Chapitre 18 :
Un Rêve si simple
Ce n'est pas encore aujourd'hui que je pourrais aller parler tranquillement avec James, comme si de rien n'était, pour me rapprocher de lui, pensa Lily.
En effet, avec ce qui c'était passé entre Sirius et Bonnie, la tension entre les Maraudeurs et les filles était remontée d'un cran. Cependant, Lily voyait James pendant les cours. Maintenant, elle s'arrangeait pour se placer au moins un rang derrière lui, pour pouvoir le regarder sans être vu, elle n'allait presque plus à la bibliothèque mais restait dans la salle commune pour faire ses devoirs et essayait d'entraîner Bonnie dans la Grande Salle en même temps que les Maraudeurs. Comme cela, Lily pouvait regarder James comme elle le voulait et elle espérait rapprocher un peu plus Sirius et Bonnie, même si la partie était loin d'être gagnée.
Bonnie était tombée malade, elle s'était évanouie à son réveil et était très faible. Elle était couchée dans un lit de l'infirmerie avec de la fièvre. Lily et Alice ne savait pas ce qu'elle avait. Madame Pomfresh ne leur avait pratiquement rien dit, elle leur avait surtout posé des questions.
- Est-ce que Miss Cooper mange bien ?
Lily et Alice avait échangé un regard perplexe.
- Oui, elle mange en même temps que nous, répondit Lily.
- Pourtant son organisme semble être affamé. Elle est très faible et elle a besoin de repos. Elle ne vous a pas semblé étrange ces derniers temps ?
- Heu… Non, répondit Alice.
- Ecoutez, Miss Cooper semble faire une petite dépression. Et il faut que je sache comment la soigner.
Lily et Alice échangèrent un autre regard, elle avait pensé à la même chose au moment où Madame Pomfresh avait prononcé le mot dépression… Sa rupture avec Sirius.
Alice et Lily avait dû quitter l'infirmerie pour se rendre en cours.
En entrant dans la salle de cours, Lily jeta un rapide coup d'œil à Sirius.
Le professeur McGonagall commença son cours et scruta sa classe.
- Où est Miss Cooper ? Demanda-t-elle à l'adresse de Lily et Alice.
- A l'infirmerie, elle est malade, répondit Lily.
- Oh ! Ce n'est pas grave, au moins ?
Les maladies du cœur sont souvent graves, pensa Lily.
- Heu… Non, mais l'infirmière va la garder quelque temps.
- Très bien.
Le professeur McGonagall continua son cours et Lily sentit le regard de Sirius posé sur elle.
A la fin du cours, quand la cloche retentit, elle s'attendait à voir Sirius l'attendre, mais il n'était pas là. Partit à l'infirmerie sûrement.
Elle sourit à cette pensée.
Elle monta dans sa chambre pour poser ses affaires et rejoignit Alice dans la Grande Salle pour le déjeuner. Elle était assise avec Franck et les Maraudeurs. Lily la remercia intérieurement.
Sirius n'était pas là.
Lily prit place juste en face de James, à côté de Remus et Alice.
- Comment va Bonnie ? Lui demanda Remus.
- Je ne sais pas vraiment.
- L'infirmière nous a dit que…Alice hésitait… que Bonnie faisait une petite dépression.
- C'est-à-dire ? Demanda James.
- L'infirmière nous a dit qu'elle ne mangeait presque plus.
- Pourtant elle mange toujours avec vous.
- Oui, mais à savoir si elle garde sa nourriture…
- Tu veux dire que…
- C'est possible, on ne la suit pas quand elle va dans les toilettes. Mais l'infirmière a dit qu'elle allait s'en remettre, elle a surtout besoin de repos.
Le petit groupe mangea. Ils arrivèrent au dessert quand Sirius fit son entrée dans la Grande Salle.
- Salut Patmol ! Lança James.
- Salut.
- Tu as été voir Bonnie ?
Sirius regarda Lily, intensément.
- Oui.
- Et ?
- Elle dormait.
Le silence tomba et James ne cessait de regarder Lily.
