Note de l'auteur : J'ai déjà fait les réponses aux reviews signées… Mais je tiens tout de même à remercier les anonymes…

Me, onarluca, mickpottermalefoy, virginie malfoy, anonyme, slydawn, yuki-chan, Egwene Al' Vere, Titia, Oxaline et eleo.

Un énorme bisou à tous!

Et tout spécialement à Artoung, ma petite fée qui supporte mes crises de page blanche et mes doutes sur ce que j'écris, en plus c'est elle qui poste ce chapitre, hi hi hi ! Donc, merci à toi, ma belle !

Merci aussi à Zoo Malfoy, qui a eu l'idée brillante de cette fic, à Vif d'or qui me soutient à chaque pas, à Anagrammes pour ses compliments et à Petou pour se foutre de moi à chaque fois.

Je trouve un peu triste de ne plus pouvoir faire les RARs comme on le veut, mais c'est ainsi…

Autre chose : j'ai vu dans une review que j'ai oublié une chose importante… Pour ceux qui suivent « Beauté Empoisonnée », je souhaite apporter une précision… Je sais que j'ai pris un retard monstrueux mais je tiens à dire que je compte toujours finir cette fic… Je n'ai pas mis « suspendue « parce que pour moi elle ne l'est pas, et que ça m'inciterait à l'abandonner. Cependant il arrive certains moment ou l'inspiration fait défaut, et si j'ai une grosse envie d'écrire certaines choses BE ne me motive pas en ce moment, donc je préfère laisser les choses se décanter plutôt que de livrer des chapitres minables dans le seul but de finir l'histoire au plus vite… J'espère que vous serez patients car ce n'est pas fini, snif !

Note de Artoung : Comment ça j'ai rien à faire ici ? comment ça c'est pas ma fic ? Mais je fais ce que je veux (avec mes cheveux) ! Alors cessez de bouder et lisez donc ma sublime, ma génialissime note : La note de Artoung. Cette note aurait très bien pu être un do ou un sol mais non c'est un fa dièse ! Comment ça vous vous en moquez et vous vous voulez lire le chapitre ? BadAngel a voulu que je poste son chapitre (elle a des problèmes d'ordi mais on compatie) donc je le fais. Est-ce ma faute à mouaaaa si ma verve veut combler quelques lignes d'une feuille blanche ? Non, je vous le dis tout de go, ce n'est pas ma faute à moi et même si je ne m'appelle pas Lolita !

Ok, ok, j'arrête le délire (même pas drôle mais il est tard et j'ai fais comme les sept nains –hé ho hé ho je viens de rentrer du boulot- ), je vais vous laisser déguster ce chapitre. Bonne lecture

Part.2 :En souvenir de nous...

La sonnerie stridente du téléphone résonnait dans le grand appartement...

Mais il ne voulait pas décrocher.

Il n'avait aucune envie de parler...

De toutes façons la seule personne qui avait le numéro de téléphone de chez lui pouvait aller se rhabiller ce soir...

Elle en avait l'habitude.

Les autres ne l'appelaient que sur son portable, et celui-ci était éteint.

Parce que ce soir là il voulait oublier qu'il avait une vie.

Cette vie pourrie depuis deux ans... Pourrie par la solitude, par l'absence, par le vide de sa présence...

Il eut un rire amer et passa ses doigts pâles dans ses cheveux blonds.

Si on lui avait dit quelques années auparavant qu'un jour il chialerait comme un môme devant sa Némésis il aurait éclaté d'un rire sadique avant de pétrifier l'insolent.

Mais à présent il ne riait plus...

Parce qu'aucun Gryffondor aux yeux verts n'était là pour répercuter ses éclats de rire.

Parce qu'il était victime de l'oubli.

Parce que depuis ce soir-là à Sainte Mangouste, sa vie n'était plus que grisaille. Même son propre procès l'avait laissé indifférent, il avait laissé un vieil homme se battre pour sa liberté, lui s'en fichait, il ne voulait pas être au dehors sans Lui...

Mais il avait été acquitté, ruiné mais acquitté tout de même.

Et forcé à l'exil aussi, bien que jusqu'à cette rencontre fortuite il n'ait eu qu'à s'en réjouir.

Après avoir été forcé de partir avec pour seul bagage les vêtements qu'il avait sur le dos et sa baguette magique, Draco s'était rendu en France, dans le sud, où il savait pouvoir trouver un cousin éloigné de son père. Heureusement ce dernier s'était souvenu de lui et l'avait accueilli comme un fils, car comme il se plaisait à le dire, les femmes ne l'avaient jamais attiré et la seule idée de devoir se reproduire avec l'une d'elles le hérissait.

Ainsi il avait fait de ce jeune homme brisé par la guerre son héritier.

Il l'avait encouragé à avancer, encore et toujours.

Le vieil Arthus Malfoy avait été son père de substitution et son ami. Ils n'avaient malheureusement pas pu se connaître autant qu'ils l'auraient voulu, Arthus avait rendu l'âme quelques mois auparavant.

Draco n'avait pas pleuré.

Il ne pleurait pas la mort, encore moins celle de cet homme exceptionnel, qui avait dit qu'à un enterrement ne devrait pas être autorisés les gens tristes, car c'était une occasion comme une autre de célébrer les vivants.

"Nous avons toute la vie pour pleurer les morts dans le secret de notre coeur, Draco. Tant que tu ne m'oublies pas, je serai près de toi."

Et à son enterrement il avait fait lâcher des colombes.

Pour célébrer la vie.

Ce fut seulement après le décès de cet homme bien étrange que le jeune homme avait décidé de faire quelque chose de sa vie.

