Note de l'auteur :

Bonjour à tous ! je reviens de vacances bien méritées, reposantes et tout et tout, donc je suis encore… là-bas, malgré la tonne de boulot que j'ai ! et trop de stress, j'ai ma soutenance en septembre et donc, mon rapport de stage à faire et mon power point ! Argh ! Enfin, ça vous concerne pas, on est pas sur « 3615 raconte ta life ». Donc, voilà un nouveau chapitre ! J'ai profité des vacances pour finir ma fic, donc je vous l'annonce : eh oui, y'aura bien une fin, une vraie, et en tout, 13 chapitres ! Prochain chapitre posté, pas avant la 2e semaine d'août, vu que je serai en vacances la 1e. D'ici là, portez-vous bien !

Et pour ceux qui auraient lu HP6, vous êtes pas franchement dégoûtés ? Moi si ! j'ai envie d'étrangler certains personnages du bouquin, et/ou de les torturer… et je suis top triste aussi…


Réponses aux reviews :

Je suis toujours aussi gâtée avec vous, et je m'en plains pas ! merci bcp !

Feylie : Coucou ! merci bcp bcp pour ton review, tant de compliments… ça va spoiler l'auteur ! lol. Enfin, là aussi, tu vas avoir envie de taper Harry, mais je te rassure, un peu moins quand même. Il est tout mimi! Et Dray, ahhhh, Dray, bah… tu liras ;-). Bisous

Aminteitha : Coucou ! non, non, j'ai rien contre Ron et Harry, au contraire, mais j'ai trouvé ça trop drôle à écrire ! merci encore de ton review, et bah, vu que j'ai 36000 choses à faire, dont une super importante qui clôture quand même 5 ans de galère postbac… bah, faut faire un choix, donc j'ai toujours pas lu tes fics, mais Ron/Hermione, j'aime bien aussi ! kiss

Lovepingo : hello ! merci pour ton petit mot, c'est gentil, et voilà le new chapter !

Marilla-chan : Hello you !merci pour ton review, même court, ça fait toujours très très plaisir. Et voilà la suite !

Sabrina Malefoy : bon, donc là, je suppose que je suis entièrement pardonnée ;-) ! Merci, et bises

Sara Back : voilà un nouveau chapitre qui va te faire sentir mieux ;-) ! Elle avorte de Krum parce qu'avoir un enfant à 16 ans, c'est quand même galère, même quand on est une surdouée… et puis, comment l'annoncer à ses parents, que faire, etc…elle a du affronter un choix et une décision difficile. Bref, elle retrouvera le bonheur plus loin ! bisous !

Mimi-chan : merci bcp pour ta longue review ! Oui, c'est vraiment ma première fanfic, mais j'ai toujours adoré écrire, bien que n'ayant jamais la force ni les idées pour finir une histoire…en tout ca, do not worry, ça sera un happy end ! moi aussi, les fins tristes me dépriment…grosses bises !

Zeeve-lelula : merci bcp bcp ! et pour tes fanfic, juré, je les lis bientôt, mais avec mon rapport de stage qui arrive…débordée ! gros bisous !

MJ : oui, j'ai remarqué après, je me suis dit, m… ! mais j'ai corrigé ça au chapitre 6, je crois… bref, merci pour ton review, en tout cas, et si tu vois d'autres erreurs, n'hésite pas à me corriger ! bisous !

Agrippine57 : merci encore bcp pour ton gentil review, ca me touche bcp ! Oui, je suis encore sadique, et à la fin de ce chapitre aussi ! niark ! sinon, oui, j'ai passé un bac S, option maths, et ça allait, en fait, il était bcp plus simple que le bac blanc qu'on a eu. La preuve, j'ai plafonné à 10-11 de moyenne en physique sur l'année, et j'ai eu 15 au bac ! du coup j'ai récupéré une mention, eh oui ! tu le passes cette année ? bises !

Megg Kristensen : bah oui, t'as tout compris, c'est tout à fait ça, le coup de la lettre et le père du bébé-qui-ne-naîtra-pas. C'est triste pour Hermione, c'est vrai, mais elle est forte et Dray est là ! merci bcp et gros bisous !

Miladja : merci bcp, t'inquiète pas, un review court fait très plaisir ! grosses bises !


