Chapitre trois
Après que deux jours se soient écoulés sans qu'Harry ne quitte sa chambre excepté pour user la salle de bain, la tante Pétunia commença à passer de la nourriture à travers le petit rabat présent sur la porte d'Harry. Elle supposait que ses amis lui envoyaient à manger, mais de toute façon, elle ne voulait pas qu'Harry se plaigne de ne pas avoir être nourri. Ses soupçons furent confirmés lorsqu'elle atteint le rabat pour récupérer les plateaux et vit qu'à part quelques petites portions qui donnaient l'impression d'avoir été mangés par un insecte, la nourriture était intacte et l'eau n'avait pas été bue. Quel horrible garçon ! si tout ce qu'il voulait revenait à s'asseoir dans sa chambre, donnant à la famille entière un traitement silencieux, et si tous les oiseaux continuaient à voler de part et d'autre de la maison, la moindre des choses qu'il pouvait faire était de lui dire qu'il n'avait pas l'intention de manger ce qu'elle lui fournissait. Mais il n'en fit rien, et craignant que les monstres se montreraient si elle ne continuait pas à le nourrir, elle plaça un petit menu à travers le rabat trois fois par jour.
De l'autre côté de la porte, Harry devenait plus faible d'heure en heure. Ce n'était pas qu'il avait décidé de ne pas manger. Il n'essayait pas de se faire du mal. C'était juste que sa tête le lancinait tellement que le simple fait de manger lui donnait des haut de cœur ; et il ne pouvait même pas avaler quelques cuillères de potages ou quelques gorgées de l'eau tiède du robinet que la tante Pétunia lui servait.
Dans le fond de son esprit trottait une voix si cassante, haut perchée et maléfique, qui lui rappelait que toutes les morts jusqu'à présent étaient sa faute, et que se rendre était sa seule option. La voix répétait également les derniers instants de ses parents, et dans ses moments là, Harry tombait à genoux, les mains plaquées sur ses oreilles et réprimait un hurlement. A part le fait de devoir rappeler à Harry d'envoyer sa lettre à l'Ordre en ce sixième jour de l'été, les Dursley semblaient satisfaits que Harry reste loin d'eux, et ils n'essayèrent même plus de communiquer avec lui de n'importe quelle manière.
La vie à Privet Drive continuait comme d'habitude de l'autre côté de la porte d'Harry, non qu'Harry s'en souciait de toute façon. Harry était torturé, harcelé par la voix pendant le jour, et des cauchemars précis lorsqu'il dormait. Son état d'esprit allait de mal en pire, et le sommeil était devenu presque inexistant. Harry avait prit l'habitude de porter un tee-shirt autour de sa bouche avant de s'endormir de façon à ce que les Dursley ne soient pas réveillés par ses cris. Le bâillon fabriqué marchait, mais cela n'était pas extrêmement confortable pour s'endormir.
"Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois…"
Durant les deux premiers jours passés dans sa chambre, les pensées de la prophétie lui faisaient faire les cent pas, traçant un chemin sur la moquette. Le troisième jour, cependant, il n'avait plus assez d'énergie pour arpenter la pièce, c'était tout ce qu'il pouvait faire pour utiliser la salle de bain, et il n'y allait que lorsqu'il était certain qu'aucun des Dursley ne le voyait. Au quatrième jour passé dans sa chambre, le huitième jour des vacances d'été, Harry n'avait plus la force de sortir de son lit du tout. Comme il ne pouvait plus ni boire ni manger, cependant, utiliser les toilettes n'était plus un problème. Plusieurs hiboux étaient passé à travers sa fenêtre (qui restait ouverte, comme Harry ne pouvait pas supporter de porter son regard sur la vitre et avoir une chance de voir Voldemort une nouvelle fois) et avaient déposé des lettres sur son lit, mais il ne les ouvrait pas, en fait, il ne réalisa même pas qu'elles étaient là. En observant de près, on pouvait remarquer qu'il devenait skelettiquement maigre, sa bouche sèche et âpre par le manque d'eau, ses paupières se recouvrant de mucus.
