Les jours passent et se ressemblent...
Cela faisait maintenant trois mois que Bulma était revenue de Namek. Elle s'était finalement habituée à la présence de Végéta. Ou plutôt, à sa non-présence. En effet, il ne passait que très peu de temps à Capsule Corp.. La journée, il partait en vadrouille Dieu seul sait où. Il revenait très tard dans la nuit, quand il revenait, vidait son frigidaire personnel (que Bunny* re-remplissait presque tous les matins), prenait une douche, et après quatre ou cinq heures de sommeil, il repartait. Mais Bulma ne s'en plaignait pas : elle avait appris dès les premiers jours que moins elle le voyait, mieux elle se portait.
Au moins, elle n'avait entendu parler d'aucune catastrophe planétaire, ni de meurtres sauvages et inexpliqués, ce qui était la preuve qu'il se tenait tranquille. Ce qui rassurait Bulma, mais à moitié seulement : oui, pour l'instant, Végéta se montrait "pacifique". S'il n'avait encore tué personne, alors il ne tenterait probablement rien avant le retour de Goku. Mais celui-ci était à présent prévu pour dans deux mois ! Bulma en venait parfois à souhaiter que leur vœu ne puisse pas être réalisé...
Heureusement, son nouveau projet lui tenait l'esprit occupé toute la journée, et après avoir travaillé dessus pendant près de quinze heures dans la journée, elle dormait comme un bébé et ne pensait pas trop à la menace que représentait le Saïyen. Son père et elle travaillaient sur le projet de vaisseau spatial depuis le lendemain de Noël. Ils avaient commencé par revoir tous les plans ensemble, les idées de Bulma venant remplir les trous laissés par son père ou corriger quelques erreurs, tandis que le vieux scientifique limitait l'esprit un peu trop fantaisiste de sa fille. Du point de vue de Bulma, et son père le partageait, ils formaient un duo d'enfer !
Fignoler la théorie et prévoir tous les problèmes possibles leur avait pris un mois. C'était long si on comptait qu'il avait seulement fallu dix jours au père de Bulma pour reconstruire entièrement le vaisseau dans lequel Goku était venu sur Terre, mais peu si on considérait le fait qu'il s'agissait d'un modèle entièrement nouveau, conçu pour la vitesse ET le confort (un mixage entre le vaisseau Namek, confortable, et les vaisseaux Saïyens, rapides. Mais celui-là devait être quatre à cinq fois plus rapide encore !). Et, depuis maintenant huit semaines, ils étaient passés à la phase de réalisation - celle qui agaçait tant les voisins, qui devaient supporter d'entendre des bruits de marteaux, perceuses, et les cris des inventeurs, de 6h30 à 13h00 et de 13h30 à 22h00, tous les jours même le dimanche ! Mais leur calvaire devait bientôt prendre fin : plus qu'deux semaines, et le nouveau vaisseau spatial devrait être en mesure de les emmener sur Namek - enfin, ce qu'il en restait - en un jour et demi !
Végéta était dans le désert. Les quelques habitants des lieux - lézards, araignées, serpents, scorpions... - sortaient timidement de leurs abris, maintenant que la fureur du Saïyen semblait calmée. Il n'arrivait à rien, et ça le frustrait. Du moins, il n'arrivait pas à ce qu'il voulait. Il avait considérablement augmenté sa puissance durant ces trois mois. Il estimait qu'il devait se trouver à peu près au même niveau que Carot, lors du début du combat contre Freezer. Ce qui n'était bien sûr qu'une estimation, vu qu'il n'avait pas pu assister au combat en question. Ça ne le satisfaisait pas du tout. Il savait bien que ce ne serait pas suffisant pour battre le Super Saïyen. Il lui fallait encore augmenter sa force, et il ne lui restait plus que deux mois. Il n'y arriverait pas en si peu de temps. Et ses pensées revenaient toujours vers les mêmes interrogations : tout cela le mènerai-t-il quelque part ? était-il possible pour un simple Saïyen de battre un Super Saïyen ? ou pouvait-il exister plusieurs Supers Saïyens en même temps, et pouvait-il toujours prétendre au titre ?
