Chapitre 5

Harry regarda la chatte. Elle était très gracieuse, enfin, aussi gracieuse qu'une chatte puisse être. Il ne savait pas ce qu'elle faisait là, elle ne ressemblait à aucun des chats du quartiers. Peut être appartenait-elle à Mrs Figg. Elle était tigrée, avec juste le bout des pattes blanc, comme si elle avait des chaussettes. Elle fixait intensément Harry. Il ne comprenait pas, il y avait quelque chose d'humain dans cette animal, et son regard ! Il avait rarement vu un chat avec des yeux aussi bleus.. Il pensa un instant au professeur Mac Gonagal, mais ce n'était pas elle, son animagus était différent de cette chatte. C'est alors que son regard fut attiré par le médaillon en argent. Etrange pour un chat d'avoir un collier d'une telle valeur. Il se décida donc à ouvrir la porte de sa fenêtre et attrapa l'animal.

-Et bien toi, lui dit il, tes propriétaires doivent vraiment tenir à toi pour te mettre un collier d'une telle valeur. Ca a bien l'air d'être du véritable argent !

Harry observa le médaillon de plus près. Quelque chose était gravé dessus, un chien. Harry pensa au sinistros, mais il savait maintenant que ce n'était que des sornettes. En essuyant la médaille pour mieux la voir, l'inscription qu'il y découvrit en dessous du dessin le laissa sans voix : Sirius. Il en laissa tomber la chatte qui le regarda d'un air indigné. Alors elle se transforma sous les yeux d'Harry en une magnifique femme d'une trentaine d'année. Harry n'avait jamais vu une telle beauté, une telle classe, une telle autorité inspirant le respect émaner d'une même personne.

Derrière le voile, Sirius, James et Lili avaient continué d'observer la scène pour voir ce que Patty voulait à Harry. James sourit.

-Et bien, mon ami, tu ne m'avais pas dit qu'elle était aussi belle… Et tu vas me dire que toi, le plus grand séducteur de Poudlard, tu n'as pas eu une aventure avec elle ?

-Arrête de dire des idioties James, rétorqua Sirius. Non il ne s'est jamais rien passé entre elle et moi. De toute façon tu me connais, je n'ai jamais voulu m'engager auprès d'une femme. S'il s'était passé quelque chose entre nous, cela aurait sérieusement compliqué ma mission ! Et la n'est pas la question, je devais juste la protéger.

-Tu lui as quand même offert un médaillon avec ton nom dessus, remarqua Lili, car je sens bien que c'est toi qu'il l'a offert…

Sirius semblait très mal à l'aise. Il n'avait jamais parlé de Patty à ses amis et voilà qu'ils lui posaient des questions sur une éventuelle relation entre eux. Mais pourquoi Lili était si perspicace.

-Et bien, euh… , Sirius hésitait sur la bonne réponse à donner. C'était aussi dans le cadre de la mission. Cette médaille a des pouvoirs magiques, si elle était en danger je l'aurai tout de suite senti.

-Et elle la porte toujours alors que tu es un évadé d'Azkaban que tout le monde croit mort. Etrange, ironisa James.

-Bon au lieu de dire n'importe quoi regardons ce qu'elle veut à Harry.

Harry était bouche bée. Il ne savait quoi dire. Un moment l'idée effleura son esprit qu'elle pouvait être une partisane de Voldemort. Mais non, cela ne collait pas avec l'impression générale qu'elle laissait. Et puis il y avait cette médaille avec le nom de Sirius. Non, il devait voir ce qu'elle lui voulait, mais il savait qu'elle ne lui ferait pas de mal.

-Bien, je vois que tu as décidé de ne pas avoir peur de moi, remarqua-t-elle. Ce sera plus facile pour la suite.

-Quoi ? Harry était perplexe. Mais comment pouvez vous le savoir.

-C'est trop long à expliquer. Un jour peut-être tu connaîtra mon histoire. Mais pas aujourd'hui. Il y a autre chose dont je veux te parler pour le moment.

Et elle se lança dans son récit. Harry l'écouta sans protester. Elle lui expliqua qu'elle savait que Sirius n'était pas mort. Cette arcade a des nombreuses propriétés magiques, mais donner la mort n'en fait pas partie. Brièvement, elle décrit ces propriétés. Elle conserve l'esprit des personnes mortes par magie. Entre eux à l'intérieur, ils se voient avec un corps normal, mais c'est leur esprit qui se matérialise ainsi. Seul Sirius a son véritable corps, car il n'est pas mort. Mais ils ne peuvent voir la différence à l'intérieur. C'est pour ça qu'il ne peut pas en sortir, on l'en empêche. Mais Patty avait peut être son idée. Elle verrait ça plus tard, car pour le moment Sirius était avec James et Lili et leur présence pourrait lui être bénéfique pour la suite. Pour ne pas abandonner, pour revenir. Car oui il voulait revenir et allait tout faire pour y parvenir. Mais c'était compliqué pour le moment, il y avait des gardiens dans cet endroit, et leur humeur laissait penser qu'ils n'allaient pas être des plus coopératifs avec Sirius. Elle expliqua également que pour le moment il était trop en colère pour chercher une solution pour s'échapper. Le miroir qui ne fonctionnait pas l'agaçait au plus haut point.