La tante Pétunia jeta un coup d'œil furtif à la chambre une fois, après qu'il lui soit venu à l'esprit que Harry sortait peut être furtivement à travers sa fenêtre ; mais elle ne regarda pas son neveu de près, qui était entièrement enveloppé dans ses couvertures pour conjurer le froid qu'il ressentait perpétuellement. Ses tremblements étaient devenus si faibles dûs à son manque d'énergie qu'elle ne les remarqua même pas, non qu'il lui soit venu à l'esprit de vérifier la santé de son neveu de toute manière. Elle était simplement heureuse qu'il n'erre ni dans la maison, ni dans le quartier, sa "bizarrerie" flottant autour de lui comme une aura. Au neuvième jour des vacances d'été, les Dursley oublièrent même de lui rappeler d'envoyer sa lettre à L'Ordre.
o.o
Au numéro 12, Grimmauld Place, une réunion d'après midi se tenait. Pas une réunion de l'Ordre, bien que tous les adultes présents à la table en fassent partis, mais une réunion à propos d'Harry.
"Nous n'avions pas encore eu de nouvelles de lui aujourd'hui, Albus. Je suis tellement inquiète. Quelque chose ne va pas. Sa dernière lettre faisait à peine une phrase de long…tout ce qu'il a dit était qu'il allait bien…et son écriture était toute tremblante. S'il vous plaît…" Molly Weasley regardait le vieil homme de l'autre côté de la table, le suppliant de la laisser y aller et de vérifier l'état du garçon.
"Molly, Harry est extrêmement vulnérable aux attaques en ce moment, à la fois physiques et mentales. Je crains que Voldemort ne le trouve s'il se trouve à un autre endroit que celui où réside la protection du sang, et si trop de membres de l'ordre entrent et sortent de la maison, cela attirera de l'attention non désirée", répondit Albus, mais personne à la table ne remarqua l'inquiétude présente dans ses yeux, ou bien que le fait le pétillement habituel présent dans ses yeux était curieusement absent.
"Mais, sûrement", répondit Lupin, "vérifier son état ne ferait pas de mal".
"On doit y aller !" dit Tonks. "Molly a raison, quelque chose ne va pas du tout dans cette affaire !"
Charlie, Bill et les jumeaux ne dirent rien, ce qui en soi même démontrait qu'ils étaient aussi inquiets à propos d'Harry que les autres.
"Je ne crois pas que faire irruption au n°4 serait utile pour améliorer sa situation avec son oncle et sa tante", dit Albus gentiment. "Je suis sûr que nous aurons des nouvelles d'Harry avant que la journée ne soit finie."
"Non !" interrompit Molly, et tout le monde à la table pu voir qu'elle luttait pour garder le contrôle d'elle-même.
"Non, Albus ! Nous devons y aller ! Ne voyez vous pas, ne comprenez vous pas à quel point Harry est fragile en ce moment ? Il a besoin de nous !"
Fred prit soudainement la parole : "Maman a raison. Si vous n'allez rien faire à propos de ça, professeur, Georges et moi irons nous même. Essayez de nous arrêter pour voir !"
"Fred, Georges", dit finalement Mr Weasley."Vous êtes des adultes maintenant et des membres de l'Ordre. Vous n'avez plus la liberté de briser des règles désormais. Pensez à ce qu'il pourrait se passer ! L'oncle d'Harry pourrait le jeter dehors, et la protection du sang n'aurait plus du tout d'effet. Les conséquences d'actions précipitées pourraient être désastreuses."
"Ce que dit papa est vrai, les gars. Nous devons trouver un moyen d'être d'accord sur ce que nous allons faire, et nous devons avoir un plan", dit Bill. "Cependant, je pense également que quelque chose doit être fait. Nous ne pouvons pas le laisser là-bas, et si nous n'avons aucune nouvelle de lui aujourd'hui, alors je pense que quelque chose cloche."
"S'il vous plaît", murmura Lupin, et tout le monde fut surprit de voir le visage de l'homme stoïque commence à s'affaisser avec l'émotion. "S'il vous plaît, Albus. Laissez quelqu'un y aller."
Remus savait que si Harry souffrait la perte de Sirius autant que lui, ou peut être même plus, alors il n'était pas en très bon état. Quelqu'un devait parler avec lui, être sûr qu'il allait bien. C'était cet appel inhabituel qui brisa finalement la résolution de Dumbledore et il céda enfin.
"Nous allons attendre deux jours supplémentaires. Rappelez vous, nous avons eu quelqu'un en mission depuis le début de l'été, et rien de malencontreux semble s'être passé. Si nous n'avons toujours pas de nouvelles de lui, Remus ira voir ce qui se passe. La garde rapprochée l'accompagnera en cas de problème, mais Remus seul pénètrera chez les Dursley. Je ne veux pas alarmer son oncle en prenant des mesures draconiennes."
