« S'il n'en fallait que deux… » devient donc un recueil de one-shot. Je pense que toutes les fics partiront d'une chanson et qu'Hermione fera partie de tous les couples. Cette fois, c'est un Sirius-Hermione qui m'a été inspiré par une chanson (de Didier Golemanas et Rick Allison) chantée par Julie Zenatti. Je rappelle que la chanson n'est qu'une inspiration et qu'elle n'a pas forcément un rapport direct avec l'histoire. Merci de me laisser votre avis…
L'âge que j'ai…
Quand il est là devant mes yeux, Avec son âme qui crie au feu, J'ai l'âge que je veux, J'ai l'âge que je veux.
Quand il est loin et qu'il me fait, Croire que l'amour est ainsi fait, J'ai l'âge que j'ai, J'ai l'âge que j'ai.
Je devrais lui dire qu'à l'intérieur, Et sous ma peau j'ai tout un cœur, Et qu'à chaque fois face au malheur, J'ai l'âge qui pleure.
Lui dire que chaque jour qui se lève, Malgré la nuit que ça m'enlève, Ma vie ne connaît pas de trêve, j'ai l'âge qui rêve.
Quand il me dit qu'il est trop tôt, Pour qu'on en parle avec des mots, J'ai l'âge qu'il faut, J'ai l'âge qu'il faut.
Quand il me jure que tout est vrai, Que seule la vérité le sait, J'ai l'âge qui me plaît, J'ai l'âge qui me plaît.
Je devrais lui dire que ça me fait pas peur, Si plus d'une fois et plus d'un cœur, A me sentir si près du bonheur, J'ai l'âge qui pleure.
Lui dire qu'à chaque jour qui se lève, Malgré la nuit que ça m'enlève, Dans mon soleil comme dans ma peine, J'ai l'âge qui aime.
Quand il est là devant mes yeux, Avec son âme qui crie au feu, J'ai l'âge que je veux, J'ai l'âge que je veux.
Quand il est loin et qu'il me fait, Croire que l'amour est ainsi fait, J'ai l'âge que j'ai, J'ai l'âge que j'ai.
Il la regarde se préparer, un sourire au coin des lèvres. On est vendredi soir et comme une fois par mois, elle rayonne, papillonne, babille, court, éclate de rire, se réjouit tout en se préparant et lui comme toujours l'observe, indulgent et protecteur. Un brin sarcastique quand même parce qu'il ne faut pas perdre les bonnes vieilles habitudes.
- "Comment tu me trouves ?" interroge-t-elle avec des manières de précieuse.
- "Tu es magnifique", accorde-t-il. "Une vraie déesse…"
Et là, elle sait qu'il se moque. Mais comme elle n'est pas toujours tendre, elle non plus, elle le laisse dire. Alors qu'elle lui tourne le dos pour apporter la dernière touche à sa coiffure, il reprend :
- "Je ne comprends toujours pas ce que tu lui trouves. Qu'est-ce que tu fais avec lui alors que tu pourrais être avec moi ?"
Elle lui sourit à travers le miroir, par images interposées.
- "Il est l'homme de ma vie, il n'a besoin de rien d'autre pour me plaire", murmure-t-elle en fixant une épingle dans son chignon.
Mais elle ne répond pas à sa deuxième question parce que, sur ce sujet, elle ne sait pas vraiment s'il plaisante ou non. Ils sont devenus amis par un miracle qu'elle veut prêter à la magie mais il y a encore tant de choses qu'elle ne sait pas de lui…
- "Qu'est-ce que je suis censé dire à Potter et Weasley cette fois ?" demande-t-il en revenant aux détails pratiques.
Elle lui fait face les mains sur les hanches et à la lueur qui brille dans ses yeux, il sent qu'elle va dire une énormité.
- "Dis leur que tu m'as fait l'amour comme un dieu et que, comme je suis épuisée, je me repose !"
Elle attend sa réaction. Avec une démarche de félin, il se lève, se rapproche et bascule avec elle sur le canapé en la menaçant de la prendre au mot. Elle éclate de rire tout en bougonnant qu'il va gâcher sa tenue. Il finit par la relâcher et demande s'il peut vraiment dire cela.
- "Par Merlin non ! Ron et Harry sont persuadés que je suis encore vierge alors imaginer que je couche avec toi…"
Sa grimace est éloquente. Le Serpentard lève les yeux au ciel :
- "Ils sont aveugles ou quoi ? A chaque fois que tu reviens de là-bas, tu débordes de sensualité. Comment peuvent-ils ne rien voir ?"
- "Ils ne sont pas aveugles, ils ferment les yeux, c'est différent. Ron ne peut même pas imaginer et Harry, même s'il a des doutes, préfère de loin ne surtout pas se poser de question. Tu trouveras bien une explication crédible", ajoute-t-elle.
