« Pense à ça de manière similaire à la construction d'une forteresse, ou d'un château », dit Dumbledore tandis qu'Harry s'asseyait dans une chaise à dossier droit remontée de la cuisine, les yeux bien fermés.
La chambre de Sirius était allumée seulement par trois bougies posées sur l'armoire, car Dumbledore voulait commencer avec le moins de distractions possibles-ils se prépareraient jusqu'au point où Harry serait capable de fermer son esprit dans n'importe quel environnement.
« Concentre toi sur les murs de ta forteresse. Ca doit être une porte solide, pas facile à pénétrer pour des ennemis. »
« La porte de Poudlard » marmonna Harry
Dumbledore sourit légèrement. Il aimait le fait qu'Harry se sente en sécurité à l'école.
« Oui, c'est bien Harry. Maintenant, si ta forteresse est construite, regarde toi te diriger vers la porte. Fixe un mot de passe dans ta tête. Seul toi peut entrer, personne d'autre. »
Dumbledore vit les lèvres d'Harry remuer silencieusement.
« C'est vraiment un garçon remarquable » pensa t'il. Le vieux directeur avait rarement vu quelqu'un accéder aussi facilement à la méditation pour un premier essai. Il savait qu'Harry voulait vraiment y parvenir, et c'était déjà la moitié de la bataille.
« Lorsque tu as traversé ta porte, promène toi dans ton château. Remarque à quel point les murs sont solides, impénétrables à toute attaque. Suit le couloir jusqu'à la plus profonde et mieux gardée des chambres. Laisse tes pensées ici, sous clé. Si tu as réussi, personne d'autre que toi ne pourra y accéder. »
Dumbledore savait que ses explications des défenses mentales étaient simples, mais il ne voulait pas écraser Harry pour le premier jour. Une fois qu'il aurait l'idée basique, ils pourraient aller plus loin.
« Est tu prêt à essayer ? »
Harry acquiesça, ses yeux toujours solidement fermés. Quelque temps après, à sa grande surprise, il sentit la présence de Dumbledore dans sa tête, sondant gentiment, ne ressemblant en rien à la violente secousse qu'il avait ressenti l'année précédente lorsqu'il s'était entraîné avec Rogue. Sa surprise était si grande qu'il n'essaya même pas de résister. Une voix parla dans sa tête, le souvenir de l'attaque de la nuit précédente :
Le loup garou sera le prochain à mourir …« Non ! » cria Harry, et la voix s'arrêta brusquement tandis que Dumbledore quittait son esprit. Harry ne l'avait pas repoussé , mais le directeur voulait commencer doucement, donc lorsqu' Harry devint agité, il leva le sort volontairement. De plus, Dumbledore avait été quelque peu choqué par la voix du souvenir d'Harry-il savait que son esprit avait été attaqué, mais l'entendre de cette façon était une autre histoire.
« Comment avez-vous fait ça ? » demanda Harry, ébahi, regardant Dumbledore qui le fixait à travers ses lunettes en demi-lune, une expression indéchiffrable sur le visage.
« Vous n'avez même pas prononcé d'incantation. Je n'étais pas prêt. »
Il n'avait pas voulu que le directeur entende ce qu'avait dit Voldemort. Il ne souhait à personne d'entendre ça.
« Le professeur Rogue est un Occlumens extrêmement accompli, Harry, mais ses capacités sont mineures comparées à celles de Voldemort, ou même des miennes. Un Légilimens compétent peut entrer dans ton esprit sans incantation, et même sans ta connaissance.
Avec ta … situation inhabituelle, Harry, tu dois être constamment sur tes gardes. Tu dois , en fait, pratiquer l'Occlumencie sans cesse. »
Harry se sentit fatigué rien qu'en y pensant.
« Professeur » dit il doucement « Je ne sais pas si je le peux. »
« Tu peux, Harry, parce que tu dois. L'une des choses que j'ai toujours admiré chez toi c'est que tu trouves toujours un moyen d'accomplir ce que tu as à faire. Ca ne constituera pas une exception. Ce n'est pas une tâche facile, mais avec le temps tu seras capable de l'accomplir automatiquement.
