Auteur : Yat, qui arrive la tête haute, elle a enfin du Heero à donner

Disclamer : Pas à moi, sauf Reï.

Pairing :1x2x1 (et cette fois je le clame ! Ca commence !)

Note : Il y a six fan d'Heero qui se reconnaitrons à qui risque de plaire ce chap. Merci de vos reviews, toutes les six. (N'est-ce pas cara ? Tu t'es vendue)

Note2 : Pour les reviews, signez les ou laissez vos mails, que je puisse répondre…

Chapitre 7 : Mais toi, tu peux.

/Sourire furtif. Amer.

Silence.

Regard interrogatif. Bleu. Bleu. Bleu.

Silence.

Silence.

Regard triste.

Un éclair.

Le soldat parfait qui murmure.

-Ca y est.

Etonnement.

Sourire amusé.

- Tu me connais trop bien, Heero.

Silence.

-Je… Tu te souviens de ce que je t'ai dit ? Eh bien…

Pause.

Silence.

Hochement de tête. Léger.

Regard étrange. Indéchiffrable.

- Je suis désolé, je ne peux pas. C'est la limite.

La limite.

- Encore un peu et je…

Silence.

Toujours ce regard bleu.

Encore un peu et je sombre dans cette folie. /

Duo ferma les yeux quelques secondes, puis les rouvrit. Il posa un regard absent sur le jeune homme qui dormait comme un bienheureux contre son torse, puis entreprit de s'en dégager.

Sans douceur, ni brusquerie. Efficacement, simplement.

Il sortit du lit et se dirigea vers sa chambre. Ferma la porte. S'adossa contre le mur et se laissa glisser lentement jusqu'au sol.

Ferma les yeux à nouveau.

Encore un peu et…

Il eu un sourire triste.

Trop tard.

/°/°/°/

Heero contempla l'écran vide qui s'offrait à lui.

Blanc. Il avait encore effacé. Décidemment, il ne pouvait pas. Et ça le gênait.

Heero n'aimait pas être gêné.

Il ferma sa messagerie et éteint son portable.

Après tout, il se connaissait assez pour savoir que dans ce cas là, il valait mieux ne pas insister.

Pas que ça lui arrive souvent, de sécher devant une page blanche, non, en général il n'avait aucun problème pour rédiger ses rapports, il écrivait quasi mécaniquement, laissant les faits s'imprimer, sans vie, les morts se chiffrer, les pertes s'évaluer, les échecs se rationaliser.

Il n'avait jamais eu aucun problème avec ça.

Après tout il était entraîné, et il avait depuis longtemps appris la technique.

Seulement, il y avait toujours ce petit blocage. Quand il ne parlait plus à un dossier, quand il n'écrivait plus à des gens qui ne s'intéressaient qu'aux faits.

Quand il écrivait à quelqu'un.

Ca l'avait longtemps perturbé, dans ses débuts. J s'était rendu compte que son protégé était incapable d'écrire un mail. Incapable d'écrire autre chose que des informations.

Il avait trouvé ça amusant, sur le coup.

Heero non.

Quand il y réfléchissait à posteriori, c'était la première fois qu'il s'était senti humilié.

La première fois qu'il s'était senti impuissant.

C'est terrible, l'impuissance.

Alors il avait travaillé. Pour la première fois. Pour la première fois il avait employé son temps et son énergie à autre chose que ses missions. Oh, pas beaucoup de temps, pas beaucoup d'énergie. Et puis, apprendre à écrire, ce n'est pas apprendre une science, ce n'est pas apprendre une langue.

C'est surtout comprendre. Sentir.

Sentir qu'il y a quelqu'un d'autre, que quelqu'un va recevoir le message.

Que l'écriture n'est plus qu'un moyen comme un autre des fixer des données et de les communiquer.

Mais un moyen d'entrer en relation avec un être humain.

Ca, il l'avait compris. A force de s'obliger à écrire des mails plutôt que des notes, à entretenir la correspondance souvent désagréable qu'il gardait avec Relena. Il avait entrevu le truc.

Même si ce petit blocage persistait, en commençant ses lettres, il finissait toujours par écrire convenablement.

J plaisantait souvent à ce sujet, s'étonnant ironiquement qu'en lisant ses messages, on puisse le croire presque sociable.

Mais là, il ne pouvait pas. Ce n'était pas une petite réticence fossile de son ancienne appréhension. C'était l'impuissance caractéristique de cette situation particulière, impuissance dont il avait fait l'expérience assez souvent ces dernières années.

