La capitale de l'ouest
Végéta s'éveilla. Ou plutôt, il jugea qu'il s'était suffisamment tourné et retourné dans les couvertures pour le reste de sa vie : il allait falloir qu'il trouve un autre endroit pour dormir, ce lit était définitivement trop moelleux. En deux heures, il n'avait somnolé en tout et pour tout que deux minutes, il était près à le parier ! Et encore, même pas deux minutes de suite...
Puisqu'il n'arrivait pas à dormir, il décida d'aller faire un tour. Il était de toutes façons plus que nécessaire qu'il prenne connaissance de la planète et de ses dangers potentiels rapidement, vu qu'il allait devoir y passer cinq mois... même s'il était par ailleurs certain qu'aucun danger ne pouvait le menacer LUI, mais il valait mieux être prudent, il l'avait constaté maintes fois à ses dépends.
Après avoir erré plusieurs minutes dans les couloirs de Capsule Corp. sans en trouvé la sortie (il prit mentalement note de visiter le plus vite possible ce labyrinthe, pour ne pas s'y perdre s'il avait besoin de sortir rapidement et discrètement), il ouvrit une fenêtre et s'envola à travers la ville. Il se rendit vite compte que c'était une erreur : les Terriens ne semblaient pas avoir l'habitude de voir des gens voler, en fait, ils ne semblaient même pas capable de voler tout court. Il préféra se poser et marcher à leur manière, en espérant passer inaperçu cette fois.
Il dut déchanter encore une fois et se rendre à l'évidence : tous les regards convergeaient vers lui. Il crut un bon moment que ces gens reconnaissaient en lui le Prince du peuple des meilleurs guerriers de tous l'Univers, ce qui flattait agréablement son ego, avant de comprendre : ses vêtements. Il portait sa tenue de combat bleue et son armure blanche et or, qui l'avait accompagné toute sa vie - elle ou ses sœurs. Mais il ne semblait pas que ce type de vêtements soit vraiment à la mode sur cette planète, particulièrement l'armure. Il lui faudrait trouver bientôt quelque chose de plus approprié, si ridicules et peu pratiques que ce que ces Terriens portaient pouvait lui sembler. Pour le moment, il choisit simplement d'ignorer les regards curieux ou moqueurs qu'on lui lançait.
Il avait espéré pouvoir tirer des conclusions sur le mode de pensée Terrien en observant l'architecture et l'agencement de la ville, mais la seule conclusion qui lui venait à l'esprit à la vue de ces maisons rondes côtoyant des immeubles rectilignes hauts de plusieurs centaines d'étages, c'était la folie, folie confirmée par le mélange de zones d'habitation, de travail et de détente en un même lieu. Il pouvait également constater l'inefficacité du système économique au nombre de mendiants qui croisaient son chemin, ainsi que celle du système judiciaire au nombre de voyous. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'un tel cafarnaum n'aurait jamais été possible sur Vejitasei, où les individus inutiles étaient éliminés avant de devenir une charge ou un danger pour le reste de la société.
H I I I I I I I I I I I I I I I I I I I !!!!!!!!!!!!!!
BOOOOOOOMM !!!!!
« Et alors, tu peux pas regarder où tu vas ?! »
Perdu dans ses pensées; Végéta n'avait même pas remarqué l'engin qui venait de lui rentrer dedans - du moins, il ne l'avait pas remarqué avant qu'il ne soit trop tard. Il se maudit pour sa négligence : pas qu'il se soit fait mal, ni que le sort de la machine ou de son propriétaire l'intéressât, mais s'il s'était agit de quelque chose de plus dangereux, il se serait bêtement fait tuer - pour quelques secondes d'inattention, et il n'aurait même pas eu l'honneur de tomber au combat !
