Titre : Le Journal de Regulus (ou comment vécu le petit dernier de la famille Black)
Auteur : Myrmeca, et voui je suis toujours là...
Disclaimer : Tout est à la merveilleuse, sublime et géniale... tadatadaaaaam... (roulement de tambour...) JK Rowling ! clap clap clap ! ° c'est marrant on est même plus surpris, dis donc... --' ° et je reçois pas de sous pour ce que j'écris (heureusement sinon tu crèverais de faim !) mais kess tu fous là ma p'tite voix, t'es autorisée à te balader que dans la fic des "auteurs et de leurs petites voix" !
Spoiler : Alors là j'hésite vraiment... Spoil tome 6 ça c'est du sûr et certain ! Mais peut-être même Spoil tome 7... Bon en même temps je vais pas m'avancer vu que ce journal est dans le passé, mais je pense - si mon hypothèse se révèle exacte - dévoiler la solution de certaines questions que l'on se pose dans le 6 sur la suite... Y'en a qui vont dire : "Waaa l'autre hé, regardez comme elle se la joue ! Le sept est même pas sorti !" mais je vous juuuuuuure que c'est possible de faire du spoil quand même !
Note de l'auteur :Je vais essayer de faire cette fiction la plus proche des tomes originaux possible, mais en même temps je ne peux nier que mon cerveau délirant saura prendre quelques libertés et que le peu d'information que l'on a sur ce personnage m'autorise à imaginer pleeeeeeiiin de chooooooooses o ! Et je crois que ce sera une série de POV, Regulus ou Sirius, mais personne d'autres normalement, mais on verra bien !
Zibous et bonne lecture !
Chapitre un : Frères...
Août 1968
Aujourd'hui j'ai reçu ma lettre de Poudlard. Je vais enfin entrer à l'école. Grande joie. Banquet et festoiement. Rires joyeux. Cotillons volants...
Enfin, tout ça est plutôt dans ma tête. Ma famille ne partage pas mon engouement et j'ai bien besoin de décompresser alors j'imagine, je rêve cette journée comme je le peux. La seule remarque positive à laquelle j'ai eu droit de la part de ma mère, c'était pendant notre déjeuner en tête à tête dans la cuisine :
"- Au moins tu n'es pas un Cracmol. Je t'achèterai de nouvelles robes."
Le bonheur... C'est ce qu'on appelle positif, chez les Black. Evidemment après, j'ai eu droit à toute une série de menaces du genre :
"- Tu as intérêt à ne pas te retrouver chez les Gryffondor, comme ton incapable de frère, tu m'entends ?" ou encore :
"- Si tu es à Poufsouffle, n'ose même plus m'adresser la parole dans la rue !" etc, etc...
Moi je n'ai que onze ans, mais j'ai déjà pris conscience au fond de moi que le charabia qu'elle me sort peut avoir une influence sur ma vie. Pourtant je me laisse porter pour le moment. Elle est mon seul modèle adulte, alors je fais ce qu'elle me dit, j'essaye de lui faire plaisir. Elle compte sur moi pour faire honneur à la famille - "pas comme mon incapable de frère" - et je tente d'être le fils brillant qu'elle attend et de ne pas la décevoir.
Surtout parce que j'ai bien vu ce que cela donnait quand on la décevait...
Sirius...
Maintenant il dort et il vit sous le toit pendant les vacances d'été. Il m'a dit qu'il devrait bientôt partir, dès qu'il pourrait parler à l'Oncle Alphard. Tout cela parce qu'il est à Gryffondor, que mère lui a dit qu'il avait trahi son sang et sa lignée et que si elle le revoyait traîner dans ses pattes, elle le tuerait sans hésiter.
J'ai peur d'être à Gryffondor... Je veux être à Serpentard... Et je ne veux pas que Sirius parte ! Pas maintenant ! Pas encore ! Il est la seule personne à me parler vraiment ici. Le reste est sans vie ou sans intérêt et Kreacher m'énerve...
Je m'ennuie tout seul dans ma chambre. Mère est partie faire mes courses scolaires en me laissant à la maison, Square Grimmaurd, et je dois rester à l'intérieur. Elle ne veut pas que je sorte pour ne pas risquer de me frotter aux "ordures moldues" que je pourrais rencontrer. Je n'ai même pas d'amis avec qui jouer ou correspondre...
Mais Sirius ne devrait plus tarder. Il passe ses journées dehors et attend toujours que Mère parte pour entrer à son tour. Il ne veut pas la croiser, on ne sait jamais. Des fois je passe plusieurs jours sans le voir et je m'inquiète. J'ai peur qu'il ne mange pas assez.
Je monte les étages et j'entreprend de farfouiller partout, comme j'en ai l'habitude, pour trouver de quoi me divertir et je finis devant l'immense tapisserie qui représente l'Arbre Généalogique de notre famille.
Grand.
Beau.
Incompréhensible.
Ce sont les seuls mots qui me viennent quand je contemple cet enchevêtrement de points, de rameaux et de branches qui forment le bourgeon de ma vie à moi, là tout en bas. Les racines de l'arbre, nos ancêtres, sont tout au sommet et la lignée est rejointe de temps en temps par un morceau de celle d'un autre Sang-Pur.
Je n'ai jamais rien compris à ces idioties pour adultes, et cela ne m'intéresse pas le moins du monde, malgré le fait que ma mère m'apprenne tous les jours à admirer ce capharnaüm...