Et donc, now :


Chapitre 9 :

Rappel : Il était partagé entre l'idée de défoncer la porte après avoir stupéfixé le gardien, aller mettre une raclée à Potter (mais dans ce cas, il aurait à expliquer sa propre présence dans les couloirs, ce qui risquait d'être délicat…) ou attendre la permission de visite, comme tout le monde. D'heure en heure, il finit par admettre que les deux premières solutions le mettraient dans une situation inconfortable, et, en soupirant, il dut admettre sa défaite : il allait devoir encore patienter.

Les cours du lundi furent tendus. Harry et Draco s'ignoraient, ou se jetaient des regards chargés de haine. Le cours de potion fut beaucoup plus calme qu'à l'accoutumé. Rogue ne disait rien, désignant par gestes rageurs et désespérés les erreurs commises. Il semblait exténué, de la fatigue de quelqu'un qui a passé une nuit blanche à étudier. Draco supposa qu'il avait dû chercher une potion pour réveiller Granger, mais vu sa tête, ça n'avait pas dû être un succès.

Le soir venu, il se rendit dans la chambre de la jeune fille.

Des rumeurs disaient que Granger était possédée par un esprit ayant investi un chou-fleur qu'elle aurait avalé à la cantine, qu'elle était hautement allergique au sésame et avait fait une crise, qu'elle avait un cancer ou une maladie du sang incurable et avait fait une rechute. Il n'était venu à l'idée de personne qu'un sort mal jeté fût indirectement à l'origine de son coma. Draco était le seul à le savoir. Oh, il aurait pu le divulguer à tous, se moquer d'elle et l'humilier, ruiner sa réputation de Miss Je-n'y-touche-pas. Une simple phrase pouvait suffire, avec juste le ton railleur qu'il fallait : « Granger est tombée enceinte de ce m'as-tu-vu de Krum, et la potion d'avortement est mal passée ! ». Après tout, il aurait dû la détester pour ce qu'elle avait fait de lui : un être faible, misérable, noyé dans des sentiments humains pitoyables qu'il aurait dû rejeter dès le début. Mais à l'inverse, il voulait la protéger… navrant, pour un Malfoy, n'est-ce pas ? « Non ! Au contraire ! » hurla sa conscience.

Il contemplait le fouillis de la chambre et eut honte. Il décida de se punir et de ranger tout à la main, sans formule magique. Les tentures ne lui prirent pas beaucoup de temps, la table de chevet et le lit non plus. Il rougit lorsqu'il dut plier les sous-vêtements de la jeune femme : Granger portait des strings ! L'imaginer ainsi lui échauffa le sang et il se sentit réagir à cette vision. « Bon dieu, c'est pas du tout le moment ! D'ailleurs en ce moment, c'est jamais le moment ! Et merde ! ».

Pour se calmer, il repunaisa les dessins de Granger. Elle était douée : un enfant tenant son ourson dans ses bras, à côté de sa mère, une vieille femme dans son jardin, une jeune femme les pieds dans l'eau, au bord d'un lac, un jeune couple dans une allée, pour une promenade romantique... tout au crayon ou à l'aquarelle. Et puis ce portrait d'une jeune fille le regard perdu, le menton dans le creux de sa main, accoudée à sa table. Elle tenait encore une plume à la main, mais n'écrivait pas. Il était intitulé : « Autoportrait – Juillet 19xx » (je ne sais pas l'année). Draco contempla longuement cette esquisse. Granger y semblait si lointaine mais si heureuse ! Il hésita un instant, puis plia le dessin et le glissa dans sa poche.

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Dumbledore vint le chercher le soir. Il frappa à la porte, lui sourit et sans attendre l'invitation de Draco, il pénétra dans les appartements des préfets. Il lui parla du combat au ministère, de l'Ordre recréé, et de Sirius. Il lui décrivit les dangers encourus chaque jour par les adversaires du Lord, leur force si faible en comparaison de son armée. Il s'arrêta soudain, et regarda Draco dans le blanc des yeux. Le jeune homme devança sa question :

"- Professeur, je ne pense pas pouvoir vous rejoindre. Bien des choses m'en empêchent. Ce en quoi je crois va à l'encontre de cet engagement. Nos idées sont trop différentes."

