Chapitre 11 : Le départ
La première pensée de Yamcha lorsqu'il se réveilla fut que l'entraînement de Maître Kaïo avait dû être particulièrement difficile la veille pour qu'il puisse se sentir si mal. Puis il ouvrit les yeux et s'aperçut qu'il n'était pas chez Maître Kaïo, mais chez Bulma, et que le poids qui lui écrasait la poitrine et l'empêchait presque de respirer était la tête de cette dernière.
Alors tout lui revint. Le refus de Goku de revenir sur Terre. Sa résurrection. La merveilleuse soirée qu'il avait passée avec Bulma. Et la bagarre contre Végéta. Le seul point qui demeurait obscure dans son esprit était la façon dont il était arrivé jusqu'au lit. Il ne se souvenait plus de rien après que Bulma lui ait dit qu'il méritait de se faire tuer s'il persistait à vouloir se battre contre le Saïyen. Sans doute avait-il ensuite perdu connaissance, et Bulma, avec l'aide de son père ou de quelques robots, l'avait porté jusqu'ici.
Il se leva en prenant soin de ne pas la réveiller, et se dirigea vers la salle de bain. Il remarqua que toutes ses blessures avaient été pansées. A part un énorme hématome sur le front, il s'en sortait plutôt bien.
Il alla prendre une douche bien chaude qui détendit ses muscles encore contractés par le combat, et en profita pour rejouer la scène de la veille dans sa tête.
'J'ai été stupide' conclut-il après avoir analysé les différents événements. 'J'aurais dû écouter Bulma. Végéta n'a attaqué personne depuis quatre mois qu'il est ici, il n'est donc pas si dangereux, tant qu'on ne s'en approche pas. Seul Goku l'intéresse, tant qu'il ne reviendra pas, nous seront en sécurité. Et quand il sera là... Végéta n'aura qu'à bien se tenir !'
Il s'essuya et s'habilla rapidement. En repassant dans la chambre, il vit Bulma qui dormait toujours.
« La prochaine fois, rappelle-moi de t'écouter... » murmura-t-il.
« Tu peux compter sur moi ! » répondit-elle. « Et tu auras intérêt à le faire, j'ai vraiment cru qu'il allait te tuer ! »
« Bulma ? Tu ne dormais pas ? »
« Ça fait au moins deux heures que je suis réveillée, » répondit-elle en lui souriant. « Je ne me suis pas battue, moi, je n'ai pas eu besoin de dormir autant que toi ! Sais-tu seulement l'heure qu'il est ? Je meurs de faim ! »
« Ah ah ah ! On dirait Goku ! » se moqua Yamcha, ce qui lui valut de se prendre un oreiller dans la figure. Il le remit à sa place, et Bulma et lui se dirigèrent vers la cuisine pour prendre leur petit déjeuner, malgré l'heure tardive. Bulma passa le reste de la journée à s'arranger pour que la conversation ne revienne PAS sur Végéta ou les événements de la veille.
Les jours suivants se passèrent sans incidents. Végéta semblait quitter la Capsule encore plus tôt le matin, pour rentrer plus tard dans la nuit. Yamcha, qui avait prudemment décidé de l'éviter au maximum, n'avait pas beaucoup d'efforts à faire.
Au bout d'une semaine cependant, les choses se gâtèrent. Végéta avait décidé de changer radicalement sa technique d'entraînement. Il avait pensé un moment repartir dans l'espace, où il savait pouvoir trouver des centres d'entraînement à sa hauteur. Mais cela signifiait emprunter le vaisseau de Bulma, ce qui lui déplaisait énormément, d'une part parce qu'il n'avait aucune confiance en la technologie terrienne, et d'autre part parce que ça l'obligerait à le lui demander. Faute de mieux, il passait son temps à errer dans les couloirs de Capsule Corp., à la recherche d'une meilleure idée.
Le premier jour, Yamcha l'avait croisé dans sa pièce favorite : la cuisine. Il avait tenté de s'excuser pour son comportement du soir de sa résurrection, mais comme le Saïyen l'ignorait complètement, il avait rapidement abandonné. Fidèle à son souhait d'éviter tout nouveau conflit avec Végéta, il était sorti avec Bulma presque tous les jours, l'emmenant dans ses boutiques préférées, et dans les restaurants les plus cher de la ville (heureusement, en tant que milliardaire, c'était toujours elle qui payait).
Mais si Bulma avait d'abord apprécié l'attention, elle s'était vite lassée. Faire les boutiques un après-midi ou deux, ou même trois, avec des amiEs, c'était parfait. Mais avec un homme ? Il avait beau y mettre de la bonne volonté, ça finissait systématiquement en dispute.
Le restaurant, ce n'était guère mieux. En tant que sportif de haut niveau, tant en base-ball qu'en arts martiaux, Yamcha pouvait se permettre de manger ce qu'il voulait. Mais Bulma, elle, devait faire attention à sa ligne. Le voir s'empiffrer alors qu'elle devait se contenter des plats les plus maigres était une torture qu'elle n'avait aucune envie de s'infliger si régulièrement.
Sans compter qu'elle avait d'autres choses à faire. Pendant qu'elle passait ses journées à essayer de s'amuser avec Yamcha, ses projets n'avançaient pas. Les remarques faites par Végéta sur son "tas de ferraille" adoré l'avait vexée, et même si le vaisseau volait maintenant à merveille, elle cherchait systématiquement quelque chose à améliorer et qui laisserait le Saïyen sans voix. Elle avait décidé de s'attaquer à la radio : en étudiant celles des vaisseaux extra-terrestres à sa disposition, elle avait remarqué que les systèmes de communication passait par les fréquences radio, et étaient donc limités à la vitesse du son. Elle voulait trouver un moyen qui permettrait d'envoyer les signaux à la vitesse de la lumière, et donc de d'abolir de toute contrainte temporelle. Mais pour réaliser cela, elle avait besoin de temps, justement ! Elle avait donc refusé de continuer à sortir avec Yamcha.