Harry était des plus perplexes.

-Mais comment pouvez vous savoir tout ça ? Il a réussi à vous contacter ? Comment êtes vous au courant pour ce miroir ?

-Oh… Je ne pensais pas que tu serais jaloux. Tu dois vraiment l'aimer ton parrain. Mais je t'ai déjà dit, ce n'est pas l'heure pour te raconter mon histoire…

Comment faisait elle ? Elle arrivait à percer Harry sur certains détails alors que même ses meilleurs amis qui le connaissaient depuis cinq ans déjà n'auraient pas pu s'en rendre compte. Il avait envie de se méfier de cette femme, trop belle pour être réelle, mais il ne pouvait pas, il n'y arrivait pas.

-Je savais que tu me ferais confiance. Pour le moment, il faut que je t'emmène loin d'ici, au square Grimmaurd. Tu ne peux pas rester ici, ils ne vont pas tarder. Je sens leur haine se rapprocher. Ces mangemorts tiennent vraiment à te ramener à leur maître ! Avant je vais prévenir ton oncle et ta tante de ton départ. En attendant fais ta malle.

Et elle descendit les escaliers. Harry ne bougeait pas. De toute façon, sa malle était déjà prête, il l'avait préparée au tout début des vacances pour prévenir un départ anticipé de Privet Drive. Il se permit donc de faire une chose que n'importe qui dans sa situation aurait faite : écouter aux portes. Il voulait savoir comment cette femme allait s'en sortir avec les horribles Dursley.

Il ne fut pas au bout de ses surprises à propos de la jeune femme. Tout naturellement, elle était rentrée dans la cuisine où ils finissaient tous de prendre le petit déjeuner et les avait salué. L'oncle Vernon dut être également frappé par sa beauté car il ne réagit pas. Pétunia parla la première.

-Mais qui êtes vous ? Que faites vous dans notre maison.

-Je venais juste vous prévenir que je partais avec Harry, dit Patty d'un ton naturel.

-Mais c'est impossible, hurla Vernon ! Encore un de ces bizarres dans ma maison ! Sortez de la immédiatement et emmenez le avec si ça vous chante ! De toute façon, il n'est plus le bienvenu ici.

-Il ne l'a jamais été, poursuivit elle avec une voix pourtant douce. De toute façon je ne vous demande pas votre avis, nous partons c'est irrévocable.

-NON !

Tous les visages se tournèrent vers Pétunia, même Duddley qui s'était caché derrière son poste de télévision. Certaine d'avoir l'attention de tout le monde, elle enchaîna, légèrement gênée.

-C'est que… il ne peut partir d'ici sans qu'une personne ne donne son autorisation, si je ne l'ai pas, je ne vous laisserez pas le prendre !

Harry était surpris. Depuis quand sa tante s'inquiétait pour sa sécurité ? Elle aurait pourtant été bien contente si Voldemort était parvenu à l'achever. Soudainement, sa cicatrice le brûla. Voldemort riait, il était content… Qu'avait il donc encore fait ? Rien de terrible espéra Harry et il reporta son attention sur la conversation dans la cuisine.

-Justement, ajouta Patty, le professeur Dumbledore m'avait prévenue que vous pourriez avancer cet argument, il m'a dit de vous donner cette lettre dans ce cas.

Un bruit de parchemin froissé. La tante d'Harry devait lire.

-Dans ce cas… Je ne peux m'y opposer.

-Mais ne traînez pas dans ma maison, je ne veux pas que des gens étranges comme vous dévastent encore ma maison !

S'en suivit un silence où personne ne bougea. Patty prononça alors une phrase que Harry se promit de tirer au clair plus tard. Il n'y avait pas d'impatience dans sa voix, pas d'énervement. Elle faisait juste une constatation.

-Mr Dursley, vous avez peur. Ne me regardez pas avec votre air ahuri, je sais que c'est vrai. Oh non, vous n'avez pas peur que le voisinage découvre que vous hébergez des gens … étranges. Ni que votre maison soit détruite. Vous avez peur d'autre chose. Je ne sais pas de quoi, mais je finirai bien par l'apprendre.