Il ne voulait rien avoir à faire dans le monde sorcier, alors il avait trouvé cette boutique à Paris, elle l'avait séduit, envoûté. L'odeur des herbes lui rappelait des souvenirs de ses expériences personnelles lorsqu'il était à Poudlard. Dans sa chambre personnelle il faisait sécher toutes sortes de plantes et les faisait infuser pour certaines potions comme le lui avait appris son parrain. Etant une personne très nerveuse il avait toujours du prendre des potions et les faire lui même lui apportait une grande satisfaction.

Harry s'amusait souvent de sa concentration lorsqu'il détachait une à une les feuilles séchées des branches, il lui disait qu'il le rendait nerveux en agissant avec autant de précautions.

Mais tous les deux savaient bien que ce n'était qu'une plaisanterie...

Ces souvenirs-là Draco les chérissait, même s'il aurait voulu pouvoir les oublier aussi vu la douleur qu'ils creusaient dans sa poitrine.

Le simple fait de penser à Harry le rendait malheureux, et il pensait à lui continuellement malgré le temps qui avait passé.

Leur histoire avait été de celles que les romanciers faisaient durer toute la vie, mais elle s'était arrêtée avec ce combat et l'ultime châtiment pour lui d'être le seul à se souvenir de leurs serments et de leurs étreintes.

Une fois de plus Draco replongea dans les souvenirs de sa septième année, lorsqu'il avait définitivement choisi son camp après que son père fut assassiné à Azkaban.

Il avait aimé son père plus que personne n'avait pu l'imaginer, Lucius avait été son univers tout au long de son enfance et il lui avait offert un foyer de rêve. Narcissa était tombée dans une profonde dépression à la mort de son époux, le jeune Malfoy avait compris son désarroi même si à l'époque il n'avait pu imaginer la souffrance de la perte d'un conjoint.

A présent il comprenait.

La veuve n'avait survécu à son mari que quelques mois, mais la tristesse l'avait emporté, jusqu'au bout elle n'avait cessé de vouloir le rejoindre.

Mais Draco n'avait pas pleuré, il avait compris son geste.

Car en décidant de son camp il avait uni ses forces avec Harry Potter et en était tombé amoureux.

Personne à part le vieux directeur, le professeur de Potions et le Survivant ne connaissait son statut d'espion, il passait ses nuits à établir des plans avec ces derniers et ses jours à imaginer ce qu'il pourrait faire s'il réussissait à coincer le beau brun dans un coin sombre...

Ce ne fut que lorsque Narcissa rendit l'âme que les choses devinrent réelles entre lui et Harry.

Il avait séché tous ses cours, décidant que la mort de sa mère valait bien une journée de tranquillité... Journée qu'il avait passée à penser à Harry Potter et à filer toutes les cinq minutes sous la douche, ses pensées étant un peu trop mal placées. Le soir venu le jeune homme avait quasiment forcé sa porte, apparemment certain de le trouver prostré et avait été très surpris de le voir au sortir de la douche et entièrement dévêtu (privilège de la chambre privée: se promener complètement nu à toute heure du jour ou de la nuit...).

Et ni l'un ni l'autre n'avait su qui avait fait le premier pas...

Ils avaient fait l'amour des heures durant, s'étaient découverts encore et encore...

Ainsi avait débuté leur histoire.

Et pour Draco comme pour Harry, ce n'était pas une simple histoire de sexe, mais bien une relation amoureuse, ils ne se disaient pas des mots tendres, pas de "pour toujours", pas de "mon amour"... Juste des "je t'aime" murmurés au coeur de la nuit, car le jour leur donnait un autre visage et les deux princes se devaient à leurs rôles au sein de l'école et dans la guerre.

Pas de baisers volés au détour d'un couloir, pas de regards tendres échangés durant les cours, une simple indifférence qu'ils perdaient dès qu'ils se retrouvaient le soir venu.

Cela avait duré plusieurs mois, jusqu'à ce jour fatidique où l'école avait été attaquée.

Draco avait réussi à prévenir l'attaque, et la mort de bien des élèves avait été évitée. Le combat avait été long et acharné, les blessés nombreux, et Harry avait enfin fait face.

La veille ils s'étaient fait une promesse, celle de vivre pour être enfin ensemble au grand jour...

"Je serai toujours là pour toi Draco", avait dit Harry.

Mais il n'avait pas tenu cette promesse...

Il avait certes survécu, mais pas ses souvenirs.

Et lorsque Draco était allé le voir, Harry s'était réveillé en sursaut et avait érigé un bouclier qui l'avait envoyé valser contre le mur. Il l'avait ensuite regardé et avait demandé:

"-Qui êtes-vous?"

Et pas une seule étincelle n'avait faire briller ses yeux verts qui d'habitude s'illuminaient dès qu'ils se retrouvaient.

Et Draco avait compris.

Il était sorti de la chambre, de l'hôpital, de la ville...

Il avait attendu quelques jours et était retourné à Sainte Mangouste. Mais une conversation surprise au détour d'un couloir l'avait dissuadé d'aller plus loin, Harry Potter était amnésique, complètement et irrémédiablement amnésique...

Et son coeur s'était brisé...

Il avait fui à nouveau mais sans aucune précaution cette fois, ce qui lui avait valu d'être arrêté et traduit en justice pour crimes de guerre. A ce moment là il s'en fichait, il ne voulait même plus vivre et il lui aurait été infiniment doux de recevoir le châtiment suprême du baiser d'un détraqueur.

Mais les détraqueurs avaient été éradiqués...

