Desert Palm

28 juin 2010

14 heures 32

Cela faisait un mois et deux semaines qu'Augie était enfermée dans une chambre stérile. Le traitement était lourd et fatiguant. Les visites étaient limitées. Greg avait repris le travail, il essayait de faire retrouver un équilibre à sa petite famille. Vicky était compréhensive et l'aidait avec Josh. De temps en temps, Sofia venait à la maison pour les garder ou les emmenait faire une sortie. Les Connelly étaient retournés à New York sauf Nolween qui avait tenu à rester. Ty avait réussi à apprivoiser sa tante. A part Augie, il était le seul à la faire sourire.

Augie avait eu la visite du juge pour avoir sa déposition concernant le braquage du magasin et chaque fois elle répondait la même chose : elle avait tiré sur Sweeney en état de légitime défense et qu'il n'avait qu'à regarder les caméras de surveillance. Brass rétorquait automatiquement que les vidéos avaient disparu du labo de la police. Grissom était venu à plusieurs reprises à l'hôpital seulement sa fille dormait. Il rentrait en tenue stérile, restait assis sur une chaise face au lit et il la regardait dormir. Parfois, il lui arrivait de venir avec une lettre, une photo que le personnel médical avait préalablement insérer dans un stérilisateur. Il avait rendu à sa fille le journal intime qu'il avait eu en sa possession.

A chaque fois qu'elle ouvrait son journal, elle lisait ce que Grissom avait marqué : « Mon petit soleil, pardonne-moi mon absence. Remets-toi vite ! Tu me manques, j'ai envie de te serrer fort dans mes bras depuis que je t'ai retrouvé. Ton papa qui t'aime et qui n'a jamais cessé de t'aimer. Grissom. ». Ces paroles avaient le don de la réconforter quand elle sentait que son moral était au plus bas. Grissom lui avait apporté des photos qu'elle n'avait jamais vues. Des photos de famille où elle était avec sa sœur et ses parents. Des photos de ses parents au bord de l'océan, dans un restaurant, à un gala, lors de soirées mondaines. Parfois, lorsqu'elle s'en sentait le courage, elle lui écrivait un petit mot. Quand elle se réveillait, il n'y était plus et elle savait qu'il était passé le prendre. Elle avait écris un mot à ses enfants pour leur dire qui était leur grand-père. Elle voulait que Vicky et Ty fassent davantage connaissance avec leur grand-père. Joshua était encore trop petit et il n'arrêtait pas de la réclamer…

Sara était venue la voir. La première fois, elles avaient pleuré ensemble, à l'unisson. Par la suite, Sara était arrivée à se contrôler. Elle venait accompagner de Warrick. Les bébés bougeaient énormément, les déplacements de Sara devenaient donc très limités. C'est pour cela que Warrick vint voir son amie seul cet après-midi là…

« Salut princesse ! » fit Warrick en entrant dans la chambre stérile vêtu de tout un équipement stérile et d'un masque.

« Hello cosmonaute ! » fit Augie en souriant. « Tu es venu seul ? » s'enquit la jeune femme en regardant en direction de la vitre.

« Sara se repose. Entre les enfants qui n'arrêtent pas de courir, faire des bêtises, et les jumeaux qui font la foire dans son ventre la nuit, elle est fatiguée. J'ai fais venir le médecin ce matin et il pense l'hospitaliser pour la surveiller. Elle a besoin de repos et ce n'est pas à la maison qu'elle en aura… » Warrick s'affala sur la chaise face à Augie.

« Il ne faut pas qu'elle se fatigue inutilement… Ce n'est pas bon pour elle ni pour les bébés. Greg ne prend pas Rachel à la maison pour la soulager ? »

« Si mais elle ne veut pas rester chez vous. Elle a le même caractère que sa mère ! De toute façon, si Sara est hospitalisée jusqu'à la venue au monde des jumeaux, il faudra bien que je m'organise avec Greg vis-à-vis de Rachel. »

« Pourquoi ne demanderais-tu pas à ton père de garder Michael ? Je suis certaine qu'il dirait oui. » dit-elle d'un air espiègle et sûr d'elle.

« Mon père ? Qui t'as parlé de mon père ? Sara ? » demanda Warrick qui n'avait dis à personne, mis à part Greg, Grissom et Sara, que Jason Mills était son père.