Je n'arrive même pas à distinguer le gribouillis qui représente le nom des mes aïeux, tellement cette toile est étendue. En même temps, je suis plutôt petit pour mon âge et la tapisserie fait le double de ma hauteur donc c'est parfaitement normal.
Tiens ! J'ai trouvé l'Oncle Alphard. Il est récemment parti faire un grand voyage jusqu'en Chine, m'a dit Mère.
Elle ne l'aime pas trop. Pas du tout, même. Je crois qu'elle le déteste. Son visage est toujours tordu par une grimace méprisante quand elle prononce son prénom. La raison de cette haine est d'ailleurs évidente - c'est comme pour Sirius - : tonton ne pense pas comme elle, et il ne pense pas non plus comme Père pensait avant sa mort, il y a deux ans. Maintenant il ne pense plus... Logique.
J'esquisse un rictus méchant. Tant pis pour lui. Tant mieux pour nous. Il n'a jamais été tendre ou affectueux avec nous et ne s'occupait pas de savoir lequel avait commis la faute si une bêtise était faite. Au moindre bruit de notre part, il nous enfermait pendant de longues heures dans une pièce du rez-de-chaussée, au fond de la maison. J'avais très peur parce que des fois il nous oubliait et je criais en tapant de toute la force de mes petits poings sur le battant de la porte qui ne s'ouvrait pas, alors que Sirius restait toujours très calme. J'avais les larmes au yeus, je gémissais et me recroquevillais dans un coin en pleurant de douleur et d'indignation. Et alors Sirius s'approchait et me serrait tout contre lui pour me calmer.
C'était le seul moyen.
Je m'endormais toujours dans ses bras, le plus souvent suçant mon pouce et triturant un morceau de ses vêtements sous mon nez en même temps. Et il souriait, me faisant de gentils yeux tendres, me caressant les cheveux, il attendait que je ferme doucement les yeux et que les battements de mon coeur affolé se calment progressivement pour s'endormir à son tour.
... Mère dit que Père est mort trop tôt pour voir la déchéance de son fils aîné et qu'elle aussi aurait aimé avoir cette chance.
Mère n'aime pas Sirius... Moi si.
J'aime mon grand frère...
Mais pour son bien et le mien, je dois faire semblant de le détester quand Mère est là. Si elle savait que je parle avec lui dès que je le peux, elle le chasserait définitivement de la maison. Il n'aurait nulle part où aller et je ne le reverrais plus... Alors je feins la répugnance lorsqu'elle parle - en mal - de lui. Je transforme toute cette attention, tout cet attendrissement, toute cette gentillesse qu'il a pour moi en une haine sans bornes pour quelques minutes, et je réponds à ma mère en sifflant avec autant de fureur et de hargne qu'elle.
C'est dur... Je n'aime pas faire semblant. Mais j'y suis forcé. C'est comme cela qu'est faite ma vie et c'est comme cela qu'elle finira... Je suis quelqu'un que l'on force à simuler et je le resterais, je le sens.
Il y eût un gros bruit de porte qui claque.
°Sirius ! °
- Mère ? demandai-je prudemment par-dessus la rembarde.
- Eh non, me répond une voix grave.
- Sirius !
Et c'est avec un visage radieux que je m'applique à lui sauter dessus. Il s'écroule au sol, accablé.
- Hé ! Vas-tu finir par enlever tes pattes de bourge au sang-pur de mon infâme corps de traître ?
Je me relève et le regarde. Il est tout sale. Même un puissant Sortilège de Décrassage n'enlèverait pas tout ça.
- T'as faim ? je lui demande. Attends-moi là je vais te chercher quelque chose !
Il me retient par le bras.
- Non non ! Surtout pas !
Je le regarde avec des yeux de chien battu.
- Laisse la nourriture des Black aux Black, ajoute-t-il dans un demi-sourire en ébouriffant mes cheveux.
- Moi je suis toujours un Black et je veux te donner ma part ! Attends là !
- Non, répète-t-il. Il ne vaut mieux pas que je reste dans l'entrée, tu comprends ?
Il change de sujet... Pourtant cela se voit qu'il a faim. Il ne veut pas que je l'aide. Il est toujours aussi indépendant...
- Ah oui évidemment, je concède. Si Mère arrive maintenant, elle va t'égorger...
Il hoche faiblement la tête.
- Alors tu montes aves moi ? propose-t-il dans un sourire.
- Sûr !
Et je le suis jusqu'au grenier sombre et poussiéreux. Il doit se pencher pour passer en dessous d'une poutre. Pas moi.
Il a beau n'être que de deux ans mon aîné, il fait aussi trente centimètres de plus, et il dégage une assurance et une maturité qui me font me sentir tout petit.
Pourtant il m'assure qu'il n'est pas comme ça à Poudlard, qu'il n'est pas le même. Il me raconte un peu des fois. J'ai du mal à le croire : cela me fait bizarre de voir flotter un sourire et un air joyeux sur son visage alors qu'il est si sérieux et si triste d'habitude... Ca doit vraiment tout changer d'être à Poudlard.
- Hé, Sirius, tu sais quoi ?
- Non, je ne sais pas. Mais tu vas sûrement me le dire...
Je fronce gentiment les sourcils à sa remarque de grand frère et je poursuis :
- J'ai reçu ma lettre de Poudlard ce midi. C'est pour cela que Mère est sortie : elle est allée m'acheter des robes noires pour l'Ecole !
