Chapitre 6 : Amitié et Loyauté

Lorsqu' Harry rouvrit les yeux, la première chose qu'il remarqua fut la lumière du soleil qui se déversait dans la pièce à travers une fenêtre ouverte sur sa droite. Il cligna des yeux, ajustant sa vue à la lumière, et regarda autour de lui . Un feu crépitait sur le foyer, bien que le mois de Juillet battait son plein, et à côté du foyer trônait la commode qu'il avait aperçu la nuit dernière, le meuble ancien et imposant qui refermait les nombreuses potions qu'Harry devait prendre.

Un fauteuil vide en cuir usé et d'aspect confortable était posé aux côtés du lit d'Harry. Personne n'était dans la chambre avec lui. Bien qu'il ne le réalisa pas, c'était la première fois que Remus Lupin avait quitté son chevet en quatre jours, et il ne l'avait fait que sur la forte insistance de Dumbledore pour parler un moment loin des oreilles d'Harry .

« Ainsi, c'était la chambre de Sirius » pensa Harry. Il n'y avait jamais pénétré auparavant. L'été dernier , il n'y avait pas beaucoup prêté attention, mais maintenant il sentit une pointe de culpabilité à la pensée qu'il ne savait pas vraiment où et comment vivait son parrain. A la pensée de Sirius, Harry sentit une boule familière se former dans sa poitrine, et il tourna son regard vers le ciel bleu et chaud qui était légèrement souillé par le brouillard qui entourait parfois Londres pendant les beaux jours.

« C'est toi, Harry , et encore plus de monde va mourir à cause de ça. Je suis mort à cause de ça. Je suis mort à cause de toi. »

« Ton parrain ne sera pas le dernier à mourir… »

« Ne pense pas à ça » s'ordonna Harry férocement . « C'était un cauchemar, c'est tout. Un cauchemar. »

« Oh vraiment, Potter ? Etais-ce juste un cauchemar ? » La voix froide qu'Harry entendait au fond de son esprit lorsqu'il était chez les Dursley était de retour.

« Je suppose que tu penses que ton précieux parrain va arriver à ta porte d'un moment à l'autre , n'est ce pas ? Etais-ce juste un cauchemar, ça aussi ? Il est mort , Potter. Et il n'avait pas à mourir. Si seulement il n'avait pas choisi de contrecarrer mes plans … et ta destinée. »

La voix éclata d'un rire froid, cruel, et la cicatrice d'Harry se mit alors à brûler comme si elle avait était marquée au fer rouge. Il plaqua ses mains sur ses oreilles pour bloquer le voix, et se plia en deux sur son lit, faisant tout son possible pour ne pas vomir. Mais même si la voix se fana, la douleur se décupla et Harry eût alors l'impression qu'il ne pourrait plus tenir longtemps.

oOo

Il avait fallu que Dumbledore insiste vraiment pour convaincre Remus de quitter le chevet d'Harry , même pour un moment, mais le directeur ne voulait pas que le garçon entende ce qu'il s'apprêtait à dire à l'ancien professeur de Défense contre les Forces du Mal. Ron, Ginny et les jumeaux étaient toujours endormis, dormant paisiblement pour la première fois depuis le début de l'été, et leur mère leur accordait une rare grasse-matinée. Molly elle-même était en bas, cherchant du thé pour Albus et Remus, et avait dit que dès qu'elle aurait fini avec ça elle resterait auprès d'Harry jusqu'à ce que Remus revienne.

Le professeur Lupin s'assit dans une chaise plutôt inconfortable dans le salon et regarda Albus, qui était assis en face de lui avec une expression indéchiffrable, le fixant par dessus ses lunettes en demi lune.

« Qu'est ce qu'il y a, Albus ? » demanda finalement Remus. « Qu'est ce qui peut être plus important que d'être à côté d'Harry lorsqu'il se réveille ? »

Dumbledore soupira, et commença .

