Demeure de Lady Heather
21 mars 2010
« Bonjour… Vous êtes ? » Lady Heather se tenait sur le pas de la porte de son manoir.
« Capitaine Augie Connelly. Je viens pour le meurtre de Tanya Sipowich et la tentative de meurtre sur la personne de Christopher Benarka. » Augie tenait fermement un épais dossier bleu dans les mains.
« Entrez… Mr Grissom est arrivé avant vous… » dit-elle en invitant Augie à entrer.
« Merci. » Augie pénétra dans le hall du manoir et suivit Lady Heather. « Mr Grissom. » fit Augie en saluant l'expert de la tête.
« Capitaine Connelly. » Grissom salua la jeune femme de la même façon.
« Lady Heather, quels étaient vos relations avec les victimes ? »
« Excellentes. Tanya était une fille formidable. Quant à Mr Benarka s'est un modèle de gentillesse et de politesse. Je ne vois pas qui aurait pu faire cela. » Lady Heather observait, détaillait Augie.
« Mlle Sipowich vous avait-elle parlé de quelqu'un qui l'importunait ? Etait-elle suivie ? » continua Augie tout en fixant Lady Heather de ses grands yeux aigue-marine.
« Pas à ma connaissance… Je vous arrête tout de suite si vous croyez que je dirige une maison de passes. Il n'en est rie. Vous pouvez demander à Mr Grissom ou au capitaine Brass. » suggéra Lady Heather.
« Bien. Je n'ai pas d'autres questions à vous poser pour le moment. Restez à notre disposition. » déclara Augie en se levant d'une chaise sur laquelle elle s'était assise laissant Grissom finir son thé.
« Vous devez beaucoup vous en vouloir. Laissez le passé derrière vous et pardonnez. » Lady Heather finit par dire ce qu'elle pensait à Augie.
« A bientôt, Lady Heather. » répondit poliment mais froidement la jeune capitaine.
« Merci pour le thé, Lady Heather. » Grissom remit ses lunettes noires et quitta son hôte. « Au fait, vous connaissez la remplaçante de Brass ? »
« Non. L'espace d'un instant elle a baissé sa garde en prononcant le nom de Mr Benarka. Elle le connaît. Elle se pense responsable de ce qu'il s'est passé. Mais tout comme vous, mon cher Grissom, elle est aussi difficile à percer. Peut-être même plus. Je sais, rien qu'en vous voyant, que votre passé est remonté à la surface. Tout ce que vous cachez à vos proches depuis des années est en train de revenir. Vous ne savez pas comment réapprendre à vivre avec. »
« Je deviens transparent à vos yeux si je comprends bien… » insinua Griss, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres.
« Quelle que soit la vie que vous avez tant enfouie au fond de vous, laissez-la revenir et vous aider à trouver la personne que votre cœur réclame tant. Quand vous aurez fais la paix avec vous-même et votre passé, votre enfant vous reviendra. »
« Comment savez-vous qu'il s'agit de mon enfant ? Qui vous l'a dit ? » demanda Grissom interloqué.
« Je vous ai déjà aperçu avec votre fils en ville. J'ai trouvé que vous étiez en détresse. Maintenant que vous savez que votre enfant a grandi loin de vous, sans vous, vous avez besoin d'aide, de paix. Cette paix, vous ne la retrouverez que lorsque vous aurez réuni les pièces maitresses de votre vie. Pas avant. » Lady Heather ne laissa pas à Gil le temps de répliquer.
« Nick m'a dit que vous aviez besoin du dossier d'Emmanuelle Bertier. » Augie était adossée à sa voiture et attendait Grissom.
« Oui. Ses empreintes sont apparues sur l'affaire du Champagnac. » répondit Grissom en montant en voiture.
« Vous ne trouverez rien de plus dans ce dossier. Je vous en ai fais une copie. Je garde avec moi tous les dossiers de personnes disparues mystérieusement. » Augie avait démarré et prenait la direction de la ville.
« Vous avez l'air de bien connaître le dossier. » remarqua-t-il.
« J'ai essayé de reprendre l'enquête sans succès. Emmanuelle Bertier se promenait seule à Central Park lorsqu'elle a disparu. Personne n'a vu si elle avait été enlevée, aucune rançon n'a été réclamée. Les hypothèses les plus folles ont été lancées à l'époque de sa disparition. Les inspecteurs, qui ont mené l'enquête sur sa disparition, ont conclu qu'elle avait été victime d'un serial killer. »
« Et vous, qu'en pensez-vous ? »
« Disparition volontaire. Ça ne m'étonnerait pas d'ailleurs. A moins… »
« A moins que quoi ? »
« A moins qu'elle n'ait voulu mourir seule. Emmanuelle avait de gros problèmes de santé. Elle sortait juste d'une leucémie lorsqu'elle a disparu. Si vous voulez rouvrir le dossier, allez-y. Ne me demandez pas de vous aider, c'est tout. Cette famille a bien cherché qu'Emmanuelle disparaisse. »
« Vous avez entendu la famille ? »
« Oui. Christopher, son cousin. Je voulais interroger les autres membres de la famille mais je n'ai pas pu. »
« Je pense qu'Emmanuelle Bertier est la clé de l'affaire du Champagnac. Tous les indices partent dans sa direction. D'après moi, elle a fait croire à une disparition. Elle a entendu parler de l'hommage qui était rendu à sa mère et elle a décidé de finir de se venger. » Ces mots coûtèrent beaucoup à Grissom. Il feuilletait le dossier concernant Emmanuelle.
« Si j'étais vous, je commencerai par interroger Pauline Benarka. Elle et Emmanuelle étaient amies. C'est la personne que Christopher Benarka m'avait recommandé d'interroger lorsque je l'ai vu. » Augie mit son clignotant pour signaler qu'elle prenait la direction du commissariat.
« Vous ne l'avez pas fais ? »
« Non. J'ai rencontré Mr Benarka il y a une semaine. » Augie stoppa la voiture devant le laboratoire. « A plus tard. »
« Oui, c'est ça. » répondit Grissom en descendant.
Augie redémarra rapidement et quitta le parking de la police. Elle devait se rendre au stand de tir.
