Titre : Harry Potter et la sphère des âmes
Auteur : toujours moa... myrmeca...
Disclaimer : est-il encore nécessaire de le diiiiiiiiiireeeuuuhh ? Bon... Oui. Alors bon je ne reçois pas de sous et tout appartient au monde magnifque et grandiose de JKR... En même temps, comme je le dis si bien, essayez d'imaginer Dumbledore se relevant en vitesse la nuit pour aller pisser parce qu'il ne contrôle plus sa vessieavec l'âge et tout de suite, ça casse un peu le mythe lol !
(Ben c'est vrai quoi il a au moins 90 ans dans le Tome 6 !)
Spoiler : toujours pareil... les 6 premiers tomes !
Courage et bonne lecture...
RESUME DES EPISODES PRECEDENTS : (pour ceux qui suivent à moitié, lol !)
Notre Riry national se réveille bien tranquillement un matin et découvre (ouais génial !) que les grosses tempêtes sont finies et qu'il va pouvoir rejouer au Quidditch, mais après un entraînement, il aperçoit avec Ron une sorte de "gros loup noir aux poils ébouriffés" qui court vers Poudlard et il a l'impression fugace mais persistante qu'il s'agit de Sirius. A cause de cette apparition, il fait un rêve vraiment zarb où Srius joue les Terminator en puissance, puis le rêve change et il entend une partie minime de ce que Voldemort veut accomplir pour le moment, c'est-à-dire faire sortir un élève de Poudlard pour lui "parler" (mais vidaman on se doute bien qu'il y a plus que ça derrière)...
Notre Gryffi en parle à Dumby qui, plutôt que de s'étonner du plan de Voldy, s'étonne du fait qu'Harry ait pu pénétrer la réalité de Lord Voldemort aussi facilement sans que ce dernier ne s'en rende compte. On apprend alors que Harry est un Ataraxus, un genre de mutation génétique extrêmement rare qui n'apparait normalement que chez les femmes sorcières et se transmet ensuite à leur descendance, si elle arrivent à en avoir. La dernière Ataraxus en date était Rowena Serdaigle. Par conséquent, Harry devrait en être le descendant mais pourtant Rowena Serdaigle n'a eu aucun enfant qui ne soit pas mort-né d'après les données historiques.
Mais voilà, Dumbledore montre à Minerva McGonagall, Remus Lupin et Severus Rogue l'une des mémoires du Choixpeau, qui nous enseigne que Salazar Serpentard et Rowena Serdaigle allaient avoir un enfant... et que cet enfant ne serait pas mort à la naissance mais serait l'ancêtre de Lord Voldemort, que Serpentard aurait enlevé et que personne n'aurait revu(e) vivant(e). Et Harry aurait hérité des pouvoirs d'Ataraxus par le lien si spécial qui l'unit à Voldy-chou !
Bon j'arrête sur Riry et je passe rapidement en revue les autres personnages... Ginny s'est découvert le pouvoir de maîtriser le feu (qui est d'ailleurs chez toutes les familles de Sang-Pur), Hermione fréquentait depuis pas mal de temps des Serpy sans le dire à Harry et Ron (surtout Blaise en fait), Draco est toujours le zombie de service plongé dans ses sombres réflexions (zen faites pas il va en sortir bientôt !). Et puis je crois que c'est tout...
Voilà ! Bonne lecture !
Chapitre 6 : "Tel que tu es"
Draco se sortit lentement du brouillard comateux dans lequel il était plongé. Cela faisait deux fois en deux jours qu'il s'évanouissait et il commençait sérieusement à s'en agacer. Pourquoi est-ce qu'il était tombé dans les pommes cette fois-ci ? Ah oui ! Il s'en souvenait. Il y a moins de dix minutes, Potter l'avait suivi et il l'avait envoyé se faire voir en beauté. Puis il s'était arrangé pour trouver un endroit tranquille et il avait rouvert cette damnée boîte.
Il avait touché la coupe.
En fait elle l'avait attiré... Il l'avait à peine frôlé du bout des doigts qu'elle l'avait accroché, comme si ils avaient été deux aimants trop longtemps éloignés. Il y avait eu un brusque éclair bleu vif et une lumière blanche aveuglante. Et puis il avait dû s'écrouler au sol... Draco se leva prestement et ramassa avec précaution la Coupe d'Elga Poufsouffle, qu'il reposa dans son écrin, non sans réaliser qu'il ne lui restait qu'une toute petite minute avant le cours commun de Métamorphose avec les Gryffondor. Il prit ses affaires éparpillées au sol et commença à marcher à travers Poudlard.
Il sentait un mal de crâne terrible le tarauder et avait l'impression que ses jambes allaient le lâcher d'un moment à l'autre. Mais le malaise s'atténua et disparût au bout de quelques secondes. Draco se sentait étrangement bien à présent. Euphorique même. Il percevait son sang circuler dans chacune de ses veines et les battements doux de son coeur tandis qu'il allongeait ses foulées pour regagner l'étage des Métamorphoses. Un sentiment de puissance s'insinuait en lui. Comme si son cerveau répandait trop d'endorphine dans son corps. Un sentiment indescriptible et démentiel, comme si tout lui était désormais permis, comme s'il pouvait tout faire et tout tenter.
Qu'est-ce qui m'arrive ?
Il tenta de se reprendre et l'excitation qu'il avait ressenti plus tôt s'évanouit aussi rapidement qu'elle était venue.
Il parvint aux abords de la classe au pas de course et remarqua avec amertume qu'ils étaient déjà tous rentrés. Il toqua fermement sur la battant de bois.
- Entrez ! cria une voix sévère.
Elle n'aime pas les retards, cette vieille pie...