La première question était facile. Même s'il n'arrivait pas là où il voulait, il aurait toujours énormément augmenté sa force, ce qui était un bon point.
Les deux autres étaient plus complexes. Il était tenté de répondre "non" aux deux : si un Saïyen normal pouvait devenir aussi fort qu'un Super Saïyen, quel était l'intérêt de l'existence de ceux-ci ? Et la légende précisait qu'UN Super Saïyen apparaissait tous les mille ans... Mais en même temps, il pouvait (et il voulait) répondre par l'affirmative : il avait constaté que la puissance des Saïyen (en tout cas, la sienne, celle de Carot, et celle de son fils) n'avait pas de limite. Elle continuait à croître régulièrement, même s'il ne s'entraînait pas. Le seul problème, c'était qu'à ce rythme là, il serait mort avant d'avoir égaler la puissance actuelle de Carot qui, de plus, augmentait probablement aussi de son côté. L'existence de plusieurs Supers Saïyens était donc sa seule chance d'assouvir sa vengeance, mais la légende... et bien, ce n'était qu'une légende, elle pouvait se tromper.
Ce genre de raisonnement ne le menait nulle part.
Il se leva, agacé par la façon que son esprit avait de tourner en rond dès qu'il essayait de réfléchir à un problème important. Les quelques animaux qui s'étaient risqués à l'air libre retournèrent précipitamment au fond de leurs trous, craignant le début d'un nouvel entraînement. Mais le Prince Saïyen n'avait pas l'esprit à ça dans l'immédiat. En fait, il n'avait l'esprit à rien, puisqu'il savait qu'il ne pourrait pas s'entraîner efficacement avant d'avoir trouvé des réponses à ses questions, et il semblait incapable raisonner correctement. Il décida d'aller se rafraîchir les idées, au sens propre, et s'envola vers le pôle sud. Le désert soupira de soulagement à ce départ.
Il lui fallut une vingtaine de minutes pour trouver un endroit propice pour la méditation. Il se demanda un moment ce qu'il était venu faire là : penser n'était déjà pas une de ses activités favorites, et le froid qui le transperçait jusqu'à la moelle des os ne l'aidait pas à se concentrer. Mais bon... il n'allait pas encore perdre du temps à chercher un emplacement plus propice.
Il décida finalement qu'il était inutile de continuer à se poser des questions sur sa puissance et le meilleur moyen de surpasser Carot. Il lui manquait trop d'éléments pour bâtir un raisonnement constructif, et personne ne pouvait lui apporter les éclaircissements nécessaires. Il devait continuer son entraînement, et voir ce qu'il pourrait en tirer. Seul le futur pouvait encore lui procurer réponses dont il avait besoin.
Pour l'instant, il avait d'autres problèmes à régler. Comme par exemple, que ferait-il une fois qu'il aurait vaincu Carot ? C'était peut-être un peu présomptueux de poser cette question alors qu'il ne savait toujours pas comment s'assurer la victoire, mais c'était le seul moyen d'avancer dans sa réflexion. Et puis, s'il commençait à penser négativement, il n'arriverait jamais à rien. De toute façon, il ne tenterait rien avant d'être sûr de lui, et en attendant ce jour, il savait quoi faire : s'entraîner, encore et encore. C'était donc bien une histoire de "quand" et non de "si". Ce qui ne répondait pas à la question.
'Que faire après la mort de Carot ?'
