Tests
'Qu'est-ce que je fiche ici ?'
Ça faisait maintenant une demi heure que Bulma et Végéta survolaient la planète dans le nouveau vaisseau spatial de Capsule Corps., et il ne s'était pas passé une minute sans que le Saïyen ne se pose cette question. Il n'arrivait plus à se convaincre qu'un repas, si gigantesque et délicieux puisse-t-il être, vaille le coup d'endurer le bavardage incessant de la Terrienne. Il n'était pas non plus sûr que la dette qu'il avait envers elle, pour "le gîte et le couvert", comme elle disait, soit suffisamment importante pour justifier la perte progressive de ses nerfs auditif. Et il avait tout simplement oublié qu'il avait été trop ennuyé pour refuser son offre.
Mais il ne tiendrait plus longtemps si elle continuait ainsi !
« Est-ce que tu vas finir par te taire !! » explosa-t-il brutalement.
Bulma fut trop surprise pour répondre quoique ce soit, ce qui faisait parfaitement l'affaire de Végéta. Il s'était pourtant bien conduit jusque là, se contentant d'observer le paysage qui défilait sous eux sans dire un mot - et sans se plaindre de rien. Alors qu'avait-il tout à coup ?
« Qu'est-ce qui t'arrives soudainement » finit-elle par lui demander.
« Tu m'ennuies avec ton babillage. »
« Je ne babille pas ! J'exprime juste ma joie de voir comme mon vaisseau vole bien ! »
« Et bien, fais-le en silence. Tu me casses les oreilles. »
« Si vraiment tu souffrais tant, tu aurais pu le dire plus tôt, et sans crier. Je ne savais pas que tu avais les oreilles si fragiles, pauvre petit Saïyen... »
« Maintenant tu le sais, alors tais-toi. Et ne m'appelle plus "pauvre petit Saïyen". »
« Humf. Je me demande bien pourquoi j'ai insisté pour t'emmener... »
« Moi aussi. Souviens-t-en la prochaine fois que tu voudras me demander quelque chose, ça nous évitera de la peine à tous les deux. »
Le vol continua, dans un silence assez tendu. Finalement, Végéta perdit à nouveau patience. Il s'ennuyait autant de ce vaisseau spatial qu'il s'était ennuyé dans les jardins de Capsule Corp., une heure plus tôt.
« Ça va durer encore longtemps ? »
« Je t'avais dit que ça prendrait environ une heure. Il reste un quart d'heure, tu peux bien attendre jusque là, non ? »
« Non. »
« Tant pis, tu n'as pas le choix, de toute façon. »
Cette dernière réflexion le mit en colère. Il avait trop peu souvent eu le choix de ce qu'il voulait faire par le passé pour la laisser lui donner des ordres maintenant !
« Ça suffit, femme ! Pose ce vaisseau immédiatement et soit heureuse que j'accepte de continuer tes maudits tests ! » ordonna-t-il.
« Ah, parce que je m'appelle "femme" maintenant ? Je suppose qu'il y a de l'amélioration par rapport à "stupide femelle", mais sache que ça ne me convient pas pour autant. »
« Pose ce vaisseau. » Son ton devenait clairement menaçant, mais Bulma était encore trop excitée par son nouvel engin pour vraiment s'en préoccuper. « Est-ce que tu vas poser ce vaisseau ?! » répéta-til.
« Oui, dans un quart d'heure, comme prévu. »
« Pose-le maintenant. »
« Et que feras-tu si je refuse ? »
« Je pourrais passer à la prochaine phase de tests immédiatement » menaça-t-il. « Celle qui consiste à faire des trous dans ce tas de ferraille. »
Comme elle ne faisait toujours pas mine de poser le vaisseau, Végéta commença à rassembler son énergie, et une boule lumineuse se forma dans sa main. Bulma la vit, et céda.
« Ok, ok. Arrête ça, je pose le vaisseau. De toute manière, il s'est bien comporté jusqu'à maintenant, je doute que quinze minutes de plus ou de moins change grand chose. Même si j'aurais aimé essayer quelques manœuvres plus serrées... »
Elle se tut et amorça la descente du vaisseau. La boule d'énergie disparut de la main de Végéta. Bulma rechercha un endroit pour se poser, et aperçu une plaine un peu plus loin. Elle dirigea l'appareil dans cette direction, et le posa en douceur. Puis elle ouvrit le sas et sortit, suivie par Végéta, pour lancer la deuxième phase de tests.
« Tu sais » dit-elle, « tu te conduis comme un véritable enfant gâté »
« Tu ne connais rien de mon enfance, alors ne fais pas ce genre de remarque. »
« Explique-moi » proposa-t-elle.
« Non. »
« Pourquoi ? »
« Parce que. »
Pendant qu'il disait ça Bulma, vit passer comme une ombre de tristesse sur son visage qui n'exprimait généralement rien d'autre que la colère ou l'indifférence. Ça dura si peu longtemps qu'elle se demanda si elle ne l'avait pas imaginé, mais dans le doute, elle décida de ne pas poser plus de questions sur ce sujet. 'Peut-être y a t'il plus à voir en Végéta qu'une simple brute sanguinaire et avide de pouvoir ?'
« Bien » dit-elle finalement. « J'aimerais que tu lances quelques boules d'énergie sur le vaisseau. Mais pas trop fort ! Je ne veux pas que tu le casses, juste voir s'il peut résister à des chocs mineurs, comme... des impacts de petits astéroïdes, par exemple. »
« Tu appelles ça des chocs mineurs ?! » Il n'en revenait pas. A quel point était-elle ignorante des dangers de l'espace ? « Combien de fois as-tu voyagé dans l'espace ? »
« Et bien... » Bulma était gênée. Elle avait bien vu que sa réflexion sur les "chocs mineurs" l'avait fait tiquer. Elle avait dû dire une grosse bêtise. « J'ai été sur Namek » répondit-elle.
Il ne dit rien. Il n'y avait rien à dire. Il se contenta de soupirer, puis haussa les épaules et prépara son attaque. Il lança une série de boules d'énergie sur le vaisseau, faisant le tour de celui-ci et n'en épargnant aucune pièce. Une fois certain d'avoir simulé un"choc mineur" d'importance moyenne, il s'arrêta.
« En admettant qu'il ait survécu à ça » dit Bulma, « à quoi est-il capable de résister réellement ? »
« Un champ d'astéroïdes de taille moyenne, comme tu as demandé. Quelques coups de canons, aussi. »
« Canon ? » Bulma commençait à paniquer. « Quels canons ? »
« Tu ne t'imagines pas que toutes les personnes qui voyagent dans l'espace sont de paisibles touristes, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, certain toutefois que c'était bien ce qu'elle imaginait, malgré ce qu'elle avait vu sur Namek. « La plupart des vaisseaux appartiennent à des pirates, et sont lourdement armés. Les autres sont généralement équipés de boucliers et d'armes légères, surtout conçues pour la défense. Ton vaisseau pourrait résister à une attaque menée par la deuxième catégorie d'armes. »
« Oh... » Bulma prit conscience qu'il allait lui falloir repenser une grande partie du vaisseau, pour qu'il soit capable de résister à une attaque massive. « Mais... les vaisseaux qui sont à Capsule Corps. en ce moment... l'appareil dans lequel Goku est venu ici, ou toi... et le vaisseau Namek... Ils n'ont aucun mécanisme de protection, ni d'attaque ?! »
« En effet. Je suppose que les Nameks sont du genre optimistes, ou que l'Univers était plus sûr lorsqu'ils ont construit leur engin. »
« Et les vaisseaux de l'armée de Freezer ? » Elle était certaine qu'il avait fait exprès de ne pas répondre, mais elle voulait savoir.
