Titre : Le journal de Regulus
Auteur : Myrmeca
Disclaimer : rien n'est à moi de tout ce bocson ! A part les prénoms des parents de James Potter, de Lucius Malfoy et de Sirius Black en fait... j'avais oublié de préciser dans le chapitre précédent... mais c'est pas grave je me suis rattrapée ! Je ne reçois pas de sous et donc je fais ça pour le plaisir d'embêter JKR, lalalère ! (ça rime lol !)
Spoiler : Ce sera plus tard qu'il y aura du Spoil, pour le moment y a pas ! Enfin pas vraiment...
Oups sinon... Note de l'auteur : Je tenais à préciser que le père de Regulus et Sirius est mort dans ma fic, alors que dans les tomes originaux on sait qu'il "voyait sûrement en Regulus un brave petit héros lorsqu'il s'est engagé"... c'est page 131 de l'édition Gallimard du cinquième tome... j'ai cherché quand j'ai eu un doute et en effet il semblerait qu'il ait été vivant au moins jusqu'aux 15 ans de Regulus. Pour me faire pardonner ce léger écart, j'ai inséré dans l'intrigue un truc en rapport avec la mort du père de nos deux adorés Blackounet ! En fait maintenant sa mort est totalement insérée dans l'intrigue mais au moins je pourrais être pardonnée... peut-être...
Vouala, bonne lecture ! (Et pardon pardon pardon de n'avoir rien posté depuis tant de semaines !)
Chapitre 2 : ... que tout sépare...
Demain c'est la rentrée à Poudlard pour moi. Ma toute première ! Mère m'a expliqué comment passer au quai 9 3/4, mais elle m'a dit aussi qu'elle avait affaire ailleurs et qu'elle ne s'attarderait pas. Je crois qu'elle va à une réunion avec les Malefoy, les Nott, les Jugson et pas mal d'autres gens dont je n'ai pas retenu le nom. C'est pour cela qu'elle me dépose à la gare de King's Cross et qu'elle repart illico.
Tant mieux ! Sirius devait arriver avec les parents de l'un de ses amis, chez qui il avait déposé tout son matériel scolaire au préalable. Au moins ma mère et lui ne se croiseront pas et je le reverrai plus rapidement.
Avec tout ce que me dit Sirius sur Poudlard, j'ai vraiment l'impression que ma vie entière va changer quand je serai là-bas. Lui, il a l'air de s'amuser, il fait le pitre - comme je voudrais le faire -, il est heureux - comme je voudrais tant l'être - et il... sourit...
Moi je n'ai jamais vraiment souri.
J'ai ri aux éclats pendant les moments où il me chatouillait, bien sûr, mais en dehors de ces instants où je m'abandonne avec lui, en dehors de ces réactions très agréables qu'à mon corps, je n'ai jamais souri à personne...
En même temps, à part Sirius, il n'existe personne à qui j'ai envie de sourire...
J'ai essayé en face d'une glace, et ça ne donne rien de bon. Je soulève les coins de ma bouche en un rictus tordu qui fait vraiment grimace, puis je laisse tomber en constatant que je me fais plus peur qu'autre chose. Je n'ai pas envie de me sourire à moi-même non plus.
Je prolonge agréablement mon séjour dans mon lit, le seul plaisir que ma mère ne me refuse pas ou ne me gâche pas, pour la bonne et simple raison qu'elle apprécie également de rester à se prélasser sur son matelas de plumes. Je profite du petit bonheur qui m'est offert... j'enfonce mon visage dans mon oreiller en le serrant contre moi et je me tasse dans un creux du sommier, mes couvertures tirées par-dessus moi. J'ai l'impression d'être dans un cocon. Je retrouve la sensation agréable des bras de Sirius qui m'entouraient quand j'étais petit, je me sens en sécurité, invulnérable. C'est comme s'il était là à côté de moi...
Je romps finalement l'enchantement en repoussant les couvertures du pied. Je ne peux pas rester là toute la journée, je dois préparer mes affaires pour le départ de demain...
Courage, Regulus, à Poudlard tout va changer...
- Sirius ! Debout, fainéant !
James vient de sauter sur mon lit, accessoirement, sur moi aussi... et j'ai très mal !
- Au fait t'aurais pas vu sa jumelle ?
Il me plante sous le nez une chaussette noire avec de minuscules Vifs d'Or qui volent autour des chevilles. Il n'a pas remarqué que je souffre le martyre ! Quoique, il vient d'avoir un regard indéfinissable et…
- Sirius, dit quelque chose, t'es tout bleu!
- Grmbbllgrbmmlllbbbbl...
- J'ai pas vraiment compris, Sirius. Je parle pas encore Troll, tu sais.
- Enlève d'abord ton genou de mon estomac ! je grogne.
- Ah. Oui. Sans problèmes.
Un sacré poids s'enlève de mon ventre et je recommence à respirer avec un certain soulagement.
- James, la prochaine fois que tu me fais un coup pareil, je te pends au balcon par un orteil !
- En plus tu fais des rimes, Sirius. Même de bon matin, t'es en forme !
Je sors péniblement de mes couettes rose vif (c'est Diana qui les a choisies, hein ! Mais au moins je dors dans un vrai lit...) et me dirige avec un enthousiasme trèèèès modéré vers la salle de bain de James qui n'attend que moi. Une fois arrivé à l'intérieur, James me rattrape et me fait faire volte-face.
- Ma chaussette, Sirius ! dit-il en brandissant l'orpheline devant mes yeux.
