Chapitre deux
Sirius ne pouvait pas en croire ses oreilles. Toute cette histoire lui semblait impossible, et pourtant... Ce que James venait de lui expliquer l'avait complètement démoralisé. Car à en croire son meilleur ami, jamais il ne pourrait repasser de l'autre coté, mais surtout jamais il ne pourrait revoir Harry. Et ça, il ne pouvait pas l'admettre. Il fallait qu'il y retourne. Il avait tellement besoin de lui. Il ne pouvait pas lui faire une chose pareille ! Le pauvre a vécu la majeure partie de sa vie sans savoir qui il était, un sorcier, n'ayant aucune idée de ce que ses parents avaient fait pour lui. Tout cela à cause d'une famille de moldus qui refusent l'existence de la magie! S'il avait pu, Sirius leur aurait bien fait une petite démonstration. Après l'avoir appris, il avait du passer par de terribles épreuves, face à Voldemort, et même face à ses amis, jaloux de sa célébrité. Et à peine Sirius avait retrouvé son filleul, il devait l'abandonner… Harry venait de perdre son deuxième père, son frère...Non il ne pouvait pas s'y résoudre. Il y avait forcément un moyen. Et son ami venait de lui dire que la magie était encore présente ici, peut être même beaucoup puissante que nul part ailleurs. Peut être qu'il existait une solution à laquelle ils n'avaient pas pensé.
Il repensa à ce que James lui avait dit. De ce coté du voile se trouvaient les personnes qui sont mortes de façon magique, et non naturelle. Tous ceux qui avaient subit l'avada kedavera. Il y avait même quelques moldus, Sirius se souvient de leur visage lorsqu'il s'est retrouvé face à Petitgrow. Ces pauvres gens assassinés par Queudver sans raison, juste pour s'assurer la fuite... Mais comme ils étaient morts, ils ne pouvaient pas retourner de la où ils venaient, de la même façon que les moldus qui meurent ne reviennent pas. Pourtant Sirius n'était pas mort par magie. Il n'avait subit aucun sort mortel. Il était juste tombé. Il pouvait donc repartir. Non, il n'était pas mort, il ne savait pas l'effet que cela faisait de mourir, mais il savait que ce n'était pas ce qu'il avait ressenti en trébuchant! Mais ces gobelins le surveillaient! Pour le moment ce n'est pas la peine de penser s'approcher du voile. Leur attention finira par se relâcher… et la il n'hésitera pas une seconde. Mais comment faire pour emmener James et Lili avec, il ne pouvait les laisser, mais comme ils sont morts, ils ne pourront peut être pas traverser ce voile.
-Mon ami, je vois à quoi tu penses. Ne fais pas ça je t'en supplie. Ceux qui l'ont tenté se sont retrouvés enfermés on ne sait où, lui assura James. On ne les a jamais revus, et ces gardiens du voile refusent de nous dire où ils les ont emmenés. Je viens de te retrouver, même si j'ai de la peine pour ce qu'il t'arrive, je ne veux pas te perdre à nouveau. Tu m'as tellement manqué mon ami!
-N'essaie pas de me prendre par les sentiments! Tu sais très bien que ça ne marche pas avec moi je te connais trop bien! Mais James, essaie de te souvenir, peut être as-tu vu quelqu'un qui a réussi à repartir?
Un voile sombre passa sur le visage de Lili.
-Quoi? Qu'est ce qu'il se passe Lili? Dis moi!
Les deux amis s'inquiétaient pour la jeune femme.
-Alice et Franck, avait elle dit dans un étranglement.
-Les Londubat ? Mais ils ne sont pas morts, rétorqua Sirius, ils sont à Sainte Mangouste ! Leur fils leur rend visite régulièrement.
-Nous ne savons pas ce qui leur est arrivé. Nous ne pouvons pas. Mais nous pouvons ressentir beaucoup de choses ici. Parfois nous les apercevons, l'espace d'une seconde, mais les gobelins veillent, ils murmurent une formule qui les renvoie. Même si c'est très court, j'ai remarqué leur visage, comme ils semblent tristes! Sais-tu ce qui leur est arrivé ?
