Chapitre quatre : L'histoire de Patty.

Patty était arrivée à Poudlard lorsque les maraudeurs étaient déjà en sixième année. Sirius n'avait pas fait attention à elle au début. Il était trop préoccupé par les évènements de l'été. Il n'avait passé que peu de temps chez ses parents, mais cela lui fut suffisant pour qu'il découvre que quelque chose de monstrueux se préparait. Il avait aussitôt envoyé un hibou à James pour le prévenir. Ce seigneur dont ses parents parlaient sans cesse avec tant de respect commençait à faire des massacres. Il tuait des moldus, des enfants de moldus devenus sorciers. Pour lui ils n'étaient que des sangs de bourbe ! Quelle expression horrible ! Comment pouvait-on avoir un sang différent ? Il avait les mêmes propriétés pour tout le monde !

A la rentrée de sa sixième année, Sirius ne savait pas encore que Patty faisait partie de ceux qui en avaient réchappés. Elle avait eu énormément de chance. Voldemort voulait la kidnapper. Mais pas la tuer. Chose étrange venant de quelqu'un comme lui. Il n'était pas du genre à s'encombrer d'une petite fille sorcière, encore moins si elle était née de parents moldus. Pourquoi la voulait il ? Personne ne le savait. Certains disaient qu'elle était la seule au courant. Peut être avec Dumbledore, mais il ne l'avait laissé entendre à personne, peut être voulait il épargner la petite.

La rumeur disait que Fumseck, son fidèle phénix, était apparu dans une flamme rouge. Voldemort avait immédiatement tenté de le tuer, même s'il savait qu'il allait renaître de ses cendres, mais au moment où il avait pointé sa baguette sur l'oiseau, elle s'était bloquée. Une baguette ne pouvait combattre celui grâce à qui elle était née.

Le phénix n'avait pas traîné, il avait aggripé la main de la petite par une de ses serres et s'était envolé avant qu'elle n'ait le temps de s'en rendre compte. Il l'avait emmenée à Poudlard, ou Voldemort ne pouvait aller, et l'endroit le plus sur du monde. Dumbledore avait pris soin d'elle. Il regrettait de ne pas avoir envoyé Fumseck plus tôt pour sauver ses parents, mais tel était leur destin. Il n'aurait pu le changer, même s'il l'avait voulu… Et ce n'était pas le moment de se lamenter, il fallait protéger la petite maintenant. Dumbledore lui expliqua tout à propos de son don, pourquoi Voldemort la voulait, pourquoi il avait tué ses parents. En voyant Patty après cette révélation, il se demanda s'il avait eu raison de lui révéler tout cela, si pour la préserver, il n'aurait pas du attendre avant de lui dire cela. Si de tels événements devaient se produire à nouveau il réfléchirait à deux fois avant d'augmenter la souffrance d'un enfant.

Sirius n'aurait sûrement jamais remarqué Patty si elle n'avait pas été envoyée à Gryffondor par le choixpeau magique. Ce n'était même pas la voix du chapeau annonçant Gryffondor qui l'avait tiré de sa rêverie mais les applaudissements à côté de lui. James le remarqua et se moqua de lui. Patmol observa alors la nouvelle venue. Elle se déplaçait gracieusement malgré son jeune âge. Elle était plutôt petite comparée aux autres premières années, mais elle semblait tellement plus mure. Elle était brune, les cheveux long tirés vers l'arrière, elle avait de grands yeux bleus. Plutôt jolie pense Sirius, mais un peu jeune… Cependant lorsqu'elle s'assit à la table des Gryffondor il croisa son regard. Il y vit une telle expression de tristesse qu'il eut lui même envie de pleurer. Il tourna la tête vers James pour voir s'il était également affecté mais son ami était bien trop occupé à raconter ses exploits de l'été à Lili. Sirius se pencha alors vers Patty pour lui demander si elle se sentait bien, sa réponse fût juste « tu le sais bien que non, tu l'as ressenti… » Sirius haussa un sourcil, ne sachant que répondre et tourna la tête. Il vit à la table des professeurs que Dumbledore les observait avec une expression soulagée.