Je l'attrape par le cou (James, pas la chaussette, hein!) et je frotte vigoureusement mon poing fermé sur son crâne tandis qu'il se débat comme il peut en enfonçant ses poings à lui dans mes abdominaux. Nous commençons à nous battre comme des chiffonniers en riant et en roulant au sol. Nous avons de petites douleurs partout à force de nous taper dessus mais nous n'en avons rien à faire.
Finalement nous nous affalons l'un sur l'autre… euh… correction - car j'ai décidé d'être honnête dans mes pensées - James est affalé sur moi, assis sur mon dos et il m'étrangle avec un bras pendant que l'autre bloque ma main gauche – ma main droite étant coincée sous moi.
- Beuaaahhh, lâche-moi, James! ordonnai-je d'une voix gutturale.
- Dis-moi que tu as perdu, sourit-il.
- Jamais!
Prenant appui sur ma seule main à peu près libre je me retourne d'un coup et je prolonge mon mouvement de manière à me retrouver à mon tour avec un genou sur son ventre tandis qu'il pousse un "Noooooooon!" trèèèèèès frustré.
- C'est bon. "Tu as perdu", lui dis-je. Alors, content?
Il se met à rire comme un bossu et je le relâche dans l'intention bien arrêtée d'aller prendre une douche. Une fois mis sur pied, je lui tends une main pour qu'il se relève et il l'attrape en souriant. D'une pression je le mets debout et il enlève son tee-shirt trempé de sueur dans l'instant.
- Bon je te pique ta salle de bain, lançai-je en enlevant le mien.
Il y eût une pause puis James prit la parole.
- Beuh, t'es squelettique, mon pauvre Sirius!
- Comment ça, squelettique? je réplique.
- Ben regarde-moi ça, dit-il en me saisissant un morceau de peau au niveau des côtes. T'as que la peau sur les os! T'es squelettique …
- Absolument pas! Je suis svelte, nuance!
- Euh…
- C'est Remus qui est squelettique! Et toi, tu es enrobé!
- Quoi! Moi, enrobé? Non mais tu vas pas bien? Musclé, à la rigueur, mais pas enrobé! C'est Peter qui est enrobé!
- Moui, argument valable, concédai-je en hochant doucement la tête. Mais maintenant je vais me doucher! m'exclamai-je en souriant.
Je me dirige une deuxième fois vers la salle de bain et je ferme le loquet derrière moi, avant de le rouvrir prestement pour lancer à James sa deuxième chaussette, qui lui atterri sur la tête.
- Tiens, mets-là avec l'autre!
- Je m'en vais, Regulus. Tâche de ne pas me décevoir…
Et ma mère part dans un coin plus tranquille de la gare, en vue de transplaner loin des regards indiscrets. Pas un sourire encourageant, pas un regard… J'y suis habitué, je ne m'en fais pas. Même si parfois j'aimerais qu'elle montre qu'elle tient à moi.
Si seulement c'était le cas…
Je ne sais pas comment attirer son attention sur moi. Est-ce que faire ce qu'elle attend de moi la fera se rapprocher ? Je ne pense pas. Pour le moment j'essaye de la combler. Même si intérieurement je suis persuadé que cela ne fonctionnera pas. Elle ne m'aime pas et ne m'aimera jamais. J'ai l'impression d'être un objet pour elle. Un objet qu'elle expose un peu partout comme un trophée.
Elle me dit que je suis intelligent. Je m'en fous royalement.
Je n'ai pas envie d'être intelligent. Je n'ai pas envie de plaire aux gens qu'elle amène. Je n'ai pas envie qu'elle ne parle gentiment qu'à eux. Je ne veux pas être le gamin parfait qu'elle attend! Je veux être MOI! Je veux qu'elle me sourie… Je veux qu'elle me serre dans ses bras… Je veux qu'elle m'apprécie comme je suis.
Une larme silencieuse coule sur ma joue.
Mais elle ne m'aime pas comme ça… Alors je me contente de ce que j'ai en tentant d'en avoir quand même un peu plus…
- Hé, frangin !
Rhââaaaa ! Je suis assailli au sens propre du terme par mon envahissant frère qui vient de me sauter dessus! Ahhh au sec'uuuuuuurs!
Je repousse dignement sa main tandis qu'il me présente trois personnes que je ne connais pas.
- Voilà James, mon meilleur ami, dit-il en désignant un garçon de sa taille, brun aux yeux marrons. Et ses parents, Diana et Ethan Potter, ajoute-t-il en montrant cette fois-ci les deux adultes placés derrière James. Ce sont eux qui ont eu la gentillesse et la bonté de m'accueillir quelques jours cet été alors qu'en fait je les importune profondément, qu'il ne supportent pas ma présence et que -
- Arrête de dire des âneries, Sirius, le coupe Ethan en souriant. Tes commentaires sur mes motos sont parfaitement tolérables!
- Enfin bref, voici Regulus, mon adorable frérot! présente Sirius en riant.
- Bonjour, dis-je en m'inclinant légèrement. Enchanté de vous rencontrer.
- Laisse tomber les ronds de jambes avec eux, me souffle Sirius à l'oreille. C'est le genre de personnes qui n'en ont rien à faire.
J'acquiesce doucement en voyant les parents du-dit James rire sous cape.
Ils sont joyeux eux. Je me sens vraiment étranger à leurs réjouissances. Cela fait bizarre de voir des gens exprimer le fond de leur pensée sans craindre aucune réprimande. James rit de bon cœur aussi.
Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me mêler à leur façon d'être heureux.
- Bon, nous allons vous laisser, les garçons, lança Diana en serrant contre elle Sirius, qui tel que je le connaissait devait pleinement profiter de ce cadeau. Aux vacances prochaines, ajouta-t-elle en serrant James à son tour et en lui ébouriffant les cheveux.
