Chapitre 11 : Un anniversaire Square Grimmauld

Par rapport aux trois premières semaines des vacances d'été, la quatrième semaine avant le seizième anniversaire d'Harry se passa plutôt calmement. Sous le regard attentif de Remus et Mme Weasley, le support moral des enfants Weasley et la tutelle du professeur Dumbledore, le bien être physique et émotionnel d'Harry s'était dramatiquement amélioré . Voldemort attaqua juste une fois l'esprit d'Harry, et grâce à l'entraînement d'Occlumencie du directeur, celui ci fut capable de le repousser en quelque secondes. L'effort impliqué l'avait remis au lit pour les trois jours restants, mais Harry avait été encouragé et même quelque peu fier de lui pour avoir réussi cette prouesse.

Grâce à la merveilleuse cuisine de Molly et à son insistance pour qu'Harry mange trois repas équilibrés chaque jours, il avait repris assez de poids pour perdre l'aspect décharné et maladif qu'il avait lors de son arrivée. La veille de son anniversaire, Madame Pomfresh s'était estimée satisfaite de l'état de son patient, et avait autorisé Harry à arrêter l'usage des potions qu'elle avait prescris. Elle laissa discrètement néanmoins quelque bouteilles pour le mal de tête et le Sommeil sans Rêve à Lupin, après qu'il lui ai dit tranquillement qu'Harry avait encore des problèmes considérables pour dormir.

Les rêves ne s'étaient pas terminés, mais ils se transformaient rarement en visions. C'étaient de simples cauchemars, et même s'ils étaient déjà largement suffisants pour un adolescent normal, Harry se sentait un peu soulagé que Voldemort semblait avoir abandonné l'idée d'envahir son esprit. Ca l'aidait aussi qu'a n'importe quel moment où il se réveillait, il trouvait soit Molly ou Lupin somnolant dans un fauteuil près du lit, prêts à l'aider en cas de besoin. Bien qu'il commençait à trouver un peu irritant le fait d'être constamment surveillé, il devait admettre qu'il était heureux de les trouver là la nuit.

Ginny et Ron étaient presque tout le temps aux côtés d'Harry le jour, et il remarqua que leur compagnie constante ne le dérangeait pas. Ils avaient plus l'air de passer du temps avec lui comme ils l'auraient fait à Poudlard plutôt que de le surveiller, même s'il savait que Mme Weasley avait insisté à ce qu 'il ne soit pas laissé seul au cas où une autre attaque arriverait. Ils faisaient des jeux, parlaient des cours et de Quidditch, se posaient des questions sur les résultats des BUSES qui arriveraient bientôt pour Harry et Ron, et participaient même aux corvées domestiques. Bine sûr, Harry n'avait pas été obligé par Mme Weasley d' y participer, mais il trouvait que les tâches abrutissantes constituaient une distraction bienvenue à ses ennuis, donc il aidait souvent Ron et Ginny à nettoyer de vieux placards poussiéreux ou à balayer le sol et même frotter les toilettes. Dans l'ensemble, Harry se sentait plus heureux qu'il ne l'avait été depuis la fin du trimestre précédent, et tandis qu'il se couchait dans son lit, à la veille de son seizième anniversaire, Molly lisait la Gazette du Sorcier dans le fauteuil près du lit, il se sentit enfin en sécurité.

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A neuf heures du matin, dans la journée du 31 juillet, Arabella Figg se promenait dans Wisteria Walk pour rentrer chez elle après avoir acheté du chou à l'épicerie locale, ses pantoufles se traînant sur le trottoir . Elle ne pensait pas au trajet, qu'elle faisait chaque matin, mais à un de ses chats qui venait de tomber malade. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit, debout devant la véranda et essayant de passer aussi inaperçue que possible, Pétunia Dursley, habillée dans son complet de femme au foyer banlieusarde, pinçant ses lèvres comme à son habitude. Mme Figg stoppa net et la fixa. Qu'est ce que Pétunia Dursley venait faire chez elle, par Merlin ?