De son côté la jolie rousse se livrait un combat pour ne pas le regarder à son tour. Mais elle savait que si elle le regardait dans les yeux, elle ne pourrait pas résister. Il fallait à tout prix qu'elle lui parle, sinon c'est son cœur qui allait lâcher.
Le journée se passa tranquillement.
Avant le dîner du soir, Lily et Alice passèrent à l'infirmerie pour rendre visite à Bonnie. Lorsqu'elles arrivèrent, leur amie était passablement énervée et agitée.
- Je veux sortir, disait-elle à l'infirmière.
- Non, Miss Cooper, vous sortirez quand vous irez mieux et ce n'est pas le cas !
- Mais je vais très bien.
- Oui, et demain vos amies viendront vous rapporter à l'infirmerie parce que la fièvre sera remontée.
Bonnie soupira bruyamment et pour aider l'infirmière à la calmer, Lily et Alice sortirent de leur coin.
- Ah ! Miss Evans et Miss Graham, s'exclama Madame Pomfresh. Raisonnez votre amie, s'il vous plait.
Les deux jeunes filles sourirent et acquiescèrent.
- Dans une demie heure, c'est la fin des visites.
Lily et Alice s'approchèrent du lit de Bonnie qui s'était laissée retomber sur les oreillers, les bras croisés sur la poitrine en signe de mécontentement.
- Madame Pomfresh a raison, tenta Alice. Tu dois te reposer.
Bonnie lui lança un regard noir.
- Ne joues pas avec nous, Bonnie, on sait ce que tu ressens.
- Très bien, je vais rester mais quand je ressortirai, vous aurez intérêt à aller vous cacher.
- Compte sur nous.
- Sirius est passé à l'infirmerie ce midi mais tu dormais, dit Lily.
- Je sais.
- Ce qui veux dire ?
- Que je l'ai vu entrer et que j'ai fais semblant de dormir.
- Pourquoi ? s'exclamèrent les deux filles ensemble.
- Je ne sais pas, je ne voulais pas le voir.
- D'accord, mais il se fait du soucis pour toi.
Bonnie eut un faible sourire.
- Tu es une manipulatrice Bonnie Cooper ! S'exclama Alice.
- Moi, je pense plutôt qu'elle est amoureuse.
- C'est vrai que tu en sais quelque chose, souligna Alice à l'intention de Lily.
- C'est toi l'experte, pas moi.
- Mais il faudrait peut-être que tu te décides, tu as les cartes en mains.
- C'est bon, on fait une trêve, s'exclama Bonnie pour calmer ses amies.
- Tu as raison, on va te laisser te reposer. On passera te voir demain matin avant les cours.
- Tu ne sais pas quand tu sortiras ? Demanda Alice.
- Demain soir ou après demain, normalement.
- Très bien. Bonne nuit.
- Bonne nuit à vous les filles.
Les filles quittèrent la pièce et retournèrent dans leur salle commune. Elle était pleine de monde. Lily remarqua aussitôt James et ses amis qui jouaient aux cartes. Elle s'installa à la table et entreprit de faire ses devoirs. Malheureusement, la tâche se révéla beaucoup plus difficile que prévu. James était en plein dans sa ligne de mire.
- Attention, tu vas le faire fondre à force de le regarder de cette façon, glissa Alice à l'oreille de la jeune rousse qui rougit.
Lily renferma brusquement son livre et se leva.
- Je vais me coucher.
- Attends Lily ! Je ne voulais pas…
- Ce n'est pas de ta faute, Alice. C'est que je suis fatiguée, et je n'en peux plus. Bonne nuit.
Alice sourit faiblement.
- Bonne nuit Lily.
Dans son lit, Lily n'arrivait pas dormir. Elle se posait des tonnes de questions.
Comment peut-on aimer quelqu'un alors qu'on l'a détesté pendant si longtemps ?
Mais l'avait-elle un jour détesté ?
Comment réparer ses erreurs ?
Comment se faire pardonner ?
Comment lui dire je t'aime ?