Du coup, ce dernier se retrouvait lui aussi à hanter les couloirs de Capsule Corp., désœuvré. Et même si la maison était immense, il croisait (trop) régulièrement Végéta. A croire que le Saïyen avait apprécié leur combat et provoquait ces rencontres. Ce qui n'était pas du tout impossible. Et, chaque fois qu'ils se voyaient, la tension montait.
Contrairement à ce que pensait Yamcha, Végéta aussi cherchait à éviter le contact. Mais même si les bâtiments de Capsule Corporation étaient très étendus, il n'y avait pas tellement de pièces réellement intéressantes. Une fois enlevés les bureaux de recherche et les multiples chambres d'amis, il ne restait plus que quelques pièces inhabitées, deux ou trois salons, et la cuisine. Dans ces conditions, ne pas se croiser était vraiment difficile.
Végéta ne savait pas pourquoi, mais cet Humain-là l'agaçait particulièrement. Les autres, il arrivait à les supporter, au pire, il les ignorait. Certains avaient leur utilité, comme la mère de Bulma qui, bien que particulièrement insupportable, préparait de délicieux repas. La seule personne pour laquelle il avait une vague estime était Bulma. Au moins, elle ne le craignait pas (ou en tout cas, elle ne le montrait pas), et elle ne semblait pas non plus le mépriser ni le haïr. Du temps de Freezer - il y pensait déjà comme très loin en arrière, alors que la mort du tyran ne remontait qu'à quelque mois... - il n'avait ressenti que ces trois sentiments de la part de son entourage : haine, mépris, et peur. Elle était... différente.
Peut-être était-ce pour ça qu'il ne supportait pas Yamcha. Son retour avait fait s'écarter de lui la seule personne qui lui avait témoigné un peu d'intérêt. Pas qu'ils soient amis, la seule chose qu'ils aient faite ensemble avait été lorsqu'elle l'avait forcé à tester sa poubelle volante. Mais maintenant que son petit ami était revenu, quelle raison avait-elle de continuer à se montrer amicale envers lui ? Elle avait à sa disposition un larbin bien plus motivé que lui pour toutes les tâches étranges qu'elle pouvait imaginer...
Ça ennuyait Végéta de devoir reconnaître que tester le vaisseau spatial l'avait plutôt amusé. Ça avait modifier sa routine de façon agréable, et Bulma avait quasiment été la seule personne à qui il avait parlé depuis qu'il était sur cette planète. Et elle ne s'était pas gênée pour lui répondre, voir même se moquer de lui, mais sans réelle méchanceté - et il avait apprécié ça.
Pour toutes ces raisons, il jalousait Yamcha. Et le fait d'être conscient du problème ne l'aidait absolument pas à le résoudre. Cela, associé à la peur que Yamcha avait de lui, avait fait monter la pression. Jusqu'à l'explosion.
C'était une belle soirée de mai. La chaleur de l'été tout proche commençait à se faire sentir. Pour le dîner, Bulma voulait aller pique-niquer au bord d'un lac qu'elle connaissait, pas loin de la Capitale de l'Ouest. Elle y allait souvent lorsqu'elle était plus jeune, mais à cause des récents événement, elle n'y était plus retournée depuis... trop longtemps.
Elle avait demandé à Yamcha de l'accompagner : un dîner en amoureux, dans un coin de nature perdu, rien que tous les deux... mais il n'y avait rien eu à faire : ce soir était LE soir, celui de la finale de base-ball entre l'équipe fétiche de Yamcha, les Lions d'Or, à laquelle il avait toujours rêvé d'appartenir, et les Ours Polaires, la meilleure équipe de l'Etat du Nord, détentrice du titre de champion du monde depuis 5 ans. Il ne voulait rater ça pour rien au monde !
Devant ce refus, Bulma avait décidé de demander à Végéta s'il voulait venir. Elle ne pensait pas qu'il accepterait, mais elle espérait secrètement faire réagir Yamcha. Peut-être qu'en excitant sa jalousie, il changerait d'avis ?
Ça avait trop bien marché.
Comme prévu, Végéta avait catégoriquement refusé. Il ne voulait pas s'abaisser à partager un repas avec une créature aussi faible qu'elle, et il détestait les endroits calmes.
Comme prévu aussi, Yamcha n'avait pas apprécié qu'elle ose demander à un autre homme que lui de sortir avec elle, et il avait immédiatement changé d'avis, essayant tout de même de repousser cette soirée au lendemain, puis cédant devant l'obstination de Bulma.
Ce qu'elle n'avait par contre pas du tout prévu, ce fut la réaction de Végéta, qui soudainement, décida qu'elle n'était pas si indigne que ça de dîner avec lui. Et il n'était pas question qu'il reste en arrière : elle lui avait proposé de venir, elle n'avait qu'à assumer !
Elle se retrouva donc à aller dîner avec deux hommes qui, depuis deux semaines qu'ils se connaissaient, avait fait de leur mieux pour s'éviter. Elle avait brusquement comme un mauvais pressentiment... Intuition féminine ?
Bulma s'occupa de tous les préparatifs (aidée par sa mère, il valait mieux qu'elle ne cuisine pas elle-même, même pour quelque chose d'aussi simple que des sandwiches). Elle n'avait même pas pris la peine de demander à Yamcha ou Végéta : le premier était planté devant le magnétoscope, à la recherche de la télécommande qui lui permettrait de programmer l'enregistrement de son match, il lui faisait déjà une "faveur" en venant, il n'allait pas en plus se charger de la logistique ! Quant au second, sa réponse aurait évidemment quelque chose du genre « Je suis un Prince, je ne m'occupe pas du travail des servantes. ».
