Yeeeeeppppeeeeeeeee ! Vous vouliez le chapitre trois, le voilààààààà !
Auteur : toujours moa...
Disclaimer : les charmants personnages torturés dans cette fiction ne sont même pas ma propriété ! JK Rowling doit s'en mordre les doigts, d'avoir laissé des gens écrire sur son petit monde...
Spoiler : toujours les 6 premiers tomes
Note de l'auteur : je crois que finalement, la plupart de mes chapitres seront aussi longs que le deuxième, le premier n'était alors qu'un aperçu, un genre de prologue... (navrée pour les lecteurs fainéants, hihi :-) )
Courage et bonne lecture...
Chapitre trois : Des projets ambitieux
Peu après le dîner, le souvenir de l'incident avec Malfoy et l'odeur de l'Empestine s'étant évaporés, Hermione prit congé de ses deux amis, touten leur expliquant sagement qu'elle préférait commencer le devoir pour Rogue en travaillant dans la Salle Commune plutôt qu'en les regardant voltiger sur des balais volants.
Ron et Harry lui souhaitèrent bon courage, puis s'empressèrent d'aller chercher leurs balais : une petite séance de Quidditch les attendait.
Harry avait réussi à informer pendant l'après-midi chaque membre de l'équipe qu'il allait y avoir une séance d'entraînement le soir-même. Il avait deux bonnes raisons d'avoir organisé cela... D'une, il voulait se détendre après cette - trop - rude journée et de deux, maintenant qu'il était devenu le capitaine, il n'allait pas laisser son équipe se rouiller avant un match d'une telle importance.
Au début de l'année, il avait décidé de reformer l'équipe au complet, étant donné qu'ils n'étaient plus que trois à y jouer de façon permanente (et relativement correcte) : Katie, Ron et lui. Les sélections avaient d'ailleurs été assez mouvementées...
Des impatients de Serdaigle, des curieux de Poufsouffle, qui voulaient voir et entendre Harry sur ce qui s'était passé au Ministère deux mois auparavant (et n'avait, en passant, rien à voir avec le Quidditch...), et des trouble-fête de Serpentard, qui avaient tous fini par être expulsés à coup de pieds aux fesses par les Gryffondor.
Après s'être assuré qu'il ne restait que desrouges et ordans le Stade, Harry avait enfin pu commencer les sélections...
Il avait d'office éliminé ceux qui ne parvenaient même pas à faire décoller leur balai, puis ceux qui ne réussissaient pas à tenir une trajectoire fixe, pour ne garder que les miraculés qui arrivaient à faire trois tours de terrain sans tomber au sol...
Beaucoup d'élèves prisaient le poste de Gardien, et même après les premières éliminations, il restait encore six postulants, dont Ron.
Sur une dizaine de tirs de Katie Bell, d'Harry et d'une autre fille qui se présentait en tant que Poursuiveuse, Ron ne manqua aucune de ses interceptions, alors que la moyenne de ses concurrents les plus sérieux s'élevait à sept arrêts. Harry avait été heureux et soulagé que Ron n'ait pas paniqué ou fait de crise d'angoisse à ce moment-là, cela lui aurait vraiment fait mal d'avoir à l'évincer de l'équipe.
Comme d'habitude, Katie avait été fantastique et Harry n'avait pas hésité à la réintégrer à son Poste de Poursuiveuse, qu'il n'avait d'ailleurs jamais eu l'intention de lui retirer. Les deux autres postes libres avaient été donnés sans appel à deux candidats, Damien Belley et Caroline Wilhelm, dont la démonstration avait marqué les esprits. Ils avaient décidé d'un commun accord avant leur essai de réaliser une Feinte de Schpiloff. Leur technique de vol était magnifique et il était évident qu'ils avaient de longues années de pratique derrière eux.
Fonçant vers les buts comme des fusées, se passant continuellement et rapidement le Souafle, ils avaient déstabilisé Ron, qui n'avait aucune idée duquel des deux allait tirer et restait planté devant l'anneau central, prêt à couvrir les deux autres buts si nécessaire. Mais en arrivant à quelques mètres des anneaux dorés, Damien était soudain monté en chandelle, pendant que Caroline descendait en piqué. Puis il avait lâché verticalement la grosse balle rouge, récupérée avec brillio par sa coéquipière dix mètres plus bas, qui avait tiré sans hésiter sur l'anneau de gauche. Ron s'était désespérément jeté sur sa droite, ne déviant que du bout des doigts le Souafle qui était parti se cogner contre l'une des tours réservées aux spectateurs.
Des applaudissements nourris et des sifflements d'admiration avaient salué pendant plusieurs minutes la performance des trois joueurs. Damien et Caroline se félicitaient mutuellement tandis que Harry attribuait d'office dans sa tête aux deux sympathiques Gryffondor la place pour laquelle ils postulaient.
Damien est en cinquième année et Caroline en sixième... C'est parfait, il ne devrait pas y avoir de problèmes d'entente au sein de l'équipe...
Etrangement, les places des Batteurs étaient revenues une fois encore à des jumeaux, ou plutôt à des jumelles : Harmony et Melody Pickel. Deux vaillantes et braves Gryffondor de troisième année, qui avaient d'abord hésité à se présenter, de peur d'être séparées l'une de l'autre, mais avaient été tellement exceptionnelles que Harry se demandait si elles n'étaient pas nées une batte à la main. Leurs tirs ne manquaient jamais leur cible et contrairement à l'une de leurs concurrentes, elles, au moins, ne s'étaient pas laissées tabasser par le Cognard pendant deux longues minutes.
En toute logique, personne ne s'était présenté pour le poste d'Attrapeur, pensant sans aucun doute avec justesse que Harry ne se serait pas éliminé lui-même de sa propre équipe.
- Si tant est qu'on ait pu trouver quelqu'un de meilleur que toi ! lui avait dit Ron, arrachant un sourire moitié-gêné, moitié-rieur à son Capitaine.
Sous l'entraînement de Harry, l'équipe avait atteint un très bon niveau et n'avait encore perdu aucun match, écrasant Serpentard 200 à 40 en début d'année, puis prenant une très grande avance sur le classement en battant Poufsouffle 290 à 20. Le match contre Serdaigle serait le match décisif...
L'équipe au complet se retrouva bientôt en robe rouge sur le Terrain. Harry les fit se réunir et prit la parole :
- Tout le monde est là ? Bien... J'ai réservé le terrain pour toute la soirée, alors on se motive ! Je sais que vous êtes tous de très bons joueurs et que vous êtes comme moi impatients de remonter sur vos balais pour faire des galipettes dans le ciel, mais il n'y aura aucune autre séance d'entraînement avant le match de samedi, donc mettez-y du cœur, du courage et du sérieux !
Des applaudissement, des sourires et sifflets joyeux suivirent le mini-discours du Capitaine.
- Allez, on décolle !
Tous se jetèrent avidement dans les airs comme des affamés sur de la nourriture. Après s'être défoulés pendant quelques minutes en cabrioles et gymnastiques aériennes diverses, ils commencèrent à se faire des passes et à essayer de marquer des buts, puis ils simulèrent un match avec un Cognard, un Vif d'or et un Souafle.
A force de reprendre confiance en lui, Ron était presque arrivé au niveau de Dubois. Seuls les tirs vraiment spéciaux parvenaient encore de temps en temps à passer entre les mailles de son filet. Même les quolibets que les Serpentard lui jetaient ne lui faisaient plus aucun effet. Il avait fini par prendre conscience de sa propre valeur.
- Waouh ! Ca fait du bien de se refaire un bon entraînement ! s'exclama Ron dans les vestiaires après trois heures de voltige autour des anneaux dorés.
- Ca fait surtout du bien de voir que malgré trois mois sans entraînement, vous avez gardé un bon niveau, dit Harry en riant, l'air à moitié soulagé.
Ron lui jeta sa robe de Quidditch à la figure et ils rirent ensemble.
Le seul autre garçon de l'équipe entra, le visage radieux, une petite caisse de bois noir fermée par un loquet à la main.
- J'ai attrapé le Cognard et le Vif d'Or, dit Damien en souriant. Quelqu'un devra aller les poser dans la remise, ajouta-t-il en commençant à se changer.
- J'irai avec Ron. T'as été super Damien, merci beaucoup.
- De rien, Cap'tain, fit Damien en imitant un garde-à-vous.
Harry pris sous le bras la caisse qui tremblotait un peu, à cause de la présence du Cognard d'entraînement qui s'agitait violemment à l'intérieur. Ron le rejoignit.