"- Monsieur Malfoy, je respecte vos opinions, mais j'ai l'espoir qu'un jour, vous vous libérerez de votre carcan. Vous portez un poids douloureux sur vos épaules. Aider les autres peut vous aider."

"- Vous êtes un doux rêveur, Professeur."

"- Peut-être, Monsieur Malfoy, peut-être…"

"- Je peux cependant vous donner ceci."

Draco prit un livre dans sa chambre, et le tendit ensuite au directeur. Il l'avait subtilisé, ainsi que d'autres, dans la bibliothèque secrète de son père, en moyen de pression sur son géniteur... Futile précaution. Comme presque tous les objets de son père, il traitait de magie noire. Dumbledore eut un regard interrogateur, et feuilleta rapidement le traité. Il s'arrêta sur un passage, et son cœur s'accéléra.

"- Merci, Monsieur Malfoy. Je crois en effet que cet ouvrage peut nous être utile. Allons, c'est l'heure de rendre visite à votre homologue féminin…"

Draco n'osa pas protester, et ils se dirigèrent vers l'infirmerie. Rusard les laissa entrer après avoir jeté un regard soupçonneux sur le Serpentard. Hermione reposait toujours dans le lit du fond mais quelqu'un lui avait enfilé une chemise de nuit. Draco se haït pour avoir ressenti de la déception. Dumbledore lui fit signe d'approcher.

"- Elle ne s'est toujours pas réveillée… vous êtes le dernier à l'avoir vue consciente. Peut-être votre présence aura t-elle quelque effet."

Draco secoua la tête :

"- Elle me déteste. Bien qu'inconsciente, elle percevra ma présence : je ne ferai que la perturber."

"- Vous êtes trop sûr des sentiments des autres, M. Malfoy. Vous l'avez aidée, essayez à nouveau. Nous en sommes au point où n'importe quelle action est la bienvenue…"

Sur ce, Dumbledore repartit en refermant doucement la porte derrière lui.

Le jeune homme s'avança à pas lents vers le lit où dormait d'un sommeil insondable la jeune Griffondor. Il prit une chaise qui traînait un peu plus loin, s'installa près d'elle et l'observa. Les mains jointes sur son ventre, le visage lisse, sa bouche entrouverte laissait passer une respiration profonde. Ses cheveux bouclés étaient étalés en corolle autour de sa tête. Pourquoi l'avait-il détestée ? Pourquoi avait-il obéi à son père et calqué sa conduite sur la sienne ? Par piété filiale ? A cette époque, il souhaitait tellement que son père soit fier de lui… ce n'est que bien plus tard qu'il réalisa que, quoi qu'il fit, ce n'était jamais assez pour Lucius, et qu'il se rebella.

Il se décida à prendre la main d'Hermione, ne sachant que faire, se demandant si, en lui parlant, elle l'entendrait de là où elle était. Sa peau, toujours aussi chaude, toujours aussi douce… il porta cette main à son visage. Oui, cette odeur, qu'il reconnaîtrait maintenant entre toutes, son odeur... Il étudia les lignes de sa main, se maudit pour ne pas avoir été plus attentif en classe de divination. Son exploration fit soupirer Hermione.

"- Granger ?"

"- …"

Rien. Un réflexe, il en avait déjà entendu parler. Certains, dans leur coma, réagissaient toujours aux stimuli externes.

Il resta longtemps à la contempler, puis le sommeil eut raison de lui, et il s'endormit, sa tête reposant sur le lit de Granger, sa main toujours dans la sienne. Le bruit d'une porte s'ouvrant bruyamment le réveilla en sursaut. Il vit à travers ses yeux encore ensuqués son professeur de potion, noir de rage et de colère, sa baguette sortie, poussant devant lui une vieille femme pitoyable qui hurlait qu'on la relâche. Rogue la projeta devant lui, vers Hermione.

"- Réveillez-la !" hurla t-il

"- J'peux rien faire ! j'vous l'ai d'jà dit dans ma boutique. J'l'avais prév'nue, è savait à quoi è s'exposait."

La sorcière avait un accent prononcé, elle hachait ses mots.

"- l'antidote !" tonna Rogue

La sorcière ricana, son rire prit de l'ampleur et se transforma en cris hystériques.

"- un antidote ! à quoi, mon cher m'sieur ? l'fœtus il est mort, c'est c'qu'è voulait, è l'a eut. Y'a pas d'antidote pour ça !"

