Chapitre 12 – Station B-00, bibliothèque sidérale
18 Mai
Le Système Solaire n'était déjà plus qu'un lointain souvenir, le Soleil une étoile parmi les autres. Le décollage s'était passé sans heurts, et Bulma en était ravie. Son vaisseau était beaucoup plus rapide que celui qui l'avait emmené sur Namek, le voyage serait certainement moins pénible que ce dernier. Et en cas d'ennui, il y avait Yamcha… Mais dans l'immédiat, il était temps de choisir une destination. Et Bulma doutait qu'il s'agisse d'une tâche monotone – ses goûts et ceux du Saïyen avaient peu de chance de concorder…
« Où allons-nous ? » demanda Bulma, s'adressant surtout à Végéta. « J'aimerais commencer par une jolie planète, différente de la Terre mais pas trop dangereuse, où je pourrai faire du tourisme… »
« Nous allons sur la station B-00 » répondit Végéta. « C'est aux coordonnées X276-Y33-Z2489. »
« Qu'y a-t-il là-bas ? » questionna Bulma.
Végéta prit un air assez agacé pour répondre montrant bien qu'il n'avait pas l'intention de se transformer en guide touristique. « C'est le plus gros centre d'archivage de l'Univers. »
« Un centre d'archivage ? Est-ce qu'il y a des boutiques ? »
« C'est une bibliothèque, pas un club de vacances. »
« Ça m'a l'air terriblement ennuyeux ! » bouda Bulma. « Tu ne peux pas choisir un autre endroit ? »
« Non. »
« Pourquoi ? Que veux-tu faire la-bas ? Tu ne m'as pas l'air du genre "rat de bibliothèque" pourtant, ne me dit pas que tu es un fana de lecture ! »
« Ça te regarde ?!? »
« Non, mais je veux savoir. » Bulma lui fit un sourire enchanteur, qui n'eut pas grand effet sur le Saïyen.
« Tu es trop curieuse » lui répondit-il.
« Et toi, tu n'es pas gentil ! » rétorqua-t-elle. « Ça ne te coûte rien de me le dire. Et si tu ne le fais pas, je ne rentre pas les coordonnées dans l'ordinateur. »
Végéta roula des yeux, l'air à la fois dégoûté et irrité, mais consentit tout de même à répondre. « Je veux savoir ce que devient le reste de l'armée de Freezer. Voir si quelqu'un tente de prendre sa place. Et ne pense pas que tes menaces marcheront à chaque fois. »
« Pour t'engager ou pendre sa place ? » demanda Bulma, négligeant complètement la remarque du Saïyen, ce qui eu pour effet de l'énerver encore un peu plus.
« Ça ne te regarde pas ! Maintenant, programme notre destination ! » ordonna-t-il.
« Non. Cette planète ne me plaît pas. »
« Je ne te demande pas ton avis ! » explosa Végéta. « Je ne t'ai pas demandé de venir, alors évite de faire des caprices si tu ne veux pas que je t'abandonne dès notre prochain arrêt ! »
Yamcha les regardait se disputer. La question de leur première destination ne l'intéressait pas vraiment, et que ce soit Bulma ou Végéta qui choisisse, il s'y ennuierait probablement à mourir. Mais en attendant qu'ils prennent une décision, le spectacle devant lui l'amusait. Végéta n'avait apparemment pas encore compris à qui il avait affaire, Bulma ne se tairait pas avant d'avoir obtenu ce qu'elle voulait. Mais elle n'aurait pas la partie facile, elle avait visiblement trouvé à qui parler en la personne du Saïyen ! Yamcha regretta que Krilin ou Tortue Géniale ne soit pas là, ils auraient pu prendre des paris sur qui allait gagner cet argument ! En même temps, c'était peut-être mieux ainsi… Bulma n'était pas commode, et Végéta encore pire. Ils n'apprécieraient probablement pas qu'on s'amuse ainsi à leurs dépends…
« ... Ce n'est pas juste. » murmura Bulma. Elle avait pu convaincre Végéta de les emmener, Yamcha et elle, parce qu'elle avait eu un moyen de pression. Mais maintenant ? Aucune menace ne pourrait convaincre le Saïyen de ne pas les "oublier" lors d'un prochain décollage. Il serait sans aucun doute capable de se débrouiller avec le vaisseau, et le plein de nourriture et de carburant étaient faits pour plusieurs mois. Elle était obligée de céder, et ce ne serait probablement pas la dernière fois. « Bien. Redis-moi les coordonnées de ta fichue bibliothèque. »
« X276-Y33-Z2489. » triompha Végéta, heureux d'avoir enfin le dernier mot dans une de leurs discussion. C'était ainsi que les choses étaient toujours censées se passer.
