Merci pour vos reviews! Alors voici le chapitre 3 avec du retard parce que j'étais en période d'examen! J'espère que vous allez l'aimer!
Paprika Star : Merci beaucoup pour tes 2 reviews! Et ouais Drago a toujours été manipulateur. De toute façon, Krum n'est pas trop en position de le faire chanter après ce que Drago sait ;)
Le récit d'une âme oubliée
Chapitre 3
Drago était couché sur un lit dur comme la pierre. Les ressors s'enfonçaient dans son dos. Rien à avoir avec le confort habituel d'un Malefoy.
Il y avait une dizaine de lits dans cette même chambre. Il allait donc y avoir neuf Dumstrang avec lui, ce qui ne le réjouissait guère. A Dumstrang, les élèves n'étaient pas répartis par compétences mais par années. Donc le voilà qu'il était coincé avec la même bande de septième année avant, pendant et après les cours. L'ancien Poudlardien n'était pas encore entré en contact avec ses nouveaux ''acolytes''.
Les bras croisés derrière la tête, Drago fixait le plafond depuis déjà une bonne dizaine de minutes. Il fulminait intérieurement de se retrouver là. Certaines fois, comme à cet instant, il préfèrerait mourir plutôt que d'affronter la minute suivante. Faire face à ses problèmes n'était pas aussi facile qu'on le disait. Il ne suffit pas de se dire qu'on va arriver à les surmonter ou bien que ça pourrait être pire. Quoi qu'on fasse, on se retrouvait toujours là, fixant un point immobile, à vouloir disparaître de la surface de la Terre. Tout cela se traduisait, pour Drago, en une énorme solitude qui ne voulait plus le quitter. Même entouré de milliers de gens, il se sentait seul.
Rassemblant le peu de vie qui lui restait, Drago empoigna sa cape bordé de fourrure et sortit de son dortoir. Les chambres des septièmes années se trouvaient au sous-sol. Par conséquent, le garçon remonta un long escalier en colimaçon pour atterrir dans un long corridor étroit. Après six années à Serpentard, il en avait plus qu'assez de dormir sous terre, que ce soit dans des cachots ou ailleurs.
Toddie, qu'il avait croisé en sortant du bureau de Krum, lui avait dit que les cours ne commenceraient que dans deux jours. On l'avait fait venir avant tout le monde pour qu'il puisse repérer les lieux avant de tomber dans la ''jungle'' des cours. De plus, il n'avait pas trop eu l'occasion d'acheter ses nouvelles fournitures scolaires. L'argent lui manquait et encore plus le pouvoir qui venait avec. Malefoy Senior maintenant à Azkaban, le coffre fort de la famille s'était vidé en un clin d'œil. Drago soupçonnait même sa mère d'avoir dissipé presque toute leur fortune familiale pour que lui n'en hérite pas.
C'est en posant la main sur la poignée de la porte principale que le garçon se rendit compte qu'il ne connaissait pas les environs et qu'il était bien loin de Pré-au-Lard ou du Chemin de Traverse. L'été qui s'achevait ne lui avait pas trop donné la chance de pratiquer ses techniques de transplanage non plus.
Drago sortit à l'extérieur de l'Institut. Il faisait froid mais sa nouvelle cape le protégeait plus du froid qu'il ne l'aurait cru. Le vent sec lui coupait un peu le souffle, mais rien de bien grave. «Après tout, se dit-il, je ne vois pas ce qu'il y a de terrible si je ne transplane pas correctement. Ils me retrouveront sans dessus dessous, et alors ?». C'est en haussant les épaules discrètement que le garçon se concentra. Au fond de lui-même, il espérait surtout ne pas se retrouver au milieu de gens qu'il connaissait.
Drago ressentit d'abord une forte sensation de picotement. Ensuite, pendant une fraction de seconde, il ne semblait plus exister. Son corps fut transporté au loin dans un tourbillon d'incohérence. Le garçon essayait de retenir sa destination en tête mais il avait l'esprit confus. Il ne savait plus où aller. Devait-il se diriger vers le Chemin de Traverse, là où il se ferait fusiller par des centaines de regards ? Devait-il atterrir à Pré-au-Lard, là où les alliés de Dumbledore habitent en grande quantité ? Et il devait sans aucun doute oublier l'allée des embrumes. Les partisans du Seigneur des Ténèbres ne reconnaîtraient que trop le jeune Malefoy.