Trois possibilités s'offraient à lui :
1. Le choix officiel : détruire cette planète et partir à la conquête de l'Univers. Ça avait été son but durant toutes les années qu'il avait passées au service de Freezer. Il ne lui avait pas fallut deux jours sur cette planète pour réaliser à quel point c'était stupide. Conquérir l'Univers revenait à prendre la place de Freezer, et donc à devenir ce qu'avait été le tyran. Devenir ce qu'il haïssait le plus. Purger des planètes et laisser derrière lui quelques inévitables survivants qui le maudiraient pour cela. Forcer des gens qui ne demandaient rien de plus que vivre leur vie paisiblement à travailler pour lui - comme il avait lui-même été forcé par Freezer. Et tout ça simplement pour être constamment défier par des généraux avides de pouvoir. Non, il ne voulait pas d'une telle vie.
2. Il pouvait détruire cette planète et partir à la recherche d'un endroit où passer paisiblement le reste de sa vie. Cette idée comportait deux défauts majeurs : d'abord, le terme "paisiblement" ne s'appliquait pas à lui. Ensuite, et surtout, sur quelle planète pourrait-il immigrer, où il ne serait pas rejeter aussitôt ou traquer comme une bête sauvage à éliminer ? Les Saïyens n'étaient pas particulièrement aimés dans l'Univers (merci, Freezer), et lui-même était tristement connu pour ses "exploits". Ce ne serait pas simple, mais peut-être pourrait-il trouver quelque part une planète n'ayant jamais entendu parler de lui, et où il pourrait mettre ses talents de guerrier au service de... peu importe quoi, tant qu'il ne s'agissait pas d'extermination massive.
3. Il pouvait rester ici. Ça paraissait à la fois stupide et évident. Stupide parce qu'il avait promis de détruire la planète. Stupide parce que tous les guerriers de la planète étaient ses ennemis. Stupide parce qu'une fois qu'il aurait tué Carot, il n'aurait plus d'autre choix que de quitter la planète. Evident parce que celle-ci correspondait exactement à ses besoins. Il n'était pas connu, ici, sauf de quelques guerriers et de leurs amis. Il pourrait certainement trouver de quoi s'occuper : après tout, Carot et les autres ne semblaient pas s'ennuyer, il devait donc bien y avoir des choses à faire, des gens à combattre. Et puis, il fallait reconnaître que c'était une belle planète...
'Assez pensé pour aujourd'hui. J'ai réussi à déterminer que le meilleur moyen - pour l'instant - de surpasser Carot était de laisser les choses se faire toutes seules, et de voir ce qu'il en ressortirait. Et je sais que je ne partirai pas à la conquête de l'Univers. Reste à décider d'une planète où m'installer, à moins que je ne prenne un vaisseau spatial et que je joue les nomades... On verra ça lors de la prochaine "séance" de méditation, pour l'heure, il est temps de réchauffer un peu l'atmosphère. On gèle, ici !'
Deux semaines plus tard
Bulma et son père avaient enfin terminé leur vaisseau spatial. Il s'agissait d'un véritable bijou, et ils en étaient trè,s fiers. Mais avant de crier au chef-d'œuvre et de se lancer dans des missions d'exploration de l'espace, il fallait tester l'engin, et être sûr qu'il résisterait à toutes les pressions.
Bulma avait demandé à Gohan s'il voulait l'assister dans cette tâche, mais Chichi avait catégoriquement refusé. Les Nameks, généralement serviables, se montraient réticents dès qu'il s'agissait de technologie un peu avancée. Piccolo n'avait pas ce problème, mais Bulma n'aurait jamais osé lui demander. Malgré tout ce que pouvaient dire Gohan, ou même Krilin et Goku, elle le considérait toujours comme un ennemi. Elle devrait se débrouiller toute seule, comme d'habitude.
« C'est quoi, ce truc ? »
Bulma sursauta à la question. Végéta. Que faisait-il là, en plein milieu de l'après-midi ?
