Chapitre 6
Sirius triomphait. Patty était vraiment exceptionnelle. La façon dont elle avait provoqué Bellatrix. Il n'avait pas compris l'allusion faite à ce que sa cousine pouvait avoir de caché en elle, mais il avait vu qu'elle avait fait mouche. La mangemort connaissait très bien le pouvoir de Patty et elle avait été touchée. Son regard l'avait trahit. Par contre il n'avait pas compris ce qu'elle avait dit à Vernon Dursley. Il se tourna vers Lili, elle avait peut être une explication. Elle semblait pensive.
-Lili, tu sais de quoi elle voulait parler à ton beau frère ? Sa peur ?
-Je pense oui… Ces souvenirs sont lointains, mais je ne savais pas que ça pouvait le toucher, ni qu'il était au courant. Comment peut il savoir ? Pétunia lui aurait avoué ?
-De quoi parles tu, James semblait inquiet.
Il était vrai que Lili laissait rarement paraître son inquiétude. Et Lili leur expliqua. Ils promirent cependant de ne pas en parler à Harry, s'ils arrivaient à prendre contact avec lui. Il ne devait pas l'apprendre pour le moment.
-Pétunia est une Cracdur…, dit Lili d'un ton monocorde.
-Euh… tu veux dire cracmol ? Mais tu dois te tromper non ? Tes parents n'avaient pas de pouvoirs magiques, elle ne peut donc pas être cracmol.
-Je n'ai pas fait d'erreur. Il existe de nombreux cracdurs. Cependant, peu de gens connaissent leur existence, à moins d'en avoir un dans sa famille, ou de faire partie du ministère. Les cracdurs sont l'inverse total des cracmols. Ils sont de parents moldus, et ont reçu des pouvoirs magiques. Mais ils ont refusé de les utiliser.
-Comment un enfant peut empêcher ses pouvoirs de se manifester ? On les voit quand ils sont tristes ou en colère !
-Et bien, expliqua Lili, dans le cas de ma sœur, elle refusait tellement de sortir de l'ordinaire qu'elle s'est auto-bridée. Elle a renié la magie. Mais la magie ne l'a pas quittée ! Elle est toujours présente en elle, cependant elle ne s'exprime pas. Et je ne sais pas si elle le fera un jour. Vernon doit être au courant, et il a peur que sa femme s'embarque dans cette guerre. Du moins c'est comme ça que je vois la situation.
Sirius semblait sceptique. Il avait bien entendu parler de cet oncle étrange, brute. Il l'imaginait mal s'inquiéter pour cette guerre, il refusait de croire à la magie. Tout d'un coup un éclair traversa son esprit. Mais alors il n'était pas si sans-cœur qu'il le prétendait. Il ne s'inquiétait pas que ses voisins découvrent qu'il avait un sorcier dans sa famille. Mais il s'inquiétait pour sa femme. Dans le cas où elle déciderait de refaire appel à la magie enfermée en elle, et de s'engager dans la guerre, elle risquait le même sort que sa sœur…
-Oui Sirius tu as compris. Ma sœur n'a pas toujours été aussi abjecte. Son mari non plus. Ils ont simplement refusé une évidence. Et pour que personne ne cherche à les faire changer d'avis, ils se sont forgé cette image qu'ils voulaient renvoyer à leur entourage. Bien sur, je ne dis pas qu'ils sont des gens intéressants, ils ont toujours eu un mauvais caractère, un dégoût plus ou moins profond pour la magie, mais ils ont des excuses.