« Combien de temps faudra-t-il pour y arriver ? »
« Comment veux-tu que je le sache ? Je ne connais pas la vitesse de cet escargot ! »
« C'est mon vaisseau que tu traites d'escargot ?! » s'offusqua Bulma. « Pourquoi te sens-tu toujours obligé d'être désagréable ? Nous allons passer pas mal de temps ensemble, ce serait plus facile si tu abandonnais tes grands airs et ton hostilité, tu ne crois pas ? »
« Non. Votre confort m'est totalement égal, et je n'ai aucune envie de socialiser avec des arriérés dans votre genre. »
« Arriérés ?!? C'est toi, le "singe de l'espace" ! Je suis une des… »
Bulma n'eu pas le temps de finir sa phrase, elle était déjà collée contre un mur, nez à nez avec un Végéta visiblement furieux qui lui serrait la gorge si fort qu'elle n'aurait même pas pu prononcer la moindre parole d'excuse – si toutefois l'idée lui était venue.
« Retire ça tout de suite, sale Terrienne ! »
« Végéta du calme ! » intervint Yamcha. 'Chacun son tour de sauver l'autre' pensa-t-il. 'Je savais bien que partir en voyage avec ce Saïyen n'était pas une bonne idée !'
« Mêle-toi de ce qui te regarde ! » cracha Végéta.
« Le sort de ma petite amie me regarde ! Lâche-la ! »
« Sinon ? »
Yamcha inspira profondément, à la recherche du meilleur moyen d'aider Bulma. La force n'était pas de son côté, et les mots non plus. Il ne savait pas quel argument invoquer qui pourrait faire lâcher prise au Saïyen, ou le faire changer d'avis. Il décida finalement que la seule arme à sa disposition était l'honnêteté, s'il pouvait expliquer ce son point de vue au Saïyen enragé, il pourrait peut être le convaincre, ou au moins gagner assez de temps pour qu'il se calme.
« Sinon rien, il n'y a rien que je puisse faire et nous le savons tous les trois. Mais je trouve ton attitude… comment dire… puérile. On dirait un gosse frustré parce qu'il n'a pas eu le jouet qu'il voulait. Ce n'est pas en cassant tous les autres que la situation s'améliorera ! Tu passes ton temps à nous insulter, et tu ne supporte pas qu'on te fasse la moindre remarque. Et je ne vois pas comment tu veux que Bulma s'excuse alors qu'elle ne peut visiblement même pas respirer ! »
« C'est tout ? Tu espères m'amadouer avec ça ? Je n'aime pas qu'on insulte mon peuple ! Peut-être est-il temps que vous vous en aperceviez ! »
« Peut-être est-il temps que tu t'aperçoives que nous n'aimons pas ça non plus ! Tu nous as insulté le premier je te signale ! Et connaissant Bulma, je peux t'assurer que ce qu'elle a dit était sans méchanceté, tu n'as pas besoin de prendre la mouche. Mais admettons que nous sommes quittes pour cette fois, OK ? » proposa Yamcha.
Végéta prit visiblement son temps pour réfléchir à la question. Il avait légèrement relâcher la pression sur le cou de Bulma, lui permettant de respirer, mais il ne semblait pas prêt à abandonner si vite la partie. Finalement, ne trouvant rien à ajouter à ce qui venait d'être dit, il lâcha la Terrienne et quitta la pièce principale du vaisseau, pour se rendre dans une des cabines individuelles qu'il réquisitionna comme étant la sienne.