Une fois le repas terminé, elle avait tout emballé dans une capsule, et était partie à la recherche de "ses" deux hommes. Elle avait retrouvé la télécommande (qui était rangée à sa place) et régler le programme de Yamcha, puis ils avaient rejoint Végéta, qui attendait dehors et commençait à s'impatienter.
Le trajet jusqu'au lac s'était bien passé. Ils y avaient été en volant, Yamcha portant Bulma, et avaient mis à peine dix minutes pour arriver. Bulma avait immédiatement installé une nappe et disposé la nourriture et les boissons dessus, et ils avaient commencé à manger et discuter. Ou plutôt, Végéta avait commencé à s'empiffrer, et Bulma à parler de tout et de rien sans interruption. Pour un observateur extérieur, seul Yamcha aurait eu un comportement normal.
Et, au bout d'une dizaine de minutes de ce régime, la situation dégénéra...
« Végéta ! Tu as mangé toutes les fraises ! » réalisa soudain Bulma. « C'était mon dessert, je les avais apportées spécialement pour moi ! »
« Egoïste, » répliqua-t-il tranquillement. « Il n'y avait pas marqué "Propriété privée" dessus. Et si tu parlais moins, tu aurais pu en avoir avant. »
« Dis-donc, Végéta, tu exagères. » intervint Yamcha. « Même si tu ne savais pas que ces fraises étaient pour Bulma, tu aurais simplement pu nous en laisser ! »
« Pourquoi ? »
« Comment ça, pourquoi ?! Et pourquoi pas ?? » Yamcha commençait à s'énerver.
« Ce n'est pas une réponse. » contra Végéta.
« Ce n'est pas une question !! Mais si tu veux une réponse, en voilà une : parce que c'est poli, voilà pourquoi ! »
« Tu insinues que je suis malpoli, Humain ? » la voix de Végéta devenait menaçante. « Je suis un Prince et je sais comment me conduire en sociét ! »
« Alors pourquoi ne le fais-tu pas ? » demanda Yamcha.
« Peut-être parce que vous ne le méritez pas ? » répondit le Saïyen, provocateur.
« Stop ! Ça suffit ! » coupa Bulma, avant que Yamcha puisse répondre quoi que ce soit. « Vous vous conduisez comme des gamins, tous les deux ! Faut-il vraiment qu'à chaque fois que vous vous trouvez face à face, je vous empêche de vous battre ? »
« Tu ne t'es pas montrée très douée pour ça la dernière fois, Femme. »
« Végéta, cette habitude que tu as prise de ne pas m'appeler par mon nom ne m'amuse pas du tout ! » Les yeux de Bulma lançaient des éclairs.
« C'est vrai, Végéta » renchérit Yamcha. « On t'appelle par ton nom, toi, tu pourrais faire un effort ! »
« Et vous ne devriez pas. » rétorqua le Saïyen. « Si vous vous adressiez à moi correctement, c'est-à-dire en utilisant mon titre, peut-être alors consentirais-je à vous appelez par vos noms. »
« C'est ça » dit Bulma avec humeur. « Votre Majesté est trop bonne de gâcher sa salive pour s'adresser aux misérables vers que nous sommes. C'est fatigant, Végéta, on ne peut pas discuter avec toi sans revenir systématiquement sur ce sujet. »
« D'autant plus, » ajouta Yamcha, « que si j'ai bien compris, tu n'es pas le Prince de grand chose. A part Gok... » Ce n'était pas une chose intelligente à dire, Yamcha s'en rendit compte au moment où il heurta le fond du lac. Il n'avait même pas eu le temps de s'apercevoir que Végéta s'était levé et l'avait frapp !
Bulma non plus n'avait pas vu grand chose. A un moment, Yamcha et Végéta s'étaient tenus chacun d'un côté de la nappe de pique-nique, l'instant d'après, Végéta se tenait debout à l'endroit d'où Yamcha avait disparut... Elle se demanda où il était passé, puis l'aperçu qui émergeait su lac. Comme il ne semblait pas sur le point de se noyer, elle reporta son attention sur Végéta.
Le Saïyen tremblait de rage. Elle ne l'avait vu aussi furieux qu'une seule fois : après le retour de Namek, lorsqu'il avait appris que Goku était devenu un Super Saïyen... avant lui. Elle le vit s'apprêter à se lancer sur Yamcha, probablement avec l'intention de lui faire payer chèrement sa remarque, et décida que c'était son rôle, encore une fois, de tenter de sauver Yamcha de la folie meurtrière de l'Extra Terrestre. Et aussi de sa propre stupidité.
« Végéta. »
Il ne fit pas mine de l'avoir entendue, commençant même à se diriger d'un pas lent vers le bord du lac. Il allait jouer les sadiques et prendre tout son temps pour achever Yamcha ! Pourquoi fallait-il qu'il n'y ait jamais personne d'autre de présent dans ce genre de situation ? Pourquoi était-ce toujours à Bulma de régler les problèmes de ces hommes aux ego surdimensionnés ? Et pourquoi Goku était-il parti jouer à Dieu sait quoi à l'autre bout de l'Univers quand on avait besoin de lui ici ?!