« Mme Dursley ? » demanda t-elle, essayant de paraître polie mais ne parvenant pas à masquer totalement sa surprise.

« Je veux savoir comment il va . » dit Pétunia d'un ton cassant, sans préambule .

« Je sais que vous êtes l'une de ces monstres. Je le sais depuis des années. Plus tôt on en aura fini, mieux ce sera. »

Mme Figg était totalement prise au dépourvu par ses paroles. Pétunia Dursley n'avait jamais montré le moindre signe de préoccupation vis à vis du bien –être d'Harry auparavant. Se faisait elle vraiment du souci pour lui, ou était ce autre chose ?

« Euh … bien sûr… ne voulez vous pas entrer à l'intérieur un moment ? Il fait déjà assez chaud, n'est ce pas ? » Elle balbutia un peu dans sa confusion.

« Je ne resterai pas » dit Pétunia tout net en suivant la vieille femme dans la maison. Son nez pointu se retroussa lorsqu'elle sentit l'odeur de chou et chats mélangés qui imprégnaient chaque coin de la maison, et elle scanna le décor en désordre avec un dédain évident.

« Je veux juste savoir si le garçon est mort ou vivant. J'ai le droit d'être au courant. »

« Bien sûr que vous l'avez » répondit Mme Figg. « Le problème c'est que je n'en sais rien. Je crains de n'avoir parlé à aucun d'eux depuis les quelque jours après qu'ils l'aient emmené par ma cheminée. » Dans sa surprise, elle ne pensa même pas à offrir une tasse de thé à sa voisine.

« Il était vivant, à ce moment là ? »

« Oui, et ils s'attendaient à ce qu'il se rétablisse parfaitement » répondit la Cracmol, encore plus confuse lorsqu'elle vit l'absence d'émotions, soulagement ou autre chose, sur le visage de sa voisine.

« j'ai bien peur qu'ils ne se rappellent pas souvent de me tenir au courant, voyez vous. Mon travail est de surveiller Harry, et lorsqu'il n'est pas là … »

Pétunia acquiesça sèchement. « Je veux leur parler. Je sais que vous pouvez faire arriver ça. »

« Et bien, je … » Mme Figg se demanda si Pétunia Dursley, une moldue , était autorisée à utiliser la poudre de Cheminette , ou si elle en était tout simplement capable.

« Le vieil homme. Celui avec cet œil révoltant. » commença Pétunia . « Je veux lui parler, ou à l'autre homme, celui venu chercher le garçon. »

« Vous ne voulez pas parler à Harry ? » demanda Mme Figg timidement. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle voulait.

« Non, bien sûr que je ne veux pas lui parler. Pourquoi le voudrais-je ? C'est à cause de lui que ma famille a été embarquée dans ça. »

Pétunia commençait à devenir extrêmement impatiente . Dudley serait réveillé bientôt et elle devait être de retour au 4, Privet Drive avant qu'il ne soit levé. Elle aurait du venir plus tôt, mais elle avait dû attendre que Vernon soit parti au bureau.

Mme Figg était ébahie. Non, elle était plus qu 'ébahie. Elle était complètement choquée.

« Mme Figg » dit Pétunia hautainement, ne respectant pas plus la femme qui lui faisait face qu'elle ne respectait les gens qui nettoyaient les toilettes dans les supermarchés. « Je veux parler à quelqu'un et je n'ai pas toute la journée. Si vous voulez que ce garçon revienne chez moi l'été prochain, alors vous allez contacter l'un des hommes à qui je veux parler. »

Mme Figg la fixa simplement, quelque peu offensée et complètement perdue. Les pensées de son chat malade étaient remplacées par la demande surprenante de sa voisine. Elle savait que le garçon devait retourner à Privet Drive l'été prochain, et ne voyait aucun moyen pour éviter de répondre à la demande de cette femme malpolie.