Molly poussa un soupir de soulagement et enfouit sa tête dans ses mains. La mère qui était en elle craignait que Harry ait des ennuis. Elle haïssait le fait de devoir attendre deux minutes supplémentaires, et encore moins deux jours entiers, mais elle savait que Dumbledore avait ses raisons pour tout ça. Il avait au moins consenti à laisser quelqu'un y aller. Et même si aucun Mangemort n'avait été repéré à Privet Drive, c'était l'état émotionnel d'Harry qui l'inquiétait…la perte, et la culpabilité qu'elle savait qu'il ressentait. Elle espérait simplement qu'il s'ouvrirait à Remus.
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De l'autre côté de la porte, Ron et Ginny échangèrent un regard de soulagement, pareil à celui qui avait été présent sur le visage de leur mère. Ils avaient chacun écrit à Harry plusieurs fois, et n'avaient eu aucune nouvelle de lui depuis le début des vacances? Dans son inquiétude, Molly Weasley avait oublié de jeter un sortilège d'imperméabilité sur la porte de la cuisine ; et ils avaient tout entendu.
"Oh Ron", chuchota Ginny. "J'espère qu'il va bien." Elle détestait penser à lui, seul, si loin, avec ces gens.
"Moi aussi, Gin", répondit Ron, sa voix tremblante. "Moi aussi."
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Remus Lupin s'épousseta en sortant de la cheminée de la maison de Mrs Figg. Il ne voulait pas apparaître chez les Dursley, puisque Dumbledore avait insisté pour que tout soit fait le plus calmement possible. Remus avait du mal à attendre Tonks, Kingsley Shacklebot, Dedalus Diggle et Alastor Maugrey pour qu'ils le suivent hors de chez Mrs Figg et dans Wisteria Walk. Les dixième et onzième jours s'étaient écoulés sans nouvelles d'Harry, et tout le monde, Dumbledore inclus, était devenu de plus en plus inquiet. Tous étaient habillés avec ce qu'ils possédaient de plus ressemblant aux habits moldus, ne voulant pas attirer l'attention sur eux. Lorsqu'ils atteignirent Privet Drive, la Garde Rapprochée s'arrêta dans le parc de jeux, à l'attente d'un signal de Remus qui continua à marcher jusqu'à la porte du numéro 4. Vernon Dursley ouvrit la porte, son visage devenant violacé à la vue de Lupin dans son pantalon moldu fade et déchiré, et son tee-shirt rapiécé.
"Qu'est-ce que vous faites ici ?" grogna t-il.
"J'aurais voulu parler à Harry", répondit Lupin de manière plaisante. "Pourriez vous l'appeler s'il vous plait ?"
Vernon bomba le torse. "Je pensais vous avoir fait comprendre à tous que je ne vous voulais pas chez moi. Le garçon va bien. Je me suis assuré qu'il se souvienne de vous écrire, donc je vous le redemande, que faites vous là ? Partez immédiatement !"
"Je suis navré de vous incommoder, Mr Dursley, mais nous n'avons eu aucune nouvelle d'Harry depuis presque une semaine. Je ne partirais pas tant je ne lui aurais pas parlé. Cela ne prendra qu'un instant." Le ton de Lupin était doux, mais même Vernon pouvait voir l'avertissement briller dans ses yeux.
"Pas de nouvelles…" bredouilla Vernon. "Je lui ai dit de vous écrire. Il a du oublier, tout simplement, ou peut être que cette maudite chouette s'est perdue."
"Où est Harry, Mr Dursley ?" demanda Lupin, sa voix plus ferme.
"Il boude dans sa chambre", répondit Vernon. "Il y reste depuis des jours. Nous le nourrissons, figurez vous. C'est son choix de rester dans sa chambre."
"Il n'est pas sortit de sa chambre depuis des jours ? L'avez-vous au moins vu ?"
"Non. Et ce n'en est que mieux."
"Mr Dursley, si vous n'appelez pas Harry en bas tout de suite, je vais monter personnellement pour le voir, et soyez assuré que je ne serais pas discret." La voix de Lupin devint encore plus forte, et il y avait une note de panique à présent.
"Bien", dit Vernon en lui lançant un regard noir. "Mon garçon !" cria t-il dans l'escalier. "Mon garçon, il y a quelqu'un qui veut te voir !" Lupin regarda impatiemment l'escalier, mais Harry ne vient pas, et son cœur battit à tout rompre. Où était-il ? "Potter ! Descends à la fin !" cria Vernon.
Toujours pas de Harry. Juste comme Molly l'avait suspecté, quelque chose sonnait vraiment, vraiment faux. Lupin prit un moment pour se retourner et jeter un signal de sa baguette, en direction de la rue et Vernon trembla comme si l'homme juste à côté de lui venait de lui jeter un sort.
