Capsule Corp.
Ils avaient attendu presque deux heures avant de voir arriver l'avion de son père. Il ne pouvait contenir qu'une centaine de personnes à la fois, deux voyages avaient donc été nécessaires. Végéta avait insisté pour faire partie du premier voyage, prétendant « qu'un prince n'a pas à attendre que des Humains ou des Nameks se décident à s'occuper de lui. »
Il l'avait amèrement regretté.
A peine descendu de l'avion, il avait été agressé par une femelle blonde à la voix suraiguë. Elle s'était totalement désintéressée des Nameks pour se concentrer exclusivement sur lui, débitant en boucle des inepties du genre « Comme vous êtes mignon », « Comme vous avez été courageux sur Namek ! Ça a du être terrible » ou encore (et c'était là la raison pour laquelle il la laissait en vie) « Vous reprendrez bien un gâteau? » (ce qu'il s'empressait de faire, cela va sans dire...)
Les choses avaient ensuite été en empirant : supporter une Terrienne était possible, en faisant beaucoup d'efforts et en se concentrant sur les gâteaux (qui étaient, il faut l'avouer, absolument délicieux), mais deux, c'était vraiment impossible. Surtout que celle aux cheveux bleus - Bulma - semblait avoir la ferme intention de l'éloigner des pâtisseries pour lui montrer où se trouvait sa chambre, ou quelque chose comme ça.
Il avait cédé pour protéger ses tympans, emportant tout de même le reste des gâteaux, ce qui avait fait hurlé Bulma, et ravi la blonde. Maintenant, il était allongé sur le lit, et repassait les événements de la dernière année en revue. Et surtout, ceux de cette journée, et leurs conséquences. Sa vie venait de prendre un tournant inattendu, et il n'était pas sûr d'aimer ça. Ni de ne pas aimer, d'ailleurs...
Un an plus tôt... Il était le plus fort des Saïyens encore en vie. Il était le Prince des Saïyens, même si son peuple était limité à deux imbéciles. Il était assoiffé de pouvoir, cherchant tous les moyens qui lui permettraient d'anéantir Freezer. Puis il y avait eu la Terre, et la mort de Raditz... Une faible perte, mais un manque à gagner important.
Un mois plus tôt... A cause de l'incompétence de Raditz, il avait été obligé de se rendre lui-même sur Terre en compagnie de Nappa. Et il avait mené le combat le plus humiliant qu'il ait jamais pu imaginer : il s'était fait battre par un simple soldat de troisième classe... Sur le coup, il n'avait considéré que cette défaite, mais après quelques jours passé cantonné dans l'équipement de survie de son vaisseau, il avait commencé à y trouver des points positifs : tout d'abord, il s'était débarrassé de Nappa, qui lui tapait sur les nerfs depuis de trop nombreuses années. Et surtout, il avait trouvé un moyen de vaincre Freezer rapidement : les Dragon Balls de Nameks.
Trois semaines plus tôt... Il s'était rendu compte qu'il avait été imprudent lors de son combat contre Carot. La conséquence était dramatique : Freezer avait appris l'existence des Dragon Balls, et il avait décidé de les acquérir pour son propre profit. La course contre la montre avait commencé.
Quarte jours plus tôt... Il était sur Namek. Il avait six Dragon Balls sur sept. Freezer n'avait plus d'armée à sa disposition, et il n'avait plus de moyens de détection. Il n'avait plus qu'à retrouver le fils de Carot, son ami chauve et la fille, et il aurait enfin les sept Dragon Balls et la vie éternelle. La victoire était proche.
Quelques heures plus tôt... Il n'avait pas réussi à retrouver le septième Dragon Ball à temps. De toute façon, même s'il y était parvenu, il n'aurait pas su comment les utiliser. Le commando Ginue était arrivé et avait volé les sept boules. Puis Carot était arrivé, à temps pour les sauver... de ce qu'il restait des forces spéciales, puis de Freezer. Et Végéta était mort, misérablement. Il n'avait réussi qu'à retenir Freezer suffisamment longtemps pour que ce stupide héros Terrien sauve ses amis.
Et maintenant... Il était cloué sur cette planète. Prisonnier. Il n'y avait pas de vaisseau spatial, du moins pas à sa connaissance, et il ne pouvait pas compter sur les Terriens pour lui en fournir un : ils devaient se douter que s'ils l'aidaient à trouver un moyen de quitter la planète, la première chose qu'il ferait, en guise de remerciement, serait les anéantir (mis à part un ou deux Nameks, pour pouvoir ressusciter Carot, bien entendu). Il lui restait donc deux options : tuer tous les Terriens immédiatement, et rester seul avec un Namek sur la planète pendant cinq mois, avec en plus le risque de ne pas pouvoir obtenir leur collaboration pour invoquer le Dragon, ou attendre le retour de Carot et sa victoire sur le simple soldat pour les massacrer. Ce qui ne résolvait pas son problème, il n'aurait toujours aucun moyen de quitter la planète. Et inutile de compter sur coopération des Nameks à ce sujet : ils avaient prouvé qu'ils étaient trop entêtés pour prêter leur Dragon Balls à leurs ennemis.
Il les laisserait vivre. La solitude ne le dérangeait pas - au contraire ! - mais il y avait des avantages à les garder vivants. Il était plus fort qu'eux, de loin, et n'avait pas à craindre un coup en traître : les Terriens avaient démontré à plusieurs reprises qu'ils n'agissaient pas de cette manière, et même si ça n'avait pas été le cas, ils auraient sans doute été trop effrayés par les conséquences d'un possible échec.
Sa décision était prise. Il lui restait apprendre comment vivre sur cette planète ennemie, et trouver un moyen de partir une fois son but atteint. Ensuite, les choses seraient plus faciles : en cinq mois, personne n'aurait le temps de reprendre l'empire de Freezer, pas alors que ses meilleurs hommes avaient péri avec lui sur Namek. Une fois Carot éliminé de ses mains, il regagnerait son honneur de Prince Saïyen, et son droit au titre de Roi que Freezer lui avait volé en tuant son père, et qui était maintenant en possession de Carot, puisqu'il avait éliminé le lézard. Et peu lui importait s'il n'avait plus de peuple sur lequel régner, il se construirait son propre empire à partir des ruines de celui de Freezer.
Sur cette pensée réjouissante, il s'endormit. Après tout, sa journée avait été longue, et riche en combats et en événements surnaturels, mais il aurait tout le temps d'y repenser pendant les cinq mois à venir...
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