Il se renfrogne un peu.
- Et tu voudrais aller dans quelle Maison ?
J'hésite à lui répondre honnêtement, puis je décide qu'àprès tout je n'ai rien à perdre, même si c'est un sujet sur lequel il est plutôt tendu d'ordinaire. Il comprendra.
- Serpentard.
- Vraiment ?
S'il est déçu, il n'en laisse rien paraître. Son ton est parfaitement neutre et assez naturel. J'ai l'habitude qu'il n'exprime rien de plus que le strict nécessaire. Il a toujours été comme ça à la maison.
- Oui. Je ne veux pas aller à Gryffondor, lui avouai-je doucement.
- Tu ne veux pas perdre ton statut de chouchou de la famille ? Tu restes en retrait de peur de te mouiller ? lance-t-il méchamment.
- ...
Il n'a pas compris... Pour la première fois, il ne me comprend pas. Je sens mon estomac se tordre douloureusement et mes entrailles commencer à fondre. Je n'arrive plus à penser normalement et je le regarde intensément de mes yeux humides avant de répliquer sans réfléchir :
- Tu es juste jaloux !
- JALOUX? expose-t-il soudain. Mais jaloux de quoi, bon sang ? Regarde ta vie ! Regarde à l'intérieur de toi ! Tu ne vois pas la loque que tu risques de devenir si tu écoutes ce qu'elle te serine tous les jours ? Deviens courageux, un peu ! Deviens Gryffondor et tu verras comma ta vie va changer !
J'ai un hoquet et je détourne la tête, sanglotant silencieusement dans l'obscurité. Il ne m'a jamais crié dessus comme ça. Jamais. Poutant c'est un grand frère qui se préoccupe beaucoup de ce que je pourrais devenir. Le silence s'installe entre nous, puis est finalement rompu.
- Pardon... soupire-t-il. Je te demande pardon... Ce n'est pas à toi que j'en veux, tu le sais bien. Je veux juste t'ouvrir les yeux, et je m'y prends trop tôt. Tu n'es pas prêt, pas encore... Je ne l'étais pas vraiment non plus à ton âge.
J'étouffe une plainte à travers mes larmes. C'est ma faute. Je n'ai pas réfléchi à ce que j'ai dit et j'en ai payé le prix. Tant pis. D'habitude je retourne toujours mes phrases cinquante fois dans ma bouche avant de les dire, de peur que les gens en face de moi n'interprètent d'une autre manière mes propos. j'en ai pris l'habitude avec mon père, puis ma mère et les gens qui venaient rendre visite.
Sirius se sent mal à la maison et je le sais. Mais je suis égoïste et j'ai vraiment envie qu'il reste. Pourtant je revois encore trop bien maman le battre et lui hurler des horreurs l'année dernière, lorsqu'il était revenu pour les vacances après sa première année à Poudlard.
- Allez, viens t'asseoir là ! lance-t-il.
Je me précipite contre mon grand frère adoré et je l'entoure de mes bras comme si j'allais le perdre. Il est le seul avec qui je paraîs mon âge, le seul avec qui je n'hésite jamais à me lâcher et à être moi-même, c'est-à-dire un gosse de onze ans qui aime rire et s'amuser. Il souffle comme un boeuf, riant de ma tentative d'étranglement.
- Si tu veux m'assassiner, ce n'est pas comme ça que tu y arriveras !
- On va voir ça ! je rétorque en lui sautant à la gorge.
Je sais parfaitement que ma petite taille me donne un sacré désavantage, mais je tire parti de mon agilité et j'essaie de lui coincer un bras derrière le dos en me tortillant dans tous les sens pour lui échapper. Au bout de cinq minutes à nous agiter sur son amtelas posé au sol, je me rends compte que je mène une vaine lutte et je m'abandonne en riant à pleins poumons à une séance de chatouilles particulièrement intensive.
Je suis heureux à en désespérer, là dans ce grenier noir et sale, joyeux comme jamais je ne l'ai été, avec mon frère à côté de moi, autour de moi, pour qui je suis sûr que je pourrais donner ma vie s'il le fallait. Ce grand dadet aux cheveux noirs et aux yeux océan, si différent de la plupart des membres de ma famille, c'est mon frère à moi, et je ne l'échangerais pour rien au monde.
J'aurais voulu passer ma vie entière sous ce toit, à rire avec lui...
... Mais c'était impossible...
- Regulus !
Sirius s'arrête immédiatement de me faire rire et je lui jette un dernier regard enjoué et plein de reconnaissance avant de disparaître par la trappe qui mène aux étages inférieurs. Je me rends ensuite compte avec horreur que je suis couvert de poussière des pieds à la tête. heureusement que la amison a plusieurs étages et que ma mère est au rez-de-chaussée !
Je m'introduit dans la salle de bain de cet étage et je pousse le dérisoire loquet de la porte derrière moi. Ce n'est pas cela qui arrêterais ma mère...
- Regulus ! Viens là !
Je commence à me débarbouiller la figure et les mains bien vite en lui répondant.
- J'arrive, mère !
J'époussette mes affaires et me regarde une dernière fois dans le miroir, qui me renvoie l'image d'un garçon frêle aux yeux tristes.
Parfait ! Exactement ce qu'il me fallait !