Et Dumbledore l'avait fait acquitter...

Et cela lui valait de se retrouver dans ce salon, dans cette ville immense et impersonnelle, mais qu'il aimait malgré tout, la vie y était si simple, pas comme là bas, dans ce monde qui l'avait rejeté...

Il lui avait fallu presque deux ans pour cesser d'avoir mal à en crever à la simple pensée de ce que lui avait ôté cette guerre, non pas ses biens, mais son coeur.

Et au moment où il pensait y être enfin parvenu, il revenait dans sa vie, plus beau que jamais.

Harry Potter était sa damnation...

Il devait reconnaître qu'il le possédait encore.

Car depuis lui, personne n'avait pu approcher de lui de façon intime. La seule fois avait été une terrible honte pour lui, il n'avait pu que gémir Son nom, et son amant d'un soir l'avait mal pris, très mal même...

Depuis il n'avait plus tenté de mettre personne dans son lit...

Il avait cru halluciner en Le voyant dans sa boutique quelques jours plus tôt...

Il avait senti ses cheveux se dresser comme lorsque quelqu'un le regardait avec trop d'insistance, et en se retournant il avait reçu le choc de sa vie. Harry s'était évanoui presque à ses pieds et il s'était précipité pour le soulever et le porter jusqu'à l'étage afin de l'allonger confortablement. La sensation de ce corps si familier contre lui avait été douloureusement étrange. Et puis ce jeune homme qui l'accompagnait avait commencé à lui parler de Harry.

Et il avait dit...

"- Vous pouvez l'aider, Draco, vous seul le pouvez."

Inexplicablement cette phrase l'avait mis en colère et il lui avait dit de s'en aller.

Harry s'était réveillé et une nouvelle fois il avait reçu le choc de leurs regards mêlés. Harry ne le reconnaissait pas, cela lui avait donné la force d'agir à nouveau comme le petit connard prétentieux qu'il n'avait plus été depuis des lustres.

Harry était parti avec son ami et s'était retourné, cette fois il n'avait pu cacher son chagrin, il espérait seulement que son ex amant ne veuille pas en savoir plus sur cette tristesse.

Il serait incapable de lui mentir.

Il vida son verre d'un trait.

L'alcool lui brûla la gorge et l'estomac, le lendemain il serait malade comme un chien, son foie délicat ne lui accordait que peu de répit, seules les potions qu'il ingérait quotidiennement le calmaient. Mais à cet instant, il préférait cette nausée que ce profond la être qui le déchirait.

"Oublie moi"...

Il avait dit cela, il le pensait, il valait mieux pour eux deux que Harry l'oublie...

Il avait une vie à présent. Il avait ce photographe exaspérant...

Il n'avait plus besoin de lui.

Narcissa lui avait toujours dit que l'on ne pouvait oublier un amour profond, que même lorsque la tête oublie le coeur reste éveillé à ce sentiment. Draco l'avait crue, mais il ne croyait plus, car si ce maudit Survivant l'avait aimé autant qu'il l'avait dit, jamais il n'aurait pu l'oublier.

La bouteille était vide, et lui aussi...

Il sentit la nausée tordre son estomac en repensant à ce type qui squattait son salon de thé. Pierre Delormes...

Draco l'aurait trouvé vraiment charmant s'il n'avait pas été le compagnon de Harry Potter.

Un homme grand, brun, avec beaucoup de classe et de charisme...

Ca le tuait de se l'avouer mais Harry avait bien choisi.

Ceci dit, ces mains étrangères sur celui qu'il avait considéré comme sa propriété le hérissaient de dégoût.

Harry l'aimait-il?

Harry gémissait-il dans ses bras?

Harry venait-il en lui griffant les reins?

Lui même conservait avec fierté ces marques de griffures si souvent rouvertes... Pourtant il aurait pu aisément les faire disparaître mais il n'en avait pas eu envie, c'était la signature de son amant.

Une preuve physique et visible de la passion qui les avait unis.

Ce soir là, le téléphone continua de sonner dans le vide alors que Draco Malfoy s'écroulait dans son lit, délicieusement inconscient.

oOo

Le lendemain matin, les employés de la célèbre enseigne comprirent dès le matin que leur patron n'était pas à prendre avec des pincettes...

Il était arrivé sans dire bonjour et le visage fermé.

Il avait ensuite failli écorcher vif le pauvre bougre qui avait osé lui demander comment il allait... Le message était très vite passé parmi le personnel. Aussi cette matinée fut exceptionnellement calme jusqu'à l'arrivée fracassante du photographe.

Draco était tranquillement en train de savourer son infusion de feuilles de menthe fraîches et de fleurs de camomille qu'il avait lui-même préparée lorsque la porte de son bureau s'ouvrit violemment, le faisant sursauter et renverser le contenu de sa tasse sur sa chemise.

Il allait hurler au meurtre mais un grand rire l'interrompit. Pierre Delormes se tenait devant lui, plus charmeur que jamais et visiblement d'excellente humeur... Quasiment un blasphème dans ce bureau où chacun était tenu de s'accorder avec l'humeur du boss.

"- Excusez-moi... Je suis confus, vraiment, je venais vous dire bonjour mais la porte m'a échappé des mains." dit l'intrus avec un sourire doux.

Draco le toisa un instant, mais l'effet de son célèbre regard aux propriétés pétrifiantes fut gâché par une nouvelle attaque de nausée...

Il ne vomissait jamais mais ces douleurs abdominales lui pourrissaient la vie, notamment en raison de son stress chronique.

"- Vous n'avez pas l'air bien." constata le photographe d'un air concerné après avoir refermé la porte.

