Chapitre 2
Je ne sais pas ce qui est le pire, ne rien savoir et s'inquiéter ou attendre ?
New Jersey
Brendan et Ty sortent de leur voiture tandis que les vitres explosent. Les pneus sont crevés et leur maigre cachette derrière le cadavre de la voiture ne leur est pas d'utile recours. Les trois voitures derrière le camion stoppent, Sacha et son partenaire sortent et sautent dans le fossé en côté au moment où les deux autres voitures de l'unité spéciale partent en fumée avant que les agents n'aient pu en sortir. Les portes du camion s'ouvrent Stanton et Rockway à l'avant sont abattus sous les regards horrifiés de Manny et Bosco tandis Ad Rackief-Haoui sourit.
Ad Rackief : Je vous
l'avais dit Officier, jamais je ne serais enfermé
Bosco
: Fils de pute
Il commence à se jeter sur le terroriste lorsque les portes arrière s'ouvrent et quatre hommes armés les braquent. Manny prend Bosco par le bras et le force à s'arrêter. Bosco regarde les hommes le tenir en respect tandis qu'Ad Rackief sort et se met à parler en sa langue à ses acolytes. Puis il se tourne vers Manny et Bosco.
Ad Rackief : Vous avez de la
chance. Vous allez venir avec nous.
Bosco : plutôt
crever
Ad Rackief : Oui, c'est une solution que l'on
envisagera plus tard
Manny : Espèce d'ordure
Ad
Rackief remonte (à Bosco) : Je t'aime bien
Bosco :
Brosses toi les dents
Ad tourne la tête en rigolant puis sans prévenir abat son poing sur la joue de Bosco, qui part en arrière. Manny le rattrape juste avant qu'il ne tombe.
Ad Rackief : Ecoute moi bien, le fait que je t'estime ne veut pas dire que je ne peux pas te tuer sur le champ. Et c'est ton copain qui en fera les frais en premier.
Il descend du camion. Manny pose Bosco à terre
Manny : Ca va ?
Bosco s'essuie le nez, en sang
Bosco : Peut faire mieux.
Les quatre hommes montent et les font descendre de force. Ty et Brendan, qui assistent à la scène, ne peuvent rien faire que d'éviter les balles de leurs assaillants toujours à leurs devants. Ty voit Manny puis Bosco jetés dans un van noir, les portes se fermer et le camion s'en aller, les balles cesser puis le silence. Rien d'autre que le silence. Une autre voiture passe devant eux, ils entendent dès lors la sirène du pénitencier et voient des gardent armés arriver, mais il est trop tard. Sacha et Brody sortent avec du mal du fossé, tous deux blessés par le souffle de l'explosion et regardent sans pouvoir rien faire les camionnettes s'en aller au loin.
Garde 1 : Tout le monde va bien ?
Ty relève la tête vers le camion et le garde baisse la sienne.
Brendan : il faut
prévenir le Central.
Garde : Nos radios ne
fonctionnent plus, on a eu un court-circuit.
Ty : Tu
m'étonnes ! Ils vous ont volontairement isolé.
Garde : C'était Ad Rackief-Haoui que vous
transportiez ?
Monroe : Ils ont enlevé deux de nos
collègues
Brody : quelqu'un a eu le temps de relever
les plaques ?
Brendan : Non, et même si c'était
le cas, ce doit être des voitures volées.
Ty :
Comment va-t-on annoncer ça au chef ?
Garde : Vous
vous êtes fait braquer !
Ty : Pour nos collègues
!
Ty s'éloigne ; suivit par Finney.
Brendan
: Calme toi
Ty : Que je me calme ? Boz et Manny viennent de
se faire enlever sous nos yeux, 10 flics sont morts et faut que
je me calme ?
Brendan (le prenant par le bras) : Aller,
viens.
Je crois que le pire de tout dans ma carrière de Lieutenant a été lorsque j'ai reçu des appels me signalant un policier blessé. Je n'ai jamais pu décrire la sensation que je ressentais à ce moment. Un mélange de peur, de rage ; d'angoisse, mais avant tout de la haine à l'égard de celui qui avait tiré sur l'un de mes hommes. Et malgré tout, après 32 ans de service ininterrompu, cette angoisse grandie à l'intérieure de moi, surtout lorsque 5 de mes meilleurs officiers sont concernés. Pourquoi ne nous appellent-ils pas ?
Cela va faire bientôt deux heures depuis cette fameuse transmission, la dernière nous signalant qu'ils étaient encore en vie. Je vois Sully faire les cents pas, tandis que Grace, présente depuis les dernières nouvelles, se console autant que faire se peut dans les bras de Jimmy. Quant à Faith, elle ne montre rien, son inquiétude se lit à peine sur son visage. Je voue un immense respect à cette femme, si forte mais pourtant si fragile à l'intérieur. Je sais ce qu'elle éprouve pour Bosco, je crois que je l'ai su bien avant qu'elle ne se l'avoue. Je n'ai jamais pris l'habitude d'affronter ce genre de chose. Nous savons que le danger est présent et que nous ne rentrerons peut-être jamais de notre journée, mais c'est un risque que chacun oublie pour se donner au meilleur de lui dans le travail. Mais ce risque nous rappelle aujourd'hui que rien n'est acquis, et je me surprends à prier de toute mon âme pour qu'ils me reviennent vivants. Certains des policiers sont partis pour le New Jersey, Sully a détaché une unité spéciale. Mais en attendant…. En attendant….
Manny et Bosco sont enfermés dans le noir, sans savoir quoi attendre. Ils n'entendent rien, ne voient rien, seul la présence de l'autre apporte un maigre réconfort à leur inquiétude grandissante. La porte s'ouvre et quatre hommes cagoulés s'approchent d'eux, armés de poings américains. Les deux policiers ont juste le temps d'écarquiller les yeux dans l'horreur avant que la douleur ne vienne s'insinuer dans leur corps, tandis que de l'autre côté de la pièce, des plans étalés sur les tables sont minutieusement étudiés, une valise ouverte contenant des explosifs positionnée en côté.
Car demain, l'Amérique sera libre, leur religion sera libre, et eux, libres d'exercer un pouvoir acquis seulement dans leur conscience.
TBC…
