Desert Palm
14 septembre 2009
9 heures 03
Warrick avait fini par s'endormir sur la chaise. Il avait été réveillé à plusieurs reprises par les infirmières venues prendre les paramètres vitaux de Sara. Au fond de lui, il savait que Tina était derrière l'attaque de la veille à son domicile. Le juge Walcott avait appelé, en personne, pour leur apprendre que la garde exclusive de Michael John Brown était confié à Warrick Brown. Sara et Warrick étaient sortis au restaurant pour fêter l'événement avec les enfants. Warrick savait que Tina ou son compagnon n'en resteraient pas là mais il n'aurait jamais pensé que l'un d'eux s'attaque personnellement et violemment à Sara.
« Hum… Non… Je vous en prie… Non… NON ! » Sara était en train de faire un cauchemar, ce qui réveilla Warrick.
« Sara… Chérie… Shut… Je suis là… » Warrick passait sa grande main sur le visage tuméfié de sa compagne pour la rassurer. « Tu es en sécurité… »
« Wa… Rick… Les enfants… » articula-t-elle difficilement.
« Ils sont chez Greg. Ils n'ont rien. » Warrick mentit à moitié sur cette dernière affirmation. Il savait que Michael était très secoué. « Ouvre les yeux, ma belle… »
Sara s'exécuta et ouvrit difficilement son œil gauche. Son visage ressemblait à celui d'un boxeur après 2 ou 3 rounds. Son œil gauche était gonflé, elle avait eu l'arcade sourcilière ouverte. Son nez était bleu-violet tout comme l'œil droit. Sara avait envie de demander à Warrick un miroir seulement elle se doutait que le résultat soit trop dur à supporter. Sa bouche était sèche.
« Je ne dois pas être belle à regarder… » dit-elle en se moquant du regard doux et attentif de son amant.
« Tu seras toujours magnifique à mes yeux, Sar. Je dois t'avouer que ton visage a un peu dégonflé durant la nuit. Que s'est-il passé ? Raconte-moi… N'es pas peur… » Warrick embrassa Sara pour l'aider à s'ouvrir, à raconter les événements de la veille. Elle détourna la tête…
Flashback :
« Avec les enfants, nous venions de finir de dîner. Je les aider à enfiler leurs pyjamas quand j'ai entendu un bruit de moteur dans la rue. Je n'y ai pas prêté attention à ce moment-là. Il n'était pas tard, c'était la fin du week-end, j'ai pensé que c'était les voisins qui rentraient chez eux… Je venais de finir d'habiller Rachel quand les lumières se sont éteintes. » Sara prit une longue aspiration et continua, la voix tremblante. « J'ai senti que quelque chose n'allait pas… J'ai tiré le tapis de la chambre et j'ai soulevé la trappe. J'ai demandé aux enfants de descendre dans la cachette. Tu aurais vu le regard de Michael, Warrick… Il a comprit ce qu'il se passait. J'ai donné mon portable à Rachel et lui ai dis d'appeler quelqu'un. Alors que je remettais le tapis sur la trappe, j'ai entendu la porte d'entrée céder des coups de pieds. Je ne me souviens plus trop… Je me rappelle m'être retrouvée par terre. J'avais mal partout. J'ai cru que ma tête allait exploser. Il n'arrêtait pas de me demander où était Michael, où nous l'avions caché, qu'il reviendrait le prendre. J'ai entendu un coup de klaxon et il a filé… »
End flashback
« Est-ce que tu pourrais le reconnaître ? » Warrick avait la voix embuée de colère, de rage et de peine.
« Je ne l'ai pas vu… Par contre, je reconnaitrai son odeur… Il empestait l'eau de toilette haut de gamme et autre chose. Le klaxon s'était toi ? » demanda Sara en tendant sa main bandée à Warrick.
« Non ce n'était pas moi, Sara. C'est Greg qui t'a trouvé. Rachel l'a appelé au secours et il est arrivé immédiatement. Je suis désolé, Sara. Je n'aurai jamais dû te laisser seule avec les enfants. »
« Ça serait arrivé de toute façon… Je ne veux plus qu'on laisse les enfants sans protection. Tu restes ? Je ne veux pas rester seule… » Sara grimaça en resserrant sa main dans celle de Warrick.
« Doucement… Je vais demander à ce qu'on te donne des calmants. » Warrick appuya sur la sonnette d'appel. « Il faut que tu restes calme, chérie. Tu as des côtes cassées et tes mains sont couvertes d'ecchymoses. »
« Warrick… »
« Oui ? »
« Je t'aime. »
« Je t'aime, Sara. Plus que tu ne peux l'imaginer. » Warrick se pencha et embrassa délicatement la jeune femme.
« Bonjour, Mlle Sidle. » fit une infirmière en entrant dans la chambre. « Je suis Gemma, l'infirmière chef de ce service. Vous avez mal ? »
« Bonjour. J'ai mal aux mains et à la poitrine. »
« Je vais vous donner un calmant mais il faut aussi rester tranquille. Vous devez vous reposer. » ordonna la gentille infirmière aux tempes grisonnantes.
« Bien. De toute façon, je ne me sens pas en état de partir où que ce soit… » gémit Sara en se remontant.