Puis elle se tourna vers moi, et sans que j'ai pu m'attendre à quoi que ce soit, me serre à son tour contre elle.
Chaleur…
Je sens son énergie passer jusqu'à moi.
De petits bruits…
Je sens son cœur battre juste à côté de moi.
Toucher…
Je sens ses bras qui m'entourent, comme ceux de Sirius quand nous étions enfants.
Odeur…
Je sens son parfum qui envahit mes narines. Une douce senteur de coquelicot…
Je ferme les yeux pour profiter au maximum de tout ce qui m'est offert. De tout ce que ma propre mère ne m'a jamais donné.
Tendresse…
Elle me lâche finalement et entraîne son mari, qui est venu me serrer la main entre temps, jusqu'à l'entrée de la gare.
Je suis tout retourné. Alors c'est ça l'amour maternel? C'est ce à quoi James a droit chaque jour ? Je l'envie…
- Remus ! crie Sirius en se précipitant vers un grand jeune homme qui a l'air vraiment mélancolique, mais dont le regard s'illumine dès qu'il aperçoit ses amis.
James et moi les rejoignons doucement tandis que Sirius renifle avec amusement les affaires de Remus en lui tournant autour et en soulevant chaque lambeau de vêtement qu'il peut trouver pendouillant sur son ami.
Le-dit Remus se met à rire en voyant Sirius tout à sa comédie et James fait de même. Je laisse un sourire insolite envahir mon visage. Quelle sensation étrange ! Par réflexe, je le chasse rapidement de mes lèvres avant qu'il les atteigne vraiment.
James me jette un regard indéfinissable.
- Tu es bien sérieux pour ton âge, s'étonne-t-il.
Cette fois, j'ai un rictus intérieur.
- Non, c'est vrai, je ne fais pas mon âge, approuvai-je avec fatalité. Mais à la maison, ce n'est pas vraiment… Enfin on va dire que le grand but de l'éducation de ma mère est de nous apprendre à ne pas laisser la moindre émotion transparaître sur nos visages.
- Ah.
Il reste perdu dans ses pensées en regardant Sirius s'amuser et je crois savoir à quoi il pense.
- Vous lui avez appris à vivre, vous savez ? C'est grâce à vous s'il est heureux. Et pour ça, je vous remercie de tout mon cœur…
Il se tourne une nouvelle fois vers moi, avec un regard où se mêlent surprise et incrédulité.
- Je ne savais pas que c'était à ce point-là…
- Moi non plus avant de le voir rire… ajoutai-je sombrement.
Il se tait après ma déclaration et un léger silence s'installe. Il a du mal à y croire, et je le comprends. A voir Sirius aujourd'hui, on ne pourrait admettre qu'il soit aussi sérieux et triste que je l'affirme.
Pourtant moi je vois la différence… Et quand je pense que c'est à ses amis et à Poudlard que je dois ça, je leur en suis vraiment reconnaissant…
Je suis vraiment très très content de revenir à Poudlard! Je retrouve la Grande Salle et son faux-plafond, les immenses tables et leurs occupants, Dumbledore et sa barbe mi-blanche qui traîne presque dans son assiette…
Bon d'accord le dernier détail n'était pas indispensable, j'avoue. Mais c'est un élément inoubliable de Poudlard, tout de même! Enfin bref. Je jette un léger coup d'œil autour de moi, à table. Mes amis sont tous là. Il y a James, qui s'amuse à faire l'imbécile orgueilleux devant Lily, Remus qui regarde un peu dans le vague, comme d'habitude et Peter, qui rigole comme un idiot devant les bouffonneries de James…
J'ai l'habitude de tout ce petit monde et je suis vraiment très très cont – bon ok je sais vous avez compris…
Tiens, Lucius s'amuse à faire son intéressant à la table des Serpentard. Ce n'est pas son habitude, pourtant. Il est toujours discret, d'ordinaire. Là il a l'air de raconter quelque chose de vraiment passionnant à ses "potes" Serpy.
On a décidé qu'on allait lui en faire baver cette année avec James.
Ben quoi ? Un "nouvellement nommé" préfet de Serpentard et des Gryffondor, c'est pas fait pour s'entendre ! Enfin pas d'après moi…
Ca y est, les futurs premières années entrent enfin.
…. …
J'y crois pas, mon frère est trempé! Il est tombé dans le lac? Ce n'est pas du tout quelque chose que j'attendais, ça vous pouvez en être s - Ah-haaaaa. Ah oui je comprends mieux.
- James, tu crois que l'humidité de mon frère a quelque chose à voir avec la fille qui tente désespérément de s'accrocher à son bras, et qui est aussi suintante que lui ?
Mon meilleur ami se tourne vers l'entrée de la Grande Salle et regarde à son tour, avant d'exploser de rire.
- Ils vont bien ensemble, ils sont mignons l'un à côté de l'autre! rit-il. En plus elle est jolie.
- Vu la tête qu'il fait, il aurait préféré rester sec et ne pas l'avoir à côté de lui, dis-je en regardant la tête exaspérée de mon pauvre frère imbibé.
- Tu crois que c'est elle qui a renversé la barque? demande doucement Remus.
- Certain, répondis-je d'une voix assurée.
Peter se met à rire quand James agrippe mon membre supérieur gauche et commence à imiter les tentatives désespérées de la jeune fille pour s'accrocher au bras de mon frère. Je me dégage en riant et met un faux coup de poing dans l'estomac de James pendant que Dumbledore réclame le silence.