Elle est prête à partir et il se décide à poser la question qui lui brûle les lèvres à chaque fois :
- "Et si Dumbledore s'en mêle ?"
- "Dray !" répond-elle en secouant la tête comme si elle n'avait jamais entendu une question aussi stupide. "Il sait absolument tout ce qui se passe dans cette école, en permanence. S'il avait voulu intervenir, il l'aurait déjà fait."
- "Bien. Ne fais pas trop de folies de ton corps", la taquine-t-il.
Et comme il ne sait jamais si elle va revenir, il ajoute :
- "Fais attention à toi Mia."
Elle sourit parce qu'il la quitte toujours sur cette phrase et comme d'habitude elle répond avant de disparaître :
- "Pourquoi faut-il que vous ayez eu l'idée de me surnommer de la même manière ?"
Le portoloin l'emmène 12 square Grimmaud mais, comme ce n'est décidément pas un moyen de transport fiable, elle arrive sur les fesses. Elle se relève en pensant que sa tenue n'y survivra pas. De manière fugace sa conscience lui rappelle que de toute manière elle ne restera pas habillée longtemps. Elle murmure la phrase magique, s'approche de la porte tellement attendue et s'arrête. Elle sourit, soupire, tente de calmer les battements de son cœur et lentement pose sa main contre le bois noir. Elle sait qu'il est là de l'autre côté, sa main contre la sienne. Elle n'a pas encore déterminé si c'est sa puissance magique ou son flair d'animagus qui lui permet immanquablement de savoir qu'elle est là. Elle laisse sa main caresser doucement la porte comme si elle sentait sa peau contre la sienne. C'est devenu un jeu entre eux de savoir lequel résistera à la tension le plus longtemps. Le plus souvent, comme aujourd'hui, elle sort vainqueur de ce duel amoureux. Il ouvre la porte à la volée, dévore ses lèvres et répète son prénom dans une douce litanie. Quand elle veut l'énerver, elle se laisse faire sans réagir. Il a horreur de cela parce qu'il connaît son tempérament volcanique et que son absence de réactions lui donne l'impression qu'elle ne le désire plus. Elle sourit de cette inquiétude : comment pourrait-elle ne plus avoir envie de lui alors qu'il est à la fois son oxygène et sa raison de vivre ?
Mais aujourd'hui, elle ne veut pas jouer. Aujourd'hui elle veut sa peau, ses baisers, ses mains et elle les veut immédiatement. L'attente a été trop longue. Ils se séparent et un sourire renaît sur ses lèvres en même tant que sa raison de vivre. Sans préambule, elle l'entraîne vers leur chambre. Il rit de sa précipitation, se moque gentiment, proteste mais elle lui ordonne de se taire. Arrivés dans la pièce, elle le pousse sur le lit où il atterrit mollement. Il n'aura pas résisté bien longtemps, il est déjà tout à elle. Elle quitte ses sandales et s'installe sur ses hanches. Pendant quelques secondes, elle se contente de le manger des yeux. Et comme à chaque fois, elle s'émerveille du pouvoir que son simple regard peut avoir sur cet homme. Son homme. Rien n'est plus doux à ses lèvres que ces quelques mots : Sirius mon homme mon amour… Il sait qu'elle est capable de rester ainsi pendant des heures, sa capacité de concentration l'a toujours étonné. Mais il n'a pas sa maîtrise et son corps sur le sien ne fait rien pour l'aider…
Sortie de ses pensées par son impatience, elle se penche sur ses lèvres qu'elle taquine, mordille, aspire et fini par embrasser. Pendant qu'il cherche un accès plus intime à sa bouche, ses mains volent vers ses cheveux et défont ce qu'elle a mis tant de temps à faire. Il aime sentir ses mèches libres glisser contre sa peau. Elle le félicite pour sa capacité à faire deux choses à la fois puis lui explique qu'il n'a pas le droit de la toucher. Il grogne qu'il faudrait être fou pour croire qu'il est capable de lui résister mais elle sourit et dit qu'il n'aura pas le choix. Ce faisant, elle noue un lien de ses mains au lit puis se lève. Sans le quitter du regard, elle fait glisser sa culotte de ses hanches à ses pieds et se repaît de ses yeux voilés par le désir. Elle enlève ensuite sa légère robe d'été et elle est nue devant lui. Une nudité sublime selon lui. Elle reprend sa place à califourchon sur son ventre et il murmure qu'il n'aime qu'elle, qu'elle est tout ce qu'il attendait de la vie et que si, elle avait quelques années de plus… Elle sait ce qu'il va dire : qu'il l'épouserait, qu'il lui ferait une ribambelle de mômes et qu'ils seraient heureux. Et elle répondrait que l'âge n'a rien à voir là-dedans. Comme elle ne veut pas avoir à argumenter, elle ne le laisse pas finir et étouffe d'un baiser les bêtises qu'il allait proférer. Elle trace ensuite un sillon humide jusqu'à son cou puis sur son torse. Un gémissement plaintif lui indique qu'elle a atteint son but lorsqu'elle mordille un téton qui se durcit aussitôt. Sirius a un goût de miel et de soleil et sa peau a la couleur du pain d'épice : une invitation à la luxure et au péché à lui tout seul ! Consciente de la torture qu'elle lui inflige, elle continue sa vertigineuse descente et s'étonne qu'il n'ait pas de cicatrice. Est-ce que toutes les histoires qu'il raconte ne seraient qu'affabulation ? Comment a-t-il fait pour s'en sortir indemne ? Il proteste en expliquant qu'il faut toujours protéger ce que l'on a de plus précieux ! Elle rit de sa suffisance et le débarrasse de ses derniers vêtements. Elle se perd de nouveau dans sa contemplation, se mordillant les lèvres. Sirius ne veut plus jouer du coup.
