Chapitre trois
-Mais de quoi tu parles Sirius? Nous t'avons bien dit qu'il est impossible d'avoir le moindre contact avec l'extérieur!
James commençait à s'impatienter. En fait on pouvait deviner qu'il devait avoir essayé plus d'une fois de voir son fils et même son meilleur ami. Sirius se disait même qu'il serait vexé si son meilleur ami y arrivait. Lili semblait penser comme lui, car le maraudeur vit une lueur d'amusement au fond de ses yeux verts. Cependant elle se gardait bien de faire ne serait ce qu'une réflexion à son mari. Elle le connaissait trop, il était quand même susceptible, il avait un sacré amour propre. Sirius le savait aussi, mais il ne put s'en empêcher.
-Mon ami, tu n'as quand même pas peur que je réussisse la où tu as échoué?
Il y avait une pointe d'ironie dans sa voix. Cornedrue s'en rendit bien compte. Il regarda sa femme toujours silencieuse, mais cependant très amusée de la situation. Alors il éclata de rire avec les autres. Comme c'était bon de rire, cela n'était pas arrivé à Lili et James depuis bien longtemps, et cela leur manquait vraiment. Enfin ils étaient réunis! Si seulement Harry pouvait voir ça! Cette pensée ramena Sirius à la réalité. Il fallait mettre en oeuvre son plan, mais il ne pouvait pas le faire ici devant les gobelins. Il prétexta une fatigue auprès de ses amis et leur demanda s'ils pouvaient lui montrer un endroit où il pourrait se reposer. Les gardiens de l'endroit les regardèrent s'éloigner, mais ils semblaient avoir confiance en Lili et James donc ne les suivirent pas.
En s'enfonçant dans la pièce Sirius vit des renfoncements dans les murs qu'il n'avait pas remarqués avant cela. C'était ici qu'ils se reposaient expliqua Lili, mais elle l'emmenait plus loin, car (comme toujours!) elle avait compris que Sirius ne voulait pas être vu.
Quand ils furent surs d'être tranquilles, Sirius sorti de sa poche un petit paquet, mal emballé. Lili et James ne disaient rien, ils observaient. Délicatement, Patmol l'ouvrit pour en sortir un miroir. James eut un sursaut.
-Ca! Mais comment est ce possible? Pourquoi l'as tu sur toi? Nous l'utilisions pour communiquer lorsque nous étions en retenue à des endroits différents! Mais qui a l'autre? Je ne vois pas, je ne me serai même pas douté que tu l'avais conservé!
Lili sourit. Visiblement elle se souvenait de ce miroir et elle avait les réponses aux questions de James.
-Une question à la fois, s'amusa-t-elle. De toute façon les réponses semblent évidentes. Notre Sirius ne pouvait se résoudre à se débarrasser de quoi que soit qui concerne votre amitié, tout comme tu l'aurais fait je pense. Et il a gardé ce miroir la où il pourrait le voir de temps en temps, peut être par nostalgie... Puis le jour est venu où il a trouvé que ce miroir ne devait plus servir uniquement aux souvenirs. Il en a donc donné un à notre fils, pour qu'ils puissent communiquer en cas de danger par exemple, ou quand les hiboux ou la poudre de cheminette étaient inutilisables.
Les deux hommes étaient perplexes! Elle devait avoir un don de voyance ce n'était pas possible autrement! Elle pouvait tout deviner en un seul regard. Cela en devenait même frustrant, si on ne pouvait plus avoir de secrets, même entre maraudeurs...
-Euh... tu as tout compris, parvint à articuler Sirius. Même si je ne sais pas comment, tu as raison. Et je pense que Harry est comme moi un peu nostalgique, et qu'il aura conservé ce miroir près de lui, juste au cas ou. Un peu comme quand il passait des heures devant le miroir de Risèd. C'est Dumbledore qui me l'a dit. Quand Harry le regardait, il vous voyait. Le directeur a fait déplacer le miroir d'ailleurs.
Cette fois les yeux des deux époux eurent la même expression : ils étaient attendris. Le destin avait été bien cruel avec eux et encore plus avec leur pauvre fils. Mais ils auraient peut être l'occasion de lui parler aujourd'hui, grâce à Sirius. Mais en discutant ils n'avaient pas vu que le miroir était abîmé. Un des coins s'était cassé pendant la chute. Sirius parut soucieux quand il s'en rendit compte.
-Espérons qu'il fonctionnera quand même... Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir. Je veux parler à Harry, s'il te plait...