« Et ben, t'as l'intention de rester au milieu de la route toute la journée ? Pousse-toi de là que je vois s'il y a des dégâts... »
Végéta obtempéra. Cet Humain ne valait pas qu'il perde son temps à lui expliquer comment on était censé s'adresser à un Prince de sang, ni qu'il gaspille de son énergie pour l'envoyer dans l'autre monde. De toutes façons, il avait subi des outrages bien plus graves par le passé, il pouvait bien se montrer magnanime pour une fois. De plus, une foule commençait à se rassembler sur les lieux de "l'accident", et Végéta n'aimait pas la foule - sauf s'il s'agissait de personnes à tuer, dans ce cas leur concentration accélérait le travail, mais ce n'était pas le cas cette fois. Il commençait à s'éloigner, quand il sentit une main se poser sur son épaule.
« Dis-donc, espèce de clown, t'as vu comment t'as abîmé ma voiture ?! »
« Clown ? » Végéta se retourna doucement en répétant le mot. Sa résolution d'être magnanime venait de s'envoler avec l'insulte. Ce Terrien allait apprendre ce qu'il en coûtait de se moquer de lui - de la manière la plus définitive.
« Ouais, clown. Avec ta coiffure de punk et tes vêtements de carnaval. Et maintenant, tu vas réparer la casse ! »
« Mais très certainement. »
A ce moment, le regard du Terrien croisa celui du Saïyen, et l'homme se dit qu'il avait peut-être eu tord d'interpeller l'autre d'une manière aussi brutale. Il allait ouvrir la bouche pour s'excuser et proposer d'oublier ce qu'il s'était passé mais il était déjà trop tard. Végéta vit le regard de l'homme changer au moment où il relâchait son énergie, tuant le Terrien et faisant exploser la voiture dans un minimum d'effort. Il se détourna du spectacle et reprit sa route, comme si rien n'était arrivé. Les gens s'écartèrent prestement sur son passage ils n'avaient probablement rien compris à ce qui venait d'arriver, mais ils retiendraient au moins une chose : il ne fallait pas plaisanter avec le Prince des Saïyens !
Tout en continuant sa promenade, Végéta examinait ces engins étranges que l'Humain avait appelé "voiture". Il y en avait de toute taille, de toute forme, mais aucune ne semblait plus résistante que celle qu'il venait de détruire. Quant à la vitesse des véhicules, elle était ridicule : il pouvait aller plus vite rien qu'en courant ! Mais il était vrai que ce n'était probablement pas le cas des Humains...
Végéta traversait la rue la plus commerçante de la ville, quand une odeur retint son attention. Il s'arrêta et chercha la source de cette odeur, et tomba nez à nez avec la devanture d'une boutique qui lui plu instantanément. Il s'agissait de la meilleure pâtisserie de la ville, et sa vitrine était pleine de gâteaux tous plus appétissant les uns que les autres, et même si le bonhomme habillé de rouge et assis sur une sorte de char qui ornait la moitié des gâteaux, et les cheminées de briques en sucre surplombant l'autre moitié, semblaient futiles à Végéta, il devait reconnaître que les décorations donnaient un certain charme aux pâtisseries - et qu'il mourrait d'envie d'en goûter une.
Il entra dans la boutique et repéra un énorme gâteau dont il s'empara aussitôt, s'attirant immédiatement les foudres des caissières surchargées de travail à la veille de Noël.
« S'il vous plaît, monsieur, laissez ce gâteau et allez vous mettre à la queue, comme tout le monde ! » La jeune vendeuse arracha la pâtisserie des mains de Végéta et le poussa vers la file d'attente, l'air prête à exploser devant le sans-gêne de ce nouveau client. Le Saïyen décida d'obtempérer (exceptionnellement), histoire de se laisser le temps d'observer les agissements des personnes présentes et de comprendre la marche à suivre dans cette situation. Après tout, il avait décidé de n'éliminer les Terriens qu'une fois Carot éliminé, il fallait donc bien qu'il s'adapte en attendant ce moment.