Je descends les escaliers d'un pas doux et silencieux pour le premier étage puis plus prononcé pour le suivant. Je sais que ma mère prête attention à ce genre de détails : de quel étage je descends. Si elle repère que c'est juste celui sous le grenier, elle aura des soupçons.
- Tu en as mis un temps pour me répondre !
- Eh bien, je...
- Avance par ici, me coupe-t-elle sans attendre mes explications. Et essaye ça !
Elle me tend un lot de robes noires toutes neuves que j'hésite à enfiler par-dessus mes habits - qui ne le semblent peut-être pas mais sont vraiment crasseux. Si j'hésite trop longtemps je vais avoir l'air étrange. Histoire de ne pas m'attirer ses foudres, je résouds les deux problèmes d'un coup en enlevant ma chemise pour passer l'une des robes, que je trouve d'abors un peu trop couuuuuuurte et qui... ah non, qui en réalité me va comme un gant.
- C'est une robe coûteuse qui s'auto-adapte à ta taille. J'ai fait broder tes initiales sur la poitrine. En espérant que cela n'ait pas servi à rien et que tu finisses dans la bonne maison !
Je jette un oeil sur la robe. Tout plutôt que d'affronter son regard glacial. Et en effet, à l'endroit de mon coeur, trois lettres argentées scintillent sous la lumière des chandelles éternelles de la pièce :
R.A.B.
- Mère, vous n'étiez pas obligée de -
- De mettre ton deuxième prénom, oui, gronda-t-elle, finissant ma phrase à ma place. Alphard...
Ce n'était pas du tout ce que j'avais voulu dire, mais je n'osais plus l'imterrompre.
- C'est ton père qui l'avait choisi. Mal, je l'admets, mais ce serait une insulte à sa mémoire de ne pas le porter. De toutes façons, tu n'es pas obligé de le porter avec fierté, ajouta-t-elle dans un rictus.
Puis elle disparut de mavue, me laissant seul pour monter dans ma chambre et ranger la cinquantaine d'objets empaquetés en face de moi. Sans magie, bien sûr.. J'adore la vie chez les Black, décidément. Vivement Poudlard !
-- O -- O -- O --
Petit frère...
Sais-tu dans quoi tu t'embarques en entrant à Poudlard ?
Serpentard n'est pas fait pour toi, Serdaigle t'irait bien mieux... Mais le Choixpeau t'enverra là où tu décideras d'allerau fond de toi.
Seras-tu assez fort, petit frère ? Feras-tu le bon choix ?
Je m'inquiète pour toi...
-- O -- O -- O --
Je me réveille dans un lit douillet, à l'aise, et ma première pensée va à Sirius qui lui, doit étouffer sous les combles (en plein mois d'août), à moins qu'il ne soit sorti aux premières lueurs de l'aube, ce qui serait bien plus dans son genre.
Je vais me laver en vitesse et je m'habille, n'ésperant qu'une chose : que ma mère soit sortie aussi, ailleurs que Sirius, dans la mesure du possible...
Plus que deux semaines à attendre et j'entrerai chez les Serpentard. Je suis décidé. Cette maison sera la mienne. Sirius m'avait rapporté qu'ils étaient très rusés là-bas, à la limite du vicieux parfois, et qu'ils cherchaient toujours à piéger les autres d'une quelconque façon... Ce n'est pas important pour moi, je m'en sortirai...
- Bonjour, Mère, dis-je en entrant dans la cuisine.
Raté pour son absence. Attablée, ma mère leva à peine un morceau de paupière pour me toiser de haut en bas.
- Comment t'es-tu donc arrangé ce matin ?
C'est décidé je mets en place un compteur dans mon cerveau et à cet instant précis, je marque le moment zéro. A chaque fois qu'elle m'agressera en paroles sans que je n'aie fait quoi que ce soit de répréhensible, je rajouterai un point...
- De façon aussi habituelle que possible, Mère, répondis-je avec sincérité.
- On dirait Kreacher au réveil !
Un point...
- Tiens, en parlant de lui, ajouta-t-elle. Kreacher !
Un craquement sonore se fit entendre dans l'immense cuisine, dévoilant un elfe rabougri qui portait une taie d'oreiller plus que tachée nouée autour de son corps rachitique.
- Oui, maîtresse, qu'y a-t-il ? demanda l'elfe d'une voix qui suintait le dévouement tandis qu'il se pliait en deux, son nez s'écrasant complètement sur le sol.
- Nettoie un peu la maison, c'est une vraie porcherie. Nous avons une visite cet après-midi...
Hein ? Une visite ? Elle ne m'en avait pas parlé ! Remarque, elle ne parle pas de grand-chose avec moi.
- Mère, puis-je oser vous demander de qui il s'agit ?
- En quoi cela te concerne-t-il ?
Deux points... Ah quoique non, celui-là ne compte pas, j'ai tenté une approche trop faste de la bête. Toujours un seul point. Bon je vais essayer de me rattraper...
- C'est pour présenter au visiteur tout le respect qui lui est dû en n'ignorant pas son nom, Mère.
Elle sourit à moitié à ma réplique, et je ne peux empêcher une certaine tristesse de m'envahir. Elle ressemble tant à Sirius quand son visage se détend ! Mais a-t-elle jamais totalement abandonné en face de quelqu'un son intense froideur ? En a-t-elle déjà seulement eu la volonté ?