Un grand choc parcouru les jambes de Drago alors qu'il tombait lourdement sur le sol. Sa vue pris quelques secondes à lui revenir entièrement mais ses membres semblaient intacts. L'ancien Serpentard scanna l'endroit du regard. Il n'était heureusement pas à l'un des endroits qu'il appréhendait tant. Ce qui n'était pas pour autant soulageant, parce qu'il ne savait plus du tout où il se trouvait.
Une neige épaisse tombait du ciel. On pouvait à peine voir trois mètres en avant. Le vent glacé lui lacérait le visage et les mains. Ses lèvres ne tarderaient pas à prendre une teinte bleutée ; pas plus que le reste de son corps d'ailleurs.
«Je n'ai jamais vu rien de pareil», s'étonna le garçon. Le voile blanc qui s'étendait sur la nature l'impressionnait plus qu'il ne l'aurait imaginé. On ne discernait qu'un grand terrain blanc tout autour. Aucun arbre. Aucune rivière. Aucune maison. Drago était seul au monde.
Quand même déterminé à découvrir où tout cela avait bien pu le mener, Malefoy s'enveloppa le mieux possible dans sa cape.
/ Hitz, formula le garçon.
Son corps fut parcouru par une vague apaisante de chaleur. Elle se dissiperaient probablement rapidement en ces lieux, mais au moins, il en aurait profité un peu.
/ Héééhoooo, appela-t-il ensuite.
Dans la vaste plaine, sa voix sembla se perdre au loin. Aucun écho ne lui revint. Jamais il ne s'était sentit aussi seul ; et pourtant tellement bien.
/ On dirait bien que tu es seul, vieux, se dit-il à lui-même. Aucun idiot, aucun clochard, aucun Maître…
Tout à coup, l'averse s'intensifia. Le vent soulevait de plus en plus la cape du jeune homme alors que la neige fouettait sa peau. Il avait même de la difficulté à respirer tellement son souffle était glacial. Drago se mit à marche de plus en plus rapidement, ne serait-ce que pour se réchauffer et aboutir plus rapidement à un abri. On ne pouvait plus distinguer l'horizon et tout ce qui l'entourait. Un grand frisson parcoura le jeune homme, et ce n'était pas à cause du froid.
Drago sentait comme un regard poser sur lui. Une forêt se dessina peu à peu dans son champ de vision. Arrivé aux abords boisés, il se retourna pour confirmer qu'on le suivait bien. La silhouette n'était pas tellement loin de là. Il n'arrivait pas trop à juger des distances dans un paysage aussi vide. Une seule chose était sur : soit il prenait le risquer et s'aventurait dans la forêt, soit il restait là à attendre une éventuelle attaque.
Le souffle du sorcier s'accéléra alors qu'il franchissait les premiers arbres. Il s'efforçait tant bien que mal de laisser sa baguette magique prête à l'assaut malgré le sang qui se figeait dans ses doigts. Drago ne savait pas pourquoi, mais quelque chose lui disait que son transplanage accidentel n'était pas si accidentel que ça.
Il continua de courir pendant un bon moment. Les battements de son cœur rebondissaient dans sa tête comme le son d'un tambour. Drago se revit, quelques mois plus tôt, fuyant le lieu de l'horrible meurtre. Il avait courut ainsi, longtemps, à travers la forêt interdite. Le son de son cœur lui avait alors apparu comme la cloche qui sonnait sa mort. Il avait survécu à sa terrible escapade, mais à quel prix ?
Le garçon se revoyait franchir l'encadrement de la porte de la tour d'Astronomie. Il faisait horriblement chaud entre ces quatre murs. Le professeur Dumbledore se dressait là, blessée. Drago s'était d'autant plus surpris à avoir souhaiter sa mort. Il voulait le tuer. Encore et toujours ; recommencer jusqu'à la fin des temps. C'était alors que le vieux fou s'était mis à lui faire la morale. Il s'agissait plus de longue révélations sur ce que pourrait être devenir l'avenir du garçon qu'il était, mais il s'en fichait à l'époque.
