Note de l'auteur :
Hello tout le monde ! Tout d'abord, merci bcp bcp à tous, j'ai vu (en retard) que j'ai dépassé les 50 reviews ! Pleins de bisous à vous, mes lecteurs !
Et aussi : mes plus plates excuses à tous les reviewers auteurs de fanfictions, mais je n'ai vraiment pas encore eu le temps de les lire… Honte sur moi ! mais je suis en plein rapport de stage. En septembre, ça va se tasser, donc là, plus aucune excuse !
Sinon, un chapitre de plus, qui voit les relations des deux préfets s'étoffer… Ah là là, mais quand seront-ils enfin ensemble ?
Bises et au prochain chapitre !
Réponses aux reviews :
Loltte : Ouaouh ! merci, c'est vrai que j'ai essayé de rester cohérente par rapport aux persos originels de Rowling, même si leur personnalité est complexe. Et ça me fait vraiment plaisir d'avoir attiré une fan de R/H ! Le truc avec les H/D, c'est que c'est tellement irréaliste que ça fait rêver…
Rose Potter : merci pour ton review ! Ca fait super plaisir de voir que tu m'en postes un à chaque fois ! oui, j'ai trouvé que pour ce chapitre, il fallait de l'émotion, que notre Dray adoré s'ouvre un peu… Ah là là ! j'espère que tu aimeras celui-là, même s'il est moins fort !
Maudé : merci bcp bcp ! voilà la 10, il est un peu moins bon que le 9 mais pour la suite, il fallait bien une transition. Bonne lecture !
Agrippine57 :
toujours super de recevoir un review de toi ! pour chaque
chapitre en plus ! merci bcp… l'imagination et les contes en
tout genre, ça berce ma vie ! J'adore rêver !
et merci bcp pr le compliment ! (l'auteur est toute rouge…).
Sinon, la seconde, c'est plutôt cool. Profites-en bien avant
le bac français !
Ellana : merci
bcp ! oui, je me suis un peu inspiré de la belle au bois
dormant pour les description d'Hermione reposant à
l'infirmerie. Mais je te rassure, c'est pas du plagia, elle va
pas dormir 100 ans ! pour te prévenir des nouveaux
chapitres, il faudrait que tu me donnes ton adresse mail ou que tu
mettes l'histoire dans tes alertes…
Miladjad : merci bcp d'avoir posté 2 reviews ! et merci bcp pour ton appréciation ! mais non, Harry gâche pas tout ! Il faut bien les deux hommes de sa vie pour la convaincre de revenir, non ? Par contre, je sais pas pk, mais je sens que tu vas pas trop aimer mon new chapter, et la réaction d'Hermione… (pas taper ! pas taper !).
Aaminteitha : merci bcp pour tes fidèles reviews ! moi aussi, j'aime le romantisme… ah là là ! Je crois que la scène la plus romantique, c'est au dernier chapitre ! mais il te faudra attendre…
Megg Kristensen : merci bcp à toi ! et voilà un new chapitre de poster. J'espère qu'il te plaira aussi.
Pauapu : merci merci merci ! je dois te dire qu'il reste encore quelques moments durs pour nos deux préfets…et aussi plein de tendres moments ! bises
Love-pingo : ouais, encore un review de toi ! ça me fait toujours super plaisir ! gros bisous et bonne lecture !
Hop'eyes : merci bcp, et enjoy !
Bebedraky : merci à toi, et hop, petit tour de magie : voilà la suite !
Cremedemoshi : merci pr ton reviwe et bonne lecture !
L'auteur se concentre sur sa page blanche, elle fronce les sourcils, devient toute rouge et hop ! des mots apparaissent sur la feuille :
Chapitre 10 :
Rappel : Il embrassait quelqu'un par amour pour la première fois de son existence. Il sentit son cœur cogner dans sa poitrine, des chaînes se rompirent les unes après les autres, le délivrant et un feu brûlant envahit son corps. Hermione ouvrit lentement les yeux. Puis soudain, le noir, encore.
Ou plutôt la pénombre, et un cri déchirant. Hermione était encore arc-boutée dans son lit, à l'infirmerie.