« Végéta ! » répéta Bulma. Cette fois il daigna s'arrêter et se tourner vers elle. Ce qu'elle regretta aussitôt. Son regard brillait d'un feu glacial, elle n'était pas du tout sûre qu'il ne déciderait pas de la tuer juste parce qu'elle lui avait adresser la parole, alors si en plus elle prenait la défense de Yamcha... Bulma choisit de continuer malgré les risques : Yamcha avait donné sa vie quelques mois plus tôt pour qu'elle puisse continuer à vivre en paix. Il l'avait risquée plusieurs fois dans le passé pour la même raison. C'était son tour de lui rendre la pareille ! Et elle avait constaté à plusieurs reprises que, étrangement, elle pouvait dire des choses à Végéta pour lesquelles d'autres seraient morts...
« Végéta, s'il te plaît... »
« Inutile de prendre sa défense, Femme. A moins que tu ne veuilles mourir avec lui. »? Le ton de Végéta était froid et sec. Il se détourna à nouveau, ne laissant aucune place possible à la discussion.
Végéta décolla. Cette fois, la Terrienne derrière lui pourrait dire tout ce qu'elle voudrais, ça ne l'empêcherait pas de tuer l'Humain qui venait d'atteindre la rive. Son peuple disparut avait toujours été un sujet délicat. Il refusait d'admettre à quel point la destruction de sa planète l'avait blessé, même à lui, mais sa réaction systématique lors de l'évocation de ce sujet trahissait bien ses réels sentiments. Et par-dessus le marché, cet idiot lui rappelait que tout ce qui lui restait à présent en guise de peuple se limitait à un minable soldat de troisième classe, qui ne se souvenait même pas d'être Saïyen et ne le considérerait jamais comme son Prince, et sui se payait le luxe d'être plus fort que lui !
Yamcha vit Végéta voler doucement vers lui. Au regard du Saïyen, il devina que sa dernière heure était venue. Il vit Bulma derrière Végéta, qui regardait dans leur direction. Elle avait l'air désespérée, et il comprit qu'elle avait essayé d'intervenir en sa faveur - sans succès.
Il se souvint du combat qui l'avait opposé au Saïyen, deux semaines plus tôt. Végéta ne s'était pas beaucoup entraîné depuis, mais lui encore moins ! Il n'aurait aucune chance dans un affrontement physique, et Bulma avait déjà échoué à raisonner le Saïyen. Mais Yamcha ne se sentait pas prêt à mourir, il devait trouver un moyen de gagner...
Avant que Yamcha n'ait pu réfléchir d'avantage sur la meilleure stratégie à adopter, Végéta attaqua. Yamcha parvint à parer le premier coup de poing, puis le deuxième, mais se prit un coup de pied magistral dans les reins, qui lui coupa le souffle et l'envoya valser quelques mètres plus loin.
Il se relevait à peine quand un autre coup le cueillit sous le menton, l'étourdissant. Le temps de reprendre ses esprits, son corps n'était déjà plus que douleurs. Il essaya de préparer un Sokidan, mais l'énergie se dissipa lorsqu'il se prix un genoux au milieu du dos, qui le fit s'étaler la tête la première sur le sol.
Malgré tous les coups, Yamcha se relevait encore et encore. Il ne semblait pas vouloir se résigner à mourir, et ça convenait parfaitement à Végéta, qui avait de la rage à revendre depuis quatre mois qu'il se tenait tranquille. Ces Humains pensaient pouvoir contrôler ses actions. La fille l'avait déjà prouvé, en l'obligeant à tester son vaisseau, et en le traînant à ce pique-nique (ce qu'il regrettait amèrement), et le mort en puissance qu'il avait en face de lui croyait encore qu'un miracle pouvait le sauver. Ils allaient apprendre, tous les deux, qu'on ne se moquait pas impunément du Prince des Saïyens !
Végéta redoubla son attaque. Il ne se battait pas encore pour tuer, mais pour faire souffrir, visant les points les moins vitaux et les plus sensibles possible.
« Les meilleures leçons sont celles qui laissent le plus de souvenirs. »
Son père lui avait dit ça un jour. A l'époque, il n'avait pas compris, mais Freezer s'était chargé de lui expliquer, en détail et en pratique. Il pouvait se souvenir de chacune des séances de torture destinées à lui apprendre la discipline. Ça n'avait pas été franchement efficace, il avait toujours souffert d'une sorte de "maladie" qui le poussait à commettre une quelconque insubordination à intervalles trop réguliers pour sa santé. Mais il se souvenait tout de même de ces leçons, de celles qu'il avait vu d'autres recevoir, et d'hommes forts qui apprenaient rien qu'en pensant à ce qu'ils pourraient subir autrement...
Cela frustrait Végéta. Il avait décidé de tuer l'Humain, mais cette simple pensée remettait tout en cause. Ne pas le tuer avait ses avantages. La démonstration de force restait tout aussi efficace, et l'Humain pourrait raconter à ses amis comment il s'était fait battre. Nul doute qu'il tenterait d'enjoliver son rôle dans une vaine tentative de paraître moins faible... ce qui rendrait sa défaite finale plus misérable encore. De plus, la clémence dont il ferait preuve aurait sans doute un effet positif sur Bulma...
Yamcha n'avait plus la force de se tenir debout. Ce qui n'était pas un problème, puisque la vitesse des coups de Végéta l'empêchait de tomber. Pourtant, il ne sentait plus ces coups autant que quelques minutes plus tôt. Il se demanda si c'était parce qu'il était en train de mourir... Mais non. Les attaques étaient toujours aussi rapides, mais moins précises, et malgré l'écran de douleurs qui l'entourait, il retrouvait assez de clarté d'esprit pour se rendre compte que Végéta semblait être passé en mode automatique. Il frappait, mais sans se soucier de la force ou de la précision qu'il pouvait mettre dans ses coups. Il semblait comme perdu dans un autre monde. Mais Yamcha doutait que ça suffise à le sauver...