Sur ce elle remonta dans la chambre d'Harry. Elle prit une de ses vieilles chaussures, marmonna quelques mots parmis lesquels Harry reconnut Portus. Il attrapa aussitôt sa malle en comprenant qu'elle créait un portoloin, et de l'autre main il tenait la chaussette. Comme d'habitude des frissonnements lui parcoururent le ventre.

Une fois le choc de l'atterrissage encaissé, Harry regarda autour de lui. Il n'était pas au squarre Grimmaurd ! Elle l'avait piégé. Un sentiment de haine à l'égard de cette femme l'envahit.

-Et ! Ne me déteste pas comme ça, ricana-t-elle. Nous sommes juste venus faire un détour, j'avais quelques affaires à prendre.

Harry ne connaissait pas l'endroit, mais il lui plut immédiatement. Il sentait tout le bonheur qu'il y avait pu avoir en ces lieux. Il croyait encore entendre rire des personnes autour de la table de la salle à manger. Un couple discutant main dans la main dans ce salon. Une soirée de bons amis autour du feu. Certaines odeurs, s'assimilant presque à des présences dans son esprit lui semblaient familières. Il se tourna surpris vers la jeune femme.

-Je vois que tu as plus ou moins compris. Cette maison appartenait à l'un des maraudeurs. Et pas n'importe lequel ! Elle est à ton parrain Harry. Oh, avec son emprisonnement et sa fuite, elle est restée à l'abandon, mais je reviens régulièrement pour voir si tout va bien, et pour sentir sa présence comme tu viens de le faire. Celle de tes parents aussi, bien que je ne les ai pas connus, j'avais appris à les aimer au travers de Sirius.

Elle sembla soudain mélancolique. Harry n'en était pas sur, mais il était convaincu que cette femme regrettait cette époque, et que Patmol lui manquait autant qu'à lui. Il posa sa main sur son épaule et lui dit simplement :

-Il me manque à moi aussi…

Elle lui sourit. Ils allaient sûrement très bien s'entendre, c'était obligé ! Ils avaient tellement de points communs ! Rien que dans leur histoire. Et les différences qu'ils avaient ne feraient que renforcer cette entente. Car être ami avec quelqu'un qui est exactement comme vous ce n'est pas très amusant. Elle ferait son possible pour remplir sa mission auprès de lui. Pour Sirius, pour Harry, pour Dumbledore et pour elle aussi.

Soudain elle sursauta et fut paniquée. Harry ne comprenait pas ce changement soudain de comportement.

-Les mangemorts… Ils doivent savoir on nous sommes. Ils sont heureux, convaincus qu'ils vont pouvoir t'amener à leur maître aujourd'hui. Tant pis pour la visite, nous reviendrons sûrement.

Elle courut vers l'escalier, Harry sur ces talons. Le pauvre ne comprenait vraiment rien. Comment faisait elle pour savoir tant de choses ? Si encore elle les inventait, mais ce n'était même pas le cas, il l'avait bien vu quand elle avait parlé à l'oncle Vernon. Ils venaient d'entrer dans ce qui semblait être une chambre. Elle poussa le lit, et derrière son cadre décolla un tout petit paquet.

-Qu'est ce que c'est ? demanda Harry très surpris.

-Pas le temps, ils sont dans la maison. Bellatrix aussi… siffla-t-elle avec rage.

Puis elle choisit le lit comme portoloin, murmura la formule et au moment ou il s'actionnait, Bellatrix entra dans la chambre.

-Je vous tiens, tous les deux… Mon seigneur va être heureux. Surtout pour toi Patty, 20 ans qu'il te cherche. Et c'est moi qui aura toute sa gratitude…

De quoi parlait elle ? Harry commençait à paniquer, le portoloin ne se déclenchait pas !

-Si seulement tu comprenais ce qu'il y a en toi, murmura Patty à l'horrible cousine de Sirius, j'aurai pu t'aider.

-Jamais ! Endolo…

Et son endoloris s'envola. Le portoloin avait enfin fonctionné. En atterrissant, Harry soupçonna Patty d'avoir joué avec le feu en le retardant pour provoquer les (ou surtout une) mangemorts. Mais il lui demanderait plus tard. Ils venaient d'arriver avec un lit au quartier général de l'ordre. La mère de Sirius hurlait déjà dans son tableau.

-Je vois que tu as réussi à nous ramener les deux choses que nous souhaitions avoir parmi nous.

Dumbledore regardait, avec des yeux bien amusés sans doute à cause de l'arrivée bruyante, avec un lit. Harry et le petit paquet que Patty tenait toujours dans sa main.

Il ne savait pas encore que derrière un voile, Sirius était bien vivant et sautait de joie avec un regard victorieux et observant Patty et Harry, dont le miroir était toujours bien en sûreté dans la poche de sa robe de sorcier…