« Tu sais que dans son testament, Sirius t'a nommé comme gardien de Harry. »

Remus fit signe à Dumbledore de passer à quelque chose qu'il ignorait.

« Lorsque tu l'a signé, tu as prit part à un contrat magique de façon à ce que tu gardes Harry auprès de toi jusqu'à ce qu'il atteigne 17 ans, ce qui sera dans un peu plus d'un an. »

« Oui, Albus. Et je l'ai fait avec plaisir, comme vous le savez. »

« Bien sûr, les circonstances d'Harry sont un peu différentes avec le besoin qu'il a de retourner à Privet Drive chaque été. »

Remus jura, puis regarda Dumbledore d'un air d'excuse. « Je suis désolé, Albus. C'est juste que lorsque je pense à ces gens … »

« Et je suis désolé d'être en train , dirons nous, d'éviter le « vrai » problème , Remus. » dit Dumbledore. « Vois-tu, j'ai promis à Harry à la fin du trimestre de ne jamais dire à personne ce que je m'apprête à te dire. Je suis sur le point de rompre cette promesse, et tu sais que la rupture d'une promesse n'est pas quelque chose à prendre à la légère. Harry se méfie déjà quelque peu de moi en ce moment, et lorsqu'il découvrira que je te l'ai dit … bref. »

L'attitude de l'ancien professeur changea aussitôt et passa de l'ennui d'avoir laissé Harry à un intérêt évident. Il n'avait jamais vu Albus Dumbledore briser une promesse, et en briser une qu'il avait faite à Harry … et surtout en ce moment, lorsqu' Harry devait être capable de faire confiance aux adultes autour de lui … quel que soit le sujet, Remus sût que c'était important.

« Lorsqu' Harry se réveillera, il aura besoin de parler à quelqu'un, et je suspecte fortement que ce quelqu'un sera toi ,Remus. »

Lupin acquiesça.

« Il n' y a pas que la mort de Sirius dont Harry doit se préoccuper, bien que cela soit déjà plus que suffisant. Lorsque j'ai parlé au garçon après la mort de son parrain, je lui ai tout dit … Bien qu'il fut trop tard pour sauver Sirius Black, je savais qu'il était temps qu'Harry sache ce que je sais. »

« La prophétie » chuchota Remus. Les membres de l'Ordre savaient que Voldemort essayait de mettre la main sur une certaine prophétie au Département des Mystères, et que ça avait quelque chose à voir avec Harry. Ce qu'ils ne savaient pas, en revanche, c'était ce que disait cette prophétie. Dumbledore n'en avait rien dit même s'il en savait l'exact contenu, et avait seulement annoncé que si Voldemort l'avait en sa possession, les résultats seraient terribles.

« Oui, la prophétie. » Dumbledore soupira, et Remus remarqua que le pétillement était de nouveau absent des yeux du directeur, et que ses rides semblaient plus profondes qu'avant. Dumbledore commençait à faire son âge.

« Maintenant que tu es le gardien d'Harry, tu dois savoir. Harry ne te le dira pas, car il pensera que te le dire reviendrait à te mettre en plus grand danger, et il s'efforce toujours de protéger ceux qu'il aime. »

« Qu'est ce que ça dit, Albus ? »

A ce moment là, Molly Weasley entra dans la pièce, portant un service à thé en argent ayant appartenu à la famille Black. Elle savait que Dumbledore souhaitait avoir cette conversation avec Remus seulement, alors elle se déplaça rapidement, sachant qu'elle finirait par entendre quelque chose sur Harry par ses enfants.

« Et voilà » dit elle, « du thé chaud à la menthe. Pendant que vous finissez de discuter, je vais m'occuper de Harry. »

Elle commença à sortir de la pièce puis se tourna subitement pour regarder le service à thé, comme si une idée lui avait traversé l'esprit.