« Personne. Je le sais, c'est tout. Et puis, j'adore les équations… Vous avez les mêmes yeux clairs, les mêmes rides au coin des yeux, le même sourire ravageur. Et puis, j'ai déjà eu l'occasion de voir des photos de ta maman dans son bureau en France, et puis une qu'il garde toujours dans son portefeuille. J'ai reconnu la photo de Nina chez toi. C'est la même que celle que Jas a dans son portefeuille. »

« Tu sais depuis quand ? Depuis la première fois que tu es venue à la maison de ma grand-mère ou après ? »

« Depuis que vous avez emménagé provisoirement chez nous. C'est pour ça que j'ai fais ce que j'ai fais à Tina. Je l'avais prévenu, War. Je lui avais dis de se barrer de Vegas, je lui avais même donné du fric. Tu fais partie de ma famille, War. Personne ne fait souffrir ma famille, personne. » affirma-t-elle.

« Mais… »

« Non, Warrick. Pas de mais avec moi. Ils voulaient te tuer depuis le début. Ils t'ont tendu un piège. Tu voulais que Sara endure tout ça ? De plus, Harvey savait que j'étais là. Il savait que j'étais présente… Ne m'en veux pas. Pense à Sara. »

« Je ne t'en veux pas, Augie. Je suis en colère après toi car tu risques déjà la prison à perpétuité pour avoir tué Sweeney et s'ils viennent à découvrir que tu as descendu Tina et Ron, tu vas droit vers la peine capitale. »

« Je n'ai pas tué Sweeney de sang-froid ! J'étais en état de légitime défense ! Regarde les vidéos, il devait bien y en avoir dans ce magasin ! » s'énerva la jeune femme.

« Ton père s'est débarrassé des preuves t'incriminant. Je ne sais pas s'il les a fait disparaître pour de bon ou s'il les a cachées. Nick m'a dit qu'ils avaient fais le rapprochement entre les douilles du magasin et celles trouvées au motel. »

« Peut-être mais il n'y avait pas mes empreintes sur les douilles du motel. L'arme appartenait à ma mère, elle était enregistrée à son nom. L'arme appartient à Victoria Bertier. Ensuite, l'arme a été prise par Emmanuelle Bertier. Personne ne peut prouver le contraire. J'assume ce que j'ai fais. Je suis d'accord pour être jugée dans l'affaire du motel mais sûrement pas pour celle du magasin ! Sweeney me menaçait quand j'ai tiré ! C'était lui ou moi ! De toute façon, je me savais déjà condamnée… » déclara la jeune femme.

« Dans ce cas-là, ta culpabilité n'est pas implicite. Tu ne peux pas être condamnée… » réfléchit Warrick.

« Je n'en sais rien. Je sais que sans ces vidéos, je ne peux pas prouver mon innocence. »

« J'essaierai à nouveau de convaincre Grissom mais je ne garantis pas que j'y arriverai… Au fait, tu connais si bien mon père que ça ? Tu crois vraiment qu'il prendrait Michael avec lui quelques jours ? »

« Oui. Jas est génial en tout point. Tu as eu l'occasion de lui parler ? »

« Un peu… On a parlé de moi. Il veut tout savoir de moi, mes passions, mes phobies, mes meilleurs souvenirs. Par contre, il esquive toujours quand j'essaie de le faire parler de lui, du passé… On a parlé de ma mère. Dans ses yeux, on voit clairement qu'il l'a aimé et qu'il l'aime encore… »

« Il ne veut peut-être pas tout gâché… Ce n'est pas à moi de te parler de lui mais je peux toujours répondre à tes questions. » dit-elle en rougissant. « Tu sais que tu as une sœur ? »

« Je l'ai entendu dire qu'il avait une fille qu'il ne voyait pas beaucoup… Mais je n'ai pas encore osé lui poser des questions sur elle… Tu la connais ? »

« Oui. Autant que je me souvienne, elle a beaucoup d'humour, elle est très belle, très intelligente. Jas l'a adopté avant d'arriver en France. Xue faisait partie d'un programme humanitaire financé par la France au Vietnam. Elle a demandé à changer de prénom lorsqu'elle était en âge de comprendre. Elle s'appelle Jade. »

« Elle fait quoi ? Tu sais quelque chose sur elle ? Elle est en froid avec mon père ? »