Il entra rapidement dans la classe, où se tenaient des élèves qui le fixaient tous, éberlués qu'il ait ne serait-ce que quelques secondes de retard.
- Excusez moi, professeur, je n'avais pas vu l'heure...
- Asseyez-vous, Monsieur Malfoy, je n'ai pas de temps à perdre, ce cours est d'un importance capitale.
Draco ne se le fit pas dire deux fois et parcoura la pièce du regard, cherchant une place où s'installer. Malheureusement pour lui, la seule table en binôme libre se trouvait... à côté de Potter ? Non mais c'était fait exprès pour l'énerver ou quoi ? Et McGonagall le fixait en silence, attendant impatiemment qu'il s'assoie à l'endroit qu'elle lui désignait, sous les regards compatissants des Serpentards présents.
Avec un soupir parfaitement résigné, il prit place à côté de son ennemi jué sans lui avoir accordé un regard, se concentrant sur le début du cours de McGonagall - dont il n'avait apparemment pas manqué grand-chose.
- En cette sixième année à Poudlard, le sortilège que vous allez apprendre aujourd'hui sera parmi les plus difficiles, et certains d'entre vous n'ariveront peut-être pas à le maîtriser de toute leur scolarité... C'est le Sortilège des Sept Eléments... Oui, Miss Granger, je me doutais que vous lèveriez la main. Et je crois également savoir quelle question vous voulez poser. Pourquoi sept éléments et non quatre, n'est-ce pas? Tout d'abord parce que Sept est un chiffre magique qui confère plus de pouvoirs à toute chose, ensuite parce que Quatre est le nombre total d'éléments considéré par les Moldus, et non par les Sorciers, qui quant à eux en rajoutent trois. Il y a donc les quatre premiers : la Terre, le Vent, l'Eau, et le Feu, et les trois autres : le Bois, la Foudre et la Glace.
Elle fit une pause en considérant la main d'Hermione qui s'était levée une seconde fois.
-Une autre question, Miss Granger?
- Oui, professeur. Je comprends le principe du Sortilège, mais... et le métal, n'est-ce pasun élément que les Sorciers auraient pu prendre en compte?
McGonagall esquissa un petit sourire et répondit :
- Très bonne question, Miss Granger. Cinq points pour Gryffondor. C'est tout simplement parce quecet élément est un domaine bien trop vaste pour être pris en compte par ce Sortilège, et que de plus, nous en revenons au problème du nombre sept : avec un élément de plus, ce serait le sortilège des Huit éléments, chiffre qui est certes en étroit rapport avec l'infini, mais n'apporte aucune spécificité à la Magie mise en oeuvre. Ai-je répondu à votre question ?
Hermione acquiesça d'un hochement de tête et McGonagall poursuivit :
- Vous allez, seuls et non par binôme - ce qui plaira sûrement à Monsieur Malfoy, qui ne cesse de se tortiller sur son siège pour s'éloigner de Monsieur Potter... - utiliser le Sortilège Morpheus (ou des Sept Eléments) afin de transformer ces baguettes de bois en un élément quelconque, de votre choix. Tout en sachant bien entendu que les plus difficiles sont le Bois, la Glace et la Foudre.
Elle fit apparaître d'un mouvement de poignet élégant une baguette de bois ordinaire devant chaque élève et ajouta avant d'aller s'asseoir à son bureau :
- Il faut que lorsque vous prononciez l'incantation, vous imaginiez l'élément se transformer et devenir ce que vous désirez qu'il soit. Outre la difficulté du Sortilège, il y a un avantage considérable à savoir le manier : votre adversaire, même si vous prononcez la formule à voix haute, ne saura pas quel élément vous allez invoquer, même si il peut deviner à partir duquel.
Draco releva la tête de son bureau et la regarda attentivement. Les professeurs avaient toujours la manie pendant les cours de ramener les sortilèges ou maléfices appris à une situation de combat. Toujours cette comparaisonavecpossibilté deconfrontationà un adversaire.
Ce qui est toujours le cas, pensa amèrement Draco. Nous avons toujours une chance d'avoir à nous battre contre quelqu'un...
- Je vous propose pour commencer de faire légèrement brûler votre baguette de bois en transformant l'extrémité en feu, jusqu'à ce qu'il y ait une petite braise, puis de l'éteindre en transformant ce feu en eau, dit McGonagall depuis son bureau, voyant que ses élèves hésitaient à lancer le sort sur leur morceau de bois.
Draco empoigna fermement sa baguette dans sa main droite et tint le morceau de bois devant lui de sa main gauche.
- Morpheus ! prononça-t-il distinctement.
Une flammèche minuscule apparût au bout du morceau de chêne et consuma une infime partie du bois.
C'est pas encore gagné... Allez, Draco, concentre-toi !
Il s'appliqua à imaginer qu'une énorme flamme jaillirait du bois qu'il tenait et la formule des Sept Eléments traversa furtivement son cerveau. A ce moment, le bois s'enflamma complètement sur toute sa moitié supérieure et Draco sourit. Il avait réussi... Mais il fallait vite qu'il retransforme ce feu en eau sinon ce serait sa main qu'il allait finir par brûler ! Alors il pensa à une grosse douche froide qui s'abattrait sur ce feu et la formule traversa à nouveau son esprit.
"Pshhhhhhh..."
Son feu venait de s'éteindre et une petite flaque s'était formée sur son bureau entourant sa baguette de bois à moitié calcinée.
Satisfait, il jeta un regard aux alentours et fut stupéfait de constater que dans la salle de classe à sa droite, personne n'arrivait à éteindre son feu ou ne serait-ce qu'à l'allumer...
Mais c'est pourtant facile !