Le mois suivant la rentrée fut tellement riche en événements, et surtout en farces pour les Serpentards que Sirius n'eut pas l'occasion d'en apprendre plus sur la nouvelle qui l'avait tant bouleversé. Pourtant lorsque le soir il n'y avait plus rien à faire, il l'observait assis dans un des fauteuils de la salle commune, quand les autres étaient partis dormir. Elle s'en rendait compte et généralement se dépêchait de rejoindre sa chambre après, mais sa réaction ne ressemblait pas à quelqu'un qui a peur, plutôt à quelqu'un qui n'est pas prêt à parler. Sirius pouvait le comprendre, grâce à sa propre expérience. Quand il est arrivé en première année, il voulait éviter les gens, il ne voulait pas que quelqu'un sache qu'il était un Black. Les choses avaient changé maintenant qu'il y avait James Remus et Peter. Mais cette petite semblait avoir le même comportement. Sirius était maintenant seul à réfléchir dans la salle commune. Il n'avait pas sommeil. Il avait envie d'une petite promenade nocturne dans le parc. Pas besoin de prévenir les autres, il voulait juste réfléchir, et il connaissait désormais suffisamment de passages secrets pour se passer de la cape d'invisibilité de James, et puis il avait la carte des maraudeurs.

Dans le parc il eut une sacrée frayeur. Il se promenait calmement, à la lisière de la forêt interdite. Puis quelqu'un lui demanda « comment vas tu Sirius ? » Sirius était certain d'avoir reconnu cette voix, mais ce n'était pas possible ! Il avait vérifié sur la carte, il était censé être dans son bureau il y a moins d'une minute. Comment était il arrivé aussi vite près de la forêt ? C'était impossible… Il avait peut être transplané. Mais non Lili ne cessait de leur répéter que ce n'est pas possible de transplaner dans Poudlard. Tant pis la n'était pas la question, il se retourna, prêt à affronter son destin.

-Bonsoir professeur Dumbledore, dit il tout naturellement, vous n'arrivez pas à dormir non plus ?

-Et bien non en fait, trop de soucis… Mais ne fait pas semblant d'être naturel, je t'ai fait peur non ? Tant mieux, elle arrivera bientôt dans ce cas.

De quoi parlait il ? Sirius savait que le directeur avait des paroles parfois étrange, mais la, qui pouvait donc arriver à une heure pareille si près de la forêt ?

-Je te sens perplexe Sirius. En l'attendant, je vais t'expliquer, cela te paraîtra aussi fou qu'étrange mais c'est la simple vérité. Avant tout, testons tes connaissances. Que peux tu me dire des voyants ?

-Et bien, Sirius ne comprenait pas, on l'interrogeait sur les cours en plein milieu de la nuit à l'orée de la forêt ! Les voyants sont des personnes capables de voir des événements qui se produiront dans le futur. Mais il n'existe que très peu de vrais voyants, les autres sont des charlatans. On reconnaît une vraie prédiction grâce à la voix du voyant, elle change, comme s'il avait une transe. Ensuite toutes ces prophéties sont référencées au ministère de la magie et classée selon leur…

-C'est suffisant Sirius, cette partie m'intéresse moins. A ton avis, existe-t-il des voyants instantanés ? Dans le sens où ils ne voient pas le futur, mais un événement qui se passe au moment même de la prédiction.

-A ma connaissance non. Mais je pense que vous allez m'apprendre qu'il en existe au moins un, ou plutôt une…

-Tu as compris Sirius. Maintenant je vais te raconter une histoire qui s'est passée cet été, fin juillet. Une petite fille de 11 ans jouait tranquillement chez elle, ses parents étaient dans la maison également. Elle venait de recevoir une lettre qui lui disait qu'elle était admise à Poudlard. Elle était folle de joie tout comme ses parents. Soudain, un éclair vert déchira le salon. La petite paniquée couru se cacher derrière un meuble. Un homme monstrueux, qui se fait appeler Lord Voldemort venait pour la prendre, il la cherchait, d'autres hommes étaient avec lui. Les parents de cette petite tentèrent de comprendre ce qu'il se passait, ils n'eurent même pas l'occasion de lui poser une question. Voldemort leur lança un sort mortel. La petite se trouvait orpheline. Avant qu'il ne put poser une main sur elle et l'emmener, un phénix est apparu et l'a sauvée en l'emportant loin de ce lieu. Mais je pense que cette histoire tu la connaissais plus ou moins, n'est ce pas Sirius ?

Son cerveau ne fit qu'un tour. Mais bien sur ! C'était la mission de son père pour le seigneur comme il l'appelait. Quand il avait espionné ses parents pour savoir ce qu'ils manigançaient il avait entendu cette histoire. Voldemort avait tué des moldus, mais ses fidèles n'étaient pas parvenus à enlever leur petite fille dont il avait besoin, l'oiseau de Dumbledore l'avait emmenée avant.