« Leur petite taille les rend en général indétectables. Et comme il s'agit de vaisseaux individuels, ils ne contiennent rien d'intéressant. Personne ne se fatiguerait à essayer d'attraper un de ces vaisseaux juste pour capturer son occupant. Surtout s'il s'agit d'un guerrier à la solde de Freezer. Ce genre de prisonnier peut se révéler dangereux. »
« Et si quelqu'un voulait essayer malgré tout ? Ou s'il décidait de détruire l'appareil ? Je ne les ai pas étudiés, mais mon père m'a dit qu'ils n'étaient pas vraiment "pilotables". On peut juste entrer la destination, et le vaisseau y va en ligne droite. »
« Si une telle chose devait arriver, alors l'occupant du petit vaisseau serait mort, je suppose. Mais ça ne s'est jamais produit, que je sache. »
Bulma frissonna. Comment pouvait-on voyager dans l'espace on sachant qu'on courrait ce genre de risque ? Elle réalisa soudain la chance que Krilin, Gohan et elle, puis Goku, avaient eue d'arriver sur Namek sains et saufs. Leurs vaisseaux n'étaient pas aussi petits que ceux utilisés par les soldats de Freezer, ils auraient pu être attaqués par n'importe quel pirate passant dans le coin à ce moment-là. La voix de Végéta la tira de ses pensées.
« Tu vas rester plantée là encore longtemps ? N'es-tu pas censée être en train d'inspecter ton vaisseau, en ce moment, pour voir s'il a passé la deuxième phase de tests avec succès ? »
« Tu as raison. J'y vais tout de suite ! »
Bulma se dirigea vers l'appareil et commença à l'examiner sous tous les angles. A part quelques traces de brulure ça et là, il ne semblait pas avoir souffert de l'attaque menée par le Saïyen. Bulma était fière de son invention, son père et elle avaient passé des heures et des heures pour essayer de trouver un nouvel alliage de métaux résistant à tout épreuve. Il semblerait qu'ils aient réussi !
Malgré l'envie qu'elle avait d'ausculter à la loupe son "petit bijou" pour pouvoir s'extasier sur la perfection de son travail, Bulma prit à peine une dizaine de minutes pour tout vérifier. Elle se souvenait du peu de patience dont Végéta avait fait preuve avant qu'elle pose le vaisseau, et n'avait aucune envie de revivre ce genre de situation !
« Tout est parfait ! » annonça-t-elle fièrement. « On peut passer à la troisième phase de tests. En route pour Pluton ! » Si Bulma était très excitée, Végéta, lui, semblait assez énervé. Elle l'entendit grommeler quelque chose comme « C'est pas trop tôt », mais l'ignora. Rien ne pourrait la mettre de mauvaise humeur aujourd'hui !
Ils remontèrent dans le vaisseau et Bulma s'installa aux commandes. Elle boucla sa ceinture et recommanda à Végéta de faire de même : ils allaient réellement dans l'espace cette fois, et le décollage serait certainement un peu brutal. Il grogna une réponse inintelligible, mais elle le vit suivre son conseil. Elle supposa qu'il avait dû baragouiner une phrase ressemblant à « Je voyage dans l'espace depuis plus longtemps que toi, tu n'as pas besoin de me dire ce que je dois faire », du moins c'est ce qu'elle supposa d'après le regard qu'il lui lança, parce qu'elle n'avait pas pu comprendre un seul des mots qu'il avait prononcés. Elle n'était même pas sûre qu'il ait vraiment parlé dans la langue de la Terre !
A cette réflexion, une question s'imposa à elle, à laquelle elle avait déjà réfléchit, mais jamais pu trouver de réponse satisfaisante : pourquoi tous les extraterrestres de la Galaxie semblaient-ils connaître la langue parlée sur Terre ? Puisque pour une fois elle avait Végéta sous la main, il fallait en profiter ! Elle sélectionna les coordonnées de leur destination dans la mémoire de l'ordinateur, et ordonna le décollage. Il était vraiment brutal, il faudrait qu'elle voie avec son père s'il était possible d'installer un compensateur de gravité qui rendrait l'envol plus supportable pour les occupants du vaisseau, mais ce ne serait probablement pas facile, étant donné que celui-ci avait besoin de toute sa puissance pour s'arracher à l'attraction de la planète. Peut-être qu'en... 'Plus tard' pensa-t-elle. 'Ce n'est pas le moment d'essayer de régler ce type de détail technique. J'ai un Saïyen à interroger !'
Ce qu'elle n'eut pas le temps de faire avant qu'ils atteignent Pluton. Le vaisseau était VRAIMENT rapide !
« Woaaaahh ! » s'extasia-t-elle. « Tu as vu ? Nous sommes déjà arrivés !
« Formidable... Je dois au moins reconnaître que cet engin est rapide. Ce n'est peut-être pas qu'un assemblage de tôle bon pour la casse, finalement. Bon, si on rentrait, maintenant ? »
« Tu as une curieuse façon de faire des compliments... »
« Ce n'était pas un compliment. Je constate simplement qu'il n'est pas si difficile de copier ce qui existe déjà, puisque tu as été capable de construire ça. »
« En effet, vu comme ça, ça n'a rien d'un compliment ! » Bulma était agacée par l'attitude du Saïyen. Depuis qu'il avait vu le vaisseau pour la première fois quelques heures plus tôt, il n'avait pas cessé d'être insultant ! Qu'avait-elle donc fait pour qu'il la traite comme ça, à part essayer d'être civile avec lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas faire de même ? « Puisque c'est si facile, pourquoi n'en construis-tu pas un toi-même, hein ? Comme ça, on pourrait comparer, et voir qui de nous deux est un génie ou un imbécile ! »
« Ne me traite pas d'imbécile ! Ma parole, tu aimes jouer avec ta vie ! Et pour répondre à ta question, je ne vois pas l'intérêt de construire un vaisseau alors qu'il y en a d'autres à disposition. C'est une perte de temps. »
« Tu as juste peur de ne pas être... » Bulma fut coupée dans sa tirade par les alarmes du vaisseau. Quelque chose n'allait pas.
« Que se passe-t-il, maintenant ? Arrête ce bruit ! » Végéta ne semblait très à l'aise. En fait, à sa façon de se couvrir les oreilles avec les mains dans une vaine tentative de réduire le volume des alarmes, il avait même l'air de souffrir. Ce que Bulma comprenait. Le bruit lui déchirait les tympans. Elle s'empressa d'appuyer sur le bouton "Alarmes Silencieuses", et le bruit s'arrêta. Elle vit Végéta s'effondrer dans son siège, le regard perdu, avant qu'il ne se reprenne et lui jette un coup d'œil interrogateur et irrité. 'Et bien, il a l'air secoué... Les Saïyens auraient-ils une oreille plus sensible que les Humains ? Je n'avais jamais remarqué cette particularité chez Goku, avant... D'un autre côté, je n'ai jamais vu Goku dans un endroit aussi bruyant, non plus. Encore une question à propos de ces mystérieux Saïyen... Je devrais faire une liste avec...'
« Bien, pas de panique » dit Bulma. « Ce n'est probablement rien du tout. Je vais lancer le programme de détection des pannes du vaisseau, et on va bien voir. C'est sûrement le système d'alarme lui-même qui disjoncte, rien de plus grave. »
« On dirait que tu essaies de te convaincre toi-même » remarqua Végéta, avec un sourire moqueur.
« Pas du tout ! C'est juste... heu... » Bulma essayait de se justifier, sans beaucoup de succès. Encore une fois, il avait vu juste. 'Diable !' « C'est juste que j'applique ce qu'on m'a appris à un stage d'hôtesse de l'air que j'ai fait l'année dernière. "En cas de danger probable mais incertain, toujours minimiser la situation pour ne pas affoler les passagers." Rien d'autre. »
« Je t'ai donné l'impression d'avoir besoin d'être rassuré ?! »
« Non, non ! Pas du tout ! C'est seulement un réflexe ! »
Il n'avait pas l'air convaincu, Bulma devait en convenir. En fait, elle n'était pas particulièrement convaincue elle-même par ce mensonge inventé à la va-vite, ça n'avait donc rien de surprenant.
La console bipa. L'auto-analyse des pannes éventuelles était terminée. Résultat de l'analyse : aucune erreur détectée.
