Noël
Bulma s'éveilla. Elle se demanda un moment ce qu'elle faisait là, dans son lit, sur Terre, loin de Namek. Puis tout lui revint. La journée de la veille le retour de Krilin et Gohan après quatre jours d'absence, accompagné de Végéta l'explosion de la planète, le retour sur Terre la résurrection des Nameks les morts de Krilin et de Freezer. Et celle de Goku. Elle se rappela avoir invité les Nameks désormais sans logis à venir vivre chez elle en attendant qu'ils trouvent une autre planète. Ainsi que Végéta.
Végéta. Elle ne l'avait pas vu plus d'un quart d'heure, mais ça lui avait largement suffit pour être certaine de le détester à tout jamais ! Il s'était conduit comme s'il était le maître et elle l'esclave, sans se soucier le moins du monde du fait qu'elle lui avait fait une faveur en l'invitant chez elle. Sans doute pensait-il qu'elle devait lui être reconnaissante de n'avoir encore tuer personne ? Peut-être était-ce vrai, après tout. Il ne s'était allié aux Terriens que pour vaincre Freezer, ce qui était chose faite, ils étaient donc à nouveau ennemis, et personne ne pourrait empêcher Végéta de détruire la Terre comme il l'avait promis. Alors pourquoi n'avait-il encore rien tenté ? Avait-il changé d'avis ? Bulma se demanda un moment quelles pouvaient être les motivations du Saïyen. Elle avait cru comprendre qu'il avait passé une bonne partie de sa vie sous les ordres de Freezer - à chercher un moyen d'éliminer le tyran. Et maintenant ? Que pouvait-il bien avoir en tête ? Elle soupira et chassa la question de ses pensées. Elle jeta un œil à son réveil : 6h00. Bien trop tôt pour ce genre de réflexions ! De toutes façons, quoi qu'il puisse avoir comme projet, elle ne pourrait pas le stopper, alors à quoi bon se torturer la cervelle ? Mieux valait profiter le plus paisiblement possible de la journée qui s'annonçait. Bulma soupira à nouveau. Ce serait son premier Noël sans Yamcha depuis bien longtemps...
Elle se leva, trop énervée pour continuer à dormir. Elle avait hâte de raconter ses aventures sur Namek à ses parents ! Elle avait été trop fatiguée la veille, après avoir installé les Nameks, pour faire autre chose qu'avaler le repas que sa mère avait préparé avec ce qu'elle avait pu sauver de l'estomac de Végéta. Comme il était trop tôt pour réveiller ses parents et leur raconter son histoire, elle descendit à la cuisine avec l'intention de se préparer un énorme petit déjeuner, avec un grand bol de café et des tonnes de tartines grillées recouvertes de confiture de fraise... Son dernier petit déjeuner "normal" ne remontait pourtant qu'à quelques jours (lorsque Krilin avait décidé d'abandonner la grotte où ils s'étaient réfugiés, après leur rencontre avec Végéta), mais il lui semblait qu'il s'était passé des siècles depuis.
Le petit déjeuner fut une merveille. Non seulement ça avait toujours été son repas préféré, mais le fait de pouvoir le prendre tranquillement, sans se demander si elle avait le temps de le terminer avant qu'un ennemi surgisse... A ce moment, elle entendit un bruit et sortit la tête de son café, prête à parier qu'elle avait crié victoire trop vite et que Végéta allait apparaître et lui voler sa dernière tartine.
« Bonjour, ma chérie. Que fais-tu déjà debout à cette heure ? Je pensais que tu serais fatiguée après toutes les aventures palpitantes que tu as du vivre sur Namek ! Oh, il faut absolument que tu me racontes tout ça ! »
« Maman ! Tu m'as fait une de ces peurs ! Je croyais que c'était Végéta ! »
« Ah, ce charmant garçon que tu as ramené de Namek... »
« Végéta est tout sauf charmant. N'oublie pas qu'avant d'aller sur Namek, il a essayé de tous nous tuer ! Et il réessaiera probablement bientôt. »
« Allons, allons, tu le juge trop durement, il n'est pas si mauvais que ça. D'ailleurs, s'il voulait vraiment tuer tout le monde sur cette planète, il aurait pu le faire hier, tu ne crois pas ? »
« Il doit simplement attendre son heure... Peut-être qu'il veut prendre quelques jours de vacances avant de repartir à la conquête de l'univers. »
« Oh... mais non... que tu es vilaine ! Je suis certaine que quand tu cesseras de voir le diable en lui, vous deviendrez les meilleurs amis du monde ! »
« Alors ça, ça ne risque pas d'arriver ! Il est arrogant, et suffisant, et orgueilleux, et vaniteux, et... et... Ah ! Je ne trouve même pas de mot assez horrible pour le qualifier ! Mais assez parlé de lui, il ne le mérite pas. Que fais-tu hors de ton lit, toi aussi ? »
« Oh, moi ? Eh bien, comme tu le sais, aujourd'hui c'est Noël, il faut que je prépare le repas pour tous nos invités ! »
« Nos invités ? Qui as-tu invité ? »
« Etant donné les circonstances, je n'ai pas pu inviter grand monde. La plupart de tes amis sont morts le mois dernier, hélas... Alors j'ai demandé à tous les autres, c'est-à-dire Chichi, Gyumao, Gohan, Tortue Géniale, Olong, Plume, j'ai même retrouvé la trace de Lunch, et Gohan a demandé à Piccolo, Kami* et Mr Popo de venir. Et j'espère que les Nameks voudront bien se joindre à nous, ainsi que Végéta. »
« Humph... si lui vient, alors moi je vais fêter Noël à l'autre bout de la Terre... » murmura Bulma. Puis elle ajouta plus fort « Tu as eu une idée géniale, Maman, ça va nous permettre de nous remettre de nos aventures. Et puisque je suis levée, je vais t'aider à tout organiser. »
Végéta avait été se coucher juste après la dispute avec Bulma dans la cuisine. Il était vraiment épuisé, la dernière fois qu'il avait dormi avait été une sieste d'à peine une heure avant le combat contre Freezer, après avoir passé quatre jours à traquer le petit chauve et le bâtard de Carot.
Il lui avait fallut trouver un moyen de régler le problème du lit, toujours trop moelleux pour lui en comparaison avec les vaisseaux de combat dans lesquels il avait passé presque toute sa vie. Et puis, il détestait les lits. Ils lui rappelaient de mauvais souvenirs - ceux pour lesquels il pensait qu'il valait mieux faire comme s'ils n'existaient pas.
