Chapitre 4:
Les jours devinrent des semaines, les semaines des mois sans que Charles ne donna aucun signe de vie à Rosaline. Puis 5 mois plus tard la guerre prit fin le 11 novembre 1918. Notre infirmière était entre temps tombée enceinte et avait attendu patiemment le retour de son soldat. Tous les jours à partir de là, comme elle l'avait promis, elle attendit son soldat tant aimé à la petite chapelle de son village. Elle passait ses journées à prier en attendant apercevoir le visage qu'elle chérissait par-dessus tout. Dans les semaines qui suivirent elle eut la joie de voir que des familles s'étaient reconstituées au village, mais aucune trace de Charles.
Un mois passa depuis la fin de la guerre. L'Etat avait commencé à ériger dans chaque église des tombes pour les soldats étant morts et ceux dont on qualifiait de « disparus ». Rosaline se rendit alors comme chaque jour à la chapelle du village natal de Charles et constata que durant la nuit les travaux avaient porté leurs fruits car plusieurs tombes murales et ancrées dans le sol s'étalaient devant elle. Rosaline lut un par un les noms inscrits sur le granit froid et eut le soulagement de constater que pour l'instant Charles n'y apparaissait pas. Mais soudain, elle remarqua une liste officielle posée sur l'autel, dedans s'élevaient les listes des prochaines personnes à enterrer au cimetière. Son cœur battit à tout rompre quand elle lut le nom de celui qu'elle avait tant attendu… Charles… Elle crut alors que sa vie venait de s'arrêter là, c'était impossible, il lui avait fait la promesse… Elle s'effondra en larmes et se laissa tomber au sol. Elle portait en elle leur bébé qui n'aura jamais de père. Et comment avait-il pu ? Il lui avait juré qu'il reviendrait quoi qu'il arrive et il n'était pas là aujourd'hui. Elle aurait du lui empêcher de retourner là-bas, elle savait bien qu'il ne reviendrait jamais ! Ils avaient encore tant de choses à partager ensemble, une vie à construire…
Rosaline se releva et jeta à nouveau un coup d'œil sur la liste pour voir si elle n'avait pas imaginé ce nom. Non, il était toujours là écrit noir sur blanc, comme si c'était un châtiment.
- Non… Tu ne peux pas être mort… Ce n'est pas vrai… sanglota-t-elle.
Puis soudain, la lumière provenant de la double porte de la chapelle disparut, comme si quelque chose l'empêchait de parvenir jusqu'à l'autel. Rosaline se retourna et distingua l'ombre d'une silhouette qui lui était si familière… Non ça ne pouvait pas être lui…
- Rosaline ? fit une voix qu'elle chérissait tant.
Elle eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu'elle courut jusqu'au nouvel arrivant pour se jeter dans ses bras :
- Charles ! C'est bien toi ? Ne suis-je pas en train de rêver ?
- C'est moi Rosaline, je suis revenu…chuchota le jeune homme en embrassant le visage qui lui avait tant manqué.
Ils pleuraient tous les deux ne voulant pas se séparer de leur étreinte de peur de se voir à nouveau éloignés l'un de l'autre.
- Je t'aime tant… murmura-t-elle. Pourquoi as-tu tant attendu pour revenir ?
- Parce que j'ai été envoyé dans un autre pays, puis là-bas j'ai été blessé et on a du me soigner sur place. Le temps de guérir complètement et de revenir il m'a fallu du temps. Et j'ai perdu mon ami Ern à la guerre, je me suis arrêté chez la famille du défunt lors de mon retour pour leur informer de la nouvelle.
- J'ai cru que tu étais mort… En te voyant inscrit sur l'une de ces listes…
- Chuuut… Le principal est que je sois là avec toi et avec notre futur enfant que je t'ai fait.
Rosaline sourit en constatant que Charles avait remarqué son ventre rebondi. Elle se pencha vers lui pour l'embrasser mais il lui dit :
- Est-ce bien chrétien de faire ça dans une église ?
- Charles, nous avons tant souffert. Je ne veux plus jamais être séparée de toi. Alors s'il te plaît embrasse-moi et oublions toutes ces horreurs juste un instant.
Il la regarda avec sérieux et s'empara fougueusement de ses lèvres si chaudes. Oui ils allaient commencer leur vie et n'en perdre aucune miette. Le futur s'élevait devant eux, ils avaient de nombreuses années à vivre ensemble et ils comptaient en profiter un maximum. La guerre était maintenant derrière eux, ils n'avaient plus rien à craindre…
Fin
Voilà je voudrais voitre avis si vous en avez un car c'est une histoire qui m'a profondemment touchée lorsque je l'ai écrite et même si elle est peu originale j'apprécierai beaucoup des reviews!
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout!
Bisous
Elwïn