Ce qu'il ressent pour elle est tout ce qu'il y a de plus sérieux et quand elle prend cet air là, il est prêt à tout pour la satisfaire. Il se défait de ses liens sans réel problème. Il a déjà remarqué, et cela l'inquiète un peu, que sa magie est décuplée en sa présence. Un phénomène qu'il n'a jamais connu avec aucune autre femme. Dumbledore aurait certainement une explication toute faite mais cela signifierait avouer ce qu'ils vivent… Et cela lui est trop précieux pour qu'il prenne le risque de le gâcher. Dans un soupir de plaisir, il s'attaque à la rondeur de ses seins qui semblent n'être fait que pour ses mains. Il laisse ensuite ses lèvres se rendre jusqu'à son intimité qu'il tente de goûter. Mais Hermione ne lui en laisse pas le temps : elle relève sa tête vers la sienne et le supplie de la prendre maintenant. Il obéit à sa demande et comme toujours, il a l'impression que c'est la première fois. Ses jambes enlacées autour de ses hanches, elle lui impose son rythme jusqu'à ce qu'elle implose de bonheur et qu'il se répande en elle tout en la mordant légèrement à l'épaule. Elle aime particulièrement ses marques sur son corps qui prouvent qu'elle lui appartient et lui rappellent qu'elle ne rêve pas quand elle dort seule à Poudlard.
Ils ont peu dormi, toujours obsédés par ce temps qui leur fait défaut. Elle se balade maintenant dans sa maison uniquement vêtue d'une de ses chemises, une tasse de chocolat chaud à la main. Ce chocolat représente tout ce qu'il redoute. Cette jeunesse qui les sépare… Oh bien sûr, il ne fait rien de répréhensible : Hermione est majeure et elle a tenu à ce qu'il attende la date fatidique avant de profiter sexuellement l'un de l'autre. Ni l'un ni l'autre n'aurait pris le risque qu'il retourne à Azkaban. Quoique… Lorsqu'il se rappelle les dernières semaines d'attente, il se dit que s'il avait dû patienter un jour de plus, il aurait fini par craquer. Pourquoi fallait-il qu'elle soit si jeune, qu'elle soit la meilleure amie d'Harry, qu'elle représente la fierté du corps professoral de Poudlard ? Même Rogue admettait sa valeur… Si seulement elle ne l'avait pas aimé de cette manière, si elle n'avait pas été prête à braver vents et marées pour leur histoire… Peut-être, alors, aurait-il pu s'en sortir. Mais il avait plongé dans son regard, s'était perdu dans son sourire et il était devenu accro à elle plus sûrement qu'à aucune drogue. Rémus riait beaucoup de son inquiétude en disant que puisqu'ils étaient heureux, il n'y avait vraiment pas à se poser de question.
Hermione n'est pas fâchée, elle ne l'est jamais. Mais elle regrette qu'il veuille cacher leur amour. Comment supporte-t-il d'être aussi heureux et de le garder pour lui ? Elle, elle a de plus en plus de mal. Evidemment ce ne serait pas facile et les explications risqueraient d'être houleuses mais elle est prête à l'affronter pour lui.
Ils se sont quittés sur un baiser langoureux mais sur une note un peu triste : elle ne veut plus de cette attente, elle ne sait pas si elle survivra à un nouveau mois d'asphyxie sans lui.
Drago sait qu'ils ont abordé le sujet lorsqu'elle rentre. Et il sait qu'il vaut mieux ne rien dire pour le moment. Alors il s'installe avec elle devant le feu de cheminée et lui raconte son week-end qui a été beaucoup moins palpitant que le sien.
