Note de l'auteur :
Bonjour à tous !
Et non, comme vous le voyez, je ne suis pas morte, et surtout, je n'ai pas laissé tomber cette fic (vu qu'en plus, j'ai fini de l'écrire depuis qq semaines !). J'ai juste pas eu bcp de temps pour elle, à cause du boulot…
Mais là, enfin, je poste un new chapitre ! C'est un chapitre un peu osé, donc ceux qui veulent une version plus « light » peuvent me la demander à
J'aime bcp cette partie, coquine mais indispensable à la progression de nos deux personnages.
Vous découvrirez ce qu'il s'est passé au Manoir, un jour d'été, ce que l'abus d'alcool peut provoquer et… voilà.
Bonne lecture !
Réponses aux reviews :
Loufoca : Merci bcp ! Et oui, l'orthographe, c'est mon dada… je sais pas pourquoi, ça me chiffonne quand je vois des fôtes d'otografe ! Et bon, j'avais pas eu le tps de publier un nex chapitre, mais voilà qui est corrigé ! bises
Lovedavidanders : Merci bcp, et grosses bises à ta petite voix aussi, même si elle râle !
Shiaru : Merci merci ! Un new chapitre, un peu plus long que d'hab, je crois… bisous !
Ari : coucou ! Draco évolue encore dans ce new chapitre. Vers la fin, il se laisse aller à son penchant pour la supériorité, caractère qui sera développé dans le chapitre suivant (le 12), mais il se prendra un « claque » au sens figuré ! bises
Hop'eyes : Merci à toi ! Elle commence déjà à se rendre compte qu'elle n'est pas insensible aux charmes du jeune préfet… surtout dans ce chapitre !
Agrippine57 : ah là là, merci ! Gros bisous !
HazelMalfoy : bah voui, je continue : voilà un nouveau chapitre ! bises et merci !
Love-pingo : merci merci bcp !
Crèmedemoshi : merci et bonne lecture !
Iceman : Draco a pas fini d'être torturé ! Surtout là ! bises !
Poupoux : Harry n'est pas vraiment jaloux (il a Ginny), mais il se méfie et ne veut pas que Hermione souffre à cause d'un Serpentard imbu de lui-même… En tant que meilleur ami, il se doit de la protéger et « enquêter » un peu sur les véritables intensions de Draco ! Biz
Lisylys : Ouah ! merci pr cette super review ! Et oui, évidemment, Harry se doute de quelque chose, mais il ne peut encore y croire, c'est un changement si soudain chez Draco ! Hermione se rend compte après Draco qu'elle ressent plus que de la sympathie pour lui. Simple attirance physique ou plus ? C'est l'objet de ce chapitre. Bisous
Aminteitha : Merci bcp bcp ! T'inquiéte, elle se souviendra à un moment, mais qd ? Leur relation va se voir bien modifier par ce chapitre… bisous !
Feylie : Merci bcp pr ton review ! Malheureusement, ce n'est pas encore ds ce chapitre qu'ils seront ensemble… mais presque ! bisous !
Luluflo4 : Ou la la, merci bcp ! (l'auteur rougit un gd coup). Bah, euh, voilà la suite ! kiss !
MJ : Je vais pas arrêter de rougir aujourd'hui ! Ta review est trop gentille ! Et pr le chapitre 10, effectivement, tu m'as posté ta review le jour où je mettais le 10 en ligne, tu es arrivée trop tôt ! Bisous et bonne lecture !
Et voici le…
Chapitre 11 :
ATTENTION : scène à caractère (un peu) sexuel ! Ceux qui souhaitent lire ce chapitre sans détails choquants peuvent me poster un review rapidement et je leur enverrai la version « light »
Rappel : Rogue les enguirlanda copieusement et les colla pour nettoyer la salle. Finalement, la fin du cours approchant, le professeur excédé soupira et laissa à disposition des élèves un baume cicatrisant.
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Les jours passaient rapidement. Déjà la fin octobre ! Entre les cours, les rondes du soir, les sorties, les devoirs et le Quidditch, Draco avait très peu de temps à lui. Cependant, Hermione et lui disposaient toujours d'un moment pour discuter au coin du feu de leur salle commune, de tout et de rien, sans toutefois aborder quoi que ce soit de personnel. C'était toujours une partie de la journée que Draco appréciait énormément. Malheureusement, il n'avait pas encore eu le courage de lui reparler de ce qu'il s'était passé le jour où elle s'était réveillée…
Les amis d'Hermione se méfiaient toujours de Malfoy, et le regardaient avec suspicion, persuadés que son nouveau comportement, son amitié avec la jeune fille n'étaient qu'un leurre destiné à cacher un coup fourré dangereux. Hermione tentait de les rassurer, sans grand succès. Ils plissaient toujours des yeux lorsqu'ils le croisaient, étaient exaspérés qu'elle passe du temps avec lui et l'exhortaient à la méfiance.
La jeune fille se contentait de soupirer, excédée elle aussi de ne pouvoir les convaincre que le changement de Draco était réel, et qu'il était devenu un ami. Elle tentait de concilier les deux, passant la journée avec Harry, Ron, Ginny, Neville, Luna, Parvarti et Lavande, et se détendant le soir, dans la salle commune, autour d'une boisson chaude, à converser joyeusement avec Draco.
Enfin un jour, elle aborda le sujet de sa cicatrice. Draco venait de sortir de la douche, et il refaisait son bandage, debout devant le lavabo. Quelqu'un frappa doucement à la porte.
"Draco ?"
"Quoi ?"
"Je peux venir me brosser les dents ?"
"… mouais."