"Hermione !" hurlèrent-ils paniqués.
Mais le cri d'Hermione diminua, se mua en gémissement, puis s'éteint. A peine quelques secondes s'étaient en réalité écoulées… Un froid glacial envahit Malfoy : et si cela n'avait servi à rien ? Potter et lui serraient convulsivement la main de la jeune fille.
"Mon dieu, qu'est-ce qui s'est passé ? Qui a hurlé ?"
Mme Pomfresh venait d'arriver, en chemise de nuit, l'air encore endormi.
"M. Potter ! M. Malfoy ! Mais qu'est-ce que vous faites ici ! Les visites de nuit sont interdites! Sortez immédiatement !"
"Mais Hermione, elle…" protesta Harry
"Tss tss tss M. Potter. DEHORS !"
"Pourriez-vous faire un peu moins de bruit, s'il vous plait ?"
Une voix féminine, faible mais teintée d'humour, coupa court à leur dispute.
"Hermione !"
"Non, le pape… Bien sûr que c'est moi !"
Le cœur de Draco manqua un battement. Elle s'était réveillée ! Harry sauta au cou de son amie qui tentait de se redresser dans son lit.
"Hermione…"
"Harry… je suis tellement désolée !"
"Désolée ? mais c'est pas de ta faute, Hermy ! ça arrive à tout le monde, de se tromper de médicament ! Faut dire qu'avec leur recommandation scientifique ultra pointue, on comprend jamais rien !"
Hermione se figea. Harry ne savait donc rien ! Quelqu'un savait-il seulement ? Draco attira alors son attention en raclant sa gorge et ses lèvres articulèrent : « Joue le jeu ! ». Quoi, lui ! Son pire ennemi savait ! Le sang quitta son visage et reflua vers un cœur qui s'emballa. Pas lui, non ! Comment pouvait-il être au courant ? Mais tout était devenu tellement flou après qu'elle eut pris la potion… Sa tête lui tourna. Elle posa ses mains sur ses tempes, dans un vain effort pour supprimer une migraine débutante.
"Hermione, ça va ?" s'inquiéta Harry.
Mais Hermione dévisageait Draco qui fronça les sourcils en guise d'avertissement. Le jeune homme se tenait au pied du lit, à côté de Mme Pomfresh éberluée qui n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles : Miss Granger était réveillée, et en « pleine forme » !
"Bien sûr que non, elle ne va pas bien !" rugit Mme Pomfresh en reprenant ses esprits. "Elle sort d'un coma, M. Potter ! c'est déjà un miracle qu'elle se soit réveillée ! Ouste, dehors, laissez la respirer et récupérer !"
"Mais…" protesta Harry encore une fois.
"Pas de mais ! et allez me chercher le directeur ! et le professeur Rogue ! et aussi le professeur McGonagall ! Tout de suite !" dit-elle en menant Harry vers la sortie d'une poigne de fer.
Draco en profita pour s'approcher d'Hermione et lui glissa d'une voix qu'il voulut neutre, mais qui vibrait du soulagement intense à la voir consciente :
"Dumbledore, Pomfresh, Rogue, McGonagall, ils savent. Pour tous les autres, tu t'es intoxiquée avec un médicament contre-indiqué. Sois prudente et surveille tes paroles !"
Puis il sortit d'un pas nonchalant malgré les cris d'une Pomfresh surexcitée.
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Hermione était assise dans son lit, à l'infirmerie. Hier, Dumbledore lui avait tout expliqué, et elle lui fut reconnaissante pour sa discrétion. Elle avait échappé aux remontrances de Mme Pomfresh pour ne pas être venue la voir, mais n'évitait pas sa convalescence : « vous resterez ici au moins une semaine, afin d'être sûr que vous avez réellement recouvert vos forces ! ». L'infirmière n'avait pas eu le cœur d'interdire les visites, mais elle sélectionnait et éliminait néanmoins les connaissances, pour n'autoriser que les proches.