"- une potion pour la réveiller, espèce de malade !"

"- j'connais pas, désolée mon brave. Des trucs pour faire dormir ou empoisonner, oui, ça j'ai…"

Rogue lui asséna un coup violent qui projeta la sorcière sur le mur. Elle retomba lourdement, inconsciente. Le professeur se rendit alors compte de la présence de Draco. Il épousseta sa robe, et sans mot dire, alla relever la sorcière, lui lança un sort d'entrave et sortit, la sorcière dans ses bras. Ainsi, même l'auteur de cette potion maléfique ne pouvait les aider ! Que faire ? Draco était désespéré.

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L'état d'Hermione ne s'arrangeait pas. Cela faisait déjà une semaine qu'elle était à l'infirmerie. Ses amis, la mine désespérée et sombre, erraient dans Poudlard. Ginny et Harry avaient investi la bibliothèque et cherchaient un remède contre l'empoisonnement. Draco, en les voyant, eut pitié d'eux : ils se donnaient du mal pour rien, mais il ne pouvait le leur dire. L'atmosphère était tendue, électrique. La moindre bêtise soulevait les professeurs qui retiraient des points à tour de bras. Les élèves devenaient agressifs, certains rechignaient et dédaignaient la nourriture que les elfes préparaient. Dumbledore, voyant la situation empirer, fit une annonce publique dans lequel il déclarait que Miss Hermione était malade suite au médicament puissant qu'elle avait pris, par inadvertance, comme cachet contre l'indigestion. La réputation de Miss-Je-Sais-Tout en pris un coup (« Quoi ? Granger s'est trompée ! », « Oui mais elle n'allait pas bien ! ») mais l'abcès fut percé et la tension retomba. Cependant, Hermione dormait toujours.

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Pour ne rien arranger, la blessure au poignet de Draco ne cicatrisait guère. Quand elle ne le brûlait pas, elle le démangeait. Et lorsque leur appel résonnait, la douleur devenait insupportable. Sa blessure ne lui laissait pas un seul instant de répit. Cela faisait pourtant presque deux mois ! Rouge et suante, boursouflée… son corps luttait encore contre elle. Il se tendait quand la douleur se faisait plus forte, mais résistait de toutes ses forces, regardant, impassible, le sang ruisseler le long de son bras. Il ne leur céderait jamais !

Il aurait dû en parler à Granger, elle aurait peut-être pu l'aider, qui sait : cette fille savait tellement de choses ! Mais il ne se sentait pas encore prêt à lui révéler ce qu'il s'était passé un matin du mois d'août, au Manoir Malfoy.

Draco avait reçu du directeur une permission spéciale pour rendre visite à Granger, le vieux fou restant persuadé que le Serpentard pourrait la réveiller. Bien qu'il en meurt d'envie, Draco ne lui rendit visite qu'une seule fois après l'épisode de la folle, un soir, tard, alors qu'il était pris d'une insomnie. Il ne rêvait plus que d'elle, toujours dans des situations plus macabres les unes que les autres. Il la voyait mourir dans ses bras, sauter du haut de la tour d'astronomie, se jeter sous les roues du train de Poudlard, et se réveillait en sueur. Toujours, au dernier moment, la jeune fille se retournait, lui souriait et lui disait « Je suis désolée, Draco… ».

Et puis, un soir, vers minuit, son cœur prit le dessus sur son éducation rigide et dédaigneuse, et Draco se glissa dans l'infirmerie. Comme la dernière fois, il s'assit sur une chaise, et la contempla. La lumière de la lune baignait doucement son visage, et elle ressemblait à une nymphe reposant, paisible, au creux d'un lit de fougères. Le cœur de Draco se serra. Et cette fois-ci, Draco entendit distinctement la poignée de la porte tourner…

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Harry, incrédule, se figea sur le seuil de l'infirmerie. Soit il cauchemardait, soit Malfoy tenait la main d'Hermione, de son Hermione !

"- Qu'est-ce que tu fous ici, Malfoy !" lança Harry en tenant de contenir sa colère pour ne pas réveiller Pomfresh.

"- Et toi ? Où est passé le chien de garde !" répliqua Malfoy sur le même ton.