Hermione ne dit rien au début, observant en douce, en mettant de la pâte sur sa brosse, Draco se dépêtrer avec sa bande qui, évidemment, avait décidé aujourd'hui d'entrer en rébellion. Il avait beau fulminer, elle persistait à s'emmêler.
"Donne", finit par dire Hermione.
"Non, ça va ! je vais me débrouiller seul !"
"Allez, je commence à être compétente en la matière, et ça sera une bonne pratique pour mes cours."
En soupirant, Draco déclara forfait devant ce morceau de coton ensorcelé, et le confia aux soins de son amie. Hermione semblait plus douée que lui ce matin.
"Depuis quand ?" murmura doucement la jeune fille.
"Cet été…"
"La marque n'est pas complète. Que s'est-il passé ?"
Et Draco, poussé par la voix douce d'Hermione, et par un besoin indicible de ne plus rien lui cacher, raconta ce jour maudit où son père, accompagné de quelques Mangemorts et du Lord en personne, avaient transplané dans la chambre de Draco, comment son géniteur et un autre encagoulé l'avaient maintenu, de force car il avait toujours refusé de se soumettre et de rentrer dans leur armée, pendant que Voldemort dénudait son poignet, comment il avait hurlé lorsque la marque avait commencé à s'apposer, et toute la colère, la haine et la révolte qu'il avait ressenties, la force qui avait affluée en lui, lui permettant de s'échapper en transplanant, sa fuite et son refuge chez un cousin rebelle, renié par sa famille, la douleur provenant de cette marque incomplète, à chaque appel, et la potion de Rogue, qui seule lui apportait un peu de soulagement.
Il lui dit tout, et Hermione, les larmes aux yeux, se pencha et déposa un baiser sur cette marque infâme. Ses doigts entourèrent délicatement le poignet de Draco, et elle plongea son regard dans ses yeux bleus. Dans les siens, pas de dégoût, pas de terreur, seulement une compassion immense.
"tu as fait le bon choix, Draco."
Elle lui adressa un sourire timide, puis sortit, le laissant seul face à cette marque argentée qui le ferait souffrir à jamais.
Le cœur de Draco battait à tout rompre. Il se sentait incroyablement soulagé : Hermione avait accepté sa différence. Tout avait été dit. Et plus jamais ils n'en reparlèrent.
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C'était le soir, et Draco était confortablement installé dans un divan au coin du feu, un livre grand ouvert sur ses genoux. Il adorait les romans policiers, et devait reconnaître que les auteurs Moldus étaient assez doués et imaginatifs : leurs héros arrivaient invariablement à se tirer des situations les plus dangereuses sans aide magique. Il n'avait pas vu Hermione de la soirée, et en était un peu déçu. Cette dernière fêtait l'anniversaire de Lavande dans la tour des Griffondors.
S'il appréciait la jeune fille, il ne pouvait se résoudre à fréquenter ses amis qu'il trouvait insipides. Il avait donc renoué avec les Serpentards et passé un partie de la soirée à discuter et plaisanter avec eux, sur des sujets aussi divers que la musique, le sport et bien évidemment, les filles. Certains firent allusion à Hermione, mais il détourna la conversation à chaque fois. Il soupçonna cependant ne pas avoir pu leurrer Pansy sur les sentiments qu'il éprouvait pour la préfête en chef, mais cette dernière se contenta de sourire, nichée dans les bras de son petit copain.
Il entendit la porte de la salle commune s'ouvrir lentement, prudemment et ne put s'empêcher de lancer :
"Et bien, Granger, c'est à cette heure-ci qu'on rentre !"
"Oh là là, t'es soûlant !"
La voix d'Hermione était trop joyeuse et traînante, comme si les mots s'empâtaient dans sa bouche. Draco la regarda et fronça les sourcils :
"J'ai en effet l'impression que tu es saoulée…"
Hermione pouffa de rire bêtement. Ses yeux étaient dilatés, luisants, elle avait les pommettes rouges, un sourire niais et se mouvait lentement, comme si elle avait peur de trébucher et tomber, ce qui était certainement le cas. Elle tituba jusqu'au canapé dans lequel elle s'effondra dans un soupir.
"Ca tourne… "se plaignit-elle
"Ca, fallait s'y attendre ! Je croyais que l'alcool était interdit à Poudlard, Mme la Préfête ?"
"Pff, sois pas bête ! Quel serait l'intérêt d'aller à Pré-au-Lard, sinon ?"
"Quoi, on aurait changé ma partenaire et on l'aurait remplacée par une fille normale !"
Hermione rigola.
"c'est pas ma faute. Parvarti a lancé un concours de descente. J'ai été plus forte qu'elle, j'ai été la première à terminer mon verre à chaque fois, mais elle voulait pas admettre sa défaite alors… on l'a fait jusqu'à… pff, je sais plus, en tout cas après ça tournait pas mal. Je crois en plus que je tiens beaucoup moins l'alcool qu'elle…"
"Oh là, si t'as envie de vomir, pas sur le tapis, merci ! Va direct dans la salle de bain !"
"Non, ça va, j'ai juste chaud et la tête qui tourne…"
"Tu devrais aller te coucher ou manger quelque chose, ça aiderait."
"Non, là, je crois que plus rien ne rentre dans mon estomac. Et ça tangue trop pour aller dormir tout de suite. Je vais rester ici un moment, si ça te dérange pas…"
Draco haussa les épaules et reprit sa lecture en soupirant. Décidément, Hermione se dévergondait. L'image qu'il se faisait d'elle en prenait un coup ! Elle avait été si sage les années précédentes… Mais bon, loin de lui l'idée de lui faire la morale, elle était beaucoup mieux plus détendue. Plus… lascive. « Stop ! » hurla t-il mentalement « couchées, les hormones, au lit ! »
Hermione, à travers le flou de l'alcool, regardait Draco à la dérobée. Elle fut surprise de le voir lire un livre de Moldu. Absorbé dans sa lecture, Draco plissait les yeux de concentration. Une mèche l'agaçait et il avait beau la remettre souvent en place, elle s'obstinait à retomber devant ses yeux. Cela fit glousser le jeune fille. Draco reporta immédiatement son attention sur elle.