« Merci, Yamcha » articula péniblement Bulma tout en se massant la gorge et en tentant de reprendre son souffle. « Je ne sais pas ce qui lui a pris, il ne réagit pas si violemment à ce que je dis, d'habitude… »
« Tu étais folle de penser qu'il n'était pas dangereux ! J'espère au moins que ça te servira de leçon » soupira Yamcha. Il savait que non.
« Bah, il ne s'est rien passé de grave finalement. Je vais aller le voir et lui expliquer que je suis désolée pour ce que j'ai dit, mais qu'il ferait bien lui-même de tenir sa langue à l'avenir. »
« Non tu n'iras pas ! » Yamcha se positionna entre elle et la porte, l'empêchant effectivement de se rendre là où était parti le Saïyen. « Je lui ai déjà dit tout ça, tu n'as aucune raison de remettre ta vie en danger si vite ! »
« Allons, Yamcha, tu dramatises ! » rigola Bulma, essayant de passer malgré tout.
« Je ne crois pas. Tu iras le voir si tu veux, mais plus tard. Et je ne veux plus t'entendre protester. Il y a certainement des choses plus intéressantes, que nous pouvons faire, toi et moi, maintenant que nous avons cette partie du vaisseau pour nous tout seuls… » ajouta Yamcha, de manière suggestive…
Quatre heures plus tard, Bulma et Yamcha avaient fini de faire le tour des "choses plus intéressantes" qu'ils pouvaient faire, du moins une bonne partie, qui les avait mis en appétit. Ils ne semblaient d'ailleurs pas être les seuls, puisque Végéta venait de réapparaître, également affamé si les bruits que produisait son estomac étaient d'une quelconque indication.
« J'espère que l'un de vous est doué pour la cuisine. Parce que je ne le suis définitivement pas. » annonça Bulma.
« Ça on avait déjà remarqué » rétorqua Végéta. « Je ne cuisine pas. »
« Je suppose que ça ne laisse que moi alors » dit Yamcha en forçant un sourire. Lui non plus n'aimait pas cuisiner, mais il jugea qu'il était un peu tôt pour débuter une nouvelle dispute avec le Saïyen. Surtout une dispute concernant la nourriture, ce n'était pas prudent. « Dommage que Plume(1) ne soit pas là, il se débrouille bien mieux que moi… »
Yamcha s'attela immédiatement aux fourneaux, essayant de se convaincre qu'un plat aussi simple que des pâtes devrait être dans ses cordes… c'était généralement le cas, mais il n'avait jamais eu à cuisiner pour une armée auparavant.
Yamcha s'était merveilleusement sorti de son épreuve de cuisine. Si merveilleusement qu'il avait été déclaré Maître Coq du vaisseau. Il avait d'abord protester, suggérant de que chacun s'y colle à son tour, mais Végéta s'y était catégoriquement oppos : il n'était pas question qu'il cuisine, et il n'avait aucune envie de mourir empoisonné. Bulma avait protesté à cette remarque, arguant que Végéta étant celui qui mangeait le plus, il pourrait faire un effort et cuisiner. Mais il avait été inébranlable, et Yamcha, connaissant bien les capacités de Bulma en la matière, s'était résolu à être le seul cuistot du groupe.
Les jours passants, il y avait pris goût. La vie à bord du vaisseau était plutôt monotone, et il trompait son ennui en préparant des plats insolites – pas toujours avec succès, ce qui l'obligeait à préparer parfois plusieurs fois le même repas. Mais ses efforts étaient récompensés : Bulma l'avait complimenté à plusieurs reprises, et Végéta était moins désagréable. Yamcha en venait même à penser qu'il pourrait se montrer un compagnon aussi 'plaisant' que Piccolo, si seulement il cessait de répéter à longueur de journée que son but était de tuer tous les Terriens, Carot en premier.
Dix jours terrestres s'étaient ainsi écoulés, Yamcha aux fourneaux, Végéta assis au poste de pilotage, contemplant les étoiles et perdu dans ses pensées, et Bulma râlant pour une raison quelconque, totalement ignorée par les deux hommes.
28 Mai
Dans une demi heure, ils arriveraient à la station B-00.