- Bonne nuit, les gars ! lança Damien par-dessus son épaule en les voyant sortir des vestiaires.
- Bonne nuit, répondirent Harry et Ron d'une même voix.
Ils fermèrent la porte du vestiaire, empoignèrent leur balai et commencèrent à marcher tranquillement en parlant des progrès de l'équipe.
La remise du Stade servait à entreposer de tout : des balais, des protections pour les tibias, les genoux, les coudes, des gants, mais aussi des balles d'entraînement pour le Quidditch, car bien évidemment, les balles utilisées pour les matchs étaient mises sous clé avant et après chaque utilisation dans le bureau de Mme Bibine.
Après avoir déposé la caisse de bois noir, Harry et Ron s'en retournèrent vers le château. Ils virent au loin le reste de l'équipe passer la porte du château de Poudlard.
- On a vraiment une bonne équipe, fit Harry songeur en se remémorant avec délectation leur entraînement.
Ron sourit en voyant le visage presque extatique de son ami.
- On a surtout un bon Capitaine, répliqua-t-il. C'est toi qui as choisi la plupart des joueurs… A propos, pourquoi est-ce qu'on ne peut avoir qu'une seule séance d'entraînement avant le match ?
Harry fut rudement rappelé à la réalité. Le visage sombre, il énuméra :
- Oh… Eh bien, on est mardi et demain, j'ai ma première séance d'Occlumancie avec Rogue, qui risque de durer un certain temps… Ensuite, le jeudi soir, comme tu le sais, c'est ma séance « d'entraînement » particulier au combat avec McGonagall… Et puis vendredi, il y a une séance de l'A.D… que je pourrais annuler, je suis d'accord, mais cela ne servirai à rien, étant donné que les Serdaigle ont réservé le terrain ce jour-là. Et on ne va pas les en déloger…
Ron regardait Harry avec des yeux à l'expression étrange, indéfinissable.
- Et samedi… c'est le match, conclut Harry.
Ron marchait d'un pas lent, en silence. Il parla soudain d'un ton las et blasé qui laissait transparaître tout son malaise :
- Tu vas finir par crever avant de revoir Tu-Sais-Qui… Ils te tuent à petit feu, mon vieux…
- Je sais bien, Ron, mais tout ça est nécessaire, je ne peux pas faire autr…
- Hé, regarde ! s'écria Ron.
Une silhouette sombre avait bondi de l'obscurité en direction du château. Les quelques lanternes encore allumées de l'entrée de Poudlard permirent aux deux garçons d'observer l'animal qui s'enfuyait.
A quatre pattes, ce qui ressemblait à un chien aux longs poils noirs et revêches courait à vive allure vers le château de Poudlard. D'un pas souple et rapide, il s'engouffra par la porte, laissée ouverte pour que les derniers joueurs puissent rentrer, et disparut de la vue des deux garçons.
Ron se tourna vers Harry. Le Gryffondor était figé, le visage inexpressif, le regard vide, fixé sur le dernier endroit où l'animal avait été visible. Un silence grandissant s'installait autour d'eux. Ron ne savait pas quoi faire, il avait l'impression que Harry avait cessé de respirer, immobile comme une statue. Un hibou ulula au loin et décida Ron à intervenir. Il opta pour la solution la plus radicale et à ses yeux la plus efficace. Il s'avança rapidement vers Harry, le prit par les épaules et le secoua fortement.
- Ce n'était pas Sirius ! cria-t-il en le secouant comme un prunier. Harry, ce n'était pas lui !
Harry sembla revenir à lui. Une étincelle de vie reprit dans ses yeux verts perdus.
- Ce n'était pas lui ! répéta Ron une dixième fois.
- Mais…mais…
- Ce n'était qu'un loup, Harry, un simple loup ! Il y en a sûrement plein la forêt !
- Je… Mais pourquoi… est-il entré dans Poudlard alors ?
Ron chercha une explication mais n'en trouva pas.
- Un animal n'a pas besoin de raison, il agit par instinct, Harry, reprends-toi ! Rusard se fera un plaisir de le mettre dehors pendant la nuit !
- Tu… tu as raison. Je… j'ai juste eu l'espoir que… mais laisse tomber… Je deviens fou.
Le Survivantramassa son Eclair de Feu et se remit lentement à marcher. Ron restait à ses côtés, respectant à présent son silence et son envie de calme.
Harry gardait la tête baissée. Il avait les larmes aux yeux.
Sirius…
Harry s'en voulait d'y avoir cru une fois encore. Il s'était tant senti coupable de la mort de son parrain… Il avait eu du mal et mis du temps à accepter le fait qu'il ne soit plus là, à accepter le fait qu'il ne le reverrait plus. L'été dernier, chez les Dursley, il était resté cloîtré dans sa chambre pendant des semaines, mangeant à peine, ne dormant plus, caressant machinalement Hedwige lorsqu'elle daignait rester aux côtés du zombie qu'il était devenu. Quand il avait fini par sortir de la maison, le plus souvent pendant la nuit, chaque ombre mouvante lui paraissait être une réplique exacte de Patmol. Il avait l'impression que le grand chien noir veillait toujours sur lui, qu'il était tout près, mais que, par sa faute, il ne pouvait ni le voir ni le toucher, que par sa faute, jamais plus Sirius ne gambaderait joyeusement autour de lui comme il l'avait fait Voie 9 ¾ l'année précédente.
Harry remua ses sombres pensées jusqu'à la tour de Gryffondor. Ron donna le mot de passe à la Grosse Dame, agacée d'être réveillée à quelques minutes d'intervalle par des élèves retardataires. Ils entrèrent dans la Salle Commune.
Hermione était penchée sur l'une des nombreuses tables de la pièce, une plume à la main, les cheveux encore plus ébouriffés que le matin-même. Des parchemins et des livres éparpillés un peu n'importe comment lui tenaient presque lieu d'oreiller. Lorsqu'elle les entendit arriver, elle sauta de sa chaise, les joues légèrement rosées et les accueillit en bondissant autour d'eux avec un grand sourire et en parlant très vite :
- Alors les garçons tout va bien ? l'entraînement s'est bien passé ? Vous avez soif ? Vous avez faim ? Dobby a encore ramené plein de bonnes choses, vous voulez goûter ?
Ron eût un mouvement de recul, bien plus dû à la surprise de voir Hermione leur sauter dessus qu'à sa proposition de sustentation. Harry semblait n'avoir rien remarqué et montait déjà l'escalier en colimaçon.
- On va aller se coucher, on est fatigués, lui répondit Ron d'une voix faible. On grignotera ça demain. Bonne nuit, Hermione.
- Il y a un problème avec Harry ? demanda-t-elle d'une voix troublée.
- C'est rien du tout, ne t'en fais pas. Demain ça ira mieux.
Mais Hermione restait là, le visage fermé et apeuré. Avec l'intention de la rassurer, Ron résuma rapidement.
- On a vu un loup noir courir vers Poudlard et il a cru que c'était Sniffle… Mais c'est rien ! ajouta-t-il précipitamment tandis qu'Hermione blanchissait. Harry aura oublié ça demain… j'espère… Et… et toi ça avance ?
- Hein ?euh... oui...
Hermione avait pris sur elle pour répondre à la question de Ron. Elle avait le teint à présent très légèrement empourpré. Ron empoigna au hasard un des livres disposés sur la table d'Hermione.
- ''Les petits plats d'Halloween'' ? s'étonna-t-il. Quel rapport avec la potion ''Perfector Protec-machin'' ?
- Perfectus Protectum, Ron ! Et euh… il n'y a aucun rapport, je l'ai pris par erreur…
Ron ouvrit des yeux tout ronds.
- Par erreur ? Tu fais des erreurs, toi ? Tu n'es pas toujours parfaite ?
- Bonne nuit, Ron, s'agaça Hermione.
- Ca va, je plaisantais. Excuse-moi je suis vraiment fatigué. Bonne nuit, la bosseuse…
Ron monta l'escalier en entendant Hermione pester contre ses mauvaises blagues. Il se mit rapidement en pyjama. Harry paraissait dormir déjà… En tout cas les rideaux de son lit à baldaquin étaient tirés et aucun son ne les traversait. Ron se coucha sans mot dire. Il força son esprit à ne plus se poser de questions et s'endormit dès que sa tête toucha l'oreiller.