Tout le monde se tait dans la Grande Salle.
- Une autre année commence. Une autre année qui je l'espère sera pour vous pleine de réjouissances. Mais avant le discours habituel, laissons place à la Répartition.
Minerva McGongall s'avança vers un tabouret posé au centre de l'estrade des professeurs, munie d'un long parchemin enroulé sur lui-même et d'un chapeau à l'air rapiécé, qu'elle posa sur le tabouret.
Le Choixpeau poussa la chansonnette, et je vis mon frère lever un sourcil étonné devant les rimes qu'il devait trouver absolument déplorables. La salle entière applaudit à tout rompre à la fin du chant et mon frère s'y mêla sans enthousiasme particulier.
McGonagall s'avança à nouveau et prit le chapeau par son extrémité avant de s'adresser à l'ensemble des Premières Années.
- Quand j'appellerai votre nom, vous mettrez le Choixpeau sur votre tête et vous vous assiérez sur le tabouret. Je commence : Amberley, Kirsten.
La jeune fille à côté de mon frère se dépêcha de monter jusqu'au tabouret et s'assit dessus, le Choixpeau dignement posé sur sa frimousse souriante – euh.. en fait, lui recouvrant presque totalement sa frimousse souriante…
Au bout d'un petit moment, le Choixpeau s'écria:
- SERDAIGLE !
Et la jeune fille rejoignit la table qui éclata en applaudissements.
Je me désintéresse totalement de la suite… Comme je dis toujours, les plus rigolos dans cette Répartition, ce sont les premiers et les derniers. Les premiers parce que c'est le début et qu'on suit encore un peu et les derniers parce que c'est le moment où l'on va bientôt manger.
Bon là, il y a mon frère aussi… Mais je sais déjà où il va aller. Ou plutôt je le sens. Je sens qu'il a pris sa décision et qu'il n'en changera pas.
- Black, Regulus.
Je relève la tête.
Mais je remarque que je ne suis pas le seul. Lucius a aussi redressé sa pâle figure et reste attentif à la manière dont les choses vont se dérouler. Il a même donné un coup de coude à Severus qui jouait avec une boulette de sa serviette en papier, apparemment pas concerné par l'événement, mais qui consent à lever le visage pour fixer ses yeux ébènes sur mon frère.
Je n'aime pas ça du tout.
Une petite minute plus tard, un "SERPENTARD!" tonitruant retentit dans la Grande Salle et je ferme les yeux, abattu, ne voulant pas voir mon frère rejoindre cette table, ne voulant pas le voir se mêler aux serpents que j'exècre, ne voulant plus rien voir du monde qui m'entoure…
Pourtant je le savais… Je savais que ça allait finir comme ça. Mais je ne voulais pas m'y résoudre…
Une main réconfortante se pose sur mon épaule – celle de James – et j'entends la voix de Remus, qui me vient de très, très loin… comme un murmure…
- Ne t'en fais pas, Sirius, il s'en sortira…
Je viens d'enfiler l'une de mes robes noires de Poudlard. Dans quelques minutes, le train arrivera à Poudlard. Je reconnais un paysage brumeux d'Ecosse comme j'en ai déjà vu dans les livres de la bibliothèque de chez moi. C'est la première fois que je pars loin de la maison qui m'a vu grandir, et je... je stresse quand même un peu.
C'est aussi la première fois que j'avoue être stressé... Ca ne m'étais jamais arrivé.
Même en moi-même je tente toujours de me persuader que j'ai la puissance de changer les choses.
Quelqu'un vient de me bousculer dans le couloir étroit du train. Je me retourne, prêt à embrocher l'impudent sur ma baguette à ventricule de dragon lorsque je remarque un jeune homme brun à l'air aussi renfrogné que moi qui, en voyant que je le fixe, s'excuse rapidement avant de reprendre son chemin.
- Désolé, grogne-t-il.
- C'est ma faute, je ne regardais pas où j'allais, lançai-je, espérant attirer son attention.
Ce qui n'est pas infructeux.
Il s'arrête et fait volte-face, détaillant les couleurs vert et argent qui décorent mes trois initiales sur ma robe.
- Tu es à Serpentard ? Je ne t'ai jamais vu dans notre Salle Commune pourtant. Tu es en quelle année ?
Regardant moi-même furtivement la cravate qu'il a endossée pour sortir du train, je répond vivement aux deux questions à la fois.
- Je ne suis pas encore à Serpentard, mais je vais y entrer.
Un faux sourire joue sur ses lèvres.
- Bien présomptueux, dis-moi. Quel est ton nom ?
- Regulus Black.
Son sourire se change en grimace déplaisante lorsqu'il entend mon nom de famille et son teintcireux se colore très légèrement.
- Et vous ? demandai-je poliment.
Autant le vouvoyer pour ne pas le froisser, il a l'air plus âgé que moi. Et puis je suis curieux de savoir pourquoi il a grimacé en entendant le nom de mon frère. Peut-être seulement la rivalité Gryffondor/Serpentard...
- Severus Snape. Mais ton attardé de frère a déjà dû te parler de moi en long et en large...
Il est bien plus méprisant maintenant. Ca ne m'étonne pas, Sirius m'en a raconté des vertes et des pas mûres sur ce qu'ils lui ont déjà fait subir.
- Non, mentis-je. Pourquoi ? Il aurait dû me parler de vous?
- ... Tu as encore des progrès à faire si tu veux me berner moi. Personne ne réussit jamais à me cacher les choses...Pas àPoudlard, en tout cas.
Son ton solennel et confiant me déstabilise légèrement. Il a l'air tellement sûr de lui...