Bulma avait viré Végéta du siège de pilotage. Sur les écrans, on pouvait voir grossir une planète, mais ce n'était pas leur destination. Végéta avait expliqué que la station B-00 était en fait un satellite qui orbitait autour de cette planète. La planète en elle-même n'avait aucun intérêt, n'abritant ni vie, ni matériau précieux, et avait été choisie exactement pour cette raison : une planète neutre, dans une zone spatiale neutre, pour abriter les connaissances de l'Univers et les mettre à disposition d'êtres de toutes races, toutes religions, et tous partis politiques – du moins en théorie.
L'approche de la station se fit sans difficultés. Lorsqu'elle fut enfin visible, Bulma et Yamcha eurent le souffle coupé devant son énormité et la foule de vaisseaux qui y arrivaient ou en partaient. Des instructions leurs furent données par radio, que Végéta traduisit, et ils se posèrent dans un immense hangar déjà encombré d'appareils de toutes sortes.
Quitter le vaisseau fut une délivrance pour les deux Terriens. Le plus long voyage que Yamcha ait jamais fait avait été trois heures d'avion, une fois où Bulma l'avait forcé à l'accompagner à un meeting sur une découverte technologique révolutionnaire, dont il avait oublié jusqu'à la fonctionnalité. Et si Bulma avait déjà l'expérience du voyage sur Namek, rester enfermée dans une même pièce pendant plus de deux heures d'affilée la rendait folle (sauf s'il s'agissait de son labo).
« Que de monde ! » s'extasia Bulma. « Il y en a qui sont vraiment étranges… Yamcha, tu as vu celui-là ? On dirait qu'il a un bras qui lui pousse sur le front ! Et celui-ci ? Il ressemble à un croisement entre une pieuvre et un crocodile, avec des plumes !!! Oh, et celui là-bas… »
« Silence ! » interrompit Végéta. « A moins que tu ne veuilles te faire trancher la gorge par un alien susceptible ? »
« Tu peux parler… » murmura Bulma. « De toute façon, ils ne comprennent pas ce que je dis. »
« Tu crois ? Juste parce que tu n'en a rencontré aucun qui parle ta langue pour l'instant ne signifie pas que personne ne la parle ! Crois-moi, beaucoup peuvent te comprendre. Tu ferais mieux de te taire. »
« Si cette langue est tellement parlée, pourquoi aucun des panneaux sur ces murs ne sont-ils écrits avec ? Ils semblent pourtant traduits dans pas mal de langages, pourquoi pas celui-là ? » demanda Bulma.
« Parce qu'il n'est que parlé, et généralement par des gens peu recommandables. »
« Dans ton genre… » remarqua-t-elle, ce qui lui valut un regard noir de la part du Saïyen. « Pourquoi… »
« Ça suffit les questions ! » coupa Végéta. Il se dirigea ver un guichet qui marquait l'entrée de la bibliothèque, et Bulma et Yamcha n'eurent d'autres possibilités que de le suivre, sous peine de se perdre dans la foule.
Végéta commença à discuter avec la… 'chose' derrière le guichet. Ça énerva Bulma de voir que s'il pouvait se montrer absolument odieux avec ses amis et elle, il semblait également capable de tenir une conversation polie avec de parfaits étrangers. Du moins polie dans une certaine mesure, car au bout de deux minutes de palabres, il devint visible qu'il s'agaçait, de même que la personne à qui il parlait. Le Saïyen fini par recourir à sa méthode de 'discussion' préférée : la violence. Il pointa un index prolongé d'une boule d'énergie vers son interlocuteur, qui sembla soudain diminué de volume, fouilla un moment sur son bureau, l'air complètement paniqué, et tendit finalement une carte à Végéta. La boule de feu disparut instantanément, et Végéta pris la carte, un prospectus qui ressemblait à un plan de la bibliothèque, et partit. Bulma et Yamcha se hâtèrent de le suivre.
« Que s'est-il passé ? » demanda Bulma.
Elle n'obtint aucune réponse.
« Végéta, je te parle ! Que s'est-il passé ? »
« Rien d'important » consentit-il à répondre.
« Mais encore ? » insista-t-elle.