Ses observations lui apportèrent vite deux sujets d'inquiétude : le premier, pas vraiment important, était qu'il ne connaissait pas les noms de toutes les pâtisseries qui l'entouraient. Il entendait parler de "croissants", "choux à la crème", "religieuse", "meringue"... mais n'avait pas la moindre idée de ce que ça pouvait bien être. Bah, il lui suffirait de désigner ce qui lui faisait envie.
Le second problème, toutefois, semblait plus embêtant : en échange des gâteaux, les clients donnaient aux vendeuses ce qui semblait être des morceaux de papier et de métal. Végéta avait de nombreuses fois pratiqué le troc, parfois même pour racheter sa propre vie ou celle d'un de ses compagnons, mais quelques bouts de ferraille et du papier n'ayant certainement aucune valeur (même pour des Humains...) il devait plutôt s'agir d'une sorte de monnaie. Cela n'arrangeait pas du tout le Prince Saïyen, même s'il n'avait de toute manière rien à échanger, mais il doutait que les vendeuses puissent l'empêcher de partir avec les pâtisseries de son choix... Problème réglé, donc.
Il attendit patiemment son tour, passant en revue le contenu de la boutique et essayant de faire son choix, mais lorsque vînt enfin son tour, il ne put demander autre chose que "Un exemplaire de chaque, et rapidement", incapable qu'il était de se décider pour tel ou tel gâteau.
« Un de chaque ! Eh bien, vous devez être nombreux pour le réveillon, chez vous ! » commenta la vendeuse en emballant les pâtisseries. Végéta ne répondit rien, se contentant de surveiller qu'elle n'en oubliait d'aucune sorte. Quand elle eut enfin terminé, la vendeuse lui tendit cinq boîtes pleines et se tourna vers la caisse pour faire les comptes. Végéta ouvrit la première boîte et choisit un gâteau qu'il avala aussitôt, s'efforçant en même temps de caser les paquets sous ses bras, et pestant contre l'absence de sa queue, qui aurait été bien pratique en ce moment précis. Il se dirigeait vers la sortie quand la vendeuse l'interpela :
« Un instant monsieur, je crois que vous avez oublié de payer vos achats ! »
« Payer ? » répondit Végéta, prenant la pose la plus royale (et la plus arrogante) dont il était capable. « Je suis Végéta, Prince des Saïyens, et vous devriez vous sentir honorés que j'aie choisi votre boutique. Mais si tel n'est pas le cas » ajouta-t-il avec un sourire mauvais, « vous pouvez toujours vous considérer comme chanceux que votre marchandise soit si bonne, et que pour cette raison, je vous laisse la vie sauve. »
« Non, mais où est-ce que vous vous croyez ?! » La vendeuse avait maintenant l'air outré. « Je n'ai jamais entendu parler de ces Saïyens dont vous prétendez être le Prince, et vous seriez le Roi que ça ne changerait rien ! D'ailleurs, il arrive que le Roi de cet Etat vienne, et quand c'est le cas, il... il... paie... Aaaaahhh !! »
La vendeuse avait interrompu sa tirade lorsque Végéta, après avoir posé deux de ses précieux paquets, avait commencé à former une boule d'énergie au creux de sa main. Elle avait hurlé comme la boule en question traversait le comptoir et le mur derrière elle, faisant exploser au passage la caisse. Elle eut juste le temps de penser 'Pourvu que je me réveille à Pâques, loin de ce cauchemar', avant de perdre connaissance. Végéta ramassa ses boîtes de gâteaux et sortit, satisfait.
Il se mit à la recherche d'un endroit où manger tranquillement ses "achats", et se dit que finalement, cette manière de mélanger zones de travail et de loisirs avait du bon, lorsqu'il aperçut un parc au coin de la rue. Il déambula un moment dans les allées, puis s'installa sur un banc ensoleillé, et se mit en devoir de dévorer le contenu de ses paquets.