Il avait finalement trouvé comme solution d'entasser touts les draps et couvertures par terre, rembourrant le tout avec plusieurs oreillers et d'autres couvertures trouvées dans une armoire. Il s'était ainsi construit une sorte de nid, Très proche de celui dans lequel il dormait autrefois sur Vejitasei un trou dans le sol, confortablement matelassé (mais pas trop quand même !), et garni de coussins, descendant en droite ligne des abris que les Saiyens s'étaient bâtis de tout temps pendant leurs missions: un simple creux dans la terre, couvert de mousse, quand ils ne dormaient pas confortablement installés dans les arbres.
Végéta se réveilla en pleine forme, bien qu'un peu désorienté. Il ne se souvenait pas avoir aussi bien dormi depuis des années, mais en même temps, son environnement ne lui était absolument pas familier, et il lui fallut un moment pour se souvenir de l'endroit où il se trouvait : sur Terre, chez ses ennemis.
Il se leva et se mit en quête de quelque chose à manger, se demandant un instant s'il devait demander à une des terriennes de lui préparer un repas comme elles l'avaient suggéré la veille, et décidant finalement qu'il était plus que capable de prendre soin de lui sans leur aide - peu importe ce qu'elles en penseraient.
Sur son chemin vers la cuisine, il entendit des bruits de voix et de vaisselle. Il se dirigea vers la source, curieux de savoir ce qui pouvait causer un tel remue-ménage (encore que les Terriens ne considéreraient peut-être pas cela comme un remue-ménage, ils avaient déjà prouvé au Prince qu'ils étaient particulièrement bruyants). Il entra dans ce qui semblait être un salon, et le spectacle qui s'y déroulait le laissa un moment sans voix.
Les deux Humaines, aidées d'un grand nombre de Nameks, étaient trains de déménager toute la pièce. Certains poussaient des meubles contre un mur un Namek se retrouva coincé entre le meuble et le mur en question. Des enfants se disputaient. D'autres courraient entre les jambes des adultes, pendant que Bulma et sa mère tentaient de rattraper au vol les objets qu'ils faisaient tomber.
Une fois remit de sa surprise, Végéta s'éloigna, en se posant des questions sur la santé mentale de ses hôtes. En même temps, il se sentait un peu jaloux : ces Humaines et ces Nameks semblaient heureux d'être là et de participer à ses tâches stupides... Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi, mais il leur enviait cette joie qu'il ne pouvait pas partager avec eux - ni avec personne d'autre.
Une fois son "petit" déjeuner terminé Végéta avait repris son exploration des locaux de Capsule Corp., abandonnée la veille après l'incident de la cuisine. Il avait repéré les sorties les plus faciles d'accès, et les plus discrètes. Il avait évalué les points forts et les points faibles des bâtiments, en cas d'attaque extérieure ou intérieure. Il se demanda un moment s'il n'était pas un peu paranoïaque, après tout, il avait été invité ici. Par des gens qui étaient ses ennemis un mois plus tôt. Et ses alliés la veille. Comment devait-il les considérer aujourd'hui ? Plus important, comment eux le considéraient-ils ? Il était l'homme le plus fort de la planète, et il avait promis de tous les tuer, s'ils avaient un peu de bon sens, ils le traiteraient comme un ennemi. Ce qui ne l'avançait pas, il ne savait pas comment les Terriens traitaient leurs ennemis. Carot semblait vouloir faire ami-ami avec tout le monde, mais les autres ne paraissaient pas avoir ce problème. Alors ? Il décida d'abandonner le sujet et de rester en "mode paranoïaque" pour l'instant, et partit à la découverte de la planète. Ce ne serait peut-être pas utile, mais au moins ça l'occuperait un moment. Il aurait besoin de plus de temps pour réfléchir à ce qu'il pourrait faire de sa nouvelle vie...
11h 37
Bulma s'affolait. Sa mère avait invité tout le monde à midi. Le groupe de Kame House aurait certainement une bonne demi heure de retard, hélas ce ne serait pas le cas de Chichi. Et rien n'était prêt. Elle avait laissé brûler les petits fours pendant qu'elle surveillait la dinde. Le temps de réparer ce début de désastre, la dinde avait brûlé à son tour. Du coup, elle avait paniqué et retiré les légumes du feu bien avant qu'ils ne soient cuits... Heureusement, sa mère était intervenue, et avait pris le relais.
Elle en avait profité pour aller se préparer. Elle pourrait enfin mettre une de ses tenues préférées, et pas les affreux vêtements qu'elle avait porté sur Namek !
« Oui, mais à quoi bon mettre une jolie robe si Yamcha n'est pas là pour la voir ? »
« Bah, je peux au moins la mettre pour moi, c'est tellement agréable d'être jolie ! »
« Zut, Ces pervers de Tortue Géniale et de Olong sont invités, si je veux être tranquille, je ferais mieux de mettre un simple jogging... »
« Ah, mais je veux me sentir belle pour une fois ! Et puis ce n'est pas comme si je ne pouvais pas me défendre... »
« Yamcha... Pourquoi n'es-tu pas là pour me protéger d'eux ? Tu me manques... »
« Bon, alors, la rouge ou la bleue ? Hum... non, je préfère la verte... Quoique la forme de la noire me va mieux... Mais c'est triste le noir... En même temps, je suis triste... et seule... Bon allez ! Va pour la noire ! »
11h 49
Bulma avait finalement opté pour une robe bleue avec plein de paillettes. Elle ne l'avait jamais mise, parce qu'elle l'a trouvait de mauvais goût, mais c'était un cadeau de Yamcha, elle la porterait en son honneur.
11h 55
Enfiler la robe n'avait pas demandé beaucoup de temps à Bulma, mais la boutonner avait été toute une histoire. Elle avait finalement du appeler son père au secours, et il ne l'avait même pas complimentée sur sa tenue ! Ah les hommes... tout juste bons à acheter des robes impossibles à fermer, comme cet idiot de Yamcha ! Mais bon, elle était prête, et il lui restait encore quelques minutes avant l'arrivée présumée des invités. Où étaient ses boucles d'oreilles ?
11h 58
Ding dong !
'Et zut !' Bulma ne put pas s'empêcher de maudire ceux qui étaient en avance. Probablement Chichi et Gohan.
Ding Dong !
'Et ils insistent en plus ! Je ne peux pas être partout à la fois ! Laissez-moi le temps de traverser toute la maison ! Mais pourquoi est-ce que j'habite une si grande maison, pour commencer ?'
DING DONG !
« Oui, oui, voilà j'arrive ! Deux secondes ! »
Comme prévu, il s'agissait de Chichi, Gohan et Gyumao. A la vue des ses amis, son énervement s'évapora comme par magie. Elle les fit entrer et les accompagna jusqu'au salon, où les Nameks avaient déjà commencé à faire la fête. Gohan rejoignit aussitôt Dendé au désespoir de sa mère.
« Gohan ! » le rappela-t-elle. « Reviens ici tout de suite !»