Il se tourna vers Potter pour voir ce qu'il fabriquait et haussa un sourcil étonné - le seul geste qui trahisse ses émotions qu'il se permette - à la vue duGryffondor qui négligemment transformait en glace puis en eau puis en glace le reste de la petite flaque formée sur son bureau, le menton appuyé sur sa main gauche.
Draco tourna légèrement la tête et remarqua qu'Hermione faisait à peu près comme Harry, sauf qu'elle s'amusait à reconstituer sa baguette de bois telle qu'elle était au départ en opérant d'habiles transformation eau puis glace puis bois. Elle leva les yeux vers lui et il soutint son regard, amusé par le défi.
- Monsieur Malfoy, navrée de vous interrompre dans la contemplation du visage de Miss Granger, mais je préfèrerais que vous retourniez à vos exercices pratiques ! tonna McGonagall.
Grinçant férocement des dents, Dracopivotavers son bureau et... se retrouva avec un pantalon mouillé au niveau de l'entre-jambe à cause de l'eau qui s'écoulait de son bureau et dont il n'avait pas stoppé la course auparavant.
- Pu... Rhââaa... jura-t-il doucement.
- Modère ton langage, Malfoy... lança narquoisement Harry par-dessus son épaule. Franchement je ne savais pas que les sang-purs étaient aussi grossiers.
- Je ne t'ai pas sonné, le balafré, occupe-toi plutôt de tes affaires au lieu de te mêler de celles des autres ! répliqua-t-il, courroucé.
- Moi au moins mes affaires ne sont pas mouillées, murmura Harry en tournant un visage moqueur vers son pire ennemi.
Draco respira un bon coup.
Ne pas le frapper... Se lancer un Sortilège d'Assèchement et retourner au boulot... C'est juste de la provocation...
- Eh ben alors, Draco ? Tu fais mumuse avec l'eau ? balança Ron, qui se trouvait juste à côté d'Hermione et dontle morceau de boisétait dans le même état que celui de Draco.
Complication : ne pas les frapper !
- Messieurs, voulez-vous bien cessez vos enfantillages ? gronda Minerva McGonagall en se levant et en se dirigeant vers eux. Où en êtes-vous ? demanda-t-elle.
Chacun laissa son bureau en libre observation. Après un moment, McGnagall jeta un coup d'oeil dans le reste de la salle de classe et dit :
- Londubat, Zabini, Malfoy, Potter, Granger et Weasley, vous allez vous mettre à cette table tous ensemble, - et sans vous disputer - et m'écouter attentivement.
Les élèves désignés empoignèrent leurs affaires et s'attablèrent autour d'une plume d'oie - transformé par les bons soins de McGonagall en unbureau de forme circulaire.
- Vous avez de grandes capacités dans ce domaine spécifique qu'est la transformation des éléments. Ceux d'entre vous pour lesquels cela m'étonne le plus sont Weasley et Londubat, qui n'ont jusqu'à maintenant rien montré de particulier en ce qui concernait la Métamorphose. Vous allez tenter de transformer chacun votre baguette de bois en glace, entièrement, puis dela faire se liquéfier doucement en transformant l'extrémité en feu, jusqu'à pouvoir faire courir des éclairs sur l'eau ainsi obtenue. C'est une combianaison du Sortilège que certains Sorciers du niveau des Aspics ne parviennent pas à maîtriser... Allez-y, essayez !
En un tour de main, Harry réussit la transformation, n'étonnant apparemment pas McGonagall. Blaise tenta son coup à son tour et il n'y eut que les éclairs qu'il n'arriva pas à faire apparaître. Hermione et Neville obtinrent le même résultat et Ron ne réussit pas à continuer la fonte de la glace jusqu'au bout. Ce fut bientôt au tour de Draco et il se concentra au maximum de ses capacités.
Après quelques secondes, on put voir de petits éclairs dorés courir sur la surface l'eau répandue sur le bureau et un sourire satisfait jouer sur le visage de Draco Malfoy.
- Bravo, Messieurs Malfoy et Potter. Dix points de plus pour chacune de vos maisons respectives. Vous pouvez retourner à vos places, ajouta-t-elle en regardant les quatre autres. Je vous accorde cinq points chacun pour l'effort considérable que vous avez fourni.
Granger paraît déçue, ricana intérieurement Draco. Mais me voilà encore face à l'arrogant Potter pourri-gâté par le vieux chnoc… J'en ai marre de devoir toujours me mesurer à lui! J'aimerais bien une fois dans ma vie qu'on me prenne tel que je suis, et pas comme le rival principal du petit pote Potter!
- Maintenant, Messieurs, je vais vous donner une instruction pour le sortilège des Sept Eléments et si vous parvenez à le réaliser, je gratifierais vos maisons de vingt points chacune. Vous allez transformez l'eau qui reste sur cette table en terre puis la faire s'évaporer en une douce brise glacée. Combinaison de deux éléments à la fois, messieurs. Bon courage.
Et elle les laissa en plan pour passer dans les rangs parmi les autres élèves et leur donner des conseils. Draco regarda Harry transformer aisément l'eau sur son bureau en terre et il fit de même.
Leurs regards se croisèrent et Harry lui fit un sourire en coin.
- Tu veux encore faire une compétition, Malfoy? Le premier qui aura les vingt points?
- Absolument pas, Potter.
Harry le regarda plus intensément.
- Vraiment?
- Non, Potter, je ne veux pas me mesurer à toi… (Harry haussa les sourcils d'étonnement) Parce que je sais que je suis le meilleur, ajouta-t-il dans un rictus.
Harry leva les yeux au ciel.
- Toujours ta nature d'orgueilleux Sang-Pur qui refait surface, hein?