Puis regardant le miroir elle vit Ron et Hermione. Sirius expliqua à ses amis qui ils étaient, qu'ils étaient prêts à mourir pour Harry et inversement…
Harry ne comprenait pas. Dumbledore ne lui avait donné aucune explication, il l'avait envoyé dans la chambre qu'il occupait au square Grimmaurd et ses amis l'attendaient impatiemment. Ils avaient déjà fait connaissance avec Patty. La jeune femme avait rejoint l'ordre quelques jours après le combat au ministère. Ils s'étaient réveillés un matin, et elle était la dans la cuisine. Personne ne savait comment elle était rentrée dans la demeure des Black. Mais elle était la, avec un éternel air triste dans son regard. Dumbledore l'avait accueillie à bras ouverts, malgré les protestations de Molly Weasley qui voyait cette nouvelle venue d'un mauvais œil. Les deux femmes avaient longuement discuté, personne ne savait ce qu'elles s'étaient dit, mais aujourd'hui elles s'adoraient, et Patty était membre de l'Ordre.
Harry raconta à son tour ce qu'il s'était passé. Il n'omit aucun détail, pas même les réflexions faites à Vernon et Bellatrix. Hermione semblait être dans une intense réflexion. Tant d'éléments pour elle à analyser, ces réflexions faites, les pouvoirs que cette Patty pouvait avoir, et ce paquet. Personne ne savait ce qu'il y avait à l'intérieur. La jeune femme l'avait confié à Dumbledore qui s'était empressé de le mettre en sûreté (sans doute à Poudlard). Mais rien ne pouvant échapper bien longtemps au trio, ils se promirent d'éclaircir tous ces mystères rapidement.
Pour le moment Hermione avait quelque chose à leur annoncer. Elle lisait la gazette du sorcier tous les matins et un article avait attiré son attention. Un cambriolage avait eu lieu à Londres, dans un musée. C'était surprenant qu'ils en parlent dans la gazette, car le lieu n'était fréquenté que par des moldus. Mais la surprise venait du fait que ce lieu appartenait à une sorcière ! Hermione ignorait que Madame Tussaud avait des pouvoirs magiques. Pourtant si. Elle était la dernière descendante d'un héros de la mythologie grecque, Prométhée. Prométhée était un Dieu, il avait défendu les hommes contre la cupidité des autres Dieux. Personne ne savait qu'il avait eu des enfants, tout simplement parce qu'il avait voulu les protéger. Hermione expliqua qu'en cherchant dans la bibliothèque de Madame Black, elle avait trouvé ce qu'elle cherchait. Prométhée se doutait qu'un jour quelqu'un essaierait d'anéantir l'humanité, il a donc créé une arme magique, que seule une personne pourrait actionner, un élu. Sa famille était le gardien de cette arme.
Madame Tussaud étant la dernière descendante elle possédait l'arme chez elle. Harry qui avait été élevé par des moldus expliqua que le musée de cette femme était constitué uniquement de reproductions de personnages qu'elle avait connus. Ces reproductions étaient en cire. Au départ elle ne reproduisait que ses ancêtres puis elle avait fait des célébrités. Et sa maison était devenue un musée, une attraction pour les moldus, qu'elle appréciait énormément tout comme son illustre arrière arrière….grand père.
Harry semblait paniqué. Voldemort avait il réussi à voler une arme permettant de le détruire ? Hermione lit un passage de l'article disant que rien n'avait été détruit, seules deux statues avaient disparu, des personnalités du Moyen Age apparemment, mais on ne sait pas lesquelles. Ces statues étaient les premières œuvres de la descendante.
-Depuis quand Voldemort s'intéresse aux œuvres destinées aux moldus ? s'exclama Ron.
-Je ne sais pas, soupira Hermione. Mais il y a sûrement un lien avec Patty, et le paquet qu'elle est allé prendre chez Sirius. Si seulement on savait ce qu'il y a dedans…
-Il faudrait déjà savoir quelle est cette arme. Tu n'as pas trouvé de livres en parlant dans la bibliothèque des Black ?