Je me débarrasse de toutes ces interrogations pour me reconcentrer sur sa réponse. Ce n'est pas moi qui oserait lui faire répéter...
- Je vais recevoir la visite de Mr Malfoy aujourd'hui. Mais je ne veux pas te voir traîner près de nous une fois que tu te seras présenté, est-ce bien clair ?
- Parfaitement, Mère...
- Une dernière chose : Lucius sera là, alors tâche de faire bonne figure et de faire ce qu'on attend de toi face à ses arguments.
- Pardon, Mère ?
- Tu comprendras bien assez tôt, Regulus...
-- O -- O -- O --
Je ne comprends rien pourtant. Cela fait trois heures que je tourne cette phrase dans ma tête et je n'en ai toujours pas saisi le sens. Qu'a-t-elle voulu dire ? Ce n'est pas dans ses habitudes de parler par énigmes...
"Faire ce qu'on attend de toi..."
Encore faire honneur à la famille ? En faisant quoi ?
"Face à ses arguments..."
Voudrait-il me convaincre de quelque chose ? D'une chose à laquelle ma mère ne veut pas que j'adhère ? Ou bien le contraire ? Pourtant les Malfoy ont toujours été partisans des mêmes idées que celles des Black, donc ce serait plutôt pour s'accorder avec ce que dira le Lucius en question...
Ou pas ?
Je ne comprends plus rien et un bourdonnement s'est installé dans mon crâne.
Je veux voir Sirius...
-- O -- O -- O --
Aujourd'hui je vais voir James. Une fois par semaine à peu près je vais chez lui en Magicobus et j'y passe une paire de jours. Pour pouvoir manger à ma faim sans rogner mes maigres économies à Gringotts et me laver convenablement - les Sorts de Décrassage ne suffisent plus. Premièrement, je n'ai jamais le temps - je n'ai jamais couru le risque de le prendre en tout cas - d'occuper la salle de bain chez moi. Deuxièmement, la maison des Black, à mes yeux, n'est plus "chez moi", mais "chez les Black", et je ne suis plus un Black. Mon père est mort et ma mère m'a renié. Il n'y a que mon frère qui me fasse rester pour le moment.
Je reste pour lui.
Je reste pour l'aider, lui montrer la voie. Je ne voudrais pas qu'il finisse comme mon père, à se sentir investi d'une mission à la limite du "divin" pour garder instact l'"honneur" de la famille Black. Et j'ai tendance à le surestimer. Il n'est pas aussi fort que je le crois souvent. Il a besoin de se sentir protégé, et si je ne suis plus là, il se tournera vers ma mère et ses idées antédiluviennes. Je ne veux pas que cela arrive. Je ne veux pas partir du Square Grimmaurd.
Pour lui.
Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais déjà réduit cette maison en un tas de cendres noires et fumantes...
- Aïe !
Je viens de me cogner sur le siège de devant. Ce conducteur, Ernie Danlmur, a beau avoir toutes ses dents et tous ses membres, ce n'est pas pour autant qu'il conduit convenablement. Et puis, c'est lugubre, le Magicobus. Il faudrait quelqu'un de joyeux pour accueillir le voyageur lorsqu'il monte...
- Tu es bientôt arrivé, gamin ! me lance le conducteur tandis qu'un immeuble londonien entier se déplace sur son passage.
Je souris avec difficulté.
- Merci, dis-je rapidement.
Ouvrir la bouche me retourne l'estomac à cause des bonds du véhicule, alors autant ne pas accentuer l'horreur et prononcer le moins de mots possible.
Une ou deux minutes plus tard, un violent coup de frein me projette en avant et la phrasesalvatrice résonne dans mes oreilles comme une libération :
- Terminus, gamin !
Je manque de vomir en lui répondant :
- Merci beaucoup, Monsieur. A la semaine prochaine.
Et je descends du bus en titubant. Dans un grondement, il repart et me laisse seul devant une maison d'aspect modeste, mais à l'intérieur de laquelle je sais qu'il y a tout ce qui est nécessaire au confort d'une petite famille tranquille. Les rares promeneurs matinaux qui me croisent me toisent de haut. Mais c'est peut-être dû au fait que j'ai l'air d'avoir bu trois litres de vodka à cause de ce satané bus !
Je frappe doucement à une porte et j'entends des pas précipité et des bruits divers derrière le battant de bois.
- James, qu'est-ce que tu fais ? demande une voix douce.
- Je vais ouvrir la porte, M'man ! Ca a frappé !
Et la porte s'ouvre.
- Yeah, Sirius ! Ca va bien ?
Nous nous donnons une accolade franche et amicale.
- Aussi bien qu'on peut l'être dans ma situation, vieux frère !
- Allez entre au lieu de stagner devant la porte !
J'entre chez lui en faisant attention de ne pas trop salir partout. J'ai à peine fait un mètre que la tête de la mère de James passe par l'entrebaillement de la porte de la cuisine.
- Sirius ! Ca fait plaisir de te revoir... en bon état, termine-t-elle en hésitant un peu sur la fin.
Elle tient une baguette à la main et s'apprêtait apparemment à faire à manger.
- Euh... Du poulet rôti avec un gratin dauphinois pour midi ça te va ? demande-t-elle.
Du poulet rôti ? Un gratin dauph - Mais bien sûr que ça me va ! Tout ce qu'elle pourra cuisiner m'ira parfaitement. Je suis habitué à ne grignoter qu'une seule fois par jour en achetant un petit quelque chose à la pâtisserie en face de chez ma mère, alors j'apprécie pleinement de manger trois fois dans la même journée...