Bulma... Pourquoi ce qu'elle pouvait penser semblait-il si important ? C'était déjà la raison pour laquelle il n'avait pas tuer le Terrien la fois précédente. Pour qu'elle ne se mette pas en colère. Pour qu'elle ne lui en veuille pas. Pour qu'elle ne soit pas triste. Quelle importance ?!?
Végéta était furieux contre lui-même. D'accord, la Terrienne l'avait hébergé pendant qutre mois, sans rien demander en retour. D'accord, il lui en était redevable. D'accord aussi, cela pouvait même impliquer qu'il ne tue pas le l'Humain. Mais de là à ce qu'il se soucie de ce qu'elle pensait ? De ce qu'elle pouvait ressentir ? Qui s'était jamais soucié de ce que LUI pouvait ressentir ??
La réponse était simple. Elle.
Elle lui avait procuré un foyer quand ses possessions se limitaient à l'armure brisée qu'il portait sur le dos. Elle lui avait donné une chambre luxueuse par rapport à ce à quoi il était habitu des vêtements, tout ce dont il avait besoin pour s'adapter à la vie sur cette planète qu'il avait juré de détruire. Elle avait passé du temps avec lui alors qu'il était totalement isolé, les rares personnes qu'il connaissaient étant des ennemis. Et elle avait fait tout cela sans motif. Pas même pour sauver la Terre - elle comptait sur Goku pour ça.
Et il était là, prêt à tuer l'homme qui comptait le plus pour elle. S'il n'avait pas déjà eu tant de mort sur la conscience, il se serait presque dégoûté...
Bulma regardait le combat devant elle. Il allait tuer Yamcha, puis il la tuerait à son tour, pour s'être mise en travers de son chemin. Elle avait envie de pleure, mais elle montrerait à ce Saïyen que bien que n'étant qu'une "faible humaine", elle pouvait avoir autant de fierté que lui - et bien plus d'honneur.
Soudain, la scène se figea. Elle entendit un "plouf" et vit le corps de Yamcha tomber dans le lac. C'était terminé. Il était mort, mais elle allait le rejoindre très bientôt dans l'autre monde, et ils seraient ensemble pour l'éternité. Végéta pouvait être le plus fort, mais sa victoire ne serait qu'éphémère. Goku veillerait à ça.
Puis il s'aperçut que quelque chose clochait. Elle s'était attendue à le voir rire - de ce rire cruel qui semblait être le seul qu'il connaissait - puis le voir fondre sur elle et lui porter le coup fatal, ou peut être la torturer, selon son humeur. Mais rien de tout cela ne se passait. Il restait juste planté là-bas, fixant le vide devant lui.
Bulma s'approcha. Si elle devait mourir autant que ce soit rapide. Et si elle ne devait pas... elle préférait être fixée rapidement, l'attente était insupportable.
Elle n'était plus qu'à quelque mètres de Végéta, quand il se tourna vers elle. Son expression était un masque impénétrable, mais ses yeux trahissaient quelque chose d'intense... qu'elle ne parvenait pas à déchiffrer. L'instant se prolongea, trop longtemps pour être confortable, puis soudain Végéta s'envola et disparut à l'horizon. Elle ne mourrait pas aujourd'hui.
Bulma s'approcha du bord du lac. Il n'était pas profond à cet endroit et Yamcha n'était pas entièrement submergé. Elle s'agenouilla à côté de son corps sans se soucier de l'eau froide, et les larmes qu'elle retenait depuis plusieurs minutes lui échappèrent et se murent à couler à flot. Elle ferma les yeux dans l'espoir futile de les arrêter.
« C'est pour moi ? » fit une voix d'homme, en dessous d'elle.
Elle rouvrit les yeux, puis cligna plusieurs fois des paupières, comme pour s'assurer que ce qu'elle voyait était bien la réalité, et non le fruit de son imagination. « Yamcha ! Yamcha, tu es vivant ! » Elle f'aida à se redressé et le serra dans ses bras.
« Mais je ne vais pas rester longtemps, si tu continues à me serrer comme ça. J'étouffe ! »
Bulma ne l'écoutait pas. Elle le serrait aussi fort qu'elle pouvait, de peur qu'il ne lui échappe et qu'elle ne se rende compte qu'il n'était qu'une illusion. Ils restèrent là un bon moment, Bulma pleurant dans les bras de Yamcha, jusqu'à ce qu'il se mette à éternuer et qu'elle se rende compte qu'il faisait nuit. Il était temps de rentrer.
Végéta avait volé à pleine puissance pendant plusieurs heures. Il était furieux. Furieux contre l'Humain qui l'avait insulté. Furieux contre la Terrienne qui donnait sans rien demander en retour. Furieux contre lui-même qui voulait malgré tout la rembourser. Il aurait dû réagir avant. Purger cette planète quatre mois plus tôt, quand il n'y avait encore que des ennemis. La raser maintenant était impossible. Il avait une dette envers elle.
Bien sûr, s'il la tuait, cette dette s'effacerait. Mais ce n'était pas une solution honorable. Il ne savait pas comment se sortir de cette situation, comment atteindre son but (tuer Carot et purger la planète) tout en remboursant ce qu'il devait à cette femme.
« Partir. » C'était le plus simple. « Je vais quitter ce rocher boueux sur lequel je n'aurais jamais du venir, et retourner dans l'espace, le temps de trouver une solution acceptable. Le plus tôt sera le mieux. »
Il prit la direction de Capsule Corp., décidé à embarquer aussitôt dans le seul vaisseau spatial de cette planète, si primitif qu'il sois, et ce avec ou sans l'accord de son inventeur.