La soif d'ambition de Drago l'avait mené à commettre un geste irréparable. Ce n'était finalement pas lui qui avait commis le meurtre en réalité, mais il tuait Dumbledore chaque nuit, dans chaque rêve, depuis ce terrible jour. Que serait-il advenu de Malefoy Junior s'il avait eu un peu de cran. Il se le demanderait sûrement toute sa vie. Et tout cela, parce qu'il avait douté. Un instant, une fraction de seconde, et son avenir en avait été bouleversé à jamais. Drago aurait préféré devenir un assassin plutôt que d'aboutir là où il se trouvait à l'instant. Il aurait dû devenir un assassin.
C'est justement lorsque ce dernier mot résonna dans son esprit que Drago se heurta contre un arbre. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu le gros tronc arrivé. Il tomba à la renverse dans la neige et se releva aussitôt en époussetant ses vêtements. Heureusement que personne ne l'avait vu.
Le garçon entendit des pas de plus en plus près de lui. Il leva la tête et son cœur manqua un battement. L'individu qui se tenait devant lui était grand et mince. Sa peau semblait imprégnée de poussière. Ses cheveux… et bien il n'avait plus un cheveu. Seulement un crâne chauve qui luisait. Drago se demanda comment, par un tel froid, on pouvait se balader sans chapeau dans un état comme le sien.
L'homme regardait durement le garçon qui était raide devant lui, comme pétrifié. En réalité, le froid de la neige fondante sur son pantalon le figeait, et c'est le cas de le dire, comme un bâton de glace.
L'étranger fit alors un geste que le garçon n'attendait pas. Il lui tendit la main. Après quelques secondes d'hésitations, Drago empoigna celle-ci. L'individu commença à secouer le bras de haut en bas. Drago compléta la salutation. Avant que l'inconnu ait pu dire quoi que ce soit, le garçon ne pu s'empêcher de demander :
/ Qui êtes-vous ?
/ J'attendais plutôt un «bonjour», mais ça ira pour cette fois, répondit l'étranger.
/ Drago, exaspéré par un tel comportement à la McGonagall, contourna l'homme et rebroussa chemin sans rien ajouter.
/ Stupéfix !
Drago se raidit raide et tomba sur le sol comme une vieille chaussette.
/ Enervatum.
Il reprit aussitôt usage de ses membres et se releva bien malgré lui. Se retournant vers l'individu, il sortit sa baguette d'un geste vif. Toutefois, l'autre sorcier ne sembla pas s'en inquiéter et ramassa sa propre baguette magique à l'intérieur de sa cape. D'un geste majestueux, il leva le bras et, en le rabaissant, dit :
/ Dust, Hector Dust.
Drago plongea la main dans sa poche et en retira la lettre qui y était fourré, comme à chaque jour. Il ne voulait pas se l'avouer, mais cette missive représentait bien quelque chose à ses yeux. Il la scanna du regard, bien que cela fut inutile tellement chaque mot était imprimé depuis longtemps dans sa tête, et releva aussitôt son regard.
/ Hector Dust, dit Drago, membre du Corps Professoral de l'Institut Dumstrang.
/ C'est exact.
Le garçon ne baissa pas sa garde pour autant.
/ Que me voulez-vous ? soupçonna Drago. Qui vous envoie ?
/ Qui m'en… mais voyons jeune homme, s'offusqua le professeur, je n'ai besoin de personne pour me dicter où aller et comment bien vivre !
Drago reconnut l'attitude vantarde et prétentieuse, qu'il se plaisait lui-même à adopter, dans le ton de l'homme.
/ Peu importe, répondit Drago, vous devez donc me vouloir quelque chose pour être venu dans ce coin perdu par votre seule volonté.
/ Je pourrais vous demander la même chose, jeune homme. Que faites-vous dans un coin perdu comme celui-ci ?
Trop pudique, Drago n'avouerais jamais qu'il s'était trompé dans un calcul de transplanage.
/ Une balade.
/ Une balade ? Vraiment ? J'ai pourtant cru que vous me fuyiez il y a à peine quelques minutes.
/ On peu bien se balader au pas de course, mentit mal le garçon.