« Mais, Maman... »
« Pas de "Mais Maman", tu as peut-être pris l'habitude de faire ce que tu voulais pendant que tu étais loin de moi, mais maintenant, c'est terminé ! Tu... »
« Allons, allons, Chichi » intervint Bulma. « Ce n'est encore qu'un petit enfant, et nous avons tous vécu des moments difficiles sur Namek. Laisse-le s'amuser, en plus, c'est Noël ! »
Tout en parlant, Bulma avait traîné Chichi vers un canapé. Plus que pour sauver Gohan, qui avait profité de l'intermède pour s'éclipser, elle avait agit ainsi pour pouvoir discuter tranquillement avec son amie. Avant la venue des Saïyens, les deux femmes ne se connaissaient pas vraiment, elles s'étaient seulement croisé deux fois : lors de la première chasse au Dragon Balls, puis lors du 23ème championnat d'arts martiaux, lorsque Chichi et Goku s'étaient fiancés. Mais ensuite, pendant les onze mois qui avaient précédés l'arrivée de Végéta et Nappa, leurs solitudes respectives (c'est-à-dire, lorsque Bulma se fâchait avec Yamcha) les avaient rapprochées, et elles étaient devenues de bonnes amies.
« Je sais, Bulma. Gohan m'a raconté vos aventures, hier soir. Bien sûr, il a le droit de s'amuser, mais je suis sa mère et il m'a tellement manqué... Je crois que je suis juste un peu jalouse, et déçue de ne pas lui avoir manqué autant. »
« Je comprends, Chichi. Tu as été séparée de ton mari et de ton fils si longtemps, et... »
Ding dong !
« ...zut ! » Bulma soupira. « Je suis désolée, Chichi, les obligations de la maîtresse de maison. Allez, souris, nous reparlerons de tout ça plus tard. Amuse-toi ! Les Nameks ont l'air impressionnant, mais ils sont gentils, je t'assure. »
Chichi regarda son amie partir pour accueillir les nouveaux venus. Il s'agissait de Tortue Géniale, Olong et Plume. Deux pervers et une peluche. Les amis de son mari.
'Goku... Pourquoi a-t-il fallut que tu meurs à nouveau ? Tu n'as ressuscité que pendant un mois, et tu l'as passé à te battre ou à récupérer de tes combats... Tu me manques tellement...'
« Allons, Chichi, il ne faut pas être triste. La mort n'est pas quelque chose de si terrible pour quelqu'un comme Goku. »
La voix avait interrompu sa rêverie. Elle leva la tête pour se retrouver face à face avec un vieux Namek. 'Comment sait-il à quoi je pense ?'
« C'est facile, pour moi. Je suis Dieu, je sais à tout moment ce que chaque être vivant sur cette planète ressent. » Il s'assit à côté d'elle. « Et je sais qu'en ce moment tu penses à ton mari, et à l'injustice du sort, qui a voulu qu'il soit la seule personne au monde capable de nous sauver, et que ce soit au prix de sa propre vie. Mais tu peux être fière de lui, c'est un véritable héros. En tant que tel, il a droit à un traitement privilégié dans la mort, tu peux être certaine qu'il est heureux là où il est. Bientôt, grâce aux Dragon Balls de la planète Namek, il sera à nouveau parmi nous, et ta famille sera alors complète, vous pourrez prendre tout le temps qu'il vous plaira pour vivre le bonheur auquel vous avez droit. »
« Oui... » Elle sourit faiblement. Les paroles du vieux Namek l'avait un peu rassurée. Elle n'était pas bien sûre de savoir pourquoi, mais il se dégageait une telle bonté de cet homme que tout son chagrin s'envola. Son Goku était mort, mais elle était encore en vie, ainsi que son fils. Et ils devaient en profiter tous les deux. Elle partit en direction du buffet d'apéritifs, et commença à se servir. Elle savait que si elle attendait trop longtemps, Gohan ne lui laisserait rien. Elle rejoignit Bulma, et se prépara à faire la fête.
Très loin, dans l'espace
Le vaisseau grâce auquel Goku avait finalement réussit à échapper à l'explosion de Namek traversait le cosmos au maximum de sa vitesse, depuis plusieurs heures déjà. Son occupant ne savait pas où il allait, ni même s'il allait vraiment quelque part. Depuis le moment où il avait quitté la planète, il oscillait entre la conscience et l'inconscience, et sa destination était bien le cadet de ses soucis. Avant de perdre une nouvelle fois connaissance, il laissa ses pensées dériver vers le seul sujet qui lui importait vraiment en ce moment.
'Chichi... je reviens...'
Du point de vue du Bulma, la fête était une réussite. C'était exactement ce dont elle avait besoin : voir tous ses amis (ce qu'il en restait, du moins), discuter et plaisanter avec eux, s'occuper des jeunes Nameks, bref, oublier les horreurs des derniers jours. Sa mère avait eu une idée géniale. Quel dommage qu'elle tienne absolument à ce que Végéta se joigne à eux ! Il allait tous gâcher, c'était certain. D'ailleurs, il était déjà en train de lui gâcher une partie de sa journée, puisque c'était elle qui avait la mission délicate de l'inviter.
« Je maudis ma mère ! » Bulma fulminait. « Puisqu'elle a eu l'idée géniale d'inviter ce Saïyen à la fête, pourquoi est-ce MOI qui doit le trouver et le lui dire ? Oh, oui, je me souviens : 'Bulma, ma chérie, si tu allais proposer au charmant jeune homme que TU as ramené de se joindre à nous ? Il doit s'ennuyer, tout seul, le pauvre. Il faut qu'il vienne se faire des amis.' Hum, Végéta, se faire des amis, c'est sûr. Je n'ai jamais rien entendu d'aussi stupide. Cet homme ne sait que tuer. »
Bulma l'avait cherché partout. Elle avait commencé par la chambre où il s'était installé, rien. Elle avait fait le tour des cuisines. Rien. En désespoir de cause, elle avait fouillé toutes les pièces de la maison, ce qui lui avait pris une bonne demi heure. Toujours rien.
« Mais OU est-il ?! A croire qu'il se cache exprès pour m'embêter ! »
Finalement, Bulma décida de laisser tomber. C'était la fête pour elle aussi, elle n'allait pas passer sa journée à le chercher. Et tant pis pour ce que pourrait dire sa mère, elle n'avait qu'à s'en occuper elle-même !
Ignorant la colère que son absence générait chez Bulma, Végéta découvrait la Terre. Il ne savait pas grand chose de la planète, celle-ci ne figurait pas dans les bases de données intergalactiques. Il appliqua donc un des plans de survie qu'il avait appris alors qu'il était encore un enfant, 'Comment survivre en milieu hostile ?'.