Il en était à la troisième boîte lorsqu'il vit passer devant lui une vielle dame. Elle était obligée de s'appuyer sur des béquilles pour pouvoir marcher, et elle n'avançait probablement pas plus vite qu'une limace galactique. Végéta ne put s'empêcher de constater à nouveau comme cette planète était différente de la sienne - du moins de ce dont il se souvenait. Là-bas, sur Vejitasei, jamais on n'aurait laissé un guerrier vivre assez vieux pour devenir infirme. Quant aux blessés, aux malades et aux handicapés, ceux qui parvenaient à se rendre suffisamment utiles pour survivre n'auraient jamais eu l'idée de se promener ainsi, exposant leur médiocrité et leur faiblesse à la vue de tous !
Ses réflexions furent soudainement interrompues par un cri poussé par la vieille, et Végéta vit un jeune la bousculer et lui arracher quelque chose des mains. Alors que deux hommes d'allure athlétique (pour des Humains) s'interposaient et tentaient d'arrêter le voleur, cinq autres sortirent de derrière les arbres où ils attendaient sans doute leur camarade. Tous étaient armés (couteaux, matraques, revolvers), et ils se mirent à rouer de coups les deux imprudents. Comme l'un d'eux réussissait à échapper au cercle des voyous et à s'enfuir, plusieurs coups de feu éclatèrent. Le fuyard s'effondra. Végéta jugea l'arme plutôt efficace, jusqu'au moment où un des voyous décida qu'il était un témoin gênant, ou simplement une bonne cible à abattre, et fit feu dans sa direction.
Le Saïyen vit arriver le projectile comme au ralenti. Celui-ci s'écrasa contre sa poitrine sans lui faire plus de mal qu'une balle en mousse lancée par un enfant. Ce qui n'était malheureusement pas le cas pour la pâtisserie qui s'était trouvée sur son chemin : les restes de celle-ci couvraient les genoux de Végéta, et la crème dont elle avait été garnie coulait le long de sa main.
Après avoir consciencieusement léché ses doigts (le gâteau était fichu, mais tout n'était pas perdu pour autant), le Saïyen se leva et s'approcha du jeune voyou médusé, tout en jouant négligemment avec la balle déformée par l'impact. Le jeune paniqua et vida le contenu de son chargeur dans la direction de Végéta, qui attrapa toutes les balles sauf deux : l'autre visait vraiment très mal. De sa main libre, le Saïyen lança un petit rayon d'énergie, qui atteignit le voyou entre les yeux. Il s'écroula sans un cri. Ses compagnons, voyant ce qui venait d'arriver, tournèrent les talons, mais le Saïyen, impitoyable, les descendit les uns après les autres.
« Minable » pensa-t-il. « La plupart de ces Humains sont incapables de se battre, et ceux qui le font sont obligés de s'en prendre à plus faible et moins nombreux qu'eux pour être certains de remporter la victoire. Quelle race déchéante ! » Ce fut la seule oraison funèbre des voyous, Végéta retournant à son banc pour y finir ses gâteaux, sans plus se soucier de la pile de cadavres devant lui. Il se leva ensuite et quitta le parc, abandonnant derrière lui quelques miettes et les boîtes vides, au profit des oiseaux.
Après avoir erré une nouvelle heure dans les rues de la ville, à observer la foule devant les magasins, ces hommes ridicules habillés de rouges et portant de fausses barbes blanches, si semblables aux décorations qu'il avait vu dans la vitrine de la pâtisserie, puis de nombreuses autres boutiques, les oreilles agressées les cris de joies des enfants et ceux d'exaspération de leurs parents, Végéta décida de retourner chez Bulma. Même s'il se doutait que ce n'était pas par pure bonté d'âme qu'elle l'avait invité (plutôt de la crainte, à son avis), et même s'il détestait dépendre ainsi du bon vouloir de quelqu'un d'autre, il devait s'avouer qu'il était pressé d'y retourner. Mais pas pour la raison qu'il se répétait depuis une bonne dizaine de minutes, comme pour se convaincre ('C'est normal que j'occupe les lieux, cette planète sera mienne dès que j'aurais tué Carot, il s'agit simplement d'une première prise de guerre'). Non, il savait bien qu'il retournait là-bas surtout pour l'accueil chaleureux de la blonde : ses propos, certes dérangés, avaient néanmoins sus toucher une partie de son cœur qu'il pensait morte le jour de la destruction de sa planète natale...