"- Je ne suis pas bien, en effet. Maintenant j'ai du travail, alors veuillez me laisser seul." rétorqua le blond.

L'autre ne l'entendit pas de cette oreille et alla ramasser la tasse qui gisait au sol. Il la posa et en prit une autre qu'il remplit avec ce qui restait d'infusion dans la théière.

"- Je suppose que c'est une recette miracle pour les lendemains de cuites."

Draco le regarda avec suspicion...

Comment ce crétin pouvait-il savoir autant de choses?

"- Oh, ne vous en faites pas, j'ai l'habitude de ces matins-là. J'ai souvent récupéré des amis dans le même état que vous."

Le blond soupira... Il désespérait de se découvrir si transparent.

"- Je voudrais que cela reste entre nous, Monsieur Delormes." dit-il simplement avant de prendre une gorgée de la boisson chaude.

"- Je vous en prie, appelez moi Pierre, tout le monde le fait. Et ne vous inquiétez pas, votre secret est en sécurité avec moi. Je suis quand même curieux... Qui a pu vous faire tant de mal pour que vous vous rendiez malade de cette façon?"

Perspicace en plus.

"- Cela ne regarde que moi, Pierre. Mes affaires de coeur ne vous concernent en rien."

Le message sembla passer, le photographe sourit avant de se lever.

"- Si vous voulez en parler, je suis là." lança-t-il avant de franchir la porte.

Draco grogna pour la forme... Ce type se prenait pour son ami. Heureusement pour lui ses commanditaires avaient les bons arguments financiers sinon il l'aurait forcé à remballer tout sa fatras avant qu'il ait eu le temps de dire "cheese!". Parce qu'en plus il lui imposait la présence de mannequins qui paradaient toute la journée en petite tenue sous ses yeux et lui faisaient de l'oeil. Il avait remis à leur place trois de ces femelles et depuis il avait eu une paix royale.

De toutes façons il préférait les hommes, cela avait toujours été ainsi, même Pansy l'avait su dès le départ et entre eux il n'y avait jamais eu que du vent et une grande complicité qu'ils conservaient encore à ce jour.

La jeune femme était d'ailleurs en couple avec son meilleur ami Blaise et ils envisageaient même le mariage, comme quoi tout pouvait arriver, même un Zabini avec la corde au cou.

Draco pesta contre les pauvres cons de photographes qui entraient sans frapper tout en ôtant sa chemise tâchée. Il adorait cette chemise, comme il adorait tous ses vêtements. Heureusement il avait des rechanges dans l'armoire de la salle de bains qui jouxtait son bureau.

Un petit confort qu'il n'avait pu se refuser...

Il allait enfiler sa chemise propre lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, bien que plus doucement.

"- Au fait... Wow!" fut tout ce que le photographe put dire devant un Draco Malfoy torse nu.

"- Content que vous appréciiez la vue, mais la prochaine fois que vous entrez sans autorisation, vous pourrez aller vous chercher un autre local pour vos photos minables!" s'exclama le blond.

Loin de se démonter, Pierre entra.

"- Dites, vous n'avez jamais pensé à être mannequin?" demanda-t-il en le détaillant de haut en bas, s'attardant sur ses hanches fines et son torse aux muscles finement définis.

"- Aucune envie de me montrer à poil, merci." rétorqua-t-il en se dirigeant vers la salle de bains.

Une exclamation de surprise le fit se retourner.

"- Quoi encore?"

"- Vous avez un très joli tatouage... Je suis un peu surpris de voir ce dessin sur vous c'est tout..." balbutia l'autre en se tordant les mains, visiblement nerveux.

Le tatouage...

Bien sûr, encore une lubie de Harry ce dessin qu'ils arboraient tous les deux.

"Tu ne trouves pas ça joli? Un lion et un serpent enlacés, un peu comme nous..." lui avait-il dit en souriant.

Ils se l'étaient mutuellement apposé au même endroit sur l'un comme sur l'autre: l'omoplate droite. Il aurait du savoir que ce type avait vu celui de Harry.

"- Ah bon?" demanda-t-il d'une voix atone.

"- Oui... Harry en a un aussi. Il ne veut pas vraiment que je le voies, mais je n'ai pas pu m'empêcher de regarder pendant qu'il dormait."

Draco enfila finalement sa chemise. Il se dit qu'il serait peut être intéressant de savoir comment était Harry à présent. Avait-il beaucoup changé?

"- Il ne veut pas?" s'enquit-il doucement en tentant de prendre un air innocent et curieux.

Qui fonctionna à merveille.

"- Non. Harry est un garçon très timide. Il refuse que je le voie nu, je crois qu'il est très complexe par certaines cicatrices. Oh, je ne lui ai rien demandé mais je pense qu'il a beaucoup souffert étant jeune."

Etant un Serpentard dans l'âme, Draco poursuivit.

"- Vous êtes pourtant un homme compréhensif, non? Comment cela se fait-il qu'il reste autant sur la défensive?"

L'autre prit un air contrit.

"- Je l'aime beaucoup, mais il est très frustrant de ne pas pouvoir se satisfaire. Peut-être que vous allez me trouver un peu bizarre si je vous parle de ma vie sexuelle, Monsieur Malfoy, mais Harry refuse tout contact trop intime." avoua-t-il.

Draco sentit un poids lui être ôté de la poitrine.

"- Oui, je comprends." dit-il en continuant à se réjouir intérieurement.

"- Je savais que vous étiez un homme qui comprendrait. Peut-être me ferez vous l'honneur de dîner avec moi un soir prochain."

