Coucou vous toutes (oui apparemment les mecs sont pas friands de slash; c'est tellement bien pourtant! lol)!

Cette fois vous allez vraiment me prendre pour une folle, j'ai répondu à vos reviews en vous annonçant que je ne publierai pas avant la semaine prochaine et une fois de plus ben ça s'avère être faux... Mon imagination est revenue et même si je ne suis pas très très emballée par ce chapitre je n'arrive pas à resister à l'envie de le poster...

Donc le voilà, le tant attendu chapitre 4.

C'est toujours un slash avec des lemons et tout, vous êtes avertis...

Bonne lecture et un grand merci à mes reviewers anonymes qui m'encouragent et tout vraiment je vous adore (ceux qui sont pas anonymes aussi hein, ne vous vexez pas lol).


« La fouine n'a pas l'air dans son assiette ce matin. »

Un phrase anodine. Une phrase banale. Une phrase même pas bien prononcée à cause de la tartine qui encombrait sa bouche. Une phrase qui réveillait tout ce qu'il s'était efforcé d'oublier cette nuit.

« Ça va pas Harry ? »

Evidemment non ! Il avait passé la nuit à penser à lui. A penser à leur « relation ». A essayer d'analyser cette soirée. A essayer de le comprendre. Quand il s'était enfin résolu à laisser les choses suivrent leur cours, il n'avait plus pu dormir.

Il n'avait pu que repenser à ce qui venait de se passer. Il avait été rejeté. Pas directement non, bien sûr. Mais Draco ne l'avait pas retenu. Et c'était pire. Bien pire.

S'il l'avait vraiment rejeté, le mettant à la porte, lui hurlant des insultes comme il savait si bien faire au moins ça aurait été clair. Harry aurait su à quoi s'en tenir. Mais que faire face à ça ? Draco était perdu c'était visible. Comment l'aider à se trouver ? Et si en se trouvant il décidait de mettre un terme à ce qu'il y'avait entre eux ? Bien sûr il en avait le droit, c'était même la première règle : l'un ou l'autre pouvait mettre un terme à ça quand il le désirait. Mais n'était-il pas déjà trop tard ?

Harry avait retourné toutes ces questions dans sa tête une bonne partie de la nuit. Lui savait ce qu'il ressentait. Il l'avait compris. Il l'avait accepté. Mais à bien y réfléchir ne savait-il pas dès le départ que ça en arriverait là ?

Au début il s'était interdit d'y penser, se rassurant en se disant qu'il avait juste envie de lui. Qu'il n'y avait rien de plus. Mais comment en était-il venu à avoir envie de lui ? Cette attirance avait-elle était physique dès le début ?

C'était plus simple de répondre oui. Bien plus simple. Mais il avait conscience de se mentir effrontément. Non, bien sûr que non, ce n'était pas aussi simple.

Au début il y'avait eu ce garçon prétentieux chez Mme Guipûre, ce garçon intriguant fils de mangemort, ce garçon fascinant de sarcasmes et de froideur, ce garçon si seul malgré une coure conséquente. Non, Harry n'avait pas été attiré par son corps en premier. Harry avait été attiré depuis le début par le personnage. Ses origines, son caractère, ses attitudes… Il avait été fasciné par le personnage Draco Malefoy.

C'est comme ça que ses sentiments étaient nés. Il avait appris à passer outre les origines, faire fi du caractère, décrypter les attitudes. Et il s'était rendu compte que tout ça n'était qu'une carapace. Et sous la carapace il y'avait cet être solitaire, triste, passionnéet doué qu'il voyait toutes les nuits.

Oui, pour lui ça durait depuis bien plus longtemps. Le début de leur « relation » n'avait été que la suite logique et attendue d'un long processus engendré sur le Chemin de Traverse quelques 6 ans auparavant. Se rendre compte de l'amour qu'il portait à Draco ne l'avait pas plongé dans ce gouffre sans fond où il savait que Draco se débattait. D'un certaine façon il l'avait toujours su.

Oui ça avait été beaucoup plus facile à accepter. Maintenant qu'il y pensait, il comprenait pourquoi cette découverte ne l'avait pas choqué. Et il comprenait aussi que dans le cas de Draco se soit plus compliqué.

Mais il ne pouvait pas l'aider. C'était une démarche personnelle. Une sorte de quête initiatique à l'intérieur de ce gouffre, quête dont le chemin était semé de souvenirs et de prises de conscience. Draco devrait s'en sortir seul, une dernière fois, avant de peut-être trouver son Graal et pouvoir enfin ne plus jamais être seul.

