Palace « Champagnac »
20 mars 2010
Fin d'après-midi
Trois mois c'étaient écoulés depuis l'étrange coup de téléphone. Grissom avait reçu une ou deux photos jaunies avec des annotations au dos. Sofia était tellement obnubilée par son fils qu'elle ne voyait pas que Grissom se renfermait sur lui-même. Il n'y avait jamais d'empreintes sur les enveloppes. Pas de témoin non plus. Il n'avait pas suivi les conseils de sa mère en allant voir les Bertier. Cela faisait près de 29 ans qu'il ne se préoccupait pas de cette famille, il devait continuer à vivre comme avant. Chacun chez soi. Le destin en décida autrement.
Grissom rejoignit Brass dans les bureaux de la famille. Les Bertier étaient connus à travers le monde. Lorsque la presse avait appris que le fils aîné de l'héritière en titre des Bertier avait été retrouvé grièvement blessé dans son bureau, une call-girl, sans vie, gisant près d'une fenêtre, l'affaire avait pris des proportions inimaginables. Le Gouverneur était intervenu en personne pour que tous les moyens mis en œuvre soient utilisés et l'assassin appréhendé. L'atmosphère était pesante. Une jeune femme aux cheveux roux pleurait doucement sur un sofa de l'entrée. Elle détourna un instant le regard avant de tomber dans les bras d'un jeune homme brun, la trentaine, tout aussi bouleversé.
« Ah ! Grissom ! Vous voilà ! » fit Brass en relevant la déposition d'une magnifique femme blonde, la cinquantaine, le visage ravagé par le chagrin. Brass nota que son témoin releva la tête, une étincelle d'espérance dans les yeux. « Je vous présente Gabrielle Bertier-Benarka. C'est la mère de la victime… Christopher Benarka. »
« Gabrielle… » Grissom salua de la tête Gabrielle.
« Gilbert… » fit-elle de même.
« Bon… Mme Benarka a trouvé son fils ainé inconscient dans son bureau. En voyant, le corps ensanglanté de Tanya Sipowich, elle a immédiatement appelé les secours et la police. Quand les secouristes sont arrivés, il était trop tard pour Mlle Sipowich. Ils ont conduis Christopher Benarka de toute urgence au Desert Palm. Il est au bloc en ce moment-même. » expliqua Brass en accompagnant Grissom dans le bureau de Benarka.
« Bonsoir David. Alors ? » demanda Grissom en s'agenouillant près du corps de la call-girl.
« Bonsoir Grissom. Je dirai qu'elle est morte il y a deux heures maxi. Deux balles. Une dans le dos et l'autre la jambe droite. Celui qui a fait ça ne sait pas tirer. » David tourna le corps de la jeune femme. « Vous pouvez l'emporter. » indiqua-t-il aux brancardiers.
« Je vous laisse. Je vais continuer d'interroger la famille. » affirma Brass en quittant Griss.
« Moui… » Grissom était déjà prit dans son enquête. Il ne fit pas attention à ce qu'il se passait derrière lui.
Grissom fut rejoint par Catherine dans le bureau. Warrick était allé récupérer les enregistrements des caméras de surveillance tandis que Nick parlait avec le chef de la sécurité, Jason Mills. Catherine trouva une carte de Lady Heather dans le sac de la défunte. Griss fit un rictus en entendant parler de Lady Heather. Grissom releva de nombreuses empreintes dans le bureau, espérant trouver celle du tueur. Lorsqu'il eu fini de recueillir les indices avec Catherine, il sortit et partit à la recherche de Brass.
« Grissom. »
« Mr Grissom, dites à Gabrielle que Christopher n'était qu'un avertissement. La prochaine fois, je ne me montrerai pas aussi clément… » La voix trafiquée venait de refaire son apparition.
En longeant le couloir qui menait aux appartements privés de la famille Bertier, Gil remarqua que son nom figurait sur l'organigramme de la société Bertier. Un sentiment de colère l'envahit. C'était décidé, Gabrielle et lui devaient avoir un entretien en tête à tête. Lorsqu'il pénétra dans le hall arrondit de l'aile privée, il tomba nez à nez avec la jeune femme rousse.
« Par… Pardon… » murmura la jeune femme.