"- Rusard ? oh, je crois qu'il va en avoir pour un bout de temps… diversion, à l'aide de quelques farces et attrapes."

"- Ouais… tu t'es mieux débrouillé, cette fois !"

"- Quoi ?"

« Et merde ! » pensa Draco, « les pieds dans le plat ! »

"- Je veux dire, j'ai entendu Pomfresh parler à Rogue d'une certaine escapade nocturne… vous êtes vraiment pas doués !"

"-Ta gueule, Malfoy. Et je répète : pourquoi t'es là? lâche Hermione !"

"- Où tu te crois pour donner des ordres à un Malfoy? tu étais là, peut-être, quand Granger avait besoin de toi ?"

"- Elle n'avait pas besoin de toi, en tout cas ! Maintenant, dégage !"

"- J'ai autant le droit que toi d'être là, et je n'ai pas l'intention de bouger !"

"- Bien !"

"- Parfait !"

Harry s'approcha du lit. L'attitude de Draco l'intriguait. Depuis quand le petit prince s'intéressait-il au sort de quelqu'un ? Et qui plus est, de celle qu'il détestait entre tous ? Harry saisit une chaise et s'installa de l'autre côté du lit. L'un en face de l'autre, ils se scrutèrent, attendant la première pique de l'autre pour répliquer sèchement. Mais aucun des deux n'ouvrit la bouche pour s'insulter. Ce soir, la paix du lieu et le besoin de rester auprès d'Hermione surpassaient leur antipathie.

Harry saisit lui aussi la main d'Hermione, et lui caressa les cheveux en murmurant des mots rassurants, lui parlant de choses et d'autres, comme il l'aurait fait si elle avait été éveillée. Les yeux d'Hermione bougèrent un peu au son de la voix chaude et apaisante de son ami.

Draco, muet, observait la scène : le regard empli d'amour de Potter, sa douceur, ses paroles, si simples mais pleines de tendresse... lui n'était pas capable de s'exprimer ainsi ! Un blocage, un mur de pierres entre lui et les autres, construit patiemment par son père lorsqu'il était enfant, l'en empêchait.

"- tu ne lui parles pas ?"

La voix de Potter, un peu plus forte, le tira de ses pensées.

"- non."

"- Tu devrais, tu sais. Elle t'entend."

Pourquoi Potter essayait-il toujours d'être gentil ! C'était exaspérant !

"- Je ne suis pas fou, moi. C'est comme les animaux, je ne parle pas à ceux qui ne peuvent pas me répondre."

"- Es-tu en train de traiter Hermione d'animal !" siffla Harry en bondissant de sa chaise. "Dans ce cas, t'as rien à faire ici, dégage !"

"- Je te rappelle que j'étais là avant toi, et que moi au moins, je ne suis pas ici illégalement !"

"- Quoi ?"

« Et merde ! encore en plein dedans... ». Draco soupira et se frotta le visage.

"- Dumbledore pense que… il croit… enfin, peut-être que, étant le dernier à… je peux l'aider."

"- Ah, c'est sûr qu'avoir son pire ennemi à ses côtés, ça donne envie de se réveiller : pour lui mettre une raclée dont il se souviendra !" ironisa Harry.

Mais Harry était jaloux, jaloux et intrigué. Pourquoi Malfoy avait-il le droit de voir son amie, et pas lui !

"- T'es vraiment trop naze, le Balafré… t'as même pas été capable de te battre correctement, la dernière fois."

"- Tu veux qu'on rattrape ça?" ragea Harry

"- Quand tu veux, mauviette !"

Drao et Harry s'étaient levés de leur chaise. Encore séparés par le lit, ils se dévisageaient, le regard haineux, rageur, les points serrés, tendus à bloc. Soudain un cri déchira la nuit.

"- Hermione !" Harry paniqua.

"- Bon sang, qu'est-ce qu'il lui arrive !"

Le corps d'Hermione s'arc-bouta dans son lit, ses muscles raidis sous l'effet d'une crise violente. Sa main les attrapa brusquement, et ce fut le noir.