« Comment ça, aucune erreur détectée ? Il doit bien y avoir une erreur quelque part, le système d'alarme ne s'est pas mis en route tout seul ! »
« Peut-être qu'il a juste voulu signaler que l'auto-diagnostic ne fonctionnait pas correctement ? »
« Si c'est pour faire ce genre de commentaire stupide, tu peux te taire ! La situation est sérieuse, figure-toi ! On ne peut pas simplement rentrer à pied si le vaisseau nous lâche ! »
« Sans blagues, tu crois que je ne le sais pas ? » Il avait l'air vexé, une nouvelle fois. « Puisque tu es supposée être un génie, bien que je ne te trouve rien de génial, à part ta disposition à attirer les ennuis, tu peux peut-être essayer de chercher plus efficacement l'origine du problème ? »
« Tu n'as pas besoin d'être désagréable juste parce que je t'ai lancé une petite pique, tu sais ?! » répliqua Bulma. Puis elle reprit, sans plus se soucier de lui. « Bon, voyons... Puisque le système d'auto diagnostic ne fonctionne pas, il n'y a plus qu'à passer en revue tous les autres... Alors... La gravité artificielle, visiblement, ça marche... La climatisation, pareil... Le recyclage de l'air... voyons voir... non, pas de problème là non plus... »
Bulma continua à monologuer tout en vérifiant tous les systèmes vitaux du vaisseau. Au bout de dix minutes, et après avoir tout vérifié trois fois, elle renonça.
« Je laisse tomber ! Tout fonctionne parfaitement, c'est juste ce maudit système d'alarme qui a voulu nous jouer un tour ! Je chercherai pourquoi plus tard, quand nous serons de retour sur Terre. »
Sur ces mots, elle ordonna au vaisseau de faire demi-tour, et de retourner sur la planète bleue. L'origine de la panne devint évidente lorsque rien ne se passa.
« Félicitations, génie » la "complimenta" Végéta. « Maintenant, nous dérivons dans l'espace avec un vaisseau sans moteur. Bien joué, vraiment. »
« Oh ! Silence Végéta ! Tu ne crois tout de même pas que je l'ai fait exprès ?! »
« Pourquoi pas ? Tes amis et toi auriez pu penser à ce genre de lâcheté, pour vous débarrasser de moi... » suggéra-t-il. « Mais j'en doute, tu n'aurais pas eu le cran nécessaire pour mourir avec moi. Non, c'est seulement ma première hypothèse qui est la bonne : en guise de génie, tu n'es qu'une idiote, et ce truc dans lequel nous nous trouvons en ce moment ne volera jamais mieux qu'un fer à repasser ! »
« Ce n'est pas ma faute ! » Bulma se mit à pleurer. « Je ne veux pas mourir ici ! Pourquoi tous les malheurs de l'Univers s'abattent-ils sur moi ?? Ce n'est pas juuuuuuste !! »
« Oh ! Pauvre petite chose sur laquelle tout le monde s'acharne ! » se moqua Végéta. Puis il reprit plus durement « Explique-moi donc de qui cela peut bien être la faute, si ce n'est pas celle de la personne qui a construit ce simulacre de vaisseau spatial ! Et arrête de pleurer, ça ne sert à rien ! »
« Je... je... tu... Tu n'es qu'une brute sans cœur ! Si tu te moques de mourir, tant mieux pour toi, mais moi j'ai encore de belles années devant moi ! Je ne veux pas mourir ici !!! » Les pleurs de Bulma redoublèrent.
« Ça suffit ! Arrête de pleurer ou je t'assomme ! » A cette menace, Bulma se calma un peu. « Bon, c'est mieux. Et maintenant, sers-toi un peu de ce qui te tient lieu de cerveau. Le simple fait que les moteurs ne fonctionnent plus ne signifie pas que tu vas mourir ici. Il y a deux solutions évidentes à ce problème : premièrement, tu peux encore trouver la panne et la réparer. Ou alors, tu peux envoyer un message à ton père pour qu'il envoie un autre vaisseau nous chercher. »
« Mais bien sûr ! » Cette fois, Bulma avait complètement arrêter de pleurer et de se lamenter sur son sort. « Végéta, tu es génial ! Je savais bien qu'il fallait que je t'emmène avec moi pour ces tests ! Pour un peu, je t'embrasserais ! » Elle se mit à danser de joie.
« Et bien, retiens-toi ! Et cesse tes pitreries, tu as d'autres choses plus importantes à faire ! »
« Oui, chef ! »
« Idiote... »
Bulma fit comme il avait demandé (ce qui était plus sage, d'une part parce que mettre Végéta en colère revenait à jouer avec sa vie, et d'autre part, et bien, parce qu'il s'agissait de la chose la plus intelligente à faire !), et se dirigea vers la salle des machines, suivie par Végéta. Elle espérait que la panne serait facilement repérable, mais déchanta quand au bout d'une heure de recherche, elle n'avait toujours pas la moindre idée d'où pouvait venir le problème. Et la présence du Saïyen, qui observait le moindre des ses mouvements par-dessus son épaule, n'arrangeait rien à son humeur. Surtout qu'elle sentait qu'il commençait à s'agacer, lui aussi.
« Tu n'as rien d'autre à faire que de surveiller mon travail comme ça ? »
« Pas vraiment, non. Et je ne vois pas pourquoi tu appelles ça du travail ? Tu n'as encore rien fait. »
Bulma soupira. « Je cherche, Végéta ! »
« Et visiblement, tu ne trouves pas. On ne peut pas dire que tu sois très efficace. »
« Vraiment ! Si tu me trouves si nulle, tu n'as qu'à prendre ma place ! » Elle s'écarta des machines. « Et bien, qu'est-ce que tu attends ?! »
'J'aurais mieux fait de me taire...' pensa Végéta. « Humf... Durant l'heure que j'ai passée à t'observer, je n'ai rien vu qui soit susceptible d'être en panne dans cette pièce... »
« Et alors ? Tu en déduis quoi ? »
« Que le problème vient d'ailleurs... »
« En gros, tu n'en sais rien. »
« Non, je n'en sais rien ! Es-tu contente maintenant ? Je ne suis pas un technicien, et je ne me vante pas de pouvoir réparer tout ce que je touche ! »
« Ok, excuse-moi... » Bulma soupira, encore... « Bon, puisque tu sembles à court d'idées, et moi aussi du reste, je propose qu'on passe au plan de secours et qu'on appelle mon père à la rescousse. »
« Et à l'extérieur ? » Végéta n'aimait pas l'idée de demander de l'aide à quelqu'un.
« Quoi, à l'extérieur ? »
« Est-ce que quelque chose ne pourrait pas être cassé dehors, ce qui aurait enclenché un quelconque système de sécurité empêchant le vaisseau de repartir afin qu'il ne tombe pas en miette ? »
« Oui... peut-être... On va vérifier ça tout de suite ! » Bulma n'aimait pas plus crier au secours que Végéta, particulièrement si elle devait admettre qu'une de ses inventions ne fonctionnait pas !
Ils retournèrent dans la salle de contrôle, et Bulma mit en route les caméras extérieures.
« Si tu vois quelque chose d'étrange, tu me le dis » recommanda-t-elle.
Ils observèrent un moment les différents écrans, à la recherche de n'importe quoi d'anormal. Bulma se surprit plus d'une fois à regarder vers l'infini et à admirer les étoiles, particulièrement brillantes ici où rien ne stoppait la lumière qui s'en dégageait... C'était vraiment magnifique... presque magique...
« Là. »
Bulma sursauta. Elle regarda l'écran que montrait Végéta tout en se réprimandant pour sa distraction. Elle espérait qu'il n'avait rien remarqué... Elle arrêta le balayage des caméras et agrandit la zone d'où semblait venir le problème. Végéta avait eu raison. 'Ça devient une manie...' Une des plaques de métal extérieur était dessoudée, ce qui avait empêché le vaisseau de repartir. Il suffisait de la remettre en place, et ils pourraient retourner sur Terre !
