« Je t'aime, ma chérie. Ton père peut et veut te sauver… Il ne te reste plus qu'à revenir vers nous… » Greg sentait ses yeux se fermaient. Il était assit dans le fauteuil près de sa femme, regardant droit devant lui, lui caressant la main.
« Je t'aime aussi… » lui répondit une faible voix puis elle serra sa main dans la sienne.
« Au… Augie ! Bouge pas ! Je vais chercher une infirmière ! » Greg s'était levé d'un bond du fauteuil et n'avait pas pris le temps de laisser à sa femme de dire un mot de plus.
« Tu veux que j'aille où ? » murmura-t-elle faiblement.
« Bonsoir, Mme Sanders. Bienvenue parmi nous. » fit l'infirmière de garde cette nuit-là. « Comment vous sentez-vous ? » demanda-t-elle en prenant les constantes de sa patiente.
« Fatiguée, j'ai mal à l'épaule et dans la poitrine… » Augie parlait faiblement mais elle était réveillée.
« Je vais appeler le médecin de garde. Voulez-vous que l'on appelle votre père ? Votre mari est visiblement très excité et… »
« Non… Je veux Greg, c'est tout. » Elle regarda en direction de la vitre de sa chambre.
« D'accord. Je pense que le médecin ne va pas tarder. » L'infirmière quitta Augie et parla à Greg avant de le laisser entrer.
« Salut toi… » Greg s'était penché sur sa femme pour lui embrasser le front. « Tu m'as manqué, tu sais ? Tu nous as manqué à tous… »
« Pardon… Je te demande pardon, Greg… » Des larmes s'étaient formées au bord des grands yeux bleus de la jeune femme.
« C'est moi qui te demande pardon, ma chérie. Il faudra surtout que tu demandes pardon à Sara. C'est une véritable fontaine, elle pleure sans arrêt depuis que tu es à l'hôpital. Il va falloir que tu sortes rapidement d'ici… » Greg aussi avait les larmes aux yeux. Il y avait quelque chose de nouveau dans les yeux de sa femme. Quelque chose qu'il n'avait encore jamais vu auparavant : l'amour mélangé à la passion.
« Je t'aime. » Augie avait compris tout de suite en regardant son mari dans les yeux ce qu'il avait découvert. « Ty était là… Il m'a dit… Je t'aime et cela même quand on m'aura mise en prison… » dit-elle en détournant le regard vers le policier en faction devant la vitre.
« Tu n'iras pas en prison, chérie. Tu entends ? Ne parle pas, ne dis rien. On ne te laissera pas aller en prison. » Greg avait pris un air très sérieux, le même qu'il a lorsqu'Augie parlait de Victoria Bertier.
« Je ne peux pas, Greg… J'ai abattu de sang-froid deux personnes. Si la leucémie ne fait pas payer le prix fort, je dois en rendre compte à mes pairs. »
« Augie, tu es accusée d'avoir assassinée ce type au magasin. Personne n'a fait le rapprochement concernant Tina et Ron… Seul Grissom a compris et il a pris sur lui… Aujourd'hui, c'est lui qui risque plus… »
« Il n'avait pas… Il… Non… Dis-lui de ne pas faire ça… » supplia Augie en se remémorant les papiers qu'elle avait eu en sa possession avait de perdre connaissance au magasin.
« Pardon de vous déranger… Mr Sanders, pouvez-vous attendre dans le couloir que j'examine votre femme ? » demanda le Dr Rodriguez, chef du service d'hématologie.
« Bien sûr. » Greg serra la main de sa femme et sortit de la pièce.
« Alors, Mme Sanders… Je suis le Dr Rodriguez, chef du service d'hématologie. Comment vous sentez-vous ? » demanda-t-il en auscultant sa patiente.
« Fatiguée, très fatiguée. J'ai mal aux articulations. Mes os me font souffrir mais j'ai vu pire… Ce n'est pas la première fois que j'ai la leucémie. » dit-elle en le regardant dans les yeux.
« Je vois que vous savez de quoi vous souffrez. Vous n'auriez pas dû attendre aussi longtemps avant de venir consulter le Dr Roberts, Mme Sanders… »
« J'avais un doute entre le fait d'être enceinte et une rechute de ma leucémie. Mes trois grossesses ont toujours été éprouvantes. Je présentais un peu les mêmes symptômes. Vous n'avez qu'à me faire une allogreffe et me mettre en aplasie. Trois mois en chambre stérile et je serai sur pied. » ironisa-t-elle.
« Cette fois-ci, nous avons besoin immédiatement d'une greffe d'un donneur compatible. Nous avons pratiqué aux analyses nécessaires pendant votre coma et la leucémie est à un stade avancé, Mme Sanders. Le don de moelle osseuse est notre dernier espoir en quelque sorte… » avoua le spécialiste.
« Il n'y a personne qui soit compatible avec moi. Mes enfants ne sont pas compatibles et… » Augie commençait à réaliser qu'elle n'aurait pas dû attendre autant.
« Il y a votre père. Il est venu faire les tests hier. Il est compatible à 99. C'est votre dernière chance. »
« Mon… Mais… Non… » balbutia-t-elle.