« Comment je ferais pour être capable de me concentrer sur l'Occlumencie tout le temps ? » demanda Harry. « Ca me prend toutes mes pensées juste pour imaginer ma forteresse, et bien plus pour essayer de repousser Voldemort. Comment je pourrais faire d'autres chose en même temps ? »
« Tu n'en sera pas capable au début, Harry. En premier, tu vivras ta vie normalement, mais dès que tu sentiras Voldemort entrer dans ton esprit, retourne à ta forteresse et ferme à fond la port sous clé. Tu t'amélioreras en t'entraînant avec moi. Et Harry, rappelle toi s'il te plait que Voldemort t'appâtes avec ce qu'il te dis. Il essaye de te piéger pour que tu viennes à lui, pour que ce soit plus facile de t'avoir. Tu ne dois pas renoncer Harry. En devenant plus fort en Occlumencie, tu seras capable de le pousser hors de ton esprit, et tu ne dois pas laisser ta peur et ta douleur t'empêcher de le faire. »
Les yeux d'Harry, qui étaient descendus vers le bas tandis qu'il songeait à ce qu'il aurait à faire, remontèrent jusqu'au directeur. Il ne savait pas quoi dire face au regard triste du vieil homme.
«C'est normal d'avoir peur de perdre ceux qui nous sont chers, Harry. Surtout dans des temps comme ça. Ca n'a rien d'honteux. »
« Mais ce n'est pas juste les perdre Monsieur » dit Harry très doucement. « Mes amis sont en danger juste parce qu'ils sont proches de moi. »
« Ton amour et ton souci pour tes amis sont l'une de tes plus grandes qualités, Harry , mais leur loyauté envers toi est inébranlable. Les repousser ne fera aucune différence au danger dans lequel ils se trouveront, parce qu'ils continueront à te soutenir , comme tu le feras pour eux. Garde les près de toi. » conseilla gentiment Dumbledore. Il savait que son jeune élève était tenté de s'éloigner de ses amis pour essayer de les protéger, mais ce qu'Harry ne réalisait pas était que si il faisait ça, cela ne ferait qu'augmenter le danger, car la culpabilité et la peine étaient l'entrée de la Magie Noire.
Harry ne voulait pas parler de ses amis, car lorsqu'il pensait au danger auquel ils s'exposaient, la tristesse remontait en lui et il savait qu'il perdrait tout contrôle.
« Monsieur, je pense que je sus prêt à recommencer » dit il.
« Très bien, Harry. Prépare toi. »
Harry ferma les yeux de nouveau et sentit la légère présence de Dumbledore presque immédiatement. Il se concentra de toutes ses forces à fermer les portes de ses pensées et à refuser l'entrée de son esprit. Il pouvait sentir la sueur sur son front tandis qu'il repoussait l'intrusion. Peu de temps après, la pression partit, et Harry rouvrit les yeux pour voir Dumbledore le fixer de nouveau, un mélange de satisfaction et de fierté sur son visage.
« C'était excellent, Harry. Nous avons fait un bon début » le félicita il. « Maintenant ce que je veux que tu fasses, c'est de prendre un petit moment plusieurs fois par jour pour consolider ton esprit ; pour le rendre plus fort. C'est surtout important juste avant que tu ne t'endormes car c'est là que tu es le plus vulnérable à une attaque. »
Harry acquiesça. Ce n'était pas si différent de ce que lui avait dit de faire Rogue lorsqu'ils avaient fait de l'Occlumencie en cinquième année, bien que Rogue ne lui avait pas dit comment le faire.
« A présent, Harry, avant que je retourne à Poudlard, y'a t'il quelque chose dont tu aimerais me parler ? Quelque chose que tu voudrais savoir ? »
Harry était stupéfait. C'était très rare qu'Albus Dumbledore lui donne cette sorte d'invitation, surtout parce qu'il avait passé la majorité de l'année précédente à éviter son regard et à refuser de lui parler. Aussi rare que ça puisse être, néanmoins, Harry n'avait pas envie de se confier au Directeur.
