising/Une nouvelle ère), Rodney confie à sa voisine un bon chat de gouttière, mais dans l'épisode Duet (saison 2), la photo du chat qui trône sur la table de nuit de Rodney est celle d'un Persan. Ah, les scénaristes, pas fichus d'avoir un peu de cohérence !

(6) Yeahhhh, Daktari ! Le docteur de la savane ! Avec Clarence le lion qui louchait. Trop cool !