Long retard dû à une longue maladie… Je ne peux que présenter mes excuses. J'ai préféré reprendre par une fic courte (Un peu étrange d'ailleurs…) et j'espère qu'elle vous plaira. Quant à « Un pari dangereux », je la finirai mais pas dans l'immédiat. En attendant de vous retrouver plus régulièrement : bonne lecture et merci à tous les revieweurs.
Cette sale gamine m'a toujours exaspéré, je crois que je ne l'ai même jamais réellement supportée… Je ne devrai pas parler d'elle de cette façon. Je ne devrai plus. Surtout pas maintenant et en ce lieu. Pas aujourd'hui alors que j'assiste à son enterrement.
Hermione Granger, loyale Gryffondor, préfète en chef exemplaire, amie et amante de mon filleul est décédée le 10 décembre, il y a trois jours. Et bien entendu, personne n'a rien vu ! Permettez-moi de sourire… Poudlard est sous le choc, tout le monde est surpris, jamais nous n'aurions pu imaginé ça, une jeune femme si gentille et autres bla-bla.
Comment en es-tu arrivé là petite fille ? Voilà la vraie question…
Qu'existe-t-il d'assez noir en ce monde pour avoir poussé la naïve gamine que tu étais vers la mort ? A quoi pensais-tu ? A qui ?
A tous ces gens qui pleurent, d'un chagrin trop bruyant pour être crédible ? A Harry qui ne sourira plus jamais ? A Ron qui a pris 10 ans de maturité en trois jours ? A Malfoy qui oscille entre le mépris et le chagrin, à ce Serpentard qui ne croyait pas vraiment que tu irais jusque là et qui pourtant est le seul à ne pas être étonné ? A Dumbledore qui a longtemps cru qu'il pouvait t'utiliser comme les autres ? A Rogue, atterré, qui se demande ce qu'il n'a pas su ou pas voulu voir ? A Rémus qui aurait mérité ta confiance ? Ou à moi que tu n'as jamais supporté ?
« Tu m'excuseras mignonne d'avoir pas pu marcher
Derrière les couronnes de tes amis branchés
Parc' que ton dealer était peut-être là
Parmi ces gens en pleurs qui parlaient que de toi
En regardant leur montre, en se plaignant du froid
En assumant la honte de t'avoir poussée là. »
Comment as-tu fait pour devenir si mauvaise sans que les gens ne t'en veuillent ? Lesquels d'entre eux peuvent se vanter de te connaître vraiment ? Regarde Harry, crois-tu qu'il ait mérité cela ? Il t'a aimé plus que tout, il ne s'en remettra jamais vraiment. J'ai encore en mémoire ses mots lorsqu'il parlait de toi : « Sirius, je devrai garder ça pour moi mais je ne le peux pas… Hermione m'a rejoint cette nuit et c'était tellement… Magique ! » A quoi pensais-tu en te donnant à lui ? Projetais-tu déjà de l'abandonner un mois après pour choisir la magie noir et ses secrets ? Il t'a détesté suite à ce jour, haï comme on ne le peut qu'à 17 ans et regarde-le aujourd'hui… Il a tout oublié, il ne se souviendra que de ton sourire et de la douleur… C'est pitoyable mais que puis-je lui dire ? Que tu ne le méritais pas ? Qu'il t'oubliera ? Mensonges ! Que comme tous les autres, il a fermé les yeux quand il aurait fallu les écarquiller ? Que tu as toujours été meilleure que lui et qu'à force de ne pas comprendre, il t'a perdu ?
« P'tite conne tu leur en veux même pas, tu sais que ces charognes sont bien plus morts que toi. »
La magie noire t'a tuée : overdose, trop fort, trop vite, trop loin… C'est tout toi ça, tu as toujours été trop : trop jeune, trop intelligente, trop jolie, trop consciente du monde qui se préparait, trop courageuse, tellement trop tout. Qu'est-ce que Malfoy fait là ? Cette question me tourne dans la tête. J'ai entendu dire que tu t'étais considérablement rapproché des Mangemorts mais aucun n'est là. Est-ce que tu le regretterais ? T'es-tu fait des amis parmi eux ? Ont-ils remplacé Ron et Harry ? Et putain, qu'est-ce que cette fouine de Malfoy fout là ?
« Tu fréquentais un monde d'imbéciles mondains
Où cette poudre immonde se consomme au matin
Où le fric autorise à se croire à l'abri
Et de la cour d'assise et de notre mépris
Que ton triste univers nous inspirait malin
En sirotant nos bières ou en fumant nos joints. »
Petite conne… Tu pues la magie noire à des kilomètres et pourtant tu n'as jamais été plus pure. Il m'a suffit de quelques secondes pour le déceler, alors comment ont-ils pu ne rien voir ? L'hypocrisie il n'y a rien de tel, n'est-ce pas Albus ? Fermons les yeux et les problèmes disparaîtront, jolie doctrine… Vraiment. Mais elle ne fonctionne qu'avec les imbéciles, les faibles, les gens trop normaux. Vous n'avez jamais su gérer l'exception, la rébellion, la singularité Dumbledore. Et elle le paye à prix coûtant. Et toi Rogue, est-ce que tu regrettes ? Ton mépris, c'est la seule chose que tu lui aies offert, elle te ressemblait tellement pourtant, attirée par les beaux yeux des Malfoy comme tu le fus autrefois ? Malfoy… Ignoble gamin trop sûr de lui, il t'as pris dans ses filets et comme les autres, tu as succombé. Mais ta perfection t'a entraînée plus loin. Il t'a nourri de magie noire, il t'a tué à petit feu, consciemment. Il t'a regardé crever et aujourd'hui il vient pleurer sur tes cendres.