D'abord, rester discret. C'était ce qu'il faisait en volant à plusieurs centaine de mètres d'altitude, là où les yeux humains ne pouvaient pas le voir, et assez doucement pour que son ki ne soit pas détectable par les Nameks ou le fils de Carot.
Ensuite, prendre connaissance de l'environnement immédiat et de ses dangers et atouts potentiels. Il avait fait trois fois le tour de la planète, notant scrupuleusement sa géographie pour être certain de ne jamais se perdre. Il avait étudier de plus près les différents types de reliefs qui s'étaient présentés à lui, il avait inspecté quelques grottes et abattus les animaux qui s'imaginaient en être les propriétaires. Il avait examiné les forêts, noté les nuances de la végétation selon la latitude. Et il avait déduit de ces observations que cette planète ne représentait aucun danger pour lui, du moins pas la faune n i la flore.
C'était plutôt satisfaisant.
Le repas avait commencé, au grand dam des Nameks et de Gohan. Les Nameks, bien sûr, parce qu'ils ne mangeaient pas, ils s'ennuyaient donc un peu. Gohan, lui, avaient hâte que ce soit terminé. Les plats étaient bons, mais sa mère n'arrêtait pas de le réprimander, en lui disant qu'il mangeait trop vite et que ce n'était pas poli. Et surtout, surtout, il savait que ça allait durer des heures. Les repas comme celui-là, où les convives étaient plus intéressés par leur discussions que par leurs assiettes, duraient toujours des heures. Il ne savait pas comment il pouvait le savoir, alors qu'il ne se rappelait pas avoir déjà été invité à une telle fête, mais il en était sûr, malgré tout. Et ça ne faisait pas du tout son affaire. Parce que la mère de Bulma avait décidé qu'on n'ouvrirait les cadeaux qu'après le dessert, c'est-à-dire dans une éternité au train où allaient les choses ! Il détestait ça.
« Alors, Gohan, si tu nous racontais tes aventures sur Namek ? » demanda Olong.
« C'est vrai ça, racontes-nous » ajouta Tortue Géniale. « Tu es un héros, maintenant, comme ton père ! »
Gohan ne put pas s'empêcher de frissonner. Evidemment, il était fier d'être comparer à son père, et évidemment, celui-ci était un héros. Mais il était mort, et il lui manquait déjà énormément.
Malgré sa peine, il se mit en devoir de tout expliquer à ses amis, même s'ils en savaient déjà une grande partie. Il leur raconta le voyage jusque Namek, et les disputes avec Bulma. Il leur révéla la peur que Krilin, Bulma et lui avaient ressentie lors de l'arrivé de Végéta. Il parla de leur première rencontre avec Freezer et ses hommes, et du sauvetage de Dendé. Il expliqua, avec beaucoup d'orgueil, la façon dont il avait certainement sauvé la situation en volant un Dragon Ball à Végéta. Il acheva son récit après la rencontre avec le grand chef Namek et la révélation de sa force potentielle. Il n'avait pas envie de se souvenir des combats de la veille. Les autres comprirent et n'insistèrent pas, même si c'était la partie qui les intéressaient le plus. Ils auraient le temps d'en reparler plus tard.
« ... et je suis bien content d'être enfin, rentré sur Terre, et d'avoir retrouvé ma Maman ! Et je vais pouvoir recommencer à étudier pour devenir un grand savant ! Mais je continuerai à m'entraîner avec Piccolo, enfin, s'il veut bien... »
« Ah non alors ! » Tout le monde sursauta au cri de Chichi. « Tu as d'autres choses à faire que de t'entraîner ! Tu dois étudier, et ça prend beaucoup de temps ! Il est hors de question que tu passes plus de temps avec ce monstre vert ! »
« Mais Maman, je dois m'entraîner si je veux être aussi fort que Papa ! Et puis, Piccolo n'est pas un monstre, il est même très gentil, il s'est occupé de moi pendant un an et... »
« Justement ! Personne ne lui avait demandé de t'emmené ! C'était un enlèvement, mais tu n'as plus rien à craindre maintenant, mon chéri, je ne le laisserai pas s'approcher. »
« C'est bien ce dont j'ai peur... » murmura Gohan.
« Qu'est-ce que tu dis ? Est-ce que tu ne peux pas parler un peu plus fort, personne n'a compris ! Ah ! je suis sûre que c'est la faute de Krilin et de Bulma, ils t'ont appris de mauvaise manière quand je n'étais pas là pour te protéger... »
« Comment ça, on lui a appris de mauvaises manières ?? » coupa Bulma. « Franchement, Chichi, tu exagères, on s'est occupé de lui du mieux qu'on a pu étant données les circonstances ! »
« Oui, parfaitement, des mauvaises manières ! Je suis désolée, Bulma, tu es mon amie, mais ça ne t'empêche pas d'être un mauvais exemple pour mon fils ! Il est encore jeune et influençable. »
« Maman... » Gohan sentait la tension monter entre les deux femmes.
« Tais-toi, Gohan. Et voilà, Bulma, maintenant, il coupe les gens pendant qu'ils parlent... »
« Maman... »
« Gohan, je t'ai dis de te taire ! Tout ça, c'est ta faute, Bulma, ta faute et celle de Krilin, en fait, c'est même la faute de Goku ! Si vous n'étiez pas tous ses amis, jamais Gohan ne serait devenu un petit voyou ! »
« Maman ! » Chichi s'interrompit. La dernière fois qu'il lui avait parlé sur ce ton, c'était à l'hôpital, quand il avait tellement insisté pour pouvoir aller sur Namek. « Maman, je suis désolé. Je sais que tu n'aimes pas quand je me bats, parce que tu as peur que je sois blessé ou tué comme Papa. Mais c'est nécessaire, j'ai une grande force en moi, et je dois apprendre à m'en servir au mieux pour être capable de te défendre s'il le faut. Il y a d'autres personnes aussi mauvaise que Freezer dans la galaxie, et il y a Végéta aussi. Je dois encore m'entraîner. Et puis... » Il marqua une pause, pas vraiment sûr de la réaction de sa mère à ses prochains mots. « Et puis, j'aime ça. Mais j'aime aussi étudier, et je veux toujours devenir un savant quand je serai grand. Alors tu n'as pas à te faire de soucis. » 'Et surtout, je ne veux pas qu'on se dispute, ma Maman chérie. Pas alors que tu m'as tellement manqué.' Mais ça, il n'osa pas le dire à haute voix, devant tout le monde.
« Ah! Ah! Ah! » s'exclama Gyumao. « Regarde les choses en face, Chichi, ton fils sait ce qu'il veut ! Et même s'il n'est pas plus haut que trois pommes, il sait faire passer ses idées ! Tu n'as pas de soucis à te faire sur son intelligence et sur sa réussite scolaire ! » Gohan sourit au support de son grand père. Il savait qu'il pouvait toujours compter sur lui, peut importe ce que disait sa mère.