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Draco ouvrit péniblement les yeux. Il était dans l'herbe, une herbe moelleuse, qui sentait le chaud et l'été, d'un vert irréel. Il se releva et contempla le paysage où il se trouvait : des collines à perte de vue, des fleurs des champs, un ciel si bleu qu'il en paraissait fictif, un soleil haut et brillant, une douce brise et des oiseaux qui gazouillaient. Mais qu'est-ce qu'il fichait là ! Personne autour de lui ! Il respira à fond pour stopper sa panique. Ok, Granger s'était transformée en portoloin, c'était pas possible autrement ! D'ailleurs, où était-elle ?

Draco eut soudain l'impression d'être aspiré, il vit le paysage défiler rapidement, sans pourtant avoir la sensation de déplacement. En quelques secondes, il était au pied d'une colline semblable à celle qu'il venait de quitter, mais sous un arbre, debout, se tenait Granger. Draco courut vers elle, et pesta contre l'impression qu'il avait de courir dans du sable qui le ralentissait, l'impression que l'air se densifiait, comme dans un rêve. Il arriva enfin à sa hauteur. Elle avait ses mains en coupe et recueillait les pétales tombés du cerisier. « Granger ! » Il se précipita vers elle et la prit dans ses bras. Elle leva la tête et lui adressa un sourire rayonnant :

"- Toi ! Ainsi, c'était toi, dans mon rêve ! Je n'arrive pas à y croire…"

"- Granger, quel rêve ? On est où, là ?"

"- Où ?"

Hermione secoua la tête, troublée.

"- Je ne sais pas. D'habitude, tout est froid et noir. Mais pas cette fois… comme c'est étrange ! Pourquoi suis-je ici ?"

"- Granger, il faut que tu reviennes avec moi, à Poudlard !"

Le visage de la jeune fille pâlit. Elle se prit la tête dans les mains :

"- Oh non !" gémit-elle. "Je me souviens !"

Soudain des nuages sombres et menaçants surgirent de toutes parts, annonceurs d'éclairs, de pluie, d'orage violent. Hermione tentait de se libérer de l'étreinte de Draco qui la tenait serrée contre lui, pour la protéger.

"- Non, laisse-moi ! va t-en !"

"- Granger, non ! Reste avec moi, on va s'en sortir !"

"- NON !"

Et une violente poussée magique le fit reculer. Un champ de protection entourait la jeune fille en larmes. Il commença à pleuvoir du sang…

"- Je suis désolée, Draco…"

"- Hermione !"

Harry venait de crier et courrait à perdre haleine pour les rejoindre.

"- Harry ?"

Hermione sembla un instant déstabilisée, indécise. Draco en profita : usant de toute la force dont il disposait, il forçat la bulle protectrice. Hermione, surprise, n'eut pas le temps de réagir : la gifle violente que lui envoya Draco la fit tomber et elle s'évanouit.

"- Malfoy, mais ça va pas la tête !" tonna Harry

"- Tu préférais peut-être qu'elle nous glisse encore une fois entre les mains !" répondit Draco, exaspéré. "Moi, ça va, merci, j'ai déjà eu ma dose de cauchemars. Je ne tiens plus à aller la chercher en haut d'un immeuble alors qu'elle va faire le saut de l'ange !"

"- Mais de quoi tu parles ?"

"- On est dans son subconscient, Potter. T'avais pas encore pigé ? Rien de tout ça n'est réel !"

"- Merci, Malfoy, j'avais déjà compris !"

"- Bon, alors disons que ce n'est pas la première fois que ça m'arrive…"

"- Toi et Hermione, vous êtes liés ?"

"- Plus ou moins, apparemment. Faut croire qu'être la dernière personne qu'elle a vue porte chance !" ironisa Draco.

"- Alors qu'est-ce qu'on fait ?"

"- J'en sais rien, bon sang ! Ca s'est jamais passé comme ça : à chaque fois, elle réussissait à m'échapper !"

"- Ca veut dire qu'on est bloqué ici…"

Harry s'agenouilla, prit Hermione dans ses bras et la déposa à l'abri de la pluie sanglante, sous l'arbre encore en fleurs. Le tonnerre était assourdissant. Le sang ruisselait sur les collines et commençait à former de grandes flaques en contrebas. Au loin, les arbres se rabougrirent, les oiseaux tombèrent, frappés par des éclairs. On se serait cru le jour de l'Apocalypse.

"- Hermione…"

Harry caressa sa joue tendrement.