- Tu possèdes déjà un caractère de Serpentard, Regulus, lança-t-il en insistant sur mon prénom. Falsifier la vérité pour te faire des amis, c'est tout à fait ça... Tu dois déjà intéresser pas mal de monde non ?
Pour une fois je suis un peu trop curieux et je décide de ne pas filtrer mes pensées ou moduler consciencieusement mes phrases dans ma tête avant de les prononcer...
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Il a un haussement de sourcil et se cripse légèrement, ce qui signifie qu'il n'a pas beaucoup apprécié le passage au tutoiement, mais il s'explique tout de même un minimum.
- Je veux dire par là que tu as déjà dû recevoir la visite de Lucius, de son père, et peut-être même des Lestrange.
- En effet, j'ai déjà reçu la visite des deux premiers. Mais je ne connais pas les Lestrange.
- Tu les connaîtras bientôt. Sûrement les vacances prochaines... fit-il pensivement. En attendant, je te souhaite une bonne Répartition, ajouta-t-il en laissant planer sa phrase plutôt comme un avertissement.
Il me tourna définitivement le dos et s'en fut vers l'arrière du train où il était reconnu que beaucoup de Serpentard traînaient, d'après James.
- Qu'est-ce qu'il te voulait ?demande une voix mesurée derrière moi.
C'est Remus Lupin. Il est trop calme, je trouve. J'ai l'impression qu'il dissimule beaucoup de lui.
- Rien d'important. Tu voulais me dire quelque chose ?
- Sirius demande si tu veux goûter de vraies friandises, sourit-il en me tendant une poignée de "Chocogrenouille", "Dragées Surprises de Bertie Crochue" et autres "Gnomes au Poivres" et "Patacitrouilles"...
Ahhhhhhh... Des - des friandises ! Il m'en faut ! Reguluuuuuuus... Calme-toi donc un peu... Ce ne sont que des morceaux de sucre, après tout... Rhô mais quels morceaux de sucre ! Je me retiens difficilement de lui arracher les bonbons des mains.
- Avec plaisir, merci, dis-je doucement tandis qu'il me remet les sucreries. Tu lui diras merci de ma part, s'il te plait ?
- Sans problème, rit-il avant de repartir, son regard plongeant dans le mien pendant un dizième de seconde.
Il a lu en moi comme dans un livre ouvert. Il a vu tout ce que je voulais cacher... Mes yeux sont trop expressifs, je me le suis toujours dit. C'est la seule partie de mon anatomie qui échappe à mon contrôle.
J'ai un regard qu'on dit très perçant. Mais c'est sûrement dû à la teinte de vert très clair que mes yeux ont atteint progressivement. Ils sont presque dans les tons pastels et je n'en suis pas très fier. Mère m'a toujours appris que les émotions qui transparaissent sont à bannir, et mes yeux font partie du lot, puisqu'ils s'expriment un peu trop. Mais en même temps, je rentre à Poudlard, donc j'espère que les émotions seront autorisées à passer un peu plus qu'avant...
Un sifflement retentit et une secousse légère me porte en avant.
Le train est arrivé. Les portes latérales s'ouvrent. J'entends une grosse voix rauque et je passe la tête par l'ouverture pour descendre avec les autres et voir de quoi il retourne.
- Les premières années, par ici s'il vous plait !
Sa voix gronde comme un orage. Wow. Il est... impressionnant. Cet homme fait au moins deux mètres cinquante ! Si ce n'est pas trois ! Absolument gigantesque. Sauf son regard. Il a un regard noir comme la nuit au milieu de ses cheveux hirsutes qui lui tombent de tous les côtés et de sa barbe broussailleuse, mais ses yeux brillant de malice et de joie.
- Tous les première-années sont là ? Bien. Suivez-moi !
La voix est rauque et terrifiante, mais un petit quelque chose dans le ton qu'il a employé rassure mes camarades - qui le regardaient avec des yeux ronds comme des soucoupes - et ils lui emboitent le pas avec entrain. Personnellement, j'aurais aimé m'attarder derrière, rester près du train avec les autres dans l'espoir d'apercevoir mon frère et de pouvoir lui parler seul à seul - quelque chose qui m'a manqué depuis quelques jours - et ce même si les chances semblent minces qu'il puisse errer en solitaire dans l'un des carosses tirés par... par rien d'ailleurs ! réalisé-je soudain.
Rien ne tire ces carosses, les harnais se referment sur le vide et les élèves montent dedans en s'en souciant comme d'une guigne, alors que de mon côté, je suisvéritablement intrigué !
Je finis par mettre cela sur le compte d'une quelconque magie à l'oeuvre. Logique, après tout, vu l'endroit où je me trouve... Une Ecole de Sorcellerie.
Je n'ai jamais vraiment vu quelqu'un éxécuter de puissant sortilège devant moi, ma mère faisant faire le ménage, la cuisine et toutes les tâches de la maison à Kreacher.
D'ailleurs cet elfe m'agace profondément. Il commence à marmonner des insanités sur Sirius même devant moi, c'est un comble ! J'ai beau lui ordonner d'arrêter, il prétexte que seule la"maîtresse adorée" en a le droit. Et en effet, tant que je ne serai pas majeur, je ne peux avoir aucun pouvoir sur lui... ce que je trouve parfaitement et totalement injuste.
Me retournant une dernière fois avant de suivre "Hagrid" - d'après les rumeurs autour de moi - j'entrevois la silhouette de mon frère qui grimpe dans un carosse en riant avec ses amis.
- Alors tu traînes ? m'interpelle une voix douce et guillerette.