« Bon » dit Bulma, « Je vais te donner une combinaison spatiale et tu vas aller ressouder cette plaque, qu'on puisse rentrer. »
« Moi ?!? » protesta le Saïyen. « Pourquoi devrais-je y aller ? Vas-y, toi ! »
« Tu es fou ! Tu ne vas quand même pas envoyer une pauvre femme inexpérimentée dans le vide spatial ? » demanda Bulma, en prenant l'air le plus choqué dont elle était capable.
« Ça ne me dérange pas le moins du monde ! »
« Oh, je vois » fit-elle avec un sourire. « Tu as peur d'y aller. »
« Pas du tout ! Je ne vois simplement pas pourquoi... »
« Alors, prouve-le ! »
« Je n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit ! C'est toi qui nous as mis dans le pétrin, à toi de nous en sortir ! »
« Je trouve que tu y vas un peu fort. En quoi ce qui est arrivé est-il ma faute ? Rien ne prouve que ce n'est pas une de tes attaques de tout à l'heure qui a causé ce problème ! »
« Et ? Même si tel est le cas, premièrement, c'est toi qui m'as demandé de faire ce test, et deuxièmement, tu n'avais qu'à mieux vérifier l'état de ton vaisseau après ! »
« Bien ! Très bien ! Tu as gagné, j'y vais ! Mais tu ne viendras pas te plaindre quand je flotterai morte dans l'espace et que mon père refusera de venir te chercher parce que tu m'auras assassinée ! »
« Hum... Tu exagères un peu, tu ne crois pas ? Les équipements de sortie dans l'espace sont généralement munis d'aimants pour que ce genre d'accidents n'arrive pas... à moins que tu n'y ais pas pensé lors de leur conception, bien sûr... Pour parler plus sérieusement, je pense qu'il vaut mieux que ce soit toi qui y ailles, parce que tu sauras exactement quoi faire pour réparer. C'est juste une question d'efficacité. »
« Bref, tu as faim, et tu es pressé que tout ça soit fini. »
« ... »
« Bien, j'y vais. Souhaite-moi bonne chance ! »
« Dépêche-toi un peu ! »
Bulma partit en direction du sas. Sur le chemin, elle attrapa une combinaison spatiale et l'enfila par-dessus ses vêtements. Puis elle prit une boîte à outils spéciale-espace, ouvrit le sas, et sortit dans l'espace (non sans avoir d'abord envoyé un coup d'œil meurtrier vers la salle de commande, où Végéta attendait tranquillement qu'elle fasse tout le travail puis qu'elle revienne).
Le travail en question se révéla moins compliqué qu'elle l'avait imaginé. Après avoir passé quelques minutes à s'habituer à son nouvel environnement et à apprendre à se déplacer sur le vaisseau sans risque, Bulma se dirigea vers la plaque de métal dessoudée et se mit en devoir de l'examiner. Une fois le problème complètement identifié, elle replaça la plaque dans la bonne position, lutta un moment pour redresser un coin tordu, et ressouda les bords avec les plaques voisines. Un jeu d'enfant, qu'elle effectua tout en se maudissant de ne pas avoir mieux vérifié l'état du vaisseau avant de quitter la Terre puisque, une fois de plus, il s'averrait que Végéta ait eu raison en soupçonnant une de ses attaques d'être responsable des dégâts.
Puis elle retourna à l'intérieur du vaisseau, rejoignit le poste de commande après avoir ôter sa combinaison, et mis le cap sur la Terre, cette fois sans histoires ! Elle n'eut même pas le temps de raconter son "aventure" et de dire Ô combien cette réparation avait été facile avant qu'ils n'arrivent sur Terre. 'Il faudra que je me rappelle de prévoir un voyage plus long la prochaine fois, on n'a vraiment pas le temps de discuter autrement...'
Bulma fit atterrir le vaisseau dans le jardin de Capsule Corp., presque à l'endroit exact d'où il avait décollé quelques heures auparavant. Elle se dirigeait vers le laboratoire de son père, pour lui expliquer comment s'étaient déroulés les tests, quand une voix la rappela.
« Tu ne crois pas que tu vas te sauver maintenant, n'est-ce pas ? »
Une voix plutôt menaçante, avec ça...
« J'en ai pour deux secondes, Végéta. Je vais raconter à mon père ce qui s'est passé et les améliorations qu'il faudra apporter au vaisseau, et je reviens ! »
« A ton avis, j'ai vraiment l'air à ce point stupide ?! » Il s'énervait, Bulma le sentait. « Bavarde comme tu l'es, ces deux secondes vont rapidement se transformer en deux heures, si ce n'est plus ! Tu ne vas pas commencer à travailler sur ce tas de ferraille avant demain, alors tu pourras tout aussi bien parler à ton père plus tard. Maintenant, j'ai faim, alors on y va ! »
« Oui, maître, bien maître ! » répondit Bulma sarcastiquement. « Bon, monte là-dessus, ce n'est pas la porte à côté ! » En disant cela, Bulma avait sorti de sa poche une boîte de capsule. Elle en choisit une et la lança. Une moto apparut.
« Tu penses vraiment que je vais monter sur cette chose ? J'ai eu assez de technologie terrienne pour aujourd'hui, merci ! Tu n'as qu'à monter dessus, je volerai à côté. »
« Ça ne va pas être très discret... » protesta Bulma.
« Je m'en moque ! Alors, on y va ? »
« Oui, oui... » Bulma monta sur sa moto, et se mit en route. Le restaurant auquel elle avait tout d'abord pensé se trouvait à l'autre bout du pays, mais après avoir vu le comportement de Végéta lorsqu'on le faisait attendre, elle avait décidé que ce serait trop loin pour lui, et opter pour un autre restaurant, à l'extérieur de la ville. Il faudrait une vingtaine de minutes pour s'y rendre, elle espérait que le Saïyen ne se plaindrait pas.
Végéta s'était envolé dès qu'elle avait démarré. Il avait volé trop haut pour que des Humains puissent le voir, presque trop haut pour que lui-même puisse garder le contact visuel avec la moto de Bulma, mais ça n'avait pas d'importance, puisqu'il pouvait la suivre par son ki. La seule chose qui lui importait était la rapidité (ou plutôt, la lenteur) de l'engin qu'elle utilisait. Il n'était pas sûr de ne pas mourir de faim avant d'atteindre le fameux restaurant...
Ils arrivèrent enfin. Bulma réencapsula sa moto, et Végéta se posa près d'elle. Ils entrèrent dans le restaurant, et un garçon les installa à une table, un peu à l'écart au fond de la salle, près d'une cheminée. Bulma sourit. 'Il doit penser que nous sommes un couple. C'est vrai que je ne suis jamais venue ici avec Yamcha...' Elle chassa l'idée de son esprit. Elle allait encore devoir attendre cinq mois avant de revoir Yamcha...
Végéta n'était pas à l'aise. Il regrettait presque d'être venu. Il n'avait pas la moindre idée de comment il fallait se comporter dans un tel lieu, alors il calqua son attitude sur celle de Bulma. Il la vit sourire et espéra qu'elle n'était pas en train de se moquer de son ignorance.
Le garçon revint et leur présenta les cartes. Bulma commença aussitôt à étudier la sienne en détail, ne sachant pas quoi choisir parmi tous les plats proposés, tous plus appétissants les uns que les autres. Elle pensa que Végéta avait de la chance : avec son estomac de Saïyen, il pouvait TOUT commander s'il le souhaitait... Elle se demanda s'il la laisserait goûter ses plats... Puis elle se rendit compte qu'il était bien calme, et leva la tête. Il n'avait même pas ouvert son menu.