« D'accord » marmonna t-elle.« Nous allons juste devoir utiliser de la poudre de Cheminette. »

« Bien » dit Pétunia sèchement. « Rapidement, dans ce cas »

Me Figg se dirigea vers sa cheminée, et Pétunia la regarda complètement indifférente, tandis que la vielle femme prenait une poignée de poudre scintillante dans un pot de fleurs sur le rebord, le versa dans le foyer et marmonna des paroles incompréhensibles tandis qu'elle s'agenouillait et plaçait sa tête en plein dans les flammes vert émeraudes. Parce que Dumbledore lui même n'avait jamais révélé à Pétunia Dursley la location du quartier Général, elle ne put comprendre les mots de la femme, mais elle s'en fichait franchement. Elle regarda Mme Figg laisser sa tête dans le feu pour un moment, puis fit un bref signe de tête lorsque la vielle femme se retira , enlevant la suie de ses cheveux et frottant son front, annonçant « Quelqu'un sera là dans un instant »

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Remus Lupin et Molly Weasley étaient assis dans la cuisine du 12 Square Grimmauld, prévoyant le petit rassemblement qui serait organisé le soir même en l'honneur du seizième anniversaire d'Harry. Molly l'avait envoyé ainsi que Ginny et Ron en haut pas moins de cinq minutes auparavant , leur disant que leur tâche pour la matinée était de nettoyer la chambre de Buck et rester en sa compagnie pour un moment. L'animal n'avait pas eu de compagnie à proprement parler depuis la mort de Sirius, et ça avait été un bon prétexte pour s'assurer qu'Harry serait hors de la pièce et occupé pendant qu'ils faisaient leur préparations .

« Je ne pense pas que ce serait bien de surprendre Harry » conseilla Remus.

« Bine sûr, tu as raison. » répondit Molly. « Juste un petit dîner, calme et avec nous tous , et avec un gâteau bien sûr, et ses cadeaux. »

Remus acquiesça. « Peut être que Fred et George pourraient amener quelques jeux de leur magasin. Je pense qu'Harry apprécierait la distraction, du moment qu'ils acceptent de ne pas faire quelque chose qui le surprendrait trop. »

Molly fut épargnée de répondre à cette demande (bien qu'elle n'avait toujours pas entièrement pardonné à ses enfants l'histoire des tasses.) par le flash de flammes vertes dans le feu de la cuisine, et un petit cri lorsque la tête de Mme Figg heurta violemment la bouilloire à thé sur le foyer.

« Arabella ? » demanda Remus, se précipitant pour déplacer la bouilloire de la cheminée. « As tu des ennuis ? As tu besoin de parler à Albus ? »

« Non, non » répondit la vieille femme « et je ne peux pas rester longtemps, c'est une torture pour mes genoux. »

« Qu'est ce qu'il y a ? » demanda Molly anxieusement. Elle fut soudainement inquiète pour Harry, bien qu'elle savait qu'il était en sécurité en haut et que Ron et Ginny l'auraient immédiatement appelée si quelque chose lui était arrivé.

« Et bien… c'est, en fait, je ne peux pas vraiment t'expliquer, mais j'ai la tante d'Harry chez moi et elle insiste pour parler à l'un d'entre vous . Elle dit qu'elle veut savoir comment va Harry mais elle en veut pas lui parler . Elle était assez catégorique à ce propos, en fait. »

« Pétunia Dursley veut parler à l'un d'entre nous ? » demanda Remus, ébahi.

« Pour quelle raison ? » Il ne croyait pas une seconde que la femme pouvait être concernée par son unique neveu, il s'agissait forcément d'autre chose. Même s'il essaya de rester calme, il pouvait sentir la colère refoulée qu'il avait ressentie vis à vis des Dursley essayer de remonter à la surface.

« Je ne sais pas. » répondit Mme Figg. «Elle a dit que si on voulait qu'Harry revienne chez elle l'été prochain, elle veut parler à l'un de vous maintenant, et elle n'est pas vraiment patiente. »

« Oh, je vais lui parler, moi » gronda Molly, sa voix dangereusement basse.

