Chapitre 5: Retrouvailles.

A quelques mètres de Harry se trouvait Ginny. Le brun trouva qu'elle n'avait pas beaucoup changé, elle possédait toujours les même cheveux roux flamboyants et les même yeux noisettes si expressifs. En ce moment, Harry pouvait y voir de la joie et une colère contenue qui l'inquiéta. Il ne se sentait pas prêt à un nouveau débordement de colère.
Le brun sentit que Draco le tirait par le bras, le conduisant à la table de Ginny. A chaques pas, il sentait son cœur battre plus fort.

Etrangement il n'en voulait même pas au blond, il savait que sans lui, jamais il n'aurait pris cette initiative. Timidement, le brun leva les yeux vers Ginny qui le regardait en souriant.
Décidément elle avait fait des progrès niveau impulsivité, pensa Harry.

- Tu n'es pas censé travailler au Japon, toi?

Aussitôt sa phrase prononcée, l'ex-Gryffondor la regretta. Ce qu'il pouvait être maladroit, il se serait bien mis une gifle pour la peine. Comme c'était à prévoir le sourire de la rouquine se figea pour se changer rapidement en grimace.

- Je suis revenue pour le mariage de Ron, mais merci pour ton accueil, ça fait quand même un bout de temps qu'on ne s'est plus vu, soit dit en passant.

Le ton sec de Ginny fit mal au brun mais il l'avait bien cherché.

- Euh... oui... excuse moi ... c'est juste que je ne sais pas trop comment réagir, balbutia-t-il.

C'est à ce moment que le brun remarqua à quel point, il n'était plus habitué de vivre dans le monde humain. Il se sentait tout simplement différent.

- Ecoute, reprit Ginny d'une voix plus douce, je comprends que c'est assez soudain tout ça, Hermione ne va pas tarder à arriver, elle saura te mettre à l'aise. Moi je voulais juste te voir, je n'ai pas oublié notre sixième année, tu sais.

Pour la énième fois, Harry éprouva un fort sentiment de culpabilité. Il se rappelait très bien comment il avait mis fin à leur histoire après la mort de Dumbledore. Il se souvenait aussi d'être partit alors que Ginny était au bord de la dépression après la mort de Bill et Fred.

- Je suis vraiment désolé, murmura-t-il, un jour je t'expliquerais tout, je te le promets.

Elle eut un petit sourire en murmurant.

- Oui un jour, mais quand?

Sans doute trop émue pour rester, la rousse se leva en marmonnant un vague "à la prochaine" d'une voix étouffée. Harry et Draco restèrent un moment silencieux, chacun plongé dans ses pensées plus ou moins sombres. Harry était déçu de cette rencontre pour le moins inattendue. Il pensait à retrouver une Ginny aussi fraîche et joyeuse qu'avant. Mais elle n'était plus comme ça. Désormais sa personnalité était plus grave, plus mature. Certains événements l'avaient changée. Elle avait vieilli tout simplement. Sans savoir pourquoi, une forte envie de se confier au blond le prit.

- Tu sais Draco, je suis content de ce que tu as fait, vraiment. Ça m'a fait prendre conscience d'une chose. Vous mes amis d'il y a cinq ans, vous avez tous vieilli, vous avez tous changé. Vous avez évolué dans le monde qui est le notre. Pas moi. Toutes ces expériences qui vous ont changés, je les ai vécues différemment. Dans un autre univers.

- Je sais Harry. J'ai moi aussi beaucoup réfléchi et j'en suis arrivé à la même conclusion que toi. C'est pour ça Harry qu'il faut que tu renoues avec le passé, que tu apprennes à vivre. Tout le monde va t'en vouloir pour x raisons, mais tu ne peux pas passer tes journées à culpabiliser! Réveille-toi bon sang, tu t'attendais à ce qu'elle te saute dans les bras! Franchement à part Hermione qui dit qu'elle te comprend, il n'y aura personne pour te faire de cadeaux.

Harry ouvrit la bouche pour protester, mais Draco l'interrompit immédiatement.

- Surtout pas Ron, Harry. Je crois même que c'est celui qui t'en veux le plus. Fais bien attention, tu crois vraiment connaître tes amis, mais c'est faux.

Un hiboux au plumage fauve fit son arrivé interrompant la tirade de Draco. L'animal s'arrêta devant Harry, celui ci enleva la lettre que le volatile avait à la patte. Légèrement secoué par les paroles que l'ex-Serpentard avait dites si honnêtement, le brun ouvrit la lettre les mains légèrement tremblantes. Aussitôt, il reconnut l'écriture soignée de Hermione.

- Vas-y lis, qu'est-ce que tu attends?

Harry s'éclaircit la gorge et entreprit la lecture du parchemin.

Cher Harry,

Tout d'abord je suis navrée de ne pas pouvoir venir, mais mon travail ne me permet pas de quitter le journal ce soir. Eh oui je suis journaliste figure-toi! Ce métier est tout ce qu'il y a de plus intéressant. Bien sûr je n'ai pas abandonné la S.A.L..E qui est en bonne voix. Tu dois te demander pourquoi je te parle de banalité. La raison est toute simple, je préfère qu'on parle de choses plus sérieuses quand on se verra. Je ne connais pas les raisons de ta fuite, mais sache que je peux quand même comprendre ce qui t'a pris. En tout cas je serais toujours là pour toi, ne l'oublie pas. Voilà je ne m'étendrais pas plus sur le sujet. Sinon j'espère que tu as aimé le chemin de la Fraternité. Il faut aussi que tu penses à aller au Ministère et à te trouver un travail. C'est essentiel. Toi et Draco êtes invités après demain chez moi, il y aura aussi toute la famille Weasley. J'espère te voir après demain et te parler.

Amitiés
Hermione.

Harry finit sa lecture légèrement déçu de ne pas pouvoir voir la jeune femme. Elle l'avait toujours compris, sa présence aurait été un réconfort de plus. Au moins il avait Draco. Le blond lui apportait la sérénité dont il avait besoin, il lui parlait avec honnêteté et faisait fuir ses doutes. Le brun s'attachait de plus en plus à l'ex-Serpentard, mais il préférait obéir à l'accord qu'ils avaient fait. Surtout que les journées suivantes risquaient d'être chargées!
Et c'est en parlant de choses et d'autres et notamment de l'admission de Harry dans la formation des Aurors que les deux jeunes hommes rentrèrent chez eux.