« Non, Monsieur » dit il.
Albus soupira. Il savait que les rapports qu'il avait une fois entretenu avec Harry s'étaient brisées pendant l'année précédente. Il était heureux qu'Harry lui fasse encore assez confiance pour apprendre de lui l'Occlumencie , car la confiance entre un professeur et son élève était essentielle dans cette branche de magie, mais il souhaitait que le garçon se confie à lui. Il ne voulait rien de plus que de l'aider à s'occuper de l'immense fardeau posé sur ses jeunes épaules, et il l'aiderait, mais ce serait beaucoup plus facile à faire si le garçon le laisserait retrouver sa place dans son cœur.
OoOoO
Deux jours après, Harry fut finalement autorisé a quitter son lit pour se promener dans la maison. Il était toujours un peu faibles, mais Madame Pomfresh lui avait rendu visite et avait décidé qu'il allait suffisamment bien pour bouger, et que quelque exercices accélèreraient sa guérison. Harry était heureux, Remus était encore enfermé dans sa chambre pour la pleine lune, et serait de retour dans la soirée. Mme Weasley avait fait en sorte qu'il ne soit jamais seul, mais son parrain lui avait quand même manqué.
Ginny avait passé plus de temps avec lu que n'importe qui d'autre, se tenant principalement à sa résolution d'être là pour lui, de l'aider. Ils passaient la plupart de leur temps à jouer aux cartes Explosives, et elle faisait partie des quelques rares personnes qui ne le pressait pas à dire ce qu'il ressentait. Elles s'asseyait simplement avec lui en essayant de le dérider un peu, se dépêchant d'aller lui chercher ce dont il avait besoin. Harry était surpris de voir qu'il aimait passer autant de temps avec elle-elle était facile à vivre.
Ses leçons d'Occlumencie avec le Directeur avaient continué chaque matin, et après seulement trois leçons, Dumbledore avait complimenté Harry sur ses progrès. Il était maintenant capable de repousser totalement le vieux sorcier, mais il avait toujours besoin de temps pour préparer sa 'forteresse' avant d'être capable de bloquer les intrusions. Il s'exerçait chaque jour, mais ça n'avait pas été suffisant pour empêcher l'attaque suivante. Il avait senti la douleur cuisante dans sa cicatrice seulement la moitié d'une seconde avant d'entendre la voix qui hantait ses rêves.
« Aimes tu la fillette, Potter ?Commences tu à t'attacher à elle ? Tu ne peux pas la protéger de moi, tu sais … je la trouverai… ça ne sera pas long… »
Ginny était avec lui lorsque c'était arrivé, et dès qu'elle vit les signes avant coureurs de l'attaque, elle avait couru à la porte et appelé sa mère. Elle ne savait tout simplement pas quoi faire d'autre.
Molly avait sa propre manière de s'occuper de l'attaque, et ce n'était pas du tout similaire aux secousses et cris de Lupin. Elle s'asseyait sur le lit près d'Harry et le tirait vers elle dans une étreinte à lui briser les os, chuchotant dans son dos pour l'apaiser. Ginny n'était pas sûre que le broyer comme sa mère le faisait l'aidait, ça ne semblait pas arrêter l'attaque plus rapidement qu'avec les cris de Lupin, mais Ginny ne remit pas sa mère en question. Jusqu'ici, rien n'avait semblé l'aider.
Après l'attaque, Harry s'était remis en position fœtale sur son lit pendant presque deux heures avant que Molly ne quitte la chambre doucement pour aller lui chercher son dîner et le forcer à manger un peu. Elle pouvait voir que le corps d'Harry se raffermissait, et elle n'était pas prête d'arrêter jusqu'à ce qu'il ressemble à un garçon de quinze ans. Après la nourriture et ses potions, Harry avait semblé en meilleure forme , et avait fait une partie d'échecs avec Ron comme si rien ne s'était passé. Lorsque tous deux étaient finalement descendus dans la cuisine, presque une semaine après son arrivée au Quartier Général, il fut salué par les sourires de tous les Weasleys (excepté Percy) Tonks, et Maugrey. Bill sauta de sa chaise pour aider Harry à s'asseoir, ce que fit celui ci avec reconnaissance.