- Tu sais ce qu'il te dit le Sang-Pur? En attendant, concentre-toi un peu sur tes devoirs, sinon je fais s'enflammer ta tignasse!
A la grande surprise de Draco, Harry se mit à rire de sa menace.
- Qu'est-ce qui te fait marrer dans ce que j'ai dit, le Survivant?
- Ca me rappelle quelqu'un, murmura Harry en souriant doucement.
Draco se désintéressa de sa Némésis désespérante et tenta d'imaginer la Terre en face de lui s'envoler doucement dans les airs en se refroidissant progressivement.
- Morpheus… murmura-t-il.
Un léger tourbillon s'éleva au-dessus du tas de terre sèche et se glaça en remontant au fur et à mesure, donnant l'impression que les grains de poussière se diluaient à l'intérieur. Puis, dans un frisson, Draco fit partir par la fenêtre ouverte le vent glacé très légèrement dérangeant lorsqu'il volait autour de lui.
Harry y réussit de même et tous deux se fixèrent un moment avant de reporter leur attention sur le reste de la classe.
… - … - ...
Personne n'avait réussi totalement la première expérience!
Mais pourquoi n'y arrivent-ils pas? C'est dément! C'est d'une facilité déconcertante!
Apparemment Potter partageait les même réflexions que lui et s'étonnait de la même manière.
- Potter… C'est moi ou il n'y a vraiment que nous qui arrivons à maîtriser ce sortilège parfaitement dans la classe?
- Oui, je crois que ce n'est pas la peine de continuer à s'entraîner… Là on a dépassé le niveau commun.
Draco se figea à cette dernière remarque. A part en potions, où le favoritisme auquel il était sujet lui augmentait facilement ses notes, il avait toujours été moyen partout. Pourquoi tout d'un coup se retrouvait-il au même niveau que Potter? Et d'ailleurs, pourquoi Potter avait-il mieux réussi que Granger? Quelque chose clochait vraiment dans tout ce… Oh non…
La coupe…
Ce contact avec elle! C'est ça qui m'a changé! Mon père m'avait dit que cette coupe pouvait faire quelque chose de très spécial, mais qu'il valait mieux que je ne la touche jamais. Pourquoi? Et puis merde, j'en ai marre de me poser des questions sans trouver de réponses! Je vais faire comme Granger pour une fois: chercher par mes propres moyens!
Harry restait stupéfait par ce qu'il voyait. Personne n'avait réussi la première expérience dans la classe à part Hermione, Ron (Gné ?) et Neville (encore plus "Gné ?"). Ah oui. Et Blaise aussi. Euh... Zabini. Depuis quand pensait-il aux Serpentard par leurs prénoms ? Hermione avait vraiment trop d'influence sur lui. En parlant d'Hermione, pourquoi n'avait-elle pas réussi le Sortilège cette fois-ci ? Et pire question encore : pourquoi MALFOY (tu te passeras de l'emploi de son prénom, Harry !) avait-il réussi mieux qu'elle ? Tel qu'il connaissait cette sale fouine, il allait sûrement essayer d'en tirer profit avec une sale remarque, comme à son habitude !
Mais non. Draco avait plus un visage préoccupé qu'autre chose. D'ailleurs, le cynisme dont il faisait preuve auparavant s'était largement atténué. On pouvait de plus en plus lire ses sentiments sur son visage, ce qui avant était complètement impossible et il ne tentait presque plusd'humilier les autres élèves... Il était de plus en plus vide. De moins en moins lui. Ou l'inverse ? On ne pouvait plus rien dire de lui...
Finalement, peut-être qu'Hermione a raison...
- Mr Potter, avez-vous fini de rêvasser ? claqua une voix sèche près de lui.
- Pardon, professeur, mais nous n'avons plus rien à faire.
Pourquoi j'ai dit "nous" ?
- Avec ce Sortilège, il y a toujours quelque chose à faire, Mr Potter. Transformez donc l'air autour de vous en matière pour la travailler un peu ! Et n'oubliez pas, ajouta-t-elle bien plus bas, vous avez toujours une séance d'entraînement ce soir.
- Je ne risque pas d'oublier, professeur McGonagall...
- Bien. Comme d'habitude, à 21 heures dans la serre numéro 6.
Harry acquiesça d'un hochement de tête et fit semblant de se remettre au travail. A quoi bon perfectionner encore ce sortilège si il était déjà parfaitement maîtrisé ?
Je devrais plutôt essayer de...
- Malfoy...?
Draco fronça très légèrement les sourcils en se tournant vers lui.
- Qu'est-ce qu'il y a Potter ? demanda-t-il d'une voix neutre.
- Je voulais te demander si tu... si tu avais choisi de quel côté tu voulais être ?
Draco crispa sa mâchoire et parut absolument outré qu'il ose lui poser une question pareille.
- Je ne vois pas en quoi cela peut te concerner, Potter ! cracha-t-il. Je fais ce que je veux, tu entends ? Ce n'est pas toi qui peux me juger ou te donner le droit d'avoir un avis sur ce que je veux faire ou non ! Mêles-toi de ce qui te regarde !
Mouaip... Je devrais peut-être laisser faire Hermione après tout... J'ai jamais été très doué pour la subtilité.
La sonnerie qui annonçait la fin du cours (le maximum du temps de cours autorisé) libéra des élèves exténués par l'effort qu'ils avaient fourni, pour la plupart un peu ébouriffés. Le trio gryffondorien commença à marcher vers la Grande Salle pendant qu'un Serpentard solitaire se dirigeait d'un bon pas (un peu rageur même) vers la bibliothèque...