"Quoi ?" lança t-il, un peu vexé
"Rien, c'est juste… toi !"
"J'ai pas fait l'école du cirque !"
"Dommage…"
Draco secoua la tête, l'air un peu agacé : Hermione bourrée devenait étrange. D'ailleurs, pourquoi le fixait-elle ainsi, ses pupilles trop dilatées et la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau ? Il comprit qu'il ne pourrait pas lire tranquillement avec elle à ses côtés et referma donc son livre avec un bruit sec.
"Ok, Granger, qu'est-ce qu'il y a ?"
"Hé ! pourquoi tu m'appelles plus par mon prénom !"
"Pas quand tu m'énerves !"
"Oh… je t'embête ?"
"Non, pas du tout, c'est pourquoi je ne peux pas me concentrer sur ma lecture !" répondit-il sarcastiquement. "Et pourquoi tu me regardes comme ça ?"
"Tu sais que tu es craquant quand tu t'énerves ?"
Le cœur de Draco manqua un battement. Il rougit malgré lui. Hermione pouffa et, la démarche incertaine, se leva et s'installa près de Draco avant que celui-ci ait récupéré l'usage de la parole. Elle rigola franchement en le voyant muet de stupeur, et s'approcha encore plus près, jusqu'à se blottir dans ses bras. Le jeune Serpentard perçut la douce chaleur de son corps à travers ses vêtements. Il eut du mal à déglutir, sentant son corps réagir au contact de celui d'Hermione. Il pria pour qu'elle ne s'en rendit pas compte, et resta les bras ballant, n'osant la serrer en retour. Le visage de la jeune fille était proche, trop proche : il pouvait sentir son haleine, sucrée par les alcools qu'elle avait bus. Une bouffée de chaleur se répandit en lui. Hermione souriait toujours.
"On dirait que je ne te laisse pas indifférent… "murmura t-elle en jetant un regard vers l'entrejambe de Draco.
Draco tourna rouge pivoine, ce qui fit éclater de rire Hermione.
"Oh, t'es trop mignon !"
Et, coupant court aux protestations de Draco, elle l'embrassa délicatement. Le jeune homme eut besoin de quelques secondes pour réaliser ce qu'il se passait (« c'est pas un rêve, là ? »), puis, alors qu'Hermione entrouvrait les lèvres et partait à la recherche de sa langue, il l'écarta brutalement.
"Okayyyyyyyyyyy ! Granger, t'es complètement out, tu ne sais pas ce que tu fais !"
"Mais si… "répondit-elle d'une voix alanguie.
"Je crois plutôt que c'est l'heure d'aller te coucher."
"Je te plais pas ?" susurra t-elle
Le jeune homme se leva, et, il la regarda dans les yeux une lueur de peine, mêlée d'espoir et d'amour.
"Je t'embrasserai un jour, mais pas sous l'effet de l'alcool."
Hermione resta interdite. Les sons lui parvenaient déformés par les diverses liqueurs qu'elle avait avalées, et son cerveau refusait de l'aider à comprendre pleinement le sens de cette phrase. Ses sourcils se plissèrent de concentration, mais rien n'y fit. C'est pourquoi tout ce qu'elle réussit à dire fut :
"Hein ?"
"Rien…"
Il l'aida à se mettre debout.
"Allez, championne, au lit !"
Il l'aida à tituber jusqu'à son lit où elle se laissa tomber avec un petit soupir de plaisir. Seulement elle resta affalée là, couchée sur le ventre, sans bouger, un peu vaseuse.
"Draco… ? "murmura t-elle, la voix étouffée par les draps.
"Oui ?"
"mon pyjama…"
"où ?"
"au pied du lit…"
Draco lui tendit t-shirt et short en coton. La jeune fille, les gestes lents et maladroits, essaya vainement de se saisir et d'enfiler son pyjama, sans réaliser qu'elle était encore habillée. Elle dut de toute façon abandonner, n'ayant pas la force de tenir son short.
"Draco…?"
"Quoi ?"
"J'y arrive pas."
"Je vois ça ! "répondit-il, amusé.
"ça tourne et j'arrive pas à me faire obéir de mes muscles…"
"Granger, t'es en train de me demander de te déshabiller, là ? Ecoute, franchement, je préférerais pas… " répondit Draco, alors que son corps entier criait oui.
"S'il te plaît…" implora Hermione, dont les pupilles dilatées trahissaient son état. "De toute façon, tu m'as déjà vue nue !"
"C'était pas dans les mêmes conditions !"
"J'ai besoin de ton aide…"
Ses yeux étaient suppliants, et elle paraissait vraiment faible et mal en point. « Si elle passe une mauvaise nuit », lui susurra sa conscience (qui se développait un peu trop à son goût, depuis quelques temps), « ce sera de ta faute ! » Draco capitula (et son corps exulta). Il inspira un grand coup, essaya de brider ses envies en se concentrant sur l'image de Goyle à poil, et aida son amie à enlever ses vêtements.