« Oh mon dieu » soupira t'elle , et elle se pencha pour examiner l'une des tasses qui ne semblait pas être aussi ternie que les autres. Et ainsi, lorsqu'elle tapota la tasse de sa baguette, celle ci se leva d'un bond et essaya de la mordre sur le nez.

« J'aurais dû y penser » dit elle, l'air furieuse. « Fred et George complotaient quelque chose dernièrement, et Ron avait dit quelque chose à propos de ces deux là qui voulaient apprendre comment faire des tasses Mord-Nez pour leur boutique … Je devrais savoir dorénavant qu'il ne faut rien prendre de la table de la Cuisine lorsque je ne sais pas qui l'a mis là … que vais je bien pouvoir faire de ces garçons ? »

Elle prit la tasse, qui poussait maintenant des grognements comme si elle voulait provoquer Molly en duel, et la tint fermement face à elle en sortant de la pièce.

« Je serai de retour dans une minute. Je retourne juste à la cuisine vous chercher une autre tasse. »

Dès qu'elle fut partie, Remus réitéra sa question .

« Que dit la prophétie ? »

Dumbledore soupira une nouvelle fois, et baissa les yeux . Remus savait ce que cela lui coûtait de lui dire . Le vieil homme aimait Harry , et l'avait guidé dans plus d'épreuves que n'importe quel adolescent de quinze ans ne devrait avoir à subir. Et en effet, trahir la confiance d'Harry, c'est à dire compromettre encore plus leur relation, lui était très douloureux. Albus regarda Remus droit dans les yeux et commença à réciter les mots qui hantaient les nuits d'Harry.

Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche … Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois … et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore … et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit …Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois …

Lorsqu'il eût fini , Dumbledore ferma les yeux un moment puis les ouvrit pour voir Remus le fixant, sa bouche légèrement entrouverte , les couleurs disparues de son visage .

« Est ce que ça signifie … »

Molly revint rapidement dans la pièce avec une nouvelle tasse de thé, et remarqua l'expression du visage de Lupin.

« Est ce que tout va bien ? » demanda t'elle nerveusement.

« Oui, Molly » répondit Dumbledore. « Pourrais tu monter et vérifier qu'Harry est toujours en train de dormir, s'il te plait ? »

Molly savait qu'elle était mise à l'écart et elle fronça légèrement les sourcils, mais fit ce que le directeur lui demandait de faire, tout en se disant qu'elle saurait bientôt les réponses. Elle quitta la pièce de nouveau.

« Par Merlin, Albus, est ce que ça signifie ce que je pense que ça signifie ?Que Harry, notre Harry , est le seul qui peut vaincre Voldemort à la fin ? Il doit y avoir une erreur … nous pensions tous que ce serait vous. »

Remus regarda Dumbledore de manière presque accusatrice.

« Si je pouvais enlever ce fardeau des épaules d'Harry, tu sais que je le ferais. Mais je ne peux pas le faire. C'est sa destinée de battre Voldemort, et s'il ne peut pas gagner, aucun de nous ne le peut non plus. »

« Et c'est pour ça qu'il continue de s'en prendre à Harry, c'est pour ça qu'il voulait qu'Harry soit là dans ce cimetière lorsqu'il est revenu ? »

« Oui, parmi d'autres raisons. Et tu as remarqué, bien sûr, qu'Harry lui a échappé a chaque fois, pas parce qu'il connaissait les sorts à jeter, mais grâce à sa force d'esprit et à sa volonté pure, et le pouvoir de son amour et de sa loyauté envers ses amis. Voldemort ne détient qu'une partie de la prophétie, et il ne reculera devant rien pour entendre le reste. »

« Mais Dumbledore, il est encore un enfant. Devoir vivre avec cette connaissance, savoir que plus il attend, plus de monde va mourir … comment pouvons nous nous attendre à ce qu'il le supporte ? Pas étonnant qu'il soit en si mauvais état. Il-»

Lupin fut interrompu par l'entrée d'un nuage de vapeur transparente à travers la porte … le signal que l'Ordre usait lorsque les membres devaient se contacter rapidement … mais pourquoi ? Lupin eut à peine le temps d'y réfléchir que la voix de Mme Weasley s'entendit dans la pièce, transmettant son état d'esprit lorsqu'elle avait mis ses pensées dans le charme.

