J'ai continué, finalement. Je pensais que personne ne lisait cette section, en tous cas pas en français, mais apparemment si... n.n Une personne XD Merci Moon light of dreams n.n
Mais j'aime bien cette fific et je suis d'humeur FFTA dernièrement, alors là.
Ah ! Et j'ai re-terminé le jeu il y a quelques semaines, et apparemment, wi, les cheveux de Ritz sont vraiment roses dans le monde "rêvé". Enfin, moi c'est comme ça que je l'interprète :P
(Quand j'ai écrit le chapitre précédent, je n'avais plus joué depuis longtemps et je ne me souvenais plus de grand-chose, mais un auteur que j'aime bien avait posté une fic sur FFTA (en anglais) et j'avais décidé de m'y mettre.)
oxoxoxoxoxoxoxoxo
Ce matin, elle s'est réveillée dans sa chambre, pour la première fois depuis longtemps. Elle s'est levée pour aller appuyer son visage et ses mains à la fenêtre.
Il neige. Il neige souvent à Saint Ivalice, mais ça fait des mois qu'elle n'a pas vu la neige. Pour elle, ça fait des mois qu'il n'a plus neigé. Des mois, ou des années — elle ne sait plus, le temps est passé si vite.
C'est la première fois qu'il neige depuis son départ. Depuis son retour.
En bas, dans la rue, une fille tourne sur elle-même en riant, le visage et les mains levés vers le ciel. Ses courts cheveux blonds virevoltent autour de sa tête et sa longue écharpe rouge s'enroule autour d'elle.
Elle ralentit et s'arrête, titube un peu et agite les bras pour reprendre son équilibre. Elle rit toujours en arrangeant son écharpe.
Puis elle lève les yeux et croise les siens. Ses joues sont rosies par le froid, le vent et la joie. Elle lève le bras et agite une main gantée vers elle.
— Riiiiiiiiiiiitz !
Ritz lui sourit et agite la main en retour, de l'autre côté de la fenêtre.
Elle ne reconnaît pas cette fille. Elle l'a oubliée, ça fait tellement longtemps. Mais elle a dû la voir à l'école, hier — ce hier tellement lointain — quel jour est-ce aujourd'hui ? Ils sont partis le jour où March est arrivé dans leur classe, enfin, dans la nuit. Donc, c'était un jour d'école. Et aujourd'hui, c'est jour d'école aussi, vu le cartable que la fille a sur le dos.
— Ritz, qu'est-ce que tu fais ! Tu vas être en retard ! crie sa mère depuis le rez-de-chaussée.
En bas, la fille lui sourit, debout devant sa porte. Ritz lui fait signe d'attendre — maintenant qu'elle y pense, elle se souvient qu'elle fait le chemin jusqu'à l'école avec une autre fille — et se dépêche de se préparer.
Elle met longtemps à s'y retrouver. Elle reconnaît sa chambre, sa maison, bien sûr, mais de petits détails lui ont échappés. L'endroit où se trouvent ses clés, ses gants et ses cahiers, ce qu'elle mange sur ses tartines le matin (il n'y avait pas de Nutella à Ivalice, et il n'y a pas de confiture viera à la maison), la petite marche du hall qui la fait presque tomber.
Et le nom de cette fille, dehors.
— Dépêche-toi, Clara t'attend...
Merci maman.
En cherchant dans ses souvenirs comment ouvrir le loquet compliqué de la porte d'entrée, le nom "Clara" résonne dans sa tête. Ça lui dit quelque chose, en effet.
Si Ritz avait une amie, ça serait probablement Clara. Elle la voit presque tous les jours, pour aller à l'école et rentrer.
C'est Clara qui lui avait dit pour les cheveux et le soleil, d'ailleurs. C'est grâce à Clara qu'elle a compris que ses cheveux étaient vraiment roses.
Clara est la seule personne qu'elle a délibérément mise au courant, pour ses cheveux.
Clara est la seule personne qui a dit qu'elle voulait voir ses vrais cheveux.
Enfin, elle et Shara. Mais Shara... c'est différent.
Elle ouvre la porte et Clara sourit et lui tend la main, et Ritz reconnaît ce sourire et referme ses doigts gantés sur la moufle rouge.
Elles ne parlent pas beaucoup sur le chemin. Après tout, elles se sont vues hier. Mais Ritz a envie de parler, envie qu'elle parle, envie qu'elle lui rappelle tout ce qui s'est réellement passé et tout ce qui n'était qu'un rêve, envie que Clara l'aide à se souvenir.
Clara parle du nouveau. Comment s'appelle-t-il, déjà ? Il est plutôt mignon, mais un peu trop timide, qu'est-ce que Ritz en pense ?
Ritz pense qu'elle était tellement soulagée de retrouver March. Ritz pense qu'elle a aidé March et que March l'a aidée, des dizaines de fois. Ritz pense que March lui a sauvé la vie. Ritz pense qu'elle a trahi March. Ritz pense qu'elle s'est battue contre March et qu'il a gagné. Ritz pense que March lui a offert une fleur un jour.
Ritz pense qu'elle ne connaît March que depuis hier.
Ritz pense que Shara n'existe pas.
Ritz pense que des années ont passé depuis hier.
A l'école, elle retrouve March, et Mewt, et Lyle et Colin et Guinness — eux, elle n'a pas oublié leurs noms — et son professeur et sa salle de classe et son cours de math et un dessin d'une jeune fille aux oreilles de chats dans son banc.
Pendant que le professeur, dont elle a oublié le nom, reprend la leçon d'hier, qu'elle a oubliée, et récupère un devoir, qu'elle ne se souvient pas avoir fait, Ritz glisse le dessin dans son cahier, et lorsque le prof se retourne, elle efface les oreilles de chats et en fait de longues oreilles de lapin — il manque un bout de la droite, c'est normal. Elle ajoute une boucle d'oreille, un collier, un bracelet. Un arc, un grand arc à deux mains. Elle allonge les mains et les pieds et y ajoute des griffes, change le costume.
Au banc d'à côté, March bouge un peu pour voir ce qu'elle fait, elle le sait. Mais il n'en parle pas lorsqu'ils se retrouvent à la récré, tous les trois. Il n'a pas le temps, ils ont déjà trop à dire à propos de cette nuit. Puis Lyle vient ennuyer Mewt, qui n'a pas amené son nounours aujourd'hui non plus, et ils n'ont plus le temps de parler du tout.
Après l'école, sur le chemin de retour, Clara marche en silence à côté d'elle et lui jette de petits coups d'oeil en coin. Alors Ritz s'arrête, et Clara la regarde enfin en face, surprise.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Clara a un petit rire nerveux, et Ritz sait qu'elle a de nouveau cette expression sévère et trop sérieuse pour son âge, mais elle ne peut pas s'en empêcher.
Clara tend la main et glisse ses doigts délicats dans ses longues mèches roses — Ritz remarque distraitement qu'elle ne porte plus ses moufles — et murmure presque tendrement :
— Tu as une mèche blanche.
Ritz la regarde dans les yeux, et Clara sourit, sans rien dire, et replace la mèche derrière son oreille.
— Blanche comme la neige.
Dans sa tête, Shara lui sourit sous la neige et lui demande d'être heureuse.
Et Ritz se demande si vraiment elle pourrait jamais se teindre les cheveux une seule fois de plus, maintenant.
oxoxoxoxoxoxoxoxo
... je ne me souviens plus si "Clara" a vraiment une écharpe rouge, par contre. J'ai tendance à inventer des tas de détails. Pour l'oreille et les bijoux de Shara, par exemple n.nU