-Et bien c'est ma cousine, Bellatrix. Cette vipère, encore elle! Elle leur a jeté un endoloris pendant trop longtemps, ils ont perdu l'esprit… Leur fils est un ami de Harry, ils ont beaucoup appris l'un de l'autre. Mais le pauvre, la plupart des élèves de Poudlard ne savent rien de l'état de ses pauvres parents. Je suppose que s'ils apparaissent ici, c'est parce qu'ils ont frôlé la mort.
-Cessons de parler de cela, Sirius. C'est trop lugubre, nous avons bien trop de choses à nous dire! Dis nous comment va Harry ? Nous savons que Voldemort n'est pas parvenu à le tuer, sinon il serait ici avec nous. Nous l'avons vu, quand la baguette de Voldemort a recraché ses derniers sorts. Nous sommes si fiers de lui ! Il est si beau, il doit tenir de moi...
-Vous pouvez ! s'exclama Sirius avec un sourire comme il en avait rarement. Moi aussi je suis si fier de lui !
-Tu l'as tellement aidé Sirius… dit Lili en lui rendant son sourire. Je ne pourrai jamais assez te remercier.
-En fait c'est lui qui m'a aidé. Il m'a sauvé la vie, en faisant fuir des dizaines de détraqueurs. Il maîtrise le patronus à la perfection, c'est mieux que toi James! Et c'est grâce à lui que je n'ai pas perdu la tête à Azkaban, car je savais qu'il était vivant, je le sentais. Et je sentais qu'il avait besoin de moi, même si notre première rencontre n'a pas été ce que j'espérais, il voulait me tuer! Mais il a compris qui était responsable de son malheur. Il est tellement intelligent! Je lui dois autant qu'il ne me doit. Vraiment, sans lui il y a longtemps que j'aurai laissé les détraqueurs me donner un baiser.
-Il doit avoir beaucoup d'amis, dit James avec fierté, il parait qu'il est une célébrité dans notre monde !
-Des amis ? Peut être. A vrai dire je pense plutôt qu'il choisit ses amis parmi ceux qui savent le voir en tant que garçon de son âge, et non parmi ceux qui voient sur lui la cicatrice que lui a laissée Voldemort. En fait, en y réfléchissant bien il cherche à éviter cette célébrité et je ne lui vois que deux véritables amis. Mais ils sont les meilleurs amis du monde un peu comme nous d'ailleurs. Ils sont inséparables, ils sont prêts à mourir pour se protéger. Mais j'ai peut être fait une erreur en voulant reporter l'amitié que j'avais pour toi sur lui. Je n'aurai peut être pas du en attendre autant. Ca doit être pour cela qu'il s'est précipité au ministère, Voldemort lui avait tendu un piège en lui faisant croire qu'il était sur le point de me tuer.
-Non ce n'est pas une erreur, nous ne t'en voulons pas, dit Lili. Mais je suis tellement désolée pour tout ce que tu as du endurer, tant d'années à Azkaban si seulement nous avions vu ce qui se tramait, malheureusement nous pensions au mauvais suspect…
-Oui, mais je m'en veux également de ne pas avoir compris plus tôt qui était Peter !
-Tu n'y peux rien mon ami, ce n'est pas ta faute ! Si tu es fautif nous le sommes autant que toi. Mais comment nous aurions pu penser à lui ?
-Et Harry, il doit être tellement inquiet. Si seulement je pouvais lui faire passer un message, lui dire que tout va bien.
-Sirius, il est impossible de communiquer avec l'extérieur d'ici, nous avons essayé quand nous avons compris que tu étais à Azkaban, mais sans succès, précisa Lili.
-Mais bien sur ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ! Je vais pouvoir lui parler ! Espérons que ça fonctionnera… Tu m'as bien dit que la magie était très présente en ce lieu?
-Mais de quoi parle tu ? Tu n'as même pas de baguette! Les gobelins te l'ont confisquée!
-Ah, je n'avais même pas remarqué, mais de toute façon, ils n'ont pas l'objet que je veux utiliser. Normalement cela devrait marcher. Puisque contrairement à vous je ne suis pas mort!
-Merci de nous le faire remarquer, réplique James piqué au vif.
-Non mon ami, ce n'est pas ce que je voulais dire, laisse moi faire tu verras, et avec un peu de chance tu pourras parler à ton fils!