« Ça va pas Harry ? »

Evidemment non ! Mais comment expliquer tout ça à son meilleur ami ? Expliquer qu'indéniablement il aimait son ennemi de toujours, peut être même le pire,dans la mesure où ses actes et paroles pouvaient, il en était sûr, le blesser bien plus qu'un Avada Kedavra de Voldemort. Non décidément il ne pouvait pas expliquer tout ça. Alors, comme souvent ces temps-ci, il mentit.

« Oui, oui ça va. »


« On ne t'as pas vu dans la Grande Salle, tu es sûr que ça va ? »

Evidemment non ! Il avait passé la nuit à rêver de lui. A rêver de leur « relation ». A revivre en boucle cette soirée. Il voulait essayer de comprendre. Quand il s'était enfin réveillé il avait l'esprit encore plus embrouillé que la veille.

Ça n'était pas censé se passer comme ça. Mais depuis quand les « relations » comme celle-ci devaient se dérouler d'après un plan précis ? L'amour ne se planifiait pas. Et il n'y avait pas non plus de mode d'emploi. Et bien entendu il avait fallu que lui tombe amoureux.

Il avait assez décortiqué tout ça pour être persuadé qu'il ne se trompait pas : c'était de l'amour qu'il éprouvait pour Harry Potter.

L'amour ! Il était ironique de penser que lui, qui avait si souvent ri au nez d'hommes ou de femmes qui prétendaient l'aimer, se sentait maintenant complètement perdu, sous le joug d'un sentiment qu'il ne connaissait pas. Un sentiment bizarre, un sentiment qui le réchauffait, un sentiment qui le rassurait… jusqu'à ce qu'il se demande ce qu'il convenait de faire après avoir eu une telle révélation.

Alors il se sentait misérable. En peu de temps il avait réussi à transgresser presque toutes les règles qu'ils s'étaient imposés, Harry et lui. Mais après tout, ils étaient Harry Potter et Draco Malefoy, les briseurs de règles, rien n'était étonnant dans tout ça. Alors si c'était aussi évident, pourquoi eux ne l'avaient pas vu ? Pourquoi eux n'avaient pas pensé avant que ça risquait de se passer comme ça, qu'ils risquaient d'enfreindre les règles ?

Rien n'était simple décidément. Il était froid et sans cœur, et il éprouvait des sentiments. Il était un garçon, et il aimait un garçon. Il était un mangemort en puissance, et il aimait l'Elu. Il aimait Harry, et il ne l'avait pas retenu. Il ne l'avait pas retenu, et ce matin Harry était étrangement silencieux. Draco l'observait pendant que Rogue énonçait ses instructions et il n'avait pas ouvert la bouche depuis que il l'avait vu entrer. Granger et Weasley semblaient en avoir pris leur parti, mais pas lui.

Etait-ce à cause de lui ? Ces cernes sous les émeraudes, cette fatigue sur les épaules, c'était dû à sa réaction d'hier soir ?

Pourtant Harry avait établi les règles avec lui. Harry était d'accord pour que ça n'aille pas plus loin que quelques séances de sexe. Mais Harry avait enfreint les règles comme lui. Harry n'avait pas refuser de rester dans sa chambre. Harry avait crié son prénom. Qu'éprouvait-il lui ? Se pouvait-il que lui aussi soit en train de changer ? Se pouvait-il que la situation lui ait échappée à lui aussi ?

Il ne laissait rien paraître pourtant… juste ces petits signes… signes qui le trahissait lui aussi. Si ces signes signifiaient qu'il aimait Harry, et qu'Harry montrait ces mêmes signes, ça voulait dire que…

« Tu as remarqué toi aussi ! Il n'a pas l'air en forme le chouchou aujourd'hui ! »

Il ne comprit pas la remarque de Blaise avant de se rendre compte qu'il fixait intensément le dos d'Harry Potter. Non, bien sûr il n'avait pas l'air en forme. Leurs petites rencontres nocturnes avaient considérablement puisé dans leurs réserves d'énergie, depuis que tout ça avait commencé ils étaient de plus en plus fatigués l'un et l'autre. Et ça se voyait. Heureusement, personne n'avait encore fait le rapprochement entre la fatigue affichée par le Survivant et la fatigue affichée par son meilleur ennemi.