Il pouvait écrire, oui.

Mais il ne pouvait pas lui écrire, à lui.

Combien de fois s'était-il planté devant son ordinateur, s'obligeant à ouvrir sa messagerie, nouveau message, puis était-il resté bloqué, les doigts comme suspendus au dessus des touches en une vaine tentative d'imprimer sur l'écran cruellement blanc quelque chose, quelque chose qu'il y avait en lui, quelque chose qu'il ne savait définir, qu'il ne voulait pas définir, et dont il voulait se libérer ?

Non, ce n'étaient définitivement pas des informations.

Il ne comprenait pas ce qui le bloquait à chaque fois.

Ce n'était pas une quelconque impossibilité matérielle. Ni un impératif moral.

Après tout, il avait le droit.

Il avait dit qu'il pouvait.

Mais il n'y arrivait pas, simplement. Il avait moyen de le joindre, il savait dans quelle base il était, il pouvait s'il le voulait aller frapper à sa porte.

De toutes façon, il avait été clair.

Je ne me cacherai pas.

Etrange échange, d'ailleurs. Deux phrases semblables. Duo qui affirme d'un ton neutre qu'il ne se cachera pas, et Quatre. Quatre qui le regarde douloureusement, et qui après un temps murmure.

Je ne te chercherai pas.

Oui mais lui n'avait pas fait cette promesse. Lorsque Duo allait franchir la porte, il n'avait pas pu s'empêcher de poser sa main sur son bras, presque convulsivement.

Contredisant d'une certaine manière son manque de réaction lorsqu'il avait compris.

Oh, ce n'était pas de l'insensibilité. Parce qu'il le savait, simplement. Depuis que Duo lui avait murmuré son âme dans la pénombre durant cette stupide mission, il le savait. Et même avant, il le pressentait. Mais ça fait mal quand même, quand ça se passe.

Duo avait regardé sa main, puis avait levé les yeux sur son visage. Il arborait un sourire triste.

Il avait passé ses doigts sur la joue du soldat parfait qui gardait son éternel air neutre, et lui avait soufflé à l'oreille.

Toi, tu peux.

Mais non. Il n'avait jamais pu.

Et encore une fois, il était lâche.

Il ne pouvait pas répondre.

De toutes façons, que répondre à ça ?

C'est hors de question.

Alors qu'il savait pertinemment ce qui allait se passer.

Oh, Duo pouvait dire ce qu'il voulait.

Il pouvait écrire furieusement, catégoriquement, de manière neutre ou désespérément.

Mais il savait.

Il savait que c'était fini.

Il savait qu'il était temps de sortir de son rêve.

Que c'était le temps des adieux. Des adieux à la fuite.

Heero se demanda un instant s'il fallait qu'il se sente coupable. S'il devait s'en vouloir d'avoir contribué à la mise en place du processus qui allait arracher Duo à son illusion de vie normale.

Mais non.

Il ne se sentait pas coupable.

Parce que Duo était nécessaire, ici.

Parce que Duo avait assez erré, maintenant.

Mais surtout… Parce que Duo allait revenir tout seul. Dans le principe, il avait le choix. Contrairement aux pauvres gars désignés pour le projet, lui pouvait parfaitement refuser la mission et tourner ostensiblement le dos à l'Etat major.

A J.

Il pouvait refuser effectivement.

De manière plus tangible que par un simple refus écrit, auquel lui-même ne croyait certainement pas.

Oui, lui avait le choix.

Et oui, il reviendrait.

Parce qu'il était Duo.

Parce que c'était comme ça qu'il vivait.

Il décida d'aller se coucher. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire… Et le lendemain… Le lendemain, tout allait commencer.

Le projet Dual allait se mettre en marche.

/°/°/°/

Reï avala son café en vitesse. Pas qu'il fut en retard, non, mais il avait coutume de prendre son café en vitesse, alors il le faisait, simplement. Même lorsqu'il n'était pas pressé. Même lorsqu'il était en congé, ou dans ce simulacre de repos que leur offraient parfois les chefs, il buvait son café d'une traite. Comme si le café n'avait pour lui de saveur que dans l'empressement.

Mais là, Reï n'était pas en congé. Simplement, il s'était levé plus tôt, ce matin.

Peut-être un reste du traumatisme de la veille, peut-être une angoisse intégrée par son métabolisme d'être en retard pour la troisième fois cette semaine.

Peut-être un reliquat de l'excitation de la soirée précédente.

Peut-être simplement qu'il était trop fatigué pour faire la grasse matinée.