Il n'eut aucun problème à lui ôter son pull, bien qu'il dut la maintenir coller contre lui pour éviter qu'elle ne s'affaisse, ce qui aurait rendue la tâche encore plus ardue. Il avait beau essayer de visualiser de toutes ses forces images glauques sur images répugnantes, l'odeur du corps d'Hermione l'enivra rapidement. Hermione, à moitié endormie, lui souriait d'un air perdu, ensommeillé. Il ferma les yeux pour lui ôter son t-shirt, lui laissa son soutien-gorge (même s'il mourait d'envie de lui retirer) et lui passa son haut de pyjama, mais il ne put éviter de toucher sa peau et sa mémoire vicieuse lui remémorera les formes harmonieuses d'Hermione.
Les chaussures et les chaussettes permirent à Draco de faire une pause, et il prit à nouveau une inspiration profonde, tentant de reprendre le contrôle d'une certaine partie de son anatomie. Malheureusement, cette dernière avait proclamé son indépendance depuis déjà quelques minutes…
Le plus dur restait à faire : sa jupe. Hermione, couchée sur le dos, représentait pour Draco l'image même de la beauté et de la sensualité. Ses cheveux formaient une couronne autour de sa tête. Alanguie, elle semblait récupérer d'une étreinte passionnée. Avec douceur, Draco retira la jupe et (re)découvrit ses jambes fines et musclées. Il ne put s'empêcher de laisser glisser ses doigts lorsqu'il lui ôta ce dernier vêtement « gênant pour dormir », et apprécia le velouté de sa peau. Il se mordit les lèvres pour ne pas aller plus loin et lui montrer tout l'art amoureux d'un Malfoy.
Hermione soupira. « J'ai froid maintenant… ». Le jeune Serpentard lui enfila rapidement son short, en détournant le regard pour ne pas fixer des yeux sa petite culotte noire, promesse de paradis. Il rabattit les draps, y déposa délicatement sa belle endormie et la recouvrit rapidement. Celle-ci se recroquevilla au contact des draps froids. Draco recula ensuite silencieusement.
"Draco… ? tu es encore là ?" murmura la jeune fille
"Oui. Tu veux que je t'amène une cuvette ?"
"Non, ça va. Je peux te demander un service ?"
"Tu veux dire : autre que t'aider à aller dans ta chambre, te dévêtir et te coucher ?"
"… Ca t'ennuierait de dormir à mes côtés cette nuit ? Je me sens pas bien…"
"Tu veux pas non plus que je te chante une berceuse !"
Mais déjà Draco se rapprochait du lit et ôtait ses vêtements. Bientôt il ne fut plus qu'en boxer et se glissa dans le lit. Hermione frissonnait. Instinctivement, elle se serra contre le jeune homme qui, après avoir hésité un instant, l'entoura de ses bras en retour. Hermione se blottit contre lui et laissa échapper un soupir de contentement et de bien-être. Sa peau glacée se réchauffa vite au contact du corps brûlant du préfet.
Le corps de Draco criait famine et il était plus que tendu. Ses mâchoires étaient crispées pour ne pas se laisser aller à explorer de ses mains habiles le corps de la Griffondor. Il n'empêche qu'il se sentait un peu trop serré dans son boxer, et cela en devenait douloureux. D'autant qu'Hermione ne faisait rien pour atténuer sa tension. Soupirante, elle se serrait contre lui, la tête reposant sur son épaule, une main légère posée sur sa poitrine, ses jambes entremêlées aux siennes. D'ailleurs, sa cuisse effleurait dangereusement son sexe… Son imagination, tel un diablotin, lui suggérait de finir sa nuit très agréablement, et lui offrait mille et un scénarii plus érotiques les uns que les autres. S'il restait toute la nuit ainsi, il allait finir par craquer et la réveiller en lui faisant l'amour.
Hermione bougea, mal installée, et ils finirent l'un contre l'autre, en cuillère, le dos de la jeune fille nichée contre la poitrine de Draco. Ses bras entouraient toujours Hermione, mais il écarta d'elle ses jambes et son bassin pour éviter qu'elle ne devine son état et pour empêcher un frottement trop troublant. Il avait du mal à trouver le sommeil, lui qui pourtant n'était plus un novice en matière de nuits libertines. Il la pensait endormie mais soudain, cherchant la chaleur de son corps, elle se colla tout contre lui. Il crut défaillir et se mordit les lèvres jusqu'au sang. Hermione fut surprise un instant, et sa main voulut descendre vérifier son hypothèse, mais Draco lui saisit le poignet, et d'une voix rauque, murmura : « Dors, maintenant ! » Et il ne sut dire s'il s'adressait à elle ou à une partie médiane de son corps…
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Hermione se réveilla, reposée et beaucoup plus fraîche que la veille. Elle émergea de son sommeil le sourire aux lèvres. Elle était allongée dans son lit, la tête reposant sur l'épaule de Draco, sa main sur son torse musclé et… STOP ! Draco ! Qu'est-ce qu'il fichait dans son lit ! Elle se leva brusquement et s'éloigna tout aussi rapidement de lui. Dans son sommeil, le jeune homme grogna un peu contre cet éloignement brutal. Hermione, paniquée, tenta de se rappeler ce qu'il s'était passé la nuit précédente. Elle avait fêté l'anniversaire de Lavande, avait beaucoup bu, ce qui avait fait rire Ron, Harry, bref, tout le monde. Et ensuite… et ensuite ? trou noir… « C'est pas le moment ma fille ! Concentre-toi ! Ok : respire, respire, respire ! Point négatif : j'ai un homme dans mon lit et je ne me souviens de rien. Point positif : j'ai encore mes vêtements… euh : sous-vêtements. Et lui ! ».