Larmes de soulagement, cris de joie, embrassades… ses amis lui montrèrent à quel point elle leur avait manqué et combien ils l'aimaient. Elle éluda subtilement les questions sur le « médicament » si dangereux qu'elle avait avalé et leur avait souri en retour. Son lit était désormais noyé sous les cartes de bon rétablissement, les bouquets, les chocolats, les livres (c'est Hermione, quand même !) et les menus cadeaux venant des quatre Maisons.
Lavande lui avait amené ses devoirs, et, en élève consciencieuse, Hermione rattrapait son retard. Harry lui apportait les livres de la bibliothèque dont elle avait besoin. Cependant, tout en recopiant son essai sur « les dangers et les inconvénients de l'usage de la médecine moldue sur les blessures magiques » (elle avait un exemple parfait : merci, M. Weasley !), son esprit revenait sur ce samedi funeste.
Elle conservait peu traces, peu de souvenirs tangibles de « l'après potion ». Tout était flou, décousu. Des flashs, de vagues réminiscences tout au plus, des détails qui ne voulaient rien dire : de l'eau ruisselant sur son visage, de la chaleur se répandant dans son corps, une impression d'immense souffrance, une colline verdoyante, des bras qui la tiennent, l'odeur du sang, des murmures apaisants sans aucun mot audible… c'était tout, mais c'était rien.
Hermione soupira, et se massa les tempes. Elle allait se rendre folle ! Pourquoi les souvenirs la fuyaient-elle ? Pourquoi surtout avait-elle la nette impression que quelque chose de crucial lui échappait ? Chaque fois qu'elle se forçait à se rappeler, elle sentait un détail lui filer entre les doigts. Cela avait à voir avec Malfoy… mais rien en fait n'était moins sûr, avec le gruyère qui lui tenait lieu de mémoire et que pour la première fois, elle maudissait.
Malfoy… lui qui l'avait, selon Dumbledore, sauvée. Il n'était toujours pas venu la voir. Elle se sentait un peu intriguée. Il devait détenir les clés de sa mémoire ; en lui parlant, elle arriverait à reconstituer les scènes manquantes, éclaircir son rôle dans son sauvetage, et surtout, parviendrait à cicatriser.
Hermione posa les mains sur son ventre. Son bébé était mort. Qu'avait-elle espéré d'autre, de toute façon, en avalant cette potion ? Dumbledore était venu, hier, lui en parler. « Il n'aurait pas vécu », lui avait-il dit. « Son cœur était malformé, vous n'auriez pas pu le mener à terme ». Avait-il dit la vérité ou lui avait-il menti pour la rassurer ? « Dumbledore ne ment jamais » se conforta t-elle.
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Hermione s'étira. Voilà deux bonnes heures qu'elle lisait, et elle n'avait qu'une envie, se dégourdir un peu. Cependant, les activités physiques étaient restreintes à l'infirmerie. Trois jours qu'elle était ici, et elle n'en pouvait déjà plu. Elle avait fini ses devoirs, revu ses cours, entamé les leçons suivantes, dessiné, peint, joué de la flûte et arrivait à court d'idées… N'importe quelle autre distraction était la bienvenue ! Tiens d'ailleurs, parfait : on venait de frapper à la porte. Hermione alla ouvrir et tomba nez à nez avec Malfoy.
"Euh... "
Draco était mal à l'aise. Son excuse pour rendre visite à la fille qu'il était sensé détester lui semblait maintenant futile et bien légère…
"Je te dérange ?"
Depuis quand Malfoy était aussi poli avec elle ? Elle allait lui lancer une réflexion bien verte, mais se retint : Malfoy lui avait sauvé la vie, à elle... Elle lui adressa donc un sourire un peu étonné et répondit :
"non, absolument pas. Entre !"
Elle alla s'asseoir au bord de son lit, en face de la chaise où Draco prit place.
"Malfoy… je voulais te remercier pour ce que tu as fait. Ton aide, ce jour-là, ta discrétion à mon réveil et -"
"Tu ne te souviens pas ?" la coupa Draco
"Me souvenir ? de quoi… tout est si flou. D'ailleurs je voulais te -"
"Attends, avant de te réveiller, tu te souviens de ce qu'il s'est passé ?" insista Draco
"Non… pas vraiment. Des images, de jardin je crois, et puis…"
Hermione secoua la tête, le cœur serré. Plus elle essayait de se remémorer, et plus les souvenirs la fuyaient.