« Que fais-tu là ? On ne te voit jamais à cette heure-ci, d'habitude. »
« Etrange. Je ne pensais pas que les habitants de cette planète étaient bêtes au point de ne pas savoir répondre à une simple question. »
Bulma était doublement insulté. Il avait appelé sa merveille un "truc", et il l'avait traitée d'idiote. Elle se souvint brutalement pourquoi elle préférait quand il n'était pas là. « Ce petit bijou que tu as devant toi est un vaisseau spatial. Je pensais qu'il s'agissait d'une sorte d'objet que tu étais capable de reconnaître, étant donné que tu es un extraterrestre. Tu vois, tu n'es pas le seul à avoir mal jugé ton interlocuteur. »
« Et c'est toi qui l'as construit ? Dans ce cas, je doute que ce machin soit capable de voler un jour. »
« Qui ne répond pas aux questions, maintenant ? Puisque tu sembles avoir oublié, je te la repose : que fais-tu là à cette heure de la journée ? Et pour information, oui, c'est moi qui ai construit ce vaisseau, avec mon père, et il vole très bien. D'ailleurs, lui et moi avions déjà réparé les vaisseaux Nameks et Saïyens que nous avons trouvés sur cette planète, et ils fonctionnent tous très bien ! »
« Un vaisseau Saïyen, ça ? » Il désignait l'engin marqué "Capsule 2" sur lequel le Docteur Brief travaillait un peu plus loin. Il s'agissait du même modèle que celui emprunté par Goku pour aller sur Namek. « Laisse-moi rire. Ces choses-là étaient fabriquées par l'empire de Freezer, ça n'a rien à voir avec un vaisseau Saïyen. »
« Et pour ma question ? Tu as l'intention d'y répondre un jour ? »
« Je ne vois pas en quoi ça peut t'intéresser, ni pourquoi je devrais y répondre. Mais bon. Je fais une pause dans mon entraînement. »
« Fatigué ? »
« Bien sûr que non ! Il est simplement inutile que je m'entraîne 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Je fais une pause pour laisser mon corps se reposer. »
« Fatigué, donc. C'est bien ce que je disais. »
« Stupide femelle ! Tu ne comprends donc rien si on ne te fait pas un dessin ? Il s'agit juste d'une pause pour que mes muscles aient le temps d'emmagasiner leur nouvelle puissance. Ainsi, lorsque je reprendrais mon entraînement demain, je serai plus efficace. »
« Appelle ça comme tu veux, Végéta. Je ne vais pas me battre avec toi pour une simple question de vocabulaire. Par contre, j'aimerai que tu notes dans un coin de ta tête que j'ai un nom, et qu'il ne s'agit pas de "stupide femelle". »
« Et alors ? »
« Et alors, utilise-le ! Est-ce que je t'appelle "stupide Saïyen", moi ? »
« Tu n'as pas intérêt. »
« Humf... » C'était injuste. Il pouvait la tuer si elle disait un mot de travers, alors qu'elle ne pourrait même pas lui causer une égratignure avec la meilleure volonté du monde. 'Mais attends un peu que Goku ressuscite ! On verra alors qui aura peur de qui.' Mais elle savait que ce n'était pas vrai. En admettant que Goku soit plus toujours fort que Végéta, ce dont elle ne pouvait pas être sûre à cent pour cent, il ne menacerait jamais de tuer le Prince juste pour une insulte sans conséquences.