« Ce n'est pas seulement ça qui m'inquiète, Papa. Que se passera-t-il s'il est blessé pendant un combat ? S'il se fait tuer ? Qu'est-ce que je deviendrais ? »
« Tu te tracasses pour rien. Tu ne pourras rien y faire. Ton fils est un guerrier, comme tu était une guerrière à son âge, et comme son père est un guerrier. C'est sa nature, tu ne peux pas lutter contre sa nature. Il a déjà été blessé lors des combats qu'il a mené et s'il se fait tuer un jour, et bien, il y aura toujours les Dragon Balls pour le ressusciter. »
« Oui, tu as raison... »
Végéta était perché au sommet d'un gratte-ciel, et il observait la ville qui s'étendait sous ses pieds. Plutôt déserte. Il était venu là pour étudier les Humains et essayer de comprendre l'organisation globale de leur société, mais ceux-ci brillaient par leur absence. Il se demanda où ils étaient passés. La veille, il en avait croisé bien plus qu'il n'aurait voulu pendant sa courte promenade en ville.
Il s'interrogea un moment sur l'étrangeté de sa situation. Il était là, à contempler la ville, sans chercher le meilleur moyen de la détruire. Ce n'était pas dans ses habitudes. En fait, il se rendit brusquement compte qu'il n'avait pas envie de détruire cette ville. Il avait toujours détesté les missions de purges, ne les effectuant que parce qu'il n'avait pas d'autre choix. Et maintenant ? Il n'y avait plus personne pour lui donner d'ordres, alors quel serait l'intérêt de détruire cet endroit ?
Aucun.
Il pourrait toujours se battre contre Carot, et le tuer, comme son honneur le réclamait. Ils étaient tous les deux des guerriers, un combat à mort était logique après les affronts que Végéta avait subis. Mais le reste de la planète n'y était pour rien. A part le fils de Carot, le petit chauve, et celui qui avait coupé sa queue. Et encore...
'Je ne sais toujours pas ce que je veux faire, mais au moins, je sais maintenant ce que je ne veux pas faire. Je suppose que j'avance...'
Il finit par se lasser d'observer les rues désertes, et partit. Il reviendrait un autre jour.
Gohan désespérait. Il avait essayé de passer son ennui sur la nourriture, engloutissant tout ce qui lui passait sous la main, mais à présent, il n'avait plus faim. Lorsqu'il avait voulu se lever de table pour aller jouer avec Dendé et les autres enfants Nameks, sa mère l'en avait empêché. Comme il ne voulait pas entamer une nouvelle dispute sur ses mauvaises manières, il s'était résigné à attendre la fin du repas sagement assis à sa place, en écoutant les adultes ressasser leurs souvenirs. Ça ne l'intéressait pas du tout.
« Eh, Bulma ! Tu te souviens du premier vœux qu'on a demandé à Shéron ? »
« Comment pourrais-je ne pas m'en souvenir ? A cause de tes bêtises, je n'ai pas pu lui demander le fiancé idéal, comme je l'avais prévu. C'est tout de même grâce à moi que vous avez connu les Dragon Balls ! Bande d'ingrats... »
« Bah... tu exagère... j'ai tout de même sauvé la situation ! Imagine si Pilaf avait pu devenir le maître du monde ! Et puis, de quoi tu te plains, tu l'as trouvé, ton homme parfait... »
« Ah oui, parlons-en de celui-là ! Tout juste bon à se faire tuer, et inutilement en plus ! Au moins, quand Goku meurt, il emporte nos ennemis avec lui ! Je commence vraiment à me demandé si je ne fais pas une erreur avec Yamcha... »
« Oh, Bulma... » intervint Lunch. « Tu sais, Tenshinhan aussi est mort pour rien, mais je ne lui en veux pas pour autant, je sais qu'il a fait de son mieux pour nous sauver ! »
« Au fait, Lunch » demanda Tortue Géniale. « Si tu nous racontais ce que tu as fait, depuis le dernier championnat ? On ne t'a pas revue durant tout ce temps, tu nous dois bien quelques explications. »
« Bien sûr ! Je suis partie avec Tenshinhan et Chaozu, mais ça vous le savez déjà, je crois. Nous avons parcouru le monde, tous les trois, Tenshinhan est vraiment un cœur quand il veut ! Il a même décidé d'acheter une maison, dans un endroit magnifique ! Malheureusement, il passe beaucoup de temps en voyage, avec Chaozu, pour s'entraîner, mais quand il revient, je suis tellement heureuse que je lui pardonne tout ! Et maintenant, j'attends qu'il ressuscite pour... Aaaa... »
« Oh non ! Elle ne va pas éternuer, n'est-ce pas ? Dites-moi qu'elle ne va pas éternuer ! » Olong tremblait de peur, et s'accrochait désespérément au bras de Tortue Géniale.
« Voyons, Olong ! Lâche-moi ! Bien sûr que non elle ne va pas éternuer ! Hein, Lunch, tu ne vas pas éternuer ? » Le vieux maître ne semblait pas vraiment rassuré lui non plus...
« Aaatchouuuum !! »
« Elle a éternué ! » Tout ceux qui connaissaient la particularité de Lunch coururent se mettre à l'abris. Celle-ci brandit une mitraillette, apparue mystérieusement, et se mit à tirer (heureusement, en direction du plafond) tout en insultant Tenshinhan.
« C'est fou ce qu'elle peut changer vite d'avis. Elle est tout le temps comme ça ? » demanda un Namek.
« Eh ben, non, seulement quand elle éternue... » Tortue Géniale expliqua en détail l'anomalie de Lunch à tous ceux qui n'étaient pas encore au courant.
« Tenshinhan ! Je te déteste ! Comment as-tu osé mourir de cette façon ?! Espèce de bon à rien ! Aaaa... Aaaa... Aaatchooum !! Tenshinou... reviens vite... je veux un enfant... » Elle se mit à pleurer, alors que toutes les autres personnes présentes laissaient échapper un soupir de soulagement.
« Eh bien, ce sont des amis spéciaux que vous avez là Bulma... » dit un Namek.
Végéta avait recommencé à tourner autour de la Terre. Cette fois, il recensait les différents endroits où il pourrait avoir envie de revenir : il avait trouvé quelques déserts de sable, de pierre ou de glace parfaits pour son entraînement. Il regrettait un peu les salles spécialisées du vaisseau de Freezer - mais c'était bien tout ce qu'il regrettait des changements causés par la mort du tyran. S'entraîner sans équipement spécial serait certainement moins efficace, mais il s'y ferait. Et passer du temps au grand air serait bien plus agréable.