Sirius n'aime pas Drago. Il ne l'aime pas parce que c'est un Malfoy et que Sirius n'est pas enclin au pardon. Même si Hermione dit que c'est stupide de le condamner pour les fautes de son père. Il est surtout jaloux parce que Drago partage le quotidien de l'amour de sa vie. Et que cet imbécile utilise le même surnom que celui qu'il lui murmure dans l'extase. Il est jaloux parce que le Serpentard est au courant de leur histoire et qu'il est le seul à qui elle s'est confiée. Et qu'il sait bien que Malfoy aurait pu avoir Mia s'il était arrivé avant lui. Il a horreur de penser que tout n'a été qu'une question de chance, de timing. Sirius n'aime pas Drago mais Hermione est persuadée qu'il a tort parce que même si Drago regrette qu'il n'y ait rien entre eux, il est toujours là pour elle. Même quand il meurt d'envie de faire remarquer que Black est un imbécile.
Drago explose une rangée de flacons vides sous le regard surpris de son parrain, Severus Rogue. Le jeune homme s'inquiète parce qu'il voit son amie dépérir. Hermione a décidé de poser un ultimatum à Sirius lors de leur prochaine rencontre. Ce sera la vérité ou elle, le grand jour ou la rupture. Il sait qu'elle s'y tiendra, ce n'est pas dans le genre des Gryffondor de faire marche arrière. Stupide orgueil ! Seulement elle meurt de se demander ce qu'il va répondre. Et s'il ne l'aimait pas suffisamment ? Elle en a perdu l'appétit, le sommeil et le bonheur. Potter a bien vu que quelque chose n'allait pas mais il est un peu tard pour décider d'ouvrir les yeux, sa chance est passée. Hermione est restée muette. Drago sait bien que Black la choisira, elle. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais il ne sait pas si Hermione sera toujours debout dans deux semaines. Déjà cinq jours qu'elle ne mange plus et il pense de plus en plus à l'emmener de force à l'infirmerie.
Il a fini par prendre une décision : il a contacté Black. Il sait pourquoi il l'a fait, c'est pour elle. Il sait qu'il y aurait pu avoir quelque chose entre elle et lui mais il sait aussi que cela n'aurait jamais été aussi intense que ce qu'il y a entre eux. Il n'est même pas sûr de l'aimer vraiment de cette façon mais elle est la première personne qui lui ait accordé sa confiance et son amitié. C'est à son tour de faire quelque chose pour elle.
Black est apparu exactement au même endroit qu'Hermione. Il a utilisé son portoloin. Et Malfoy lui a mis son poing dans la figure sans aucune des sommations d'usage. Sirius hurle contre le gamin puis se rappelle qu'il a le même âge qu'elle. Drago dit qu'elle est à l'infirmerie à cause de lui. Qu'il a dû la forcer par peur de la voir dépérir, il parle de l'ultimatum et de son désespoir. Il ajoute qu'il n'a jamais vu quelqu'un d'aussi stupide que lui, que quand une femme comme elle se jette à vos pieds, on la relève et on s'offre aux siens. Sirius s'inquiète, s'affole, reconnaît ses torts et se dit que Malfoy est peut être quelqu'un de bien finalement. Il remercie du bout des lèvres et assure qu'il ne recommencera pas. Que tant de bonheur lui faisait peur mais qu'il a enfin pris conscience de la chance qu'il avait. Puis il demande à la voir. Drago dit qu'il va arranger cela et ajoute, l'air perplexe, que c'est la première fois qu'il voit quelqu'un mourir d'amour pour de vrai.
Il entre dans la pièce et aussitôt son visage s'éclaire. Même pâle et amaigrie, il la trouve jolie. Elle répond qu'il n'est qu'un vil flatteur, qu'elle reconnaît bien là le Serpentard en lui.
- "Il va falloir que tu manges Mia", déclare-t-il avec un sourire sarcastique qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps.
Elle s'étonne de cette demande mais comme il est là, elle décide de lui faire plaisir :
- "Peut être un peu", accorde-t-elle. "Juste pour toi."
Il secoue la tête et jubile en répondant :
- "Pas pour moi, pour lui."
Elle s'étonne et il raconte, en omettant certains détails, ce qu'il a fait puis lui dit que Black l'attend dans leur salle commune. Elle est époustouflée devant cette révélation. Puis ayant retrouvé la parole, elle le serre dans ses bras et lui demande comment elle pourra un jour le remercier.
- "Je veux être là quand tu l'annonceras à Potty et Weasel !" exige-t-il.
Elle le regarde partir, un vrai sourire aux lèvres, en pensant que même s'ils restent amis pendant encore des années, il sera toujours aussi imprévisible à ses yeux.
FIN