Hermione prit son courage à deux mains et se rapprocha du lit. Draco dormait paisiblement, du sommeil du bienheureux. Ses lèvres entrouvertes laissaient passer un souffle chaud et régulier. Hermione le trouva extrêmement attirant. Elle avait envie, tel le prince charmant de ses contes d'enfant, de le réveiller d'un doux baiser. Quel dommage qu'elle ne se rappelle rien ! Peut-être une prochaine nuit où elle n'aurait pas bu… Mais qu'est-ce qu'elle disait ! Elle se gifla pour retrouver ses esprits puis souleva lentement le drap. Ouf ! il était en boxer !
"Granger ! rabats-moi ce drap immédiatement, on se les pèle !"
Draco avait toujours les yeux clos par le sommeil, et il ne paraissait pas du tout surpris de la situation. Hermione, stupéfaite, ne sut rien faire d'autre que laisser retomber le drap.
"T'abuses, on est dimanche, et tu me réveilles à 8h !" grogna t-il
"Attends, c'est pas la question : qu'est-ce que tu fous dans mon lit ?"
Le ton furieux et vaguement angoissé de la jeune fille décida Draco à s'asseoir dans le lit et à tirer un trait sur sa grasse matinée. Il soupira et la regarda. Ce n'était pas de la comédie, elle paraissait vraiment paniquée.
"tu m'y as invité hier soir…"
"quoi ! tu délires, là !"
"Granger, ça t'arrive jamais de te souvenir de ce que se passe une fois de temps en temps ?" ronchonna Draco
"De quoi tu parles ?"
"(un soupir). Laisse tomber. Tu te souviens de rien ?"
"Ca t'arrange, non ? tu m'as fait quoi, purée !"
"Ce que j'ai fait ? Tu m'as pris pour ta baby-sitter, voilà ce qu'il s'est passé ! Je t'ai traîné jusqu'ici, j'ai dû te changer comme une môme et parce que Mademoiselle n'était pas bien, j'ai été obligé de faire le garde-malade toute la nuit !"
"Arrête de mentir, Malfoy ! Si c'était vrai, je pense que je m'en souv… oh !"
Draco, furieux d'être agressé au réveil, vit Hermione bouche-bée, rougir à vue d'œil. Elle porta sa main à sa bouche comme si elle venait de faire une énorme bêtise.
"Ca y est ? Mademoiselle daigne enfin récupérer sa tête ?"
"Draco… merde ! Je suis vraiment désolée…"
"Arrête, c'est bon."
"Si j'avais… Jamais je n'aurai… ! Je -"
"T'inquiète pas, j'ai mis ça sur le compte de l'alcool," ricana t-il, un peu mal à l'aise. "Bon, bah, je te laisse, je vais finir ma nuit dans ma chambre, puisque tu n'as plus besoin de moi ! Si tu pouvais juste te tourner pour que je puisse me rhabiller…"
Hermione rougit fortement et tourna rapidement le dos à Draco. Cependant elle ne put s'empêcher ensuite de lancer : « Tu sais Draco, pas la peine de te cacher, je vois ton reflet dans ma psyché ! ». Elle évita l'oreiller qu'il lui lança de peu, et Draco, saisissant à la hâte ses vêtements, sortit de sa chambre l'air outré.
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Dans l'après-midi, Hermione repensa sérieusement à sa soirée de la veille. « Merlin, je l'ai embrassé ! » Une impulsion, certes, mais derrière… une envie physique qu'elle ne pouvait plus cacher. Et, si ses souvenirs étaient corrects, lui aussi, apparemment. Ou peut-être pas, elle ne devait pas se faire d'illusions ! C'était Draco, il pouvait avoir n'importe quelle fille dans son lit en claquant des doigts et il y en avait des bien plus belles qu'elle dans l'école, alors… et puis, c'est sûr qu'être dans le même lit qu'une fille, que n'importe quelle fille, sans pouvoir la toucher devait être frustrant. Elle n'était pas amoureuse, juste indubitablement attirée par lui, comme le fer par un aimant. Il émettait une sorte de sensualité bestiale irrésistible. Cependant, même s'ils s'entendaient mieux, elle était Granger, il était Malfoy : ce genre d'aventures n'existait que dans les romans de gare (le premier qui dit que c'en est un, je le tue;-) !).
Draco, perturbé lui aussi par les souvenirs de cette soirée, était plutôt d'humeur sombre. Ce qui convenait parfaitement à cette semaine, étant donné que mercredi aurait lieu la journée d'Halloween… En fait, il avait tendance, à chaque épisode de sa vie, de voir les choses d'un point de vue assez noir. C'est pourquoi il était persuadé qu'Hermione était dégoûtée, honteuse et furieuse de son comportement d'hier. Si elle avait été consciente, jamais elle ne l'aurait embrassé, ni même considéré, n'est-ce pas ! Ou si ? Il préférait pour l'instant voir ce moment comme une bulle de bonheur, fragile, magique mais rarissime. Il allait le conserver dans sa tête, avec le souvenir de la colline, bien enfoui. Et comme de bien entendu, il ne lui en reparlerait pas.
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Les couloirs de Poudlard retentissaient de cris de frayeur, de musique lugubre et glaçante à souhait. Les fantômes du domaine s'en donnaient à cœur joie. Cette année les déguisements étaient très réussis. Monstres des marais, sorcières mal-famées, vampires et goules, trolls et loups-garous, squelettes, zombies et momies hantaient désormais l'école, mais gloussaient et riaient en groupes, ce qui les rendaient nettement moins effrayants. Tous se dirigeaient à présent vers la salle à manger où, dès 19h tapantes, débuterait la soirée.
Elle mettait la dernière touche à sa tenue. Drapée dans sa longue tunique noire d'inspiration grecque, retenue à la taille par une fine ceinture rouge, elle avait harmonieusement coiffé ses cheveux de manière à ressembler aux pythies de l'Antiquité. Elle posa sur ses épaules sa cape, noire également, et aussi légère que l'air. Au moindre de ses mouvements, le drapé aérien de sa robe ondoyait autour d'elle, la faisant paraître éthérée, irréelle. Elle rabattit la capuche sur sa tête et attrapa sa faux : la Mort était prête.