Un dîner...

Il avisa alors le regard concupiscent de son vis à vis.

"- Un dîner?"

"- Oui, j'aimerais beaucoup que nous fassions plus ample connaissance." répondit Pierre en lui lançant une oeillade lascive.

"- Je vais y penser, merci Pierre."

Ce dernier se leva et s'en alla non sans s'être retourné une dernière fois afin de lui offrir son sourire le plus séducteur.

Draco resta assis dans son fauteuil pendant dix bonnes minutes en tentant de digérer ce qui venait de se passer... Le petit ami de Harry lui faisait des propositions...

Accessoirement, Harry était cocu...

Et Harry refusait de coucher avec cette raclure (ce qui était une excellente nouvelle).

Et cette enflure le voulait!

Il lui fallait une autre cuite, et de toute urgence...

Il décrocha son téléphone et appela la seule personne qui pourrait l'accompagner dans sa course à l'ivresse...

"- Allo... Pansy chérie? C'est moi..."

oOo

"The Factory" était la boîte sorcière la plus branchée de Paris et le rendez vous des fêtards. L'endroit était sans cesse bondé et les videurs ne laissaient passer que ceux qui avaient le style recommandé, ce qui n'était ni plus ni moins qu'une tenue aussi branchée que la boîte elle même... Surtout les samedis où chacun voulait s'amuser.

Tous ceux qui avaient la chance d'y entrer ne pouvaient que tomber sous le charme de l'atmosphère à la fois festive, permissive et délicieusement feutrée qui y régnait, le décor y était pour beaucoup.

Située dans les sous terrains de la ville lumière, elle était décorée avec un goût sûr, mêlant tentures de velours ancien et acier, ainsi que des plates formes de verre pour les danseurs qui voulaient être vus.

Draco n'avait jamais pénétré cet antre de la débauche, même s'il en avait eu les meilleurs échos de ses rares relations sorcières Parisiennes, et il s'avouait curieux. Pansy avait sauté de joie lorsqu'il l'avait appelée et avait débarqué dans le demi heure qui avait suivi afin de le traîner dans les magasins. Il lui fallait selon ses dires une tenue sexy.

Il se sentait d'ailleurs assez mal à l'aise ainsi exposé, il avait plus l'habitude des costumes moldus qu'il portait pour travailler ou bien des robes amples qu'il avait conservées.

Même si le pantalon de cuir mettait ses longues jambes en valeur, il trouvait que le tee shirt moulant qui allait avec ne couvrait pas assez ses fesses. D'ailleurs il aurait sans doutes des bleus le lendemain à force de se les faire pincer.

Quelle idée stupide...

Il se retrouvait accoudé au bar avec un cocktail multicolore à portée de la main dans un endroit certes magnifique mais où il ne se sentait pas à sa place.

Il ne se sentait plus à sa place au milieu des sorciers... Lui, un Sang Pur, c'était vraiment le comble!

"- Allons, Dray, ne fais pas cette tête! On est là pour s'amuser!" lui hurla Pansy au dessus de la musique.

Il lui renvoya un regard assassin.

"- Dis moi ce qui ne va pas." ordonna-t-elle.

"- J'ai vu Harry hier." avoua-t-il.

"- Et alors? Il se souvient?" demanda-t-elle.

Pansy et Blaise avaient été ses seuls confidents, ils l'avaient ramassé à le petite cuiller après sa sortie de prison et avant son exil, ils l'avaient même visité chez Arthus.

Il secoua négativement la tête.

"- Je suppose que ma tête lui dit vaguement quelque chose mais il ne semble pas se rappeler."

Compréhensive elle le prit dans ses bras.

"- Ca va aller." lui glissa-t-elle à l'oreille.

Il se détacha d'elle et réussit à sourire.

Il allait la remercier lorsque des cris de joie les firent se retourner.

Un groupe de jeunes gens semblait fêter quelque chose, ils occupaient l'un des carrés privés.

Le barman s'approcha de Draco pour lui demander s'il voulait autre chose et en entendant ce vacarme fit la moue.

"- Ces étudiants sont incapables de se tenir." grommela-t-il.

"- C'est une soirée étudiante?" demanda Pansy.

"- Pas spécialement, mais ils fêtent les résultats d'un examen. J'espère que ce soir il n'y aura pas de dégâts. Ceux là semblent plus calmes que les étudiants en droit magique, ce sont les futurs médicomages."

Draco observait la joyeuse tablée.

Ils semblaient tous regroupés autour d'une personne qu'il ne pouvait pas voir, la félicitant, l'embrassant.

Il remarqua alors cet étrange jeune homme aux cheveux blancs qui accompagnait Harry lorsqu'il s'était évanoui.

Celui-ci paraissait heureux mais restait tranquillement assis, observant avec amusement ses camarades plus enthousiastes.

Au bout d'un long moment de congratulations diverses et bruyantes, le groupe décida qu'il était temps d'aller se déhancher sur la piste de danse.

Ce fut à cet instant qu'il Le vit...

La personne que les autres étouffaient sous les félicitations était nulle autre que Harry Potter, le Survivant sans mémoire.

Il était plus beau encore que les autres fois. Vêtu d'un jean délavé et extrêmement moulant décoré de chaînes et autres pièces de tissus dépareillées, d'un haut blanc et savamment décoiffée, le jeune étudiant semblait s'amuser comme un fou et surtout il était visiblement saoul.

Il se laissa entraîner jusqu'au centre de la piste et se mit à danser sur le rythme sensuel d'une chanson à la mode. Draco bavait littéralement.