Quand le trajet entre la cuisine et les chambres était il devenu si long ?
« Harry, vieux, ça fait plaisir de te voir ! » l'accueillit Fred dès qu'il fut assis. Après l'incident avec la tasse, Fred et George avaient seulement été autorisés à voir Harry lorsque soit Mme ou Mr Weasley étaient présents afin de s'assurer qu'ils ne lui feraient pas de farce. Par conséquent, les jumeaux étaient restés dehors la plupart du temps, apparaissant seulement de petits moments chaque jour pour dire bonjour.
« Prends un peu de Bieraubeurre ! » Il tendit un gobelet à Harry, et celui ci le regarda suspicieusement.
« Pas de farces cette fois Harry. Maman piquerait sa crise et je ne veux pas que le tempérament de notre mère adorée ruine ton dîner. »
Mme Weasley lança un regard à Fred tandis que le reste de la table riait tout bas. Le tempérament de Molly était légendaire parmi les habitants du 12, Square Grimmauld, mais ils le prenaient tus à la légère, sachant que même si elle criait, elle les aimait tous profondément. Son visage s'attendrit après un moment et elle souria tendrement à Harry.
« Ca fait du bien de te voir debout mon chéri. Le dîner sera prêt dans une minute, et Remus nous rejoint bientôt. »
Harry but une gorgée de Bieraubeurre et ressentit la sensation habituelle de son estomac se réchauffer tandis que le liquide coulait dans sa gorge. Ca faisait du bien de boire autre chose que de l'eau, car à cause de son état de déshydratation lors de son arrivée, Mme Pomfresh ne lui avait rien permis d'autre, pas même du jus de citrouille. Remus rejoint tout le monde à table peu de temps après, semblant aussi hâve et fatigué qu'il l'était toujours après la pleine lune, mais heureux de voir Harry hors de son lit et en meilleure forme. Il s'assit à côté de lui et le tapota affectueusement sur l'épaule.
« Tout baigne Harry ? » demanda t-il.
« «Tout baigne Moony. » C'était merveilleux d'être assis là parmi ses amis après avoir été confiné dans la chambre de Sirius, et en dépit de sa fatigue, Harry se sentait plutôt heureux et content. Tous les soucis du monde semblèrent s'envoler tandis que Mme Weasley et Tonks (qui renversa seulement un peu de sauce) posèrent un gros poulet rôti, de la purée de pomme de terre et des haricots frais sur la table. Molly remarqua avec satisfaction que bien qu'Harry n'ai pas repris trois fois d'absolument tout comme Ron, il avait mangé quasiment toute son assiette, et lorsque le gâteau était arrivé, il en avait même pris un peu et avait semblé l'apprécier. Peu de temps après cependant, le visage d'Harry commença à devenir pâle, et celui ci commença à se balancer légèrement sur son siège pendant que Fred et George racontaient leur journée au chemin de Traverse. Remus le remarqua au même moment que Molly et ils échangèrent un regard, faisant un accord tacite pour que Remus monte avec Harry et reste avec lui cette fois.
« Bien. Dites au revoir à Harry, tout le monde. Il a encore besoin de repos et Mme Pomfresh a dit d'y aller doucement. » dit Molly.
Harry était reconnaissant de ne pas avoir à partir de lui même-il pensait que ça aurait été malpoli, quand tout le monde était venu pour le voir et que Mme Weasley avait cuisiné un si bon repas. Mais il ne pouvait nier qu'il se sentait vraiment fatigué. Il 'avait pas vraiment cru aux prédictions de Mme Pomfresh comme quoi même une heure passée à rester à table le fatiguerait, mais maintenant il comprenait le peu de forces qu'il lui restait.