"je ne comprends pas, de quoi devrais-je me rappeler ? Tout est confus dans mon esprit, rien ne se tient !"
Draco blanchit. Ses poings se serrèrent. Ainsi, elle n'avait rien entendu de ce qu'il lui avait dit… Il la regarda droit dans les yeux. Maintenant que lui l'avait admis, il fallait qu'elle sache ! Draco inspira profondément et se lança :
"Hermione, j'ai quelque chose à te dire : je t -"
"Tu m'as appelée Hermione !" coupa la jeune fille abasourdie. "Je n'arrive pas à y croire ! Ta langue a t-elle fourché ?"
"Euh, non… enfin, si, oui ! écoute…"
Mais la jeune fille lui fit perdre tous ses moyens en lui prenant la main :
"Non, Draco, toi, écoute moi : en m'aidant, tu as montré une facette humaine, et je dois avouer que, venant de toi, jamais je n'aurais espéré en trouver. Promets-moi que, du moins entre nous, quand personne ne peut t'entendre ni te juger, tu resteras ce Draco-là. Et laisse moi t'appeler Draco, et non plus Malfoy …"
"... Si tu y tiens, Granger." accorda t-il à contre-coeur (que ne ferait-on pas pour la femme de sa vie !)
"Hermione !"
"Hey ! du calme, ok ? Je t'appellerai Hermione quand tu le mériteras", fit-il d'un ton boudeur. Il avait comme l'impression de s'être fait embobiner...
"Merci…"
Et elle serra Draco dans ses bras, qui, ne s'attendant pas à une telle démonstration d'affection (du moins, pas tout de suite !), rougit violemment. Hermione s'en rendit compte et eut un petit sourire malicieux :
"tu es mignon quand tu rougis !"
Cela ne fit qu'empirer les choses, et Hermione rit franchement. Draco plissa les yeux et, ricana gentiment :
"je serais toi, j'éviterais de me moquer de quelqu'un dans les bras de qui tu t'es jetée, nue !"
Bon, d'accord, ce n'était pas totalement la vérité, mais cela eut pour effet de la faire rougir à son tour. Cependant, Hermione paraissait plus interloquée que honteuse.
"Pardon !"
"Oh ? Dumbledore a omis ce petit détail ?"
"Quoi ! Malfoy, espèce de pervers !"
"Tiens, tu me redonnes du Malfoy, maintenant ?"
"Qu'est-ce que tu… espèce de -"
"pervers encore ? J'avoue avoir profité de la vue, mais ne t'inquiètes pas : ton honneur est sauf. Je suis un Malfoy, tout de même : je n'irai pas jusqu'à profiter de la faiblesse d'une jeune fille !"
Mais le regard du jeune homme, pétillant de malice, et son sourire démentaient les paroles de ses propos. Hermione, mi-figue, mi-raisin, ne put que bougonner :
"Malfoy…"
"Tu regrettes ? Je comprends : aurais-tu souhaité profiter de mon corps d'éphèbe, même inconsciente ? Ou bien…"
Il n'eut pas le temps d'aller plus loin, Hermione venait de lui donner un grand coup d'oreiller dans le ventre. La situation aurait pu dégénérer en bataille coriace si Mme Pomfresh n'était pas arrivé sur ces entrefaites. Elle eut tôt fait de calmer les deux adolescents et pria M. Malfoy de laisser la jeune malade se reposer, s'il n'avait rien de mieux à faire que l'exciter. Devant le regard suppliant d'Hermione ("Je m'ennuie !" proclamait-il), Draco sortit enfin son excuse : le devoir de potion ! Agacée, Mme Pomfresh baissa les bras et le maudit sur trois générations.
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Le lendemain, Draco trouva Hermione penchée sur un chaudron, une louche à la main, touillant leur potion d'un air très concentré. L'infirmerie baignait dans les vapeurs dégagées par la mixture. Draco s'empressa d'aller ouvrir la fenêtre, histoire d'aérer un peu.
"C'est comme ça que tu te reposes ? Où est Pomfresh ?"