-Mais alors, cette fille est à Poudlard ? Qui est ce ?

-C'est moi, dit une voix timide.

-Patty…

Dumbledore coupa le silence.

-Oui c'est elle. Patty est la seule voyante qui a le pouvoir dont je t'ai parle. Enfin c'est un pouvoir particulier. Elle ressent les émotions des gens qui sont en rapport avec ceux qui l'entourent. Par exemple, elle pourrait ressentir l'amusement de mon frère suite à la blague que je lui ai faite. Mais surtout, la nuit après le meurtre de ses parents, elle a ressenti une émotion que quelqu'un avait pour elle. Elle m'en a immédiatement parlé. Il y avait un jeune garçon qui avait pleuré pour elle en apprenant son histoire. Elle voulait le réconforter, lui dire qu'elle allait bien, mais elle ne le connaissait même pas.

-J'ai pleuré cette nuit la en pensant à la petite fille, avoua Sirius… Mais comment l'a-t-elle senti ? Comment peut elle être sure que c'est moi ?

-Je l'ai senti le premier jour. Quand tu m'as demandé si j'allais bien. Je t'ai reconnu. Je sais que ça peut paraître fou ! Je suis enfant de moldu, je ne connais rien à votre monde… Mais ce monstre s'intéresse à mon pouvoir. C'est comme ça, je n'y peux rien.

-Et que puis je faire dans tout ça ? Sirius posa la question plus à Dumbledore qu'à Patty.

Il voulait aider cette petite. Son histoire le touchait. Il en avait pleuré. Et il se doutait bien que ce Voldemort, dont enfin il connaissait le nom, allait essayer de la reprendre, même s'il ne savait pas pourquoi.

-Et bien c'est assez particulier comme demande. En fait je souhaite que vous restiez ensemble pendant les vacances d'été. Pour des raisons que je ne comprends pas, le ministère refuse que des élèves restent à Poudlard l'été. Et je pense que Patty sera en sécurité avec toi. Bien sur ce ne sera pas chez tes parents ! Mais il me semble que ton oncle t'héberge régulièrement pendant les vacances. Patty a besoin d'être avec quelqu'un en qui elle a confiance, quelqu'un qui connaît son histoire. Et c'est toi Sirius. Aussi étrange que cela puisse te paraître c'est toi. Accepte tu de prendre soin d'elle ?

-Mais bien sur… Mais je ne vois pas comment je pourrai être plus capable que quelqu'un d'autre, un auror par exemple !

-Les aurors sont bien trop occupés Sirius… Malheureusement. Mais ne t'en fais pas, je pense que tu es très capable de la protéger. Tes petits duels contre certains élèves de Serpentard l'ont prouvé, ajouta le directeur avec malice…

Finalement, Sirius accepta sa mission. Il ne savait pas pourquoi, mais il le devait, et il avait une totale confiance en Dumbledore.

Les années s'écoulèrent, et Patty passait tous les étés chez l'oncle de Sirius avec lui. Ils s'entendaient à merveille, malgré leur différence d'age. Même après que Sirius ait quitté Poudlard, et obtenu son diplôme, il revenait chaque année en juin pour veiller sur Patty. Il avait fait le serment à la petite et à Dumbledore de n'en parler à personne. Cela fut dur, mais il garda le secret, James ne sut jamais ce que faisait Sirius chaque été, ni pourquoi quand il venait passer quelques jours chez les Potter il devait s'absenter. En passant du temps auprès d'elle Sirius avait vite compris pourquoi Voldemort la voulait tellement. Son pouvoir se développait chaque jour. Maintenant, elle faisait beaucoup plus que ressentir les émotions des gens. Elle savait voir ce que faisait chaque personne en temps réel grâce à leurs sentiments. Elle aurait été un espion des plus efficaces, et sans risque de se faire repérer. Plus d'une fois elle avait voulu aider l'ordre du phénix en proposant d'espionner Voldemort, mais Sirius et Dumbledore s'y étaient refusés. Il fallait que son pouvoir reste secret, ou elle courrait un grand danger, et l'ordre avec elle. Si elle tombait entre des mains malfaisantes…