« P'tite conne tu rêvais de Byzance, et c'était la Pologne jusque dans tes silences. »
Tu as cru qu'ils t'accepteraient ? Qu'il te suffirait de renier ton amour pour faire partie du clan ? Voldemort a bien dû rire le jour où tu t'es prosternée à ses pieds. Petite conne… La meilleure arme existante contre le Survivant livrée sur un plateau d'argent. Et ils pleurent tous. Tu aurais été le meilleur artisan de leur perte et ils te pleurent comme une amie.
« On se connaissait pas aussi tu me pardonnes
J'ai pas chialé quand t'as cassé ta pipe d'opium,
J'ai pensé à l'enfer d'un téléphone qui crie
Pour réveiller ta mère au milieu de la nuit
J'aurai voulu lui dire que c'était pas ta faute
Qu'à pas vouloir vieillir, on meurt avant les autres. »
Hermione… Je te revois, du haut de tes 13 ans, me libérer des Détraqueurs, m'offrir une nouvelle liberté ainsi qu'un regard émerveillé devant le bonheur d'Harry de retrouver une famille. Et puis tu as grandi, tu as perdu cette spontanéité, cette fraîcheur. Ils n'ont rien vu bien sûr… Tu as toujours su tellement bien les manipuler. Même moi… J'ai failli ne voir en toi que la dévouée petite amie de mon filleul. J'aurai pu y croire si je n'avais surpris ton regard lourd de haine posé sur moi, ce reproche muet que tu m'adressais régulièrement, ce sort que tu brûlais de me lancer. Il m'en a fallu du temps pour comprendre ce que tu me reprochais… Petite conne, la pire des traîtres qu'il soit et pourtant Gryffondor jusqu'à ton dernier souffle. Comment as-tu seulement pensé t'en sortir toute seule ? Que veux-tu que je fasse maintenant ? Que je les laisse bercer dans leur douce illusion de l'amie qui s'était trompée de chemin ? Que je fasse de toi la pire des garces pour préserver tes décisions ? Ou que je te transforme en héroïne des temps modernes ? Si seulement tu avais pu prévoir leur comportement…
« P'tite conne tu voulais pas mûrir, tu tombes avant l'automne juste avant de fleurir. »
Tu avais seulement 17 ans et un plan presque parfait… Tu avais tout prévu, tout sauf l'effrayant pouvoir que tu renfermais et l'indestructible amour qui te liait à Harry. C'est pour cela n'est-ce pas que Voldemort ne s'est pas servi de toi ? Il a senti en toi ce que personne ne pouvait imaginer, cette surprenante magie qui a réussi à lui faire peur. Et il a chargé Malfoy du sale boulot… Ne me fais pas croire que tu ne t'en es pas rendue compte. Mais il s'agissait de Malfoy, diablotin à la gueule d'ange, et tu ne t'es pas débarrassé de lui. Tu as brisé sans scrupule le cœur d'Harry et préservé jalousement celui du serpent.
« Et t'aurais-je connu que ça n'eût rien changé
Petite enfant perdue m'aurais-tu accepté
Moi j'aime le soleil tout autant que la pluie
Et quand je me réveille et que je suis en vie
C'est tout ce qui m'importe bien plus que le bonheur
Cette affaire de médiocre et qui use le cœur. »
Foutus Gryffondor et leur satané courage ! Que n'es-tu venue demander de l'aide ? On t'aurait sûrement fait enfermer petite folle mais l'asile n'est-il pas préférable au cimetière ? Tu es persuadée n'avoir eu qu'un but, protéger Harry… Et bien c'est réussi ! Regarde où il en est. Ouvre les yeux, fais preuve d'honnêteté, c'est le moment ou jamais. Tu t'es fait prendre à ton propre piège. Harry et sa sauvegarde ont vite été effacé devant les yeux envoûtants de Drago !