« Hum... Végéta... Tu es censé ouvrir ton menu et choisir ce qui te fait plaisir. » Pour toute réponse, elle le vit rougir. « Quoi ? Quel est le problème ? »
« Et bien... En fait... Je ne sais pas lire ces caractères... Et puis, de toute façon, je doute que je sache à quoi correspondent les noms des plats... »
« Oh... » Bulma réfléchit un moment. « Bah, je suppose que ce n'est pas si grave. Si je commande tous les plats disponibles, tu arriveras quand même au bout de ton repas, et comme ça, il n'y a plus de problème. »
Le garçon reparut quelques minutes plus tard pour prendre leur commande. Quand Bulma lui annonça qu'en plus de ce qu'elle avait elle-même choisi, ils désiraient un exemplaire de chaque plat disponible, il crut à une farce. Bulma réussit à le convaincre en lui prouvant qu'elle avait de quoi payer ses fantaisies même s'ils n'arrivaient pas à tout manger, et ce avant que Végéta ne se fâche et provoque et catastrophe. Essayer de limiter un Saïyen sur la quantité de nourriture qu'il se sentait capable d'absorber pouvait se révéler dangereux. Même avec Goku.
Les plats défilaient à une vitesse surprenante. Il semblait qu'à peine posés sur la table, ils étaient déjà vides. Heureusement, les cuisiniers semblaient efficaces - Bulma préférait ne pas imaginer ce qui se serait passé si Végéta avait dû attendre une demi-heure entre chaque plat... Elle avait essayer d'engager la conversation, surtout qu'elle avait des questions à lui poser suite aux événements de l'après-midi, mais à partir du moment où la première entrée avait été posée sur la table, il avait cessé de s'intéresser à ce qui l'entourait pour se concentrer exclusivement sur la nourriture. 'Au moins, il n'en met pas partout, contrairement à un autre Saïyen de ma connaissance...' pensa Bulma. 'Quoique ça pourrait être mieux s'il se servait de ses couverts, et pas seulement de ses doigts... Heureusement qu'on ne me connaît pas, ici...'
Bulma avait fini son dessert depuis longtemps, et elle commençait à se lasser de regarder Végéta manger. Elle pensa un moment à partir sans l'attendre, certaine qu'il ne s'en rendrait même pas compte, puis décida de rester. Même s'il ne s'en apercevait sur l'instant, il constaterait son absence au moment où il finirait de manger. Et bien qu'il soit tout à fait capable de se passer d'elle pour retourner à Capsule Corp., ça n'aurait pas été pas très poli de sa part de l'invité puis de le laisser en plan. Elle essaya encore une fois d'engager la conversation - au pire, il ne se passerait simplement rien, comme les fois précédentes.
« Dis-moi, Végéta, tu as l'intention de manger encore beaucoup, comme ça ? »
Il leva un sourcil et détourna son regard de son assiette pendant une bonne demi seconde, mais ne dit rien.
« Tu sais que ce n'est pas poli de ne pas répondre quand on te parle ? »
Il avala rapidement avant de répondre. « Tant qu'on m'apportera quelque chose, je le mangerai. » A peine sa phrase terminée, il repartit dans son assiette.
« Même si tu n'as plus faim ? »
« J'ai encore faim. »
« Et quand tu n'auras plus faim ? »
« Ce n'est pas près d'arriver. Laisse-moi manger tranquillement. »
Bulma soupira.
« Où est le problème ? » demanda-t-il. « Tu avais dit que je pourrais manger autant que je voudrais. »
« Bien sûr. Je ne pensais simplement pas que ça prendrait si longtemps ! »
Végéta reprit son repas, sans plus se soucier d'elle. Il n'avait probablement même pas écouté sa réponse. Bulma demanda à un garçon un bout de papier et un crayon, et se mit à faire l'inventaire des améliorations à apporter au vaisseau spatial. Une fois cette première liste finie, et étant donné que Végéta entamait à peine les desserts, elle dressa la liste des "bizzareries Saïyennes et questions à poser à Végéta un jour où il sera de bonne humeur, ou à Goku quand il reviendra".
Elle en était à "Comment les Saïyens peuvent-ils manger autant et être si minces ?" quand elle vit un garçon lui apporter la note. Elle jeta un œil à Végéta et vit qu'effectivement, il avait fini de manger. Il se frottait le ventre d'un air plutôt satisfait. 'Il est comique par moment. Dommage qu'il soit insupportable le reste du temps.'
Bulma régla et se leva. Végéta la suivi. Une fois dehors, elle le vit s'envoler en direction de Capsule Corp.. 'Il aurait pu dire merci pour le repas. Ou au moins m'attendre pour rentrer. Quel muffle !'
A peine ce repas terminé, la routine avait repris son cours. Végéta avait passé quelques heures à Capsule Corp., puis il avait repris son rythme entraînement-méditation-se défouler pour oublier que ses séances de méditation ne le mènent toujours nulle part-manger-dormir-etc.
De son côté, Bulma avait recommencé à travailler avec son père sur le vaisseau spatial. Il fallait le rendre plus résistant puisqu'une des attaques de Végéta avait réussi à l'endommager. Et il fallait l'équiper de boucliers et même peut-être d'armes pour qu'il soit capable de se défendre en cas d'attaque de pirates. Pour finir, il fallait revoir le système d'auto-diagnostic, qui avait lamentablement échoué lors de l'incident. Ils avaient du pain sur la planche.
Un nouveau mois s'écoula de cette façon. Bulma était ravie : cette fois, le vaisseau était vraiment terminé, et il marchait à la perfection ! Depuis quelques jours, elle n'avait plus rien à faire, et elle se contentait de se flâner en ville et de faire les magasins. Une seule pensée occupait son esprit : dans trois jours, il serait possible d'appeler le Dragon sacré, et de ressusciter Goku et Krilin.
Et puis, alors qu'elle se préparait à acheter une petite robe totalement hors saison, une seconde pensée vint se superposer à la première. Une pensée pas agréable du tout. Végéta. Il avait promis de tuer Goku. Puis d'exterminer tout le monde sur la planète. Et il s'entraînait dans cet unique but depuis quatre mois, elle était prête à le parier.
Elle espérait sincèrement que Goku gagnerait ce combat, comme il avait gagné tous les autres jusque là...
Mais elle ne pouvait plus chasser le doute de son esprit. Elle avait bien trop peur. Et, après avoir passé trois heures dans les boutiques sans rien avoir acheté (ce qui était la preuve qu'elle n'arrivait pas à se distraire), elle décida d'agir. Végéta gagnerait peut-être ce combat, mais ça, elle n'y pouvait rien. Par contre, elle pourrait peut-être trouver un moyen de l'empêcher de détruire la Terre.
Elle rentra chez elle et s'enferma dans son labo, tournant et retournant la question dans sa tête. Qu'est-ce qui pourrait empêcher Végéta de tuer tout le monde sur la planète ? Puis elle arriva à une autre question : 'Pourquoi veut-il tuer tout le monde ? Qu'est-ce qu'un tel acte peut bien lui rapporter ?' C'était la bonne question, elle en était certaine. Si elle pouvait trouver la réponse, elle saurait comment l'arrêter. Le nouveau problème se résumait donc à trouver une réponse ET sa parade, en moins de trois jours...
« Ok, Bulma, pense, et pense vite ! » s'encouragea-t-elle. « Comment trouver la réponse ? Pas par moi-même, je n'en ai pas la moindre idée. Donc, une seule solution : aller demander au principal intéressé. Bien sûr, je risque ma vie alors qu'elle n'est peut-être pas en danger, mais ça peut valoir le coup... Allez, Bulma, du cran ! Il n'y a pas que les hommes forts de cette planète qui peuvent gagner des combats ! Tu vas leur montrer la puissance d'un cerveau ! »
Sur ces pensées pas si rassurantes, Bulma se mit à formuler son plan. Pour arrêter Végéta, il fallait lui proposer quelque chose qui ait au moins la même valeur que la Terre. Donc il fallait connaître la valeur de la Terre. Le seul moyen de l'apprendre était de demander au Saïyen, discrètement si possible. Ce qui ne serait pas évident, vu que lors de leurs précédentes discussions, elle n'avait jamais réussi à le rouler... Mais le plus urgent était de le trouver : elle ne pouvait pas attendre que le soir vienne et prier pour que ce ne soit pas une de ces nuits qu'il passait dans la nature.