« Bonne nuit, vieux. » dirent ensemble Fred et George.
« Bonne nuit, Harry » dit Ginny en lui souriant. « Je veux toujours ma revanche aux cartes Explosives demain ! »
« 'Nuit, Harry » dit Ron, la bouche pleine de sa quatrième part de gâteau . Bill et Charlie lui serrèrent tous deux la main brièvement et Arthur lui tapota l'épaule.
« Dors bien, Harry. »
Molly fut la dernière à lui dire bonsoir. Elle l'enlaça gentiment tandis qu'il marchait en direction de la porte, chuchotant « si tu as besoin de quelque chose, mon chéri, tout ce que tu as à faire est de demander. »
« Bonne nuit, tout le monde. » dit Harry faiblement tandis que Remus l'aidait, une main sur sa taille. « Merci pour le dîner, Mme Weasley, c'était délicieux. »
OoOoO
Après être rentré dans la chambre de Sirius, Harry prit ses potions, mit son pyjama et s'installa confortablement dans son lit, heureux de voir Remus s'installer dans le fauteuil de nouveau.
« Alors, comment ça va depuis ces derniers jours Harry ? »
« Ca a été » répondit Harry, puis, voyant le regard suspicieux de Remus, il ajouta : « Vraiment, Moony. Tout va bien. Je me sens beaucoup mieux qu'avant. »
« Je suis content d'entendre ça, fiston. »
Harry fut surpris. Personne excepté Sirius ne l'avait jamais appelé 'fiston'. Remus remarqua son regard et dit « Y'a t-il quelque chose qui ne va pas ? »
« Rien » marmonna Harry. « C'est juste que … Sirius m'appelait 'fiston'. C'était bizarre de l'entendre de la part de quelqu'un d'autre, c'est tout. »
Remus soupira. « Je suis désolé Harry… je ne pensais pas… »
« Ca va » dit Harry rapidement. Il ne voulait pas lui parler de Sirius ce soir. Il ne se sentait tout simplement pas encore prêt, et il ne pouvait pas supporter de voir sa tristesse se refléter dans les yeux de son parrain.
« Veux tu parler de … »
« Non » l'interrompit Harry. « Pas ce soir Moony. S'il te plait. » Il y avait une note de désespoir dans sa voix.
L'espace d'un instant, Remus parut sur le point de le contredire, mais il ne pouvait pas forcer Harry à faire quelque chose en ce moment.
« OK Harry » dit il doucement. « Mais lorsque tu seras prêt, je serai là. »
« Merci, » répondit Harry. Pendant quelque instants, ils restèrent dans un silence inconfortable, Harry regardant ses mains, Remus fixant le feu qu'il avait allumé dans la cheminée. Il brisa finalement le silence.
« Comment se passent tes leçons d'Occlumencie ? »
Harry était content de parler de quelque chose qui n'impliquait pas Sirius, ou même Voldemort directement.
« Pas mal.. Je pense que j'ai plus appris du professeur Dumbledore en trois jours que durant toute l'année dernière avec Rogue. »
Remus sourit légèrement. Harry ressemblait tellement à James lorsqu'il parlait de Rogue.
« Tu devrais vraiment l'appeler Professeur Rogue, Harry, tu sais ça n'est ce pas ? Je ne l'aime pas beaucoup non plus mais il est de notre côté, et il est ton professeur. »
« Es tu sûr qu'il est de notre coté ? » demanda Harry. C 'était quelque chose qui le dérangeait depuis sa quatrième année, lorsqu'il avait découvert que Rogue était un mangemort qui avait changé de côté durant la première guerre.
« J'en suis certain. » dit Remus fermement.
« Pourquoi ? »
« C'est une autre histoire pour un autre moment, Harry, mais ce que je peux te dire c'est que mes sentiments envers lui n'importent pas, il travaille pour l'Ordre, à de grands risques personnels. »
Harry fronça les sourcils. Avec leur nouvelle franchise, il avait espéré glaner des informations de Remus, mais un regard de celui ci lui dit que ce sujet était clos. Ne voulant pas rester dans des eaux dangereuses ce soir, Harry raconta tout à Remus sur ses leçons avec Dumbledore, se vantant même un peu sur le fait qu'il pouvait pousser le directeur hors de son esprit en quelque secondes maintenant.