"Chut ! … 97, 98, 99, 100 ! C'est bon ! Il faut maintenant laisser reposer 5 minutes."
Hermione repoussa du dos de sa main une mèche rebelle qui lui tombait sur le visage.
"Pomfresh est allée chez l'apothicaire. J'ai pris l'initiative d'avancer un peu sur la partie la plus facile."
"Ok. Merci. On en est où ?"
Draco n'eut pas de réponse, et, étonné, il leva les yeux du parchemin d'instructions. Hermione le regardait en souriant.
"Quoi ?"
"Tu as dit « merci. »"
"Merde !"
Hermione rit devant le malaise de Draco, qui s'en voulut terriblement. Son image commençait à en prendre un sacré coup ! Cette fille le rendait presque... normal, et ça ne lui plaisait pas du tout. Il devait faire plus attention, afin que le respect et la peur qu'il avait créés ne s'écroulent pas en ruines... Hermione reprit devant l'air boudeur de Draco :
"On me l'a changé dans la nuit, c'est pas possible autrement !"
"Bon, ça va, maintenant… on travaille, oui ou non ?" grogna Draco
"Oui, c'est bon… prends quatre feuilles de basilic frais et une pincée de poudre de quartz."
Cependant le sourire d'Hermione ne quitta pas son visage ce jour-là, et il fut communicatif. Quand Draco ressortit de l'infirmerie, deux heures plus tard, il eut l'impression d'avoir vécu les moments les plus heureux de sa vie.
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Au septième jour de convalescence d'Hermione, Harry surprit une scène qui changea son point de vue sur Malfoy.
L'après-midi touchait à sa fin, ses cours avaient été aussi crevants (bien qu'aussi intéressants) que la veille, et il voulait savoir si son amie pourrait sortir demain. Lorsqu'il approcha de l'infirmerie, il entendit des rires et des injonctions étouffés par la lourde porte de chêne. Intrigué, il ne frappa pas et poussa silencieusement la porte. Ce qu'il vit faillit lui faire échapper un cri de stupeur.
Hermione, le rose aux joues, riante et épanouie, menaçait de sa cuillère en bois Malfoy, tout aussi souriant, et tenant dans sa main un bol à l'évidence rempli d'eau.
"t'as pas intérêt à faire ça, Draco Malfoy !"
"et qu'est ce qui m'en empêchera, dis-moi ?"
"ma vengeance serait terrible !"
"oh, tu veux dire que tu m'obligeras à retenir une page entière de cours de Binns ?"
"non, espèce d'idiot, je ferai ça !"
Et Harry vit son Hermione attraper la carafe de jus de citrouille traînant sur la table pour verser son contenu sur le jeune homme.
"J'avais encore rien fait !" protesta Draco. "Tu vas payer pour ça !"
Et Draco emprisonna Hermione et lui renversa le bol sur la tête.
Mais ce qui choqua le plus Harry, ce fut le regard que Malfoy porta sur Hermione. C'était le même regard que lui, Harry, avait pour Ginny : un regard chargé d'amour, et de désir. Hermione en était-elle consciente ? Se pouvait-il que Malfoy soit attiré par leur amie ? Si ce n'était que pour mieux l'amadouer puis la ridiculiser… au moindre écart de Malfoy, Harry se promit de réagir. Les deux adolescents se calmèrent bientôt et continuèrent plutôt paisiblement la fabrication de leur potion. La lueur dans le regard de Malfoy ne s'était pas éteinte, et Harry referma la porte, pensif.
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Hermione avait enfin quitté l'infirmerie, après 8 jours de « réclusion », comme elle aimait à le préciser. Draco et elle avaient bien avancé sur la potion. Lorsqu'ils se voyaient, Hermione retrouvait le sourire. La seule présence du jeune Serpentard était bizarrement un excellent bouclier contre ses pensées morbides. Ils n'avaient pas reparlé de son avortement.