Cependant un malheur ne pouvait arriver sans un autre. Les maraudeurs avaient fini leurs études depuis quatre ans déjà. Patty était en sixième année. Elle devenait une jeune femme très jolie, et malgré tout ce qu'il pouvait en dire, elle ne laissait pas Sirius indifférent. Un soir pourtant, à Halloween, Sirius était venu lui rendre visite à Poudlard et pendant qu'ils discutaient un événement épouvantable se produisit, bien loin de la. Patty le ressentit aussitôt, et du l'annoncer à Sirius. Voldemort avait trouvé James et Lili, il les avait tué. Leur enfant avait survécu. Elle pleurait en lui annonçant. Sirius ne voulait pas y croire, mais il savait que son pouvoir ne l'avait jamais trompé. Patty eut beau le supplier de rester avec elle, que quelque chose d'encore plus néfaste pouvait se produire, il devait y aller. Il laissa la jeune fille pour aller voir ses amis et son filleul. Elle voulut l'accompagner, il refusa, prétextant que le mage noir pouvait encore être la, qu'elle ne pouvait pas s'exposer.

Mais Patty avait beaucoup appris aux cotés de Patmol. Et elle désobéit. Elle partit quelques minutes après lui. Elle voulait le soutenir dans cette épreuve. Elle emprunta l'un des passages secrets que Sirius lui avait indiqués afin qu'elle puisse s'enfuir en cas de problème. Mais en chemin, elle fit une rencontre qui faillit la tuer.

Voldemort. Il était dans un état épouvantable, il n'avait plus de corps, il était comme une forme flottant dans les airs. Il reconnut cependant la jeune fille immédiatement. Il n'avait plus la force de lancer son fatal avada kedavera. Mais il lança un sort qui aurait pu la tuer si elle n'avait pas eu tant de courage. Il la condamna à être dépendante de ses émotions. A chaque fois qu'elle aurait un sentiment, elle se transformera en un animal correspondant à ce sentiment. Si elle se sentait fière, elle deviendrait un paon. Puis elle se sentirait fatiguée et se transformera en marmotte. Condamnée à être éternellement un animal, mais à chaque fois un animal différent.

Sirius la trouva. Elle était inconsciente encore. Même s'il ne le connaissait pas, il se rendit vite compte du sort qu'elle avait subit, car elle se transforma en un moineau, puis ensuite en une lionne blessée… Patmol se sentait impuissant, il venait de perdre ses meilleurs amis, on allait l'accuser du crime, car il avait échangé avec Peter à la dernière minute pour le gardien du secret. Et maintenant Patty qui s'était faite attaquer. Il ne pouvait l'apporter à Dumbledore, il serait immédiatement arrêté. Il déposa la jeune fille devant la porte de Poudlard, puis partit à la recherche de Peter. Il devait l'attraper pour prouver son innocence.

Patty fut trouvée par Hagrid. Il l'amena aussitôt à l'infirmerie. Madame Pomfresh devait avoir une solution ! Les jours passèrent et Patty failli mourir plus d'une fois. Elle se sentait impuissante et se transformait en cheval avec une jambe cassée, ou en fauve qui veut défendre les siens mais qui était gravement blessé… A aucun moment elle ne pouvait dire que Sirius était innocent, car elle le savait par son pouvoir, il avait été envoyé à Azkaban à tort. Pompom et le directeur ne parvinrent pas à contrer le sort. Cependant quand la jeune femme était trop épuisée et qu'elle ne pouvait se transformer Dumbledore lui parlait. Il lui apprenait à contrôler ses émotions. Elle était inconsciente, mais elle entendait c'était le principal. Tant pis si cela prenait du temps, il fallait la sauver. Après plusieurs semaines, Patty repris des forces et avait appris à lutter contre ses sentiments. Elle devait alors apprendre à utiliser ce maléfice à son avantage. Elle pouvait être n'importe quel animagus et devait en profiter. Ce fut très long et difficile pour elle, mais elle y parvint. Elle pouvait contrôler ses transformations, ce qui lui l'autorisait à donner libre cours à ses émotions, et elle savait aussi les provoquer.

Sirius avait appris cette dernière partie de l'histoire après son évasion d'Azkaban. Il n'avait revu Patty qu'une seule fois. Il était si fier d'elle. Mais elle n'avait pas osé montrer sa joie, de peur de ne pas savoir contenir une métamorphose devant lui. Ils s'étaient écrit très souvent, et elle lui avait toujours répété que le jour où il aurait besoin d'elle, elle le sentirait et arriverait.

-Elle a du voir ce qui m'est arrivé dans une de ses visions, et elle a du se mettre en route pour trouver Harry et l'aider à me retrouver, conclut Sirius.