Il soupira. Il n'aurait pas la paix tant qu'elle n'aurait pas eu sa réponse. « Cet idiot refusait de me donner une carte d'entrée. »
« Pourquoi ? »
« As-tu vraiment besoin de tout savoir ?? »
« Oui. »
Végéta soupira à nouveau, imité par Yamcha. « Il faut un laisser-passer spécial pour accéder à certains étages de la bibliothèque, mais je n'y ai pas droit » expliqua Végéta, réticent.
« Vraiment ? Ils ne donnent pas accès à tous les livres aux barbares comme toi ? » Bulma profitait de la foule pour ennuyer Végéta. Elle se doutait qu'il ne ferait pas un scandale dans un tel endroit, en tout cas pas avant d'avoir pu accéder aux informations qu'il cherchait. Effectivement, sa seule réaction à l'insulte de la Terrienne fut un regard assassin.
« Il n'y a pas de livres ici » fut tout ce qu'il répondit.
« Pas de livres ? Dans une bibliothèque ? »
« Je ne sais pas ce que vous autres Terriens considérez être une bibliothèque, mais ici, toutes les informations sont stockées sur ordinateur. Les livres, c'est totalement dépassé. »
« Pourtant, rien ne vaut de tenir un bon bouquin entre ses mains… Mais ne change pas de sujet, pourquoi y a-t-il des endroits où tu ne pourrais pas aller ? Et où ? »
« Je peux aller partout maintenant que j'ai cette carte. »
« Mais ça ne répond pas à ma question et tu le sais ! Tu es exaspérant et tu le fais exprès ! » bouda Bulma.
« Toi aussi tu es exaspérante, et hélas, j'ai l'impression que tu ne t'en rends pas compte. Ne peux-tu donc pas rester silencieuse plus de cinq minutes ? »
« C'est vrai ça, quelle bavarde… » glissa Yamcha.
« Yamcha ! » s'offusqua Bulma. « Une telle remarque ne m'étonne pas de la part de Végéta, mais toi ? Tu ne vas pas t'y mettre aussi ! »
« Désolé… » répondit Yamcha, désireux de se faire oublier avant qu'elle ne se fâche contre lui. Bulma pouvait être redoutable parfois.
« Alors ? Végéta ? » persévéra Bulma.
« Alors QUOI !?! » explosa Végéta, à présent de très mauvaise humeur. Cette Terrienne mettait vraiment sa patience – très limitée dans le meilleur des cas – à rude épreuve ! « Ecoute, ça commence à bien faire ! Voilà un plan de la bibliothèque (il lui donna le prospectus qu'il avait pris à l'entrée), débrouille-toi avec ça. Rendez-vous ici dans une heure, et si vous n'êtes pas là, je pars sans vous ! » Sur ce, Végéta tourna les talons, et s'éloigna rapidement, plantant là les deux Terriens.
« Quel sale caractère ! » murmura Bulma. Yamcha approuva.
Végéta s'orienta rapidement et se rendit à un étage de la bibliothèque réservé à l'archivage de toutes les informations politiques et journalistiques de l'Univers. Il se fit une place devant un des terminaux (le pauvre étudiant qui venait de se faire projeter à travers la pièce ramassa rapidement ses affaires et partit en jurant de ne plus jamais revenir), et commença ses recherches.
Il ne lui fallut pas longtemps pour apprendre que ce qui restait de l'armée de Freezer (quelques soldats ambitieux mais sans réelles compétences, les seuls capables de réfléchir ayant péris sur Namek, ce qui donne une appréciation peu reluisante du niveau intellectuel des troupes de Freezer) se regroupait dans le secteur Jtiss, un amas d'étoiles situé à l'autre bout de l'Univers et abritant toutes sortes de pirates sans envergure. Aucun danger de ce côté là, donc.
Il orienta la suite de ses recherches sur la famille de Freezer. Ceux-ci ne valaient pas mieux que le tyran défunt, et étaient probablement ravis de voir disparaître un de leur concurrent direct. Mais ça ne les empêcherait pas de chercher à venger 'l'honneur familial' (comme si les Tsirijins savaient quoi que ce soit à propos de l'honneur) s'ils apprenaient où se trouvaient les responsables. De plus, le vide causé par la mort de Freezer présageait d'affrontements sanglants à venir dans toute la partie de l'Univers qu'il avait contrôlé – ce qui faisait un sacré paquet de planètes. Végéta ne tenait pas à se trouver coincé dans une de ces guerres.