C'était samedi, et elle accompagnait de jeunes élèves lors de la sortie à Pré-au-Lard. Son homologue avait en charge un autre groupe, composé essentiellement de groupies, comme d'habitude. Elle le croisa sur le chemin de Honeydukes, désespéré, essayant vainement de les semer. Le regard de détresse qu'il lui lança lui fit tellement pitié qu'elle s'avança pour le rejoindre. Ils finirent leur promenade ensembles. Bien que les deux préfets se parlent peu, cela n'empêcha pas leurs deux groupes de discuter avec verve sur l'éventualité de la victoire de l'équipe de Quidditch des Serdaigles, sur les dernières fringues et chansons à la mode, et enfin, à voix basse, sur la possible aventure amoureuse de leurs deux préfets en chef. Hermione outrée leva les yeux au ciel devant la futilité de leurs propos. Cependant, elle ne remarqua pas l'absence inhabituelle de réaction chez Draco.
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De retour à Poudlard, Hermione s'installa dans le canapé avec son carnet à dessins. Draco se plongea dans son nouveau « manuel des potions - niveau 10 ». Leur propre potion, à rendre dans quelques jours, attendait patiemment dans un coin de leur salle commune que les 48 heures de macération s'achèvent.
Hermione se sentait inspirée. Elle laissait le crayon la guider et réfléchissait tout en réalisant son croquis. Draco avait incroyablement changé, et elle appréciait particulièrement sa compagnie depuis le fameux samedi. A dire vrai, lui aussi semblait partager cet avis. Comme quoi, les miracles arrivaient ! Bon, il aimait toujours autant la provoquer, et la voir répondre avec fureur, mais elle avait découvert un jeune homme vif, intelligent, plein d'humour, au sourire craquant. Elle comprenait mieux, maintenant qu'elle le voyait différemment, l'attraction qu'il exerçait sur les filles de Poudlard. Voire sur elle… « euh, mais non, voyons ! il suffit qu'un garçon soit gentil avec toi pour que tu craques sur lui ! ». « non, ce n'est pas vrai » lui souffla sa conscience, « Harry et Ron ont toujours été aux petits soins avec toi, mais jamais tu n'as ressenti cette sorte d'attirance pour eux ! ». Elle se gifla mentalement pour arrêter d'y penser, alors qu'elle venait tout juste d'échapper à la mort (mais c'est normal, la vie prenait le dessus !).
Toute à ses réflexions, elle avait fini son croquis et soudain, s'arrêta.
Au creux d'un arbre en fleurs au sommet d'un colline dont les herbes étaient bercées par la brise légère, un ange aux ailes brisées, mais noble, pur, aux traits fins, ses cheveux clairs tombant aux épaules, lâchés et caressés par le vent… dans ses bras, reposant endormie, une jeune femme, au visage régulier, aux grands yeux sombres, aux cheveux bouclés. Le visage de l'ange était penchée sur la femme, son regard rempli d'un sentiment indéfinissable. Protection, envie et colère à la fois… Une impression poignante de déjà-vu, de déjà vécu… L'écho de voix aux murmures indistincts, des flashs d'arbres ondulants, d'herbe mouvante… elle en lâcha son crayon, qui tinta doucement sur le sol (je sais, y'a des tapis, mais ça fait « plus mieux » comme ça !).
Le bruit tira Draco de sa lecture, et il leva les yeux, l'air interrogateur. Il rencontra le regard stupéfié d'Hermione.
"Y'a quelque chose qui va pas ? Je sais : tu viens de réaliser que tu t'es trompée dans ton dernier test ?"
"…"
"Granger ? Hermione ? Youhou ? on t'a stupéfixiée ?"
Hermione revenait peu à peu de son ébahissement. Elle secoua la tête.
"C'est rien… je rêvais éveillée."