- Harry, comment se fait-il que tu aies maîtrisé ce Sortilège aussi rapidement ? s'étonnait Hermione.
- Ben je n'en sais rien, écoute ! C'était pas difficile, il suffisait de penser un tout petit peu à ce qu'on voulait faire et ça marchait !
Ron et Hermione était aussi abasourdis l'un que l'autre.
- Euh, dis-moi Harry... commença Ron. Tu n'as pas senti comme... quelque chose... un truc qui t'enveloppait entièrement, qui t'enlevait des forces, qui puisait dans ton énergie et te vidait pendant que tu éxécutais le sort ?
Ron avait l'air de savoir exactement de quoi il parlait, et les sensations étaient on ne peut plus claires. Pourtant Harry ne les avait absolument pas ressenties et ce futà sontourde les regarder étrangement.
- Ben non ! fit-il en secouant la tête d'incompréhension. Pourquoi ? J'aurais dû ?
- Oui, quand même... oui, tu aurais dû, répondit Hermione, passablement exaspérée du manque de réactivité d'Harry mais également inquiète de ce qui arrivait à son ami. C'est un sort qui puise dans ton énergie vitale et magique pour prendre forme, donc oui c'est sûr et certain que tu aurais dû...
Le silence s'installa tandis qu'ils marchaient lentement vers le repas promis, tous trois (et pas seulement Hermione cette fois-ci) réfléchissant au pourquoi du comment de cette nouvelle bizarrerie.
L'après-midi, le cours de Sortilèges et Charmes les fatigua encore plus si c'était possible, en leur faisant travaillerun Sortilège combiné de lévitation et d'explosion. Ereintant...
A la sortie du cours, Hermione les quitta en prétextant un devoir à terminer à la bibliothèque (et en leur recommanda de terminer le leur pour le cours de potion du mardi suivant). Mais au lieu de rejoindre son lieu fétiche, elle se dirigea d'un pas pressé vers les cachots de Poudlard, où elle était sûre que se trouvait celui qu'elle cherchait.
Au détour d'un couloir, elle croisa un Serpentard de 4ème année qui la regarda passer d'un air plus que suspicieux et sembla s'évaporer ensuite dans un mur sans qu'Hermione y comprenne quoi que ce soit.
La Salle Commune des Serpentard est bien plus loin que ça de l'entrée des cachots ! Un passage secret peut-être...
Puis elle tomba sur... Pansy Parkinson.
Oups...
- Qu'est-ce que tu fais là, la Sang-de-Bourbe ? lança-t-elle, ironique.
Elle souriait à moitié. Le sourire en coin de celui qui sait qu'il a l'avantage. Hermione ne le sentait vraiment pas bien...
-C'est pas ton quartier, tu sais ? continua-t-elle sur le même ton. Toi, tu devrais te balader dans les hautes sphères de la tour principale de Poudlard...
- Je ne viens pas pour chercher des crosses, Pansy, prévint Hermione.
- Pourtant tu viens traîner sur nos territoires, répliqua la jeune filledu tac au tac. Qu'est-ce que tu cherches ?
- Quelqu'un.
- Là tu m'intéresses ! Qui cherches-tu donc en fin d'après-midi dans les cachots ? A l'évidence, ce n'est pas Rogue. Ses appartements et ses salles de cours sont à l'opposé. Donc qui ?
Autant faire preuve de franchise...
- Draco.
Là Pansy se tut et la fixa intensément. Les réponses courtes d'Hermione accentuaient son stress et son agacement.
- Pourquoi veux-tu le voir ? Et attention, ne mens pas ! Tu sais bien que c'est un sujet sur lequel je ne plaisante pas...
- Je veux juste lui parler.
- Tu commences à m'énerver Granger ! Je ne veux pas que tu me prennes pour quelqu'un de stupide en plus ! Tu es dans les quartiers des SERPENTARD ici, alors les serpentard sont plus nombreux et ont l'avantage ! J'aimerais une réponse claire et précise !
- Je veux lui parler de lui, de sa situation et de comment s'en sortir. Je veux l'approcher pour qu'il commence à me faire confiance. Je sais que c'est presque impossible, mais je veux essayer. J'espère avoir ma chance...
Pansy se mit à rire.
- Vous les Gryffondor vous êtes vraiment trop téméraires ! Qu'est-ce tu crois, Granger ? Tu penses que je n'essaye pas de lui parler ? Tu penses que Blaise n'essaye pas ? Ou que Draco est quelqu'un qui se laisse approcher ? Dans ce cas-là tu te berces d'illusions.
Je savais que ça allait me miner le moral de le lui dire...
-Mais sache que tu peux toujours essayer.
Hermione, qui avait très légèrement baissé les yeux, les releva prestement pour fixer Pansy.
- Tu me laisses carte blanche ? demanda-t-elle en souriant.
- Tous les Serpentard en ont marre de la loque qu'il est devenu, expliqua Pansy. Ils veulent retrouver quelqu'un de vivant. Et alors on le suivra. Parce qu'on sait qu'il est capable de prendre la bonne décision, même si pas mal d'entre nous ont déjàdéterminé leur camp. Mais peu importe ce qu'il choisira de faire, on se rangera derrière lui.
- Vous lui faites vraiment confiance, n'est-ce pas ?
- Et nous avons raison. Il a vraiment une grandeur d'âme derrière le masque de cynisme et de méchanceté qu'il montre sans arrêt. Peu de gens sont au courant, mais tous les Serpentard le savent... D'ailleurs je me demande bien pourquoi je te le dis à toi !
- Peut-être parce que comme vous je m'intéresse à son problème et que je veux l'aider...
Un léger silence, puis un sourire fut échangé entre les deux jeunes filles.