Bulma était dans son labo. Elle avait laissé Yamcha à l'infirmerie, puis était venue dans son "refuge", où elle pouvait occuper son esprit avec n'importe lequel de ses projets, et oublier le Saïyen et le désastre de l'après-midi.
Elle était plongée dans une équation complexe sur la propagation des ondes lumineuses dans le vide quand elle l'aperçut, appuyé contre le montant de la porte.
« Qu'est-ce que tu veux, Végéta ? » demanda-t-elle froidement. « Après ce qui s'est passé tout à l'heure, tu pourrais avoir la décence de ne pas venir m'importuner. A moins que tu ne sois là pour t'excuser ? »
« M'excuser ? » répéta-t-il, choqué. « De quoi ? Il est vivant. »
« Une erreur que tu corrigeras la prochaine fois que quelqu'un aura le malheur de dire un mot de travers, je suppose. Il y a d'autres moyens de régler les problèmes que la violence, tu sais. »
Végéta était agacé. Il était venu pour demander le vaisseau spatial, pas pour s'entendre donner des leçons. Demander une faveur ne l'enchantait déjà pas... Mais simplement voler l'appareil n'était pas une solution. Il se saurait probablement même pas comment piloter ce vaisseau non standard, et il aurait besoin d'un briefing avant de partir. Il se demandait juste s'il avait bien choisi son moment. Vu l'accueil qu'elle venait de lui faire, il supposait que non...
Il avait pensé qu'épargner le Terrien après avoir prouvé qu'il pouvait le tuer le placerait dans une position de force dominante, sans pour autant s'aliéner les quelques personnes avec lesquelles il était forcé d'interagir. Il aurait du se douter que sur une planète habitée par des être aussi faible, ce mode de pensée ne s'appliquait pas. Il avait probablement juste réussi à la dégoûter.
« Alors, que veux-tu ? » reprit Bulma comme il ne répondait rien. « A part envahir mon espace vital ? »
« Tu es bien agressive, Femme. C'est lui qui m'a provoqué. La prochaine fois, il se rappellera peut-être qu'il est plus sage de garder le silence. » Il ne savait pas pourquoi il éprouvait ce besoin de se justifier. Il tourna les talons, jugeant plus sage de reporter sa demande à un jour où elle serait de meilleure humeur.
« Où vas-tu, Végéta ? » le rappella-t-elle. « Tu n'es pas venu juste pour me dire que Yamcha a de la chance que tu sois si "clément", alors dis-moi ce que tu voulais, qu'on en finisse ! »
'Bien ma veine' pensa-t-il. 'Elle ne lâchera pas le morceau.' « Puisque tu trouves ma présence si "désagréable", tu seras sans doute ravie d'apprendre que j'ai décidé de quitter ce caillou. »
« Et je peux savoir comment tu compte t'y prendre, Einstein ? Au cas où tu n'aurais pas remarqué, le seul vaisseau disponible sur cette planète est le mien. »
« Pourquoi crois-tu que je suis l ? » demanda-t-il calmement.
Bulma n'avait pas vraiment réfléchit, mais la réponse était évidente. Il voulait son vaisseau. Son bijou...
« Non, non, non ! » protesta-t-elle. « Pas question, Végéta ! Ce vaisseau est à moi, et il reste là où il est. Aucune chance que je te le prête ! D'ailleurs, je croyais qu'il s'agissait d'une poubelle volante, d'un tas de ferraille mal assembl ? Tu ne voudrais pas prendre le risque de monter là-dedans, b'est-ce pas ? »
« Je l'ai déjà fait, et bien qu'il ait été évident ce jour-là qu'il nécessitait encore un certain nombre de réglages, j'y ai survécu. De plus, je ne crois pas avoir tellement le choix. »
« Exact ! Le seul choix que tu as, c'est de ne PAS prendre ce vaisseau ! »
« Non, Femme. » Il lui adressa un de ces sourires dont il avait le secret, froid, ironique et calculateur. « Les choix dont je dispose sont de prendre ce vaisseau avec ton consentement, ou sans. Dans l'intérêt de l'appareil, il vaudrait mieux que tu collabores. »
« Dans l'intérêt de l'appareil ? » répéta Bulma, saisissant aussitôt le sous-entendu. « Si je comprends bien, non seulement je dois te céder sans histoires mon bien le plus précieux, mais en plus il faut que je te donne des coyrs de pilotage ? Tu es un Extra-Terrestre ! Ne me dis pas que tu ne sais pas conduire un vaisseau ?! »
« Je saurais certainement me débrouiller. C'est pourquoi la deuxième solution reste valide. Mais tu as construit ce vaisseau selon tes propres standards, et je n'ai pas envie de perdre du temps à chercher les commandes dont j'ai besoin. Ni de trouver par hasard le gros bouton rouge sur lequel il ne faut pas appuyer, si tu vois ce que je veux dire. »
Bulma voyait très bien. Son précieux appareil était en danger imminent de destruction. Elle ne pourrait rien faire si le Saïyen se décidait réellement à le voler. Mais qu'elle cède où non... « Je ne le reverrai jamais. J'ai passé des mois à le construire et à l'améliorer, et tu vas me l'enlever. C'est injuste. » Elle se sentait battue et déprimée.