-- O -- O --
Dans les cinq lits à baldaquins qui occupaient la pièce, tous les élèves dormaient profondément. Seuls les légers ronflements de Ron rompaient le silence à intervalles réguliers. Il y eût un bruissement d'étoffe. Harry s'était retourné sous ses draps. Il rêvait.
Ilétait dans un couloir... Au milieu, il y avait un grand chien noir qui semblait perdu. Le chien courait dans sa direction à grandes enjambées, allongeant sans cesse ses foulées. Au dernier moment, avant de percuter Harry, il ralentit brusquement et se transforma en un homme aux long cheveux noirs.
Sirius était harnaché de la tête aux pieds d'armes moldues diverses, accoutré comme un soldat, des lunettes noires sur le nez. Une porte de bois massif était apparue dans le mur. A côté de la sonnette, le nom ''Sarah Connor'' était inscrit en lettres dorées.
Les lettres se mélangèrent soudain et se fondirent entre elles pour former les mots ''Harry Potter'' tandis que Sirius appuyait sur la sonnette d'un geste ferme.
La porte s'ouvrit lentement. Seule une profonde obscurité, qui envahissait progressivement le couloir, se dégageait du passage étroit formé par l'encadrement de la porte en bois. Sirius s'avançait, entouré de brume, vers ce qui ressemblait bien plus maintenant à une arcade qu'à une quelconque entrée d'appartement.
Harry cria de toutes ses forces lorsqu'il reconnût cette arcade, pour l'avoir vue maintes et maintes fois en cauchemar…
- Non, Sirius ! Non, arrête !
Mais son parrain ne l'entendait pas et avançait inéluctablement vers l'arcade. Harry sentit des larmes lui monter aux yeux tandis qu'il criait encore et encore en essayant vainement d'aggriper l'homme par ses vêtements. Il voulait que son parrain reste, il voulait le sauver… Mais il n'y était jamais arrivé… Il sentait le poids de sa culpabilité lui peser de plus en plus tandis que Sirius se faisait avaler inexorablement par la sombre arcade.
Sirius se retourna vers lui. La moitié de son corps avait déjà disparu. Il abaissa ses lunettes noires pour dévoiler ses yeux et déclara d'une voix gutturale :
- Je reviendrais…
Après un dernier clin d'œil et un dernier salut, le visage jeune, souriant et les cheveux noir-ébène de Sirius laissèrent place au voile déchiqueté qui ornait la Grande Arcade. Le cœur de Harry fût vidé de tout ce qu'il pouvait contenir pendant un instant, puis ses yeux se remplirent de larmes qui dégringolèrent d'un seul coup en cascades torrentielles sur ses joues. Il se blottit dans un coin de la pièce, la poitrine serrée, la tête dans les mains.
Pourquoi ? Pourquoi est-il parti ? Pourquoi je n'ai pas sucontrer les plans de Voldemort ? Pourquoi est-ce que je n'ai pas su le retenir ?
Prostré au sol, Harry essayait de se calmer en chassant ces questions culpabilisantes. Il savait sa réaction démesurée… Sirius était mort. C'était quelque chose de définitif, d'irrémédiable. Il devait l'accepter et s'en guérir. Se lamenter sans cesse sur sa perte ne le ferait pas revenir, loin de là.
Sans savoir si cela était dû à ce qu'il venait de voir et de ressentir, Harry se sentit, à travers son chagrin, transporté ailleurs, comme par un Portoloin. Toujours recroquevillé sur lui-même, il se força à relever la tête et découvrit une salle bien différente de la précédente. Il se trouvait à présent dans une pièce de taille assez modeste.
Le réalisme du rêve était à toute épreuve… il sentait même en dessous de lui la fraîcheur du sol sur lequel il était assis.
Dans la cheminée située sur le mur opposé, de hautes flammes dansaient, projetant leur lueur rougeâtre sur le carrelage immaculé. Des tentures de velours vert foncé étaient tirées par-dessus d'immenses fenêtres. Un large et épais tapis était installé au sol devant l'âtre, mais c'était le seul ornement présent. Aucun fauteuil, aucun chandelier, et même aucune porte dans ce qui semblait être le salon secret d'un grand manoir.
Harry se releva péniblement pour jeter un œil aux alentours. Une douleur farouche lui taraudait encore le cœur et l'estomac lorsqu'il en sentit une autre s'y ajouter : celle de sa cicatrice. Elle commençait à le picoter furieusement et à chauffer.
Oh non… non non et non… pas encore… Je ne veux pas !
- Je ne veux pas ! cria-t-il comme pour se persuader que son avis comptait.
La souffrance s'accentuait, devenant brûlure… Harry n'y fit pas attention. Une grimace tordait très légèrement son visage tandis qu'il prenait garde à chaque détail.
Mais où est-il ?
Comme pour répondre à sa question silencieuse, une porte dérobée s'ouvrit. Harry porta une main à son front en s'en éloignant le plus possible, finissant par se cogner le dos contre un mur. Il avait l'horrible impression qu'une fer chauffé au rouge s'appliquait sur sa cicatrice.
Il n'avait pas éprouvé ça depuis si longtemps que des éclairs de douleur envahissaient ses pupilles, faisant gagner àses irisvert émeraude une intensité et une force jamais égalées.
A travers la brume qui recouvrait ses yeux, Harry distingua deux éclats rouges sombres, un nez presque inexistant, réduit à deux fentes, une bouche qui n'exprimait que du mépris et du dégoût. La sombre silhouette, vêtue d'une cape noire gigantesque, fit apparaître dans un mouvement théâtral un fauteuil en face de la cheminée et avança d'un pas assuré jusqu'au centre de la pièce avant de s'arrêter brusquement. Il émit une sorte de sifflement agacé que Harry n'eût aucun mal à comprendre :
Nagini ! Viens ici !
Un énorme serpent se faufila à son tour dans la pièce et s'empressa d'aller se lover sur le tapis devant la cheminée, aux pieds de son maître.
Harry restait le plus possible tapi dans l'ombre, sa cicatrice bien plus alarmée qu'elle ne le fut jamais au cours de ces huit derniers mois. Il régnait une confusion totale dans sa tête, comme si son cerveau s'était soudain mis sur « pause ».
Alors Voldemort parla. Dans une langue humainement compréhensible, mais d'une voix cruelle, sonore et glacée qui fit tressaillir le Gryffondor.
- Rookwood… Approche…
Le Mangemort qui se tenait dans l'encadrement de la porte n'hésita pas une seconde. Et malgré le fait que son visage trahisse une soudaine panique, il s'approcha de son Maître. La voix glacée reprit :
- Ton bras…
Augustus Rookwood tendit son bras gauche en avant, détourna la tête et ferma les yeux, se préparant à la douleur.
- Tu as peur de souffrir, Augustus ? ricana froidement Voldemort en esquissant un sourire sans joie. Meurs, comme je l'ai presque fait, et tu auras connu la véritable souffrance… En attendant, je vais convoquer tes semblables d'une manière plus persuasive, mes précédents appels s'étant déclarés vains…
Harry, figé, observait en silence, adossé contre le mur qui se trouvait à l'opposé des deux hommes, si tant est que Voldemort puisse être qualifié d'"homme". Son cerveau lui faisait toujours défaut. Son regard vitreux regardait, mais ne voyait pas, ses oreilles entendaient, mais ne comprenaient qu'à peine. Il était absent.
Voldemort apposa deux doigts sur la Marque de Rookwood, qui commença à rougeoyer. Le Mangemort étouffa un gémissement. L'homme aux yeux rouges comme la braise prononça quelques mots d'une voix rauque, sans aucune émotion. A l'évidence, il s'agissait d'une incantation car la Marque commença étendre son champ d'action et à calciner la peau et la chair autour d'elle. Rookwood tomba à genoux, s'efforçant vainement de ne rien laisser transparaître de sa douleur. Son visage se tordait en une grimace affreuses sous la torture infligée par la Marque des Ténèbres.
A cet instant, après un murmure de Voldemort, la Marque s'enflamma. Rookwood se mit à hurler tandis que Voldemort lui tenait toujours fermement le bras, deux de ses doigts plongés au milieu des flammes. Il semblait ne rien sentir et sa bouche se tordait en un rictus effroyable.
Harry était terrifié. Plaqué dos au mur près de l'un des coins, il se laissa glisser progressivement jusqu'à tomber au sol. Ses jambes ne pouvaient plus le porter, il n'arrivait plus à détacher son regard de la scène horrible qui se jouait sous ses yeux. Rookwood hurlait toujours. Seul le fait que son Maître retienne son bras l'empêchait de s'écrouler au sol.