« Remus … Dumbledore… venez vite ! »

La voix était paniquée et presque perçante, mais aucun bruit venait d'en haut-le sort transmettait seulement le message que l'émetteur souhaitait envoyer au destinataire, mais le pouvoir du charme le faisait aussi transmettre l'émotion derrière la pensée, pas juste la pensée elle même.

Remus sauta de sa chaise et sortit de la pièce à tout vitesse pour se précipiter dans les escaliers, mais remarqua que cette fois, Dumbledore ne l'avait pas suivi, comme s'il savait déjà ce qu'il se passait.

oOo

Remus entra dans l'ancienne chambre de Sirius pour voir Molly penchée sur le lit d'Harry, ses bras enveloppant le garçon dans une étreinte maternelle. Harry, cependant, n'avait pas ses bras autour d'elle mais plutôt plaqués sur ses oreilles , comme un enfant qui essayait de ne pas entendre sa mère le gronder. Sa respiration était haletante, et Molly le berçait doucement de long en large, murmurant des choses apaisantes, comme le font toutes les mères. Il se précipita vers eux et posa une main sur l'épaule de Molly. Un regard de compréhension passa entre eux et elle libéra gentiment Harry avant de se mettre sur le côté . Remus s'agenouilla à côté du garçon et enleva doucement ses mains de ses oreilles . Tenant légèrement les deux poignets d'Harry dans une main, il utilisa son autre main pour lui tenir le menton, le forçant gentiment à lever les yeux.

« Harry, regarde moi. C'est moi. C'est Remus. »

« Professeur Lupin ? » demanda Harry d'une voix enrouée, essayant de se concentrer à travers la douleur lancinante de son front , qui avait juste commencée à s'affaiblir un peu.

« Oui, Harry . »

« Je dois vous parler. » Harry se tut, et baissa les yeux vers ses genoux.

Remus savait de quoi Harry parlait, et il ne le laisserait certainement pas se blâmer pour la mort de Sirius, comme il savait que le jeune sorcier avait fait depuis cette nuit là. Molly regarda l'échange entre eux jusqu'à ce qu'elle se rappelle que ; en plus de toutes ses potions, Harry n'avait toujours pas mangé quelque chose d'approprié depuis plusieurs jours. Elle savait que ce dont Remus et Harry avaient le plus besoin était d'intimité, aussi elle leur sourit et dit :

« Je sais juste ce qu'il te faut, Harry. Tu as besoin de manger. Non, ne discute pas avec moi, jeune homme » dit elle presque sévèrement en voyant Harry sur le point de protester.

« Je vais descendre te faire un petit déjeuner et tu le mangeras, que tu le veuilles ou non ! »

Et elle quitta la pièce avant qu'il ne puisse la contredire.

« Elle est sacrément forte, tu sais » commenta Lupin, souriant légèrement.

« Elle a peine quitté ton chevet depuis que tu es là, et elle attend depuis des jours le moment où elle pourra mettre un peu de viande sur tes os. Il vaut mieux ne pas discuter. »

Harry acquiesça , mais Remus pouvait voir qu'il n'allait pas très bien . De la sueur perlait de son front, et son visage était très rouge.

« Comment te sens tu , Harry ? »

« Ca va. »

« Harry, ça ne sera pas assez pour moi, j'en ai peur. Je veux de l'honnêteté de ta part. Tu peux utiliser n'importe quelle façade pour les autres, mais avec moi, tu dois être honnête. Recommençons. Comment te sens tu, Harry ? »

Harry ne regarda pas Remus dans les yeux.