Le réveil du lendemain fut brutal pour Lily. Son rêve paraissait si réel. Malheureusement, elle s'était réveillée en sursaut alors que James approchait dangereusement ses lèvres des siennes. Elle soupira en se laissant tomber sur son oreiller et tourna la tête. cinq heures. Le soleil n'était même pas encore levé. Elle ne commençait pas les cours avant quatre heures et tout le monde dormait encore.
Lily décida de descendre dans la salle commune. Elle prit un livre sur sa table de chevet, Sorcière au cœur de glace, c'était son livre préféré. Rien d'étonnement.
Elle descendit sur la pointe des pieds en évitant bien la troisième marche en sortant de sa chambre qui grinçait horriblement.
Arrivée dans la salle commune, elle marcha à tâtons jusqu'aux canapé et ralluma le feu dans la cheminée. Elle fit apparaître une couverture verte qu'elle mit sur elle et commença sa lecture.
Au bout de plusieurs pages, Lily sentit ses paupière s'alourdire et se fermer. Elle laissa échapper son livre et s'endormit.
Quand elle entrouvrit les yeux, le soleil ne pointait toujours pas à l'horizon et la feu commençait à faiblir. Elle n'était pas seule. Elle ouvrit les yeux en grand et vit James Potter qui la fixait.
- Désolé, dit-il précipitamment. Je ne voulais pas…
- Ce n'est rien, sourit-elle devant sa gêne.
Il sembla se calmer.
- Tu n'arrives pas à dormir non plus ? Demanda Lily.
- Non.
- Pourquoi ?
- Mauvais rêves.
- Je vois.
- Et toi ? demanda-t-il.
- Pareil. Enfin, mon rêve n'était pas mauvais mais je me suis réveillée au mauvais moment et je n'arrivais pas à redormir.
Il sourit.
- Tu rêvais de quoi ?
- De rien.
Elle rougit en repensant à son rêve. Elle aurait tellement aimer sentir ses lèvres sur les siennes et là, il se tenait juste à côté d'elle, en chair et en os. Elle n'avait qu'un geste à faire et son rêve deviendrait réalité.
Elle lui jeta un coup d'œil en coin. Le regard de James était perdu dans le vide.
- Il a de la chance, dit-il brusquement, les yeux toujours dans le vague.
- De quoi ? Qui ?
- Celui qui t'empêche de dormir.
Mince, pensa-t-elle.
- De quoi tu parles, James ?
- Je sais ce que c'est de se réveiller au mauvais moment dans un rêve, c'est moi qui les ai inventé ceux-là. Et je sais aussi qu'à chaque fois que tu te réveilles au mauvais moment, c'est qu'une personne allait te dire ou faire quelque chose que tu attends depuis longtemps.
Lily était complètement perdue.
James commença à se lever et Lily lui attrapa le bras.
- Attends ! Ce… ce n'est pas ce que tu…
- Laisse tomber, Lily, dit-il doucement.
Il avait dit cela dans un sourire mais dans un sourire triste et avec un air las.
- Tu veux vraiment savoir à quel moment je me suis réveillée de mon rêve ?
Il la regarda, étonné et se rassit doucement en se tournant vers la belle rousse.
Sans qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit d'autre, Lily s'était penchée vers lui. Elle collait ses lèvres aux siennes. Elle l'embrassait.
Ça y est mon rêve se réalise, pensa Lily.
Mais à côté d'elle, le jeune homme au cheveux noirs en bataille pensait exactement la même chose. Mais la réaction fut plus longue. Il ne répondit pas de suite au baiser de Lily et elle considéra cela comme un refus. Elle s'écarta brusquement de lui, rougit et se leva.
- Je suis désolée… je … Oh ! Mince !
Et avant que James, qui complètement abasourdi par les lèvres douces de la femme de ses rêves, ne réagisse, Lily avait déjà disparu dans les marches de son dortoir, des larmes coulant sur ses joues encore rouges de gêne.
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Extrait du prochain chapitre :
Lily passa les mains sous la table et déplia le morceau de parchemin.
Il faut que l'on parle,
Suis-moi à la sortie du cours,
J.
Bisous