Elle se pencha pour ramasser son crayon, et sentit un regard intense posé sur elle. Stupéfaite, elle jeta un coup d'œil vers Draco. Ce dernier semblait s'être replongé dans sa lecture. Elle fronça les sourcils. Bon, elle s'imaginait encore des choses… elle devait être fatiguée. Elle souhaita la bonne nuit au jeune homme et alla dans sa chambre. Là, elle détacha soigneusement son esquisse de son carnet et la contempla longuement. Pourquoi cette scène lui semblait être une réminiscence plutôt qu'une banale scène imaginée ? Et pourquoi son cerveau s'obstinait-il toujours à ne lui offrir que scènes incomplètes, vagues et confuses, sans aucun autre indice sur son « absence » d'une semaine ? Elle examina attentivement le dessin, et porta subitement sa main à sa bouche, stupéfaite. Le jeune homme… Draco ! et l'endormie… elle ! Pourquoi les avait-elle dessiné ensemble ? Et surtout, pourquoi avait-elle donné ce regard au Serpentard ? Draco l'avait sauvée, aidée et était presque devenu un ami, du moins un camarade dont la compagnie était agréable. Mais elle ne ressentait rien d'autre pour lui que de l'amitié ! Alors, que représentait ce dessin ? Attirance physique ? Voulait-elle plus ? Ou était-ce lié à son avortement ? Son cerveau abandonna la partie. Elle cacha le dessin sous son oreiller et s'endormit bientôt.
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Draco avait de plus en plus de mal à se retenir de l'entourer de ses bras, de la serrer tout contre lui et de l'embrasser. Vivre tous les jours à ses côtés n'arrangeait en rien les choses. La semaine dernière, lorsqu'elle s'était courbée pour récupérer son crayon, il avait cru devenir fou et failli sauter sur elle. Il faut dire qu'avec un débardeur… elle ne laissait plus grand chose à l'imagination ! Il n'avait vraiment pas besoin de ça, le coup de la salle de bain hantait bien assez comme ça ses rêves, merci !
Quelque chose ne tournait plus rond chez lui. Il devenait normal. Il aimait, riait, était heureux. Lorsqu'il croisait les amis d'Hermione dans les couloirs, il ne les provoquait plus exprès, et se contentait souvent de passer à côté sans les remarquer, voire même, quand Hermione était avec eux, il se laissait aller à lui sourire discrètement. Les Serpentards lui lançaient maintenant des regards interrogatifs à la dérobée. Et bizarrement, plus d'élèves, de sa maison ou des autres, cherchaient à lui parler…
Sa popularité avait grandi, et il recevait de nombreuses lettres d'amour, envoyées par les hiboux de Poudlard (pour conserver un semblant d'anonymat devant les autres lors de l'arrivée postale), mais tout de même signées du prénom de leur expéditeur… Aucune proposition ne l'intéressait, mais il s'étouffait souvent en voyant la photo quelquefois jointe à la lettre. Certaines filles n'avaient ni peur, ni pudeur ! En ricanant, il donnait volontiers les clichés à Zabini, Crabb ou Goyle et les retrouvait affichés aux murs communs d'annonces de Poudlard. Les concernées n'avaient plus qu'à aller se cacher…
La seule fille dont il souhaitait attirer le regard ne prêtait pas attention à lui, ou du moins, pas dans le sens où il l'aurait souhaité. Aucun geste, aucune allusion ne lui permettait d'espérer quoi que ce soit. Elle se comportait avec lui comme avec Potter (« Harry, Draco, il s'appelle Harry !»). Quoique…
Depuis quelques jours, et ce matin encore, il n'avait pu s'empêcher de noter qu'à chaque nouveau parchemin rouge, parfumé et diffusant une musique mielleuse à souhait, Hermione jetait un coup d'œil à sa table puis, lorsqu'elle croisait son regard, se replongeait rapidement dans son bol de porridge. Ne voulant se faire aucune illusion, Draco appréciait néanmoins chacun de ces petits instants où il attirait l'attention de la jeune fille. Il les savourait comme un fruit rare.