Ce qu'il appris l'étonna. Cold et ce qui lui restait de ses fils n'avaient pas fait parler d'eux depuis plusieurs mois. Ils agissaient comme si la mort de Freezer ne leur faisait ni chaud ni froid : pas de disputes d'héritage, pas de vendetta en cours… Au lieu de ça, ils semblaient investir tous leurs efforts dans un projet commun, allant même jusqu'à négliger leurs propres conquêtes territoriales. Mais Végéta eu beau éplucher tous les documents concernant de près ou de loin les Tsirijins, il ne put pas apprendre ce qu'était ce fameux projet. Il décida que ça n'avait pas d'importance dans l'immédiat. Connaissant les lézards, ce serait probablement néfaste pour tout le monde, sauf eux. Mais ils ne semblaient pas prêts d'avoir terminé, et Végéta avait d'autres chats à fouetter.
Notamment, un certain Carot.
Il éplucha tout ce qui avait pu être écrit au moment de la destruction de Namek, même les ragots les plus insignifiants, à la recherche du moindre indice pouvant expliquer comment Carot avait survécu, ou l'endroit où il se trouvait – en vain. Aucun article ne parlait d'un Saïyen inconnu voyageant dans l'espace. Personne ne semblait avoir la moindre idée de ce qui s'était réellement passé sur Namek, certains reporters concluaient même à une catastrophe naturelle !
Au moment où il allait conclure que personne ne savait rien et abandonner, Végéta eu son attention attirée par un rapport militaire (d'un groupe de révolutionnaires dont il n'avait jamais entendu parler) qu'il n'avait pas remarqué jusque là. L'article parlait d'un vaisseau de classe gamma-3, le même type que celui de Freezer, dans les alentours du système de Namek, quelques heures après la destruction de la planète. Le rapport n'identifiait pas clairement le vaisseau, ni sa raison de se trouver dans le secteur, mais les différentes hypothèses qu'il pouvait en tirer inquiétèrent Végéta.
Etait-il possible qu'il s'agisse du vaisseau de Freezer ? C'était fort peu probable, il l'avait mis en piteux état… mais si c'était le cas, qui était aux commandes ? Végéta doutait que Carot ait été capable de piloter un tel engin, mais si ce n'était pas lui, ça ne laissait que Freezer lui-même… ce qui était plus qu'alarmant.
Et s'il s'agissait d'un autre vaisseau ? Seuls les Tsirijins construisaient de tels appareils, et la présence de Cold, Cooler, ou un autre de ces lézards dans cette partie de l'Univers, quelques heures seulement après la mort de l'un d'entre eux, n'augurait rien de bon. Végéta repensa à ce projet top-secret sur lequel les Tsirijins travaillaient depuis quelques mois, et se demanda s'il y avait un rapport. En tout cas, la coïncidence était préoccupante.
Il décida d'en rester là et de rejoindre les Terriens. Le délai d'une heure qu'il avait fixé était écoulé depuis longtemps.
Pendant ce temps, Bulma flânait à travers les gigantesques couloirs du centre d'archivage, Yamcha sur les talons. Le plan que lui avait donné Végéta ne lui servait strictement à rien, étant donné qu'elle était incapable de lire ce qu'il y avait marqué dessus. Et il ne lui fallut pas longtemps pour remarquer qu'aucun des ordinateurs ne proposait d'interface qu'elle puisse comprendre… bref, elle était larguée dans un monde qui n'était pas le sien, et s'ennuyait à mourir.
Elle décida d'essayer d'engager la conversation avec les extraterrestres qui évoluaient dans la bibliothèque. Végéta avait suggéré que beaucoup étaient capables de parler sa langue, et même s'il avait précisé qu'il s'agissait essentiellement de gens mal famés, elle ne se découragea pas.
Ses premiers essais furent infructueux, mais elle finit tout de même par trouver un alien qui la comprit. L'aspect de la créature n'était pas encourageant, et son accent encore pire, mais tout valait mieux que de déambuler sans rien à faire pendant une heure dans un endroit regorgeant de connaissances inaccessibles !