Voldemort, pendant une minute qui sembla une heure, fit ainsi brûler le bras de son serviteur, conservant ce rictus terrible sur son visage. Puis il relâcha Augustus négligemment, comme on jette undéchet dans une corbeille.
Le Mangemort se roula en boule au sol, gémissant, serrant son bras noirci contre lui. Voldemort fit apparaître un somptueux fauteuil brodé d'argent et s'assit mollement à l'intérieur. Le bras de Rookwood commençait à reprendre des couleurs normales - c'est-à-dire proches du rouge sombre, comme s'il s'était juste cogné contre un meuble - mais gardait cet aspect de brûlure irréversible qui épouvantait Augustus.
Le Lord sourit en observant son serviteur sangloter.
- Allons, allons, tu me dois bien ça, dit-il d'une voix cruelle. Les punitions marquent plus encore l'esprit que le corps si elles restent visibles... Et dans le cas présent, tu n'en as que pour quelques semaines. Relève-toi et rends-toi présentable, nos invités ne vont pas tarder, ajouta-t-il d'une voix machiavéliquement insupportable.
Harry retrouva soudain l'usage de son cerveau. La terreur et la douleur qui émanaient de la scène à laquelle il venait d'assister l'avait momentanément anesthésié. Il voulait sortir de ce rêve à tout prix. Il ne voulait plus voir le faciès de serpent de Lord Voldemort. Mais il n'osait pas crier à son lui endormi, quelque part là-haut, ailleurs, de se réveiller. Son rêve avait l'air tellement réel qu'il craignait que Voldemort s'apercçoive de sa présence s'il émettait le moindre son. La seule chose dont il était à peu près sûr, c'était que personne ne semblait capable de le voir.
Réveille-toi ! Mais réveille-toi bon sang ! Ce n'est qu'un rêve, je dois pouvoir en sortir, alors pourquoi je ne me réveille pas ? Ce n'est pas normal !
Harry se frappa le front, comme pour en faire sortir un démon. Il se pinça violemment l'avant-bras mais n'arriva qu'à éprouver une douleur piquante qui l'embrouilla encore plus.
Mais je suis réveillé ou endormi à la fin ? Où est-ce que je suis ?
Un craquement sonore se fit entendre, puis d'autres, tandis que le pauvre Rookwood, son bras toujours noirci à l'emplacement de la Marque, se remettait lentement sur ses jambes.
Harry observa les nouveaux arrivants, toujours aussi paniqué. Il y avait là Avery, Queudver, Rodolphus, Bellatrix et Rabastan Lestrange, MacNair, Crabbe, Goyle, Nott, Jugson, Antonin Dolohov, Mulciber et quelques autres que Harry n'avait jamais eu l'occasion de croiser (oh ça alors, mais quel miraaaaaacle ! bon ça va je sais, le commentaire de l'auteur est déplacé... je me retire, je m'en vais ! Quel ingrats, ces lecteurs, même pas le droit d'en placer une... Aïe, ouille, ah non pas les oreilles... ok je pars...).
Tous s'agenouillèrent respectueusement devant le fauteuil pour saluer. Ils avaient le vêtement couvrant leur bras gauche complètement brûlé, les yeux rougis et fatigués, les jambes encore tremblantes... Queudver sanglotait. Les autres avaient trop de dignité pour émettre la moindre plainte. Voldemort leur fit signe de se relever et tous se placèrent en demi-cercle autour de lui.
Harry observait à présent la scène d'un oeil curieux.
Beaucoup trop de Mangemorts se sont échappés d'Azkaban cet été. Ils deviennent de plus en plus nombreux. Voldemort a bien recruté...
Harry attendait qu'il se passe quelque chose, mais rien. Chaque Mangemort fixait avec adoration les pupilles écarlates de leur Maître, qui se contentait apparemment d'attendre quelque chose de spécial.
"Mais quoi ?" Telle était la question qui se lisait sur tous les visages, y compris celui de Harry. Antonin Dolohov osa prendre la parole :
- Maître ?
Il avait la voix légèrement chevrotante.
Voldemort le gratifia d'un regard perçant mais l'invita à continuer.
- Qu'attendons-nous, Maître ?
Voldemort eut un rictus.
- Nous attendons l'arrivée du serviteur qui m'est actuellement le plus utile, répondit-il laconiquement.
Un craquement de transplanage retentit et le Mangemort en question s'avança pour rejoindre les rangs. Il s'agenouilla un instant devant le fauteuil et Harry n'eût aucun mal à le reconnaître lorsqu'il se releva et que la lumière des flammes balaya son visage.
Harry s'approcha pour mieux observer le visage du Mangemort, comme s'il n'y croyait pas.
Des cheveux légèrement gras, un teint cireux... Rogue.
Sonserviteurleplusutile... Sonserviteurleplusutile... Sonserviteurleplus
Harry calma ses pensées tourbillonnantes.
Il joue trop bien son jeu, c'est tout. Il est là en tant qu'espion.
Cette pensée le rassénéra rapidement tandis qu'il jetait un coup d'oeil à présent plus qu'intérressé à la scène.
Rogue jurait atrocement avec les autres Mangemorts convoqués. Plusieurs points faisaient de lui quelqu'un de tout à fait différent de ces loques : tout d'abord, lui n'avait pas la manche calcinée que tous les autres arboraient (il avait pris le temps de se changer ?), ensuite Voldemort semblait le considérer assez intelligent pour ne pas le regarder comme un insecte insignifiant et enfin, il fixait son Maître sans sourciller ou trembloter...
Rogue semblait d'un calme olympien et en observant son regard, on avait l'impression que rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que de voir Voldemort en cet instant. Harry sentit son estomac se retourner à cette vue et se retint de vomir.
Il observa la scène et le visage de chaque Mangemort en silence, faisant bien attention à chaque détail, à chaque personne, pour être capable si nécessaire de reconnaître chacune de ces enflures, sa haine grandissant à chaque nouveau visage qu'il étudiait.
- Mes fidèles Mangemorts, commença une voix glacée dans le dos de Harry, qui sentit sa cicatrice se rouvrir violemment, comme lacérée avec une lame éffilée.
- Ils ne te sont pas tous fidèles ! hurla-t-il à Voldemort pour se venger de la douleur subie.
Harry fut pétrifié - non, "pétrifié" est un mot trop faible - il fut véritablement tétanisé quand il vit apparaître une lueur de surprise au sein des yeux de braises de Voldemort. Ce dernier s'était figé au beau milieu de sa phrase.
Les Mangemorts, l'oeil hagard, attendaient la suite.
Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais qu'est-ce que j'ai fait... ?
Voldemort réafficha le sombre sourire qu'il affectait tant comme si rien n'était arrivé - Harry crut avoir rêvé ses propres paroles... - , s'avança au milieu d'eux et reprit, d'une voix plus faible mais toujours aussi cruelle :
- Mes dévoués Mangemorts... J'espère ne pas vous avoir trop brutalement réveillés, dit-il en affichant un sourire sadique.
Seul Rogue s'autorisa un infime froncement de sourcil et une légère grimace dans le dos de Voldemort, qu'aucun des autres Mangemorts ne vit.
Ce minuscule geste, qui aurait pu coûter la vie au Professeur de Potions, fut cependant l'élément qui ne permit plus à Harry de douter de sa loyauté à Dumbledore.
- Quoiqu'il en soit, reprit Voldemort, je vous ai tous convoqués - tous ceux qui restent - pour une raison bien spéciale... Comme vous le savez, j'ai dans mes projets les plus urgents de faire sortir un certain élève de Poudlard pour une sympathique entrevue. Ceci traîne depuis pas moins de quatre mois à présent et je commence sérieusement... à m'impatienter..., ajouta-t-il en jetant un regard furieux et appuyé à la ronde.
Le cercle frémit, comme s'il eut voulu faire un pas en arrière sans l'oser. Harry n'avait pu s'empêcher de trembler avec les autres.
Il veut faire sortir un élève de Poudlard encore un fois ? Mais qui ? Moi ? Comment ?
Harry fut sorti de ses pensées par une voix lente, rauque et doucereuse.
- Maître...
Harry trouva étrange et même profondément gênant d'entendre son maître des Potions appeler quelqu'un de cette façon. Cela ne correspondait tellement pas à ce qu'il connaissait de son caractère !
Voldemort se tourna lentement vers lui. Son regard rougeâtre se posa sur le visage blafard et inexpressif de Rogue.
- Qu'y a-t-il, Severus ? demanda-t-il froidement.