- "L'aider" n'est pas le mot, sourit Pansy. "Le ressusciter" serait plus approprié !
- Alors je veux bien vous aider à accomplir ce miracle, répliqua Hermione en lui rendant son sourire.
Il y eut un autre silence, un peu plus long cette fois-ci.
- Granger...
- Quoi donc ?
- Tu te rends compte que l'on vient de briser plusieurs siècles d'inimitié entre nos deux maisons ?
Pansy lui faisait passer un petit test... Cela se sentait.
- Je ne dirais pas ça, fit Hermione après un infime temps de réflexion. Nous sommes plutôt dans une phase de collaboration, tu ne trouves pas ?
Les coins de la bouche de Pansy s'incurvèrent en un sourire satisfait et presque joyeux..
- Parfait ! Tu es aussi intelligente que je le pensais, Granger ! Si tu veux tenter ta chance aujourd'hui, Draco est sûrement près de chez Rogue, quelque part dans les cachots les plus reculés de Poudlard, c'est son coin favori pour ruminer ses sombres pensées.
Puis elle ajouta après une imperceptibe pause :
- Il faudra qu'on se reparle, Granger, j'ai besoin de savoir ce que tu mijotes. Et si tu as un plan, j'aimerais être au courant.
- Merci, Pansy. Aucun problème.
- De rien. C'est aussi dans mon intérêt ! sourit-elle.
Et Pansy fit demi-tour, laissant là une Hermione assez tendue, qui prit la direction des appartements de Rogue.
Dans le silence des couloirs obscurs, un tigre blanc posait ses pattes veloutées au sol dans une synchronisation parfaite, courant à travers le labyrinthe des sombres cachots de Poudlard comme s'il connaissait par coeur chaque recoin des lieux qu'il parcourait. Ses iris d'argent balayaient le sol et ses narines reniflaient avidement l'air tandis que ses membres agiles se mouvaient en un rythme effréné, dans un doux murmure de fourrure plissée.
Soudain surgit une nouvelle odeur. Une odeur connue, qu'il avait déjà sentie quelque part. Cela le figea instantanément.
Depuis tout à l'heure, il sentait uneeffluve masculine s'évaporer à mesure qu'il s'enfonçait dans les bas-fonds du château, mais là c'était totalement différent. Cela ressemblait à une senteur de jasmin, mêlée à une très douce et subtile odeur corporelle... C'était enivrant, étourdissant, et cela se rapprochait vraiment vite.
Prestement, le tigre se tapit dans un coin d'ombre et se ramassa sur lui-même. Une forme indistincte apparaissait au détour du couloir et elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Le tigre allongea un peu ses pattes avant, faisant ressortir et tinter minutieusement ses griffes sur le sol de pierre. La silhouette se redressa tout d'un coup, regardant autour d'elle d'un air suspicieux et un peu apeuré, mais fit malgré tout un pas en avant.
L'odeur se faisait plus présente. Une odeur féminine. Indiscutablement féminine.
Un grondement sourd et atténué, qui aurait presque sonné comme un ronronnement si on n'avait pas tenu compte de la taille de l'animal, s'échappa de la gorge de la bête à l'affut. Ses yeux dardaient toujours sur l'impromptu visiteur, fixés sur cette personne comme si un filin invisible la reliait à ses pupilles rétrécies.
Un autre pas fut effectué par la jeune femme qui se tenait à une trentaine de mètres, permettant au tigre de distinguer plus nettement les traits de sa proie. Brune, les cheveux ondulés et en désordre, la taille fine soulignée par la jupe de l'uniforme de Poudlard, Hermione Granger se tenait à l'autre bout du couloir et semblait moins apeurée que son odeur ne le laissait deviner.
L'instinct de l'animal lui ordonnait d'attaquer. L'odeur était provocante, la peur exacerbait les autres effluves en les rendant plus attirantes encore aux narines du tigre tassé sur lui-même qui attendait pourtant patiemment que la jeune femme avance encore.
Un pas fut fait... en arrière...
Un grondement de frustration fusa de l'animal, qui contracta ses muscles pour se préparer à bondir. Mais la jeune femme sortit sa baguette d'une poche de sa veste et la pointa devant elle.
Baguette - Sortilèges - Ne surtout pas attaquer, Sorcière menaçante...
Elle recommença à avancer, et pendant ce temps, une lueur pointa à l'extrémité de sa baguette pour se diriger au-devant d'elle, la précédant d'au moins cinq ou six mètres, et s'apprêtant à démasquer le tigre blanc embusqué.
Ce dernier s'élança hors de sa cachette dans un feulement de rage et s'éloigna le plus rapidement possible, évitant de se faire démasquer en longeant les murs suintants d'humidité qui tâchèrent sa fourrure blanche de vert mousse et de marron. Il lui fallait rejoindre la Forêt Interdite en vitesse. Se promener dans un château rempli d'êtres humains était décidément bien trop dangereux. S'enfuyant dans la désolation glacée des cachots de Poudlard, il n'entendit pas la jeune femme murmurer un sortilège dans son dos.
- Mais où est Hermione ?
- Je ne sais pas, Ron. Elle nous avait dit qu'elle était à la bibliothèque, alors c'est qu'elle doit être ensevelie sous une avalanche de bouquins.
- Mais elle ne répond pas quand on l'appelle !
- Je sais, mais au vu de la tête de hibou furieux de Mme Pince quand tu as hurlé son prénom, il vaut mieux ne pas recommencer, je crois.
- Bon je vais torturer des premières années jusqu'à ce qu'ils acceptent de chercher dans tout Poudlard !
Harry secoua la tête en souriant. Décidément, Ron n'en loupait pas une en ce moment.