« Hum... » reprit Bulma. « Puisque tu ne veux pas me croire quand je te dis que mon vaisseau peut voler, viens avec moi, je vais te faire une démonstration. »
« J'ai d'autres choses à faire. »
« Comme quoi ? »
« ... »
« C'est bien ce que je pensais. Allez, viens, ça ne prendra pas longtemps de toute façon. »
« Je n'ai pas l'intention de me faire tuer bêtement. Est-ce que tu as déjà testé ce truc, au moins ? »
« Bien sûr ! » Un petit mensonge ne coûterait pas grand chose. Il ne pourrait pas savoir que ce n'était pas la vérité, puisqu'il n'était jamais là. Et puis, elle était sûre que l'appareil se conduirait à merveille - après tout, c'était elle qui l'avait construit ! « Aurais-tu peur ? »
« Evidemment que non. Encore que n'importe quelle créature dotée d'un esprit d'analyse en état de marche serait en droit de paniquer à la vue de... ça. »
« Merci pour le "ça" ! Enfin, je suis heureuse d'apprendre que tu n'es pas une créature dotée d'un esprit d'analyse en état de marche. Ça pourrait se révéler une information importante, un jour, qui sait ? »
« Tu ne devrais pas te moquer de moi. » Il commençait à s'énerver, et ça se voyait. Bulma se préparait à s'excuser, mais il reprit : « Et en plus, tu me prends pour un idiot. Si cette chose avait déjà volé, il y aurait des marques de brûlures sur le sol, et la terre serait plus remuée que ça aux alentours. Il est évident que ce truc n'a jamais décollé ! »
« Oups... » Bulma se sentit rougir. Il était plus observateur qu'elle l'avait cru. « Bon, excuse-moi de mettre moquée de toi, et aussi de t'avoir menti. C'est vrai, mon vaisseau n'a encore jamais quitté le sol de Capsule Corp.. Mais je cherche depuis ce matin quelqu'un qui veuille bien m'accompagner pour faire des tests, et tout le monde refuse ! Je me suis dit que peut-être... »
« Tu pourrais m'embarquer dans cette histoire à mon insu » la coupa-t-il. « Tu aurais pu demander à ce que je t'accompagne en expliquant simplement la vérité, tu ne crois pas ? »
« Qu'aurais-tu répondu ? »
« Non. »
« Je m'en doutais. C'est pour ça que je ne n'ai pas dit la vérité. »
« Ça ne change pas grand chose, puisque ma réponse est toujours non. Et tu n'as pas inventé cette histoire pour que je vienne avec toi, mais parce que je t'ai vexée en appelant ce machin un truc. »
« ... » Bulma ne savait pas quoi répondre. Il avait vu juste. 'Maudit Saïyen ! Il faudra que je me méfie, je savais déjà qu'il n'était pas aussi gentil que Goku - tout le contraire, en fait - mais il semblerait également qu'il ne soit pas aussi stupide... Flûte !'
« Hum... dans ce cas... Si tu ne veux pas m'accompagner, que vas-tu faire de ton après-midi ? » demanda Bulma.
« Je ne sais pas encore. »
« Quoi, tu n'as rien de prévu ? »
« Non, mais ne crois pas pour autant que tu peux me faire changer d'avis pour tes tests. Je ne viendrais pas. »
« Bon, d'accord. Je vais chercher quelqu'un d'autre. A plus tard Végéta. »
Sur ces mots, elle s'éloigna. Végéta n'aimait pas la façon dont elle avait si soudainement laissé tomber. 'Elle prépare quelque chose. Ou bien elle connaît vraiment quelqu'un d'autre susceptible de l'accompagner... J'espère qu'il s'agit de la deuxième solution.' Il jeta un dernier coup d'œil à la "chose", et s'éloigna à son tour, en direction des zones d'habitations de Capsule Corp..
Une heure plus tard, il mourrait d'ennui. Et les coups de marteaux provenant du chantier "Capsule 2" commençaient à lui taper sur le système. Il se demandait comment les voisins faisaient pour supporter ça à longueur de journée...
Il fallait qu'il trouve quelque chose pour s'occuper, et rapidement. S'entraîner était hors de question, il était trop fatigué pour ça. Il avait peut-être un peu trop forcé ces derniers jours... Bien que pour une fois il ait du temps, méditer ne le tentait pas non plus : qu'il cherche à répondre à des questions existentielles de base, ou à développer la puissance de son esprit, les résultats généralement médiocres le mettaient dans une telle rage qu'il lui fallait toujours détruire quelque chose après. Or raser la ville n'était pas dans son programme, il devait donc trouver autre chose.