Bulma allait de conversation en conversation. Elle avait pitié de Gohan : elle voyait bien que le petit garçon s'ennuyait à mourir en attendant l'heure d'ouvrir les cadeaux. A l'avenir, il se souviendrait sûrement de Noël comme le pire jour de l'année ! Elle pressa sa mère de servir le café, et s'approcha d'un groupe de Nameks.
« Salut ! Dites, je me demandais si vous pouviez m'expliquer vos coutumes... Je veux dire, vous êtes ici pour un bout de temps, et tout ce que je sais à votre sujet, c'est que vous ne manger pas ! »
« En fait » répondit Muri (nda: le nouveau chef des Nameks, pour ceux qui ne connaissent pas son nom), « il n'y a pas grand chose d'autre que vous ayez besoin de savoir. Nous vivons un peu comme des plantes, sauf que nous avons des jambes en guise de racines : nous nous contentons d'un peu d'eau et de soleil, et nous pouvons rester des heures à méditer. Nous ne vous dérangerons pas durant le temps que nous passerons chez vous. »
« Oh, ce n'est pas pour ça, ne vous inquiétez pas ! Je sais bien que vous ne me dérangerez pas, et même si c'était le cas, je vous demanderais quand même de rester. Après tout, vous êtes des amis maintenant, et c'est un peu notre faute si votre planète à été détruite. En plus, nous voulons utiliser vos Dragon Balls, alors, on vous doit bien ça. En fait, je voulais surtout savoir comment rendre votre séjour ici le plus agréable possible. »
« Ce que ma fille vous cache » intervint le Docteur Brief, « c'est qu'elle est terriblement curieuse, et qu'elle veut absolument tout savoir des autres cultures. C'est un des ses hobbies depuis toujours. Un des miens aussi, d'ailleurs. Et je dois ajouter que j'ai été très impressionné par votre technologie, lorsque j'ai étudié votre vaisseau spatial. En quelle matière est-il fait ? Est-ce que vous en avez beaucoup d'autres ? Pourquoi... »
« Papa ! Calme-toi un peu ! Tu ne vois pas que tu es en train de les noyer sous tes questions ? »
« Ce n'est pas grave, Bulma, ne vous inquiétez pas. Je vais vous répondre de mon mieux. Je ne peux hélas pas vous dire grand chose sur le vaisseau Namek que vous avez trouvé, celui-ci a été construit avant le cataclysme qui a ravagé notre planète, il y a plus de 400 ans. A l'époque, notre technologie était très avancée, mais nous avons voulu jouer aux apprentis sorciers, ce qui à causé la catastrophe. Depuis, nous avons décidé de vivre plus sagement, et de respecter notre vrai nature, en oubliant la technologie, mais pas les raisons pour lesquelles nous lui avons tourné le dos. »
« Oui, je comprends... c'est une triste histoire, et nous ferions bien de faire attention à ce que ça ne nous arrive pas également » dis Bulma. « Nous avons bien assez des extraterrestres en tout genre qui viennent pour conquérir notre planète, sans prendre le risque de la détruire nous même. Mais dites-moi, je suis curieuse, savez-vous comment Kami est arrivé ici ? »
Gohan, que sa mère avait finalement laissé se lever, le café n'étant pas pour les enfants, se joignit à la conversation.
« Krilin m'a dit que le grand chef des Namek lui avait expliqué que Kami était un enfant de la famille du Dragon, et qu'il avait été envoyé sur Terre pour échapper au cataclysme. »
« Oui, c'est exact »confirma Muri. « Il était un enfant de Katats, lui-même un descendant du créateur original de Porunga et des Dragon Balls. »
« Et c'est pour ça qu'il a créer des Dragon Balls en arrivant ici » supposa Bulma. « C'était dans son sang de faire ce genre de choses. »
« Sans doute » intervint Kami, le principal intéressé de cette conversation. « Il est vrai que créer les Dragon Balls m'a fait comme un pincement au cœur, j'ignorait pourquoi, mais cela signifiait quelque chose d'important pour moi. » Il sourit. « Je comprends mieux maintenant. Merci. »
« Moi j'aimerais savoir comment vous vivez ! » demanda Gohan. « Dendé nous a expliqué que vous cultiviez vos champs pour rendre à votre planète sa beauté d'avant. Mais qu'est-ce que vous faite d'autre ? Pour passer le temps ? »
« Eh bien, cela dépend. Il existe deux grandes catégories de Nameks : il y a les guerriers, et les magiciens. Dendé, par exemple, est plutôt un magicien, comme c'est encore un enfant, il apprend quelques tours simples, comme la guérison. Et comme il s'agit d'un enfant assez doué il apprendra bientôt comment fabriquer des Dragon Balls. Nail, que tu as rencontré chez notre Grand Chef, était un guerrier. Il passait beaucoup de temps à s'entraîner, et à mettre au point de nouvelles techniques pour protéger au mieux notre Chef. »
« Comme Piccolo ! »
« Est-ce que vous avez toujours été aussi peu nombreux ? » demanda Bulma. « Votre peuple tout entier tient dans ma maison ! Je sais qu'elle est grande, mais tout de même... »
« Avant le cataclysme, nous étions beaucoup plus nombreux. Il y avait beaucoup de villages sur la planète, six d'entre eux gardaient un Dragon Ball, le septième ayant toujours été dans la maison du grand chef. Les autres villages s'occupaient de la formation des guerriers et des techniciens. Mais le trop grand nombre d'habitants sur la planète à entraîner des jalousies et des luttes de pouvoir. C'est la raison pour laquelle nous sommes si peu aujourd'hui : nous avons décidé de rester juste le nombre qu'il fallait pour assurer l'harmonie sur notre planète, et être certains qu'il n'y aurait plus de guerre civile. Maintenant, seul le Grand Chef se reproduit, de temps en temps, et les enfants sont donnés au village le plus prospère du moment, afin de garantir un équilibre entre nous tout. »
« C'est original, comme façon de procéder... » commenta le Docteur Brief.
« Youhou ! Tout le monde » les interrompit une voix, celle de la mère de Bulma. « Venez par ici, c'est l'heure d'ouvrir les cadeaux ! »
« Chouette ! » s'exclama Gohan.
Végéta était au Paradis. Du moins, l'endroit y ressemblait, ou plutôt, il ressemblait à la représentation qu'il en avait. Evidemment, comparé à la plupart des lieux où il était allé dans le passé, n'importe quel endroit pouvait se vanter d'être paradisiaque.