Le professeur arqua l'un de ses deux sourcils qui étaient à peine visible. Décidément, c'était l'homme le moins poilu que Drago eut vu de toute sa vie !
/ Faites ce que vous voulez, dit Drago, mais moi je retourne au château !
Il commença a marcher vers il ne savait où. Ce qu'il devait faire, c'était essayer de trouver un coin tranquille pour transplaner correctement.
/ Et je vous interdis d'user de la magie sur moi ! clarifia le garçon.
Drago sortit de la forêt quelques minutes plus tard. Il regardait les alentours, mais rien ne lui paraissait familier. Il était dans de beaux draps.
Pop ! Drago cria de surprise. Il faillit encore une fois perdre l'équilibre, mais se rattrapa au dernier moment. Dust venait de transplaner à quelques centimètres de son visage. Il avait les bras croisés derrière son dos et semblait un peu trop calme pour la situation.
/ Enlevez-vous de mon chemin ! grogna le blondinet.
Il essaya de contourner le professeur, mais celui-ci l'agrippa par le bras. Le garçon le fusilla du regard, mais il ne perdit pas sa prise. Le vieil homme le fixait d'un œil hagard. Drago serra les dents et ne cilla pas une seconde. Ce n'était pas demain la veille qu'on le commanderait de la sorte !
/ Je suis votre nouveau professeur, Monsieur Malefoy, clarifia Hector Dust. Par conséquent, laissez-moi vous apprendre une petite chose ou deux.
La tension se faisait forte. Le professeur continua son discours à un élève qui n'avait d'autre choix que de l'écouter.
/ Ici, à Dumstrang, les choses se font bien différentes depuis quelques temps. Nouveau directeur. Nouvel élève. Nouveaux problèmes. Vous voyez où je veux en venir ?
Drago ne voyait rien de plus qu'un homme violent aux traits haineux. Rien de plus qu'un autre nom sur sa liste noire. Un autre ennemi qui composait une résistance au bonheur qu'il recherchait depuis si longtemps déjà.
C'est après quelques secondes que le garçon secoua la tête en signe de négation. La voix de Dust se renforça davantage.
/ Ici, c'est mon Institut.
/ Krum a pourtant dit que ce cher Hector, pour citer ses propres paroles, n'avait pas voulu du poste, coupa Drago.
/ Je n'en suis peut-être pas à la tête, mais j'ai certaines raisons.
/ Si vous pouvez vous permettre d'agir ainsi à mon égard, je me permets de vous demandez lesquelles ?
/ Disons simplement que les gouverneurs de cette école ont une fâcheuse tendance à disparaître. Vous ne voudriez pas qu'il m'arrive la même chose, n'est-ce pas ?
/ Ne jurez pas trop rapidement.
La poigne du professeur se renforça à cette simple parole. Ses mâchoires étaient tellement serrées qu'il avait du mal à articuler. Ce qui sortait de sa bouche ressemblait davantage à un sifflement glacial qu'à des paroles.
/ Ca suffit ! Ce ne sont pas vos belles paroles de nobles qui vous sauveront, Malefoy ! Essayez tant que vous le voulez. Essayez de paraître noble et sur de vous, mais je vous tiens à l'œil.
/ Qui vous dit qu'il y a quelque chose à surveiller ? railla le blondinet.
/ Il y a un avantage que vous n'aurez jamais sur moi : je connais votre histoire. Pouvez-vous en dire autant sur moi ?
Cette simple affirmation fit l'effet dans coup de poignard dans l'estomac du garçon. C'était la pure vérité. Comment arriverait-il a rester en vie s'il ne connaissait pas les gens qui l'entouraient autant qu'il connaissait ceux de Poudlard.
Drago réalisa que ce n'était pas cette soudaine affirmation qui lui avait donné ce mal à l'estomac, mais toute autre chose. Les couleurs autour de lui se dissipaient rapidement alors que le regard et la main du professeur étaient toujours encrés à lui. On l'emmenait, en transplanant, il ne savait où. Contrairement à quelques minutes plus tôt, il souhaitait revoir l'Institut au plus vite. Sinon, qui sait où il aboutirait ? Et dans les bras de quel Maître ?