Elle sortit en trombe de son laboratoire, lança une capsule et monta dans l'avion qui était apparut. Puis elle se demanda comment elle allait s'y prendre pour trouver Végéta. Elle ne pouvait pas simplement tourner autour de la Terre et espérer le croiser. Elle redescendit de son avion, en maudissant sa précipitation, et se dirigea vers le bâtiment principal, à la recherche d'un Namek qui puisse la renseigner.
Dix minutes plus tard, elle ressortait, suivie par un Dendé qui semblait vouloir aller partout sauf là où se trouvait Végéta, mais qui était en même temps conscient de la gravité de la situation et du rôle qu'on lui demandait de jouer. Et Bulma lui avait promis qu'il pourrait partir aussitôt le Saïyen localisé, il ne risquait donc rien.
Bulma et le petit Namek grimpèrent dans l'avion, et décollèrent. Ils volaient depuis environ deux heures, et survolaient un désert de pierre et de sable, quand l'appareil fut secoué par une violente explosion. L'Humaine lutta un moment pour garder le contrôle, puis elle permis à Dendé de la laisser et de regagner Capsule Corp.. Localiser Végéta serait à présent facile : il suffisait de suivre les explosions. L'atteindre en un seul morceau serait peut-être plus difficile...
Au bout d'un quart d'heure de lutte contre les tourbillons générés par l'entraînement de Végéta, Bulma renonça. Elle n'arriverait pas à s'approcher d'avantage tant qu'il ne se calmerait pas. Elle posa son avion, et attendit que le Saïyen fasse une pause.
Végéta s'entraînait. Plus que trois jours, et Carot reviendrait. Il lui fallait connaître sa puissance exacte, même s'il était certain de ne pas pouvoir rivaliser avec l'autre Saïyen. Alors depuis le matin il lançait ses attaques les plus puissantes contre les rochers des alentours. Il commençait sérieusement à fatiguer, mais il n'abandonnerait pas tant qu'il aurait la force de tenir debout. Il n'irait pas défier Carot dans trois jours, mais il ne pouvait pas être sûr que l'autre lui laisserait le temps d'augmenter sa puissance jusqu'à devenir une menace. Ce serait stupide de sa part, et Carot avait déjà prouvé qu'il n'était pas stupide - du moins, pas lorsqu'il s'agissait de combat.
Bulma attendait depuis une bonne heure que Végéta arrête son entraînement. Elle regrettait de ne pas avoir apporté de livre, mais elle n'aurait probablement pas réussi à se concentrer dessus de toute façon. Elle commençait à désespérer quand les explosions diminuèrent, puis s'arrêtèrent totalement. Elle remonta aussitôt dans son avion, bien décidée à atteindre le Saïyen avant qu'il ne reprenne ses exercices.
Elle ne mit pas longtemps à le trouver. Il était assis au milieu des rochers éclatés et – coïncidence ? provocation ? – lui tournait le dos. Elle s'approcha, en cherchant les meilleurs mots pour l'aborder.
« Que viens-tu faire ici ? Tu tes perdue ? » demanda Végéta. Bulma ne savait pas si ce qu'elle avait perçu dans son ton reflétait la moquerie ou l'agacement. Elle espérait que c'était le premier : elle finirait sans doute tournée en ridicule par le Prince, mais au moins sa vie ne serait pas menacée.
« Je te cherchais » répondit-elle.
« Tu t'ennuyais, et tu as pensé que tu pourrais m'ennuyer pour te distraire ? »
« Ce n'est pas ça » se défendit-elle. « Si je te dérange, dis-le. Je partirai. »
Il hésita un moment. Il était trop épuisé pour continuer son entraînement, et il n'avait pas envie de méditer. Dans ce cas, le dérangeait-elle ? Pas vraiment... Mais il se souvenait de la dernière fois qu'il n'avait rien eu à faire. Entre ne rien faire tout seul et ne rien faire avec elle (car il n'appelait la regarder piloter un vaisseau spatial faire quelque chose), il préférait être seul. Au moins, l n'avait pas à endurer son bavardage. En même temps, il avait toujours le problème de Carot. D'après ce qu'il avait compris, elle était une de ses proches amis... S'il pouvait la convaincre qu'il n'était pas si dangereux, les risques d'attaque de la part de l'autre Saïyen seraient diminués.
« Qu'est-ce que tu veux ? »
Bulma sursauta. Il était resté silencieux si longtemps qu'elle avait été certaine que c'était sa façon de lui dire qu'effectivement, elle dérangeait. Visiblement, elle s'était trompée.
« J'ai fini de réparer et d'améliorer mon vaisseau spatial. Je me suis dit que tu serais peut-être d'accord pour m'aider à faire de nouveaux tests. » C'était une excuse comme une autre. Tout ce qu'elle voulait vraiment, c'était se ménager un peu de temps pour lui parler. « Ça c'était plutôt bien passé la dernière fois et... »
« Non. »
« Pourquoi ? » implora-t-elle. « Tu as eu tellement peur lors de ce petit incident que tu ne veux plus remettre les pieds dans mon vaisseau ? » Elle espérait qu'une attaque à son ego le forcerait à accepter.
« Peur ? Moi ? Si je me souviens bien, c'est toi qui t'es mise à pleurer quand ton merveilleux tas de ferraille est tombé en panne. »
« Hum... » grogna Bulma. « C'est vrai. Mais ça ne me dit pas pourquoi tu ne veux pas venir ? »
« J'ai besoin d'une raison ? Très bien, en voilà une : je ne suis pas intéressé. »
« Ce n'est pas une bonne raison » contra-t-elle.
« Je ne vois pas en quoi elle est mauvaise. Mais admettons. J'en ai une autre : je suis en train de m'entraîner, je n'ai pas de temps à perdre avec tes maudits tests. »
« T'entraîner ? Assis au milieu du désert ? »
Il poussa un soupir d'agacement. « Jamais entendu parler de méditation ? De plus, ça fait au moins une heure que tu es là, ne me dis pas que tu n'as pas remarqué les explosions ?! Et je te conseille de ne pas insister, ma troisième raison pourrait ne pas te plaire. »
« Hum... Je m'étais dis que tu pourrais faire une pause... Tu n'en as pas fait depuis le mois dernier. »
« Menteuse. Ma santé ne t'intéresse pas tant que ça. En fait, tu préférerais me voir mort. »
« C'est faux ! »
« Vraiment ? »
« ... » Bulma ne savait pas quoi répondre à ça. C'était vrai, elle préférerait le savoir mort plutôt qu'en train de menacer Goku et le reste de la planète. Mais pouvait-elle réellement souhaiter qu'il se tue – au sens propre – à l'entraînent ? Elle n'en était pas sûre. Elle avait été élevée dans le respect de la vie, et vu ses amis se battre pour protéger la vie, même si ça impliquait parfois de tuer un ennemi. Alors ?
« C'est bien se que je pensais » dit-il « Tu préférerais me voir mort, ou même me tuer toi-même, que de me laisser menacer ta vie et celle des habitants de cette pathétique planète. »
« Non ! J'ai une éthique, moi ! Ce n'est pas dans mes habitudes de tuer des gens innocents, ou de souhaiter la mort de quelqu'un ! »
« Humf... » Il haussa les épaules. "Ethique". Un mot qui avait été banni de son vocabulaire des années plus tôt, en même temps que "Amitié", "Emotion", "Sécurité". Des concepts qui n'existaient pas à bord du vaisseau de Freezer. Tout ce qu'il y avait, dans ces couloirs froids, au milieu de nulle part, c'était "Peur", "Humiliation" et "Haine". Et "Mort" pour ceux qui n'étaient pas à la hauteur. Il se retourna légèrement pour la regarder droit dans les yeux. « Je ne suis pas innocent. »
Bulma était mal à l'aise. Au petit jeu du "Tu baisseras les yeux avant moi", elle avait toujours gagné. Mais cette fois, contre lui... Et puis surtout, elle ne voulait pas avoir cette discussion. Elle n'était pas venue pour ça. Il fallait qu'elle change le sujet de la conversation, à tout prix. « Quelle est la troisième raison ? Celle qui ne doit pas me plaire ? » demanda-t-elle, sûre que ça lui déplaira de toute façon moins que la conversation actuelle.