« J'ai mal à la tête. »

« C'est tout, ou il y a autre chose ? Je peux te donner une potion contre le mal de tête. »

Harry regarda finalement l'homme à côté de lui, et lut l'inquiétude dans ses yeux.

« J'ai … je ne sais pas … j'entends des choses . »

Remus ne s'y attendait pas.

« Quelle sorte de choses ? »

« Je l'entends … lui, dans ma tête. Voldemort. Ca vient et ça part, mais je peux l'entendre me parler, me dire que je dois me rendre ou sinon … »

« Sinon ? » Remus essaya de ne pas monter que cette nouvelle était plutôt alarmante pour lui.

« Sinon » murmura Harry « plus de gens vont mourir …à cause de moi . »

Lupin fronça les sourcils.

« Cela t'arrivait déjà chez ton oncle et ta tante ? »

« Oui, ça a commencé quelque jours après le début des vacances. »

« Harry , avant que l'on aille plus loin avec ça, je veux que tu me dises ce qu'il t'es arrivé avant que l'on soit venu te chercher. »

Remus savait qu'il devrait parler à Dumbledore de la voix qu'Harry entendait, mais il ne voulait pas le quitter avant qu'il ne dorme de nouveau.

«Pourquoi ne mangeais tu pas ?Ton oncle et ta tante ne te nourrissaient pas ? »

« Si » répondit Harry. « La tante Pétunia passait de la nourriture dans le rabat de ma porte trois fois par jours après que j'ai cessé de venir aux repas. J'ai essayé de mangé, j'ai vraiment essayé … mais chaque bouchée me rendait malade. »

« Donc tu n'essayais pas … de te faire du mal ? »

« Non ! Je le jure ! »

« OK, Harry, je te crois », répondit Lupin ,ne voulant pas bouleverser le garçon. Il avait craint qu'Harry ne soit devenu suicidaire dans son désespoir, mais à le voir maintenant, il sût que ce n'était pas le cas.

« Il y a d'autre choses que je dois savoir aussi. Lorsque l'on t'a trouvé, tu avais un tee-shirt noué autour de la bouche comme un bâillon. Qui t'as fait ça ? »

Harry parût honteux, et l'espace d'un instant Remus songea qu'il n'allait pas répondre.

Puis, dans le plus faible des murmures :

« C'est moi. »

« C'est toi ? Harry … pourquoi as tu fait une telle chose ! »

Mais lorsqu'il posa la question, Lupin pensa en connaître la réponse et il dû lutter pour ne pas montrer sa rage.

« J'avais des cauchemars » dit Harry simplement.

« J'ai réveillé mon oncle et ma tante en criant, une nuit. Après ça, j'ai juste pensé que ce serait mieux. »

« C'est de là que vient le bleu sur ton visage ? Cette nuit là, lorsque ta famille a été réveillée ? »

Harry acquiesça, baissant les yeux.

Lupin essaya de contenir sa fureur, et Vernon Dursley avait de la chance d'être loin de Londres à ce moment là, car si ce n'était pas le cas, il aurait vraiment été désolé.

« Oh, Harry … pourquoi n'avoir rien dit ? »

« Je en voulais pas que vous veniez. Les gens sont plus en sécurité quand je ne suis pas là . Je ne voulais pas que vous veniez ! » Il commença à s'agiter et Remus lui prit le menton une nouvelle fois, le forçant à lever les yeux.

« Harry James Potter » dit il fermement, les yeux d'Harry s'agrandissant sous le changement de ton abrupt.

« Ce n'est pas à toi de décider de ce que nous autres faisons ou ne faisons pas. Nous faisons nos propres choix et nous connaissons les risques que nous prenons chaque jours. Tu ne seras pas capable de nous en empêcher.