- Euh, Sirius ? T'es parti où ? rigole James.
- Loin ! je ris avec lui. Merci, Diana, c'est vraiment parfait !
Sa mère me fait un immense sourire et disparaît dans la cuisine. Elle m'avait obligé à l'appeler par son prénom au début de cet été, et j'avais eu du mal au début. Mais quand je m'étais retrouvé avec des oreilles qui mesuraient un mètre de haut et la menace qu'elles s'allongent encore si je ne l'appelait pas enfin par son prénom, j'avais finalement ployé sous l'assaut de ses arguments.
James a une mère merveilleuse. Je lui dis à chaque fois que je le vois, qu'il a vraiment une chance de tous les diables, et il a un sourire en coin un peu fier et arrogant. Ca m'énerve ! Mais en même temps, c'est James, hein... On peut pas lui en vouloir de réagir comme ça !
- Tu veux prendre une douche, Sirius ? Ca te ferais sûrement du bien ! ajoute-t-il en regardant mes vêtements absolument cradingues.
- Mouais, ça c'est sûr ! T'aurais pas de la Javel ouune lime?
- Allez, je te laisse ma salle de bain, comme d'habitude ! Tu me rejoindras au garage, je serais avec mon père !
- Merci, James ! La baignoire m'appeeeeeeeelle !
Je me précipite vers sa salle de bain et je m'enferme à l'intérieur. J'entends James rire derrière la porte.
- Tu nous paieras l'eau, démon !
Je me glisse avec délice dans sa baignoire après m'être débarrassé de mes habits et je laisse couler l'eau tiède sur mon corps poussiéreux. Ca fait un bien fou et je crois qu'un peu de savon n'est pas de trop !
-- O -- O -- O --
- Regulus !
J'en ai maaaaaaaarrreuhhhhhh ! Elle se passe jamais de moi ou quoi ? Depuis une heure elle m'appelle sans arrêt !
- Oui, Mère ?
- Les Malfoy arrivent dans une minute ! Dépêche-toi de descendre !
- Bien, Mère.
J'ai dû me changer depuis ce matin. Mère trouvait que cela ne faisait pas assez bien pour un Black. ... J'en suis aussi à neuf points sur mon compteur depuis ce matin. Plein de choses dans mon crâne depuis ce matin. La phrase de ma mère qui tourne dans ma tête depuis ce matin... Et je vais enfin avoir la réponse. Je suis quand même impatient de savoir.
Je descends rapidement les escaliers et j'attends sagement à côté de ma mère dans le grand salon.
Une minute plus tard, un craquement de Transplanage retentit et deux personnes s'approchèrent de ma mère. Le plus grand d'entre eux se courba légèrement et prit la main gauche de ma mère pour un déposer un léger baiser.
- Athelia... Bien le bonjour.
Ma mère le salua d'un signe de tête.
- Je vous souhaite la bienvenue, Monsieur Malfoy, dis-je en me penchant légèrement.
Mr Malefoy laissa son fils saluer ma mère et se tourna vers moi.
- C'est ton fils, Athelia ?
- Oui. C'est Regulus. Je place de grands espoirs en lui.
- Et où est passé l'aîné ? demanda l'homme narquoisement.
Je ne l'aime pas, celui-là. Je ne l'aime pas du tout. La façon qu'il a de parler de Sirius...
- Abraxas, tu sais ce que je pense de ces insinuations... C'est lui l'aîné maintenant !
L'homme eût un rictus très désagréable que son fils Lucius fit jouer à son tour sur son visage.
C'est vraiment dommage qu'il ait l'air si calculateur et machiavélique. Sans ce rictus, il pourrait être séduisant pour ces dames, mais là ! C'est le détail qui casse tout le reste ! Parce que c'est vrai qu'il est bien fait, il n'y a pas de doute. C'est la genre de garçon qui fait baver les filles, bien musclé et pas un gramme en trop, les cehveux blonds et longs, tenus en arrière par une queue de cheval. Le portrait craché de son père en fait.
Mais bon moi je n'ai rien à dire. Tout le monde disait que je ressemblais fortement à Sirius quand nous étions enfants. Nous nous amusions lui et moi à nous habiller de la même manière à chaque fois que des gens étaient invités à la maison, et seule notre différence de taille permettait de dire qui était qui. Nous trouvions ça vraiment drôle mais évidemment, nos parents ne partageaient pas notre enthousiasme...
- Lucius, commença l'homme. Nous devons parler, Athelia et moi. Seuls.
Il fit une pause.
- Pourquoi ne lui montres-tu pas ta chambre ? dit-il en se tournant vers moi.
En plus il me prend pour un véritable arriéré...
- Bien Monsieur.
Et j'emmène Lucius par le bras hors de la pièce, fermant la porte du salon derrière moi. Il me regarde bizarrement. C'est la première fois que je le vois et lui aussi, alors on se regarde. Le petit duel d'usage dans les grandes familles de Sang-Pur quand on se rencontre pour la première fois. Je romps le contact visuel dans un imperceptible froncement de sourcil, lui signifiant mon exaspération, et je commence à monter les escaliers, laissant ma mère et ce Malfoy discuter tranquillement.