Mais ça n'allait pas durer. Il fallait qu'ils parlent. Quoi qu'il arrive, qu'ils en viennent à une relation d'une autre nature ou qu'ils décident d'arrêter là, personne ne devait savoir ! Trop risqué. Pour Draco comme pour Harry.

Ça y'était, il était décidé. Il fallait lui parler. Se décidant enfin à reporter les yeux sur sa feuille, Draco laissa échapper un soupir bien peu discret.

« Draco, tu es sûr que ça va ? »

Evidemment non ! mais ce n'était pas à Blaise qu'il pouvait se confier. Et il n'avait pas envie de discuter avec un autre que Potter. Alors comme toujours, il mentit.

« Oui, oui ça va. »


Les couloirs. Un lieu qu'il avait appris à redouter. Les intercours. Un moment qu'il allait apprendre à aimer.

Les couloirs, parce que c'était là que leur mascarade se jouait le mieux. Les intercours, parce que ce jour là, le moment entre le cours de Rogue et celui de DCFM lui permit une rencontre des plus prometteuses.

Oh non ! Il fallait s'y attendre ! Il était là, dans ce couloir, en face de lui. Evidemment puisqu'ils avaient cours ensemble toute la matinée. Mais ça signifiait continuer à jouer ce jeu, lui balancer des insultes au visage alors que c'était bien la dernière chose qu'il avait envie de faire. Mais très vite le coude de Blaise dans ses côtes lui fit comprendre qu'il n'avait pas le choix. Qu'on attendait qu'il joue son rôle de parfaite ordure. Il fallait s'y plier.

Trouver quelque chose, vite. Même si c'était juste pour la forme, si ses camarades attendaient juste un prétexte pour affronter une fois de plus les Gryffondor, il devait quand même trouver quelque chose à dire, quelque chose qui ferait mouche. Mais l'inspiration ne venait pas. Et ils se rapprochaient des Gryffondor. Il fallait se reprendre et vite.

Mais aussitôt il remarqua le jeune homme qui discutait avec Harry, jeune homme bien trop brun pour être Ron et bien trop prés d'Harry pour lui parler de la pluie et du beau temps. Il se raidit imperceptiblement en sentant une pointe de jalousie poindre quelque part en lui. Le plus dur était fait, il s'était avoué qu'il l'aimait. Alors à quoi bon se voiler la face : c'était de la jalousie, pas la peine de faire passer ça pour autre chose.

Et c'est cette jalousie qui lui permit de remplir le rôle qu'on attendait de lui.

« Alors Potter, on a viré sa cuti ? C'est dommage, les pucelles de Gryffondor vont te regretter. »

Harry ne prit même pas la peine de se retourner. Draco ne prit même pas la peine de s'arrêter.

La réplique fusa, comme d'habitude. Pas la moindre nuance dans sa voix qui n'indiquerait une quelconque émotion, une quelconque réaction. Juste cette réplique, acide et impérieuse.

« Vas te faire mettre Malefoy ! »

Et comme d'habitude il répondit :

« Avec plaisir. Appelle-moi quand tu es prêt. »


Un mot très habilement expédié atterrit sur sa table, juste devant lui. Il releva la tête mais personne ne semblait avoir remarqué ce bout de papier qui venait de traverser la salle. L'avait-il vraiment traversé en fait ? De quelle direction venait-il ? Et qui l'avait envoyé ? Curieux, et de toutes façons trop perdu ce matin pour suivre les cours, il déplia silencieusement le morceau de parchemin.

« Je suis prêt. Ce soir. Ta chambre. 21 heures. »

Il ne prit même pas la peine de relever la tête pour voir si quelqu'un l'épiait, il savait de qui ce message venait. Et il savait qu'il ne pourrait plus se dérober bien longtemps.


« Je crois que nous devons parler. »

Ils se regardèrent, cherchant dans les yeux de l'autre un indice, un signe, quelque chose qui les empêcherait d'aller plus loin. Ils avaient pris la même décision apparemment et prononcé la même phrase, Harry à peine entré. Leur ton à chacun était clair, aucune échappatoire, aucune excuse pour se soustraire à cette discussion.

Harry prit le temps de le détailler, cherchant une quelconque moquerie, un quelconque signe dans son attitude lui indiquant la teneur des pensées de Draco. Mais il n'y avait rien de moqueur dans ses yeux gris, un peu trop sérieux à son goût. Assis sur un des profonds fauteuils verts qui meublaient sa chambre, les coudes sur les genoux, le buste penché en avant comme s'il s'apprêtait à se relever d'un bond il indiquait l'autre fauteuil à Harry.