« Molly, reste calme s'il te plait » l'avertit Remus, bien qu'il serrait les poings tellement fort que ses articulations étaient blanches.

« Est ce que l'un de vous peut venir alors ? » pressa Mme Figg. « Elle ne partira pas d'ici là, et j'ai un chat malade qui a besoin de moi. »

« Bien , Arabella. Dis lui que l'un d'entre nous va venir rapidement. » dit Remus.

Mme Figg acquiesça, et sa tête disparut des flammes. Molly et Remus se fixèrent pendant un léger moment, puis Molly murmura dans une rage à peine contenue « Je vais y aller, Remus. Il y a certaines choses que je veux dire moi même à cette femme. »

« Et c'est précisément la raison pour laquelle tu n'iras pas, Molly. On ne peut pas risquer de perdre la protection du sang. » répondit Remus. « J'irai. »

« On y va tous les deux. »

« Ne sois pas stupide. Tu sais bien que l'un de nous doit rester ici. » lui rappela gentiment Remus. « J'irai, et serai de retour dans un petit moment, et je te dirais tout ce dont nous aurons parlé. De plus, les enfants trouveront beaucoup plus louche le fait que tu partes que moi. »

Molly savait que c'était vrai. Depuis qu'Harry s'était rétabli, Remus avait souvent quitté le Quartier Général pour parler à Albus ou pour accomplir certaines missions de l'Ordre, tandis qu'elle restait habituellement à la maison avec ses enfants. Elle hésita, puis acquiesça.

« Mais tu lui dis, Remus… tu lui dis… » elle pouvait à peine trouver les mots, étant toujours autant furieuse envers les Dursley pour avoir maltraité Harry et l'avoir laissé devenir malade au point d'approcher de peu la mort.

« OK Molly » dit calmement Remus . Il était tout aussi furieux qu'elle, mais tous deux savaient qu'il avait plus de self-contrôle . « On verra comment ça se passe, d'accord ? »

Il prit une poignée de poudre de Cheminette et la jeta dans les flammes, énonçant clairement « Chez Arabella Figg » et entra dans le feu.

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Montrant le premier signe d'appréhension, Pétunia Dursley recula de quelques pas tandis que la cheminée de Mme Figg s'enflammait de vert un instant plus tard, et l'homme mince et hâve qu'elle avait vu avec son neveu sorti de la cheminée. Il ne lui adressa pas même un regard tout d'abord, époussetant plutôt la suie qui s'était déposée sur sa robe , et saluant Mme Figg. Il se tourna enfin vers elle. « Vous vouliez parler à quelqu'un au sujet d'Harry ? » demanda t'il .

« Oui » répondit Pétunia , avant de reprendre son habituelle attitude hautaine et sèche.

« Vous laissez le garçon sur mon pas de porte , m'obligeant à m'occuper de lui, et puis vous venez le chercher sur un coup de tête, sans même avoir la politesse de nous faire savoir s'il est vivant ou mort. Vous oubliez, Monsieur, que c'est ma famille, et non votre… espèce, qui a pris soin du garçon durant toute sa misérable vie. »

Remus ferma les yeux et respira un grand coup , se forçant à ne pas perdre son calme devant la tante d'Harry. Il ignora volontairement ses revendications comme quoi elle avait 'pris soin' d'Harry de quelque manière que ce soit, et répondit lentement « Harry est vivant, Mme Dursley, et nous nous attendons à ce qu'il se rétablisse parfaitement. Et maintenant, si c'est tout ce que vous vouliez savoir, je vais juste- »

« Ce n'est certainement pas tout ce que je voulais savoir » dit Pétunia d'une voix presque stridente. « Je veux savoir ce qui l'a fait devenir comme ça, ou qui l'a fait devenir comme ça. Je veux savoir si ça a quelque chose à voir avec cet homme… cet homme qui a tué ma sœur. »

Sa voix s'adoucit à la fin de la phrase, et Lupin songea qu'il avait peut être détecté une trace d'émotion lorsqu'elle avait dit le mot 'sœur' , mais il n'était pas sûr du tout.