- T'as du caractère, petit, me lance Lucius du bas des marches, me suivant lentement dans ma progression.
- Je ne suis pas petit ! je proteste. Et ce n'est pas chez toi, alors ne traîne pas sinon tu ne vas pas savoir où aller pour me rejoindre !
Il sourit très légèrement et me rattrape rapidement. Nous rentrons dans ma chambre (lit, armoire avec miroir et minuscule salle de bain attenante) qui a été rangée méticuleusement "depuis ce matin". Il ne se gêne pas et s'assoit confortablement sur mon lit en appréciant le moëlleux du matelas. Je me fous totalementdu manque dedignité que je peux manifester et je m'assois en tailleur par terre juste devant lui, ce qui le fait sourire encore une fois.
D'après les renseignements que j'ai tiré de ce que me raconte Sirius, il doit avoir quatre ans de plus que moi, mais je me fiche du respect dû aux aînés, je veux juste savoir de quoi il va me parler. Pour savoir aussi ce que je devrais lui répondre.
Le silence s'éternise et je commence sérieusement à m'impatienter. Je sais que c'est ce qu'il veut mais je me résigne à rompre cette absence d'animation désespérante.
- Alors, de quoi voulais-tu me parler ?
Il a un sourire assez inquiétant, très très très calculateur.
- Qu'est-ce qui te fait croire que je veux te parler de quelque chose ?
Il se fout de moi...
- Depuis tout à l'heure tu me fixes en te demandant comment tu vas entamer la conversation, lui exposai-je avec calme, malgré le feu d'agacement qui brûlait en moi.
Il sourit encore... Il va arrêter oui ?
- Observateur comme gamin, murmure-t-il pour lui-même. Oui en effet il y a quelque chose dont je dois te parler. Tu vas bientôt entrer à Poudlard alors -
- Non.
- Quoi non ?
- Je ne vais pas entrer à Poudlard, je vais entrer à Serpentard...
Un demi-sourire satisfait.
- C'est vraiment un bon début, le mioche.
- J'ai beau avoir onze ans, je comprends beaucoup de choses, et surtout le fait que tu ne dois pas avoir de frère pour me traiter de cette façon...
Là je commence à l'énerver, je le sens. Mais je n'en ai rien à faire. Il ne dira à son père que ce qui l'intéresse, il est dans la même situation que moi. Le fait qu'un gamin de onze ans lui rabatte le caquet, il ne va pas aller s'en vanter, lui qui en a quinze.
Il change de sujet pour ne pas me laisser l'occasion d'en rajouter.
- Toi qui a l'air si futé, est-ce que tu es au courant de la politique du moment ?
- Bien évidemment, je lis la Gazette du Sorcier.
- Et donc ?
- Une question plus claire, si ça ne gêne pas ?
- Qu'est-ce que tu penses de l'homme qui prend le pouvoir en ce moment ?
Je mets un dizième de seconde de plus que d'ordinaire à répondre. Un dizième de seconde durant lequel une centaine d'affirmations, de questions et de réponses possibles me passent dans le crâne. OK. Bien... Parfait... Je vais mouriiiiir. Qu'est-ce que je lui dis, hein ? Qu'est-ce que je réponds ? Evidemment que je sais de qui il parle. C'est ce Voldemort qui fait parler de lui récemment. C'est celui qui énerve le Ministère et s'en prend à tous les Moldus, les Sang-de-Bourbe qu'il croise. A tous ceux qui lui font face également. Ma mère est d'accord avec ses idées. Le fait de mettre au plus bas rang les êtres inférieurs. Le fait de prendre le pouvoir sur ces "empotés" du Ministère de la Magie. Et sûrement que les Malfoy sont en accord avec cette politique. Alors je n'ai qu'un seul choix : répondre comme le ferait ma mère, et oublier les petites voix dans mon cerveau qui me disent de penser à ce que dirait Sirius.
- Je pense qu'il a raison de profiter de l'opportunité de révolutionner ce monde figé. Figé par les principes d'une société qui n'avance plus, et par tous ces gens qui ralentissent son évolution.
Là je sais que j'ai sorti une belle phrase. Une phrase que ma mère aurait pu sortir. Une phrase qu'il a visiblement apprécié car il me regarde maintenant avec des yeux neufs.
Je ferme les miens pendant quelques secondes. C'est ce qu'il fallait dire. Je suis fier de moi. Mais en même temps je revois derrière mes paupières closes le visage de Sirius qui me sourit et je me sens soudainement mal à l'aise dans cette pièce, avec ce garçon qui me regarde comme si j'étais la huitième merveille du monde. Pourquoi d'ailleurs ? Pourquoi me regarde-t-il comme ça ?
- On pourra faire quelque chose de toi, c'est bien. Tu n'es pas comme ton frère,au moins!
Si c'était un compliment, ce n'est pas comme ça que je le prends...
- Merci, me forçai-je à dire.
Il se leva et se dirigea vers l'entrée. Je fis de même, époussetant mes mains que j'avais posé au sol. Il m'ouvrit la porte et me laissa passer avant lui, ce que je fit en m'empressant de redescendre à l'étage inférieur. Alors que je m'étais arrêté en haut des marches, j'entendis sa voix me dire doucement :
- Intelligent comme tu es, fais attention de ne pas te retrouver chez les Serdaigle...
Il s'avance jusqu'à moi et je peux distinguer un sourire satisfait sur son visage qui pourtant garde son masque de froideur indestructible. Ne me demandez pas comment il fait, j'en sais rien !