« C'est un bel exploit, tu sais » lui dit Remus. « Le professeur Dumbledore est probablement le Légilimens le plus accompli dans le monde magique . Etre capable de le repousser constitue une belle prouesse. »
Harry sourit au compliment, mais rectifia néanmoins. « En fait, je ne peux pas encore le faire directement. Je dois savoir qu'il va entrer dans ma tête pour me préparer. »
« C'est comme ça que l'on apprend » le rassura Remus. « Si tu continues à progresser à ce rythme, avant la fin de l'été, l'Occlumencie te viendra aussi naturellement que de voler sur un balai. » Il évita de mentionner qu'il savait qu'Harry n'avait pas été capable d'arrêter l'attaque de Voldemort le jour précédent. Sous sa forme de loup, Remus était capable d'entendre inhabituellement bien, et avait entendu Ginny appeler sa mère quand c'était arrivé. Il ne parla pas de ça, néanmoins, parce qu'Harry était tellement fier de ses victoires jusqu'à présent , qu'il ne voulait pas ruiner son enthousiasme.
« Comment est ce que tu dors Harry ? » demanda t-il prudemment. Il savait qu'Harry en s'était pas réveillé en criant, mais il pouvait toujours voir les traces des poches noires sous les yeux du jeune sorcier.
« Bien » répondit Harry.
« Est ce que c'est la vérité Harry ? » demanda Remus fermement .
Celui ci regarda ses mains. « Et bien , je n'ai pas eu de visions ou de quoi que ce soit d'autre dans mes rêves, mais je fais encore le même cauchemar… celui où Sirius passe à travers le voile. »
C'était la réponse à laquelle s'attendait Remus, mais ça lui faisait toujours de la peine. Il souhaitait juste pouvoir faire plus pour Harry.
« Je sais Harry, je sais » dit il tristement.
« Personne d'autre ne sait » dit Harry, anxieux. « Il y a toujours quelqu'un ci avec moi, mais d'habitude quand je me réveille, ils sont endormis ou ils ne m'entendent pas. Je n'ai pas crié comme… comme je l'ai fait chez les Dursley. » Harry toucha inconsciemment le côté de son visage où son oncle l'avait frappé. Le bleu était totalement guéri, mais ça prendrait du temps pour qu'Harry oublie la haine présente dans les yeux de son oncle ce soir là.
« Harry, tu as ma parole que ce que tu mes dis ne sors pas de moi » promit Remus. « Et si, pour une quelconque raison, je ressens le besoin de répéter à quelqu'un ce que tu m'a dis, je te promets que je t'en parlerais avant, d'accord ? »
Harry acquiesça, se sentant entièrement reconnaissant envers son parrain à ce moment. Personne ne lui avait jamais fait cette promesse, pas même Ron et Hermione.
« Merci » marmonna t'il, et Remus remarqua que ses yeux commençaient à se fermer.
« Je pense qu'il est temps que tu dormes, Harry » lui dit il. « Je serai là cette nuit, donc si jamais tu as besoin de moi… »
Se sentant plus heureux et en sécurité qu'il ne l'avait été pendant des semaines, Harry se tourna sur le côté, remit sa couverture sur son corps et tomba rapidement dans un profond sommeil. Reus Lupin, à la différence des autres adultes, ne dormait pas, mais restait simplement assis à côté d'Harry, le regardant. Quelques heures plus tard, quand le garçon commença à marmonner dans son sommeil et à s'agiter, la sueur accompagnant généralement ses cauchemars , son parrain était juste là, enlevant les mèches de cheveux de son visage et essuyant son front avec un tissu humide. Harry ne se réveilla pas, mais il sembla dormir plus calmement après ça, et rien que pour ça, Remus était reconnaissant du plus profond de son cœur.