Leur potion était terminée, enfin. La collaboration n'avait pas été de tout repos. Même si les deux préfets s'entendaient mieux, les disputes furent nombreuses. C'était à qui ferait la première erreur, verserait la goutte de sève de gui, réaliserait l'étape délicate numéro 35… bref, qui prouverait qu'il/elle était le/la plus fort/e. Ils devaient la rendre aujourd'hui. Lorsque Draco entra dans la cave servant de salle à Rogue, Hermione, Potter (il ne pouvait toujours pas se résoudre à appeler son ennemi « Harry ») et Weasley s'étaient déjà installés. Hermione lui fit alors un petit signe de la main : pour la première fois, il y avait une place libre à côté d'elle. Certains Serpentards tressaillirent en voyant Draco se diriger vers elle et s'asseoir à côté de celle dont il avait, avant, souhaité la disparition. Ils ne s'habituaient toujours pas à un changement de comportement aussi radical. Draco les fixa du regard jusqu'à ce que, gênés, ils plongent le nez dans leur livre, leur parchemin ou l'observation de leurs ongles. Ils finirent par s'imaginer que, bien sûr, leur petit chef était obligé d'aller s'asseoir avec la Sang-de-Bourbe, puisqu'il avait été forcé de réaliser sa potion avec elle…
Un échantillon de leur potion avait été délicatement versé dans un petit flacon en verre bleu qui était maintenant posé, bien droit, sur la table. Ils avaient tiré à la courte-paille pour savoir qui aurait la responsabilité du flacon jusqu'au cours. C'était puéril, mais elle avait gagné. La potion de Potter, au lieu du beau vert émeraude attendu, tirait sur le vert-herbe jaunie, celle de Weasley était rose vive et Londubat, qui avait travaillé seul (les élèves étant en nombre impair, et de toute façon, il savait son parrain assez pervers pour avoir supprimé toute aide possible à ce crétin), ramenait une fiole vide… Les amis d'Hermione étaient vraiment des quiches en potion, c'en était catastrophique.
Le silence se fit dans la salle : Rogue venait d'entrer.
"Je vois…" dit-il en passant dans les rangs et en soulevant de temps en temps un des flacons à la hauteur de ses yeux. "Vos tentatives pitoyables pour élaborer une potion un peu compliquée sont à la hauteur de mes espérances vous concernant : nulles ! Tant pis. Vous trouverez sur vos tables de petits couteaux (un geste et ils apparurent). Même si vous en manquez chez vous", ajouta t-il en fixant Ron qui blanchit de rage,"je vous déconseille de les voler, ils sont numérotés et hurleront s'ils franchissent le seuil de cette salle."
Il fit une pause et revint lentement vers son bureau.
"Un vieux proverbe dit que l'on apprend que par ses erreurs. Aussi j'exige qu'une personne de chaque binôme s'entaille légèrement… je dis bien légèrement : je ne tiens pas à voir ma salle souillée par votre sang… puis qu'elle s'applique un peu de votre potion de guérison."
Certains élèves pâlirent. Les diverses potions avaient décrit toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, sauf le vert émeraude.
"Ah… et pour ceux assez crétins pour ne pas avoir du tout obtenu de potion, je me vois dans l'obligation de leur retirer 20 points. Ils essaieront la potion de leur voisin."
Neville se sentit mal. La potion de son voisin était grumeleuse à souhait et dégageait une odeur de chair putréfiée. Il y eut de vives clameurs dans la salle pour savoir qui dans chaque binôme aurait la malchance de tester la potion. Rogue regardait ses élèves se battre avec un sourire mauvais aux lèvres.
Draco et Hermione n'échappèrent pas à la discorde, mais pour un tout autre problème. Aucun des deux ne voulant céder sur qui vérifierait la potion, ils finirent par se couper tous les deux. La solution appliquée, ils virent la blessure se refermer rapidement, briller d'une lumière argentée quelques secondes, puis disparaître. Draco afficha un sourire satisfait, mais Hermione jetait un regard angoissé à ses amis. Harry se débrouilla assez bien : sa blessure mit plus de temps à disparaître, mais à son grand soulagement, elle s'estompa enfin. Ron vit Crabb paniquer en voyant sa blessure devenir purulente puis commencer à se couvrir de boutons verdâtres. Neville ainsi que son voisin durent se rendre à l'infirmerie rapidement, leurs entailles laissant couler un flot de sang. Rogue les enguirlanda copieusement et les colla pour nettoyer la salle. Finalement, la fin du cours approchant, le professeur excédé soupira et laissa à disposition des élèves un baume cicatrisant.
Alors, qui n'a PAS envie d'étriper Rogue ? Bisous à tous et d'ici là, n'oublier pas d'appuyer sur le petit bouton en bas à gauche et de laisser vos impressions ! kissous !