Le miroir se mit à rougir légèrement, il devenait de plus en plus chaud. Mais Sirius tenait bon. Il n'allait pas gâcher un espoir de parler à son filleul, et il ne voulait pas augmenter la détresse qu'avaient ses amis de ne pas voir leur fils. La chaleur devint progressivement supportable. C'est alors qu'ils le virent.
Harry était dans son lit, à Privet Drive. Il faisait nuit. Lili reconnut la maison de sa sœur, bien qu'elle n'y avait jamais mis les pieds. Mais ce n'était pas l'endroit qui importait. Enfin ils voyaient Harry. Le miroir devait être posé sur sa table de chevet. Personne ne songeait à parler, de peur de le réveiller. S'ils avaient essayé, ils auraient remarqué un problème. Mais pour le moment il était profondément endormi. Mais son sommeil semblait s'agiter. Sirius vit l'inquiétude de parents pour leur enfant. Ils voulaient le réconforter, lui dire qu'il faisait sûrement un cauchemar, mais c'était impossible. Soudain, l'adolescent murmura. Les premiers mots étaient incompréhensibles, mais ils comprirent finalement qu'Harry rêvait de son parrain.
-Non ne te bats pas en duel contre elle. Tu vas tomber et ne plus revenir. Tu vas m'abandonner si tu fais ça, je ne veux pas que tu meurs Sirius!
Ces phrases eurent l'effet d'un boulet de canon sur le parrain. Ses amis le comprirent et lui adressèrent un sourire compatissant. Mais Harry se réveilla en sursaut donc ils retournèrent tous les trois à leur observation. Lili fut la première à parler.
-Harry, je suis là. Avec ton père et ton parrain. Tu peux nous entendre?
Aucune réponse ni réaction.
-Laisse moi essayer, dit Sirius. Harry, nous sommes la!
Mais visiblement il ne pouvait pas les entendre. Tout ça à cause de ce fichu coin de miroir qui manque pensa Sirius. Au moins ils pouvaient l'observer. Ils réfléchiraient à ce problème plus tard. Le premier geste d'Harry fut de prendre le miroir et de le glisser dans sa poche. Nostalgie quand tu nous tiens... Mais étrangement, les trois amis purent continuer à voir ce qu'il se passait. Le miroir semblait être intelligent et ne pas montrer la poche d'Harry. Ils purent donc observer ce qu'était la vie à Privet Drive. Harry descendit les escaliers et arriva dans sa cuisine. Pétunia, Vernon et Duddley étaient la. Lili eut un mouvement de recul.
-Je te présente ton neveu, dit sarcastiquement Sirius. Mais il n'est pas sous son meilleur jour. J'ai cru comprendre que les queues de cochon et les langues de plusieurs mètres de long lui allaient beaucoup mieux!
Et il aboya de rire. Lili le regarda perplexe. Encore une anecdote qu'elle devrait apprendre sur la vie de son fils. Mais plus tard. Pour le moment elle admirait. Comme il ressemblait à son père! A part les yeux... c'était bien ceux de Lili.
Dans la cuisine de la petite maison anglaise, chacun se comportait comme si Harry n'était pas la. S'il n'avait pas dit bonjour ils auraient peut être même continué leurs activités, la tante Pétunia à préparer des pamplemousses pour son Duddlinouchet, qui était toujours au régime, ce qui ne semblait avoir aucun effet sur lui, Vernon lisait le journal, et le Duddlinouchet en question était comme toujours absorbé par la télévision... Personne ne prit la peine de répondre au bonjour de Harry. Et seul Duddley leva la tête, mais ce fut avec un sourire tellement sadique que le jeune sorcier en avait des frissons dans le dos. Il semblait si triste depuis le début des vacances. On voyait qu'il était au plus mal. Il avait énormément maigri. De toute façon personne ne s'en souciait. Il avait perdu la seule personne qui était à la fois un père, un frère pour lui. Et en même temps il avait appris qu'il devait être meurtrier ou victime. C'en était trop. Il ne se sentait plus la force d'assumer une telle tache depuis que son parrain est parti. Il ne répliquait même plus aux remarques et aux coups de Duddley. Et il allait encore en prendre ce matin, il le sentait.
Ce qui devait arriver ne tarda pas à se produire.
-Alors le petit a encore fait un cauchemar? Tu devrais allumer la lumière la nuit, comme les bébés.
En temps normal Harry aurait eu une remarque cinglante à lui répondre, mais il ne pouvait plus. Il était incapable de quoi que ce soit. Il ne regarda même pas son cousin et observait son pamplemousse, sans aucune envie de le manger. C'était comme s'il voulait se laisser mourir de faim.