Il hésita. Il devait faire très attention ici. S'il disait ce qu'il ne fallait pas dire, elle interdirait à Harry de revenir chez elle, et ça ferait du garçon une cible ouverte pour Voldemort si la protection restante était annulée. Il décida que pour le moment, la moitié de la vérité serait suffisante, et il souhaitait en lui même qu'Albus soit là pour s'occuper de la situation.

« Mme Dursley » dit il d'une voix saccadée ; « environ une semaine avant qu'il ne revienne à Little Whinging, Harry a traversé une horrible épreuve avec Voldemort. » Il lança u regard d'avertissement à Mme Figg qui avait écarquillé les yeux en l'entendant prononcer le nom.

« Il a également du regarder son parrain, l'homme qu'il considérait à la fois comme un père et comme un frère, se faire assassiner sous ses yeux. De manière tout à fait compréhensible, ça a plutôt été dur pour lui. »

« Je sais pour les cauchemars. » lui dit Pétunia. « Le garçon m'en a parlé. »

« Etais-ce avant ou après que votre mari le frappe si fort que son visage en avait un bleu , Mme Dursley ? » dit Remus en perdant presque son calme.

Pétunia détourna le regard et ne lui répondit pas.

« Harry a aussi des flash-backs précis lorsqu'il est éveillé » continua Remus, s'obligeant à se maîtriser, et lui disant quelque chose qui, même si ce n'était pas toute la vérité à propos d'Harry, pourrait être suffisant pour elle. « Ces flash-backs le laissaient physiquement et mentalement faible, et tout ce que vous lui donniez à manger l'a rendu malade. »

« La nourriture que je lui ai fourni était parfaitement saine » dit Pétunia d'un ton cassant, pensant que Remus doutait de ses capacités de cuisinière.

« Là n'est pas la question » répondit il. « Vous m'avez demandé comment Harry est tombé malade tout en étant sous votre surveillance, et j'ai répondu. Est ce que ce sera tout ? »

« Non » dit Pétunia doucement, et il pu détecter, pour la première fois de la peur dans sa voix. « Je veux savoir si…cet homme.. »

« Voldemort » interrompit Remus, faisant pâlir Mme Figg de nouveau.

« Je veux savoir si garder ce garçon chez nous fera courir cet homme après ma famille. »

« Mme Dursley » commença Remus, souhaitant une fois de plus que Dumbledore soit là. Ca aurait du être lui qui tiendrait cette conversation à sa place, mais Remus ne pouvait voir aucun échappatoire maintenant. « Aussi longtemps que Voldemort reste en vie, il n'y a aucune famille au monde, magique ou non magique, qui est en sécurité. Vous ne le comprenez peut être pas, mais Harry est notre plus grand espoir pour le vaincre une bonne fois pour toute, et ne le gardant en sécurité, vous assurez no seulement la sécurité de votre propre famille, mais aussi celles de nombreuses autres. »

«Pétunia ne s'était pas attendue à cette réponse. Tout ce qu'elle voulait savoir était que Vernon et Dudley resteraient en sécurité si elle autorisait Harry à venir chez elle une année de plus.

« Cette… chose » Elle ne pouvait se résoudre à dire le mot magie. « Cette protection que vous dites qu'il a , elle nous protégera aussi ? »

« Vous serez autant en sécurité qu'Harry lorsqu'il est avec vous » répondit Lupin calmement.