Je regarde la jeune fille qui me fait face d'un oeil parfaitement objectif. A peu près de ma taille, les cheveux légèrement cuivrés, des yeux malicieux et rieurs, d'un bleu/violet très étrange, mais d'une douceur et d'une pureté étonnante. Des formes cachées par sa robe noire... Pas que ça m'intéresse plus que ça, mais je regarde tout ce qui se trouve à ma portée, ne m'en voulez pas !
Je déclare platement :
- Mouais.
... Bien au contraire de ce que j'attendais, mon grognement semble avoir éveillé son intérêt et elle me sourit en tentant d'aggriper un bras que je lui refuse obstinément.
- Allez, fais pas ta mijaurée ! rit-elle. En plus, Hagrid doit nous attendre, on est les derniers !
Je me rends compte qu'en effet, mes camarades ont pris une bonne minute d'avance pendant que je me perdais dans de futiles et inutiles pensées concernant mon précieux frère cher à mon coeur... en gros quand j'étais dans la lune, comme dirait Sirius. J'aime pas ce genre de phrases... Et je commence à faire preuve d'un humour plus que douteux, je trouve. Ce n'est pas moi. C'est Sirius. Et nous ne sommes pas pareils.
Je viens à peine d'en prendre conscience... Ca me fait un peu de mal là... Nous ne sommes pas pareils... C'est étrange comme tout ce qui touche mes émotions annihile mes facultés de réflexion. C'était évident que nous étions deux entités différentes et pourtant l'admettre me fait douloureusement ressentir ma solitude. Un poids subtil vient de s'ajouter à mon stress dans mon estomac et tord délicatement mes boyaux.
Je suissorti une fois de plus de mes rêveries par la fille - comment elle s'appelle d'ailleurs ? - qui m'entraîne en me tirant par la manche vers les autres, qui marchent tranquillement devant nous, derrière le... enfin derrière "Hagrid", jusqu'à une petite rive située à deux cents mètres d'eux à peu près.
Etant de nature très curieuse, malgré mon manque de sociabilité - et la répulsion que j'ai à ce qu'elle s'accroche si désespérément à moi - je lui demande d'une voix distante :
- Tu en sais beaucoup sur Poudlard ?
Elle hoche vivement la tête, apparemment pas gênée que je ne lui ais pas demandé plutôt son prénom.
- Oui, mes parents étaient des amis du père d'Hagrid. Alors ils m'en ont raconté beaucoup sur l'Ecole et dès que j'ai été en âge de recevoir ma lettre, c'est Hagrid lui-même qui me l'a apportée, délaissant ses fonctions de Garde-chasse et de Gardien des Clés de Poudlard juste pour moi ! Tu sais, contrairement à ce qu'on pourrait penser, il est encore très jeune, il a seulement 40 ans et...
Elle se lance dans un long monologue qui, pour être honnête, n'est pas trop pour me déplaire et qui m'informe énormément sur tout ce qui peut m'attendre au château. Je suis content qu'elle occupe l'espace sonore, car je préfère être au courant de ce qui me fera face pour savoir comment y réagir plutôt que d'arriver surpris (car je me rends compte que même si Sirius me parlait de Poudlard, j'étais loin de tout en connaître).
Bon.
J'avoue.
Je suis content qu'elle occupe l'espace sonore car j'aime bien l'entendre parler... Il faut bienque je reconnaisseque je ne suis pas seulement une enveloppe de chair et que je ressens quelque chose de temps en temps.
La seule chose qui m'exaspère est ce bras pendu au mien... Je ne supporte pas les contacts physiques et elle n'a pas l'air de s'en rendre compte. Pourtant ma grimace est expressive ; j'ai mêlé la gêne et un léger dégoût dans mon cerveau et je les ai consciencieusement envoyés sur mon visage, sans résultat.
Elle me parle du Choixpeau. Ca je savais. Sirius m'en a déjà parlé tant de fois !
- Si je parle trop, il faut clairement me le dire, hein... lance-t-elle soudain. Tu me dis de me taire et je ne t'embêterais plus.
Je manque de laisser un sourire parvenir à mes lèvres.
- Et si je te demande de me lâcher le bras, tu le feras ? demandé-je.
Elle a un léger instant de réflexion, arborant une moue faussement concentrée, ses yeux bleus et améthyste levés vers le ciel.
- ... Ca non, sourit-elle.
Je m'y attendais.
L'exaspération refait surface sur mon visage et je lui demande de continuer à parler de Poudlard. Peut-être ainsi serrera-t-elle moins fort mon pauvre bras innocent...
Au bout de quelques minutes pendant lesquelles sa bouche a dû rester perpétuellement close - pour la bonne raison qu'elle y était forcée - Hagrid termine son explication et je me vois dans l'obligation de partager la DERNIERE barque avec la DERNIERE personne avec qui je voulais me trouver en espace restreint : l'être qui ne veut plus me lâcher, j'ai nommé... Mlle Amberley.
Voui parce que j'ai réussi à sortir son nom de famille de ce qu'elle me racontait. A partir du nom de famille de ses parents... Je vais finir par tout connaître d'elle sans avoir rien révélé de moi. J'ai presque l'impression qu'elle a compris mon fonctionnement, vu le comportement qu'elle adopte. Elle ne me pose aucune question et répond volontiers aux miennes, qui restent assez superficielles pour le moment.
Je grimpe, suspicieux mais prudent, dansla barque qui tangue dangereusement et Mlle Amberley me rejoint en déséquilibrant joyeusement le tout. Je ne peux retenir un grognement qui la fait sourire tandis que le bateau file magiquement dans la même direction que les autres, pas loin derrière, et même rejoignant doucement le peloton.