"- Hermione, je t'en prie, reviens avec nous… sans toi, on est tous perdu ! Je ne veux pas te perdre…"

Le jeune homme se pencha vers elle et lui chuchota à l'oreille à quel point elle lui manquait, toute l'amitié qu'il lui portait, profonde et éternelle, comme il se détestait pour ne pas avoir été là pour elle. Il lui dit qu'il était prêt à tout faire pour elle, si elle revenait. Des larmes roulèrent sur ses joues, tombèrent sur le visage d'Hermione et se mêlèrent au sang de la pluie.

Draco détourna les yeux. Cette scène le mettait mal à l'aise. Harry était si faible et pitoyable ! Non, ce n'était pas ça… il ne regardait pas car il aurait aimé être à sa place, pouvoir tenir Hermione comme il le faisait, et lui murmurer, lui aussi, son amour… Il leva les yeux vers le ciel pour retenir ses larmes, des larmes d'angoisse, de solitude, de sentiments refoulés. Les nuages s'amoncelaient mais au loin, l'éclaircie perçait. L'éclaircie ! En un instant, Draco comprit. Il courut rejoindre les deux adolescents.

"- Potter, continue !"

"- Hein? continuer à quoi ?"

"- A lui montrer que tu l'aimes et que tu as besoin d'elle !"

Un instant d'hésitation, puis Harry saisit à son tour. Il parla de tout ce qu'ils avaient fait ensemble, toute l'aide qu'elle leur avait apportée et mit dans sa voix tout son amour fraternel. Draco scrutait anxieusement l'horizon, qui peu à peu s'éclaircissait. Mais leur colline était toujours aussi sombre et désolante…

"- Purée, Potter, mets-y plus de cœur !"

"- Je fais ce que je peux, Malfoy ! Tu crois que c'est facile ! Jamais je ne lui ai dit tout ça ! J'aurais dû… mais je n'ai jamais pris le temps, j'ai été égoïste…"

"- C'est pas le moment de pleurer sur ton sort ! Il manque quelque chose, le ciel est toujours aussi noir au dessus de nous…"

"- Et bien, vas-y, toi ! aide-moi !"

"- J'ai rien à lui dire !"

La réponse de Draco fusa trop vite, comme s'il se retranchait derrière un mur. Cela mit la puce à l'oreille d'Harry.

"- Vraiment… et ben, t'as intérêt à trouver rapidement ! Parce qu'à mon avis, t'es quand même pas là par hasard !"

"- Je vois pas pourquoi !"

"- J'en sais rien non plus ! je ne suis pas devin, mais elle attend quelque chose de plus !"

"- …"

"- Grouille-toi, on va finir noyer ou foudroyer !"

"- Ok, Potter ! c'est bon, calme toi… et dégage de là, je vais lui parler seul à seule."

Harry s'éloigna, laissant Draco s'installer à côté d'Hermione. Ce dernier la tint serrée dans ses bras, comme il l'avait tenue lorsqu'elle avait pleuré, un certain dimanche où il avait encore été si cruel. Il la berça, doucement, tendrement.

"- Granger…"

"- …"

"-Granger, je suis tellement désolé… j'ai enfin compris, tu sais, mais j'avais si peur ! et maintenant, je crains qu'il ne soit trop tard… j'ai besoin de toi, Granger ! Il faut que tu vives !"

"- …"

"- Hermione… tu es celle par qui tout arrive, qui peut tout changer, celle qui me redonne espoir…"

Draco se pencha vers Hermione, et, d'un murmure à peine audible, glissa à son oreille : « Je t'aime, Granger… » et il l'entoura de tout son amour.

Harry, perplexe, vit les nuages et le sang disparaître en un instant. Que lui avait donc dit Malfoy ?

Draco, libéré par cette phrase si simple, ne sentit pas la caresse du soleil revenir, l'ouragan se transformer en brise d'été. Délicatement, il posa ses lèvres sur celles de la jeune fille. Il embrassait quelqu'un par amour pour la première fois de son existence. Il sentit son cœur cogner dans sa poitrine, des chaînes se rompirent les unes après les autres, le délivrant et un feu brûlant envahit son corps. Hermione ouvrit lentement les yeux. Puis soudain, le noir, encore.


Fin du chapitre ! Alors ! vous avez aimé/détesté, êtes enthousiaste/déçus ?

Un petit mot pour me le dire ! gros bisous à tous !