Bulma crut comprendre que cet alien se nommait Ajhgvilk'uz et venait de la planète Srrrondomsk, mais elle n'en serait jamais sûre. Ajhgvilk'uz était quelqu'un de charmant, malgré son aspect repoussant. Sa peau grasse était recouverte de verrues et son unique œil globuleux était plus jaune que blanc, mais comme il ne regarda jamais Bulma en face, elle s'autorisa à faire de même pendant qu'elle lui paraît, ce qui lui permis d'observer la foule d'êtres étranges qui les entouraient plutôt que son interlocuteur.
Srrrondomsk était une planète marchande, et Ajhgvilk'uz expliqua qu'il était étudiant, de passage sur la station B-00 pour approfondir ses connaissances sur le commerce intergalactique. Il jugeait qu'il avait assez travaillé pour la journée, et ayant du temps devant lui, proposa à Bulma et Yamcha de leur faire visiter certaines parties de la station qui ressemblaient plus à un musée qu'à un centre d'archivage. Yamcha fut un peu réticent, ne faisant pas confiance à un extraterrestre inconnu, mais Bulma se hâta d'accepter.
La visite elle-même n'intéressa pas beaucoup les deux Terriens, mais ils en apprirent énormément sur le gigantisme de la station B-00, composée de plusieurs milliers d'étages. Les trois quarts étaient fermés au public et abritait des livres et objets très anciens dont des reproductions étaient accessibles via les ordinateurs. Il y avait aussi une partie plus commerçante, offrant quelques restaurants, cafétérias, et commerces divers. Enfin, il y avait la 'ville', répartie sur une vingtaine d'étages, où logeait le personnel de la station, les visiteurs en séjours long (comme Ajhgvilk'uz), et où se trouvaient les Universités les plus réputées et les plus chères de tout l'Univers.
Bulma était littéralement suspendue aux lèvres baveuses d'Ajhgvilk'uz, mais Yamcha lui fit signe qu'il était temps de songer à rejoindre Végéta, s'ils ne voulaient pas finie leur vie dans la station. Ajhgvilk'uz leur indiqua la route à prendre pour rejoindre l'entrée, et ils se séparèrent.
Les deux Humains tournaient en rond depuis près d'une heure. Yamcha commençait à s'inquiéter et penser que Végéta était revenu avant la fin du délai et, décidant que les attendre ne servait à rien, était repartit sans eux. Il allait faire part de ses craintes à Bulma, quand le Saïyen arriva.
Bulma était prête à l'étriper pour avoir oser les faire attendre si longtemps, mais lorsqu'elle vit son air soucieux, elle se retint. Elle décida d'attendre qu'ils aient regagné le vaisseau pour lui demander ce qu'il avait découvert, et s'il savait où se trouvait Goku.
Mais avant de partir, elle voulait acheter un souvenir.
« Tu as pris ton temps, Végéta » ne put-elle s'empêcher de lui faire remarquer. « J'espère au moins que tu as trouvé ce que tu cherchais. Avant de partir, si on allait faire un tour dans une de ces boutiques, derrière nous ? J'ai terriblement envie d'acheter un de ces petits ordinateurs et de les étudier, ça pourrait faire faire un bond prodigieux à l'informatique sur Terre ! »
« Je ne doute pas une seconde que ce soit le cas » répondit Végéta, « mais c'est hors de question. Nous partons. »
« Comment ça ?! » demanda Bulma. « Tu nous as fait attendre pendant plus d'une heure, tu pourrais faire un effort et attendre quelques minutes de plus, que je m'achète un souvenir ! Egoïste ! »
« Bien » céda Végéta. « Et avec quel argent as-tu l'intention de payer ce souvenir ? »
« Eh bien… » hésita Bulma. « J'avais pensé que tu pourrais peut être… »
« Payer pour toi » fini Végéta. « N'y pense même pas. »
« Et pourquoi pas ? Tu as vécu chez moi pendant plusieurs mois, je ne t'ai pas demandé grand chose en échange ! Tu pourrais me faire un petit plaisir, non ? »
'Encore cet argument' pensa Végéta. Mais cette fois, ça ne marcherait pas. D'abord, il avait hâte de quitter cet endroit, et faire les boutiques prendrait plus de temps qu'il n'était disposé à en donner. Ensuite, il n'avait aucune envie de faire un cadeau à cette femelle égocentrique. Et surtout, il n'avait pas d'argent à dépenser pour de telles âneries.