- Tu nous manquerais à Serpentard, ajoute-t-il malicieusement.
- Comment ça ?
- Tu verras à Poudlard !
Et il descend les marches jusqu'à son père, qui visiblement n'attendait que lui avant de partir, puisqu'il est tranquillement au bas des escaliers avec ma mère à ses côtés.
- Alors, mon fils ? Comment cela se passe-t-il ? demanda doucement l'homme.
- Bien mieux que vous ne l'espériez, Père, répondit Lucius.
- Parfait ! Alors nous pouvons nous retirer. Athelia, je vous salue, souffla Abraxas Malfoy en se penchant en avant pour faire un baise-main à ma mère, si bien que sa canne me rentra brutalement dans l'estomac.
J'étouffais un gémissement alors que Lucius me regardais en souriant narquoisement. C'était sa vengeance inopinée pour tous les coups que je lui avais virtuellement mis pendant la dernière demi-heure.
- Tu as dû t'en prendre des coups de canne, toi, pour sourire de cette manière, lui soufflai-je à l'oreille avant qu'il ne rejoigne son père hors de la maison.
Sa mâchoire se crispa et il me lança un regard mortel avant de transplaner en aggripant le bras de son père.
Intérieurement, je brûlais de joie de ne pas m'être laissé dominer par ce pourri-gâté. J'ai l'impression que malgré ma situation de petit chouchou de la famille, je n'ai jamais été pourri-gâté, alors je peux me permettre ce genre de réflexion...
Sirius... Je voudrais tant te parler maintenant !
-- O -- O -- O --
- Oh la vaaaaaaaache ! C'est ma-gni-fique !
Je suis dans le garage d'Ethan Potter et je contemple avec James une moto splen-dide que son père traficote depuis des années. Elle est noire comme la nuit, et ses jantes en métal sont faites d'un alliage gris-clair qui saute aux yeux et elle a plus de 1000 centimètres cube de moteur et... et... et la vache elle est trop beeeeeeelllllle !
- Au moins tu apprécies les belles choses, toi, rit Ethan. Diana n'est pas de cet avis, elle dit que ça prend de la place. Mais évidemment, elle ne dit pas ça quand je l'emmène faire un tour dessus !
James se met à rire et je le rejoins progressivement. Décidément, ces cinq jours par semaine passés chez ma mère atteignent sérieusement mon sens de l'humour !
- A table ! crie une voix depuis la cuisine.
- Ouais, à l'attaque ! répliquai-je illico.
Là, quand on parle de nourriture, je ne suis plus retenu par rien !
James m'entraîne avec lui vers la table et nous nous installons avec empressement (moi encore plus que lui) autour d'un poulet rôti fantastiquement doré et d'un gratin qui présente les mêmes caractéristiques et par conséquent les mêmes atouts.
Un vertige de bonheur s'ouvre dans mon crâne quand je goûte aux plats qu'a préparé Diana Potter, et je sens que mon estomac fait des bonds de joie au-dessus de mon bassin.
Le repas est merveilleux et joyeux, il y a de l'animation, on se ressert et on chantonne même airs stupides pour s'amuser avec James, ce qui fait sourire les deux parents, qui s'entendent pour nous gaver de nourriture encore et encore.
Malgré toute cette allégresse, je ne peux m'empêcher de penser à Regulus. Tous les jours je pense à lui. Et je m'inquiète encore et toujours. Et mon visage sérieux interpelle mon meilleur ami.
- Sirius... C'est Regulus qui t'inquiète ?
J'acquiesce d'un mouvement de tête et Ethan se penche vers moi.
- Allez t'en fais pas. Poudlard est le plus sûr endroit de Grande-Bretagne. Il y sera en sécurité !
Je n'en suis pas aussi convaincu que lui, pourtant je hoche doucement la tête et Diana me soutient aussi.
- Tous les Aurors comme Ethan et les Médicomages comme moi sont sur le qui-vive en ce moment pour arrêter ce fou. Je sais que c'est aussi pour cela que tu t'inquiète, mais ton frère ne se laissera pas embarquer par ça... Tu sais que tu fais de ton mieux pour l'aider, et c'est ça qui compte.
Je lui souris et d'un mouvement rapide, je me ressers une bonne platrée de gratin dauphinois.
- Mmmmh ! Trop booooon...
- Il se remet vite, hein ? rigole James.
- Ouais, on voit ce qui le motive... lance Ethan.
Ce qui me motive à l'instant présent, c'est bien la nourriture, mais dans ma vie en général, ce sont mes amis et ma volonté de sortir mon frère de ce bourbier dans lequel ma mère l'a enlisé...
Je t'adore, petit frère...
Je ferais n'importe quoi pour toi...
Alors vous en avez pensé quoi de ce chapiiiiitre ? perso moi je l'aime bien...
Est-ce que vous avez envie que je continue ? Moi j'adorerais... Mais je n'ai pas de chapitre d'avance alors je mettrais un peu de temps...
Et ne vous en faites pas, cette fic coïncideras parfaitement avec le livre, hein !
Et pis euh... sinon euh... ° petit air gêné ° j'aime bien les reviews aussi... si ça ne vous embête pas de laisser un petit commentaire, que cela vous ait plus ou pas...
Gros zibous ! Je t'adore, lecteur ! ;-)