Végéta avait eu du mal à retrouver Capsule Corp. Les rues de la ville ne lui étant pas familières, pas plus que le langage ornant les panneaux accrochés aux murs ou la manière de se diriger dans une telle agglomération, il s'était finalement envolé, se laissant guider par les auras des Nameks pour regagner le bâtiment. Cette fois, il avait volé suffisamment haut pour ne pas pouvoir être repéré par les Humains : tant que sa victoire complète et inéluctable n'était pas assurée, il tenait à observer sans être vu.
A peine arrivé, il avait commencé son exploration de l'immeuble géant, comme il se l'était promis plus tôt dans la journée. Au cours de cette visite, il avait dénombré une dizaine de chambres munies de salles de bains particulières (ce qui n'était pas le cas de la sienne, il supposa qu'il s'agissait là d'un acte de discrimination de la part des Humains à son égard, après tout, ils étaient ennemis), une vingtaine de salons et salles à manger, et autant de salles de jeux diverses (allant des jeux vidéos aux jeux de casinos en tous genres). Il avait toutefois arrêté de compter lorsqu'il s'était trouvé dans la première cuisine, où il avait commencé l'exploration méthodique des placards.
Végéta n'était pas habitué à avoir autant de nourriture à portée de main. Sur le vaisseau de Freezer, les rares cafétérias n'étaient ouvertes qu'aux hommes de confiance du tyran (dont il ne faisait évidemment pas partie, le Tsirijin* qualifiant plutôt les Saïyens "d'animaux de compagnie"). Les autres devaient se contenter de rations de survie, sous forme de pilules, totalement incapable de satisfaire son estomac de Saïyen, et lui et ses compagnons avaient souvent été obligés de piller les planètes où ils étaient envoyés en mission, voir même de manger les représentant des races qu'ils exterminaient, simplement pour ne pas mourir de faim.
Il en était à dévorer le contenu du frigidaire quand Bulma entra.
« Qu'est-ce que tu fais ?! »
Végéta tourna la tête. Elle avait l'air choqué. Il faut dire que le spectacle offert par la cuisine avait de quoi surprendre n'importe qui : le frigidaire était vide, le sol couvert d'emballages alimentaires divers, quelques coquilles d'œuf, que le Saïyen avait probablement gobés, traînaient dans un coin. Même les produits surgelés y étaient passés !
« C'est évident, non ? Je mange. »
« Mais enfin... » Bulma ne savait pas quoi dire. Comment faire comprendre à ce sauvage qu'il y avait des heures pour manger, et que ce qu'il venait d'engloutir avait été destiné au repas du réveillon de Noël, pour elle et sa famille ? Et, plus important, comment lui dire ça sans prendre le risque de le mettre en colère, et de se faire tuer par la même occasion ? Si Yamcha avait été là, il lui aurait dit qu'elle avait été folle de s'être mise dans une situation pareille... et il aurait eu raison.
« Ecoute, Végéta, ce frigidaire contenait le repas de ce soir. Tu ne peux pas simplement venir et te servir... »
« Oh ? » interrompit-il. « Tu préfère sans doute que tes invités meurent de faim ? »
« Pas du tout ! Je sais combien un Saïyen a besoin de nourriture, crois-moi. J'ai assez voyagé avec Goku pour... »
« Ne me compare pas avec cet idiot de Carot ! Il est la honte du peuple Saïyen ! »
« D'accord, d'accord. Pour en revenir à notre problème... »
« Il n'y a aucun problème. »
« Aahh !! Vas-tu cesser de m'interrompre ?! » Bulma sentait la colère monter, en dépit de sa peur. En tant que fille et héritière du Président de Capsule Corporation, elle avait déjà eu à traiter avec des personnalités difficiles, et elle ne doutait pas de ses capacités à faire entendre raison à Végéta. Encore fallait-il qu'il la laisse parler !