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Draco, assis dans un des fauteuils confortables de la salle à manger, sirotait pensivement une bièreaubeurre et écoutait distraitement les propos de Pansy et Blaise. Il portait une lourde tunique de velours noir, aux manches évasées, et des chausses assorties. Sa cape pourpre était posée sur le dos du fauteuil. Le parfait Prince des Enfers… Le pansement à son poignet était également noir, pour l'occasion. Sous ses yeux, Draco avait posé deux larmes rouges sang.
La fête avait commencé depuis une demi-heure déjà. Ce n'était pas vraiment un bal, bien qu'il y ait de la musique, mais, sinistre comme elle était, elle servait plus à l'ambiance qu'à donner envie aux élèves de danser. En fait, c'était bien plus un dîner à thème. Un buffet gargantuesque présentait des mets plus alléchants les uns que les autres, et remarqua Draco avec dégoût, beaucoup en profitait pour se goinfrer, en particulier Potter et Weasley. A croire qu'ils mourraient de faim… navrant !
Qu'est-ce qu'il s'ennuyait ! Qui avait eu une idée aussi minable ? Tant qu'à faire une soirée, autant inviter un groupe, ou installer une piste de danse, ou n'importe quoi d'autre ! Malheureusement, il semblait être le seul à ne pas apprécier l'effort de leur directeur… Draco soupira. Il n'était pas d'humeur à s'amuser. Hermione n'était toujours pas là, et de toute façon, elle le regardait encore plus bizarrement depuis dimanche et il en était attristé. Et zut, tiens ! Rien ne l'obligeait à rester ici !
Il se levait quand un murmure horrifié se fit entendre parmi ses camarades. Là, dans l'entrée, tête voilée, la Mort venait d'apparaître. Elle s'avançait, céleste, et ses grands voiles se soulevaient et tourbillonnaient à chaque pas. Les élèves, bouche-bée, s'écartaient sur son passage. Draco frissonna. Il prit peur. Pourvu qu'elle ne vienne pas pour lui, pria t-il, pas maintenant, il avait laissé tellement de choses inachevées ! Mais la Mort s'arrêta au milieu de la salle et émit un rire cristallin qui ne cadrait pas du tout avec son personnage. Elle leva deux mains blanches et ôta sa capuche.
Un soupir d'incrédulité mais aussi de soulagement parcourut la salle : Hermione ! Elle les regardait tour à tour, satisfaite de son petit effet, malgré le regard courroucé de quelques uns. Harry et Ron en étaient restés muets de stupeur et elle alla de suite les rassurer. Très vite, le brouhaha reprit dans la salle et chacun retourna à ses occupations. Le regard d'Hermione se posa alors sur Draco et s'y attarda.
Draco était subjugué. Comme dans un rêve, hypnotisé, il vint se placer devant elle. Harry entraîna alors discrètement Ron vers une autre partie de la salle, malgré ses protestations. Hermione, majestueuse, regarda Draco sans rien dire, toujours dans son rôle. Le jeune Serpentard s'inclina respectueusement devant la Destinée de tous les hommes.
"Relève-toi, mortel ! et offre à ta Reine un de ces mets délicats qui m'ont attirée ici."
"Ô ma Libératrice, accepte de ton serviteur cette modeste part de tarte à la citrouille."
Hermione éclata de rire. Elle fit disparaître d'une petit coup de baguette sa faux, trop encombrante, et répondit :
"tu sais quoi, tu devrais faire du théâtre !"
"Pourquoi pas… ton déguisement est magnifique ! Un instant, j'y ai cru."
"Tu n'es pas le seul à avoir eu peur ! Mais moi, j'ai cru mourir de rire !"
"On a tous cru mourir, Granger…"
"Tu sais, ta tenue est pas mal du tout, jeune Prince des Ténèbres."
"C'est parce que tu m'as aidé à la choisir. Sans toi, j'aurais eu l'air aussi pitoyable que Potter et Weasley, en momie qui perd ses bandelettes de PQ et en vampire qui a oublié ses dents pointues."
Hermione donna une petite tape sur le bras de Draco et prit un air faussement courroucé.
"On ne se moque pas de mes amis ! C'est pas leur faute, ils se sont décidés au dernier moment, et ont tout fait précipitamment…"
"Même, tu admettras qu'il n'y a pas pire déguisement qu'eux."
"Ok, alors regarde Colin !"
Ce dernier avait voulu se jeter un sort pour accélérer et amplifier la pousse des poils, afin de ressembler à un yeti. Résultat catastrophique : il ressemblait à Cousin Machin, se cognait contre tout le monde et ne pouvait avaler une miette ou une goutte de quoi que ce soit… Les deux préfets passèrent une partie de leur soirée ensemble, à rire et à se chamailler. Et Draco dut admettre que la soirée était plutôt réussie…
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"Draco…"
Le jeune homme la tenait serrée contre lui, tendrement. Il déposait de légers baisers dans le creux de son cou. Elle pressa son bassin contre le sien, mais une mouche bourdonnante la gênait, et l'empêchait de se concentrer sur ses sensations.
"Draco…"
Les doigts du Serpentard descendaient le long de son dos, caresse langoureuse, mais la mouche, décidément très bruyante, gâchait tout. Elle voulut la chasser d'une main, mais rien n'y fit. Elle frappa violemment vers elle et… se réveilla, son réveil sonnant à tue-tête.
"Et merde !"