Toujours était-il qu'à 7 heures 10, il était préparé et opérationnel pour une quelconque mission.

Il regarda pour la énième fois l'ordre que lui avait remis Quatre la veille avec les autres documents, vérifiant que son rendez vous était bien à 9 heures.

Il soupira. Il n'avait donc rien d'autre à faire durant une heure et demie au bas mot.

Et il ne voulait surtout pas réfléchir. Il se disait bien que penser aux événements de la veille aurait pour conséquence de remettre en cause des certitudes qu'il avait mis trop de temps à se forger.

Il jeta un coup d'œil à la porte de Duo.

Désespérément close.

Etrange. Duo était en général le premier levé, ayant pour habitude de dormir un minimum, quitte à faire des nuits blanches accoudé à la table de la cuisine les yeux dans le vague.

Il faisait assez rarement la grasse matinée.

Mais parfois cela arrivait, et comme ce jour la sa porte était close, irrévocablement, froidement. Duo faisait toujours la grasse matinée tout seul.

En fait, il dormait tout seul. Il revenait toujours dans sa chambre après leurs activités, et s'il laissait Reï s'endormir dans ses bras parfois comme la veille au soir, le jeune homme se retrouvait toujours seul à son réveil.

Quand Reï lui avait demandé, en plaisantant, pourquoi en définitive il ne l'avait jamais vu dormir, Duo avait sourit mystérieusement et murmuré qu'il avait toujours dormi seul, et qu'on ne change pas ses habitudes si facilement.

Puis un éclair de culpabilité était passé sur son visage.

I never lie.

Alors il s'était repris.

Et avait expliqué qu'il avait du mal à dormir en général, avec quelqu'un à ses cotés.

/-Tu ne dors pas, Duo ?

-Non. Tu peux te rendormir, Quatre, je m'occupe de la surveillance.

-T'as déjà pris le tour de Trowa, tu vas t'écrouler, à ce rythme.

-…

Un regard univoque.

- Je ne dormirai pas.

Tu ne me verras pas dormir.

Un soupir.

-J'ai compris, mais…/

Ne pas se découvrir. Ne pas s'exposer.

Mais ça, il n'allait pas lui dire.

/ -Duo…

-…

Un sourire triste.

-Tu peux dormir. Ca sert à rien pour toi de faire nuit blanche. On aura besoin de forces pour demain et tu ne peux pas te permettre d'être fatigué.

Ricanement.

-Fatigué ? Quatre, ça fait combien de temps qu'on est dans cette mission ? Si je devais être fatigué, je le serais, nuit blanche ou pas.

Nouveau soupir.

- Bien. Je suis désolé.

Non.

- Heero… eh, Heero.

Des yeux qui papillotent. Des prunelles bleues qui se découvrent à la lueur de la lune.

-Hn.

Un air endormi. Presque mignon.

Des regards qui se croisent.

- Heero, tu prends mon tour, s'il te plait ? Je ne pense pas être en état d'assurer et Duo a déjà pris le tour de Trowa, alors…

-Hn.

Quatre qui se recouche sur le sol. Quelques instants pour trouver la position la moins inconfortable, puis le sommeil à nouveau.

Cafteur.

Soupir.

-Duo…

-Oui, je sais. Je dors. Bon.

Une petite moue.

-File moi ta couverture, au moins.

Une pause.

-Et…

-Oui. Je te réveille avant les autres. Et je te préviens si il y en a un qui fait mine de se réveiller.

Sourire.

Ne pas s'exposer.

Même à eux.

Céder.

Toujours céder.

Mais toi, tu peux.

S'endormir doucement.

Laisse ta main dans mes cheveux, Hee-chan./

Sentant qu'il risquait de se plonger dans la réflexion qu'il redoutait quelques minutes auparavant, Reï choisit d'aller à son lieu de rendez vous en avance.

Il jeta un dernier coup d'œil à la porte close, et sortit.

La porte ne s'ouvrit pas.

(à suivre)

Bon, hein, y'a du Heero là, nan ?

Y'a même une sorte de 1x2x1, quand même !

Même si c'est chaste et sans ambiguïté…. (euh ?)

Si vous en voulez encore, ben… faut attendre la suite. Mais je suis heureuse de pouvoir dire que ça y est, tout est planté, je vais pouvoir commencer.

Eh !

Nan !

Pas les pierres, ça fait mal !

Reviews, please ! (et j'en profite pour faire de la pub, j'ai posté le chap 6 de ES, enfin, comment ça ça se voit trop que je suis soulagée à mort ?)