Harry s'approcha alors du siège qu'il lui désignait et s'y laissa tomber sans délicatesse.

« De quoi tu veux me parler toi ? »

La question parut surprendre Draco mais il se reprit très vite, effaçant de son visage toute émotion comme on le lui avait si bien appris.

« De tout ça. Ça devient… malsain. Je veux savoir ce que tu attends de ça, ce que tu attends de moi. »

Harry le dévisagea mais ne parvint pas à déchiffrer le tortueux chemin de ses pensées. Cette homme savait si bien cacher ce qu'il ressentait, ce qu'il pensait… C'en était presque effrayant. Harry se redressa et copiant la position de Draco approcha son visage du sien, le regardant droit dans les yeux.

« Et toi, qu'est-ce que tu veux Draco ? »

S'il n'avait pas fait ça, il lui aurait peut être répondu. S'il n'avait pas fait ça, il lui aurait peut être dit la vérité. S'il n'avait pas fait ça, il lui aurait peut être avoué. Mais il avait fait ça. Il l'avait embrassé. Il avait pris ses lèvres, trop tentantes à quelques centimètres à peine des siennes. Oui il avait embrassé Harry Potter au lieux de lui dire ce qu'il avait prévu de lui dire. Et Harry avait répondu, d'un baiser fougueux, passionné, qui les avait mené comme d'habitude à ne plus se contrôler. Et maintenant il étaient nus, allongés sur le lit.

Ils avaient repris leurs anciennes habitudes, ils s'étaient jetés l'un sur l'autre comme deux affamés. Et pourtant, maintenant ils prenaient leur temps. Et pourtant, ce soir encore c'était différent. Ce n'était pas tendre, ce n'était pas brutal, c'était un mélange des deux. C'était nouveau. Ils s'embrassaient. Ils se caressaient.

Mais Harry en voulait plus. Sans cesser ses caresses, il fit basculer Draco sous lui. Il délaissa ses lèvres pour son cou. De la langue il traça de fines arabesques, descendant lentement en effleurant la clavicule, un mamelon, le nombril, pour en arriver à ce qu'il cherchait. Quand il sentit son souffle chaud sur son sexe, Draco enfouit ses mains dans la tête brune, lui demandant d'apaiser son corps.

Harry fit alors ce qu'il n'avait encore jamaispu faire, trop pressé d'habitude. Lentement il passa la langue sur le gland, arrachant un gémissement à Draco qui se cambra davantage. Puis, sans un avertissement, il prit le sexe gonflé dans sa bouche, se délectant des petits soupirs de son amants. Il joua un peu, un tout petit peu, juste assez pour entendre Draco gémir sans fin, juste assez pour humidifier son sexe, juste assez pour ne plus supporter l'attente.

Alors il se releva pour se placer au dessus de Draco. Et sans un mot, le regardant droit dans les yeux, il s'empala sur son sexe.

Commença ainsi un balais rythmé par les mouvements de hanches d'Harry, leurs soupirs, leurs gémissements, leurs supplications à l'un et à l'autre. Et le plaisir déferla sur eux, en vagues puissantes et dévastatrices.

Ils n'avaient toujours pas parler.

Une fois de plus ils avaient prouvé que leur corps s'entendaient à merveille mais ils n'avaient pas pu communiquer autrement.


Maintenant ils étaient tous les deux allongés côte à côte sur le dos, mais aucun n'osait faire un geste, aucun n'osait dire un mot. Mais peut être n'y avait-il rien à dire finalement. Peut être s'étaient-ils trompés.

Harry se redressa, prêt à se lever, prêt à se rhabiller, prêt à partir. Il savait qu'il devait partir. Il savait que Draco ne le retiendrait pas, pas plus que la veille. Ils n'avaient rien à se dire, ils avaient juste envie l'un de l'autre, ils ne pouvaient pas se parler.

Alors sans accorder un regard au blond toujours couché derrière lui il se leva…

...mais une main se referma sur son poignet. Une main fine et forte à la fois. La main de Draco.

« Reste ! »

C'était un ordre, impérieux, qui n'admettait aucune contestation, prononcé d'une voix dure.

« S'il te plaît ! »

C'était une demande, douce, à laquelle on ne pouvait résister, prononcé d'une petite voix timide. Prononcé par Draco Malefoy, l'homme qui n'avait jamais supplié, l'homme qu'il aimait.

Alors, doucement, il se recoucha.


Un petit mot, ça fait toujours très plaisir.

Bises à vous toutes..

Eeyore