- Vous savez déjà, Maître, que je ne peux vous aider à faire sortir cet élève de Poudlard sans attirer l'attention de Dumbledore, mais j'ai peut-être trouvé une solution acceptable à notre problème.
Voldemort ne semblait même plus agacé d'avoir été interrompu, à présent. Plutôt intéressé.
- Continue, fit-il d'une voix profonde.
- Dumbledore a eu l'idée saugrenue d'organiser une sortie à Pré-au-Lard pour "détendre ses élèves". Le seul moyen de pouvoir mettre la main sur un élève de Poudlard serait lors de cet après-midi de liberté, qui aura lieu dans un peu plus d'une semaine...
Le silence régnait dans la pièce. Harry ne bougeait plus. Ses idées n'arrivaient même plus à s'organiser dans son esprit.
Mais pourquoi lui donne-t-il des idées ? Pourquoi l'informe-t-il de tout ça ? Il serait de son côté ? Non, il a un plan ? Mais pourquoi... ? Non, Dumbledore lui fait confiance...
Harry se répéta les paroles d'Hermione dix fois de suite, il voulait y croire de toutes ses forces : il est avec nous, il est avec nous, il est avec nous...
Puis une idée qui se voulait rassurante le traversa.
Mais si Voldemort veut tenter quelque chose lors d'une sortie à Pré-au-Lard, Dumbledore va interdire à tous les élèves d'y aller et il n'y aura aucun risque... Ou alors c'est un piège et...
Il semblait que Voldemort ait eu le même genre de pensées. Il demanda, dans un murmure bien plus terrifiant que celui que Rogue utilisait pendant ses cours :
- Et comment être sûrs que l'élève en question sera présent et surtout seul dans ce village plein de sorciers, mon stupide serviteur ?
- J'y veillerais, Maître.
Il y eût un infime affrontement du regard entre Voldemort et Rogue. Le faciès de serpent chercha pendant quelques secondes l'once possible de mensonge ou de trahison dans le regard de son Mangemort, qu'il ne trouva pas.
Comment ça, il y veillera ?
Harry se tourna vers Rogue et le regarda dans les yeux, leurs nez à cinq centimètres l'un de l'autre. Il avait l'impression que le regard vide de Rogue le traversait - ce qui était le cas.
- Vous aidez Dumbledore à fabriquer un piège ou vous servez les intérêts de ce monstre ? souffla-t-il furieusement.
Il ne s'attendait évidemment pas à une réponse, mais la voix froide de Voldemort reprit :
- Bien. Dans ce cas, Dolohov et Mulciber, vous veillerez au transport de notre jeune étudiant depuis Pré-au-Lard jusqu'à moi. Je ne pense pas qu'il soit trop réticent, mais employez la force si nécessaire... Un. Echec. N'est. Pas. Tolérable, ajouta-t-il d'un ton glacial en détachant bien ses mots les uns des autres.
Le cercle frémit une fois encore.
- Partez ! Tous ! ordonna le Lord. Non, pas toi Bellatrix, ajouta-t-il prestement. Approche.
Rodolphus eut un regard angoissé vers sa femme puis disparut avec les autres. Des craquements sonores de transplanage retentirent dans la pièce à présent presque vide.
Nagini releva sa tête plate et huma l'air avec envie. Les effluves depeur de Bellatrix avaitexcité ses sens de serpent. Il déroula lentement ses anneaux et se redressa entièrement, ondulant légèrement en direction de la jeune femme terrifiée.
Non, Nagini ! siffla Voldemort en Fourchelang.
Le serpent, déçu, reposa doucement sa tête triangulaire sur le tapis en ré-enroula ses anneaux sur lui-même.
Harry n'en pouvait plus. Ilavait beaucoup de peineà se concentrer sur la scène. La tête lui tournait horriblement et il avait l'impression qu'un brouillard blanchâtre envahissait la pièce. Il sentait des démangeaisons au niveau des yeux, des joues, des démangeaisons qui gagnaient ses bras et ses jambes, comme si des colonies de fourmis s'appliquaient à lui courir sur tout le corps. Il commençait à trembler.
Il se secoua violemment et se reprit quand la voix froide de Voldemort le fit sursauter.
- Bellatrix, saches que tu as depuis longtemps mon entière confiance, commença-t-il d'une voix presque douce.
L'intéresséese redressa, un peu plus assurée. Dans la bouche du Lord, cette phrase était un compliment, et c'est comme cela qu'elle l'avait perçu.
Evidemment qu'elle ne le trahira jamais, elle est aussi tarée que lui... (voui voui je suis d'accord moa) Mais il ne fait confiance à personne, il ne fait que la manipuler comme un jouet en la complimentant... Il est assez doué dans ce domaine d'ailleurs...
Harry se rapprocha. Voldemort ne parlait plus à une vingtaine de personne réparties autour de lui, et par conséquent, il avait baissé le ton.
- Par conséquent je vais te confier une mission, Bellatrix. Une mission très importante à mes yeux...
Les yeux de Bellatrix, quant à eux, brillaient de fierté et de bonheur.
Une vraie marionnette... Où sont les fils, Bellatrix ? Tu les caches ?
Voldemort reprit, d'une voix hautaine et impétueuse :
- Je te laisse le soin de découvrir qui... au sein de mes Mangemorts... me trahit.
Bellatrix aquiesça puis ouvrit la bouche, hésitante :
- Maître, qui oserait ?
- Je ne sais pas qui oserait, grinça Voldemort en retrouvant toute sa froideur, mais je suis à présent persuadé que quelqu'un ose. Découvre son identité et ramène moi les preuves de sa trahison. Je te donne une semaine.
Il fit un geste de la main et Bellatrix s'éloigna avant de transplaner.
Harry commença enfin à paniquer... C'était de pire en pire aujourd'hui décidément ! A cause de luiet de sa foutue non-maîtrise de lui-même,Rogue risquait d'être découvert
Et je ne me réveille toujours pas... Ron ! ROOON ! Aide-moi Ron, fais quelque chose ! Appelle Hermione !
Pendant quelques instants, il continua de crier dans sa tête puis il se calma.
Bon, j'ai pénétré dans la réalité de Lord Voldemort... J'ai réussi à me rendre invisible à ses yeux et à ceux de ses sbires tout en étant matériel moi-même... C'est vrai qu'inconsciemment, là, j'ai fait fort, mais maintenant, j'aurais bien besoin d'un mode d'emploi pour SORTIR D'ICI !
La solution arriva d'un coup à son esprit. Comme si elle avait attendu qu'il pose la question.
Faire le vide... (nié?)
Il expira lentement et s'assit tranquillement en tailleur. Il n'avait rien à perdre à essayer... Voldemort était toujours dans la pièce, caressant machinalement Nagini, qui sifflotait de plaisir à ses pieds, et Harry avait d'autant plus de mal à se concentrer que la cicatrice sur son front continuait de le brûler pour réagir à la présence du Lord Sombre.
Harry chassait toutes les minuscules pensées de son cerveau dès qu'il les sentait approcher. Au bout d'un moment, il se sentit étrangement planer. Devant ses yeux clos apparut une brume grise et épaisse. Il s'imagina se lever et avancer lentement dans ce brouillard. Qui lui rentrait soudain dans les narines, dans la bouche et l'étouffait...
Il suffoqua, tomba lentement à la renverse, comme s'il vivait en image par image et s'évanouit lorsqu'il toucha le sol.
-- O -- O --
Harry se sentit secoué et remué violemment. Il se redressa en sursaut et faillit ensuite retomber en arrière,mais deux bras l'enserrèrent et le fixèrent à la verticale. Une fois assis, il perçut d'abord qu'il était sur quelque chose de mou, puis il vit plusieurs visages flous penchés sur lui. Il sentit qu'il était trempé de sueur.
Je suis... réveillé...
Il entendit une voix très faible lui demander :
- Harry... ça... ça va ? Dis-nous quelque chose...
Harry mit quelques secondes à assembler tous les mots dans sa tête et à en comprendre le sens. C'était la voix de Ron... Il essaya de dire "Oui tout va bien" mais sa langue resta irrémédiablement immobile et il ne parvint qu'à produire un faible gargarisme. Ce quiparût tout de même rassurer son entourage.