« Elle bosse dans l'armée. Laquelle, je ne sais pas. Elle parle plusieurs langues. Elle n'est pas en froid avec ton père. Elle doit simplement être dans une caserne loin du domaine. Jade est le jardin secret de Jas, tout comme ta famille est ton jardin secret. »

« Elle est mariée ? Elle a des enfants ? »

« Je ne sais pas du tout. Elle était déjà dans l'armée quand j'ai tout plaqué il y a douze ans. Ce n'est pas non plus à moi de tout te dire sur Jas. Suis mon conseil, demande-lui de garder Michael. »

« D'accord… Je dois te laisser, j'ai dépassé mon temps de visite réglementaire. Merci de m'avoir éclairé. Tu es un ange. » déclara Warrick avant de quitter son amie.

Warrick quitta l'hôpital et rentra chez lui. Sara se reposait encore. Les enfants étaient probablement avec Greg. Il s'installa à son bureau et composa le numéro de son père.

« Mills. » fit la voix au bout de la ligne.

« C'est Warrick… On peut se voir ? » demanda Brown d'une voix hésitante.

« Bien sûr. On se retrouve au bar du palace ? »

« D'accord. Je serai là-bas dans ½ heure. » dit-il avant de raccrocher. Il alla dans sa chambre et réveilla doucement sa compagne. « Sara… Je vais voir mon père. Je n'en ai pas pour longtemps… »

« Hum… D'accord… » dit-elle dans son sommeil.

Palace « Champagne »

16 heures 02

« Bonsoir, je vous sers quelque chose ? » demanda le barman quand Warrick vint s'asseoir au comptoir.

« Un coca sans glace. Merci. » commanda Warrick.

« Tu es en service ? » fit Jason Mills en arrivant derrière son fils.

« Non. Je prends mon service vers 20 heures. Est-ce que je peux te demander quelque chose ? » hésita Warrick.

« Oui. Je t'écoute. » répondit Mills en souriant après avoir commandé un Perrier tranche.

« Tu as de l'expérience avec les enfants ? » lâcha Warrick. « Je te demande ça parce que Sara risque d'être hospitalisé jusqu'à l'accouchement et je n'ai personne pour garder Michael et… »

« Et tu demandais si je pouvais prendre mon rôle de grand-père au pied levé ? Bien sûr ! Je serai ravi de faire la connaissance de Michael et le garder avec moi. »

« Tu es sûr ? Je veux dire que Michael est adorable mais il peut être très turbulent par moment… »

« J'en ai vu d'autres. Il ne peut pas être pire que Juan et Ambre… » déclara Mills.

« Hein ? J'ai dû louper un chapitre… » s'étonna Warrick.

« Ma fille, Jade, enfin ta sœur, a deux enfants, Juan et Ambre. Je ne les vois qu'une à deux fois par an. Ils sont très actifs. Je doute que Michael soit aussi turbulent qu'eux. »

« Ils ont quels âges ? »

« Juan a 10 ans et Ambre aura 7 ans dans trois semaines. »

« Ils sont grands… Michael vient d'avoir 4 ans. »

« Ça va alors ! Ils sont adorables à cet âge ! C'est surtout l'éducation que donnent les parents qui fait le poids dans la balance. Jade est colonel dans l'armée de terre et son mari est enseignant. Quand ils sont avec moi, ils se lâchent car à la maison c'est discipline, discipline et encore discipline… »

« Chez nous aussi mais ce n'est pas évident avec Rachel. Ce n'est pas ma fille et comme son père vit de l'autre côté de la haie. Je ne veux pas remplacer son père mais de toute façon, Greg ne laisse rien passer… » Warrick était soulagé que son père accepte de prendre Michael.

« On peut toujours faire un essai. Je ne travaille pas demain. Tu n'as qu'à me le laisser dans la journée et on verra comment ça se passe entre nous. »

« Je peux te le laisser demain matin après avoir fini mon service ? Je suis de repos demain soir. Je pourrais profiter de Sara avant qu'elle soit hospitalisée. »

« Entendu. Bon, il faut que je te laisse. Ça va être l'heure du changement d'équipe au Victoria et il faut que je donne mes directives. Embrasse Sara pour moi. » Mills salua Warrick. Il n'osait pas le prendre dans ses bras. Il y avait énormément de pudeur dans leurs rapports.

« Je le ferai sans aucun problème. A demain matin. »

« Oui. Fais attention à toi cette nuit. » fit Mills en quittant le palace et son fils.