« Non » répondit-il.
« Végéta ! S'il te plait ? » supplia Bulma, en battant des cils comme une professionnelle.
« Tu ferais mieux d'accepter, Végéta » expliqua Yamcha, fataliste. « Sinon, elle va bouder dans un coin pendant des jours et des jours… »
« Ça me convient parfaitement » rétorqua le Saïyen. « Au moins, pendant ce temps, elle se taira. »
C'était la chose à ne pas dire. Bulma sauta aussitôt sur l'occasion.
« Au contraire, Végéta ! Je ne te lâcherai pas d'une semelle, et je t'expliquerai jusqu'à ce que tu comprennes que ça t'aurais coûté moins cher de m'offrir cet ordinateur ! » Elle le vit réfléchir, ce qui était bon signe. « Je te promets que je ne te demanderai rien d'autre ! » ajouta-telle pour le rassurer.
« Bien, bien » lâcha-t-il, conscient que céder (mais c'était la dernière fois !) était le moyen le plus rapide de partir d'ici. « Tu as dix minutes pour choisir le modèle que tu veux et arriver jusqu'à la caisse ! »
« Merci, Veggie, je t'adore ! »
Bulma ne perdit pas plus de temps et fonça vers la boutique, suivie par Yamcha et Végéta, qui se posaient à peu près la même question : 'Veggie ? Qu'est-ce que c'est que ce surnom ridicule ??'
Il n'y avait personne dans le magasin et il ne fallut pas cinq minutes à Bulma pour choisir la machine de ses rêves et faire comprendre à un vendeur qu'elle voulait l'acheter. Une fois à la caisse, Végéta donna plusieurs identifiants qui permirent de débloquer un compte qui, d'après la tête que faisait la caissière, ne devait pas être bien réglementaire. Mais elle accepta l'argent, et ils partirent, au grand soulagement du Saïyen.
Une heure plus tard, Bulma avait mis leur petit vaisseau en orbite autour de la planète qui abritait la bibliothèque intergalactique, et Végéta leur expliqua ce qu'il avait appris en étudiant les nouvelles des derniers mois. Les deux Terriens comprirent pourquoi le Saïyen avait eu l'air inquiet.
« Serait-il possible que Goku soit prisonnier à bord de ce vaisseau ? » demanda Yamcha.
« J'en doute » répondit Bulma.
« Et pourquoi pas ? »
« Tout simplement parce que si ça avait été le cas, il serait revenu lorsque Porunga lui en a donné l'occasion ! Non, soit Goku était le pilote de ce vaisseau, soit il a trouvé un autre moyen de quitter la planète. Mais où qu'il soit, il n'est pas en danger. »
« C'est aussi mon avis » dit Végéta.
« Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On continue à le chercher ? » suggéra Yamcha.
Végéta pris un moment pour y réfléchir. Il avait quitter la Terre dans ce but, mais les nouvelles qu'il venait d'apprendre sur les activités des Tsirijins l'inquiétaient. S'ils apprenaient qu'il avait survécu aux événements de Namek, il serait en danger. Mieux valait prendre ses précautions, et avoir une idée de ce qu'ils tramaient.
« Non » répondit-il finalement. « Carot retournera sur Terre quand il sera prêt, inutile de la traquer pour l'instant. On va aller sur Freezer 79, je suis curieux de savoir ce que préparent les Tsirijins. »
« Freezer 79 ? » questionna Bulma. « C'est quoi, ça ? »
« C'est la base qui supervisait toutes ses dernières opérations, dont Namek. S'il y a quelque part des choses que l'on puisse encore apprendre, c'est là. »
« Super » soupira Bulma. « Tout à fait le genre d'endroit où je rêvais de passer mes vacances. »
(1) finalement, on m'a dit que c'était un garçon….