- Allez... C'est pas grave, elle doit être rentrée au dortoir ou dans la Salle Commune pour continuer ses devoirs pendant qu'on s'escrimait à la chercher dans son coin favori. Elle pourra t'aider pour ton devoir de potion, t'en fais pas.
- Moui, c'est vrai, t'as raison...
Le sort de son devoir semblait beaucoup importer à Ron, mais Harry n'était pas persuadé du tout qu'Hermione aiderait Ron à le rédiger. Elle était d'accord pour faire les recherches ensemble, mais plus pour écrire tout à sa place. Encore une chose qui avait changé depuis le début de l'année... forçant le rouquin et le Survivant à accorder plus d'importance au planning de leurs devoirs à rendre.
- De toute façon, elle est pas en danger de mort, sourit Ron. A Poudlard, elle ne risque rien...
- Locomotor Mortis ! incanta la jeune femme.
Le tigre sentit ses pattes s'immobiliser sous lui et il tomba en avant, raide et solide comme une pierre. Puis un sortilège fut chuchoté et il se retrouva piégé dans une grande boule lumineuse bleutée.
- Finite Premium Incantatem.
Ses membres purent à nouveau bouger et il se redressa, aussi rapide que l'éclair, pour faire face à la jeune femme qui le regardait. Ses yeux brillaient de fureur mais il s'assit calmement sur son séant, n'essayant même pas d'attaquer la bulle de lumière autour de lui, semblant savoir que cela ne servirait à rien.
Hermione se pencha en avant et le fixa. Ses yeux chocolat accrochèrent ceux froids et métalliques de l'animal assis tranquillement devant elle, puis elle ferma doucement les paupières et se laissa tomber au sol, épuisée par le stress de sa course-poursuite, gardant toujours la tête au même niveau que celle du tigre.
- Je savais que ce serait quelque chose comme ça, mumura-t-elle, faisant dresser une oreille curieuse à la magnifique et calme bête. Je savais que j'avais raison. Combien de fois je leur ai répété qu'il n'y avait pas de tigre blanc en liberté en Grande-Bretagne, hein ?
L'animal eut un sursaut et la peur se lut dans son regard.
- Ron et Harry ne comprennent jamais rien à ce que je peux leur raconter, précisa-t-elle dans un sourire quand elle eût remarqué la lueur dans les yeux du tigre, qui se transforma instantanément en un mépris peu dissimulé.
Hermione approcha sa main de la bulle. Lentement. Elle posa sa paume sur la surface et appuya un peu pour faire passer sa main, qui était à son tour recouverte de lumière bleutée, comme si elle avait rentré son poing dans un gant. Le tigre recula progressivement d'autant de centimètres que la main d'Hermione avançait, sans lâcher le regard de la jeune femme du sien. C'était comme un ballet silencieux où chacun des acteurs jouait son rôle à la perfection. Il se remit dans sa position initiale lorsqu'Hermione, avec un léger sourire en coin, retira sa main de la boule phosphorescente.
- Encore une expérience concluante. Tu n'es définitivement pas un tigre. A moins que tu n'aies été domestiqué, ajouta-t-elle dans un rire pendant qu'un grondement rauque et outré fusait de la gorge de l'animal.
Elle se mit à genoux devant la bulle, prenant garde à ce que sa jupe ne remonte pas trop haut pendant la manoeuvre. Elle planta littéralement ses yeux dans ceux du tigre et ouvrit la bouche pour prononcer avec lenteur sept mots qui le figèrent :
- J'aimerais pouvoir te contempler vraiment, Draco Malfoy...
Une bonne minute qui parût une éternité s'écoula avant que l'un des deux ne bouge à nouveau. Et ce fut le tigre blanc, qui se leva ostensiblement de son prosaïque derrière et se rassit en tournant le dos à la jeune femme, lui faisant bien comprendre tout le dédain qu'il éprouvait et le désaccord profond et total que lui inspirait sa demande.
- Je n'en ai parlé à personne, le rassura doucement la brune. Ron et Harry ne m'auraient pas cru, de toutes façons. Je comprends ce que tu ressens en te transformant comme ça, tu sais.
Il gronda encore une fois.
On aurait dit que malgré la transformation, la discussion était possible. Chaque mimique, chaque mouvement des deux protagonistes était parfaitement compréhensible. Et ce grondement avait sonné comme le "Mouais, tu parles !" qu'un humain aurait répliqué. Elle sourit.
- Si, je sais ce que tu ressens. C'est la liberté. La liberté totale. Tu peux être toi. Sans retenue. Faire ce qui te plait vraiment sans t'encombrer de ce que les autres peuvent penser de ton comportement, puisqu'ils ne te reconnaissent même pas. Tu peux gambader dans la Forêt Interdite après les écureuils et les lapins, sauter de joie comme tu aurais tant aimé le faire en public. Tu peux rattraper le temps perdu à faire ce qu'on attendait de toi...
Elle avait dit ces derniers mots plus doucement, dans le but, paradoxalement, de se faire encore mieux comprendre. Un silence perdura, pendant lequel plein de pensées parasitaient les cerveaux des deux interlocuteurs.
- Regarde-moi, Draco Malfoy, s'il te plait...
Lentement le tigre se retourna, lentement ses yeux se posèrent sur le jeune femme qui... lentement à son tour, se transforma... Son nez devint une truffe noire et les cheveux ébouriffés se répartirent le long de son dos. Ses vêtement disparurent progressivement tandis que ses bras et sa poitrine se changeaient en deux pattes antérieures reliées à un torse foncé recouvert d'une soyeuse fourrure noire en désordre. Une queue apparut à la base de son dos et se reposa tranquillement au sol.