Décidément, Draco n'hantait plus seulement ses jours : il s'attaquait maintenant à ses nuits. Merlin ! Que faire ! Depuis ce fameux samedi, elle avait tellement envie de lui, de ses bras, de ses lèvres… Ca en devenait insupportable. Déçue, frustrée, Hermione bondit hors de son lit : il était déjà 8h, ses cours commençaient à 8h45.
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Draco s'étira. Les cours d'histoire, même d'histoire des potions, étaient d'un ennui mortel. Déjà la mi-novembre, et dans un mois, les vacances ! Super ! Moins enthousiasmant : depuis Halloween, ça n'avait pas progressé avec Hermione. Il avait des pulsions folles, comme la saisir brutalement, devant tout le monde, et l'embrasser passionnément. Elle et lui étaient devenus proches… mais comment savoir si elle était un tant soit peu intéressée ?
En désespoir de cause, un petit diablotin lui soumit alors l'idée du siècle : les filles possédaient toutes un journal intime dans lequel elles écrivaient ce qui leur passait par la tête, et notamment, tout ce qui concernait le plan amoureux. Il suffisait de profiter de son absence pour se glisser dans sa chambre et lire ses petits secrets ! Il connaissait son emploi du temps par cœur, et, signe du destin, il terminait aujourd'hui une heure plus tôt…
Il attendit la fin du cours avec impatience, et dès la sonnerie, se précipita vers ses appartements. « Hermione ? » lança t-il d'une voix forte et claire. Pas de réponse. Draco exulta. Avec prudence, il ouvrit la porte de la chambre de la jeune fille. Par où commencer ? Il n'avait pas beaucoup de temps !
Le petit secrétaire ? Rien, pas même de fond double, ni de tiroir secret. Son armoire, ses tiroirs ? Des vêtements, Moldus et sorciers. Le tiroir des sous-vêtements ? Il n'hésita que peu avant de l'ouvrir, poussé autant par curiosité que parce qu'il s'imaginait que ce pouvait être la planque idéale : personne n'était sensé venir y fouiller. Sauf lui maintenant ! mais pas non plus de journal ou quoi que ce soit qui y ressemble. Il reprit son inspection. Sous le lit ? des malles ! mais vides… avec un soupir, il les remit à leur place. Le tiroir du chevet ? des lettres de ses parents, des marques-pages, des mouchoirs… Sous l'oreiller ? Son cœur bondit : il en sortit un papier, plié en deux. Il l'ouvrit fébrilement, et fut un peu déçu : un dessin, datant du mois dernier. Puis son cœur fit un bond dans sa poitrine. L'arbre ! La colline ! Merlin, elle se souvenait de cette scène ? Pourquoi n'avait-elle alors rien dit ? Elle l'ignorait donc, lui, un Malfoy amoureux, et se moquait de ses sentiments ? Elle osait le dédaigner ? Elle ne l'aimait pas… Des larmes perlèrent au bord de ses yeux. Il allait tuer cette fille…
Draco sursauta. Il venait d'entendre le bruit d'une porte, et des voix de filles. Paniqué, il n'eut d'autre idée que de se cacher dans l'armoire, dont il referma les battants prudemment, tout en lui laissant assez d'espace pour distinguer ce qu'il se passerait. Les filles étaient encore dans la salle, mais elles s'approchaient dangereusement de la chambre.
"Ok, qu'est-ce qui était si important que tu n'as pas voulu m'en parler dans la tour ?"
"On peut aller dans ta chambre ? C'est assez personnel et je ne voudrais pas que d'autres entendent…"
"Attends… Draco ?" hurla Hermione.
Ce dernier s'abstint évidemment de répondre.
"tu vois, il n'y a personne. On peut rester ici, c'est plus confortable."
"Oui, mais s'il arrive entre temps… ?"
"D'accord, viens."
Draco vit la plus jeune des Weasley entrer suivie d'Hermione. Elles s'installèrent près de la fenêtre.
"tu m'as dit que c'était urgent, " relança Hermione.
Ginny semblait tout à coup gênée, embarrassée, et ne savait pas par où commencer. Enfin, après cinq bonnes minutes et voyant Hermione s'impatienter et hausser un sourcil, elle se lança :
"voilà, hier soir, Harry m'a proposé une petite balade nocturne."
Voyant Hermione s'indigner, elle ajouta précipitamment :
"Je sais, le couvre-feu… mais pour une fois !"
"Mouais…"
"Bref, c'était très romantique, se promener sous la lumière du clair de lune et tout ça… et puis…"
Ginny se tut et rougit violemment.
"Et puis ?" continua Hermione
Pour toute réponse, Ginny tendit sa main gauche à Hermione. A son annulaire brillait un anneau en or blanc serti de petits diamants.
"Ginny, c'est pas vrai ! Mais, par Merlin, c'est merveilleux !"
"Tu trouves ?" Ginny semblait angoissée, effrayée même.
"Mais évidemment voyons ! C'est la plus belle chose qui pouvait vous arriver !"
"Je ne sais pas, tu vois… j'ai dit oui sans réfléchir, sur une impulsion ! Je l'aime plus que tout, bien sûr, et ça me semblait fantastique, sur le moment, mais après… je n'ai même pas 15 ans !"
Hermione prit les mains de son amie.
"Ecoute, Ginny, tu aimes Harry depuis que tu l'as rencontré, et lui aussi, même si au début il s'est entiché de cette Cho. Mais c'était un feu de paille, violent et bref, et toi, tu es une flambée de douceur, de cette lumière qui réchauffe et dont on sait qu'elle sera toujours là."
"Mais…"
"Je ne l'ai jamais vu aussi heureux qu'avec toi."
"Mais on est même pas majeur !"