« Curieuse ? »
« Oui. Il paraît que ça fait partie de mes qualités. »
« Quel ego. Ne dit-on pas sur cette planète que la curiosité est un vilain défaut ? » Il se moquait d'elle, à nouveau. Au moins, il avait repris sa position initiale, face au désert, et ne la regardait pus.
« Dans mon métier, c'est une qualité. Et pour ce qui est de l'ego, on pourrait parler du tien. D'après ce que j'ai entendu dire, il est plus grand qu'une montagne ! »
Elle se tue. Et attendit une réponse qui ne vînt pas. Elle se prit à regretter de ne pas pouvoir voir son visage pour tenter de savoir ce qu'il pensait, alors que deux minutes plus tôt, elle n'avait pas eu d'autres désirs que qu'il lui tourne le dos !
« Alors, tu me dis ? » insista-t-elle.
« Très bien. Ma raison peut se résumer à cette simple question : pourquoi t'aiderais-je à tester ce vaisseau, alors que tu l'as déjà fait avec les Nameks ? »
« Comment... Comment le sais-tu ? » Bulma n'en revenait pas. Etait-il donc au courant de tout ? Avait-il la faculté de s'entraîner en plein désert et d'espionner en même temps tout ce qu'il se passait à Capsule Corp. ?
« J'ai remarqué que les kis des Nameks avaient pas mal bougé il y a quelques jours. Ils ont même quitté l'atmosphère terrestre. De là à en déduire qu'ils testaient ton vaisseau... »
« Oh... » Bulma se sentait bête. Il n'avait pas à faire d'efforts pour la ridiculiser, elle faisait ça très bien toute seule. « Et un voyage ? » tenta-t-elle.
« Un voyage ? »
« Oui. Un grand tour dans l'Univers, ça te dit ? Je pourrais te laisser sur la planète de ton choix... »
« Tu essaies juste de te débarrasser de moi. » constata-t-il.
« Flûte ! » Bulma avait juré haute voix. Ça n'avait pas été son intention, mais ça lui avait échappé. « Est-ce que tu sais tout ce que je pense ?? Tu es télépathe, ou quoi ? »
A nouveau il se tourna pour lui faire face. Il avait l'air vaguement surpris. « Il n'y a pas besoin de lire tes pensées pour les deviner. Tu préfère que j'aille détruire d'autres mondes, et tu espères que j'oublierai le tien dans le processus. Et bien mets-toi dans la tête que ça n'arrivera pas ! Et pour répondre à ta question, oui, les Saïyens sont télépathes. »
Ils restèrent silencieux un moment, face à face, lui, toujours assis dans le sable et la poussière, une expression menaçante sur le visage, elle, debout, les bras ballants, proche de la terreur. Elle réussit tout de même à se calmer, puis rassembla tout son courage et se décida à lui poser la question qui l'avait menée ici. Après tout, ça ne servait à rien d'essayer d'être subtile alors qu'il parvenait à deviner chacune de ses pensées et qu'en cas de besoin, il pouvait aller lire directement dans son esprit.
« Pourquoi ? » souffla-t-elle.
« Pourquoi quoi ? »
« Pourquoi veux-tu tuer Goku ? Pourquoi veux-tu tuer tout le monde sur cette planète ? Et que peut-on faire pour t'en empêcher ? Je veux dire, à part te tuer ? Que pouvons-nous t'offrir pour que tu changes d'avis ? »
« Oh, ça ? » Il semblait surpris. Visiblement, il n'avait pas anticipé cette question. « Je tuerai Carot parce qu'il m'a humilié et qu'il est un déshonneur pour mon peuple. De plus, en tant que Prince des Saïyens, j'ai droit de vie ou de mort sur mes sujets. Je nettoierai cette planète de ses habitants parce que les Humains n'ont aucun intérêt. Ils sont faibles et n'apportent rien au reste de l'Univers. Et ils sont énervants. Il n'y a donc aucune raison pour qu'ils vivent plus longtemps. Et il n'y a rien que tu puisses faire pour me faire changer d'avis. »
Bulma était sidérée. Il avait énoncé ça si froidement, si... logiquement !
« Tu vas purger cette planète simplement parce que les Humains t'énervent ? Juste parce qu'ils te semblent inutiles ? Tu as le pouvoir de le faire alors tu le fais, c'est ça ? C'est seulement un caprice ?! »
« Caprice... Si tu veux, tu peux appeler ça comme ça, oui. »
« Mais enfin, c'est ridicule ! » Bulma ne savait pas si elle était effrayée par ce qu'il venait de dire, offusquée d'avoir été rangée dans la catégorie "inutile et bon à jeter", ou en colère contre la bêtise du Saïyen. « Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ?? Tu vas tuer des gens parce qu'ils ne servent à rien ?! Ils ne t'ont rien fait ! Ils ne méritent pas de mourir ! »
« Ils ne méritent pas de vivre. »
« C'est un peu facile ! Est-ce que tu mérite de vivre, toi ? »
« Tu ne peux rien y faire de toute façon, n'est-ce pas ? Alors, je te donne rendez-vous dans trois jours, quand je viendrai tuer Carot. Ensuite, ce sera le tour de tous les autres Terriens. Je pense que je finirai par toi. Une mort lente et douloureuse, pour t'apprendre à avoir la langue si bien pendue.
Sur ces mots, il s'envola dans une direction aléatoire. Bulma resta plantée là, incapable de réagir après ce qu'il venait de dire. Elle avait la réponse à sa question : il n'y avait rien à faire. Elle tomba à genoux et se mit à pleurer. Il n'y avait plus qu'un espoir. Goku. Encore. Il était leur dernière chance, comme d'habitude. Bulma ne voulait pas imaginer ce qui se passerait si cette fois il n'était pas à la hauteur...
Végéta volait. Il était furieux. Furieux contre cette femelle aux cheveux bleus et aux questions stupides. Furieux contre lui et sa fierté qui l'avait poussé à proférer ces menaces vides de sens. Vides de sens pour lui. Mais pas pour elle. Ni pour aucun de ses amis. Ou Carot. Il avait accepté cette discussion pour se faire une alliée, et avait obtenu un effet diamétralement opposé !
Il se promit que s'il était encore vivant quatre jours plus tard, il ferait une pose dans son entraînement et en profiterait pour proposer à Bulma de faire ce fameux voyage. Juste une journée, pas plus, mais assez pour la convaincre qu'il n'était pas de si mauvaise volonté. Ou bien, ils pourraient aller dans un de ces musées dont elle avait parlé. C'était vraiment une idée ridicule, mais quelle importance ? Il ne verrait jamais l'aube du quatrième jour, il pouvait bien imaginer ce qu'il voulait pour son emploi du temps...
Bulma avait finalement cessé de pleurer et était rentrée chez elle. Ses parents dînaient, mais elle ne les avait pas rejoint. A quoi bon manger, alors qu'elle était promise à une mort proche ? Les paroles de Végéta ne la quittaient pas. 'Une mort lente et douloureuse'. Elle pensa un moment au sucide, pour éviter le sort atroce qu'il lui réservait. Elle n'osait pas imaginer ce qu'il pouvait mettre derrière ces mots exactement. Quelles tortures il allait lui faire subir. Commencer par voir tous ses amis se faire tuer un par un. Ensuite... Non. Elle ne voulait pas y penser.
Elle était affalée dans son lit depuis plus de cinq heures, à se répéter toujours la même litanie « Il n'y a rien à craindre. Goku est le plus fort. Végéta sera tué. Il n'y a rien à craindre... » Mais elle n'arrivait pas à mettre de sens derrière ces mots. Tout ce qu'elle voyait, c'était des images d'apocalypse. Des villes en feu. Des immeubles écroulés. Des cadavres partout. Et un Saïyen qui riait alors qu'elle le suppliait de mettre fin à son tourment.