"Ecoutez, vous…vous…je n'aurais pas…" Vernon luttait pour surmonter sa peur et son visage devenait d'un violet encore plus foncé. Lupin passa à côté de lui, ne l'entendant même pas, et courut dans les escaliers jusqu'à la porte d'Harry. Il essaya d'ouvrir la porte ; c'était fermé. Il frappa doucement, mais lorsqu'il n'y eut pas de réponse, il commença à frapper furieusement.
"Harry ! Harry tu es là ? C'est moi, c'est Remus. Laisse moi entrer Harry !" Toujours pas de réponse. Lupin éleva sa baguette. "Alohomora !" Lorsque le loquet se déverrouilla et que Lupin entra, il vit Harry étendu sur son lit. Il traversa la chambre rapidement, et la couleur de son visage disparut complètement. "Oh mon dieu…" murmura t-il.
Tonks, Kingsley, Dedalus et Maugrey arrivèrent des escaliers au pas de course, ignorant les cris outrés de Vernon. Ils s'arrêtèrent derrière Remus et virent Harry sur le lit. Il était inconscient, un tee-shirt dégoûtant entourant sa bouche, un bleu tinté de jaune sur le côté de son visage. Il n'avait pas de couleurs, et ses yeux et joues étaient tellement enfoncés que, si ce n'était pour le faible va et vient de sa poitrine, ils l'auraient cru mort. Tonks se retourna, et dans un signe inhabituel de désespoir, enfouit sa tête contre le torse de Kingsley Shacklebot. Elle ne pouvait pas supporter cette vue.
Remus se pencha sur Harry, enlevant doucement le bâillon de sa bouche. "Harry", chuchota t-il. "Harry ?" Il secoua légèrement son épaule, et fut abasourdi de pouvoir sentir l'os d'Harry facilement à travers son tee-shirt.
Il n'y eut pas de réponse. Derrière le groupe, la tante Pétunia entra dans la pièce. Elle ouvrit la bouche dans l'intention de faire une remarque acerbe aux gens qui se trouvaient dans la pièce, mais s'arrêta lorsqu'elle vit son neveu. Pour une fois, elle était sans voix?
Ce fut Maugrey qui retrouva sa voix en premier. "Dursley !" cria t'il. "Vernon Dursley !"
Vernon entra dans la pièce, mais ne pu voir Harry à travers la masse de personnes qui l'entouraient à présent.
"Dursley", gronda Maugrey dans la voix la plus dangereuse. "Qu'est-ce que ça signifie, par tous les diables ? Qu'est-ce que vous lui avez fait ?" il pointa sa baguette sur Vernon, tremblant dans un effort pour contenir sa rage.
"Je, je ne lui ai rien fait. Il était dans sa chambre ! Nous n'avons pas fermé la porte, il voulait juste y rester. Il est parti ?" bégaya t-il, ne lâchant jamais la baguette de Fol Œil des yeux. Pétunia secoua sa tête silencieusement, et son mari fut surprit de voir de bonnes larmes remplir ses yeux. Il regarda par-dessus la tête du plus petit des sorciers, Dedalus Diggle, et vit Harry sur le lit.
"Je n'ai pas…Nous n'avons pas…" il commença à reculer loin de Maugrey.
"Je pensais…" murmura Pétunia. "Je pensais que cette femme aux cheveux roux lui envoyait à manger et que c'était la raison pour laquelle il ne mangeait pas ce que je lui donnais. Elle lui en envoyait par hibou pendant des années. Je ne savais pas…je ne savais pas…" murmura t-elle. "Je pensais qu'il boudait parce qu'il ne voulait pas être là…" Elle ne ressentait pas d'amour pour le garçon, mais elle aurait été inhumaine en ne pas étant choquée par ce qui lui était arrivé.
Kingsley Shacklebot tapota le dos de Tonks maladroitement tout en inspectant la pièce. Lupin était à présent à genoux à côté du lit d'Harry, essayant de le réveiller. Tonks avait toujours son visage enfouit dans la poitrine de Kingsley, Maugrey restait debout, sa baguette encore pointée sur Vernon Dursley, et Dedalus Diggle fouillait la chambre à la recherche de n'importe quel indice qui pourrait le mettre sur une piste quelconque. Quelqu'un avait-il réussi à pénétrer dans la chambre ? Tous ceux qui avaient été de garde avaient dit que personne d'inhabituel avait pénétré ou était sortit de la maison, et Vernon et Pétunia n'avaient rien changé de leurs habitudes…mais comme ils ne pouvaient voir à travers les rideaux des fenêtres du numéro 4, personne n'avait réalisé que Harry avait cessé de se balader dans la maison.