Une louve noire... Aux yeux chocolat et à la fourrure ébouriffée...
Le tigre ne bougeait plus, et son regard n'exprimait que l'étonnement le plus "vrai" qu'il ait jamais ressenti.
Hermione redevint elle-même en quelques secondes et de la même manière que ses vêtements avaient disparu, ils réapparurent au moment précis où elle en eut besoin pour cacher ce qui se re-transformait également.
- Je ne veux pas que tu me parles quand tu y es forcé comme maintenant, Draco Malfoy. J'aimerais te parler si un jour tu le désires. Je vais te laisser te défouler en paix, à présent.Et sache que ton secret sera bien gardé avec moi : nous nous sommes vu tels que nous sommes, la confiance est de rigueur...
Elle se leva et partit, le tigre la suivant des yeux jusqu'à ce que l'enchantement de la boule de lumière disparaisse, jusqu'à ce qu'elle soit trop loin pour qu'il puisse la rattraper si l'envie lui en avait pris.
Il se coucha félinement dans un coin sombre des cachots et laissa les rouages de son esprit tourner jusqu'à finalement s'endormir d'un sommeil réparateur et bénéfique.
- Alohomora !
La porte s'ouvrit avec fracas et claqua contre le mur qui la soutenait sous la violence du sortilège. D'un pas prudent, la baguette le long de son flanc droit et prête à être brandie si nécessaire, Rogue pénétra chez lui.
Rien n'avait changé. Tout était parfaitement en ordre. Mais l'air embaumait la fraîche magie.
- Ultima Incantato !
Une brume blanche fusa de la baguette du Maître des Potions et se répandit dans la pièce et s'infiltrant un peu partout.
- Un "Renovatio Memoriam"... marmonna le Professeur. Sortilège de Fixation visuelle puis de Renaissance matérielle de l'image. Intelligent, mais pas assez. Ce qui veut dire qu'elle est venue...
Mais a-t-elle découvert quelque chose ?
Telle était la question. Il se dirigea directement vers le mur du salon et passa sa main libre de droite à gauche sur la tapisserie, faisant apparaître progressivement la poignée qui lui permettrait de passer derrière et annulant le Sortilège de Boucle Spatiale par la même occasion. Il souleva la parure du mur et passa par le passage étroit couvert de mousses et lichens qui menait à son atelier.
Sans s'arrêter à son bureau ou ses armoires, il traversa toute la pièce pour faire halte devant le mur à la gravure de vipère, qui était somme toute assez abîmée et présentait des traces de brûlures et de suie, malgré le fait que les pierres autour ne montrent aucune dégradation particulière.
Un seul moyen de savoir si elle l'a ouvert...
Il approcha sa baguette de sa tempe et appuya légèrement avant de la retirer graduellement jusqu'à ce qu'un filament argenté se détache de ses cheveux noir ébène. Il approcha le bout des filaments de la gravure, qui accrocha l'extrémité et happa le reste du souvenir avec avidité.
L'argent se figea sur la gravure puis bouillonna délicatement, et se répandit... Il se répandit sur toute la surface du mur, s'insinuant doucement dans les rainures des pierres du mur jusqu'à atteindre les angles des murs adjacents. Puis l'argent recouvrit toutes les pierres du mur à la gravure et la pièce sembla tout à coup plus grande, pour la bonne et simple raison qu'elle était soudain vraiment plus grande. L'argent faisait glisser doucement le mur en arrière et dévoilait une autre pièce remplie d'étagère organisées en boxsqui couvraient également toutes les parois aux couleurs de métal clair et scintillant de la nouvelle pièce.
Il devait bien y avoir un millier de livres dans cette partie de l'atelier. C'était la bibliothèque personnelle du Maître des Potions, et elle était pleine d'ouvrages rares et très imprégnés de magie noire apparemment.
Dans un creux formé par une absence de livres sur une étagère était posée une bassine de pierre ouvragée, qui contenait un liquide argenté semblable à celui qui tapissait les murs, le sol et le plafond. Rien ne semblait avoir été touché dans la pièce. Tout était parfaitement en place.
Elle n'a pas réussià passer mon verrou. C'est une évidence, sinon avec ce qu'elle aurait trouvé, je serais déjà mort...
Il remua un instant le contenu de la Pensine en fronçant les sourcils à certaines scènes, en incurvant très légèrement les lèvres d'attendrissement à d'autres. Cela lui donnait un visage bien plus humain lorsqu'il laissait passer ses sentiments, et bien plus accessible.
Mais cela ne dura pas longtemps... Il empoigna la bassine de pierre, fit demi-tour et le mur argenté le suivit en glissant silencieusement derrière lui. Il posa sa baguette à l'endroit où la gravure aurait dû se trouver et récupéra son souvenir - dont les filaments étirés se rétractèrent rapidement, longeant les rainures des pierres - et qui bientôt retrouva son propriétaire.
Elle est venue et n'a pas réussi à passer. Je sais qu'elle reviendra, c'est dans son caractère, mais à ce moment-là il n'y aura plus rien de soupçonneux ou de soupçonnable dans cette damnée maison...
- Je devrais me sortir de cette histoire indemne... murmura-t-il comme pour s'en persuader.
Tout va mal si elle s'intéresse de près à moi... Je risque ma peau maintenant.
Bon voilà un nouveau chapitre d'achevé... Je sais qu'il n'est pas long du tout par rapport aux précédents et que je rétrécis mes chapitres tout le temps mais je vous promets de faire plus long pour le prochain ! (normalement...)
Alors qu'est-ce que vous en avez pensé ? J'attends vos pitites review avec impatience ! Bouton violet en bas à gaucheuuhh !