Vers une heure du matin, elle n'y tint plus. Elle ne pouvait pas dormir. Elle ne pouvait pas se convaincre que Goku les sauverait. Alors elle se leva et pris le téléphone. Gohan. Le demi Saïyen saurait si Végéta était une véritable menace. Il saurait si son père pouvait le battre ou non. Et s'il ne pouvait pas... L'option sucide serait toujours envisageable.
Chichi rêvait. Goku était revenu. Elle lui avait préparé un repas de fête, et il y faisait honneur ! En même temps qu'il mangeait, il reracontait l'aventure de Namek. De son point de vue. Son point de vue éternellement optimiste. Et ce qui avait été un vrai cauchemar pour Gohan se transformait, grâce aux mots de son père, en quelques jours de vacances.
Le téléphone sonna. Chichi alla répondre, mais alors qu'elle avait décroché et qu'elle discutait joyeusement avec son interlocuteur, elle pouvait l'entendre qui continuait à sonner. Comment était-ce possible ? La porte, peut-être ? Non, ils n'avaient pas de sonnette...
Elle s'éveilla. Un rêve. Elle aurait dû s'en douter. Aucune chance pour qu'elle parle gaiement au téléphone avec ce vieux pervers de Tortue Géniale ! Le téléphone sonnait toujours. Elle se leva et alla répondre avant qu'il ne réveille Gohan.
« Allo ? »
« Chichi ! Il faut absolument que je parle à Gohan ! »
« Bulma ?! » Chichi sentit la colère prendre le pas sur le sommeil. Bulma pouvait être adorable, mais il lui arrivait (souvent) d'être une parfaite égoïste ! « Est-ce que tu as vu l'heure ?? Gohan dort, et ne compte pas sur moi pour aller le réveiller ! »
« Chichi... » La voix se fit implorante. « Je sais qu'il est tard, je suis désolée... S'il te plait, je voudrais parler à Gohan, c'est important. »
« Non ! Gohan dort, demain il doit se lever tôt pour étudier, il est hors de question que je le sorte de son lit maintenant ! C'est encore un petit garçon, il a besoin de sommeil. Rappelle demain ! »
« Chichi, je t'en prie... Je sais que ça ne se fait pas, mais je ne pouvais pas dormir. Ça fait des heures que je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à la fin du monde, et tout ça, à cause de Végéta... »
« Végéta ? Qui... Oh, oui. Végéta. » Chichi n'avait pas vraiment prêté attention aux noms des différents ennemis qui avaient attaqué la Terre ou Namek. Après quatre mois de paix, elle avait presque réussit à chasser le Saïyen de sa mémoire. Presque.
« C'est malin ! Je ne pensais plus du tout à lui, et c'était parfait comme ça ! Maintenant, moi non plus je ne vais plus pouvoir dormir ! Merci de me faire partager tes soucis, Bulma ! » Chichi était furieuse.
« Je suis désolée, Chichi... Tu sais, j'ai réfléchi avant de t'appeler, et je pense vraiment que Gohan peut nous aider à retourner à de beaux rêves... »
« Comment ? Tu ne veux pas qu'il vienne maintenant à Capsule Corp. pour se battre contre ce monstre, n'est-ce pas ? Ça aurait dû être fait depuis longtemps ! Je ne comprends pas pourquoi Goku l'a épargné... »
« Non, non, ce n'est pas ça » interrompit Bulma. « D'ailleurs, Végéta n'est pas ici. En fait, je pensais que comme Gohan peut juger de la force de quelqu'un par son ki, et qu'il a vu Goku se transformer en Super Saïyen sur Namek... Il pourrait nous dire si oui ou non nous devons nous inquiéter de Végéta. »
« Oh ! Je comprends. Bien » soupira-t-elle. « Tu as gagné. Je vais le chercher. »
« Merci, Chichi. »
Chichi posa le téléphone et parti chercher Gohan. A l'autre bout du fil, Bulma pouvait entendre son amie expliquer à son fils ce qu'elles attendaient de lui.
« Bonjour Bulma » fit une voix d'enfant mal réveillé.
« Bonjour, Gohan » répondit Bulma. « Je suis vraiment désolée de te déranger à cette heure, mais j'ai besoin de savoir si ton père peut battre Végéta ou pas. »
« Ne t'inquiète pas. » Bulma l'entendit étouffer un bâillement. « Végéta est fort et il s'est beaucoup entraîné depuis le retour de Namek, mais il est encore très loin du niveau de Papa. Il n'y a aucun risque. »
« Est-ce que... est-ce que tu es sûr ? »
« Oui. J'en ai parlé plusieurs fois avec Piccolo, il est d'accord avec moi. Et il en a aussi parlé à Kami, qui est du même avis. »
« Piccolo a vu Kami ? Je croyais qu'ils se détestaient ? »
« Depuis sa fusion avec Nail, Piccolo est... différent. Plus ouvert. Il a passé pas mal de temps avec les autres Nameks, et Kami aussi. Ils se sont vus à ce moment là, je pense. En tout cas, Kami a dit qu'il était à peu près sûr que détruire la Terre n'était plus dans les plans de Végéta. Mais ne me demande pas comment il sait ça... »
« Mais Végéta m'a dit exactement le contraire, cet après-midi même ! Il a dit que... »
« On n'a pas besoin de savoir ce qu'il a dit ! » coupa Chichi. Elle avait dû prendre un autre combiner pour suivre la conversation.
« Maman a raison, Bulma. Et quoi qu'ait pu dire Végéta, ça ne signifie pas qu'il le pensait. Il a fait ça plusieurs fois sur Namek, nous menacer de mort, Krilin, Papa et moi, à des moments où il savait très bien qu'il ne le ferait pas. Aie confiance en Kami et Papa. Il n'y a rien à craindre. »
« Merci, Gohan. Je savais que j'avais raison de t'appeler. Encore désolée pour le dérangement, et bonne nuit à vous deux ! »
« Bonne nuit, Bulma. »
« Bonne nuit, Bulma. »
Ils raccrochèrent tous les trois en même temps. A peine la tête posée sur l'oreiller, Bulma s'endormit. Elle rêva de Yamcha, et de tous ce qu'ils pourraient faire ensemble, dans quatre mois. Elle avait hâte qu'il ressuscite.
Heu... quelques petites précisions s'imposent...
J'ai corrigé mes problèmes de dates (pour ceux qui ne savent pas, j'avais dit que 130 jours = 3 mois). J'ai dû apporter quelques modifications aux chapitres 4, 5, 7 et 8.
Autre petite précision qui s'impose également...
Bah là c'est pas une erreur. Je veux juste donner des précisions sur le comportement de Végéta, avant que quelqu'un me dise qu'il n'est pas assez agressif :-)
Pourquoi le serait-il ? En fait, pour l'instant, il est un peu paumé, sur une planète qu'il ne connaît pas bien et où les seules personnes qui le connaissent le détestent (sauf Bunny). Et la vraie question est : pourquoi n'est-il pas plus agressif envers Bulma ? Il pourrait la tuer sans effort. Bah oui, mais, encore une fois, pourquoi le ferait-il ? Il a été un assassin, c'est vrai, mais parce qu'il y était obligé, et la mort des autres ne le dérange pas, c'est vrai aussi (après tout, il a tué quelqu'un dans le chapitre 5). Mais malgré tout, c'est un homme d'honneur, et il ne tue pas sans raison (dans le chapitre 5, il était énervé... ok, c'est pas une bonne raison. Mais il arrivait juste de Namek, il devait être un peu stressé, non ?). Ma théorie est donc que si quelqu'un se fait tuer devant lui, il n'interviendra pas, mais il n'ira pas jusqu'à tuer Bulma (ni personne d'autre) qui lui ne fait rien d'autre que lui rendre service (même s'il lui arrive d'être un peu agaçante).
Evidemment, les autres ne savent pas ça, et il fait en sorte qu'ils ne l'apprennent pas ^-^
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