Lui avait déjà dansé avec Harry de cette façon. Il n'appréciait pas ce gens qui se collaient à lui sans pudeur, profitant de son ivresse pour le tripoter.

Sans même en avoir conscience il quitta son tabouret et alla droit vers son ex amant.

Harry était dos à lui et dansait tout contre une fille.

Un seul regard glacial et la fille déserta, Draco se colla contre son dos, captant ainsi sa chaleur.

Le son de la musique, leurs deux corps réunis, rien d'autre n'était nécessaire à son bonheur en cet instant... Et peut-être n'aurait-il pas du boire ce sixième cocktail finalement.

Parce que ses neurones et sa conscience avaient joyeusement déserté, le laissant seul avec son désir.

Ses mains prenaient toutes les libertés et flattaient les hanches du brun qui avait l'air d'apprécier ce traitement.

Puis la chanson changea, laissant place aux notes plus sensuelles d'une musique latino. Et leurs deux corps s'épousèrent plus encore, gagnés par la musique.

Harry se retourna pour lui faire face mais ne sembla pas surpris, comme s'il savait déjà qui le tenait aussi étroitement. De façon experte il glissa l'une de ses jambes entre celle du blond déjà incendié par ses mouvements et colla son entrejambe contre sa cuisse tout en ondulant lascivement.

Leurs deux regards ne se quittaient pas, leurs mouvements étaient sensuels, si sensuels que plusieurs danseurs autour d'eux s'étaient arrêtes pour les observer.

Et Draco ne pensait pas, il ne pensait plus...

Il ne pouvait que se noyer dans cet océan vert qui l'obsédait jusque dans ses rêves...

Et il se surprit à prier Merlin pour que cette chanson ne finisse jamais...

Mais elle se termina...

Sur ces mots qu'il se sentit obligé de suivre tel un ordre...

"Suavemente, besa me..."

Il l'embrassa, captura ses lèvres, prit en otage sa langue...

Ces lèvres ne l'avaient pas oublié, il en était sûr, elles jouaient si bien avec les siennes, comme autrefois...

Mais comme tout rêve, celui ci prit fin et il se sépara du brun, presque à regret, sa conscience avait choisi un bien mauvais moment pour revenir le tourmenter...

Draco lâcha donc le jeune homme et tourna les talons aussi vite qu'il le put.

Pansy ne fut pas difficile à retrouver, elle était toujours accoudée au bar, tranquillement en train de siroter son verre de coca cola (elle ne buvait jamais d'alcool pour soutenir Blaise qui avait été alcoolique après la fin de la guerre).

"- On peut dire que tu oublies vite ton cher Harry, toi, c'est qui ce demi-dieu à qui tu viens de rouler la pelle du siècle?" fit-elle avec un clin d'oeil coquin.

"- Mais c'est Harry." répondit simplement le blond en attrapant sa veste.

La jeune femme se pencha pour mieux voir.

"- Oh putain! Il est devenu à croquer, l'amnésique. Je comprends mieux pourquoi tu crèves de lui depuis deux ans..."

"- Rends moi un service Pansy chérie..."

"- Tout ce que tu veux Drakichou d'amour..."

"- Fermes la. Je m'en vais, tu retrouveras bien ton chemin, il y a une salle pour partir par cheminette." lâcha-t-il en tournant les talons.

Et il sortit de la boîte presque en courant.

oOo

Une fois à l'air libre, il inspira profondément afin de se dégriser un peu... Les cocktails sorciers pouvaient être de vrais cercueils par moments, surtout lorsque l'on savait que dans chacun il y avait une quantité plus ou moins importante d'absinthe...

La fée verte avait toujours été l'alcool le plus prisé chez les sorciers, et pouvait encore être consommé légalement. Draco n'étant plus habitué à ce monde, il ne s'étonnait pas d'être plus vite grisé que les autres.

Quelle déchéance, pensa-t-il en riant de sa propre bêtise.

"- C'était donc là que tu te cachais beau blond." dit une voix rauque derrière lui.

Draco sursauta et se retourna.

Devant lui, toujours aussi sexy, et toujours aussi éméché se tenait Harry Potter.

"- Tu ne dis rien? Pourtant on vient de partager un moment sympa ensemble, non?" continua le brun en faisant un pas vers lui.

Il aurait bien voulu parler, mais cette fois c'était sa voix qui s'était fait la malle...

Il se contenta de reculer mais son dos ne tarda pas à rencontrer un mur. Et Harry avançait toujours... Jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de lui et que son souffle ne balaye son visage.

Encore une fois, la fabuleuse conscience Malfoyenne profita d'un court circuit pour aller faire un tour, le court circuit étant lui même dû à une main brûlante posée sur son entrejambe déjà bien éveillé depuis cette danse.

"- Ne me dis pas que tu n'as pas envie..." susurra le brun à son oreille avant d'en mordiller le lobe.

Il ne pouvait pas dire cela, il ne pouvait que gémir pitoyablement à cause de cette main qui s'était mise à le caresser et de cette bouche qui faisait il ne savait quoi au lobe de son oreille...

Alors il gémit pitoyablement contre ce mur, dans cette ruelle sordide...

"- Tu me veux, hein?" demanda Harry en cessant ses caresses.

"- Oui." répondit Draco d'une voix tremblante.

"- Alors emmène moi chez toi, je n'ai pas envie de faire ça contre un mur en plein mois de décembre."

Draco fit alors ce qui lui était demandé et transplana avec Harry.

Ils arrivèrent dans le salon où un feu brûlait, il avait été ensorcelé pour brûler tout l'hiver.