-Et bien, en fait je pense que la charmante mère de ton parrain a jeté un sort pour empêcher quiconque de trouver des informations sur cette arme et la façon de l'utiliser. Mais je pense pouvoir le déjouer. Il faut juste attendre nos manuels de cours de l'année prochaine. En 6ème année, c'est prévu au programme de sortilège, pouvoir accéder à quelque chose qui est barré par un sort complexe, mais il nous faudra trouver le sort et comment le contrer.
Et les adolescents se décidèrent d'attendre ce moment pour résoudre ce problème. Ils étaient tellement heureux de se retrouver. Ils s'étaient inquiétés les uns pour les autres, Ron et Hermione ayant eu peur des réactions de Harry face à la perte de Sirius. Mais Harry ne s'énervait pas. Il pensait à la seule chose qu'il n'avait pas encore dite à ses amis. Sirius n'était pas mort. Il repensait aux paroles de Patty, il était avec ses parents, énervé de ne pas pouvoir prendre contact avec son filleul à cause de… Bon sang ! Pourquoi n'avait il pas compris plus tôt ! Le miroir ! Il fonctionnait, mais il était cassé pour Sirius. Sa main attrapa alors le miroir bien au chaud dans sa poche. Il le regarda, sourit et fit un clin d'œil. Les autres le regardaient perplexes, mais il leur promit de leur expliquer tout cela plus tard.
Sirius éclata de rire ! Enfin son filleul avait compris. Il avait compris qu'ils pourraient se parler ! Lili semblait avoir deviné le clin d'œil de son fils. Elle prit le miroir et se dirigea vers les Gobelins. Sirius et James semblaient paniqués, mais elle ne se retourna pas.
-Laisse la, siffla James. Elle doit avoir une raison.
-Si tu le dis… Ecoutons ce qu'elle leur raconte.
-Re bonjour ! Excusez moi de vous déranger, mais je voudrai vous demander un service.
Le gobelin a qui elle avait coupé la parole la dévisagea, tout d'abord mécontent d'avoir été interrompu, mais comme tout le monde le savait, un sourire de Lili pouvait apaiser les pires tempêtes, et les gobelins avaient appris à apprécier la jeune femme. Le gobelin lui sourit alors.
-Que puis je faire pour vous jolie Lili ?
Il était rare d'entendre un gobelin dire ces mots. Lili avait un don c'était indéniable.
-En fait mon ami qui est arrivé tout à l'heure a beaucoup de mal à comprendre qu'il est mort, il a peur que sa beauté se soit volatilisée en même temps que sa vie. Donc il a voulu se regarder dans ce miroir pour vérifier mais le coin cassé lui fait penser à un sort pour le convaincre du contraire. Il aimerait donc le réparer, mais nous ne pouvons utiliser la magie. Je me demandais si vous pourriez le réparer, ainsi il aurait moins peur et serait plus sociable.
Elle avait avancé un argument de poids. Les gobelins tenaient par dessus tout au calme de cet endroit, un calme mortel…
Ils prirent le miroir non sans un regard suspicieux. Et s'il était ensorcelé pour s'échapper.
-Ne vous en faites pas, je ne prendrai jamais un tel risque de révéler cet endroit au monde ! C'est juste pour assouvir son narcissisme…
Elle dut convaincre les gobelins car après un regard moqueur à Sirius, ils prirent le miroir et le réparèrent sans plus poser de questions.
Lili retourna vers son mari et son ami avec un grand sourire.
-Je suis narcissique hein ? remarqua Sirius avec un ton qui se voulait vexé mais sans être très convaincant.
Ils éclatèrent tous de rire pendant que Sirius prenait le miroir et faisait comme s'il s'admirait.
-Nous l'utiliseront pour parler à Harry plus tard, ils vont nous surveiller un moment je pense, et comme ça tu pourras vérifier que ta beauté est intacte, parvint à articuler Lili.
Pendant ce temps à Londres un jeune garçon avec une cicatrice éclata de rire, sans comprendre pourquoi. Ses amis n'avaient rien dit de drôle mais il se sentait heureux, c'était l'essentiel.