Peut-être aurait-il dû accepter la proposition de la Terrienne, au moins, il aurait eu quelque chose à faire pour tromper son ennui...
Bulma observait le Saïyen. Il tournait en rond depuis près d'une heure, visiblement incapable de trouver une quelconque activité qui puisse retenir son attention plus d'une minute. Ça l'amusait de le voir enrager ainsi, elle avait été certaine que le laisser mijoter tout seul un moment donnerait ce genre de résultat. Goku était pareil : qu'on l'empêche de se battre pendant plus de cinq minutes, et il s'ennuyait à mourir.
Maintenant, il lui fallait agir avant que Végéta ne décide de briser quelque chose pour passer le temps. Surtout qu'il s'en prendrait probablement à son cher vaisseau, vu la haute opinion qu'il en avait... Mais si elle jouait intelligemment ses cartes, elle pouvait réussir à le convaincre de l'aider dans ses tests.
Il était au bord de la piscine. Mais on était au mois de mars, et celle-ci était vide. Végéta avait passé les cinq dernières minutes à essayer de comprendre à quoi pouvait bien servir ce trou dans le sol, mais maintenant, il commençait à s'agacer. Encore. Et pour arranger son humeur, elle arrivait. Elle allait sûrement réessayer de le persuader de venir l'aider. Qu'elle aille au diable !
« Et bien, Végéta, tu t'amuses bien ? »
« Ça ne se voit pas ? » Comme Bulma l'avait prévu, la colère se transparaissait dans sa voix. « Qu'est-ce que c'est que ça ? » Il désignait la piscine, lassé de chercher la réponse par lui-même alors qu'elle était là et qu'elle devait savoir. Autant que sa présence serve à quelque chose.
« Ça ? C'est une piscine. » Bulma était surprise par sa question.
« Et ? »
« Et quoi ? Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus ?! »
« A quoi ça sert ? »
« Oh... » 'Je suis bête, j'aurais dû me douter qu'étant un alien, il pouvait ne pas savoir ce qu'est une piscine... Il est amusant, parfois...' « Et bien, en hiver, ça ne sert à rien, mais l'été, quand il fait beau, on met de l'eau dedans et on s'y baigne. »
« Une sorte de lac à domicile quoi. »
« Euh... oui. Mais sans les poissons. »
« S'il n'y a pas de poissons, ça n'a aucune utilité. Le seul intérêt d'un lac, c'est la pêche. »
« Je suppose qu'on n'a pas les mêmes loisirs » remarqua Bulma. « Ça te dirait de venir faire un tour en ville avec moi ? »
« Non. »
« Pourquoi ? Tu es trop occupé à ne rien faire ? »
« Ça ne te regarde pas. Je n'ai pas envie d'aller en ville, c'est tout. »
« Je pourrais te montrer comment on s'amuse sur cette planète... »
« Ça ne m'intéresse pas. »
« ...ou t'emmener dans un musée. Tu pourrais apprendre à mieux connaître notre civilisation... »
« Ça ne m'intéresse pas. »
« ...ou encore, on pourrait aller dans un restaurant... »
« Ça ne m'intéresse pas. »
« ...tu n'écoutes même pas ce que je te dis, n'est-ce pas ? Ou alors, tu ne sais pas ce qu'est un restaurant. »
« Ce que tu dis ne m'intéresse pas. Et je sais ce qu'est un restaurant. Je sais aussi que sur cette planète, on mange à heure fixe, et que ce n'est pas l'heure de manger. Par conséquent, les restaurants sont fermés »
« J'ai eu tord de dire que ton cerveau ne marchait pas, tout à l'heure. Il fonctionne même très bien ! Mais ce que tu sembles tout de même ignorer, c'est que certains restaurants sont ouverts toute la journée. Et aussi, avec le décalage horaire, il y a toujours un restaurant ouvert quelque part sur la planète. Justement, je connais un super resto à environ 2000 Km d'ici. Avec mon nouveau vaisseau spatial, on pourrait y être dans moins de... »