« La protection du sang est une magie puissante, et je suis sûr que comme vous l'a expliqué le professeur Dumbledore, lorsque votre sœur Lily a donné sa vie pour protéger Harry, le garçon reste en sécurité lorsqu'il peut encore appeler 'maison' l'endroit où réside son sang. » Pétunia acquiesça, et avec un bref coup d'œil à sa fine montre de poignet en or, elle se retourna et sortit de la pièce sans un mot et sans même un regard derrière elle. Dudley se levait habituellement vers dix heures, affamé pour son petit déjeuner, et il était déjà moins le quart. Remus la regarda partir et jura à voix basse, ravalant l'avalanche de mots qu'il aurait voulu lui lancer dans le dos. Il ne pouvait pas la blâmer pour son souci envers Vernon et Dudley, mais il est dans une colère noire car pas même un minimum de ce souci n'était destiné à son neveu. Il soupira, restant calme de nouveau, dit au revoir à Mme Figg , l'avertissant qu'il la contacterait sous quelque jours, puis retourna Square Grimmauld.

OoOoOoO

« Harry, Ron, Ginny ! Descendez pour le dîner maintenant ! » appela Molly du bas des escaliers.

Harry souria à ses deux amis, sachant qu'il était en fait guidé vers sa toute première fête d'anniversaire, et les trois descendirent ensembles.

« Maintenant Harry » l'avertit Ginny « tu as intérêt à faire semblent d'être surpris, ou alors ils vont tous penser que je te l'ai dit. »

« Bah, c'est ce que tu as fait » dit Ron, puis , imitant la voix de sa sœur, il dit « Oh, non, Harry, on ne te cache rien… enfin, presque rien…. C'est à dire, c'est censé être une surprise, tu vois… »

Harry ria tout bas. Ginny, en dépit de toute son expérience à marchander avec ses frères aînés, était toujours inefficace quand il s'agissait de garder un secret sous la pression, et il dû admettre en lui même qu'il avait aimé l'embêter jusqu'à ce qu'elle lui dise pourquoi ils n'avaient pas eu le droit de la journée de se rendre à la cuisine. Il n'avait aucune idée de la conversation qu'avait eu Remus avec la tante Pétunia ce matin. Molly et Remus avaient décidé d'un commun accord qu'ils ne voulaient pas lui gâcher sa fête d'anniversaire, et lui en parleraient à un autre moment, seulement en cas d'absolue nécessité.

« Ginny ne m'a vraiment rien dit Ron » la taquina Harry. « Seulement que c'était une surprise, que ça se passerait dans la cuisine et que ça a quelque chose à voir avec mon anniversaire …» Ginny rougit, puis rougit encore plus quand elle réalisa combien Harry la faisait rougir depuis la dernière semaine, maintenant que sa personnalité normale lui était revenue. Lorsqu'ils atteignirent la cuisine, Ron et Ginny laissèrent Harry rentrer en premier. Il regarda autour de lui et vit tous les Weasley (à part Percy, encore une fois) Tonks, Maugrey, Lupin, Dumbledore, Kingsley Shacklebot, le professeur McGonnagal et … Hermione.

Personne ne cria 'surprise' ou ne fit de mouvements brusques, mais restèrent debout derrière la table à sourire, la table qui était d'ailleurs recouverte de nourriture , d'un énorme gâteau d'anniversaire et de la plus grosse pile de cadeaux que Harry ai jamais vu.

« Hermione » entendit il Ron s'exclamer tandis qu'il s'approchait de lui. « Maman ne m'avait pas dit que tu viendrais ! » Harry nota, amusé, que la voix de Ron était devenue haut perchée à la vue de leur amie. Hermione courut de derrière la table , mais avant de saluer Ron ou Ginny, elle jeta ses bras autour du cou d'Harry dans une forte étreinte.

« Oh Harry ! J'étais tellement inquiète ! Ca va ? Comment tu te sens ? » Harry tituba un instant sous la force de l'étreinte puis la lui rendit de la même façon.

« Je vais bien maintenant, Hermione. Vraiment. » la rassura t'il. Elle enleva finalement ses bras de lui et enlaça rapidement Ginny avant de se tourner vers Ron. Harry et les autres personnes présentes dans la pièce ne purent s'empêcher de remarquer que son étreinte était un peu plus longue que de nécessaire.

