La fuite
Vendredi, 13 septembre 1962
Il faut courir. S'enfuir. Loin, très loin. Il me suit. Je le sens.
--F b(Flash back)--
-Lâche-moi! Arrête!
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Partir, le seul moyen de lui échapper.
--F b--
-Allez reste, je ne te ferai pas de mal.
-Je ne veux pas! Laisse-moi tranquille, Jedusor.
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Comment a-t-il fait pour connaître mon secret alors que je n'étais qu'un mystère pour les autres?
Il veut se servir de moi. Ce servir de mes dons pour accomplir sa tache.
--F b--
-Montre-moi de quoi tu es capable.
--
Il continue à me suivre. Il approche.
-Miysis reviens!
Le loup en moi s'empare de tout mon corps. Je me transforme. Il ne me retrouvera pas.
--F b--
-Je n'appartiens et n'appartiendrai jamais à personne.
-Laisse moi faire.
-Non!
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Pour l'éternité j'appartiendrai à celui qui me fera perdre ma virginité. Quelle Merde!
--F b--
-Miysis tu vas me faire le plaisir d'écarter gentiment les jambes.
-Je te hais, je te hais, JE TE HAIS! Laisse moi partir!
-Pas avant d'avoir eu ce que je veux.
Un coup de genou bien senti et le voilà plié en deux sur le sol, gémissant. Je me relève difficilement, ma cheville me faisant vivre la géhenne.
--
Je m'enfonce dans la forêt interdite, courant avec toute la puissance de mes quatre pattes. Il fait noir, aucun son aux alentours. Il est loin derrière maintenant. Je ne prends pas de chance et me cache toujours plus loin dans la forêt. Aucun animal. Étrange.
Le silence, les arbres, le vent. Mes seuls compagnons de voyage. La futaie devint de plus en plus dense, les arbres sont de plus en plus gros. Il est difficile d'avancer rapidement. Racines, troncs, branches barrent mon chemin. Je ne suis jamais entrer aussi profondément dans la forêt. Lorsque Poudlard était ma maison, je n'allais pas à plus loin que la lisière de la forêt, apeurée par ce qui se cache de l'autre côté. Maintenant je fuis Poudlard, apeuré par ce qui se trouve à l'intérieur. Des humains. Ils vous approchent, deviennent vos amis et ensuite, ils vous poignardent dans le dos. Vous périssez, délaissé. Personne ne pensera à vous ensuite. Lors de votre enterrement, ils vont diront comment ils regrettent leurs actes, comment ils regrettent ce qu'il on dit, mais ils n'en pensent pas un mot. Ils ne reviendront jamais vous voir, vous oubliant. Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent, vous êtes mort.
Je m'épuise, ma cheville me fait toujours souffrir. Je ne sais même plus ce qui est arriver. Je n'ai plus de souffle. Je dois continuer. Encore plus loin. Personne ne doit me retrouver. Je n'appartiens à personne. Je suis seule. Je vais rester seule. C'est ma destiné. Je dois la respecter. Aucun homme ne franchira ma barrière. J'en fais le sermon. Je suis née dans l'impureté, je mourai dans l'impureté. Je suis une captète punie pour être née d'une mère indigne. Bannie. Exilée par mon peuple. Puissante, sauvage, indomptable. Je suis louve, je suis humaine. Deux vies partageant un corps.
Je m'arrête. Incapable de continuer. Je ne peux plus respirer. J'ai froid. Je suis fatigué, épuisé. Je suis seule. Je récupère mon souffle.
Une ombre. Elle avance. Une autre la suit. Une autre encore. Trois ombres s'approchent de moi. Je ne vois rien. J'ai peur. Je ne peux bouger, la peur me broyant les entrailles. Elles s'arrêtent. Une à côté de l'autre, elles forment un rang. Les ombres me fixent, s'incrustant dans mon âme. Un nuage s'éloigne laissant la lune illuminer les trois ombres. Des loups. Assis, la tête fièrement redressée. Je n'ai plus peur. Ils sont de ma race.
-Que fais-tu ici ?
C'est le loup au centre qui avait parlé.
-Je fuis un humain.
-Pourquoi le fuire si tu en es un ?
-Je ne suis pas humain. Je les hais, du plus profond de moi. Les humains tuent pour s'amuser, aiment pour détester. Je ne suis pas un humain.
-Qu'es-tu alors?
-Un loup.
-Tu sais chasser?
-Je peux apprendre.
-Tu veux apprendre?
-Je le veux.
-Suis nous. Tu apprendras la sagesse, tu apprendras à te battre, tu sauras dompter tes pouvoirs, tu sauras les utiliser, tu détesteras les humains. Tu les tueras. Sinon, ils te tueront.
Ils se lèvent. Je les suis. Je ne suis plus seule. Je ne suis plus humaine. Je ne le serai jamais plus.