Harry tapota faiblement de la main sur sa table de chevet, mais une silhouette avec de longs cheveux ébouriffés le devança et lui mit ses lunettes sur le nez. Harry distingua alros bien plus nettement les visages blêmes penchés sur lui. Oh ! Hermione juste en face de lui ! Et puis il y avait Ron juste à sa droite, et aussi Dean, Seamus et Neville, qui partageaient son dortoir. Ron était si blanc que ses taches de rousseur passaient pour de gros points noirs. Hermione et les autres étaient livides, mais commençaient petit à petit à reprendre des couleurs en constatant que Harry respirait et bougeait normalement.
- Tu nous as fait une de ces peurs, lâcha Dean en expirant d'un seul coup, comme s'il avait longtemps retenu son souffle.
- Que... que s'est-il... que s'est-il exactement passé ? parvint à articuler Harry avec difficulté.
Un grand silence.
- Tu nous as flanqué la frousse de notre vie, voilà ce qui s'est passé, Dean te l'a dit, cria Ron qui avait à présent un regard assassin. Monsieur a fait sa crise pendant son sommeil. Je t'ai entendu faire un cauchemar sur Sniffle, je me suis rendormi mais une demi-heure plus tard, tu as été agité de convulsions, et pendant au moins vingt minutes, je t'ai secoué pour te réveiller, sans résultat, jusqu'à ce que tu hurles une phrase sans queue ni tête à propos d'un notion de fidélité que je n'ai pas bien saisie. Je te voyais t'agiter et je ne savais pas quoi faire pour te réveiller. Je t'ai même mis des baffes, si tu veux savoir, mais tu ne réagissais même pas. Dean, Seamus et Neville ont essayé aussi mais n'ont pas fait mieux. Et alors... tu m'as crié de t'aider et d'appeler Hermione...
Ron avait dit tout ça presque sans respirer, et de blanc il était passé à rouge,un vrai Vernon miniature (avec la veine qui palpite sur le cou et tout)qui change de couleur plus vite que de chemise. Hermione prit sa suite, d'une voix bien plus calme :
- Il a failli réveiller tout le château en hurlant depuis la Salle Commune pour que je vienne - car comme tu le sais il ne peut pas monter l'escalier en colimaçon du côté des filles sans déclencher l'alarme et tout le tintouin. Sauf qu'à cause de la pression, il avait oublié que j'ai une chambre à moi toute seule, qui donne sur la Salle Commune. Enfin bref, quand je t'ai vu, j'ai essayé de ne pas paniquer et je suis allée chercher un grand flacon d'une Potion de Réveil que j'avais gardé de ma troisième année... Je t'ai ouvert la bouche en te pinçant le nez et je t'ai tout vidé dans le gosier. Tes convulsions se sont arrêtées. Et une minute plus tard, à force que Ron te secoue, je suppose, tu as eu un grand sursaut et tu es revenu parmi nous...
Harry se rendit compte que tout cela coïncidait parfaitement avec son rêve. Il voulait tout raconter à Ron et Hermione, mais la présence de Dean et des autres rendait cela plus compliqué. Ils restaient tous là, les yeux et oreilles grands ouverts, attendant qu'il s'explique. Il n'avait pas envie de le leur dire à eux. Hermione comprit.
- Seamus, Neville, Dean,vous devriezaller boire et manger tranquillement dans la Salle Commune avant de vous recoucher, je crois que Dobby y a laissé plein de bonne choses.
Seamus et Dean eurent un regard réprobateur mais Neville les poussa gentiment vers la sortie. La jeune fille le remercia d'un regard puis se retourna vers ses deux amis.
Harry leur raconta son rêve avec Voldemort rapidement. Les réactions furent exactement celles qu'il attendait : Ron blêmit une fois encore et Hermione lui conseilla d'en parler à Dumbledore.
- Je ne sais pas, Hermione, lui dit-il.
Elle ouvrit des yeux ronds. Il expliqua :
- Quand je me suis couché, je me sentait vraiment mal. Qui te dit que Voldemort n'en a pas profité pour refaire la même chose que l'année dernière ? Une autre hallucination ? Un autre rêve montéde toutes pièces ? Un autre piège...
- Tu m'as dit toi-même que tu n'étais pas à l'intérieur de Voldemort mais à l'extérieur ! Que personne ne te voyait ni ne t'entendais ! Ce n'était pas Voldemort qui contrôlait ce rêve, Harry, c'était toi !
- Mais non à un moment je... (il fit une pause) Oh non !
- Quoi ?Qu'est-ce qu'il y a? s'exclama Ron.
- Je viens de me rappeler que... il y a eu un moment où j'ai crié quelque chose à Voldemort et... je ne suis pas sûr mais j'ai l'impression que... qu'il a entendu ce que j'ai dit.
Harry avait tenté de parler d'une voix normale, sans y parvenir. Elle tremblait légèrement sous l'inquiétude que provoquait ce souvenir. Hermione avait l'air plus que paniquée.
- Harry... Qu'est-ce que tu lui as dit ? demanda-t-elle d'une voix blanche.
- Que... que ses serviteurs... ne lui étaient pas tous fidèles...
- KWAAAAA ! s'écria Hermione. MAIS TU NE VAS PAS BIEN ?
Elle s'écroula par terre et se tenant le visage dans ses mains.
- C'est pas possible, c'est pas vrai, c'est pas vrai, mais qu'est-ce qui t'as pris... Rogue est foutu... Il est définitivement fini...
Ron parut scandalisé qu'elle s'intéresse au sort d'un Mangemort après ce que Harry venait de subir, mais il tenta de la réconforter tout de même :
- Qui te dit que Voldemort va penser directement à Rogue ? Et puis Dumbledore doit déjà être au courant de tout ce que Tu-Sais-Qui a l'intention de faire. Et il doit déjà prendre des mesures pour prévenir ces actions...
Hermioneleva la tête vers lui, l'air désespéré, à la limite du méprisant.
- Mais qui te dit qu'il raconte tout à ses Mangemorts ? Harry vient de nous dire qu'il a dû prendre Bellatrix à part pour lui parler. Certains savent, pas d'autres. Et là, Rogue ne sait pas ce qui l'attend. Il n'est pas au courant du danger qu'il court ! Bord de M ! Harry, Je crois que tu as fait une belle connerie...
Les deux garçons eurent un sursaut en entendantleur amiejurer. Jamais cela ne lui était arrivé auparavant.Un léger silence s'installa entre eux, chacun réfléchissant au meilleur comportement à adopter. Hermione exprima la meilleure option qui so'ffrait à eux :
- Dumbledore voudrait que tu le lui dises, Harry...
Des pas retentirent dans l'escalier. Neville n'avait apparement pas réussi à retenir les deux autres plus longtemps.
- Je sais bien, Hermione. Je le lui dirais demain.
Les trois colocataires arrivèrent, l'air renfrogné en voyant que la conversation avait tourné court. Seamus se coucha en maugréant et Dean se recouvrit prestement de sa couette, sans rien dire. Neville leur jeta un regard désolé puis partit dormir dans son lit à baldaquins en souriant légèrement.
Harry se sentait sale et collant. Il se leva de son lit en testant la solidité de chacun de ses muscles avant de les utiliser et se dirigea d'un pas mal assuré, presque chancelant, vers la salle de bain du dortoir. Pendant ce temps,Ron faisait voltiger les draps et couverturessales du lit de Harry jusqu'au panier à linge prévu à cet effet et en faisait apparaître d'autres, qui s'installèrent gracieusement sur le matelas. Harry ferma la porte à clé et se déshabilla.
Alors que l'eau chaude coulait le long de son corps, il pensa soudain qu'il avait vraiment des amis fantastiques. Que serait-il devenu sans leur aide et leur soutien ? Déjà en rpemière année, sans Ron, ils n'auraient pas passé l'échiquier géant. Sans Hermione, une des nombreuses potions de Rogue les aurait empoisonné... Il sourit en pensant à la baguette cassée de Ron qui leur avait sauvé la mise en seconde année pendant qu'Hermione était figée comme une statue à l'infirmerie, après leur avoir trouvé des informations capitales pour sauver Ginny.
En fait,l'unique fois où je me suis retrouvé vraiment seul, c'était en quatrième année... C'est sûrement pour ça que j'ai été si agacé et agaçant l'année dernière.
Il se rappelait aussi son étonnement quand Hermione avait utilisé avec lui le Sablier Retourneur de Temps en troisième année...
Dire qu'elle a réussi a nous cacher ça pendant toute l'année !
Il se remémora les airs mystérieux - et fatigués - qu'elle avait chaque jour, toutes ses disparitions... Cette façon évasive qu'elle avait de leur répondre quand ils lui posaient des questions à ce propos.