« Ah ! Ça y est ! » explosa-t-il. « Tu recommences avec cet engin ! Je me demandais combien de temps tu allais encore attendre avant de faire ce genre de proposition. »
'Végéta : 1, Bulma : 0.' « Bon, bon, d'accord. Ce n'était pas très malin de ma part. Mais l'idée n'est pas si mauvaise, quand penses-tu ? Tu viens avec moi faire quelques essais avec mon vaisseau, et dès qu'on a fini, je t'emmène manger dans le meilleur restaurant de la planète. Tout ce que tu as à faire, c'est de me rendre un petit service. Alors ? »
« Hum... Ils servent les Saïyens, dans ton restaurant ? »
'Gagné! Je savais bien qu'en mentionnant de la bonne nourriture à volonté, je pouvais tout obtenir de lui ! Bon maintenant, attention Bulma, s'il se rend compte que je l'ai manipulé, il risque de changer d'avis...' « Bien sûr ! Tant que j'aurais assez d'argent pour payer, tu pourras manger autant que tu voudras. Et comme je suis TRES riche, tu arriveras à la fin de ton appétit avant de vider mon porte-monnaie. »
« Et ça va prendre combien de temps ? »
« Pour manger ? Ça dépend entièrement de toi. »
« Pour faire les tests. »
« Oh, ça... Et bien, je ne sais pas trop... Disons qu'on pourrait commencer par faire un petit tour de la Terre... ça prendrait... 2 ou 3 heures, je pense... » Bulma faisait semblant de réfléchir tout en parlant. Elle savait très bien ce qu'elle voulait faire et le temps que ça prendrait. « Ensuite, j'aimerai que tu tires quelques attaques d'énergie, pour voir s'il encaisse bien les chocs. Et après, on pourrait aller faire un tour dans le système solaire, on va jusqu'à Pluton et on revient ! Qu'est-ce que tu en dis ? »
« La première étape est beaucoup trop longue. Et tu n'as pas donné le temps nécessaire pour l'aller-retour jusqu'à Pluton. En plus, je ne vois pas pourquoi tu as besoin de moi pour ça. »
« Bon... On peut réduire la première phase... disons, une heure, ok ? Et pour l'aller-retour... Le voyage dans le vide spatial est beaucoup plus rapide que dans l'atmosphère... J'ai mis à peine quelques secondes pour aller jusqu'à Jupiter avec le vaisseau Namek, or celui-ci est environ 16 fois plus rapide ! » 'Si mes calculs sont exacts, mais ça, je n'ai pas besoin de le lui dire...'
« Ça ne me dit pas pourquoi tu as besoin de moi. »
'Il ne perd pas le nord... Autant que je m'en souvienne : il est inutile, voir dangereux, d'essayer de jouer au plus malin avec Végéta...' « Et bien, si tout va bien, tu auras assister à l'avancée la science, et si quelque chose se passe mal, ce qui n'arrivera pas, tu pourras me protéger ? »
« En clair, si tout va bien, tu m'auras fait perdre mon temps, et dans le cas contraire... Tu t'attends vraiment à ce que je joue les héros protecteurs ? »
« Je pense que... Tu me dois bien ça, non ? Tu vis ici depuis trois mois, personne ne t'a jamais rien demandé en échange. Pour une fois... »
« D'accord » coupa-t-il. Son dernier argument était bon : il n'aimait pas vivre simplement de la pitié des autres. Il espérait juste qu'elle ne l'utiliserait pas trop souvent... « Allons-y alors, inutile de perdre du temps. »
'Super ! Il est d'accord ! Je n'y croyais plus !' Puis, Bulma réalisa quelque chose. « Non ! Pas tout de suite ! »
« Pourquoi pas ? » Il recommençait à s'impatienter.