Je suis dur… Peut-être trop. Jusqu'au bout, tu me rendras fou. Après tout, tu n'as fait qu'agir là où les autres n'ont jamais que parlementé. Tu as tenté ce que Dumbledore, Minerva, Rémus et Rogue rêvent de faire en secret depuis des années sans jamais l'oser. Quelle ironie… Toi qui m'a toujours détesté de prendre des risques et d'en faire prendre à Harry ! Finalement tu l'as peut être aimé et tu as voulu lui éviter ce calvaire, ce combat à mort auquel il n'échappera plus. Tu as voulu duper Voldemort mais tu étais trop douée pour qu'il te fasse confiance… Tu as voulu qu'Harry te déteste pour que la haine conduise ses pas mais tu étais trop parfaite pour détruire cet amour qu'il te vouait…
« P'tite conne c'est oublier que toi t'étais là pour personne, et qu' personne était là. »
Personne n'a rien fait. Personne n'a rien vu. Personne n'a compris. Personne n'est coupable. C'est le destin, la fatalité… Misérables humains que nous sommes, nous n'avons pas su voir la chance que tu étais petite conne. Nous nous sommes réchauffés à ton soleil sans avoir conscience de ce que tu aurais pu nous apporter. Pleurez braves gens, lamentez-vous… Vous semblez être fatigué Albus, avez-vous enfin compris que notre seule raison d'espérer pour le futur vient de rejoindre les anges ? Regardez-nous, pauvres imbéciles, dire adieu à une excellente élève et à une bonne amie alors que c'est certainement la sorcière la plus puissante de notre génération qui vient de nous quitter. Personne n'était là et tu t'es enfuie…
« Tu m'excuseras mignonne d'avoir pas pu pleurer
En suivant les couronnes de tes amis branchés
Parc' que ton dealer était peut-être là
A respirer ces fleurs que tu n'aimerais pas
A recompter ces roses qu'il a payé au prix
De ta dernière dose et de ton dernier cri. »
Malfoy pleure… Discrètement bien sûr. Vas-y, petit salop, admire ton œuvre. C'était avant qu'il fallait pleurer, lorsque tu lui offrais sa dose quotidienne, lorsque tu remplissais son corps de cette saleté avant de la sauter ! Désormais, il est trop tard… Le chagrin posthume est inutile. Le plus triste c'est qu'elle t'a aimé, pour de vrai, entière comme toujours. Tu tentes un geste vers Harry avant de te rétracter puis tu lances un regard vers Albus… Tu sembles perdu soudainement.
Je ne peux m'empêcher de sourire. Cette sale gamine aura réussi jusqu'à sa sortie. Evidemment qu'elle t'a aimé, assez pour que tu te découvres un cœur. Elle savait qu'elle mourrait par ta faute et elle a remis son dernier souffle entre tes mains. Tu culpabilises n'est-ce pas ? Tu veux savoir ce qui t'attend ? Elle va te manquer, horriblement, tu ne dormiras plus, tu reverras sans cesse son corps, tu entendras son rire, tu sentiras ses mains sur tes joues, tu comprendras ce que c'est d'être amoureux et d'avoir mal. Et puis un jour, épuisé, tu rejoindras Dumbledore et cette lumière que tu fuis pour te pardonner le meurtre de ton premier amour.
Félicitations jeune fille… Tu n'as pas su éviter ta mort mais tu nous offres un dernier cadeau. Empoisonné certes, mais utile. Malfoy fils sur un plateau, en voilà un atout pour finir ce que tu as commencé.
« P'tite conne, aller repose toi, tout près de Morrison
Et pas trop loin de moi… »
Petite conne… Tu es morte trop tôt, trop vite, trop tout comme d'habitude. L'excès aura été ton seul défaut. Tu m'as toujours exaspéré, tu étais trop raisonnable, trop proche d'Harry, … Tout ce que je ne suis pas. Tu ne m'aimais pas non plus et pourtant c'est moi que tu as choisi… Un dernier sourire ironique en guise d'adieu… Petite conne…
Sirius leva les yeux au ciel, inspira profondément et rejoignit son filleul, abandonnant une lettre qui rejoignit le sol en tourbillonnant.
Sirius…
Imbécile heureux qui n'a jamais pensé qu'à toi… Si tu te retrouves avec cette lettre entre les mains, c'est parce que je ne suis plus là. Et qu'il est tant de prouver que tu es plus que ce sale gosse immature qui m'exaspère.
J'ai cru que je pouvais éviter à Harry de mourir. J'ai pensé que je serais capable d'approcher Voldemort et d'agir à la source. J'ai cru que s'il me détestait, tout serait plus facile. Apparemment, je me trompais.
Débrouille-toi pour que je n'ai pas agi en vain. Fais de moi ce que tu veux : pasionaria, martyre ou salope, je m'en fous. Mais je veux qu'Harry soit prêt pour ce combat. Ne laisse pas le reste du monde obscurcir son jugement, montre lui ce que tu vois, ce que tu comprends lorsque les autres ne font que s'endormir sur de vieilles histoires. Dis-lui que je l'ai aimé et oublies le passage où il n'a plus été qu'un ami à protéger.
Malfoy va rejoindre votre cause, cela prendra peut-être du temps mais il le fera. Si tu en as l'occasion, si c'est nécessaire, s'il te prenant l'envie de lui dire la vérité, dis-lui qu'il a été mon rayon de soleil dans cet enfer, que nous aurions pu nous aimer réellement et qu'il mérite tellement mieux que ce qu'il croit…
Sauve le monde Sirius puisque je n'ai pas su le faire.
Hermione.
La chanson « Petite conne » est de Renaud et rien ne m'appartient.