Il rit - ingurgitant au passage une bonne rasade d'eau et de mousse qui le fit tousser. Ils avaient traversé tant de choses tous les trois, tant d'épreuves que le simple fait d'être en vie et de pouvoir profiter d'une douche l'étonnait et l'amusait.
Il se sécha, revêtit un pyjama propre de la penderie de la salle de bain, récupéra ses lunettes et sortit. Ron l'attendait derrière la porte et l'empoigna pour le jeter sur son lit.
- Allez, va dormir, garnement, avant que j'me fâche ! dit-il en riant. Et me refais jamais un coup pareil, c'est compris ?
Harry aquiesça en souriant et se coucha en se blotissant sous ses draps et en forçant son cerveau à cesser de travailler à toutes ces questions qui l'omnubilaient depuis le matin-même.
-- O -- O -- O -- O -- O --
Dans un petit village Moldu, près de Londres, régnait un calme sans pareille sous la nuit sans lune de ce 2 mai 1996. Seules quelques étoiles diffusaient une lumière palôte sur les environs. De gros nuages gris-foncés circulaient dans le ciel en les masquant une par une. Deux carrefours entouraient le village : un à l'entrée, l'autre à la sortie.
Un seul lampadaire, allumé, marquait l'entrée de la bourgade. Un craquement sonore rompit soudain le silence trop plat. Une silhouette fine et svelte s'avança dans le cône de lumière jaunâtre. C'était une femme aux longs cheveux noirs et lisses. Elle avait les joues creusées, des cernes sous les yeux et une lueur des folie dans le regard. Elle possédait encore malgré cela les vestiges d'une grande beauté sur son visage, et son corps avait gardé les formes voluptueuses de sa jeunesse, qui étaient d'ailleurs mises en valeur par les vêtement Moldus en cuir qu'elle avait endossé.
Bellatrix commença à marcher, s'éclairant doucement avec sa baguette, semblant connaître son chemin. Tous els volets des villa alentour étaient clos. Elle s'arrêta et releva sa baguette vers le haut, illuminant un petit écriteau donnant le nom de la grande - et seule - avenue qui traversait le village.
"Double Cross Road"
Elle chercha le numéro 81 de la rue et finit par arrêter ses pas devant une maison d'aspect modeste, sans trop de prétention ; sa première visite de la soirée. Elle avait décidé de commencer par lui. C'était celui qu'elle estimait le plus suspect, celui en qui elle n'avait aucune confiance...
La jeune femme passa un petit portail en fer et traversa le jardin à grandes enjambées. Elle n'avait pas de temps à perdre, une demi-douzaine de visites similaires l'attendaient si celle-ci se révélait infructueuse.
Une semaine... Il en a de bonnes... En attendant, c'est un défi que je relève !
La porte d'entrée était en bois verni et sculptée de formes ondulantes. Elle l'examina sous tous les angles.
Pfff... je préfère défoncer les portes que sagement les ouvrir... Bon, un simple Alohomora devrait suffire, il n'a apposé aucune protection magique...
Après avoir lancé le sortilège, elle poussa la porte et pénétra dans la maison.
Comment font ces stupides Moldus pour éclairer toutes une pièce, déjà ? Ah oui, c'est vrai !
Elle cherche l'interrupteur en tatonnant et l'actionna. L'ampoule grésilla un peu avant de s'allumer, dévoilant une immense pièce d'aspect médiéval, avec des meubles en bois noir et des tentures de velours sombre... Contrairement à l'extérieur de la maison, ici tout respirait le confort et l'opulence. Tous ces objets semblaient avoir une âme et une histoire magnifique à raconter. Bellatrix ne put retenir un sifflement d'admiration.
- Eh ben ! Il ne s'embête pas, ce cher vieux Rogue ! Bon, je vais avoir plus de boulot que ce que je pensais...
Elle releva ses longues manches de dentelle noire sur ses coudes et se concentra en fermant les yeux. Elle leva sa baguette et éxécuta un mouvement complexe tout en rondeur avec son poignet.
- Fixato memoriam !
Une brume blanche, presque transparente, s'échappa de l'extrémité de sa baguette, se glissa dans chaque recoin de la pièce et même sous les portes avant de s'évaporer lentement.
Allez on s'active maintenant...
Elle commença à fouiller un epu partout, renversant des objets et leur contenu sur le sol, cherchant dans tous les meubles un indice quelconque (qu'elle ne s'attendait pas à trouver si facilement ; Rogue n'était pas si idiot...) .
Rien ici, on passe à côté.
Elle fouilla ainsi dans toutes les pièces, y mettant un désordre incroyable, gardant le "secret du salon" pour la fin. Elle avit très bien senti qu'une magie était en oeuvre sur l'un des murs du salon et ne comptait s'y attaquer qu'en dernier. Elle n'avait pas la moindre confiance en Rogue. Dès qu'il était retourné près du Seigneur des Tènèbres, il y a deux ans, elle avait fait part au Lord Sombre de sa crainte qu'il soit un espion mais il n'en avait pas tenu compte.
Bellatrix avait pourtant beaucoup de raisons de penser qu'il avait trahi son Maître. Rogue était resté à Poudlard pendant treize ans, sans chercher à rallier Voldemort, il l'avait empêché de s'emparer de la Pierre Philosophale, n'avait pas essayé de tuer Harry pendant tout ce temps, il n'était même pas venu leur prêter main-forte au Ministère...
Elle continua de fouiller les pièces de la maison, plongée dans se spensées tumultueuses.
A l'évidence notre petit Rogue n'est pas un traitre, pensa-t-elle, ironique. Un peu allumé du Moyen-âge certes, mais s'il a quelque chose à cacher, ce n'est pas ici. Logique... Il n'irai pas cacher un ordre de mission du vieux fou barbu dans le placard de sa cuisine...
Elle s'approcha du mur du salon et examina au toucher latapisserie qui le couvrait dans sa totalité. Au sol, une minuscule fente avait permis à la vapeur blanchâtre qu'elle avait fait apparaître de se glisser derrière.
Personne ne doit jamais venir ici s'il protège ses secrets seulement avec un Sortilège de Disparition...
- Apparecio !
Une relief ressemblant à une poignée apparût derrière la tapisserie. Elle la souleva et découvrit une porte en acajou massif qu'elle ouvrit sans hésiter. Un escalier taillé dans du roc descendait en tournant sur la droite. Les murs faits de pierres taillées était recouverts de mousses et de lichens. Bellatrix avança avec un sourire et commença à descendre. L'air embaumait la magie. Après déjà une centaine de marche, Bellatrix s'arrêta. La descente était interminable...
Pas normal... Toutes ses marches, vraiment pas normal...
Il lui semblait également avoir remarqué une certaine régularité dans la composition des lichens.
Mais oui ! Oh le sale ... ! Je me suis crevée pour rien. Il a lancé un sortilège de Boucle Spatiale. Je refais le même trajet toutes les dix marches !
A l'aide de la formule adéquate, elle annula furieusement le maléfice et se remit à descendre. Quelques marches plus tard, elle aperçût une nouvelle porte. Elle ss'approcha et vérifia l'absence de tout sortilège avant de tourner la poignée. Elle se figea quand elle entendit un déclic suspect. Elle recula instinctivement d'un pas - presque par réflexe - tandis qu'une dizaine de fléchettes sifflantes passaient devant elle en lui frôlant le visage, se plantant dans le mur d'en face. Instantanément, le lichen se fana, se racornit, et tomba en miettes.
- LE FILS DE CHIEN ! Encore une saleté de piège enduit d'une potion de sa composition ! hurla-t-elle aux fléchettes qu'elle regardait avec fureur.
Elle donna un grand coup de pied rageur dans la porte pourla défoncer et attendit quelques secondes avant de pénétrer dans l'antre de Rogue.
La pièce faisait au moins 20 mètres sur 15, remplie d'armoires vitrées pleines d'ingrédients divers et variés. Ici et là trainaient des chaudrons de toutes tailles et de toutes formes. Au centre, il y avait un magnifique foyer avec une aération juste au-dessus. Comme dans la salle de classe de Rogue, des potions achevées bouillonnaient et frémissaient un peu partout. Un bureau -sur lequel des parchemins éparpillés, gribouillés, annotés étaient disposés - trônait dans l'un des coins. Un seul des murs était vide de tout meuble, portant sur la pierre centrale une gravure pas plus grande que la paume de la main que Bellatrix avait du mal à identifier.
Ca a de la gueule ! Il a du goût !