Amberley se penche et effleure la surface de l'eau. Je m'appuie un peu plus de l'autre côté, gentiment,pour éviter qu'elle ne tombe à l'eau. Elle le remarque.
- Ca ne te dis pas, un bon bain ? sourit-elle, ironique.
Je la fixe intensément.
- Pas le moins du monde...
- Vraiment ?
Elle hausse malicieusement un sourcil et je sens qu'il va se passer quelque chose que je ne vais pas aimer.
- Elle n'est pas si froide, en fait...
Sans prévenir, et en riant, elle se jette sur moi, faisant largement pencher la balance - et la barque - en notre défaveur... et nous faisant plonger dans l'eau glacée du lac qui entoure le magnifique château de Poudlard.
Aaaaarrrggghhhhh ! Je t'en foutrais moi, des "elle n'est pas si froide" ! Elle est gelée oui !
Alerté par le bruit de notre chute dans l'eau et par le rire très très très amusé de ma compagne de traversée, Hagrid nous repêche rapidement pour nous poser le plus vite possible sur la berge opposée, tandis que de grosses bulles se forment à la surface du lac, laissant deviner un tentacule immense qui se détache du bleu précédemment froid et limpide de l'étendue d'eau.
Les autres élèves, arrivés à leur tour sur la berge, poussent un cri effaré lorsque le tentacule replonge vers le fond du lac.
- Le Calmar Géant... gronde la voix de Hagrid. J'ai toujours rêvé de le dresser pour qu'il arrête d'attraper les gens qui tombent au milieu du lac, mais il n'en fait qu'à sa tête...
Les élèves figés par la stupeur se tournent vers lui, incrédules. Je ne fais pour une fois pas exception à la règle et le regarde comme s'il sortait d'on ne sait où. Dresser cette créature ? Cette chose, là ? Qui est sortie du lac et a tenté de nous emmener par le fond ? Mais il est incroyable ce type ! Et complètement timbré avec ça !
J'entends Amberley rire sous cape un moment et je me tourne vers elle, mon irritation redoublant d'intensité.
- T'avais besoin de nous faire tomber, toi ? lui crié-je. On est trempés, maintenant ! Franchement, ça t'a servi à quoi, tu peux me le dire ?
Elle me sourittendrement et son visage perd un peu de son innocence.
- Tu exprimes enfin de vrais sentiments, je suis fière de moi...
La phrase laissée en suspens me déconnecte totalement de la réalité.
Qu'est-ce qu'elle a dit... ?
Elle voulait juste que -
Je suis complètement sonné et je tente de faire reprendre à mes neurones le contrôle d'eux-mêmes, en y parvenant à moitié lorsque son bras reprend le mien et que ses yeux accrochent lentement les miens.
- On y va ? Si tu t'habitues à traîner, tu vas avoir une mauvaise réputation dès l'entrée au château.
- Avec toi pendue à mon bras, je n'ai aucune fainéantise à avouer pour que ma réputation soit entachée... rétorqué-je méchamment, la faisant sourire et s'accrocher un peu plus à moi pour presque poser affectueusement sa tête sur mon épaule...
Je tente vainement de la désceller, mais rien n'y fait.
Je suis perdu...
En quelques minutes, nous nous retrouvons à l'entrée de Poudlard, où "McGonagall" (d'après ce qu'Amberley me souffle à l'oreille) nous sort un petit discours bien senti qui nous fait clairement comprendre qu'on aura affaire à forte partie si on tente de désobéir au règlement... Passionnant. Mais la chose qui me fait un effet grandiose est le moment où je pénètre dans la Grande Salle...
Autant de magnifiscence dans un seul endroit me statufie intérieurement. Je croise furtivement le regard de mon frère à une table que je suppose être celle des Gryffondor et je tente de m'écarter le plus possible d'Amberley qui de son côté raffermit sa prise... ... ... Aucun commentaire...
Dumbledore aussi est impressionnant. Il a une de ces barbes ! Et une aura d'on nesait quoi émane de lui et enveloppe un peu tout le monde dans la pièce. C'est vraiment appréciable. Ca fait du bien et... mais qu'est-ce qui me prend ?
Mcgonagall s'avance et présente brièvement le Choixpeau avant de le poser sur un tabouret et de dérouler le long parchemin qu'elle tenait en main.
-Amberley Kirsten !
Amberley lâche enfin mon bras pour sautiller joyeusement vers le tabouret, ses longs cheveux cuivrés voletant derrière elle en un doux mouvement de balancier.
Je l'observe curieusement et quand le Choixpeau crie "SERDAIGLE", je ne peux m'empêcher d'esquisser un rictus sardonique. Normalement je ne devrais pas me retrouver là-bas, me voilà rassuré. Elle ne me sautera pas dessus à tout bout de champ, j'aurais un peu la paix.
Mais alors pourquoi le noeud dans mon estomac reste-t-il bien en place ?
J'observe une ou deux personnes se faire envoyer à Poufsouffle puis Gryffondor, puis re-Poufsouffle, etc...
- Black Regulus !
Je sens quelques regards converger vers moi. Bien. J'avance vers le tabouret et je m'asssois tranquillement dessus ; McGonagall me pose le Choixpeau sur le crâne et j'aperçois les regards qui sont tournés vers moi.
Sirius, Lucius et un autre qui est placé juste à côté de lui, que je reconnais comme Severus Snape.
- Toi, tu es compliqué, souffle une voix à mon oreille.
Pardon ? pensé-je.
- Il me semble percevoir une inclination à faire travailler tes méninges, jeune homme.