« Oh, ne t'en fais pas, tu le reverras. Je reviendrais raser cette planète dès que j'aurais tué Carot. Où dès qu'il sera de retour ici, si je ne le retrouve pas avant. »
« C'est pour ça que tu pars ? Pour chercher Goku, et le tuer ? »
« Oui. Ça, et chercher un meilleur endroit où poursuivre mon entraînement. »
« Très bien » décida Bulma. « Tu peux prendre mon, vaisseau, Végéta. Mais je viens avec toi. »
« Certainement pas ! » Il partait pour s'éloigner d'elle, il n'allait pas la laisser l'accompagner ! « J'ai autre chose à faire que du baby-sitting spatial ! »
« Je ne suis pas une enfant ! » rétorqua Bulma, outrée. « Et si tu refuses, tu ne pars pas, c'est aussi simple que ça. Tu penses peut-être que voler mon vaisseau sera facile, mais sans carburant, tu n'iras pas loin ! »
Végéta n'avait pas pensé à ça. Il était coincé, et encore une fois, elle allait réussir à lui faire faire quelque chose dont il n'avait aucune envie. Une habitude énervante. Il se demanda s'il ne devait pas reconsidérer sa position, et rester sur la planète. 'Non. Je ne vais pas changer mes plans à cause d'elle. Elle peut encore changer d'avis, et si ce n'est pas le cas, je lui ferais regretter cette folie !' « Quand part-on ? » demanda-t-il finalement.
Bulma sourit. Il était d'accord. Puis elle songea au bon sens de cette décision. L'avanture de Namek avait été un fiasco, et elle voulait remettre ça ? Mais ça avait été catastrophique à cause de la présence du Saïyen si cette fois ils étaient dans le même camp, peut-être que ça suffirait à assurer un voyage plus paisible. 'Bien sûr. Et les cochons volent, tout le monde sait ça !'
« Alors ? » s'impatienta Végéta.
« Eh bien... Il faut s'assurer que tout fonctionne, faire le plein, remplir les réservoirs auxiliaires, faire les courses... »
« Assez de bla-bla ! Quand ? »
« Heu... quelques jours... disons trois ? »
La réponse de Bulma du le satisfaire, puisqu'il partit sans rien ajouter.
'Bien. J'ai des préparatifs à faire – et du shopping ! J'ai bien l'intention de profiter de ces vacances et de faire su tourisme !'
Deux jours plus tard, tout était réglé. Bulma avait vérifier tous les systèmes du vaisseau, avec l'aide de son père. Elle avait commander de la nourriture pour plusieurs mois, et tout stocké dans des capsules. Elle avait aussi rempli les immenses réservoirs du vaisseau, ainsi que deux réservoirs auxiliaires, eux aussi miniaturisés. De quoi faire un voyage d'environ six mois sans poser le pied sur une seul planète, même en comptant l'énorme appétit du Saïyen...
Puis elle avait fait le tour de tout ce qui pouvait être utile : des maisons-capsules de toute taille, du matériel de camping, de plongée, d'escalade... Une boîte à outil, une trousse à pharmacie, et bien sûr une trousse de maquillage des plus complète... Des tonnes de livres et de vidéos pour ne pas s'ennuyer... Une console de jeu... Un ordinateur avec tout ses dossiers de recherche en cours... Des vêtements pour tous les temps, achetés spécialement pour l'occasion...
Il ne manquait plus rien et l'appareil était prêt à décoller. Le départ était prévu pour le lendemain matin. Elle voulait passer une dernière soirée tranquille avec sa famille avant de quitter la Terre pour une durée indéterminée...
« Qu'est-ce que tu prépares ? » fit une voix mâle derrière elle, alors qu'elle finissait de vérifier que toutes les fournitures étaient bien rangées.
« Yamcha ! » dit-elle en se retournant. « Tu es enfin sorti de l'infirmerie ! Comment te sens-tu ?' »
« Je vais bien, merci. Mais j'ai remarqué que tu n'étais pas beaucoup venue me voir... » lui reprocha-t-il gentiment, en la prenant dans ses bras. Bulma rougit et se sentit coupable de l'avoir ainsi négligé.
« Désolée... »
« Pas de problème » répondit-il, compréhensif. « J'ai vu que tu étais très occupée, je sais que tu as beaucoup de responsabilités à Capsule Corp.. Une grosse entreprise ne marche pas toute seule, et ton père ne peut pas tout faire. Tu as eu raison de profiter de ces quelques jours, parce qu'il va falloir que tu me consacres entièrement les suivants ! » ajouta-t-il en commençant à préparer des plans de vacances, rien qu'eux deux, au bord de la mer... Ou plutôt à la montagne, Bulma préférait la montagne...
« Oh, Yamcha, je suis navrée, mais ça ne va pas être possible : demain, je pars dans l'espace ! »
« Dans l'espace ! » s'étonna-t-il. « Tu as l'air très excitée, pourtant à t'entendre, le voyage précédent à été une expérience affreuse ? »
« Ça ne peut pas être pire cette fois » rétorqua-t-elle. « J'ai hâte d'être à demain ! »
« Où vas-tu ? Et pourquoi cette envie soudaine de partir ? » demandaYamcha.
« Je ne sais pas trop... En fait, c'est Végéta qui voulait partir. Dire qu'il pensait pouvoir prendre mon vaisseau et me laisser derrière ! »
« Quoi ?!! » Yamcha n'en revenait pas. D'abord, elle invitait le Saïyen chez elle, contre toute logique. Ensuite, elle le faisait venir à leur pique-nique (Yamcha avait déjà oublié qu'il avait refusé d'aller à ce fameux pique-nique, et que c'était en désespoir de cause que Bulma s'était rabattue sur Végéta), et maintenant, elle partait en voyage avec lui ! Que devait-il penser ? Il commençait presque à se sentir de trop... Si ça continuait co mme ça, ils allaient se marier... « Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser partir seule avec LUI ? » demanda-t-il, en mettant tout le dégoût et la haine dont il était capable dans le mot lui.
« Et pourquoi pas ? » s'offusqua Bulma.