« Attends, je vais t'aider… Tu veux quelque chose ? De la lecture ? La télé ? Ici, ils n'ont pas le canal juridique… »
« J'aimerai que tu me prennes dans tes bras… » déclara timidement la jeune femme en rougissant…
« Avant de vous faire des câlins les enfants, je vais demander à votre prince charmant de bien vouloir sortir de la chambre quelques minutes le temps à ma collègue et à moi-même de refaire votre lit. »
« D'accord… Je vous laisse… Je ne suis pas loin, Sar. Je vais appeler Greg. » Warrick déposa un léger baiser sur le front de sa bien-aimée et sortit de la chambre. « Greg ? Salut !... Oui… Elle s'est réveillée… Non. Elle dit qu'elle reconnaitrait son agresseur d'après son parfum… Mouais… ça c'est bien passé la nuit dernière ?... Ah… Mince, je suis désolé mon pote… Je vous rend… OK, merci… Je vais lui dire… Elle doit passer ?... Je passerai chez vous pour apporter des affaires si je peux… » Warrick raccrocha et jeta le mégot de cigarette qu'il avait entamé en sortant prendre l'air sur le parvis de l'hôpital.
War passa se rafraichir le visage et acheta quelques magazines au kiosque de l'hôpital. Il en prit deux pour Sara : des mots croisés et un magazine sur la parentalité ; lui prit un magazine sur les deux et quatre roues, un magazine de musique et un autre sur le cinéma. Il avait hésité prendre un mensuel sur la maison. Après ce qui était arrivé la veille, le jeune père savait que Sara ne voudrait probablement pas retourner vivre dans la petite maison bleue. De toute façon, la maison devait être sous scellés. Il allait devoir demander à pouvoir rentrer afin de récupérer des vêtements de rechanges, des jouets. Sa rêverie le conduisit lentement mais sûrement à la chambre de Sara qui commençait à s'inquiéter de l'absence de son compagnon.
« Warrick ! J'ai eu si peur ! » Sara éclata en sanglots à la vue de Warrick.
« Qu'y a-t-il Sara ? » Warrick lâcha les magazines et sortit son arme, alla vers la fenêtre et baissa le store puis ramassa les magazines.
« J'ai cru que tu n'allais pas revenir… J'ai cru que tu étais parti te venger… » Sara tendit les bras vers son amant.
« J'en ai profité pour téléphoner à Greg et savoir comment allaient Michael et Rachel. Je t'ai dis que je ne te quitterai pas. Pour ce qui est de la vengeance, ce n'est pas l'envie qui m'en manque mais je ne veux pas… plus être séparé de toi… » Warrick enlaça Sara et lui chuchota des mots doux à l'oreille.
« Tu es sorti pour fumer aussi… Tu empestes la cigarette, Warrick Brown ! » le gronda Sara.
« Oui, M'dame. Vous m'avez pris en flagrant délit ! » s'amusa Warrick en effleurant les lèvres de sa compagne.
« Tu as pris quoi comme magazines ? » demanda la jeune femme en se penchant par terre alors que Warrick les ramasser.
« Je ai pris des mots croisés, un magazine sur les parents, la bible des magazines en matière de deux et quatre roues, un hors-série sur le jazz, et notre magazine favori sur le 7ème art. Voilà… Tu veux lequel ? » Warrick se secoua la tête après avoir énuméré les différents journaux.
« Hum… Je vais commencer par celui du cinéma… » Sara attrapa le magazine que son compagnon lui tendait et se blottit contre lui pour lire confortablement.
Warrick observa Sara lire attentivement le magazine qu'elle avait dans les mains. Sara se savait observer mais cela ne la déranger pas tant qu'il s'agissait de Warrick et personne d'autre. Chacun lisait son journal lorsque Sara poussa un petit cri d'étonnement en tournant la page.
« Tiens ! Je me demande si Augie est au courant… »
« Au courant de quoi ? Au fait, Greg m'a dit qu'elle viendrait prendre son déjeuner avec toi. J'en profiterai pour aller chez eux et voir les enfants. »
« D'accord. Du moment que je ne suis pas seule ici… »
« Tu ne m'as dis de quoi Augie devait être au courant… »
« Ah ? Je vois ici que la maison de Victoria Bertier à Pacific Palissades va être mise en vente aux enchères. Il est écrit que cette vente donne le coup d'envoi à d'autres ventes aux enchères à travers les Etats-Unis et la France. Il y a même un calendrier d'expositions concernant cette actrice. Il y a une expo qui aura lieu ici l'an prochain avec projections de films… Je l'accompagnerai bien si elle veut… »
« C'est qui cette Victoria Bertier ? » demanda Warrick en s'intéressant à l'article.
« Une étoile montante d'Hollywood de la fin des années 70. C'était l'époque où le cinéma français était à la mode en Californie. Augie peut en faire une véritable fixation quand ça lui prend… »
« Connais pas… »
« Victoria Bertier est le sujet tabou entre Augie et Greg. Il faudra éviter de parler de ça en présence de Greg, c'est tout… Suis fatiguée… » Sara bailla et se calla contre la poitrine musclée de Warrick.
« Dors… Je suis là… » Il renforça leur étreinte et finit par s'endormir aussi.