Mais Harry ne regarda même pas la pièce, il vérifia simplement que le canapé se trouvait bien derrière le blond et poussa ce dernier dedans avant de s'installer à califourchon sur ses cuisses et de l'embrasser tel un affamé.

Draco eut à peine le temps de se demander pourquoi son ex petit ami agissait ainsi avant que ses fonctions cérébrales ne livrent place à d'autres fonctions...

Les mains du brun voyageaient sur sa peau, la mettaient à nu avec passion. Ses propres mains n'étaient pas en reste, elles eurent tôt fait d'ôter ce haut blanc bien trop encombrant et se posèrent ensuite sur les fesses musclées de celui qui le chevauchait.

Il se leva du canapé et Harry, bien que surpris par la manoeuvre, noua ses jambes autour se sa taille et se laissa emporter jusqu'à la chambre. Draco le déposa doucement sur le lit aux couvertures bordeaux et s'allongea sur lui avant de reprendre ses lèvres, mais cette fois avec douceur, presque avec dévotion...

Il n'avait jamais imaginé pouvoir retrouver Harry.

Mais ce n'est pas vraiment lui... souffla sa conscience qui revenait à nouveau en force.

Et s'il s'en fichait?

Et d'ailleurs il s'en fichait, il avait une nuit pour rattraper deux ans de manque...

Et en plus Harry avait l'air on ne peut plus enthousiaste, il ondulait sous lui et le caressait, s'attardant sur le creux de ses reins, y laissant de nouvelles marques...

Et demain, que se passera-t-il?

Le lendemain...

Le lendemain Harry s'éveillerait dans son lit, après une nuit de débauche et il...

Il ferait quoi? Il lui sauterait au cou en lui avouant qu'il l'aimait?

Non, il le traiterait de profiteur...

Et Draco Malfoy n'était pas un profiteur, il avait toujours pris ses amants consentants et sobres, pas ivres morts comme semblait l'être le survivant...

Avec difficultés, il s'arracha à l'étreinte de l'ancien Gryffondor, s'attirant un gémissement de protestation...

"- Tu ne veux plus?" demanda Harry avec un regard surpris.

Draco sourit et lui caressa la joue.

"- Si, bien sûr. Mais je crois que ce soir il vaut mieux qu'on en reste là, tu n'es pas dans ton état normal."

"- Mais..."

"- Harry! Reste dormir ici, nous parlerons demain si tu veux. De toutes façons il faudra bien en passer par là."

Le brun fronça les sourcils, peinant à comprendre le sens de ces paroles.

"- Je crois que je devrais dormir, en effet." fit-il en se tenant la tête.

"- Oui, je te préparerai une potion demain matin."

"- Tu dors avec moi?"

Le regard vert s'était fait suppliant.

"- Tu veux que je dormes avec toi?"

"- Oui."

Alors sans plus discuter Draco retira son pantalon et se coucha entre las draps, invitant Harry à faire de même.

Le brun l'imita et alla se blottir dans ses bras.

Dans la douce chaleur qui l'entourait il ne mit pas longtemps à sombrer, et entre le sommeil et l'éveil il dit une dernière phrase qui pétrifia Draco...

"- Je savais que tu reviendrais, mon ange..."

oOo

Jamais Draco n'avait pensé avant cette nuit là qu'il existait pire douleur que celle d'un doloris lancé par le Seigneur des Ténèbres en personne.

Au matin et après une nuit de veille à serrer contre lui le corps abandonné au sommeil de Harry, il s'avoua que finalement, la souffrance mentale était bien plus terrible que la douleur physique.

Son esprit n'avait pas pu trouver le repos, les pensées avaient afflué, il avait combattu de toutes ses forces ses hormones qui exigeaient qu'il prenne ce qui lui était si gracieusement offert, qu'il satisfasse son désir, qu'il se perde dans les abîmes du plaisir que seul cet homme avait pu lui procurer.

Mais il avait résisté...

Et des cernes violets témoignaient de ses efforts.

Il eut toutes les peines du monde à se détacher de l'étreinte possessive de l'ancien Gryffondor qui ne voulait pas lâcher sa bouillotte.

Un léger sourire fleurit sur ses lèvres à la contemplation du brun étendu de tout son long au milieu du lit. Son visage était détendu, ses lèvres étaient entrouvertes comme sur un soupir... Il était tel que Draco l'avait vu lors de leur dernier éveil ensemble: beau et vulnérable, infiniment désirable dans son apparent innocence...

Mais Harry n'était pas vraiment une personne innocente. Cela avait beaucoup surpris Draco lors des premiers temps de leur relation, il arrivait même très régulièrement que lui se retrouve à l'état de petite chose haletante et tremblante sous les mains brûlantes du soi disant "Saint Potter».

Harry avait-il changé?

Ou était-il toujours celui qui cachait si bien son jeu?

Il se posait tant de questions...

Bien sûr, ce n'était pas à lui que Harry répondrait, ce serait à cette larve de photographe Moldu...

Il soupira en se levant, il devait préparer une potion pour la gueule de bois que ne manquerait pas d'avoir Harry dès son réveil.

Il s'activa quelques instants dans la cuisine, jettant les herbes nécessaires à la potion dans le petit chaudron qu'il utilisait d'habitude. Etrangement, il ne pensait jamais à préparer cette potion pour lui même, il préférait passer des heures à se tordre de douleur plutôt que de se soigner...

Ou peut-être simplement qu'il refusait d'en faire pour une autre personne que pour Harry, sa dernière préparation datait de Poudlard. Ce soir là son amant s'était enivré avec tout ce qui lui était tombé sous la main, juste pour essayer avait-il dit. Draco l'avait récupéré sur le pas de sa porte complètement ivre. Il avait du le porter jusqu'au lit et lui faire avaler de force cette potion.

