A/N : Après réflexion, j'ai décidé d'ajouter un chapitre du point de vue de Bellatrix. Ici, lorsque Bella parle des fêtes au Manoir Black, vous avez un aperçu de ce que sera ma fic qui décrira l'enfance et l'adolescence des enfants des familles de Sang Pur aussi bien à Hogwarts que chez eux.

Je sais que les récits à la 1ère personne ne sont pas forcément très agréables à lire, mais je trouve que pour ces deux scènes c'est plutôt approprié. Pour ce qui de ma longue fic, elle sera écrite à la 3ème personne la plupart du temps je pense.

Merci pour les encouragements mini-mae !

Lisez, et laissez moi quelques petites reviews ( n'hésitez pas à être méchants s'il le faut, je ne cherche qu'à m'améliorer, mais j'aime bien les compliments aussi ).

Bellatrix

Décembre 1988

La prison d'Azkaban est devenue ma réalité. Je connais ma cellule dans ses moindres recoins, chaque pierre, chaque fissure. Des inscriptions sur le mur racontent l'histoire d'âmes à l'agonie et je me demande qui étaient ces gens, quels étaient leurs crimes et s'ils sont jamais parvenus à sortir de cet endroit. Je suis seule, toujours seule. Seule avec mes pensées depuis bien trop longtemps et la solitude ronge mon âme, peu à peu. La certitude que Rodolphus et Rabastan sont si près de moi, et pourtant inaccessibles, me rend folle. Cette isolation prolongée m'est insupportable et même la compagnie de Sirius me serait tolérable, tant j'ai besoin de contact avec un autre être humain. Je sais qu'il est ici, Sirius. Les rumeurs disent qu'il est un meurtrier atteint de démence, un fanatique, un fervent partisan du Maître. Mais nous les Mangemorts savons bien qu'il n'en est rien. Comment cet ignoble traître pourrait-il être au service du Maître ? Comme s'Il acceptait de tels individus dans ses rangs ! Certes, certains d'entre nous ne brillent pas par leur intelligence, mais nous partageons tous les mêmes idées et sommes dévoués à la cause. Cependant, je ne parvient pas à comprendre comment cet horrible geignard amoureux des Moldus a pu en tuer douze. Peut-être n'est-il pas si inutile, en fait…

Toujours est-il que sa médiocre compagnie serait préférable à ce vide atroce. Ma propre faiblesse me fait honte mais c'est ainsi. C'est le genre de chose dont on ne fait pas grand cas, jusqu'à en être privé. Moi, Bellatrix Black Lestrange, ais toujours été une femme forte, indépendante. J'ai toujours aimé me dire que je n'avais besoin de personne mais, en voilà la preuve, même les meilleurs peuvent se tromper. Incontestablement, je souffre de la solitude. Mon mal-être en est devenu physique et j'ai constamment un vide au creux de l'estomac, mais, peut-être est-ce dû à la malnutrition.

Dans mes moments de désespoir les plus noirs, je me remémore les grandes fêtes organisées au Manoir. Je me remémore tous les yeux rivés sur nous. Nous, les héritières de la très noble et très ancienne maison des Black, joyaux de l'élite des Sang Purs. Je me remémore un temps de jeux, d'insouciance, d'innocence… Peut-être n'ais-je jamais été vraiment innocente, en fait, mais j'étais une enfant alors et mes idéaux n'avaient pas le même impact. Je me remémore Narcissa, ma sœur cadette, qui aimait tant ces fêtes. Elle dansait avec la grâce d'un ange, ses longs cheveux blonds volant derrière elle. Parfois, nous tournions sur nous-même jusqu'à en avoir le tournis, riant comme des folles, et Andromeda, l'aînée, nous réprimandaient gentiment, en nous disant qu'une telle attitude en société était indigne des Black. L'ironie du sort a voulu que ce soit elle, finalement, qui adopte une attitude indigne d'une Black en s'enfuyant de la maison avec un Sang-de-Bourbe… Mais elle est ma sœur, et à l'époque je l'aimais. Oui, parfois ce temps où mes sœurs et moi n'étions que des enfants, sans l'ombre de la traîtrise et de la mort planant au-dessus de nos têtes, me manque…