« Ce n'est rien. » répondit Griss en mettant les mains sur les épaules frêles de la jeune femme. « Vous êtes de la famille ? »
« Oui… Pauline Benarka. Je suis la belle-sœur de Chris. Mr Grissom, c'est bien ça ? »
« Exact. Je peux vous poser quelques questions ? » Grissom invita Pauline à s'asseoir sur le canapé rond du hall.
« Oui… » Pauline acquiesça.
« Tout d'abord où étiez-vous lorsque votre beau-frère était dans son bureau ? »
« J'étais en bas. je surveillais les préparatifs de l'exposition concernant Victoria. Christopher avait rendez-vous avec Mlle Sipowich car… car… » Pauline fondit en larmes. « Excusez-moi… Judith, ma belle-sœur, doit se marier en juin et Chris voulait faire une surprise à son futur beau-frère en organisant un inoubliable enterrement de vie de célibataire… »
« Qui savait que Christopher avait rendez-vous avec Mlle Sipowich ? »
« Tout le monde, je pense… Alan et Judith sont à New York. Ils font leurs études là-bas. je ne vois pas qui aurait pu vouloir du mal à Chris. Il est si gentil. De plus, l'accès aux bureaux sont protégés par un code confidentiel. Nous avons tous un code différent. »
« Qui possède un code pour accéder aux bureaux ? » demanda Grissom.
« Tous les membres de la famille Bertier, Mr Mills, Carmen Barboza, Antoine Carle, Andréa et Leslie, les secrétaires. »
« Y'a-t-il un endroit qui permet d'accéder aux bureaux sans avoir de code ? »
« Non… Gabrielle a fait installer ce système de sécurité depuis que quelqu'un s'était introduit dans son bureau et fracturer le coffre-fort. » répondit poliment la jeune femme.
« Pauline. » Un jeune homme au teint halé se tenait droit dans le couloir, un garçonnet dans les bras. « Prends tes affaires, on va à l'hôpital. » dit-il sans quitter Grissom des yeux.
« Vous avez fini ? » questionna Pauline en se levant.
« Oui… » fit Grissom en croisant le regard sévère de Sam Benarka.
Grissom continua son chemin et croisa Brass qui sortait de l'appartement de Gabrielle Bertier-Benarka.
« Vous venez Grissom ? » demanda Brass. « Elle est partie… » Le capitaine avait compris que Grissom cherchait à parler à Gabrielle.
« Qu'avez-vous appris ? »
« Alors… Christopher Benarka, 36 ans, divorcé, sans enfants. D'après sa mère et son frère, il n'avait pas d'ennemies, pas de dettes de jeux, pas de casier judiciaire. La call-girl était là pour préparer un enterrement de vie de célibataire. L'hôpital a appelé, les médecins ont réussi à le sauver mais il est dans le coma. J'ai demandé à ce qu'il y ait deux hommes en faction devant sa chambre au cas où notre tueur voudrait finir ce qu'il a commençait. » déclara Jim Brass.
« Je vais bipper Warrick. Il ne devait pas travailler ce soir mais je dois m'absenter. J'ai quelque chose à régler… » Grissom avait pris un regard des plus sérieux.
Résidence Brown
Milieu d'après-midi
« Alors ? On leur dit ou pas ? » Sara affichait un sourire mutin, la tête posait sur le torse de Warrick.
« Hum… Si on leur dit maintenant, je sens qu'on ne pourra plus faire un pas sans avoir des regards béats qui nous observent… » Warrick avait passé un bras autour de sa compagne, aux formes très arrondies.
« On le dit à qui ? »
« Greg et Augie… et les enfants, bien entendu. »
« Je me demande si Augie ne se doute pas de quelque chose. L'autre jour, elle m'a détaillé sous tous les angles et elle m'a fixé en souriant. Tu sais un de ses sourires espiègles qu'elle affiche souvent… » Sara embrassa furtivement le torse de Warrick.
« Profitons à fond du temps qu'il nous reste pour laisser libre court à nos instincts… » Warrick se tourna et commença à déposer de doux baisers dans la nuque de Sara, descendant un peu plus vers la vallée de ses seins.