Il se trouvait dans une vallée, entourée de hautes montagnes. Rien qu'à voir les falaise qui bordait la petite plaine, il était certain qu'aucun être humain n'avait jamais pu mettre les pieds ici. Il pouvait voir plusieurs grottes dans les hautes murailles, mais elles ne semblaient pas habitées. Les seuls animaux qu'il avait pu voir étaient des marmottes et des oiseaux - rien de dangereux, donc. Quelques arbres avaient poussés au hazard, formant des bosquets de ça de là. Au fond de la vallée, une chute d'eau provenant d'un glacier alimentait un petit lac, visiblement très poissonneux.
Végéta n'avait pas la moindre idée de ce qui l'avait poussé à s'arrêter là, ni de l'usage qu'il pourrait bien faire de l'endroit. Il ne pouvait clairement pas s'y entraîner - du moins, pas sans détruire au préalable tout ce qui caractérisait cette vallée perdue. Néanmoins, il savais qu'il l'aimait et qu'il y reviendrait. Il pourrait peut-être y bâtir quelque chose qui deviendrait "chez lui".
(voir la vallée : http://perso.wanadoo.fr/carole.boucher/db/passage/vallee.jpg)
Gohan était aux anges. La distribution des cadeaux avait enfin commencé ! Le processus de distribution et d'ouverture n'était pas très rapide, mais au moins il ne s'ennuyait plus : La mère de Bulma avait décidé qu'une "main innocente" (en l'occurrence, lui) devait prendre un cadeau au hasard au pied du sapin, puis le donner à son destinataire. Celui-ci l'ouvrait alors devant tout le monde, remerciait la personne qui le lui avait offert (en général, la mère de Bulma), puis on passait au cadeau suivant.
De cette manière, Gohan avait déjà distribué plusieurs revues cochonnes pour Tortue Géniale, des vidéos de gymnastique féminine pour le père de Bulma, des soutient-gorges et culottes pour Olong. Lunch avait reçu un cadeau par personnalité : un bazooka dernier cri et une robe de bal à la mode. Gyumao avait eu une nouvelle hache, pour remplacée son anienne qu'il avait perdue quelque temps après la naissance de Gohan (en fait, c'était Chichi qui l'avait cachée, de peur que son fils ne soit blessé accidentellement). Chichi s'était immédiatement plongée dans la lecture de son nouveau livre de "Cuisinne du Monde", et Gohan aurait volontiers fait de même avec la série des Docteur Slump s'il n'avait pas dû continuer la distribution des cadeaux. Etrangement, sa nouvelle encyclopédie en 20 volumes l'intéressait moins... Plume avait reçu une clochette et une panoplie de vêtement de poupée pour se déguiser (à croire que la mère de Bulma ne savait vraiment pas quoi lui offrir**, Yamcha et lui vivait pourtant à Capsule Corp. depuis des années !), et chaque Namek s'était vu offrir un petit "souvenir de la Terre". Dendé avait été enchanté par son porte-clé de la Tour Eiffel, et il rêvait à présent d'aller la visiter.
Une fois tous les cadeaux distribués, Bulma avait explosé de colère, en voyant que sa mère avait pensé à tout le monde (il restait encore quelques paquets pour Végéta, et même pour Yamcha, Tenshinhan, Chaozu, Krilin et Goku), sauf à elle ! Heureusement, son père avait réglé le problème en lui offrant les plans du nouveau vaisseau spatial sur lequel il travaillait. Bulma était ravie.
Après quelques nouvelles discussions, et une fois que tous les Nameks furent au courant de la signification de chacun de leurs cadeaux, les invités commencèrent à partir. Bulma les aurait bien retenus plus longtemps, mais Chichi avait argumenté qu'il commençait à se faire tard, et que Gohan devait aller au lit tôt s'il voulait pouvoir se lever de bonne heure le lendemain pour étudier. Tortue Géniale et Olong étaient pressés de retourner à Kame House pour y contempler leurs cadeaux en toute tranquillité, et Plume partit avec eux (il ne supportait pas de vivre à Capsule Corps. sans Yamcha). Lunch avait proposé à Bulma de l'aider à tout ranger, mais après un éternuement et une nouvelle tirade sur Tenshinhan, Bulma jugea plus sûr pour sa maison de la mettre dehors. Les Nameks s'étaient dispersés, ne sachant pas trop comment aider, et ne voulant surtout pas gêner. Bulma avait reprogrammer tous les robots de la maison pour qu'ils rangent la pièce où ils avaient fait la fête, puis elle s'était sauvé, pour ne pas entendre sa mère dire à quel point il était dommage que Végéta n'ait pas passé cette magnifique journée avec eux.
Il était presque trois heure du matin, et Bulma n'arrivait pas à dormir. La journée avait été excitante, et elle avait hâte d'être au lendemain pour pouvoir commencé à travailler sur le projet de vaisseau spatial avec son père. Elle avait déjà examiné les plans sous toutes les coutures, et cette fois, il ne s'agissait pas de la reproduction d'un vaisseau Namek ou Saïyen, mais vraiment d'un vaisseau Terrien. En fait son père avait repris sa première idée de vaisseau pour le design, et il y avait appliqué ses nouvelles connaissances en matière de propulsion et de gestion de l'énergie.
'Vive demain ! Ce projet est fabuleux ! Bientôt, nous pourrons parcourir les étoiles par nos propres moyens, et découvrir de nouvelles civilisation... En espérant qu'elles ne soient pas toutes aussi agressives que les Saïyens... En parlant de Saïyen, je me demande bien ce qu'a pu faire Végéta toute la journée. J'avais peur qu'il ne soit impossible à vivre et qu'il passe son temps à nous menacer de mort, mes parents et moi, amis s'il passe son temps à disparaître... et bien, c'est parfait pour moi !'
A ce moment, elle entendit un bruit au rez-de-chaussée.
'Justement, quand on parle du loup... le voilà qui revient. Oh, puisque je n'arrive pas à dormir, je vais en profiter pour lui offrir les cadeaux que m'a mère lui à acheté. Elle aurait sans doutes préféré le faire elle-même, mais se serait sa vengeance pour l'avoir oubliée dans la distribution des cadeaux ! Elle se leva, passa une robe de chambre et descendit à la rencontre de Végéta.
« Salut, Végéta. C'est à cette heure-ci que tu rentre » demanda-t-elle avec un sourire.
« Ça te pose un problème ? » Visiblement, il n'avait pas vu son sourire. Elle soupira.