'Comment je lui dis ça sans le vexer ? "Végéta, habillé comme ça, tu ressemble à un clown" ?' « Hum... Tu... tu... Ton armure n'est pas vraiment "adaptée"... Tu devrais mettre quelque chose de plus "classique"... »
Végéta ne répondit rien, mais se dirigea vers les immeubles. 'On dirait qu'il a compris' pensa Bulma. 'Je sais que ma mère lui a offert une garde-robe des plus complètes... j'espère qu'il n'a pas trop mauvais goût, s'il arrive avec un T-shirt violet, une veste jaune et un pantalon vert, et que je lui dis que ça ne va pas, il le prendra mal... Enfin, on verra bien...'
Végéta avait été prendre une douche. C'était la troisième en moins d'une heure (les deux autres, au moins la deuxième, avaient prouvé à quel point il s'ennuyait), mais elle était tout de même nécessaire pour le débarrasser de l'odeur collée à son armure. Il faudrait qu'il fasse quelque chose à ce sujet.
A présent, il était dans sa chambre, et examinait, pour la première fois, la contenue de la penderie offerte par la mère de Bulma. Il ne savait pas quoi choisir, mais il était sûr d'une chose : si l'Humaine lui disait que ça n'allait pas, elle pourrait oublier ses maudits tests, restaurant et dette ou pas !
'Maudite Terrienne... Je dois me méfier d'elle. Personne avant n'avait réussi à me faire faire ce que je ne voulais pas... Enfin, sauf Freezer, mais il ne compte pas. Et ce n'est pas la première fois qu'elle me fait ce coup là ! Déjà, avec cette histoire de cadeaux...'
Il continua à grommeler ainsi, tout en choisissant des vêtements. Il ignora toutes les tenues voyantes qui encombrait l'armoire, et choisit une chemise et un pantalon noir. Il s'habillât rapidement et alla rejoindre Bulma près du vaisseau. Plus vite ils partiraient, plus vite ils auraient terminé, et plus vite ils iraient manger...
Bulma le vit revenir. Il n'avait pas été long, à peine cinq minutes s'étaient écoulées. Sa première pensée en le voyant fut 'Qui est ce dieu qui sort de chez moi ??'. Avec sa chemise noire à moitié boutonnée seulement, son pantalon, tout aussi noir, juste ce qu'il fallait de moulant, ses cheveux, toujours noirs, dressés vers le ciel comme un constant défi non seulement à la gravité mais aussi à tout ce qui l'entourait, et son expression éternellement fâchée... 'Il ressemble à un héros de bande dessinée... ou plutôt, un méchant héros... ou un bandit... un rebelle... avec un masque, une épée, un cheval et 20 centimètres de plus, il ferait un Zorro tout à fait acceptable... Hey ! Bulma ! Tu rêves, ma pauvre fille ! Végéta, Zorro ?! Je n'ai jamais rien pensé d'aussi stupide !!'
« Hum... Bon... » Bulma essayait de remettre de l'ordre dans ses idées. « Puisque tu es prêt, en route ! »
Végéta ne dit rien. Il avait remarqué son trouble, plutôt évident à la couleur de ses joues. Ça l'amusait. Il avait déjà remarqué que les femelles, toutes espèces confondues, avait un faible pour les hommes forts et mystérieux, voir dangereux. Raditz avait toujours eu une cour de ce genre pendue à ses basques, mais Végéta n'avait jamais pensé que changé de vêtement suffirait à lui attirer ce type d'attention. Il la suivit à l'intérieur.
Ils étaient enfin prêts à partir.
* j'en ai assez de l'appeler "la mère de Bulma". Je ne sais pas qui a eu l'idée de l'appeler Bunny en premier, mais je trouve que ça lui va très bien !
Vous avez détesté ?
Quelque chose vous a étonné ?
Vous avez des suggestions à faire ?
Contactez-moi !