Dans des temps comme ça , mon garçon, les gens doivent prendre des risques , et doivent se serrer les coudes. C'est le seul moyen pour nous de survivre. Depuis ta troisième année, Harry, je t'ai vu risquer ta vie pour celle de tes amis tellement de fois. Pourquoi penses tu que tu as le droit de te mettre en danger pour nous mais ne nous permet pas de faire de même ? »

« Sirius est venu pour moi… » murmura Harry, sentant la boule dans sa gorge se former pour la énième fois . « Et c'est la dernière chose qu'il a jamais fait. »

Les mots se suspendirent en l'air tandis que Remus essayait de ravaler ses larmes. Sirius avait été son meilleur ami au monde, et pas une minute ne s'écoulait sans que sa présence ne lui manque dans cette maison sordide. En dépit de tous ses efforts pour les cacher, Harry vit les larmes dans les yeux de son ancien professeur, et il se dégagea de lui.

« Je suis tellement désolé, professeur. Je sais qu'il était votre ami. Je suis tellement désolé pour sa mort, et si vous ne pouvez me pardonner, et bien … je ne mérite pas d'être pardonné, de toute façon. »

Remus sut alors qu'Harry n'avait pas entendu ce qu'il lui avait dit lorsqu'il était inconscient.

« Harry, regarde moi. »

Harry baissa les yeux.

« Regarde moi ! » Lorsque le garçon releva finalement les yeux, Remus continua.

« Harry, je ne le dirai qu'une seule fois, donc je veux que tu m'écoutes. La mort de Sirius n'était pas ta faute. Voldemort a joué sur ta loyauté envers ceux que tu aimes, et t'a piégé pour que tu te rendes là-bas. Il savait que tu risquerais ta vie pour ton parrain. Voldemort ne comprend pas ce genre d'amour, mais il savait que le seul moyen pour que tu ailles au Département des Mystères cette nuit là était de jouer sur ce qu'il voit comme ta faiblesse, ta capacité à aimer. Sirius est venu pour toi et il était fait de ce même genre d'amour. Il t'aimait, Harry, et il n'aurait jamais pu se le pardonner s'il n'était pas venu à ton secours.

Bellatrix Lestrange a tué Sirius, elle l'a tué. Son propre cousin. Le blâme repose sur elle, et elle ne trouvera jamais ni pardon ni absolution pour ça. »

« Mais si je n'y étais pas allé, elle n'aurait jamais pu le tuer » dit Harry doucement.

« Lorsque tu pensais que Sirius était en danger, Harry, tu n'avais pas d'autre choix que de partir ; comme il n'avait pas d'autre choix que d'y aller lorsque tu y étais. Il me manque aussi. Il était mon meilleur ami, et il y a un vide dans ma vie là où il aurait dû être. Mais pas pendant l'espace d'une seconde je t'en ai voulu pour ça. Je ne t'en ai jamais voulu. »

Harry fit la grimace, et Remus vit qu'il luttait pour ne pas pleurer. Son cœur se serra pour le garçon et il se pencha sur lui pour l'entraîner dans une étreinte chaleureuse.

« Tu peux pleurer Harry. On en a tous besoin parfois. »

Et Harry abandonna finalement, et sanglota bruyamment sur l'épaule de son professeur, de son ami. Lorsqu'il s'arrêta enfin, environ dix minutes plus tard, Remus vit qu'il était de nouveau épuisé, mais son cœur se détendit considérablement lorsqu'il vit également que le visage d'Harry , bien qu'inondé de larmes, était plus paisible.

« Il est temps de reprendre tes potions, Harry ; et après ça, je veux que tu dormes. On a assez parlé pour aujourd'hui . »

Il se dirigea vers la commode et prit non pas trois mais quatre bouteilles et les lui amena. Cette fois, Harry ne posa aucune question, mais but les quatre potions, enleva le goût avec de l'eau froide, se rallongea sur les oreillers et s'endormit en quelque minutes.

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