« Non, bien sûr que non. Tu fais ce que tu veux, je disais ça en plaisantant. » Il sembla se détendre un peu. « Viens voir, j'ai quelque chose pour toi. »
« Quoique ce soit, ça ne m'intéresse pas. »
« Ce que tu peux être désagréable ! » Il devait être magicien, et lancer un sort de colère à chaque fois qu'il la croisait. Ce n'était pas possible autrement. Il était rentré depuis moins de deux minutes, et elle était déjà furieuse ! « Ma mère a passé des heures hier soir pour trouvé quelque chose susceptible de te plaire, et tu ne veux même pas savoir ce que c'est !? »
« Non. Je ne veux rien venant de vous. C'est déjà bien assez que j'ai accepté votre hospitalité, et je ne l'ai fait que parce que... Laisse tomber. »
« Parce que quoi ? »
« Laisse tomber, j'ai dit. Je ne veux de plus rien venant de vous, c'est tout. »
« Oh ! J'ai compris ! Tu n'as accepté de venir ici que parce que tu n'avais vraiment nulle part d'autre où aller, et tu ne veux pas de nos cadeaux parce que tu t'imagines que c'est de la pitié ! » La déduction de Bulma devait être la bonne, parce qu'il avait à la fois l'air en colère et un peu honteux. Et surtout, il ne répondit rien.
« Ok, laisse-moi t'expliquer. Aujourd'hui c'est Noël. Je doute que tu saches ce que c'est, alors écoute bien. Sur Terre, c'est un jour spécial, où on fait la fête avec tous ses amis. Nous voulions t'inviter, mais tu étais déjà parti. »
« M'inviter ? Pourquoi ? Je ne suis pas votre ami. »
« Hum... pas vraiment, en effet. Mais bon, tu vis ici, c'était la moindre des politesses que de te proposé de venir avec nous. Et puis ma mère, qui a un certain nombre de cases manquantes dans son cerveau, a décidé un jour que tous les êtres de l'univers étaient ses amis, toi compris. Donc elle t'a acheté des cadeaux. »
« Je ne vois pas le rapport. »
« C'est normal, c'est parce que je n'ai pas fini de t'expliquer. En plus de faire la fête, on offre des cadeaux à tous ses amis. Compris ? »
« Non. Quel intérêt ? »
Bulma n'en revenait pas. Il lui avait posé une question. Une vraie question ! Il semblerait qu'elle ait réussit à piquer sa curiosité avec cette histoire de Noël.
« Le but, c'est de passé du bon temps ensemble, de faire plaisir aux autres, et aussi et aussi de recevoir en cadeau des objets qu'on ne s'achèterait pas autrement. »
« C'est stupide. Si tu offres quelque chose à quelqu'un, et que ce quelqu'un t'offre autre chose que tu ne te serais jamais acheté, je ne vois pas comment ça peut te faire plaisir. »
« Heu... vu comme ça, ce n'est pas entièrement faux... Mais bon, il ne s'agit pas de quelque chose dont tu ne veux pas, mais de quelque chose que tu n'aurais pas eu l'occasion de t'offrir autrement. Tu comprends ? »
« Humf. Ça n'a aucun intérêt pour moi, de toute façon. »
« Viens au moins voir ce que ma mère a trouvé pour toi ! Allez, s'il te plait ! »
Il soupira. Il était fatigué, et elle ne voulait pas lâcher prise avec cette histoire de cadeau. Le plus rapide serait de lui céder - ce n'était pas parce qu'il acceptait ces choses qu'il devrait s'en servir par la suite. Il l'a suivie dans la pièce d'à côté, où des colis étaient entass au pied d'un arbre artificiel. Elle lui en tendit un, et attendit.
« Eh bien ? » Bulma commençait à s'impatienter. Est-ce qu'il fallait vraiment tout lui expliquer ?! « Tu n'as pas l'intention de prendre ce cadeau, et de l'ouvrir pour regarder ce qu'il y a dedans ? »
Il prit le paquet et l'ouvrit. C'était une capsule. 'Qu'est-ce que je suis censé faire avec ça ??'
« Ah... heu... » Bulma maudit sa mère. Evidemment, elle n'avait pas pensé que le Saïyen ne savait pas ce qu'était une capsule ! Et maintenant, que devait-elle faire ? Risquer de le vexer en lui expliquant, ou le laisser regarder bêtement l'objet dans sa main ? Elle opta pour la première solution? « C'est une capsule. C'est un objet inventé par mon père, on peut mettre n'importe quoi dedans, même des voitures ou des maisons. Il faut appuyer sur le bouton, en haut. »
Il fit ce qu'elle dit et se retrouva avec une boîte dans les bras. Il n'était pas plus avancé.
« C'est un frigidaire portable ! Quelle bonne idée ! Et connaissant ma mère, il est sûrement plein à ras bord ! Tiens, tu as un autre cadeau. »
Il prit le second paquet qu'elle lui tendait, l'observa un moment, et décida que ce petit jeu ne l'amusait pas. « Parfait, si c'est tout, je vais me coucher. »
« Tu ne l'ouvre pas ? Quand une personne fait un cadeau, on l'ouvre devant elle, en général. » Bulma était déçue. Elle aurait bien aimé savoir ce que sa mère avait pu offrir d'autre à Végéta. Vu la taille du paquet, c'était encore une capsule, donc il pouvait y avoir absolument n'importe quoi dedans.
« Si j'ai bien suivi ce que tu as dit plus tôt, ces choses proviennent de ta mère. Donc je n'ai pas à les ouvrir devant toi. » Sur ces mots, il partit.
Bulma retourna se coucher. Elle se tortura la cervelle pendant dix bonnes minutes pour essayer de deviner ce que pouvait être le second cadeau de Végéta, puis le sommeil la gagna.
A l'autre bout du bâtiment, Végéta ouvrait son deuxième cadeau. Il avait beau se répéter que ça ne l'intéressait pas, il était curieux de savoir ce que ça pouvait être. Et puis, il n'avait jamais reçu de cadeau, et le frigidaire garni (il avait vérifié) lui avait fait étrangement plaisir. Il commençait à saisir le concept de "Noël" que Bulma lui avait expliqué.
La seconde capsule contenait une armoire, pleine de vêtements terriens. Il n'avait pas regardé en détail, ça ne l'intéressait pas vraiment, mais il se souvenait avoir noté la veille dans un coin de sa mémoire qu'il lui fallait des habits "locaux". Ceux-ci feraient parfaitement l'affaire, si le besoin s'en présentait, et il n'aurait ainsi pas à s'en occuper lui-même. Il sortit une tablette de chocolat du réfrigérateur, et alla se coucher.
Il avait complètement oublié sa résolution de ne rien utiliser qui vienne des Terriens...
*Kami = Dieu en japonais. Je ne suis pas particulièrement croyante, mais je ne suis pas particulièrement non croyante non plus, et ça me gène de l'appeler Dieu ou Tout Puissant. Kami, ça fait plus comme un prénom normal
**A moins que ce ne soit moi ;-) Si quelqu'un à une idée de ce qui pourrait faire plaisir à Plume, je veux bien changer son cadeau (ou lui offrir l'année prochaine ?)
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