« Bien, vous quatre. » dit Mme Weasley. « Il n'y a aucune raison pour rester plantés là. Entrez et commençons la fête ! »

La nourriture, comme d'habitude, était délicieuse et Harry songea qu'il n'avait jamais rien fait d'aussi amusant que lorsqu'il souffla les bougies sur son gâteau d'anniversaire dans un souffle si grand qu'il manqua d'air. Il n'avais jamais fait ça auparavant-en fait, le seul gâteau d'anniversaire qui lui avait été offert venait d'Hagrid, donné cinq ans auparavant lorsqu' Harry avait découvert le jour de ses onze ans qu'il était un sorcier.

Après que tout le monde se soit servi de gâteau, Harry se leva finalement pour ouvrir ses cadeaux et fut ébahi devant le nombre. 'Alors c'est pour ça que Dudley était tellement excité pour ses anniversaires' pensa t'il. En vérité , néanmoins, aussi excité qu'il était par ses cadeaux, le fait que tous ces gens soient venus pour célébrer son anniversaire était le sentiment le plus merveilleux au monde.

Fred et George, bien sûr, avaient donné à Harry une énorme boîte pleine de produits de Weasley Sorcier Facétieux, 'meilleurs vœux des propriétaires' . Bill et Charlie lui offrirent un étui argenté pour son Eclair de Feu muni d'un détecteur anti-vol qui alerterait Harry si quelqu'un d'autre que lui essaierait de le monter. Mr, Mme Weasley et Ginny lui avaient offert une boîte d'aspect ancien munie d'une large clé dorée, pour lui permettre de garder n'importe quel bien à l'abri de tous ; et Ron lui avait offert l'habituelle boîte de chocolat de chez Honeyduke. Hermione, Lupin, Tonks et McGonnagal lui avaient acheté un assortiment de livres de Défense, ainsi qu'un exemplaire de Métamorphoses Avancées.

« Vous en aurez besoin ce trimestre, Potter. » lui dit McGonnagal , lui souriant avec quelque chose qui ressemblait à de la fierté dans les yeux.

« Vraiment ? » demanda t-il . Les résultats des BUSES n'étaient pas encore arrivés, et il savait qu'il fallait avoir au moins 'Efforts Exceptionnels' à l'examen de Métamorphose pour accéder aux cours des ASPICS. McGonnagal acquiesça, mais ne voulut rien dire d'autre sur le sujet. Le dernier cadeau d'Harry était un paquet d'une drôle de forme, provenant du professeur Dumbledore. Harry n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Le dernier paquet du directeur avait été la cape d'invisibilité de son père. Il l'ouvrit donc et éclata de rire lorsqu'il vit quatre paires de chaussettes en laine, dans un assortiment de couleurs différentes. Il se souvint des nombreux commentaires de Dumbledore comme quoi il ne recevait jamais de chaussettes pendant les vacances. Il leva les eux vers le Directeur et vit la petite lueur de malice dans son regard.

« Un homme n'a jamais assez de chaussettes chaudes , Harry. » dit Dumbledore. « J'aime particulièrement les rouges » ajouta t-il, pointant l'une des paires.

Harry sentit une avalanche d'émotions tandis qu'il regardait ses amis , non, sa famille, de Bill et ses longs cheveux roux coiffés en queue de cheval à Hermione, les yeux brillants d'émotion.

« Merci » s'étrangla t-il. « Juste… merci. »

« Mais de ri –» commença Mme Weasley qui fut interrompue par Lupin qui s'exclama « Harry ! »

Car Harry avait soudainement poussé un grand cri avant de tomber à genoux, agrippant son front. Son visage était une fois de plus devenu mortellement pâle, et il commença à se balancer de long en large.

Joyeux noël à tous !

N'oubliez pas les reviews s.v.p !