Il lui fit signe de continuer, avec un petit sourire condescendant qui la mit hors d'elle. Elle inspira profondément pour se calmer ('Ne rentre pas dans son jeu, Bulma, ne rentre pas dans son jeu !'), et repris :
« Bien. Comme tu viens de le dire, tu es un invité. En tant que tel, il me semble qu'il serait poli de ta part d'attendre l'heure des repas pour manger. Mais si vraiment tu es incapable de patienter, alors tu n'as qu'à demander, et on te préparera un en-cas. Tu n'as pas besoin de dévaliser le réfrigérateur ! »
Végéta fut surpris. Il n'avait honnêtement pas pensé qu'en plus de le loger, elle le nourrirait. Et pourtant, il se souvenait l'avoir entendue le dire. Mais il n'allait pas la laisser le ridiculiser de la sorte, ni penser qu'elle pouvait lui donner des ordres ! Il en avait assez reçu pour toute sa vie, maintenant c'est lui qui allait en donner, et cette femelle allait devoir immédiatement apprendre sa place !
« Mettons les choses au point tout de suite, femme. Je n'ai absolument pas besoin de toi pour survire, je suis ici plus pour te faire plaisir qu'autre chose. Et si je veux "dévaliser" le frigidaire, ça me regarde. »
« Alors ça c'est trop fort ! » Le calme dont Bulma tentait désespérément de faire preuve depuis le début de l'entretien venait de s'envoler, son caractère de feu reprenant le dessus, malgré les risques. Après tout, il n'y avait pas de raisons qu'il soit le seul à se montrer désagréable ! « Pour qui est-ce que tu te prends ?! »
« Au cas où ton cerveau n'aurait pas la place de retenir toutes les informations utiles, je te le répète : je suis Végéta, Prince des Saïyens, et tu... »
« Ah oui, parlons-en ! Tu es le Prince de Rien du Tout, oui ! Les Saïyens ont été exterminés il y a plusieurs dizaines d'années, au cas où TON cerveau n'aurait pas la place de retenir toutes les informations utiles ! Et même si ce n'était pas le cas, je te signale que nous sommes sur Terre, ici, et de par nos lois, tu n'es qu'un immigré clandestin, doublé d'un assassin, et tu devrais être en prison ! »
« Encore faudrait-il quelqu'un pour m'y mettre... » La moquerie était assez minable, il devait bien le reconnaître, mais il n'avait pas vraiment réussi à trouvé mieux, alors qu'elle était parvenue à le blesser. Bien sûr, il savait que depuis la destruction de sa planète et le génocide de son peuple, il n'était plus rien, Freezer le lui avait assez souvent rappelé ! Mais il n'allait pas laisser cette Terrienne lui jeter ça à la figure !
« Ça peut certainement s'arranger, il suffit d'attendre que nous ayons ressuscité Goku ! »
« Tsss... oh, mais oui, j'avais déjà oublié que vous ne pouviez rien faire sans lui. » Végéta s'empara d'un morceau de viande qui devait se sentir bien seul dans le réfrigérateur, et l'avala, tout en faisant mine de quitter la pièce.
« Où penses-tu aller comme ça ?! Est-ce que tu crois que tout ce bazard va se nettoyer tout seul ? » Bulma était folle de rage, même Yamcha n'était jamais parvenu à l'énervée ainsi, et Végéta était là depuis moins d'une journée !