D'un coup de rein, Sara se retrouva à califourchon sur son amant. Elle étendit les bras de Warrick et se pencha pour embrasser son amant avec fougue, désir. Ça ne leur arrivait quasiment jamais de faire l'amour au beau milieu de l'après-midi. Ce jour-là n'était pas comme les autres. Warrick avait accompagné Sara à la visite mensuelle chez le gynécologue. Warrick était déjà fou de bonheur à l'idée d'être à nouveau papa. Son bonheur fut double lorsque le praticien leur montra deux têtes. Puis ils virent deux séries de 10 doigts, 10 orteils. Warrick ne put se retenir et embrassa Sara avec toute la passion qu'il éprouvait pour la jeune femme.
Cela tombé bien que Sara soit en congé parental. Le médecin avait déclaré que cette grossesse était à risques. La jeune mère était très amaigrie, une tension basse. Elle avait perdu du sang durant les 12 premières semaines de grossesse. Sara allait fêter ses 39 ans à l'automne tout comme Warrick. Il était, aussi, probable qu'elle n'aille pas à terme. Le jeune couple avait du faire appel à une personne de confiance pour aider Sara à la maison, avec les enfants. Warrick était très heureux d'avoir Greg et Augie comme voisins. Sara était ainsi surveillée de près. Warrick trouvait sa compagne rayonnante, la maternité lui allait à ravir. Il aimait l'entendre gémir de plaisir, voir ses prunelles marron brillaient de plaisir…
« Je t'aime… » susurra-t-il à l'oreille de sa bien-aimée.
« Moi aussi, je t'aime… Notre amour sera encore plus fort à la naissance des bébés… Tu as fais de moi la femme la plus heureuse… » Sara calla sa tête dans le creux de la nuque de Warrick.
« Et moi, je suis l'homme le plus chanceux qui soit. J'ai un petit garçon adorable, une femme douce et aimante, et bientôt je serai papa de deux beaux enfants… » dit-il doucement, des larmes coulant le long de ses joues.
« J'aimerai qu'on ne se quitte pas… qu'on reste comme ça aussi longtemps que possible… » Sara commençait à s'endormir, bercée par la respiration de son amant et par la chaleur produite par son corps.
« C'est beau de rêver, Sar… Augie doit nous laisser les enfants vers 19 heures… » plaisanta le futur papa sans obtenir de réponse car Sara s'était endormie.
Sara se réveilla aux alentours de 18 heures. Le lit était vide. Elle passa un bas de jogging et un débardeur et se laissa guider par une bonne odeur de gâteau au chocolat qui flottait dans l'air. Warrick avait poussé la porte de la cuisine et discutait avec Augie.
« Aaaa… Salut, Augie… » bailla la future maman en s'asseyant sur les genoux de Warrick.
« Je suis trop contente ! Warrick m'a appris la nouvelle ! Greg me doit 50 dollars ! » Augie sautillait sur sa chaise, sous le regard interrogatif de Michael, Rachel et Joshua.
« Pauvre Greg ! Il n'a pas finir de fulminer… » se moqua Sara en imaginant la tête de son ami. « Au fait, c'est ce soir ton premier soir ? » demanda-t-elle en avalant une gorgée de jus de fruit.
« Oui. Ça va me changer du FBI. Ce qui me plait le plus dans cette affectation, c'est de travailler avec mon mari et mes amis. »
« Bip. Bip. Bip. »
« Ah non ! Pas ce soir ! C'est pas vrai ! » Warrick aida Sara à se lever et se leva. « Brown… Non, non… Regardez le planning ! J'étais de repos ce soir !... Il a dit ça ? Bon, j'arrive… » Warrick raccrocha bruyamment le combiné téléphonique. « Je suis désolé, chérie. Je dois remplacer Grissom sur une affaire. Augie, Brass a laissé le message que tu ne commences pas ce soir. Tu peux rester ici ? »
« Je peux rester seule… » rétorqua Sara qui n'aimait pas qu'on la prenne pour une poupée de porcelaine. « D'un autre côté, Augie va pouvoir m'aider à choisir les affaires de puériculture pour les bébés… » La jeune femme regarda son amie, du coin de l'œil.
« Ça me va ! Tu dis à Greg que je l'aime et qu'il n'oublie qu'il a promis à Ty qu'ils iraient voir le dernier Spielberg. »
« Je lui ferai la commission. Ne dépensez pas trop d'argent en surfant sur le net. » Warrick embrassa Sara. « Les enfants ? A demain ! Soyez bien sage ! » les avertit Warrick avant de quitter la résidence.