"Crois-tu que l'amour tient compte de l'âge ? On connaît toutes le deux Harry, et jamais il ne t'aurait demandé en mariage s'il n'était pas sûr de lui, ou de votre couple."
"Mes parents vont piquer une crise…"
"Arrête ! ils adorent Harry, c'est un septième fils pour eux !"
"Je sais…"
"Et bien, souris !"
Ginny eut un mince sourire, pas encore très rassurée.
"Alors, quand la cérémonie est-elle prévue ?"
"Euh… on va d'abord se fiancer quand j'aurai 15 ans, et puis, on verra après… Oh là là, Hermione, ça va trop vite !"
Et Ginny fondit en larmes. Hermione, stupéfaite, prit la jeune fille dans ses bras et la rassura. Ginny se calma peu à peu, et retrouva un peu le sourire en écoutant Hermione se plaindre avec humour du comportement d'Harry ces dernières années, la suppliant de le faire changer un peu, voire de refaire son éducation.
"et toi, Hermione ?"
"quoi, moi ?"
"les rumeurs de Poudlard, tu sais, entre toi et Malfoy …"
Draco n'avait jusque là écouté que d'une oreille, ruminant son désespoir, son malheur d'être tombé amoureux de la seule fille qui ne le désirait pas. Il se moquait éperdument des histoires de Potter, mais là, il recrut d'attention. Hermione avait rougi. Elle se racla la gorge et répondit :
"Malfoy et moi, on est que des amis."
Le cœur de Draco se serra encore plus, si cela était possible. La blessure dans son cœur se fit déchirure. Mais Ginny éclata de rire.
"Mais oui, Hermione, bien sûr : autant que tu l'étais avec Viktor !"
"Ginny, Viktor et moi on était vraiment des amis au début !"
"Mais vous étiez ensemble cet été," affirma Ginny.
"Mais on était ensemble cet été, c'est vrai," reconnut Hermione.
"Alors ?" demanda son amie
"Alors quoi ?"
"Malfoy ! ou plutôt, Draco, maintenant !" dit-elle en faisant un clin d'œil.
"Il a fait des efforts, Ginny, il a changé. Il est plus ouvert, plus sympa, plus détendu…"
"Et surtout encore plus craquant ! Il rayonne !"
"Tu trouves aussi ?" ne put s'empêcher de dire Hermione
"Ah ah, tu vois que tu l'aimes !"
"Je l'aime bien, et je le trouve mignon, comme toutes les filles, c'est tout !"
"Mais bien sûr… Arrête, Hermione, c'est évident entre vous deux !"
"Je ne veux pas sortir avec lui."
Ginny se rapprocha d'Hermione et chuchota :
"tu peux me le dire, à moi…"
Hermione soupira.
"Tu sais que je dessine, que j'aime représenter ce que je ressens à la vue d'un paysage, d'une scène…"
"Oui, tu m'as déjà montré des esquisses."
"Ce que j'ai dessiné dernièrement… Tu vas me croire folle…"
"Non, là, tu as plutôt piqué ma curiosité !"
"J'ai dessiné Draco, un Draco amoureux de moi."
"Quoi ? Et tu veux me faire croire que tu ne ressens rien pour lui ?"
"Bien sûr que oui ! (pourquoi sa voix lui semblait-elle fausse ? Elle secoua la tête) Enfin, ce qui me choque le plus, c'est j'ai l'impression d'avoir déjà vécu la scène que j'ai représentée, mais je ne m'en souviens pas. Ma mémoire devient une véritable passoire !"
"Arrête, c'est pas vrai, sinon tu serais dernière en cours. Et c'est courant, tu sais, les impressions de déjà-vu. Ca représentait quoi ?"
Hermione alla chercher le dessin que Draco avait eu le bon sens de remettre en place. Ginny, attentive, scruta longuement le papier, puis déclara :
"Très beau."
"Merci, mais c'est pas ça que je te demandais."
"Que ressens-tu exactement pour lui, Hermione ?"
Cette dernière rougit, et se pencha pour répondre à son amie. Draco tendit l'oreille mais ne distingua pas sa réponse. Pourquoi les filles s'obstinaient-elles à baisser la voix au moment le plus intéressant ? Il s'usa les oreilles et les yeux, mais ne put qu'observer Hermione chuchoter longuement en réponse à Ginny, puis devenir encore plus rouge. Enfin il entendit Ginny rire doucement puis dire à haute et intelligible voix :
"J'aurais jamais cru ça de toi ! Un rêve on ne peut plus explicite… Tu es frustrée, ma belle !"
"Ginny…"
"Ok, ok, je n'en parle plus !"
"Merci…"
"N'empêche… Bon, tu vas faire quoi, là ?"
"Et bien, je pensais aller étudier à la bibliothèque et –"
"Pas question ! Il est 5h, tu viens avec moi, on va aller s'empiffrer avec les filles ! et avant le repas en plus !"
"Euh…"
"Pas de « mais… » ni de « euh… » !"
Ginny saisit la main d'Hermione, et cinq minutes plus tard, elles étaient sorties.
Draco attendit encore un quart d'heure, histoire d'être sûr qu'elles ne reviennent pas, et sortit de l'armoire en poussant un soupir de soulagement. Il étira ses muscles un peu endoloris par une position inconfortable et, avant de se faire repérer, quitta la chambre d'Hermione. En définitif, il n'avait pas trouvé de journal, mais était tombé sur quelque chose de mieux encore : cette étrange conversation. Cette fois-ci, il en était sûr : Hermione le désirait ! Ca allait vraiment être très, voire trop facile…
Voilà, que va donc faire Draco ?
Une critique, un avis ?
Envoyez vite vos review ! Ca fait tjrs tellement plaisir…
Kiss !