« Parce que ! On ne sait presque rien de lui, mis à part le fait qu'il est notre ennemi, et qu'il est dangereux ! »
« Mais non, il n'est pas si dangereux » argumenta-t-elle. « Il s'est bien conduit depuis qu'il est ici, et puis, il veut chercher Goku... »
« Pour le tuer ! » coupa Yamcha. « Justement » essaya Bulma, « je pourrai le prévenir... »
« Il le sait très bien ! Et il est capable de se défendre, ce n'est pas ce qui m'inquiète. Toi, par contre... » Yamcha laissa sa phrase en suspens, comme pour laisser à Bulma le temps de réfléchir au diverses possibilités.
« Tu exagères, je te dis qu'il n'y a pas tant de risques. D'ailleurs, je sais comment parler à Végéta. Et puis, je ne peux pas laisser passer une si belle occasion de tester mon vaisseau dans de vraies condition... »
« C'est donc ça ! » explosa Yamcha. « Suis-je en train de parler à la gamine gâtée, ou à la scientifique bornée ?? L'une comme l'autre, tu ne vois que ce qui t'intéresse, sans te soucier des conséquences. Comme toujours ! »
« Traite-moi d'égoïste, pendant que tu y es ! »
« Oui, parfaitement, tu es égoïste et inconséquente ! » Yamcha était furieux. Comme d'habitude lorsque Bulma se fixait un but, elle oubliait tout ce qui l'entourait pour l'atteindre. Le danger dans lequel elle allait se fourrer, l'inquiétude de ses proches. Yamcha savait que ce n'était pas vraiment de l'égoïsme – juste un oubli. Mais il ne pourrait pas la convaincre. Bulma maniait les mots comme une déesse, mais lui n'était pas très doué pour ça.
« Stop, Yamcha ! Stop ! Cessons de nous disputer comme des enfants... Si tu as si peur que ça de me voir partir seule avec Végéta, tu n'as qu'à venir avec nous » suggéra Bulma.
Yamcha prit un moment pour réfléchir. Il n'avait pas vraiment peur que Bulma ait des problèmes avec Végéta, elle avait déjà prouvé qu'elle savait se débrouiller face à l'arrogant Saïyen – bien mieux que lui, en fait ! Mais si elle rencontrait des difficultés avec d'autres Extra-Terrestres, Végéta ne la défendrait pas. Pire, qui savait ce qui pouvait arriver entre le Saïyen et la jolie Terrienne ? Bulma semblait déjà éprouver une sympathie irrationnelle pour ce meurtrier, que la proximité et l'isolement pourrait transformer en quelque chose de plus... 'Non' pensa Yamcha. 'Je m'inquiète pour rien. Nous sommes amoureux depuis plus de dix ans, et Végéta n'est intéressé que par Goku et son entraînement. Il n'y aura aucun problème, je devrais faire d'avantage confiance à Bulma. Mais... je ne l'ai pas vue pendant si longtemps, et elle veut déjà partir ?' « Très bien » s'entendit-il dire, un peu contre son gré. « Je viens. »
« Parfait alors » conclut Bulma. « Va préparer tes affaires, nous partons demain, à 8h00. »
Lorsque Yamcha arriva le lendemain matin, il trouva Végéta qui faisait les cents pas sur l'aire de décollage, visiblement très énervé, et Bulma qui tapait du pied dans l'encadrement de la porte du vaisseau, semblant encore plus furieuse que le Saïyen, si c'était possible. Il espéra que ça n'avait pas de rapport avec sa demi-heure de retard...
« Ah, te voilà enfin ! » la salua Bulma, plutôt froidement. « Que faisais-tu donc ? J'ai cru que tu avais changé d'avis, ou oubli ! »
« Heu... Je... » balbutia Yamcha, cherchant une bonne excuse. « Plume m'a retenu plus longtemps que je pensais, tu sais comment il/elle est... toujours inquiète à mon sujet... »
« Assez perdu de temps comme ça ! » les coupa Végéta, épargnant de la peine à Yamcha. « Embarquons ! »
Yamcha avait espéré que le Saïyen refuserait sa présence, peut-être même celle de Bulma, ou que celle-ci changerait d'avis. Il fut déçu... Il se demanda comment Bulma avait pu le convaincre, après tout, le Saïyen était plutôt solitaire, et les rares échanges que Yamcha et lui avaient eus s'étaient révélés assez violents. Lorsqu'il se sangla dans son siège et entendit la porte se fermer, puis les moteurs vrombir, Yamcha commença à regretter sa décision. Peut-être aurait-il du laisser Bulma se débrouiller. Peut-être même aurait-il du changer de petite amie des années plus tôt, et en trouver une moins aventurière... Il regarda la Terre devenir minuscule sur les écrans devant lui.... Trop tard pour faire demi-tour. Yamcha senti son désespoir augmenter, coincé entre une Terrienne friande d'exotisme et un Extra-Terrestre psychopathe...
A côté de lui, Bulma pensa 'Enfin partis ! Univers, tiens-toi prêt, me voil !'
J'ai lu quelque chose du même genre dans une autre fic, L'insigne Royale je crois : Végéta piquant les sacro-saintes fraises de Bulma. J'avais trouvé ça amusant alors je le replace ici
Je ne suis pas bien sûre qu'il s'agisse du nom exact... c'est l'attaque que fait Yamcha pendant un tournoi de db, quand il se bat contre Shen
Est-ce une fille ou un garçon ? Voilà que je me retrouve avec les même problème que Goku, mais je ne vois pas trop comment je pourrais faire pan-pan... j'ai longtemps considéré Plume comme un garçon, mais j'ai lue pas mal de fic en anglais, et dedans, Plume est toujours une fille... bon en attendant que quelqu'un réponde à la question du siècle, je vais continuer comme si c'était une fille...