La Mangemort trouvait bien plus agréable de vérifier la maison du "cher vieux Rogue". Non seulement il était toujours absent car professeur à Poudlard, amis en plus les lieux avaient un charme certain qui ne laissait pas pas indifférent.
Bellatrix alla examiner la sculpture sur le mur opposé à l'entrée. Elle représentait une vipère qui ondulait tranquillement.
Bellatrix s'en désintéressa et jeta un oeil aux armoires noires vitrées. Des ingrédients, des flacons, des fioles, des chaudrons et des ustensiles... rien de plus. Elle se dirigea vers le bureau pour examiner les parchemins. Tous traitaient de potions, de combinaisons d'ingrédients et de l'élaboration de nouvelles recettes. Elle les écarta d'un geste de la main et fouilla dans les tiroirs. Encore des parchemins. Observations des fumées dégagées, des effets des potions, de leur toxicité. Elle jeta les liasses au sol et poursuivit la fouille du bureau.
Soudain, un détail attira son attention. Au sol, l'un des parchemins représentait l'esquisse d'un dessin bien particulier. C'était celui de la vipère gravée sur le mur d'en face. Elle ramassa tous els parchemins à terre et les regarda un par un en retirant de la brassée ceux qu'elle jugeait inintéressants. Il lui restait après le tri une vingtaine de feuillets entre les mains. Elle les lut tour à tour, décryptant avec difficulté l'écriture brouillon de Rogue.
D'après ce qu'elle comprit, il s'agissait d'un verrou, mais aucun aprchemin ne mentionnait une clé quelconque qui y corresponde pour pouvoir le débloquer. Bellatrix fouilla à nouveau les armoires de fond en comble. Lorsqu'elle voulut déplacer un flacon, celui-ci bascula sur le côté lentement, ouvrant juste au-dessus du bureau dans un déclic un trou rectangulaire dans le mur, où étaient rangées des plumes et des encres spéciales.
Je me demandais aussi où il trouvait l'encre pour écrire sur les parchemins...
En bougeant tous les objets un par un dans la pièce, pas moins d'une demi-douzaine de creux et de trappes secrètes s'ouvrirent un peu partout, sauf sur le mur où était gravée la vipère.
- Mais c'est pas vrai ! Combien de machins secrets je vais encore devoir me taper ? On se croirait dans le salon des Malfoy !
Elle étudia avec précision chaque objet, espérant y trouver un quelconque indice qui lui permette de venir à bout de cette gravure, mais rien n'y fit.
Furieuse, elle s'approcha du mur nu et lui cria dessus, comme si elle attendait une réponse :
- Mais comment tu t'ouvres, à la fin ?
Un silence pesant s'installa.
C'est pas comme ça que je vais y arriver... Je déteste la subtilité, merde ! Je vais l'exploser, ce foutu mur !
Elle secoua sa baguette magique et quelques étincelles en sortirent. Dans la position d'un ninja prêt au combat, elle éxécuta un mouvment rapide vers l'avant avec sa baguette en prononçant :
- Pictum annihilis !
Un énorme rayon rouge vif partit de l'extrémité de l'instrument de bois en direction de la vipère, filant à toute vitesse. Mais à quelques millimètres avant de toucher la minuscule sculpture, il s'immobilisa soudain puis disparût aussi vite qu'il était arrivé.
- RRrraaaahhhh ! rugit Bellatrix.
Elle fit un mouvement rageur de sa baguette et l'armoire contenant les flacons vides explosa en morceaux.
J'avais oublié qu'il était loin d'être stupide... Au moins ça prouve qu'il a quelque chose à cacher...
Malgré sa colère apparente, Bellatrix savourait chaque moment de ce défi qui lui était imposé.
Elle aimait cette sensation qui occupait tous les neurones, tous les sens, ce genre si spécial d'euphorie que l'on ressent lorsque l'on sait que l'on est proche de la victoire. Elle voulait y arriver. Pour éprouver ça.
Bellatrix se mit à penser avec délectation :
La même sensation que lorsque l'on s'apprête à ôter la vie à quelqu'un... lorsque l'on sait que cette personne est à notre merci, que l'on a plus que deux mots à prononcer avant l'extinction finale... Que j'aime fair durer cet instant !
Elle frissonna de plaisir en se remémorant toutes les fois où elle s'était retrouvée dans une telle situation.
J'ai enfin un défi à ma hauteur...
La lueur de folie brillait de plus en plus au fond de ses pupilles, s'intensifiant à chaque seconde ; elle avait un rictus aux lèvres et un air machiavélique. Elle se reprit.
La meilleure manière d'ouvrir ce truc n'est pas de le détruire, apparemment. Pfff... vais être obligée d'essayer autre chose.
- Symboliberatus !
Un très fin fil bleu sembla se dérouler lentement de la baguette et se dirigea vers le verrou reptilien en ondulant lui-même au sol. Arrivé au bas du mur, il remonta vers la gravure et s'arrêta en son centre. La suite du fil s'enroula gracieusement autour du point central, couvrant peu à peu tout le symbole. On ne voyait à présent plus la vipère, cachée sous un cercle bleu marine aussi gros que la paume de la main.
Alors le disque commença à changer de ton. Le bleu s'éclaircissait puis s'obscurcissait, devenant tour à tour bleu ciel puis bleu nuit. D'un peu plus loin, on aurait pu dire qu'il scintillait.
Bellatrix retenait son souffle, la baguette toujours brandie, continuant à éxécuter et à façonner la suite du sortilège.
Jusque-là tout va bien... Les protections se sont laissé berner, maintenant on passe aux choses sérieuses...
Elle se concentra et la couleur se figea sur un bleu cyan. La complexité de la maîtrise du sortilège l'obligeait à faire attention à chacun de ses mouvements. Elle ferma doucement les yeux et prononça dans sa tête la formule consacrée :
Svelaris... révèle ton secret...
Le cercle commençait à palpiter. Il cherchait à détruire la barrière magique qui protégeait le sceau. Intérieurement, Bellatrix l'encourageait et priait pour qu'il y arrive. Mais elle n'eut pas le loisir de voir ses prières s'exaucer...
Il y eut soudain un grésillement, comme un petit bruit d'électricité, et un immense éclair jaillit du mur à travers le disque pour venir frapper Bellatrix. Elle fut projetée vingt mètres plus loin contre une armoire vitrée dans laquelle elle s'encastra sous le choc. Les éclairs et grésillements disparurent instantanément.
Bellatrix se releva avec peine des gravats. Un mal de dos épouvantable la tiraillait. Elle porta un doigt sur sa lèvre inférieure coupée et lécha le sang qui y perlait.
Pas pire qu'un bon Endoloris... Aouch ! Mais un peu de soin ne me ferait pas de mal...
Elle se jeta un rapide sort de guérison qui apaisa sa douleur et constata avec amertume que son sortilège n'avait été d'aucune efficacité. Le fil bleu était réduit à un tas de cendres disparates au pied du mur. En approchant sa main à plat, frôlant le mur et fermant les yeux, elle ne sentit rien de changé autour de la gravure.
Pas même une brèche dans la protection. Vraiment fort...
Elle eût un grand sourire, puis éclata d'un rire démentiel. Elle lança dans la pièce vide un regard menaçant puis s'écria :
- Tu ne me résisteras pas éternellement !
Oh que c'est une fin méchante ! Et je vais faire pareil pour le prochain chapitre... une fin encore pire peut-être...Alors...
Pour qui Rogue travaille-t-il réellement ? Notre méchant-sadique Voldy ou notre gentil-charmant Dumby ?
Qui est cet élève mystérieux(se) que Voldy veut faire sortir de Poudlard ?
Dumby est-il au courant de tout ce qui se passe ? Si oui, que va-t-il faire ?
Comment notre pauvre Harry va réagir face à Rogue pour son cours d'Occlumencie ?
Bellatrix va-t-elle réussir à briser ce p... de maléfice pour qu'on sache ENFIN ce qu'il y a derière ?
Le Colonel Moutarde a-t-il été tué dans le boudoir avec le chandelier ? (dsl niea chan j'ai pas pu résister à piquer ta réplique...)
Toutes ces questions trouveront-elles enfin des réponses ?
Sans hésiter... OUI ! (sauf celle du Cluedo, hihi... ça je sais pas !)
Alors si vous voulez la suite autant que moi je veux l'écrire, pleaaaaaasse, revieeeeeewez-moaaaaaaa! (Juste un piti clic sur le bouton mauve en bas à gauche silvouplééééé :-))
Poutous je vous aime tous !