De l'autre côté du miroir, Sirius James et Lili étaient dépités. Lili pleurait presque, Sirius sentait la culpabilité monter en lui, et James était fou de rage contre ce monstre de Duddley. Mais ils ne pouvaient rien faire.
-Sirius n'y va pas, imitait le gros cousin, d'abord qui est ce Sirius? Encore quelqu'un dont tu as gâché la vie? Comme tu l'as fait avec ma famille?
S'en était trop. Harry devint fou de rage. Ses yeux lançaient des éclairs. Duddley s'en rendit compte et il eut peur d'être allé trop loin. Le jeune sorcier se jeta sur son cousin, attrapa son pamplemousse et essaya de lui mettre au fond de la gorge.
-Tu veux que je te gâche la vie! Allons y! De toute façon je n'ai plus rien à perdre! Tu n'es qu'un porc! Et je t'interdis de prononcer ce nom! Tu n'as pas le droit.
Il voulait le gaver comme une oie, lui montrer qu'à ses yeux il n'était rien de plus qu'un porc. Tout cela était de la faute de cette famille! S'ils n'existaient pas, il serait bien au calme à Poudlard.
Tout s'était passé tellement vite que Pétunia et Vernon ne réagirent pas instantanément. Puis Vernon attrapa Harry, l'arracha à Duddley, et lui mit une gifle. Il n'avait pas le droit de s'attaquer à sa famille comme ça. Duddley avait tout à fait raison, il gâchait leur vie! Harry allait répliquer mais il sentit quelque chose chauffer dans sa poche. C'était le miroir.
En effet les trois amis qui l'observaient étaient paniqués, choqués. Leurs sentiments étaient tellement forts qu'ils avaient interféré avec le miroir.
Harry voulait comprendre ce qu'il se passait dans sa poche, mais il ne savait pas comment s'éclipser après la pagaille qu'il venait de mettre. Il n'eut pas l'occasion de se poser la question, son oncle le consigna dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre. Au moins il serait tranquille. En montant l'escalier il sentit que la chaleur diminuait, il se dépêcha de parcourir les derniers mètres.
A peine la porte de sa chambre fermée, il sortit le miroir.
-Sirius c'est toi? implora-t-il.
-Oui Harry, tu peux m'entendre? Je suis coincé derrière ce voile avec tes parents!
Mais Harry n'entendait pas ce que son parrain disait.
-Il faut que j'arrête de m'inventer de telles histoires. Sirius est mort, et par ma faute...
Et il se jeta sur son lit pour pleurer.
Cette phrase eut l'effet d'un coup de poignard dans le cœur de l'animagus Patmol. Il sembla même à James et Lili qu'il pleurait également.
-Sirius, dit Lili, nous allons trouver une solution pour réparer ce miroir crois moi! Je t'en fais la promesse! Est ce que je t'ai déjà menti?
-Non mais cela semble impossible. Il souffre tellement... Et tout ça à cause de moi, de cette ridicule chute!
-Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, soupira James... Ils se pensent tous les deux responsables des malheurs de l'autre... Je me demande s'il est vraiment mon fils et pas celui de Sirius!
Il adressa un clin d'œil à sa femme.
-Sirius il ne faut plus utiliser ce miroir tant que nous n'avons pas trouvé le moyen de le réparer. Crois moi nous allons y arriver. J'ai confiance en Lili.
L'homme voulu jeter un dernier regard à son filleul, comme s'il avait peur de ne plus jamais le voir à nouveau. Le miroir avait retrouvé sa place sur la table de chevet. Mais un détail attira son attention. Hedwige semblait vouloir attirer l'attention de son maître sur quelque chose. Sirius le vit en même temps qu'Harry. Ou plutôt la vit. Une magnifique chatte était sur le rebord de sa fenêtre. Elle avait un médaillon autour du coup. En regardant bien, Sirius le reconnu instantanément. Il formait un losange et dans l'argent étaient gravées les lettres SB.
-Patty! Je pourrai la reconnaître entre milles! Ses yeux ont toujours la même forme!
Sirius semblait maintenant transporté de joie. Il hurlait de joie, si Patty avait trouvé Harry, elle saura trouver les mots pour le réconforter!
-Patty...
Lili et James se regardaient. Le nom leur disait quelque chose, mais ils ne se souvenaient plus où ils avaient entendu parler d'une Patty...
-Oui Patty. Vous ne la connaissez pas, enfin, pas vraiment. Mais elle a fait l'objet d'une mission de surveillance par l'ordre. Voldemort voulait la tuer. Vous étiez sur une autre mission donc je m'en suis chargé. Je vais vous raconter son histoire...