"OK", dit Kingsley de sa voix profonde. Il décolla Tonks de son torse. "Tonks, j'ai besoin que tu ailles trouver Madame Pomfresh, le plus rapidement possible. Transplane à Pré au Lard et montre jusqu'à l'école, je crois qu'elle y est encore. Envoie là au quartier Général."
Tonks acquiesça et avec un léger "pop", transplana.
"Maugrey, emmène les Dursley hors de la chambre, et essaie de découvrir ce qui s'est passé ici." Fol Œil fit signe à Pétunia et Vernon avec sa baguette, et les trois partirent en direction du couloir.
"Dedalus, trouve Dumbledore. On va avoir besoin de lui. Utilise la poudre d'Arabella Figg et va voir à Poudlard et à la tête de Sanglier, puisque je crois qu'il avait prévu de rendre visite à son frère aujourd'hui. Après que tu l'aies trouvé, retournez tous les deux au quartier général."
Un autre "pop" et Dedalus était parti.
"Remus", commença Kingsley, mais l'homme aux côtés d'Harry ne bougea pas. "Remus"
"Que s'est-il passé, Kingsley ? Comment cela est-il arrivé ?" Le murmure de Remus était suppliant, presque désespéré, et Kingsley remarqua qu'il tremblait et que des larmes coulaient de ses yeux.
"Je ne sais pas, Remus…je ne sais pas. On doit ramener Harry au quartier général, cependant. C'est évident qu'il ne peut rester ici. Pourquoi ne resterais-tu pas ici et rassemble ses affaires ? On aura besoin de l'emmener chez Arabella sans être vu lorsqu'on prendra la poudre de cheminette."
Remus acquiesça. "Harry a une cape d'invisibilité. Elle est assez large pour nous couvrir tous les deux sur le trajet."
"Je dois retourner à Grimmauld Place, Remus, et avertir Molly. Elle voudra garder ses enfants hors de la pièce lorsque nous amènerons Harry par la cheminée. Tu y arriveras ?"
Ne comptant plus sur sa voix, Remus fit signe que oui.
Kingsley transplana. Seul dans la chambre avec Harry, qui était toujours inconscient malgré les efforts de Remus pour le réveiller, l'ancien maraudeur toucha la joue du garçon avec précaution. Il n'avait pas réalisé combien Harry signifiait pour lui jusqu'à cette nuit dans le département des mystères, lorsqu'il avait du l'empêcher de courir à travers le voile après Sirius, mais il savait maintenant que perdre Harry serait plus qu'il ne pouvait supporter. Sachant qu'il n'avait que peu de temps, Remus commença à s'affairer dans la pièce, ensorcelant tout ce qui avait l'air de lui appartenir, les dirigeant vers sa valise scolaire au pied du lit. Il remarqua pour la première fois qu'il y avait plusieurs morceaux de parchemins étalés sur le sol près du lit, et il reconnut l'un d'entre eux comme sa propre lettre. Il l'avait envoyé deux jours auparavant ! Harry était-il dans cet état depuis tout ce temps ?
Certain que tout était dans sa valise, Remus appela Hedwige dans sa cage et l'enferma dedans pour le voyage. Il farfouilla dans la valise en désordre jusqu'à ce qu'il trouve la cape d'invisibilité et la mis dans sa poche. Il alla jusqu'à la porte et regarda autour. Maugrey était toujours en train de parler aux Dursley, mais il avait abaissé sa baguette.
"Alastor ?" Maugrey se retourna pour lui faire face.
"Lorsque tu auras fini, pourras tu envoyer les affaires d'Harry au quartier général ?" Fol Œil acquiesça.
"Est-ce que le garçon va s'en sortir ?"
Remus s'étrangla presque sur ces mots. "Je ne sais pas, Alastor. Apparemment il est dans cet état depuis au moins deux jours."
Remus déglutit, ayant du mal à parler. Il ne pouvait pas le perdre.
Traversant la pièce, Remus prit Harry, stupéfait qu'il soit devenu si mince. Ce n'était pas le même adolescent athlétique qui s'était battu au Ministère seulement quelques semaines auparavant. Remus avait l'impression de porter soit quelqu'un de très jeune, soit extrêmement vieux, mais pas un garçon de quinze ans. Sans un mot ni un regard aux Dursley, Remus descendit gentiment Harry, se couvrant précautionneusement de la cape avant de sortir de la maison.