« Je me doute bien quez non. Tu n'as qu'à t'en occuper. »
« Que je m'en occupe ?? Tu ne manque pas de culot ! Ce n'est pas moi qui ai mis tout ce désordre... »
« Ça commence à bien faire ! J'ai été patient jusque là mais trop c'est trop ! Cesse de te plaindre et mets-toi une bonne fois pour toutes dans la tête que je peux te réduire en poussière en un seul geste, tu ferais mieux de t'habituer tout de suite à ce genre de situations ! » Tout en parlant, il l'avait agrippée par son pull, et Bulma avait senti sa peur revenir au galop lorsque ses pieds avaient quitté le sol. Mais il était hors de question qu'elle le laisse savoir ça ! Aucun guerrier de la planète n'arrivait à la cheville de Végéta, et elle n'était de toute façon pas un guerrier, mais elle avait tout de même sa fierté, et elle n'allait pas le laisser avoir le dernier mot, même s'il devait la tuer pour ça !
« Lâche-moi ! Quelle sorte de Prince es-tu, tu ne sais même pas te conduire correctement face à une femme ! »
« C'est toi qui as dis tout à l'heure que je n'étais rien d'autre qu'un assassin... Il faudrait savoir. » Sans doute pour appuyer ses dernières paroles, Végéta commença à former une petite boule d'énergie juste sous le nez de Bulma. Celle-ci commençait vraiment à paniquer, et à considérer l'option de le supplier de lui laisser la vie sauve, l'instinct de survie prenant le pas sur sa fierté
« Eh bien, que se passe-t-il ici ? »
Bulma et Végéta tournèrent la tête en même temps, pour apercevoir la mère de Bulma dans l'encadrement de la porte.
« Oh la la ! » reprit-elle. « Mais c'est la troisième guerre mondiale dans cette cuisine ! Allons, vous deux, écartez-vous un peu, que je puisse ranger tout ça ! »
Bulma, que Végéta avait enfin lâché, s'approcha d'elle.
« Maman, ce n'est pas à toi de nettoyer ça ! Végéta n'a qu'à se débrouiller avec la pagaille qu'il a créée ! »
« Oh, Bulma, je peux bien le faire, ça ne me dérange pas, tu sais ! Et puis, je te trouve dure d'accuser ce pauvre Végéta ! Après tout, il est notre invité et... »
« Maman !! »
« Mais non, ma chérie, ne t'inquiètes pas. Je vais demander à ton père d'envoyer un robot pour nettoyer la cuisine, et pendant ce temps, j'irai acheter tout ce qu'il faut pour le repas du réveillon, et même plus ! Peut-être même pourrais-je demander à ton père d'installer un frigidaire-capsule dans la chambre de Végéta, après tout, il aura peut-être faim pendant la nuit... »
« Maman !! Il ne risque pas d'avoir faim après tout ce qu'il vient d'avaler, ne t'inquiète pas pour lui ! Et où veux-tu aller faire les courses ? Il est 19 heure, et nous sommes le 24 décembre !! »
« Oh, ne t'en fais pas, je connais plusieurs endroits... Allez, maintenant, sortez tous les deux d'ici ! J'ai du travail, allez donc jouer ailleurs ! »
« Jouer... » soupira Bulma en quittant la cuisine. Elle croisa brièvement le regard de Végéta, qui exprimait une victoire totale, et elle lui renvoya son regard le plus meurtrier en échange.
Dix minutes plus tard, Bulma était allongée sur son lit, en position fœtale, et tremblant comme une feuille. La scène de la cuisine jouait en boucle dans sa mémoire, et elle s'apercevait maintenant à quel point elle était passée près de la mort !
A l'autre bout du bâtiment, Végéta repensait également à ces événements. Il avait vu à quel point la Terrienne avait était terrifiée par ce qu'il aurait pu lui faire, mais malgré tout, elle n'avait pas lâché l'affaire. Il était impressionné par son audace..
* dans la plupart des fanfics, Freezer est un représentant du peuple des Icejins, mais je n'aime pas ce nom. J'ai lu une histoire où le nom de sa race était Tsirijin, et j'ai trouvé que ça sonnait mieux, alors je l'ai appelé comme ça :)
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