Cela restait un bon souvenir malgré tout, il avait eu pour la première fois l'impression que Harry dépendait de lui affectivement parlant.

Avant, il avait toujours pensé être le plus dépendant des deux.

Un bruit de chute coupa le fil de ses pensées. Harry devait être réveillé s'il se référait aux jurons qui provenaient de la chambre.

Draco versa un peu de potion dans un grand verre et se dirigea vers la chambre.

Il aurait éclaté de rire si la situation n'avait pas été si étrange...

Harry Potter, Survivant de son Etat et héro du monde sorcier tentait de s'habiller le plus vite possible, ou du moins il avait tenté de le faire, ce qui avait lamentablement échoué, vu qu'il se retrouvait étendu sur le sol, saucissonné efficacement par le drap qu'il avait maintenu autour de lui et son pantalon certes très sexy mais beaucoup trop serré pour que son propriétaire puisse envisager de l'enfiler à la va vite...

Et le héro pestait en tirant sur le drap, avec pour seul résultat celui de se ligoter encore plus.

Draco eut pitié. Il posa le verre sur la commode et tira sur le pantalon, libérant les jambes du brun dans un premier temps, puis sur le drap.

Harry se dégagea et leva les yeux avec crainte, il avait visiblement oublié la soirée de la veille...

Et ses yeux s'agrandirent de stupeur lorsqu'il reconnut le blond qui le faisait face.

"- Merde!" lâcha-t-il.

Draco sourit. Au moins Harry n'avait pas renoncé à ses "bonnes manières"...

"- Tu l'as dit, Potter."

"- Je...euh..." balbutia-t-il en rougissant légèrement.

"- Ne t'en fais pas, je n'ai pas pour habitude de profiter des gens lorsqu'ils sont saouls. Et puis en toute honnêteté, si nous avions couché ensemble, je pense que tu t'en souviendrais..."

Draco adorait la façon que Harry avait de rougir, car Harry avait toujours été très gêné à l'idée de parler de sexe, même si au lit rien ne lui faisait peur, en parler le rendait toujours nerveux et honteux.

Comme prévu le brun rougit considérablement et lui lança un regard empli de défi.

"- Ah oui? Et comment je le saurais?" demanda-t-il.

"- Facile... As-tu des courbatures?"

"- Non..."

"- Des fourmis dans les jambes?"

"- Non, mais..."

"- Pas de 'mais', si tu n'as ni l'un ni l'autre, c'est que tu n'as pas eu de relation avec moi, c'est tout. Maintenant bois ça et rejoins moi au salon."

Draco lui désigna le verre qui attendait sagement sur la commode et sortit avant de perdre le contrôle une nouvelle fois.

oOo

Quelques instants plus tard, Harry fit son entrée dans le salon, l'air un peu mieux réveillé et vêtu de son jean moulant qu'il avait apparemment réussi à enfiler. Il se saisit de son haut que Draco avait posé à son intention sur le dossier du canapé, l'enfila et prit place dans un fauteuil en face de ce dernier.

"- Ta tête va mieux?" demanda Draco sans le regarder.

Il ne pouvait pas lui faire face, il ne se sentait pas vraiment la force de le faire dans la clarté du jour qui envahissait la pièce...

"- Oui... Merci. Je voudrais vous remercier."

"- Je pense que tu peux me tutoyer maintenant, ce serait un peu bizarre de rester si formel face à une personne que tu as pris pour ton ours en peluche toute la nuit." répondit narquoisement le bond en gardant son regard rivé à la fenêtre.

"- Justement... J'ai une question à vous... à te poser."

"- Je t'en prie, vas-y."

"- Pourquoi fais tu cela?"

"- Quoi donc?"

"- Pourquoi être comme ça avec moi... je veux dire... tu n'as pas l'air de m'apprécier et pourtant tu n'as rien fait hier soir. Pourquoi?"

Cette question...

Lui même se la posait...

La réponse était là, si simple et pourtant si compliquée...

Son regard délavé quitta la fenêtre pour se fixer à celui bien trop vert, brûlant de questions, mais si vide de cette étincelle...

Et malgré lui, malgré le fait qu'il se soit interdit de prononcer ces mots...

Draco répondit.

"- En souvenir de nous..."

Simplement parce que lui se souvenait.

A suivre…

Note de Artoung : Qui a dit « oh non pas encore elle ! » ? Allez dénoncez-vous ! Ha on fait moins les malins ! On reste silencieux ! Je sais que vous voulez la suite de ce chapitre. Comme j'ai des indics partout j'aurais pu la trouver (la subtiliser discrètement à BadAngel) et vous la donner mais comme on critique mes sublimes annotations et bien je n'en ferais rien et il vous faudra attendre le bon vouloir de l'auteur ! Sur ce je vous laisse et je vais arrêter de pourrir le groove de l'empereur (autrement dit le chapitre de baddy) et je vais vaquer au loin.

Bonne soirée et n'oubliez pas de donner votre avis à Baddy!

Ps : si vous pouviez ne pas lui parler de mes « notes » dans vos reviews ça m'arrangerait, comme ça peut être qu'elle ne verra jamais toutes les conneries que j'ai mis et peut être que je resterais en vie.

Ma survie dépend de vous ! Vous ne m'avez pas vu et pas entendu (et pas lu non plus petits canailloux). (ça restera notre petit secret).

Bizz…(artoung qui s'en va sur la pointe des pieds)