« Il doit être admit dans la matinée dans mon service afin que j'effectue le prélèvement. Pendant ce temps, mon équipe se chargera de vous mettre en aplasie. Je suis désolé que vous ne puissiez pas voir vos enfants avant mais il en va de votre vie. La durée du traitement pourrait être inférieure à 3 mois si votre organisme répond bien à la chimio et à la greffe. » Rodriguez quitta la chambre et informa Greg de ce qui allait se passer dès le lendemain.
Greg resta au chevet de sa femme. Il n'était plus fatigué. Pendant que Rodriguez parlait à sa femme, il n'avait pas pu s'empêcher d'appeler Warrick pour lui annoncer qu'elle s'était réveillée. Il avait appelé chez lui pour prévenir les Connelly de ne pas venir le lendemain matin. Elle avait le teint toujours aussi pâle mais elle souriait dans son sommeil.
Grissom passa dans le service de réa avant d'aller en hématologie. Greg lui apprit qu'elle était sortie du coma pendant la nuit et qu'elle allait être transférée de la réa au service d'hématologie dans la matinée. Greg raconta à Griss qu'Augie ne voulait pas qu'il aille en prison à sa place. Les deux hommes restèrent ensemble un petit moment à discuter avant que Gil ne monte dans le service pour le prélèvement de moelle osseuse. Il était passé embrasser sa fille avant sans la réveiller.
Résidence Brown-Sidle
13 mai 2010
8 heures 13
Warrick arriva chez lui éreinté mais heureux. Le réveil d'Augie lui avait permis de voir passer la nuit rapidement. Il avait quitté Nick et Catherine dans la salle de repos. Il était pressé de rentrer chez lui, d'embrasser Sara et de lui apprendre la bonne nouvelle ! Il s'était arrêté chez un fleuriste sur le chemin. Il ouvrit la porte d'entrée et posa ses clés sur la table. La télévision fonctionnait déjà. Michael et Rachel étaient sagement assis sur le canapé à regarder « La belle au bois dormant ».
« Bonjour, les enfants… » murmura-t-il en entrant dans le salon, pensant y trouver Sara. « Maman n'est pas avec vous ? » Warrick s'était positionné derrière le canapé pour embrasser les enfants sur la tête.
« Non… Elle pleure dehors… » répondit Rachel en se retournant pour embrasser son beau-père.
« Vous lui avez fais ou dis quoi ? » Warrick avait pris un regard sévère à l'encontre des enfants.
« C'est pas nous. C'est la princesse ! Maman s'est mise à pleurer quand la princesse s'est piquée… » expliqua Michael en montrant le dessin animé à son père.
« Ah… Pardon… Continuez de regarder. » Warrick se trouva bête et quitta le salon pour aller sur la terrasse. « Sar ? » appela-t-il en avançant, une rose rouge dans la main.
« Ici… » fit Sara, la voix calme mais mélancolique.
« Et alors ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Les enfants m'ont dis que tu t'étais mise à pleurer en regardant le film de Disney… » Warrick prit sa compagne dans ses bras pour la réconforter.
« Je suis ridicule, non ? Je pleure sans arrêt. J'écoute la radio, il n'y a que des chansons tristes ou trop romantiques. On regarde la télé, il y a toujours quelque chose qui me fait pleurer… Je lis le journal et il est question de guerres, de morts, de catastrophes… » dit-elle avant de se remettre à pleurer.
« Sara… Tout va bien, d'accord ? Tiens c'est pour toi… » dit-il en prenant sa compagne par les épaules, il lui tendit la rose. « Je t'aime. »
« Je t'aime… Augie adore les roses rouges… » Les larmes continuèrent d'affluer au bord des yeux noisette de la jeune mère.
« Hé… Hé… Calme-toi… Greg m'a appelé cette nuit, Sara… Elle est sortie du coma. Tu ne peux pas aller la voir dans l'immédiat car son médecin la faisait transférer dans le service d'hématologie ce matin. Je ne sais pas quand on pourra la voir mais dès que ça sera possible, je t'emmènerai. »
« Oh mon Dieu… Je… » Sara n'arrivait pas à parler. Elle était si heureuse que cette fois-ci elle pleura de joie !
Warrick prit Sara dans ses bras et l'embrassa passionnément. Tous les deux étaient heureux. Ils savaient que cette joie allait laisser la place à l'attente et à l'angoisse. Attente car personne ne savait si Augie allait bien réagir au traitement, et angoisse car Brass et le procureur n'allaient pas s'avouer vaincus vis-à-vis de la culpabilité de la jeune femme.
Pendant ce temps, Greg observait l'équipe médicale du Dr Rodriguez mettre sa femme en chambre stérile. Il avait pu l'embrasser une dernière fois avant qu'elle ne soit de nouveau séparée de lui et de sa famille par une vitre. Brass avait eu vent du réveil de la jeune femme. Le procureur avait décidé de mettre la jeune femme en état d'arrestation. Le juge avait signé le mandat d'arrêt. Augie était officiellement accusée d'homicide volontaire. Il ne restait plus qu'à Brass de prouver ses dires tout en sachant que les vidéos avaient disparus, il n'y avait pas de témoin non plus…