On m'a toujours dit ça...
- Ce doit être une phrase qui t'agace, en effet. Un sentiment proche de la rancoeur t'anime.Un peu de vengeance également.Tu en veux toujours plus. Et tu aimerais aussi aller à Serpentard. Penses-tu que ce soit une sage décision ?
Cela ne dépend pas de moi. C'est toi qui choisis, non ?
- Je choisis par rapport à tes désirs, et si tu désires aller dans une maison, même si ce n'est pas ta maison de prédilection, je t'y enverrais...
J'ai donc le choix ? Je peux choisir n'importe quelle Maison ?
- Dans ton cas, je te laisse choisir entre deux maisons. Serdaigle et Serpentard. Tu peux obtenir la sagesse légendaire et l'intelligence exceptionnelle des Serdaigle, ou continuer à exercer tes ruses subtiles et ton esprit calculateur dans la Maison des Serpentard.
Tu ne peux vraiment pas m'influencer sur ma décision ?
- Je peux juste te montrer comment le choix a déjà été fait au fond de toi.
Je ne comprends pas vraiment...
- Ton esprit a choisi Serpentard, mais ton coeur est à Serdaigle.
- Fais ton choix, ils t'attendent...
Serpentard.
- En es-tu certain ?
Oui.
- Sûr ?
Bon oui ! Je croyais qu'ils attendaient ?
- D'accord alors... SERPENTARD !
Le dernier mot résonne dans ma tête tandis que McGonagall retire le Choixpeau de ma tête. Je me rends compte aux têtes des élèves que seules quelques secondes se sont passées pendant ma discussion avec le chapeau magique.
Des légers et calmes applaudissements me parviennent d'une table où les verts et argent agitent faiblement les mains. Je les rejoins sans presser le pas, croisant le regard légèrement désappointé de Kirsten Amberley depuis la table des Serdaigle. Ses yeux bleu-améthyste ne me quittent pas tandis que Lucius me fait un signe en penchant un peu la tête de côté, pour que je vienne m'asseoir à côté de lui, ce que je fais.
Ca ne fait pas mauvaise impression autour de moi et certains autres première-années me fixent, bizarrement jaloux que dès mon installation au château je me retrouve assis près d'un cinquième-année.
Tant pis pour eux.
Ils n'avaient qu'à avoir une mère comme la mienne, ricané-je ironiquement.
(nda : Je ne souhaiterais cette mère à personne !)
Lucius tourna le regard vers son voisin puis vers moi pour me le présenter de façon concise :
- Severus Snape, Regulus Black.
- On s'est déjà croisés, grogna Snape.
Le visage de Lucius s'éclaire légèrement, devenant un peu plus pâle qu'avant.
- Vraiment ?
- Je me suis fait percuter, lancé-je dans un rictus.
Snape émet un nouveau grondement et recommence à jouer avec sa serviette en papier, la déchirant méthodiquement en carrés bien égaux pour en faire des boulettes. Lucius s'en désintéresse totalement en secouant la tête pour se tourner vers moi.
- Je crois que tu as fais le bon choix. Tu auras facilement ta place parmi les Serpentard, si tu sais faire ce qu'on attend de toi.
Il m'agace... depuis le début.
- Je ferai ce qu'il me plaira de faire, qu'on l'attende de moi ou pas.
Son expression se fait froide et distante.
- Ecoute-moi bien, petit merdeux, souffle-t-il rageusement. Ici tu es à Poudlard, pas chez toi, et tu es chez les Serpentards, MON domaine. Alors tu vas apprendre à te la boucler avec tes remarques si tu tiens à l'intégralité de tes organes vitaux , c'est bien clair ?
Mes yeux vert pâles reflettent la lueur furieuse qui brille dans les siens.
- Ce n'est pas parce que je pénètre dans ton domaine que j'obéirai à tes règles, Lucius. Mais j'ai en partie compris le message : il m'apparait évident que je suis en effet à Poudlard et également chez les Serpentard.
Je capte discrètement que Severus vient de jeter un sort d'Acalmie sur son si charmant voisin pour apaiser un peu la furie qu'il allait devenir et je l'en remercie intérieurement. La mâchoire crispée de Lucius commençait à agir sur mon sens de la répartie et j'avais peur de ne plus être apte à répliquer à ma prochaine tirade.
Voilà...
A peine entré chez les Serpentards, et c'est le bordel pour moi. Je suis déjà, comme dirait Sirius, "dans une merde noire"... En espérant que de nouveaux personnages n'apparaissent pas dans mes cauchemars...
Sirius... Tu es dans la maison opposée. Je t'envie un peu, mais j'ai fait un choix, je l'assume.
Ca va être dur, mais malgré tout ce qui nous sépare et tout ce que j'aurai sûrement à affronter, je suis déterminé à réussir tout ce que j'entreprendrai, comme toi tu as réussi à te sortir d'une situation qui te déplaisait... Souhaite moi bon courage, frangin !
... ...J'en aurai besoin...
A suivre...
Finiiiiiiiiiii ! Terminé ! Deuxième chapitre enfin achevé, j'en ai mis un temps !
Je m'excuse envers tous ceux que j'ai fait attendre (première excuse de l'année, tiens... ) mais j'ai boucou boucou de boulot, je dois travailler un minimum quand même et en PLUS je n'avais plus le net depuis quelques temps à ma pauvre tchite maison... quelle souffrance !
Poutous, lecteurs
Myrmeca qui vous adore (et adore aussi les reviews "baave")
Piti bouton violet, je vous en prie, manifestez votre présence en bas à gauche de l'écran, les lecteurs n'attendent plus que vous...