Et pourquoi nier l'évidence ? J'ai toujours aimé être au centre de l'attention. Je l'ai été toute ma vie et ce changement brutal m'a prise par surprise. Je n'ai jamais aimé le changement. Pourquoi changer les choses, lorsqu'elles sont si justes, si logiques ? Les gens me disent marginale, et je suppose, que d'une certaine façon, je le suis. Je n'ai jamais prêté attention à l'opinion générale, je me suis simplement efforcée d'agir selon ce que je pensais être juste. Mais je suis, en vérité, très conservatrice. Je n'ai jamais remis en cause les traditions qui font de ma famille ce qu'elle est depuis des siècles. J'ai fait un mariage respectable avec un homme de mon rang. Pas comme mon idiote de sœur. Mais jamais je n'aurais jamais épousé Rodolphus si je ne l'avais pas tant aimé. Oui, nous nous sommes aimés et souvent je me demande ce qui nous serait arrivé si nous n'avions pas atterri ici… Je n'ai aucun regrets, non ! Je suis ici par loyauté, par dévotion pour mon Maître, et le servir à toujours été ma priorité. Mais en cette nuit d'Halloween la marque sur mon bras s'est éteinte et j'ai peur que quelque chose de terrible lui soit arrivé. Sept ans, déjà, et toujours aucun signe de mon Maître. Je ne peux pourtant pas croire qu'il est mort. Lui, le plus grand sorcier du monde, vaincu par un enfant de 1 an ! Quelle absurdité ! Non, il reviendra, j'en suis sûre, et alors nous nous enfuirons de cet endroit et le rejoindrons.

Cet endroit est lugubre, il sent la mort à plein nez et les Détraqueurs flottant dans les couloirs lui donne un aspect fantomatique. C'est comme si nous étions coupés du monde réel, comme si nous étions dans un autre monde, un monde sombre où tout espoir semble impossible. Les Détraqueurs nous volent toutes nos pensées heureuses et nous laissent vides, insensibles et, au bout d'un certain temps, la mort semble être, inévitablement, la solution la plus attrayante. La plupart des gens deviennent fous, ici. Les cris de désespoir déchirent perpétuellement la nuit et ce son qui m'était si doux me fait désormais frissonner. Il m'est arrivé quelque fois de souhaiter la mort moi-même, tant le film des plus horribles moments de ma vie passant et repassant dans mon esprit m'était insupportable. Mais le parchemin et l'encre que je demande régulièrement aux gardes de la prison m'aident énormément. Il me permet au moins de garder la notion du temps, même si l'idée que je suis enfermée ici depuis exactement sept années, une semaine et quatre jours est loin d'être réconfortante. Mais surtout, je me suis appliquée à mettre par écrit tous mes meilleurs souvenirs, aussi loin que je m'en souvienne et c'est en les relisant régulièrement que j'arrive à conserver le peu d'équilibre mental qu'il me reste.

Je ne sais pourquoi les gardiens ont cédé à ma requête. Peut-être ont ils reconnu en moi une semblable. Je suis comme eux une sombre créature. J'aime infliger souffrance, j'aime donner la mort. Peut-être ont-ils vu mon âme, peut-être y ont-ils vu que les heureux souvenirs y sont rares, et que nombre d'entre eux sont associés à la souffrance et à la mort. Qu'elle qu'en soit la raison, chaque jour je remercie le Ciel qu'ils m'aient accordé cette simple faveur, car cette pile de papiers est mon bien le plus précieux. Comme c'est étrange. Il fut un temps où je possédais tout ce dont je pouvais rêver, et désormais ma vie ne tourne qu'autour de ces souvenirs écrits d'une main tremblante sur de vieux parchemins craquelés.

Et sur ces pages, un nom revient sans cesse. Cassandra. Parfois, quand je me remémore tout ce que nous avons accompli ensemble, je regrette tout le mal que je lui ai fait. Mais elle était mon amie, peut être la vraie seule amie que j'ai jamais eue en dehors de notre famille. Je lui faisais confiance comme je faisais confiance à mes sœurs. Mais ils m'ont trahie. Sirius. Andromeda. Cassandra. Je les déteste, je les déteste tous ! Et un jour, je sortirais d'ici, et je me vengerais.