Tarô Misaki ne m'appartient pas, ni son papa, ni son copain Tsubasa.
Épilogue
Quelque chose me chatouillait le front et me fit plisser les yeux pour m'enlever finalement du pays des rêves. J'ouvris des yeux encore ensommeillés avec un petit grognement. J'avais bien dormi. Tournant la tête sur la droite, je vis Tarô appuyé sur un coude, le visage dans la main, qui me regardait tendrement sortir du sommeil. Il sourit et rangea discrètement la main coupable qui jouait quelques instants auparavant avec ma frange.
« Bonjour » me dit-il doucement.
« Tu m'as réveillé… » Boudais-je gentiment.
« Je plaide coupable ! » Sourit-il en me prenant dans ses bras.
Le réveil était devenu depuis sept mois le moment favori de ma journée. Je m'éveillais invariablement aux cotés de l'homme le plus beau, le plus doux, le plus généreux et le plus parfait qui soit, du moins à mes yeux. Un petit bonheur quotidien dont je n'étais pas prête à me lasser.
Je m'étirais et penchais la tête en arrière. Ma toile du Paradis de Dieu trônait au-dessus de notre lit. Il l'avait bel et bien achetée et elle veillait maintenant nos nuits de ferveur et nos matins d'adoration.
Quand je pensais aux derniers mois, hormis la tragique disparition de mon père, la vie avait été douce. Depuis l'aveu de notre amour partagé, je m'épanouissais de jour en jour. Il y avait bien quelques difficultés, mais nous nous en sortions bien pour un jeune couple, à grands coups d'amour et à la force de nos passions. La vie était belle. C'était même trop facile… Je craignais parfois un retour de manivelle. Mais Tarô me faisait oublier mes craintes si besoin était. Nous vivions au jour le jour, sans nous soucier de demain.
Je poursuivais tranquillement ma carrière d'artiste à Londres. Notre vie était ponctuée par les victoires de Tarô sur le terrain. Arsenal disputerait bientôt la demi-finale de la Ligue des Champions contre Barcelone, ce qu'attendait Tarô depuis de longs mois. Ce challenge l'excitait incroyablement, mais malgré tout il gardait toujours une large place pour moi dans son esprit et dans sa vie. Il réussissait toujours à me faire sentir que j'étais la chose la plus importante pour lui. Vraiment adorable.
Ce matin donc, Tarô était d'humeur taquine. Non satisfait de m'avoir réveillé en jouant de mes cheveux, je sentais ses doigts se promener maintenant de mes hanches jusque dans mon cou. En plus j'étais chatouilleuse !
« Arrête suppliais-je en me tortillant de rire. Ses mains se fermèrent délicatement sur mes hanches avant de glisser dans mon dos. Appuyer sur les coudes au-dessus de moi, il me regardait fièrement, une petite lueur d'arrogance dans les yeux, ses cheveux retombant par petites mèches dans le vide.
Encore une image qui s'immortalisait dans mon esprit et qui rejoindrait l'album le plus sacré de mes souvenirs.
Je sentis tout mon corps frémir lorsqu'il m'embrassa, une main caressante s'égarant de ma gorge jusqu'à mon nombril. Souvent, peu de gestes suffisaient pour que nos regards se chargent de désir et d'amour et débordent ensuite sur des jeux câlins passionnés et très plaisants. Aujourd'hui, Tarô avait envie de jouer de bon matin, ce qui n'était pas pour me déplaire. Mais soudainement, il arrêta net ses caresses et baisers, et releva la tête, le regard décidé.
« Marie... »
Je levais des yeux frustrés et réprobateurs pour l'écouter.
« Épouse-moi ! »
« … »
« Je veux un enfant...de toi » finit-il timidement. On aurait dit le Tarô de notre toute première rencontre
Mon cœur venait de subir une série de petite explosions sans préavis. J'étais abasourdie. Est-ce qu'il était vraiment sérieux ?
« Une demande en mariage ? C'est pas le moment où l'homme met un genou à terre et sort une bague normalement ? »
Je tentais l'humour pour me détendre. Mais mon cœur n'était pas de cet avis et il roulait tambours à n'en plus finir.
« Et bien... Pour le genou à terre, je trouve que cette position-là est beaucoup plus plaisante, non ? » Pour justifier son parti, il remonta ses mains le long de mon corps avec un sourire provocateur « Quant à la bague... »
À ma plus grande stupéfaction, je le vis alors tirer de sous son oreiller un petit écrin blanc. Il l'ouvrit et me le présenta tout sourire.
« Dois-je réitérer ma demande dans les formes ? »
Je restais muette, complètement sidérée. Depuis combien de temps y pensait-il ?
« Marie Merques, je suis fou de vous ! Voulez-vous devenir ma femme et passer le restant de vos jours avec moi ?
Je le regardais ébahie. Il semblait amusé. Nos visages se frôlaient l'un l'autre. Nos regards s'étaient accrochés sans pouvoir se dessouder. Les mots firent place au silence et à l'émotion. Il attendait ma réponse. Je réalisais que cet instant était bien réel et qu'il m'offrait ce que je désirais sûrement le plus. Il me demandait de l'épouser. Il me demandait de devenir sa femme, sa femme à lui ! Il attendait, les yeux maintenant devenus interdits, se mordant nerveusement la lèvre inférieure. Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'allais pleurer. Pourquoi fallait-il que je pleure dans un moment pareil ! Le barrage céda et un flot de larmes glissa sur mon visage immobile, jusque sur l'oreiller.
« Marie... Qu'est-ce qui se passe ? »
Voilà que je le faisais paniquer. Je secouais la tête pour le rassurer, un sourire radieux sur mon visage inondé.
« Oui... je... veux... t'épouser » Bafouillais-je entre mes sanglots et je le serrais très fort dans mes bras. « Je suis… heureuse ! »
Il répondit avec bonheur à mon étreinte. Les larmes furent vite séchées et remplacées par des rires entrecoupés de mots d'amour.
Nous nous redressâmes dans le lit au milieu des draps en chantier. Il me saisit la main et me passa maladroitement le petit anneau à l'annulaire. Les yeux rivés sur nos mains enlacées, nos cœurs se serraient d'émotion dans ce bref moment d'éternité. Je lui demandais enfin :
« Depuis quand tu y penses ? »
Il sourit. Un sourire énigmatique. Qu'est-ce que cela signifiait ?
« Depuis quand ? dis ! »
Il respira un grand coup.
« À vrai dire, depuis la fois où tu m'as demandé si je ne me verrais pas marié » dit-il nonchalamment « Tu te souviens ? Avant notre départ de ta dernière exposition à Paris... » . Il avait répondu distraitement, davantage préoccupé par le rapprochement lascif qu'il entreprenait vers moi. « Tu suggérais que j'épouse Daniela Piroe en ce temps-là, je crois... »
Oui, je me rappelais bien cette bêtise, mais...
« C'était il y a huit mois au moins... » dis-je « On n'était pas ensembles... Comment on aurait pu... »
« Je sais... » me coupa-t-il en titillant mon cou de baisers et de sourires, décidé à me faire lâcher les armes.
Il me bascula délicatement sur le dos, me recouvrant de tout son corps et m'enveloppant de soupirs très prometteurs.
Finalement, je me passerais des détails... pour l'instant.
Cette matinée était partie pour devenir inoubliable. J'aurais bien toute la vie pour le faire parler...
FIN
Voilà, c'est fini! Merci d'avoir lu jusqu'au bout!Cette fic date de quelques mois, mais ça me ferait plaisir d'avoir une petite review avec vos impression. Bisou.
S-R
